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ÉCOLE NAT IONALE SUPÉRIEURE DE SÉCURIT É SOCIALE L’APPORT DE LA GEOGRAPHIE ET DE L’APPROCHE TERRITORIALE DANS LA PERFORMANCE DES ORGANISMES DE SECURITE SOCIALE – APPLICATION A L’ACCUEIL PHYSIQUE DANS LA BRANCHE FAMILLE Groupe 9 : Soutenance en Juin 2013 Directeur de Recherche-Action Monsieur Jean-Marc MACE, Géographe de la Santé BASTELICA Cédric BEUNON Vincent BRUNEL Stéphanie COULET Estelle DOS SANTOS Corinne MARTIN Anne-Sophie SOMMAIRE SOMMAIRE ............................................................................................................................. 2 REMERCIEMENTS .................................................................................................................... 3 INTRODUCTION ....................................................................................................................... 4 I. L’APPROCHE TERRITORIALE DES CAF EN MATIERE D’ACCUEIL PHYSIQUE : ETAT DES LIEUX ..................................................................................................................................... 16 INTRODUCTION : EXPLICATION DE LA METHODE RETENUE ................................................................ 16 A- CADRE THEORIQUE ET JURIDIQUE DE L’APPROCHE TERRITORIALE EN MATIERE D’ACCUEIL DANS LA BRANCHE FAMILLE .................................................................................................................. 18 B- LES FORMES CONCRETES DE L’APPROCHE TERRITORIALE DES CAF EN MATIERE D’ACCUEIL PHYSIQUE : ANALYSE DES QUESTIONNAIRES .................................................................................................. 27 II. LES MODALITES DE TERRITORIALISATION DES STRUCTURES D’ACCUEIL PHYSIQUE DE LA BRANCHE FAMILLE : ANALYSE DE L’EXISTANT DANS LES CAF DE L’HERAULT ET DE L’ISERE .. 35 INTRODUCTION : EXPLICATION DE LA METHODE ............................................................................. 35 A- ANALYSE DES RESULTATS DU DIAGNOSTIC TERRITORIAL ........................................................... 38 B- DES ELEMENTS COMMUNS AUX DEUX CAF ET SUSCEPTIBLES D’ETRE GENERALISES ......................... 62 III. LA MODELISATION DE L’APPROCHE TERRITORIALE DES CAF EN MATIERE D’ACCUEIL PHYSIQUE : PROPOSITION D’UNE BASE THEORIQUE ............................................................ 74 INTRODUCTION : EXPLICATION DE LA METHODE RETENUE ................................................................ 74 A- LA JUSTIFICATION STRATEGIQUE DES INDICATEURS ................................................................. 77 B- L’ELABORATION DU MODELE............................................................................................. 82 CONCLUSION : ..................................................................................................................... 100 AB- ELEMENTS DE CONCLUSION DU RAPPORT ........................................................................... 100 ELEMENTS DE MISE EN PERSPECTIVE ................................................................................. 102 ANNEXES ............................................................................................................................. 107 TABLE DES MATIERES .......................................................................................................... 158 RESUME .............................................................................................................................. 161 2 REMERCIEMENTS Nous adressons nos plus vifs remerciements à : - Tahar BELMOUNES, Directeur de la CAF de Seine-Saint-Denis - Sandrine BOUCLET, Direction de la Relation de Service à la CNAF - Olivier GIRAULT, Conseiller régional Aide au pilotage et Etudes, CAF de l’Isère - Jocelyn GROUSSET, Responsable du Contrôle de gestion à la CAF de l’Hérault - Jean-Marc MACE, Géographe de la santé et Directeur de Recherche-Action - Julien ORLANDINI, Directeur adjoint à la CAF des Bouches-du-Rhône - Evelyne PASQUIER, Directrice de la CAF de l’Isère - Jean-Pierre PEQUIGNOT, Directeur de la CAF de l’Hérault - Benjamin RAQUIN, Statisticien à l’Ecole nationale supérieure de la Sécurité sociale (EN3S) - Hugues SANIEL, Sous-directeur Informatique à la CAF de l’Isère 3 INTRODUCTION « Dans les files d’attente de la CAF : " C’est pas ça, la vie" » : l’article de la journaliste Florence Aubenas, publié dans le Monde daté du 18 avril 2012, aborde un enjeu majeur auquel sont confrontées les caisses de Sécurité sociale et, en particulier, les Caisses d’allocations familiales (CAF) : l’accueil, dans un environnement budgétaire contraint, de populations de plus en plus précaires. Elle dénonce, en filigrane, le manque de moyens des CAF, et son corollaire, l’inadaptation des accueils aux populations. La question de l’adaptation de l’accueil aux besoins de la population reçue soulève celle de la satisfaction client telle qu’elle peut être appliquée aux assurés, et celle de l’efficacité des organismes de Sécurité sociale (OSS). C’est donc, plus largement, la notion de performance au sein de la Sécurité sociale qui est ici le véritable enjeu. 1- La notion de performance au sein de la Sécurité sociale La loi organique n° 2005-881 du 2 août 2005 relative aux lois de financement de la Sécurité sociale (LOLFSS) tend à généraliser la démarche de performance au niveau des services de la Sécurité sociale, au même titre que la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) en 2001. Cette démarche s’appuie d’abord sur les conventions d’objectifs et de gestion (COG), introduites dès 1996 par l’ordonnance n° 344 du 24 avril (dites « ordonnances Juppé »). Conclues entre l'État et les caisses nationales des principaux régimes de Sécurité sociale, celles-ci formalisent dans un document contractuel la délégation de gestion du service public de la Sécurité sociale aux organismes gestionnaires. Elles sont ensuite déclinées en contrats pluriannuels de gestion (CPG) entre la caisse nationale et les caisses locales. 4 La démarche de performance se décline ensuite à travers les six programmes de qualité et d’efficience (PQE) relatifs aux dépenses et aux recettes de chaque branche de la Sécurité sociale. Ces programmes transposent à la sphère sociale la logique « objectifs-résultats » des programmes annuels de performance (PAP) associés aux projets de loi de finances de l’État. La notion de performance est donc particulièrement prégnante au sein de la Sécurité sociale. La loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS) de 2011 accentue cet aspect. Dans son annexe 2, elle détermine les indicateurs relatifs à la performance des organismes du régime général et des organismes issus d’autres régimes tels que le RSI et le régime agricole. On constate, par ailleurs, que les conventions d’objectifs et de gestion des différentes branches de la Sécurité Sociale ont une façon similaire de traiter l’enjeu que constitue la performance. Dans la branche Famille, il est question de prendre en compte la « diversité des territoires », ou, au sein de la branche AT-MP, de mettre en œuvre une politique « harmonisée sur le territoire » et « prenant en compte les situations individuelles ». La COG de la branche Maladie se donne, pour objectif, quant à elle, de « réduire les inégalités » pour une « meilleure répartition de l’offre sur le territoire ». Enfin, la COG de la branche Retraite plaide pour une « prise en compte des situations individuelles ». Les notions de territoire, de diversité des besoins et d’adaptation de l’offre de services à la population semblent constituer le dénominateur commun de l’objectif de performance au sein de la Sécurité sociale. Ceci explique que ces notions fassent l’objet de travaux de recherche et d’expérimentations au sein même des organismes. L’approche territoriale des politiques sociales est ainsi devenue un élément structurant de l’évolution de l’organisation des organismes de Sécurité sociale. Ceux-ci s’accordent aujourd’hui avec les autorités publiques pour constater que les choix territoriaux de réalisation d’équipements et de services doivent prendre en 5 compte des critères démographiques, économiques et géographiques, l’influence des structures familiales et les comportements sociaux, culturels, régionaux, de mobilité, et d’attractivité des territoires. 2- Les politiques sociales et la notion de territoire Dans quels buts adapter les politiques sociales aux territoires sur lesquels elles sont mises en œuvre ? La rencontre-débat du 24 février 2005 à l’EN3S « Construction et adaptation d’une politique sociale sur le territoire : enjeux et perspectives » conclut que l’équité est l’objectif principal de la territorialisation des politiques sociales. En effet, l’uniformité d’application des politiques publiques ne peut garantir à elle seule l’égalité de traitement entre les individus. La territorialisation a alors pour rôle d’identifier les besoins locaux et d’apporter des réponses adaptées aux populations. Deux objectifs principaux sont visés : en premier lieu, l’accessibilité la plus complète des services publics ; en second lieu, l’aménagement du territoire pour garantir l’égalité de traitement entre usagers. Pour identifier les besoins locaux, on peut, d’une part, évaluer les besoins des territoires par le biais de diagnostics territoriaux : la question de l’égalité d’accès aux services de Sécurité sociale se pose avec une particulière acuité dans les territoires ruraux, par exemple. D’autre part, on peut s’intéresser aux besoins des populations de ces territoires par le biais de diagnostics sociaux : ainsi, Christine CREPIN1 indique que des systèmes familiaux différents selon les territoires s’observent, conduisant à des besoins différents (attentes particulières des familles nombreuses, monoparentales, migrantes ou pauvres...). Elle conclut son étude par la nécessité d’améliorer la connaissance et l’analyse des situations des familles au niveau du territoire. Tahar BELMOUNES2 définit d’ailleurs l’approche territoriale comme étant un 1 2 CREPIN Christine, mars 2007 BELMOUNES Tahar, septembre 2005 6 « service avec », autrement dit la prise en compte des attentes des populations. Cette approche en termes de besoins des populations