Qu`EntEnd-On pAR EBIt Et EBItdA

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Qu`EntEnd-On pAR EBIt Et EBItdA
FAQ
2010 LETTRE D’INFORMATION n°.4
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FAQ
Qu’entend-on par EBIT et EBITDA ?
Analyser les résultats d’exploitation n’est pas simple. Les notions de chiffre d’affaires et de bénéfice net nous sont familières mais les entreprises parlent
de plus en plus souvent en termes d’EBIT et d’EBITDA. Comment devons-nous interpréter ces notions que nous connaissons moins ?
Explication de ces notions
Les concepts d’EBIT sont apparus dans le reporting financier international/anglo-saxon (IFRS et USGAAP). Les entreprises cotées en Bourse, surtout, connaissent bien ces critères depuis plusieurs années déjà.
EBIT
EBIT ou “Earnings Before Interests and Taxes” désigne le résultat avant intérêts et impôts. Conformément au compte de résultats belge, il peut donc
approximativement être assimilé à ce que l’on appelle le bénéfice ou la perte d’exploitation.
En d’autres termes, ce critère de performance ne tient donc pas compte des effets de la structure du capital (capitaux propres ou financement externe)
de l’entreprise, ni des impôts qui grèvent les résultats de l’entreprise.
En divisant ce résultat d’exploitation par le chiffre d’affaires, l’on obtient le taux de la marge bénéficiaire opérationnelle. De cette manière, il est possible
de comparer facilement la rentabilité des activités opérationnelles entre différentes entreprises. Plus élevée est la marge bénéficiaire, plus rentables sont
les activités de l’entreprise en question.
EBITDA
Passer de l’EBIT à l’EBITDA semble assez simple mais, dans ce cas, les deux lettres complémentaires impliquent un monde de différence. Les "D" et "A"
désignent respectivement "Depreciation" et "Amortization" ; en d’autres termes, les éléments ne donnant pas lieu à des mouvements de trésorerie, c’està-dire les amortissements et les réductions de valeur sont exclus du critère.
L’EBITDA est donc la différence entre les revenus et les charges, comme l’achat de matières premières et les frais de personnel que supporte une entreprise pour fonctionner normalement. Pour l’octroi d’un prêt, les banques imposent généralement comme condition que le prêt ne peut excéder, par
exemple, trois ou quatre fois l’EBITDA.
En excluant certains composants, ces deux critères peuvent donc donner une image faussée. Les entreprises peuvent afficher une explosion de leur EBIT
et/ou EBITDA et donner l’impression que l’argent afflue de plus en plus. Étant donné, par exemple, que l’on ne tient pas compte des paiements d’intérêts
dans la base d’imposition, des charges d’intérêts énormes peuvent éventuellement compenser les revenus réalisés et l’entreprise peut réaliser une perte
par solde (cf. le secteur des télécommunications avec le développement d’un réseau câblé pendant la vague internet).
Par souci d’exhaustivité, précisons que, même dans la pratique européenne du reporting financier, il n’existe pas de définition univoque des EBIT et
EBITDA. Dès lors, les entreprises peuvent pour ainsi dire calculer ce critère comme elles l’entendent.
Pouvons-nous calculer les EBIT/EBITDA simplement ?
Les deux notions n’apparaissent pas telles quelles dans la législation comptable belge. Compte tenu de l’importance croissante de ces critères, même
pour les entreprises qui ne sont pas cotées en Bourse, la CNC (Commission des Normes Comptables) a toutefois rédigé une note concernant la définition
des EBIT et EBITDA à partir du schéma des comptes annuels belges (note technique 2010-1, voir www.cnc-cbn.be).
Comme indiqué précédemment, l’EBIT correspond en grande partie au bénéfice d’exploitation (ou à la perte d’exploitation) – code 9901 dans le schéma
belge des comptes annuels. Néanmoins, cette comparaison n’est pas parfaite. Les normes internationales de reporting financier ne tiennent pratiquement pas compte des résultats exceptionnels (produits/charges exceptionnels) et ce, contrairement à la législation comptable belge. Pour la détermination de l’EBIT sur la base du compte de résultats belge, ces résultats exceptionnels doivent par conséquent être ajoutés à la base de calcul. Dès lors, les
bénéfices (pertes) de l’exercice avant impôts (code 9903 dans le schéma complet des comptes annuels) constituent une meilleure base. Naturellement,
ceux-ci doivent encore être corrigés du résultat financier.
Le calcul de l’EBIT conformément au droit comptable belge se présente comme suit :
Description
Bénéfice (Perte) de l'exercice avant impôts
—
Produits des actifs circulants
—
Autres produits financiers
+
Charges des dettes
+
Autres charges financières
=
EBIT
Code
(schéma complet des comptes annuels)
9903
751
752/9
650
652/9
Vous avez des questions à propos de cette rubrique ? N’hésitez pas à envoyer un courrier à l’adresse suivante : [email protected]
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FAQ
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2010 LETTRE D’INFORMATION n°.4
FAQ
Le passage de l’EBIT à l’EBITDA se déroule comme suit :
Description
Bénéfice (Perte) de l'exercice avant impôts
—
Produits des actifs circulants
—
Autres produits financiers
+
Charges des dettes
+
Autres charges financières
=
EBIT
+
+
+
—
=
Amortissements et réductions de valeur sur frais d'établissement,
sur immobilisations corporelles et incorporelles
Réductions de valeur sur stocks, sur commandes en cours
d'exécution et sur créances commerciales : dotations (reprises)
Amortissements et réductions de valeur exceptionnels sur frais
d'établissement, sur immobilisations corporelles et incorporelles
Reprise d'amortissements et de réductions de valeur sur
immobilisations incorporelles et corporelles
EBITDA
Code
(schéma complet des comptes annuels)
9903
751
752/9
650
652/9
630
631/4
660
760
Avez-vous déjà entendu parler de REBIT/REBITDA ?
Effectivement, il y a aussi la variante R... Ces notions quelque peu "mystérieuses" dans les résultats d’exploitation rapportés sont toutefois très comparables à l’EBIT et à l’EBITDA. La seule différence est que, dans le calcul, il faut seulement tenir compte de la poursuite des activités au sein de l’entreprise.
REBIT signifie "Recurring EBIT", et REBITDA "Recurring EBITDA".
Concrètement, cela signifie que, lorsqu’une entreprise vend par exemple une division, les résultats sur l’exercice de cette division ne figurent plus dans le
calcul des REBIT et REBITDA.
Dirk vandendaele
[email protected]
BDO Experts-comptables
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