explique pourquoi il convient de ne pas se limiter à la seule notion de territoire administratif mais de plutôt penser en termes de « territoire pertinent », c’est-à-dire un « espace d’interconnaissance entre les individus où s’opèrent l’essentiel des déplacements et des actes quotidiens3 ». Les territoires administratifs ne peuvent ainsi pas constituer la seule base de l’approche territoriale des organismes publics. En effet, une réflexion basée uniquement sur la vision administrative du territoire porterait le risque d’apparaître trop uniforme. Il s’agit alors d’introduire des notions moins normées que celle de territoire administratif : bassin de vie, territoire vécu… En 1974, Armand Frémont montre que « l’espace vécu […] est un espace intermédiaire entre les lieux de l’immédiate quotidienneté et les territoires plus lointains, entre la réalité des contraintes économiques et l’utopie des rêves, entre l’ici qui retient et un ailleurs qui appelle »4. Le territoire vécu est alors « un espace approprié et marqué par la prise en compte des effets géographiques de l’identité des individus. De cette manière, l’organisation sociale se répercute sur celle du territoire vécu et exploité. Il s’agit donc d’une appropriation du milieu par un groupe d’individus où les notions de parcours et de flux reflètent les modes de vie ainsi qu’une certaine pratique spatiale du groupe »5. A partir de là, c’est à la géographie économique et humaine qu’il revient d’étudier l’état et l’évolution des structures démographiques et sociales ainsi que les disparités spatiales (reliefs montagneux, ruptures entre zones urbaines et aires rurales…) ; c’est donc à elle de proposer des éléments pour adapter les politiques publiques aux territoires. L’apport de la géographie est d’autant plus important que l’on raisonne en termes de politique sociale : la 3 DAVID Olivier, 1999 FREMONT Armand, 1974 5 MACE Jean-Marc, 2010 4 7 géographie n’est pas uniquement l’étude des reliefs ou des contraintes naturelles ; elle est aussi celle des populations, des évolutions sociodémographiques et économiques. Elle touche donc à l’humain et s’adresse à l’individu en tant que récipiendaire de droits. La performance des organismes de Sécurité sociale est donc amplement dépendante de l’adaptation qui est faite de leurs services aux populations qu’ils touchent. Par conséquent, il est indispensable d’améliorer la connaissance que les organismes de protection sociale ont des territoires et des populations qui les habitent. 3- L’approche territoriale et la branche Maladie Comme le montre Jean-Marc MACE6, l’enjeu de l’approche territoriale a déjà été largement appréhendé au sein de la branche Maladie. C’est notamment la création des schémas régionaux d’organisation des soins (SROS), par la loi Evin en 1991, qui a dynamisé cette approche. Ainsi, la création des Agences régionales de santé (ARS), par la loi n° 2009-879 Hôpital, Patients, Santé et Territoires » (HPST) du 21 juillet 2009, a pour objectif de susciter les évolutions nécessaires de l’offre de soins. La loi a en effet pour ambition de répondre aux « besoins de la population » et de garantir tant l’amélioration de l’état de santé que la réduction des inégalités d’accès aux soins « sur un territoire de santé pertinent »7. Dans ce cadre, les ARS renforcent le niveau régional de notre système de santé, et ouvrent la voie à des politiques de santé mieux adaptées aux besoins de chaque territoire8. En effet, à travers le plan stratégique régional de santé (PSRS), les planifications en matière hospitalière, ambulatoire et médico- 6 MACE Jean-Marc, janvier 2007 Loi du 21 juillet 2009 dite HPST 8 Extranet ARS 7 8 sociale font l’objet d’une approche commune centrée sur les besoins des personnes et leurs problèmes de santé identifiés à partir d’approches territoriales. Les ARS ancrent les politiques de santé dans les territoires, en se voyant confier des responsabilités nouvelles, et des outils innovants, pour la conduite des politiques de santé au niveau régional. L’exposé des motifs de la loi HPST9 précise en effet que les ARS faciliteront la mise en œuvre et l’adaptation rapide des politiques de santé nationales aux besoins et aux spécificités de chaque territoire, de chaque bassin de population, à la situation de l’offre de soins, au souhait des acteurs locaux, notamment des professionnels de santé, des gestionnaires d’établissements, et bien sûr des collectivités locales. Concrètement, les ARS sont notamment en charge de l’organisation de la permanence des soins, de la répartition territoriale des professionnels de santé, du maillage de l’offre de soins sur le territoire ; tous éléments qui requièrent la définition d’une stratégie et d’une approche territoriales préalables. Ce souci d’adaptation de l’offre de soins et de l’offre médico-sociale aux territoires et aux besoins des populations se traduit par l’élaboration, au sein même des ARS, du Projet régional de santé. Celui-ci est notamment composé du Plan stratégique régional de santé (PSRS) qui fixe les priorités et les objectifs de santé pour la région, et de plusieurs programmes (programme territorial de santé…) et schémas régionaux (schéma régional de prévention…). L’approche territoriale de la branche Maladie s’inscrit donc dans la continuité du principe selon lequel la définition même du territoire de santé se doit d’être la plus pertinente possible afin de refléter la pratique spatiale des usagers. La Commission de concertation sur les missions de l’hôpital 10 présidée par Gérard Larcher considérait déjà que « le découpage territorial 9 Loi 2009-879 du 21 juillet 2009 dite HPST portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires 10 A l’origine d’un rapport sur la question, remis au Président de la République le 10 avril 2008 9 doit prendre en compte les données géographiques et sociologiques locales tout en restant d’une taille compatible avec le jeu de solidarités locales »11. Cette avance de la branche Maladie par rapport aux autres branches s’explique sans doute en partie, selon Emmanuel VIGNERON12, par l’existence, dès 1988, d’un groupe « Santé et territoires » à la DATAR (« Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale ») qui a défini des échelles territoriales d’action en santé. 4- L’approche territoriale et la branche Famille Cette approche territorialisée, banalisée au sein du domaine sanitaire, se développe de plus en plus au sein de la branche Famille, sous l’effet de plusieurs sources de pression. La convention d’objectifs et de gestion, tout d’abord : en effet, la précédente COG de la branche Famille (2004-2008) portait une « dynamique de territorialisation de l’action sociale » destinée à inciter chaque caisse à définir des circonscriptions territoriales dans lesquelles elle applique une offre de services globale, sans distinction entre les prestations et l’action sociale 13. La COG 2009-2014 poursuit cette dynamique en établissant comme premier objectif « une offre de services plus lisible, plus homogène et adaptée à la diversité des territoires ». Les pouvoirs publics ensuite : dès 1994, le Rapport sur la territorialisation du fichier allocataires décrit les perspectives d’un découpage des fichiers sur le critère du lieu de résidence. En 1997, le Rapport sur la déconcentration de la structure des organismes plaide en faveur d’une déconcentration pour se rapprocher des plus précaires, empêcher la saturation du siège, se rapprocher des centres 11 VIGNERON Emmanuel, novembre 2008 idem 13 LIEKENS Ghislaine, EN3S, 2005, Stage de direction 43e promotion 12 10 urbains et apporter un service territorial personnalisé. En 2002, la CNAF publie un guide à vocation méthodologique intitulé Proximité et relation de service14. Les organismes eux-mêmes enfin : L’Essentiel15 (publication mensuelle des Caisses d’allocations familiales) indiquait, dès 2004, que les réclamations déposées aux accueils des CAF dépendaient d’abord des caractéristiques individuelles de l’allocataire : des caractéristiques telles que monoparentalité ou chômage et précarité, en particulier, semblaient significatives. Certaines CAF se sont d’elles-mêmes engagées dans des réflexions sur la réorganisation de leur offre de services en fonction des territoires et populations qu’elles couvrent. C’est le cas par exemple de la CAF de la Gironde qui a réalisé, entre septembre et décembre 2008, une étude sur la territorialisation des « Points services CAF »16 en vue de faire des propositions d’adaptation. Dans cet objectif, des « cellules d’observations sociales » ont été mises en place en 2007 pour dresser un diagnostic et un état des problématiques rencontrées à l’échelle des différents territoires. De même, la CAF de Douai17 a connu, en 2005, une réorganisation marquée par le développement d’une action sanitaire et sociale basée sur trois territoires découpés en fonction de la géographie prioritaire de la politique de la ville. Des conseils de territoires ont été créés, animés par un référent, pour établir une photographie du territoire permettant une connaissance partagée de celui-ci. Cette expérience a mis en évidence le fait que les territoires définis doivent prendre en compte toutes les réalités démographiques, socioéconomiques, politiques, administratives, ainsi que organisations partenariales. 14 DECOUFLED Patricia, mai 2010, p. 8 L’Essentiel, n° 27, juillet 2004 16 EN3S, 13e promotion CIFOCSS, 2008 17 LIEKENS Ghislaine, EN3S, 2005, Stage de direction 43e promotion 15 11 les différentes De la même façon, Isa ALDEGHI18 évoque une étude de type « diagnostic territorial » conduite en 2008 à la demande d’une CAF voulant réorganiser ses points d’accueil externes. Force est toutefois de constater que ce dernier exemple mis à part, l’effort des CAF pour développer une approche territoriale est visible essentiellement dans le domaine de l’action sociale. C’est le cas, par exemple, en matière d’accueil de la petite enfance 19 qui a connu un mouvement de territorialisation des dispositifs sociaux, sous l’influence des mouvements associatifs familiaux. Plus globalement, la branche Famille s’est inspirée du concept de « développement social local » (DSL), né au Québec20. En 2003, les CAF ont ainsi conduit trois séminaires au Québec pour sonder les pratiques de développement social local, en partenariat avec le CNESSS (Centre national d’études supérieures de la Sécurité sociale), future Ecole nationale supérieure de la Sécurité sociale. Depuis lors, le DSL est au cœur des nouveaux enjeux sociaux et est conçu comme une nouvelle conceptualisation de l’action sociale et comme un moyen de repositionner la CAF dans la nouvelle configuration territoriale de l’action publique21. Cet intérêt reste toutefois axé sur l’action sociale22, pour mettre à disposition des familles des services et des équipements adaptés à leurs besoins. Or, l’accueil est, lui aussi, un enjeu majeur : en effet, les CAF rencontrent une problématique d’accueil prégnante, due à la rationalisation des coûts et à la diversité des allocataires. Cette situation est illustrée par des évolutions telles que les fermetures ponctuelles d’agences d’accueil ou encore l’expérimentation des accueils sur rendez-vous. La CAF de l’Isère constitue un 18 ALDEGHI Isa, 1998 DAVID Olivier, 1999 20 ALDEGHI Isa, 1998 21 BELMOUNES Tahar, septembre 2005 22 MOREL Michel, octobre 2004 19 12 modèle en la matière puisqu’elle a fait partie des caisses pilotes qui ont expérimenté l’accueil sur rendez-vous. Les travaux menés par le service "Contrôle de gestion" de la CAF de l'Hérault ont, quant à eux, permis d'élaborer des fiches statistiques portant sur la connaissance des territoires de l'héraultais. Ces études permettent notamment à l'organisme d'appréhender au mieux les décisions avec les élus dans le cadre des renouvellements de contrats liés aux politiques d'action sociale. L’intérêt que portent ces deux CAF à la problématique de l’adaptation de l’accueil physique au territoire nous a amenés à engager un partenariat avec elles : il a fait l’objet d’une convention23 qui permet une étroite collaboration entre l’EN3S d’une part et ces organismes d’autre part. Il s’illustrera en particulier par l’enquête sur place menée par le groupe dans le cadre de ce projet. Il faut également ajouter que, quel que soit l’intérêt montré par les organismes de la branche Famille pour l’approche territoriale, il n’existe pas encore de doctrine nationale en la matière dans la mesure où cette problématique doit être appréciée localement24. Récemment, cependant, la Caisse nationale a lancé un « projet accueil », dans la continuité de sa démarche globale d’évolution de sa relation de service engagée avec la refonte du site caf.fr. La lettre circulaire du 6 juin 2012 25, signée d’Hervé Drouet, directeur général de la CNAF, plaide ainsi pour l’élaboration d’une nouvelle doctrine pour l’accueil des usagers dans la branche Famille. Dans ce cadre, cinq axes ont été identifiés, objets des travaux de groupes de travail pilotés par des directeurs de CAF. En particulier, le groupe « La présence sur le territoire », piloté par Tahar BELMOUNES, directeur de la CAF de Seine-SaintDenis, « formalisera de nouvelles orientations en matière de présence sur le territoire » et « proposera une définition de la proximité adaptée aux attentes des allocataires, aux modes de vie actuels et selon la nature du service rendu ». Notre recherche-action, qui consiste en l’élaboration d’un modèle 23 Cf. Annexes n° 1 et 2 « Convention avec la CAF de l’Hérault », « Convention avec la CAF de l’Isère » 24 DECOUFLED Patricia, mai 2010 25 Cf. Annexe 3 « Circulaire CNAF » 13 qui puisse assister les CAF dans la définition d’une politique d’accueil adaptée à son territoire, dans un objectif de performance de l’organisme, s’inscrit parfaitement dans cette démarche. Nous aurons l’occasion, dans le corps du rapport, de revenir sur les différentes approches qui peuvent être adoptées pour concrétiser ces objectifs. 5- Problématique : Comment définir objectivement un territoire pertinent à l’aide d’un outil stabilisé afin d’adapter l’offre de services en matière d’accueil physique dans la branche Famille ? Notre travail s’appuiera sur trois hypothèses qui constitueront la base des parties de notre rapport. Tout d’abord, il est clair qu’il doit exister une approche territoriale différenciée selon les CAF (I). En effet, les comportements des usagers sont différents et les notions de distance et de temps ne sont pas comparables selon le territoire. Il est totalement possible de disposer d’un accueil à plus de 50 kilomètres dans une agglomération urbaine bien desservie par des transports en commun et d’un accueil à moins de 10 kilomètres dans une zone rurale ou de montagne puisque cette distance correspondra à un déplacement comparativement supérieur au déplacement en zone urbaine. L’insuffisance de la prise en compte de l’approche territoriale explique que la performance des organismes en termes d’accueil des populations ne soit pas optimale. Certains paramètres sont insuffisamment exploités dans la définition de territoires pertinents (II) : relief, typologie des prestations distribuées, niveau de précarité des populations, transports, tissu économique, âge des populations, structure familiale... Entre deux zones, les besoins des allocataires sont différents. Il est donc indispensable d’analyser 14 les typologies de personnes et d’offrir des services correspondant aux besoins du public. Enfin, la cartographie (représentation de territoires déjà définis) est insuffisante pour caractériser des territoires d’intervention ; il convient donc de définir un outil de modélisation de ces territoires (III). Plutôt que de réaliser un diagnostic sur un territoire défini, il est préférable d’inverser le mécanisme et de réaliser un travail de territorialisation. Celui-ci se fonderait sur l’utilisation d’un ensemble de données (prestations versées, niveau de précarité, etc.) pour délimiter scientifiquement et statistiquement des territoires pertinents, démarche essentielle afin de mener des politiques territorialisées en termes d’accueil. 15 I. L’APPROCHE TERRITORIALE DES CAF EN MATIERE D’ACCUEIL PHYSIQUE : ETAT DES LIEUX Introduction : Explication de la méthode retenue La réalisation d’un état des lieux sur l’approche territoriale des CAF en matière d’accueil physique constitue le point de départ de notre travail. Il s’agit de rendre compte de la situation actuelle de l’accueil physique en CAF. Une méthode en deux temps a été mise en place : d’une part, la recherche d’éléments relatifs au cadre juridique et théorique en matière de politique d’accueil dans les CAF ; d’autre part, la réalisation d’un questionnaire envoyé à vingt CAF afin de déterminer les formes concrètes de l’approche territoriale de ces dernières en matière d’accueil physique. 1- Sur les éléments juridiques et théoriques La démarche a consisté à rechercher des articles de revues et ouvrages pour collecter des données théoriques sur la politique en matière d’accueil physique dans les CAF. La littérature dans ce domaine s’avère peu abondante. En effet, la plupart des auteurs qui ont écrit sur la territorialisation se sont avant tout intéressés à la territorialisation en matière d’action sociale. Une seule publication fait explicitement référence à la territorialisation de l’accueil physique dans les CAF. Il s’agit d’une journée d’étude intitulée « L’accueil dans les CAF : entre couverture équilibrée des territoires et coûts de gestion des contacts » et analysée par Priscilla DECOUFLED dans les Dossiers d’études de mai 201026. Apres avoir rappelé dans une première partie des éléments relatifs à l’histoire de la politique d’accueil dans la branche Famille ainsi que 26 DECOUFLED Patricia, mai 2010 16 des éléments de définition, l’auteure commente des études conduites dans différentes CAF sur l’implantation des accueils. Par ailleurs, les conventions d’objectifs et de gestion de 1997 à 2012 sont des sources d’information pour établir un cadrage théorique sur l’évolution de l’approche territoriale de la branche Famille en matière d’accueil physique. 2- Sur la construction et l’envoi des questionnaires aux CAF Concernant la construction du questionnaire envoyé aux vingt CAF27, l’objectif était de poser des questions fermées aux directeurs de ces organismes pour recenser les points communs et les divergences des politiques d’accueil physique sur le territoire. Le questionnaire a été construit en trois parties. La première est centrée sur les modalités de l’accueil physique dans les CAF : le nombre de points d’accueil et de permanences, le nombre d’allocataires accueillis, la distance moyenne entre l’allocataire et l’accueil le plus proche, la mise en place ou non d’un accueil sur rendez-vous, les horaires d’ouverture, ou encore l’existence, ou non, d’un accueil spécialisé. La deuxième partie porte sur l’approche territoriale des CAF dans ce domaine : la définition de territoires de proximité et les critères présidant au découpage territorial de chaque département. Enfin, la dernière partie vise à recueillir des informations relatives au recueil des données au sein des organismes : personnel dédié à cette mission, bases de données utilisées, travaux réalisés dans l’organisme sur la territorialisation de l’accueil physique et outils utilisés pour effectuer les études. A partir des réponses recensées dans les questionnaires, il s’agit de réaliser une étude comparative. S’agissant des CAF destinataires de ce questionnaire, le choix a été à la fois contraint et stratégique. Le choix de certaines CAF a été contraint par l’envoi de questionnaires par les autres groupes de recherche action : il n’était pas 27 Cf. Annexe n° 4 « Questionnaire envoyé aux CAF » 17 possible que deux groupes envoient un questionnaire à la même CAF. Pour les autres, en revanche, le choix a été guidé par plusieurs éléments. D’une part, le questionnaire a été envoyé aux deux CAF avec lesquelles nous avons travaillé plus spécifiquement dans le cadre de notre projet : les CAF de l’Hérault et de l’Isère. Ensuite, nous avons choisi de sélectionner les CAF dans lesquelles nous avions effectué nos stages découverte : les CAF des Côtes d’Armor et de la Gironde. En effet, c’est à la suite d’entretiens avec les directeurs de ces CAF que la décision a été prise de centrer notre étude sur l’offre de services en accueil dans la branche Famille. D’autres CAF ont été sélectionnées eu égard à l’intérêt porté sur le sujet par des cadres dirigeants lors de rencontres à l’EN3S : la CAF des Bouches-du-Rhône et la CAF de Paris, notamment. Il nous a semblé également intéressant de choisir une CAF extra-métropolitaine pour mieux nous rendre compte de l’impact des éléments territoriaux sur la politique d’accueil : la CAF de Corse du Sud. Enfin, nous souhaitions interroger des CAF de tailles différentes en termes de nombre d’allocataires. Ainsi, la CAF de l’Indre gère 35 232 allocataires, la CAF de Charente-Maritime 101 713 et la CAF de Paris 403 703. A- Cadre théorique et juridique de l’approche territoriale en matière d’accueil dans la branche Famille 1- Sur le cadre théorique Dès les années 1960, une réflexion sur l’implantation territoriale des CAF est engagée dans la branche Famille. En 1994, un rapport sur la « territorialisation du fichier allocataire » concerne le découpage des fichiers sur le critère du lieu de résidence. Puis, en 1997, un rapport sur la « déconcentration de la structure des organismes » est rendu pour préconiser une déconcentration des sites dans le souci d’une plus grande proximité avec la population précaire et l’offre d’un service territorial plus personnalisé. 18 Enfin, en 2002, la CNAF publie un guide sur la « proximité et la relation de service »28. Parallèlement, les CAF s’inspirent de démarches semblables entreprises au Québec dans le cadre du développement social local. En avril 1998, un forum québécois sur ce thème marque le début d’une série de forums locaux et régionaux qui abordent directement la politique familiale et son impact en la matière. Il en ressort que la notion de développement social local trouve son sens d’abord au niveau des territoires pour adapter les interventions en matière familiale aux réalités des milieux. Si la notion de territoire n’a jamais fait l’objet d’une définition unanime et universelle, elle éclaire de façon nouvelle l’approche de la notion de développement, pour fonder l’action sur une base territoriale. L’essor de cette étude sur la territorialisation des politiques familiales, qui positionne le Québec comme pionnier en la matière, incite les CAF françaises à s’en inspirer. En 2003, ces dernières conduisent trois séminaires au Québec pour sonder les pratiques de développement social local, notamment sur le thème du clivage rural/urbain, en partenariat avec l’Ecole nationale supérieure de la Sécurité sociale. Bien que centrés sur la territorialisation de l’action sociale, ces séminaires abordent la question de l’implantation territoriale des organismes de sécurité sociale, vue comme un paramètre important du développement social local. Tandis qu’au Québec le développement social local est inscrit comme tel dans la politique et les modes de fonctionnement de l’Etat québécois, et doté de moyens spécifiques, il n’en est pas de même en France, où ce développement social local est plutôt inscrit dans des politiques sectorielles (politique de la ville, développement rural…) ou des institutions particulières (CAF, MSA…). Malgré l’intérêt croissant des CAF pour la démarche de territorialisation, notamment en matière d’implantation d’accueils, le constat d’absence d’une politique globale de proximité persiste. En dépit de ces rapports nationaux et de la volonté de s’inspirer du modèle québécois de territorialisation des 28 DECOUFLED Patricia, mai 2010 19 politiques sociales, force est de constater que la réflexion en la matière est avant tout du ressort des acteurs locaux. On remarque ainsi l’absence d’une politique globale sur la notion de proximité au sein de la branche Famille. Forte de ce constat, la CNAF s’est récemment engagée dans une « démarche d’élaboration d’une doctrine pour l’accueil des usagers ». Il s’agit de lancer une réflexion générale sur la manière dont l’accueil physique des CAF doit évoluer au regard d’un contexte marqué par l’essor du « multi-canal », la restructuration récente de l’offre internet (caf .fr) et téléphonique, la mise en place de l’offre globale de service et le déploiement de la démarche qualité intégrée. Une lettre circulaire écrite le 6 juin par Monsieur Hervé DROUET, Directeur de la Caisse nationale, rappelle les objectifs à atteindre par cette doctrine ainsi que les modalités pratiques pour mener à bien ce projet. Quatre orientations principales doivent guider la démarche : « la création d’une offre de service d’accueil équilibrée et homogène », « la conception d’une offre de service d’accueil plus différenciée », « la structuration de l’offre de service d’accueil physique en trois niveaux (général, spécialisé et expert) », et « l’interrogation des principes de l’implantation territoriale de chaque CAF »29. Cinq groupes pilotés par des directeurs de caisse sous la direction de Monsieur ORLANDINI, Directeur adjoint de la CAF des Bouches-du-Rhône et pilote principal de ce projet, ont été constitués pour définir une doctrine nationale de l’accueil physique de la branche Famille. Un des groupes intitulé « La présence sur le territoire », co-piloté par Tahar BELMOUNES, Directeur de la CAF de Seine-Saint-Denis et Yves HIRRIEN, sous-directeur de la relation de service à la Direction du réseau, travaille plus spécifiquement sur l’implantation des accueils CAF sur le territoire. Il s’interroge sur la pertinence de ces accueils et leur possible évolution en fonction des attentes des allocataires, du développement de nouvelles formes d’accueil, dématérialisées notamment, et du rôle des partenaires publics en la matière. 29 Cf. Annexe n° 3 « Circulaire CNAF », p. 3 20 2- Sur le cadre juridique : les éléments des COG Les principaux éléments de cadrage sont à rechercher dans les COG signées entre l’Etat et la CNAF. Dès la fin des années 1990, la convention d’objectifs et de gestion (19972000) fait référence à la nécessité de rendre les caisses accessibles aux allocataires sur les territoires. Cependant, l’absence d’objectifs chiffrés et donc mesurables rend cette orientation stratégique sans portée immédiate. La COG 2001-2004 préconise clairement la déconcentration des accueils CAF sur leur territoire pour réduire les déplacements des allocataires et assurer un service de proximité30. La COG 2005-2008 invite chaque CAF à définir sa politique d’implantation sur son territoire en prenant en compte les notions d’homogénéité de l’implantation territoriale et de proximité. Cette notion de proximité qui fait référence à l’accès des allocataires aux services et à l’information CAF d’un point de vue géographique, est aujourd’hui peu à peu remplacée par la notion d’accessibilité qui englobe à la fois l’accès à la caisse par les allocataires de façon certes physique mais également dématérialisée. La COG 2009-2012 prévoit trois orientations stratégiques pour mettre en œuvre les deux politiques majeures que sont le développement de l’accueil du jeune enfant et la mise en œuvre du RSA. Parmi ces trois orientations stratégiques, deux concernent l’approche territoriale en matière d’accueil physique : - la première a trait à l’offre de service globale qui doit, selon la COG, tenir compte de « la diversité des attentes des allocataires, la 30 Articles 2.1 et 18 de la Convention d’Objectifs et de Gestion 2001-2004 21 spécificité des territoires et des partenariats avec les autres acteurs du social »31. - la seconde vise l’amélioration du réseau de la branche Famille qui doit viser non seulement une réponse homogène aux allocataires mais également une réponse « adaptée à la diversité des besoins et des territoires »32. La nouvelle approche préconisée par la COG pour mener à bien les politiques familiales et sociales est donc celle d’une offre globale de service. Cette démarche consiste à rassembler les politiques relatives aux prestations légales avec celles relatives à l’action sociale dans le souci de proposer une offre unique à ses allocataires. L’accueil physique est un des éléments impactés par cette évolution de paradigme. En effet, pour mettre fin à la segmentation entre les différents services et prestations, les modalités de l’accueil physique sont amenées à évoluer. Il s’agit de penser l’accueil des allocataires de façon globale afin que ces derniers puissent obtenir en un seul rendez-vous à l’accueil à la fois des informations générales ou expertes sur les prestations familiales – les aides relevant de l’action sociale – et, le cas échéant, un accompagnement social. Un autre objectif de la COG énoncé dans son article 10 concerne la qualité de service rendu aux allocataires. Ce service doit « s’adapter à la diversité des publics allocataires et aux nouvelles technologies »33. L’article 10 se décline en deux orientations principales. D’une part, les CAF doivent s’engager à adapter leur offre de service au plus près de leur public cible en prenant en compte notamment les spécificités de leurs allocataires en situation de précarité afin de faciliter leur accès aux droits. D’autre part, les CAF doivent poursuivre leur action dans le sens d’une relation de proximité avec leurs usagers en s’appuyant sur le réseau d’accueils dont elles disposent sur 31 COG 2009-2012 Préambule Idem 33 Article 10 COG 2009-2012 32 22 l’ensemble des territoires. Elles sont invitées, dans un souci d’optimisation du réseau, à questionner le choix d’implantation de leurs accueils sur le territoire. Pour mettre en œuvre efficacement ces objectifs définis par l’article 10 de la COG, deux outils sont préconisés aux CAF. Le premier outil est un socle national de la qualité de service qui décline des indicateurs précis en lien avec quatre enjeux fondamentaux : - la garantie d’un accès rapide aux droits et leur exactitude, - la garantie d’une relation de proximité, - la garantie d’une bonne information, - la garantie d’une écoute. Les indicateurs relatifs à la relation de proximité ont un impact direct sur la politique en matière d’accueil physique. Ils concernent l’amplitude horaire de l’accueil physique (5 jours et 35 heures par semaine), les modalités de cet accueil (un accueil personnalisé et un temps d’attente n’excédant pas vingt minutes dans 85 % des cas), les obligations des CAF d’informer leurs allocataires sur les lieux et horaires des points d’accueil et l’accessibilité de ces points d’accueil aux personnes handicapées. En outre, les CAF se voient confier l’obligation de réaliser des études sur la pertinence d’implantation de leurs points d’accueil en se fondant sur deux critères principaux que sont la couverture de l’ensemble du territoire et le coût de gestion des contacts 34. Ces deux critères semblent, pourtant, difficilement conciliables. En effet, comment couvrir de façon équilibrée l’ensemble du département à moindre coût ? La réponse à cette question constitue également l’objectif de performance assigné aux CAF. Le second outil est un schéma directeur territorialisé des politiques et du service qui est décliné dans chaque contrat pluriannuel de gestion (CPG). Il comprend des objectifs opérationnels qui reprennent les enjeux définis par le socle national tout en tenant compte des particularités propres à chaque territoire. Ce schéma territorialisé vise à la fois les interventions en action 34 Convention d’Objectifs et de Gestion 2009-2012 p. 36 23 sociale et surtout la relation de service aux allocataires, sujet au centre de notre recherche. Ainsi, chaque organisme doit réaliser un diagnostic social avant de définir ses politiques locales. Ce diagnostic vise à analyser les besoins prioritaires des familles et les besoins de chaque territoire35 afin de mieux adapter les modalités de l’accueil CAF sur le territoire. Enfin, l’annexe de la COG rappelle au travers de tableaux récapitulatifs l’ensemble des engagements que doivent respecter les CAF. Parmi les indicateurs généraux, plusieurs concernent la politique d’accueil et sont regroupés dans l’objectif stratégique « Un accueil de qualité et de proximité ». Par ailleurs, l’objectif stratégique intitulé « Développer l’offre de service sur internet » doit être analysé. En effet, le respect des objectifs sur l’utilisation du site Caf.fr, sur le nombre de courriels informatifs envoyés aux allocataires ou encore sur le développement et l’utilisation des téléprocédures peut avoir un impact sur la fréquentation et la nature des visites dans les points d’accueil des CAF et donc sur la politique d’accueil physique. 3- Les derniers projets des autorités publiques Malgré ces éléments, jusqu’à récemment, il n’y avait que peu de références à une doctrine commune de l’accueil dans les documents officiels de la branche Famille (cf. les COG). La CNAF jouait plutôt un rôle d’accompagnement des initiatives locales en la matière, qu’un véritable rôle d’impulsion. La politique d’accueil des caisses était plus déterminée par un héritage local que par les directives des COG. Toutefois, le contexte économique et social, ainsi que des évolutions réglementaires (introduction du RSA) et le mouvement général vers l’exigence de certification ont fait exploser la charge de travail, entraînant une déstabilisation du réseau des CAF. L’accueil a alors été conçu comme une 35 M. BEQUIGNON, Directeur « évaluation stratégique » à la CNAF, Condition de mise en œuvre des politiques familiale : les COG 24 variable d’ajustement, les moyens humains et financiers étant concentrés sur la production. A partir de là, s’est développée la notion d’ « alternatives de contact », dans une stratégie d’évitement des contacts physiques avec les allocataires. La CNAF – et le réseau – cherchent à réduire les coûts et gagner en efficience, le maître mot étant de passer d’un contact subi à un contact choisi avec l’allocataire. Même si une plus grande cohérence institutionnelle est recherchée, il ne s’agit pas d’imposer un critère national à toutes les caisses, qui demeureront libres de choisir l’implantation de leurs accueils en fonction de variables politiques notamment. Il s’agit plutôt d’une « démarche opposable ». Cette démarche opposable repose sur deux éléments complémentaires : il s’agit d’abord d’optimiser les autres canaux de contact (caf.fr, téléphone…) avant de penser le comment de l’accueil physique. L’accessibilité n’est plus conçue en fonction de la notion de distance mais en fonction de la notion d’information, qu’elle soit obtenue par un canal physique ou par un canal dématérialisé. La refonte du site caf.fr participe de cette démarche : à partir du moment où l’information de l’allocataire est plus claire et simplifiée, l’allocataire est moins tenté de se déplacer dans les locaux de la CAF. Ensuite, sur un second niveau, la démarche se basera sur une approche « situationnelle » – et pas sur la notion de territoire ou de prestation. Pour ce faire, le groupe 5 est en train de réaliser une enquête auprès des allocataires se présentant à l’accueil pour définir des situations qui appellent systématiquement – ou au moins généralement – à un déplacement de l’allocataire dans les locaux de la CAF. Cette enquête est menée auprès de 12 CAF, directement dans les files d’attente des allocataires. Le but global est donc d’anticiper – et de limiter – le contact physique avec l’allocataire. Il s’agit de définir des situations à risque pour élaborer un « parcours attentionné » vers les allocataires concernés. C’est une évolution des priorités de la branche Famille qui jusqu’à récemment étaient plutôt tournées vers la notion de proximité (comme on l’avait vu dans 25 les COG) alors qu’aujourd’hui, c’est surtout l’aspect budgétaire qui semble guider l’élaboration de cette doctrine, d’où les questions relatives au coût des accueils dans le questionnaire CNAF. Il convient de noter que les groupes de travail pilotés par la CNAF, avant de privilégier l’approche situationnelle, ont longtemps envisagé de suivre une approche plus territoriale. Celle-ci a notamment déjà été utilisée ou évoquée par la DATAR et La Poste. D’une part, la CNAF et la DATAR travaillent ensemble depuis 2010 (en s’appuyant sur un protocole d’accord datant de cette année). L’essentiel des travaux porte sur l’implantation de relais de services publics qui associeraient aussi bien des services tels que La Poste, que les CAF. Le canal privilégié est la mise en place de bornes mutualisées. Mais le plus intéressant est que la DATAR raisonne en termes de distance, c’est-à-dire qu’elle s’intéresse aux spécificités des territoires et des populations et pas simplement aux impératifs budgétaires. D’autre part, La Poste a fait évoluer son maillage territorial selon trois critères liés à la géographie : ainsi, un accueil postal doit, depuis 2005, être situé à 20 minutes en moyenne, ou 5 kilomètres, de la résidence de 80% des allocataires. De fait, la DATAR et la Poste s’accordent plutôt sur une norme territoriale pour définir les points d’implantation des accueils, ce que refuse – pour l’instant – la CNAF. Cette dernière est cependant favorable à une étude basée sur l’approche territoriale, dans l’optique, à terme, d’une combinaison avec l’approche situationnelle. L’orientation de notre travail s’en trouve donc confortée. 26 B- Les formes concrètes de l’approche territoriale des CAF en matière d’accueil physique : analyse des questionnaires Notre étude de l’existant en matière d’accueil physique et d’approche territoriale s’est poursuivie par l’analyse des questionnaires. Nous avons obtenu une réponse de 14 CAF, soit un ratio de 70% de réponses. Conformément à ce que nous avions souhaité, toutes les tailles de caisse sont représentées, des plus petites (nombre d’allocataires inférieur à 50 000) aux plus grandes (nombre d’allocataires compris entre 300 000 et 450 000)36. 1- Sur l’accueil et le type d’accueil a- Corrélation nombre d’allocataires/nombre d’accueils Globalement, on ne constate pas une étroite corrélation entre le nombre d’allocataires et le nombre d’accueils de la caisse. Bien entendu, les plus 36 Cf. Annexe n° 5 « Tableau d’analyse et de comparaison des questionnaires » 27 petites caisses ont moins d’accueils que les grandes caisses : en revanche, l’intérêt d’un découpage en fonction du nombre d’allocataires reste limité, comme le montre le graphique suivant. Cet élément – l’absence de pertinence d’un découpage par nombre d’allocataires – se retrouvera d’ailleurs de façon plus explicite dans les entretiens conduits auprès des CAF partenaires. 3,5 3 2,5 Entre 0 et 50 000 allocataires 2 Entre 50 000 et 100 000 Entre 100 000 et 150 000 1,5 Entre 150 000 et 300 000 Entre 300 000 et 450 000 1 0,5 0 Entre 0 et 10 Entre 11 et 15 Entre 16 et 25 Supérieur à 25 b- Nombre d’accueils fixes/itinérants Quant au nombre d’accueils fixes d’une part et itinérants d’autre part, il semble qu’il s’agisse plus d’un choix de la direction de la caisse, par exemple en fonction de la superficie du territoire couvert et des contraintes géographiques (reliefs…). c- Distance moyenne à parcourir pour l’allocataire Il en est de même de la distance moyenne que doit parcourir l’allocataire pour atteindre l’accueil (fixe ou itinérant) le plus proche. Les données sont ici difficilement exploitables car sur 14 réponses, 8 caisses seulement ont 28 renseigné la rubrique correspondante. La distance est cependant comprise entre 2,5 et 25 km. Relativement à cet élément, nous avons pu constater dans nos entretiens conduits avec les CAF partenaires que toutes les CAF ne disposent pas des outils nécessaires pour réaliser ce calcul. Par exemple, à la CAF de l’Isère, ce calcul n’est pas réalisé par la CAF elle-même mais par l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise37 (AURG). d- Accueil spécialisé/polyvalent Globalement, les accueils sont polyvalents. Sur les 14 caisses, seules trois disposent d’un accueil spécialisé, qui permet de distinguer prestations et action sociale, le plus souvent. Il ne semble pas y avoir de lien de cause à effet entre la taille de la caisse et le niveau de spécialisation de l’accueil ; il s’agit plutôt d’un choix de la direction. e- Accueil sur rendez-vous Concernant l’accueil sur rendez-vous, cette pratique semble se généraliser à partir d’un certain nombre d’allocataires (100 000). Seules deux CAF de plus de 100 000 allocataires n’ont pas mis en place d’accueil sur rendez-vous ; l’une d’entre elles en étude actuellement l’opportunité. En revanche, parmi les CAF comptant moins de 100 000 allocataires, une seule a mis en place l’accueil sur rendez-vous. On peut donc en déduire, exceptions mises à part, que : TYPE DE CAISSE (par nombre ACCUEIL SUR RENDEZ-VOUS d’allocataires) ENTRE 0 ET 50 000 NON ENTRE 50 000 et 100 000 NON ENTRE 100 000 et 150 000 OUI ENTRE 150 000 et 300 000 OUI 37 Entretien avec Monsieur Hugues SANIEL, Sous-directeur Etudes informatiques et pôle d’expertise régional à la CAF de l’Isère, cf. annexe 7 29 ENTRE 300 000 ET 450 000 OUI Les explications fournies pour justifier la mise en place de l’accueil sur rendezvous sont très diverses ; elles sont par ailleurs généralement multiples : un élément ne justifie que rarement à lui seul le type d’accueil choisi. Au final, l’accueil sur rendez-vous est souvent préféré lorsqu’il s’agit de faire face à des dossiers complexes et/ou longs à traiter. 2- Sur l’approche territoriale Toutes les CAF sollicitées déclarent avoir fait le choix d’agir en fonction d’un découpage territorial, à l’exception de la CAF de Paris, ce qui s’explique par les spécificités du territoire couvert. Toutefois, s’il n’existe pas de véritable politique en la matière en région parisienne, les installations répondent à trois contraintes : le réseau de transport existant, le fruit de l’histoire et le prix de l’immobilier. De plus en plus, cependant, la vulnérabilité des allocataires est prise en compte dans les choix d’installation de la CAF. 30 En revanche, les critères de découpage sont, eux aussi, très divers. Les éléments relatifs aux données géographiques sont eux-mêmes subdivisés en quatre : 31 Pour terminer, il ressort de ce questionnaire que le siège se trouve en général à la préfecture ou en sous-préfecture. En général, l’implantation suit une logique communale, dans une moindre mesure intercommunale. Cette conclusion est confirmée par le questionnaire réalisé par le groupe de travail « La présence sur le territoire », piloté par Monsieur Tahar BELMOUNES. 3- Sur le recueil des données A l’exception de la CAF de Corse du Sud qui ne renseigne pas les questions relatives au recueil des données, la majorité des CAF (11) interrogées disposent d’agents dédiés à l’étude de la géographie des allocataires et/ou à la production de cartographies. De plus, toutes les CAF (13) déclarent utiliser les bases de données de l’INSEE et de la CAF pour étudier leur territoire et leur population. Seules les CAF de l’Isère et de la Sarthe utilisent, en complément, des bases de données d’autres entités publiques qui sont respectivement l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise et le Conseil général de la Sarthe. Ainsi, l’absence d’agents dédiés à l’étude de la géographie ne semble pas être la résultante d’un désintérêt pour la question mais plus la conséquence de la taille de la CAF. En effet, les trois CAF (Sarthe, Saône-et-Loire et Corse du Sud) ne disposant pas d’agents dédiés au recueil de données appartiennent à la catégorie des CAF de moins de 100 000 allocataires. Globalement, le recueil des données ne semble pas être un obstacle à la définition d’une nouvelle politique d’implantation des points d’accueil dans les CAF. 32 4- Sur les travaux de territorialisation de l’accueil physique Douze CAF sur quatorze ont déjà réalisé des travaux sur la territorialisation de leur accueil physique. Concernant la nature de ces travaux, huit CAF parmi celles interrogées effectuent à la fois des études statistiques et des cartographies des territoires à partir des données existantes ; trois CAF ne font que des études statistiques ; enfin, seule la CAF des Bouches-du-Rhône réalise une définition statistique de territoires homogènes/hétérogènes par modélisation statistique. A l’exception de la CAF du Loiret, l’ensemble des CAF actualisent leurs travaux sur la territorialisation de l’accueil physique selon une périodicité différente : toutefois, cinq CAF réactualisent leur travaux à chaque début de COG, quatre annuellement, un tous les deux ans et l’un à la demande ou selon les besoins. Toutes les CAF utilisent MAP INFO pour réaliser ces travaux, huit d’entre elles utilisent en plus SAS, deux SEG et une seule EPI Info. L’absence d’agents dédiés au recueil des données n’empêche pas la réalisation de travaux sur la territorialisation. La CAF de l’Indre précise, par ailleurs, que des travaux de territorialisation sont menés dans d’autres secteurs. On peut donc en conclure que l’ensemble des CAF disposent des moyens et compétences nécessaires pour mener, le cas échéant, des travaux sur la territorialisation de l’accueil physique et les réactualiser au moins tous les trois ans. On peut noter que les travaux réalisés sont, dans leur grande majorité, des études statistiques ou des cartographies des territoires réalisées à partir des données existantes. Enfin, il semblerait que MAP INFO et SAS soient les deux logiciels les plus utilisés par les CAF et à l’utilisation desquels les agents sont formés. Il est donc important de retenir cette information dans le cas du développement d’un outil d’aide à l’implantation de l’accueil. 33 5- Sur les attentes vis-à-vis de la géographie Globalement, les CAF interrogées expriment peu d’attentes vis-à-vis de la géographie « classique » (comme le relief par exemple) mais de fortes attentes en matière de géographie humaine et économique. La plupart des CAF pensent qu’une meilleure connaissance et prise en compte du territoire dans ses différents aspects ainsi que son évolution est nécessaire pour améliorer l’implantation de leurs accueils. Les caractéristiques économiques et sociales de la population allocataire, la répartition des usagers sur le territoire, la présence d’autres partenaires publics, les types de déplacements de la population (notamment les déplacements domicile-travail), l’aménagement du territoire (en matière de transport par exemple), les bassins de vie sont autant d’éléments que les CAF estiment nécessaires pour élaborer une politique d’accueil physique qui allierait proximité et efficience. Pour conclure, on peut considérer qu’il est indispensable d’élaborer une approche territorialisée, certes, mais surtout différenciée, dans la mesure où chaque caisse dispose d’une stratégie particulière, adaptée à sa population. Ceci nous amène à la seconde partie de ce rapport : nous étudierons de façon plus précise deux territoires et deux types d’approche territoriale – en Isère et en Hérault. 34 II. LES MODALITES DE TERRITORIALISATION DES STRUCTURES D’ACCUEIL PHYSIQUE DE LA BRANCHE FAMILLE : ANALYSE DE L’EXISTANT DANS LES CAF DE L’HERAULT ET DE L’ISERE Introduction : Explication de la méthode La réalisation de questionnaires envoyés aux CAF nous a permis d’avoir une première vision générale de la politique d’accueil des CAF, de leurs critères d’implantation géographique et de leurs réflexions en matière d’approche géographique. Il nous semblait cependant important de choisir des CAF comme cas d’étude afin d’approfondir nos connaissances sur l’approche territoriale existante dans la branche Famille et pour affiner, puis confirmer ou infirmer nos hypothèses sur l’accueil physique en CAF. C’est dans ce but que nous avons engagé un conventionnement avec les deux CAF précitées, dans les départements de l’Hérault et de l’Isère. Ce conventionnement avait deux objectifs : - mettre au point un modèle statistique avec ces deux CAF en s’appuyant sur leurs bases de données et leurs besoins en termes d’indicateurs, ce que nous proposons en troisième partie de ce rapport ; - apprendre à mieux connaître ces deux départements, les politiques d’accueil respectives des deux CAF et les choix d’implantation territoriale. Nous souhaitions établir ainsi un véritable « diagnostic territorial » de ces deux départements vis-à-vis de la branche Famille. 35 1- Le choix des terrains d’étude : des départements comparables mais avec des différences intéressantes Le choix des départements de l’Isère et de l’Hérault était basé sur plusieurs critères. En premier lieu, des membres du groupe avaient noté l’intérêt des CAF de ces deux départements pour notre démarche lors des stages découverte du mois de février 2012. En second lieu, ces deux départements présentent des similitudes qui rendent leur comparaison très intéressante : - population totale, densité de population et nombre d’allocataires similaires ; - contexte de la CAF de chaque département similaire, puisque les deux départements ont connu une départementalisation de leur CAF lors de la dernière vague. Mais ils présentent aussi des différences notoires qui permettent d’aborder divers aspects de l’approche territoriale : - relief et topographie : l’Isère urbanisée au nord et rurale/montagnarde au sud ; l’Hérault plus urbanisé et situé entre le littoral méditerranéen et le massif des Cévennes ; - profil des allocataires : par exemple, le taux d’allocataires percevant le RSA est plus élevé dans l’Hérault. 2- La réalisation d’un diagnostic territorial par enquête sur place Afin de réunir le plus d’informations possible sur les deux CAF conventionnées, il nous a semblé important de nous rendre sur place pour plusieurs raisons : - pouvoir réunir le plus de documentation possible sur ces deux CAF ; - aller à la rencontre des services dans lesquels l’approche territoriale et géographique est importante, statistiques ; 36 notamment dans les services - définir de manière plus précise les besoins des deux CAF et adapter notre travail à ces besoins. Un déplacement dans chaque CAF a donc été organisé pour le recueil de ces informations sur la base d’une trame d’entretien38 abordant différents aspects : - caractéristiques territoriales du département étudié ; - principaux traits de la politique d’accueil mise en œuvre par la CAF étudiée ; - échange sur l’adaptation des choix d’implantation et des modes d’accueil au territoire et à sa population ; - échange sur l’outil proposé par le groupe et définition des besoins des CAF en termes d’approche territoriale. Les deux déplacements se sont déroulés : - le 19 juin 2012 à la CAF de l’Isère ; - et le 13 septembre 2012 à la CAF de l’Hérault, Cela en les espaçant volontairement pour nous permettre d’étoffer nos hypothèses et nos propositions entretemps. Le premier déplacement a ainsi permis de déterminer que la CAF de l’Isère souhaitait avant tout arrêter une liste d’indicateurs pertinents et ciblés avant de lancer des requêtes statistiques. La période écoulée entre ce premier déplacement et le déplacement vers l’Hérault a permis d’établir une première liste à partir du Dictionnaire des variables39 afin de la corriger, l’enrichir et la faire valider par la CAF de l’Hérault. Le bilan de ces échanges se trouve en annexe n° 7 du présent rapport40. 38 Cf. annexe n° 6 « Trame d’enquête sur place » Dictionnaire d’information institutionnel 40 Cf. n° Annexe 7 « Compte-rendu de déplacement » 39 37 A- Analyse des résultats du diagnostic territorial 1- Diagnostic territorial de la CAF de l’Hérault a- Un département au dynamisme démographique prononcé Le département de l’Hérault est un territoire à caractère rural marqué par le développement urbain. Sa géographie s'étage des contreforts sud du Massif central jusqu'au cordon du littoral méditerranéen et sa superficie est de plus de 6 000 km². L’Hérault, qui comprend 1 030 000 habitants, est composé de 3 arrondissements, 49 cantons et 343 communes. L’intercommunalité se traduit par 24 communautés de communes et 5 communautés d’agglomération alors que 37 bassins de vie sont également répertoriés par l’INSEE dans le département. Montpellier, préfecture du département, est la huitième commune de France par sa population intra-muros et également la plus peuplée de l’Hérault et du Languedoc-Roussillon. Elle compte 255 000 habitants au recensement INSEE de 2009 et son agglomération 387 000 habitants. Les autres communes les plus peuplées du département sont respectivement Béziers (70 000 habitants), Sète (42 000), Lunel (25 000) et Agde (24 000). Une étude « équité territoriale » a été réalisée par la CAF de l’Hérault afin d’identifier la répartition géographique de la population pré- et postdépartementalisation. Outre la mise en exergue d’un « effet littoral », l’étude a fait ressortir que la bipolarité « Montpellier / Béziers » propre au département héraultais laissait peu à peu la place à une nouvelle tendance : le « pays cœur d’Hérault ». L’Hérault connaît par ailleurs une forte attractivité et un dynamisme démographique très prononcé. Sa population a progressé de 15 % entre 1999 et 2009. Celle-ci connaît un rythme de progression relativement important de 1 000 habitants supplémentaires par mois. Il s’agit là d’une caractéristique majeure pour la connaissance du territoire. 38 Cet évolution n’est cependant pas homogène sur l’ensemble du département : le pays cœur d’Hérault limitrophe aux deux anciennes zones d’influence des CAF de Montpellier et Béziers connaît en effet une progression bien plus importante que le reste du territoire, évolution permise notamment par la mise en service de l’autoroute A 750 en 2009. Son tracé central au sein de cette région a en effet provoqué l’essor de ce secteur. On peut également observer le même phénomène dans le nord biterrois. Au contraire, et à l’instar de Béziers et Sète dont la progression de la population apparaît moins marquée, on observe que l’évolution démographique à l’extrême ouest du département, zone davantage rurale, est inférieure à la moyenne départementale. b- La CAF de l’Hérault couvre 51 % de la population du département En décembre 2010, les deux composantes de l’actuelle CAF de l’Hérault ont versé des prestations à 222 000 foyers allocataires représentant au total 520 000 personnes couvertes. Aujourd’hui, le taux de couverture de la CAF de l’Hérault correspond à 51 % de la population. Cet indicateur est le résultat du rapport entre le nombre de personnes couvertes par la CAF et le nombre total d’habitants du département. Ce taux appelle une remarque : il est important de ne pas étendre les observations liées à la population couverte par la CAF à l’ensemble de la population héraultaise. Une telle généralisation serait en effet contestable en raison de la surreprésentation des familles et des personnes en situation de précarité dans les fichiers de la CAF. La couverture de la CAF n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire : la population installée à l’ouest du département, davantage ancrée dans la ruralité, est en partie couverte par le régime agricole. A contrario, le taux de couverture est plus important dans les communes de Montpellier et Béziers 39 en raison de l’importance des allocataires bénéficiaires de prestations liées à la précarité. La carte suivante représente la répartition des allocataires par communes dans le département de l’Hérault. Elle a été réalisée avec l’outil Geoconcept, système d’information géographique auquel nous avons été formé par notre directeur de recherche, Monsieur Jean MACE. L’évolution du nombre d’allocataires est très proche de celle de l’ensemble de la population, en effet la progression entre 2001 et 2011 s’élève à 14,6 %. La répartition géographique de cette évolution est également assez proche puisqu’elle concerne principalement les allocataires résidant dans les secteurs du cœur d’Hérault et du nord biterrois. 40 c- La répartition des allocataires dans le département : un effet littoral marqué La densité des allocataires représentée sur la cartographie jointe en annexe41 correspond au résultat du rapport entre le nombre d’allocataires résidant sur un secteur donné et le nombre d’allocataires du département. Cet indicateur, qui permet de disposer d’une valeur relative, montre un effet littoral assez prononcé. La commune de Montpellier représente un pôle de gestion important pour la CAF de l’Hérault. Pré et post départementalisation, elle concentre respectivement à elle seule la moitié et le tiers des allocataires du département. Les communes de Béziers, Sète et Lunel comportent également une densité d’allocataires significative. d- La précarité : une caractéristique forte dans la typologie des allocataires, qui n’est pas sans incidence sur la politique d’accueil La CAF de l’Hérault dispose d’un service Contrôle de gestion, rattaché au cabinet du Directeur, qui lui permet d’avoir une bonne connaissance de la typologie des allocataires. Des fiches établies pour chaque commune du département permettent à l’organisme de disposer d’un niveau de données quantitatives important. En moyenne, sur le département de l’Hérault, un allocataire sur deux (47 % du fichier allocataires) vit sous le seuil de bas revenus avec des ressources mensuelles inférieures à 982 euros par unité de consommation. Ce seuil de pauvreté correspond à 60 % de la médiane des revenus perçus en France. De manière plus générale, le département de l’Hérault représente 1,5 % de la précarité au niveau national. Après le dynamisme démographique, la précarité constitue l’autre caractéristique forte du département. 41 Cf. Annexe 8 « Cartes » : « Densité des allocataires, implantation des lieux d’accueil CAF et bassins de vie » 41 Le niveau de précarité étant proportionnellement plus élevé dans le secteur ouest du département, la typologie des allocataires est aussi sensiblement différente entre les ex CAF de Béziers et Montpellier. On observe par exemple une surreprésentation des allocataires en situation de précarité sur la commune de Béziers. Les familles allocataires, définies comme celles ayant au moins un enfant à charge, représentent 57 % du fichier CAF. Ces familles sont proportionnellement plus présentes sur les grandes couronnes de Montpellier et Béziers qui concentrent par ailleurs un nombre moindre d’allocataires en situation de précarité. Ces mêmes communes intra-muros connaissent le phénomène inverse avec des allocataires qui perçoivent davantage de prestations sociales que de prestations familiales. La proportion des familles monoparentales est également plus grande à l’ouest du territoire. Le niveau de précarité dans l’héraultais n’est pas sans incidence sur les charges de travail de la CAF. Le phénomène de précarité trouve sa traduction dans le nombre important d’allocataires pondérés géré par la CAF. A titre d’exemple, le nombre d’allocataires pondérés est bien supérieur à la CAF de l’Hérault par rapport à la CAF de l’Isère alors même que leur nombre de foyers allocataires respectif est sensiblement identique. Ainsi, dans le secteur du biterrois, la charge de gestion supplémentaire liée à la précarité vient compenser les taux de couverture minorés par la prééminence du régime agricole. En raison du niveau de délégation du Conseil général de l’Hérault, et du taux élevé d’instruction des dossiers RSA (95 %), la CAF connaît une volumétrie d’activité importante. La CAF fait d’ailleurs l’objet à ce titre d’une rémunération versée par le Conseil général en contrepartie de la mise à disposition d’un recueil de données socio-professionnelles. 42 e- L’impact de la départementalisation sur la politique d’accueil reste relatif à ce jour Dans le cadre de la départementalisation, les CAF de Montpellier et Béziers ont fusionné pour donner naissance à la CAF de l’Hérault. Cette opération s’est concrétisée par la publication de l’arrêté de fusion du 5 mai 2010 42 portant création de la nouvelle CAF à compter du 8 novembre 2011. De manière assez intuitive, c’est le pays cœur d’Hérault, limitrophe aux deux anciennes zones d’influence des ex CAF de Montpellier et Béziers, qui apparaît être le plus impacté en matière d’accueil physique. Cependant, il est à noter que le caractère récent de la fusion n’a pas encore permis de repenser pleinement l’implantation des points d’accueil dans le département. Néanmoins, et au-delà de ce constat, une première étude a permis d’identifier les accueils susceptibles d’être repensés à l’aune de la fusion. Il en ressort que la départementalisation devrait avoir un impact assez limité en la matière puisque seuls trois accueils physiques sont amenés à être questionnés quant à la pertinence de leur existence : les permanences de Bédarieux et Pézenas concernant le pays cœur d’Hérault et celle située à proximité de l’étang de Tau43. En réponse à ce nouveau contexte départemental, la CAF de l’Hérault a initié deux importants projets immobiliers. Ces derniers, en cours de réalisation, doivent permettre d’agrandir les antennes44 de Clermont l’Hérault et Sète. La départementalisation a également pour effet de faire évoluer la part des allocataires montpelliérains dans le fichier CAF, ce qui pourrait à terme impacter la politique d’accueil de l’organisme. La commune de Montpellier 42 JORF n° 0111, arrêté de fusion du 5 mai 2010 portant fusion des Caisses d’allocations familiales de Montpellier et Béziers 43 Cf. Annexe n° 8 « Cartes » : « Distance au lieu d’accueil le plus proche – Antennes, sièges et permanences » et « Densité des allocataires, implantation des lieux d’accueil CAF et bassins de vie » 44 Les notions d’antenne et de permanence selon les définitions arrêtées par la Caisse d’Allocations Familiales : une antenne ou agence correspond à un point d’accueil physique ouvert au minimum quatre jours par semaine alors qu’une permanence est un lieu d’accueil ouvert au maximum trois jours par semaine 43 concentrait la moitié des allocataires avant départementalisation et un tiers post départementalisation. Il est à noter également que la fusion a eu pour effet indirect de rendre encore plus prégnant le facteur politique pour les critères d’implantation des points d’accueil, même si ce dernier constituait déjà un paramètre non négligeable avant la fusion des CAF de Montpellier et Béziers. Certains élus de communes situées dans la circonscription de l’ex-CAF biterroise ont pu faire part de leur inquiétude quant au maintien des points d’accueil implantés sur les territoires qu’ils administrent et qui sont désormais gérés par la nouvelle CAF de l’Hérault. Ils font état aujourd’hui encore, et pour certains d’entre eux, d’une réelle crainte quant à un traitement différencié entre l’ouest et l’est du département. A la crainte des élus s’ajoute le nécessaire équilibre à trouver entre les aspirations des membres du Conseil d’administration de la CAF de l’Hérault qui regroupe des ex-administrateurs des CAF de Montpellier et Béziers. Ainsi, dans le département de l’Hérault, les aspects politiques devraient compter pour une part non négligeable dans la détermination de la politique d’accueil en général et dans les choix d’implantation des points d’accueil en particulier. f- La politique d’accueil menée par la CAF de l’Hérault Une politique d’accueil volontariste Le système d’information sur lequel s’appuie la CAF de l’Hérault lui permet d’effectuer le suivi du nombre de visites dans chaque point d’accueil. Il est à noter que l’harmonisation du mode de décompte effectué postérieurement à la départementalisation a permis à l’organisme de disposer de données chiffrées fiables, homogènes, et partant, exploitables pour obtenir des éléments de comparaison pertinents. L’exploitation du système d’information fait état de 525 000 visites dans l’Hérault, nombre supérieur de 43 % à la moyenne nationale. Cette donnée est conforme au phénomène régional qui 44 s’explique par un niveau de précarité plus élevé dans le sud. La complexité des dossiers propre aux prestations de précarité génère en effet un nombre de visites proportionnellement plus élevé. L’évolution de la population étudiante, également très importante, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de visites de ces allocataires qui est passé de 27 000 en 2011 à 54 000 en 2012. L’approfondissement par la CAF de l’Hérault des problématiques d’accueil est assez récent. Celui-ci fait suite à la prise en charge de la gestion du RSA en 2009 et à la nécessaire optimisation des moyens humains qu’elle a induit. Il s’agissait d’arbitrer entre production et relation client afin d’allouer de manière optimale sur ces différentes activités des ressources humaines devenues contraintes. La prégnance des questions d’accueil est également concomitante avec l’étude du lien de causalité entre production et accueil. On observe en effet qu’un retard en production accroît généralement les flux de visites, accroissement qui induit une réallocation des ressources humaines sur la fonction accueil, réallocation qui a pour effet d’augmenter l’antériorité des dossiers, antériorité qui appelle à son tour davantage de moyens sur les points d’accueil. Cet enchaînement interroge la pertinence de l’accroissement du nombre d’agents sur la fonction accueil et invite à questionner la préférence des allocataires entre délai de traitement de leur dossier et réponses apportées à leurs interrogations. Plus généralement, la CAF de l’Hérault doit composer avec l’existence d’une offre de service, l’expression d’une demande et une contrainte de ressources. Elle doit parvenir à un équilibre entre ces trois composantes tout en tenant compte des interactions du type « l’offre crée la demande », et réciproquement. Ainsi, il apparaît pour la CAF qu’étendre à l’infini son offre de service risquerait de ne plus lui permettre de répondre à ses engagements de production. L’idée est donc bien d’optimiser les différents points d’accueil pour parvenir à un équilibre. La politique d’accueil menée par la CAF et plus particulièrement celle relative à l’accueil physique peut être qualifiée de volontariste. Outre l’affectation de plus de 50 équivalent temps plein (ETP) sur ce champ, la CAF assure un 45 maillage territorial relativement fin. Un siège, 9 antennes et 22 permanences sont répartis sur l’ensemble du département45. Cette politique spécifique se trouve être relativement à contrecourant des exigences de rationalité auxquelles répondent la grande majorité des politiques menées au sein du réseau. Le développement d’antennes assimilables à de véritables petits établissements secondaires, accueillant notamment une activité de back office, répond à la mise en œuvre d’une politique de développement durable devant permettre aux agents de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle. Ce type d’antenne vise également à rationaliser les coûts de gestion liés aux frais de déplacement des agents et à optimiser la volumétrie des flux liés au nombre de visites des allocataires. Une implantation géographique empirique L’implantation des différents points d’accueil s’est construite de manière plutôt empirique. Plus que de véritables études de terrain propres à étudier les besoins d’accueil et/ou l’élaboration de critères objectifs liés la typologie des allocataires, ce sont davantage les opportunités immobilières et les contextes politiques locaux qui ont motivé les décisions d’implantation. S’il s’avère a posteriori que les choix opérés répondent effectivement aux besoins des allocataires, ceux-ci amènent cependant l’organisme à se questionner quant à savoir si l’offre ne crée pas la demande en matière d’accueil, et le cas échéant, dans quelle mesure. S’il n’est pas aisé de répondre à cette question complexe, la CAF observe toutefois qu’après avoir réduit l’amplitude des horaires d’ouverture de certains points d’accueil, les flux de visites étaient restés constants. Un distancier créé grâce au progiciel MAP INFO et relatif à l’étude du maillage territorial fait ressortir que 94 % des allocataires de l’Hérault résident à moins de 15 minutes d’un point d’accueil, tous types d’accueil confondus. Pour compléter l’état des lieux de l’accueil physique dans le département de 45 Cf. Annexe n° 8 « Cartes » : « Densité des allocataires, implantation des lieux d’accueil CAF et bassins de vie » 46 l’Hérault, il est à noter que deux permanences pénitentiaires ont été créées à Montpellier et à Béziers, respectivement en 2010 et 2007, afin de répondre aux besoins d’une catégorie d’allocataires spécifiques. Une stratégie d’accueil peu contrainte par la géographie physique du territoire ou par le niveau d’accès aux outils numériques S’agissant de l’accessibilité des allocataires de l’Hérault aux services numériques, la CAF ne relève pas de difficulté particulière en raison d’une population plutôt jeune et étudiante. Pour exemple, 75 % des 28 000 étudiants allocataires disposent d’une adresse e-mail. Concernant les déclarations trimestrielles de ressources des bénéficiaires du RSA, le taux de télédéclaration atteint 50 %. Enfin, chaque antenne dispose d’au moins un poste informatique en libre-accès et prévoit l’accompagnement des allocataires souhaitant l’utiliser. La géographie du département ne représente pas non plus un facteur contraignant pour la détermination des lieux d’accueil physique. Seuls 2 des 32 points d’accueil sont concernés par cette problématique. La CAF s’est récemment attachée à identifier les facteurs de multi-contacts pour mieux les anticiper Dans le cadre d’un groupe de travail local sur l’offre globale de service, la CAF de l’Hérault a mené une étude sur le profil des allocataires identifiés comme multi-contactants. Cette notion est liée aux allocataires ayant eu au moins dix contacts avec la CAF entre septembre 2011 et août 2012, quel que soit le canal de contact utilisé (téléphonique ou physique) 46. L’objet de l’étude est de comprendre les facteurs générateurs de flux afin de mieux les anticiper et diminuer par là-même les niveaux de mécontentement. Il ressort de l’étude que les multi-contacts concernent plutôt des ménages 46 Cf. Annexe n° 9 « Etude de la CAF de l’Hérault : Typologie des allocataires multicontactants » 47 allocataires ayant de jeunes enfants, nés ou à naître, des allocataires connaissant une situation de précarité, des allocataires faisant face à des indus de prestation ou des allocataires de nationalité étrangère, situation à laquelle sont souvent associées des difficultés linguistiques. Des modes d’accueil adaptés à la typologie des allocataires mais pas de spécialisation On observe des profils d’allocataires très différents selon les lieux d’accueil. Pour exemple, la gestion de l’accueil à Port Marianne ne pose pas de problème particulier en raison d’un public étudiant qui utilise assez naturellement Internet, la télédéclaration et les nouvelles technologies en général. Au contraire, l’accueil dans la commune de Sète est complexe car caractérisé par des situations de grande précarité. Celles-ci sont génératrices de multi-contacts et requièrent un accompagnement plus important. Ces publics très différents ont amené la CAF de l’Hérault à adapter ses modalités d’accueil au regard des spécificités locales, et notamment sa politique de sécurité. Pour autant, la spécialisation des points d’accueil est une approche non privilégiée par l’organisme. La création de filières spécifiques aux allocataires en situation de précarité aurait en effet un caractère stigmatisant. Concernant l’organisation des points d’accueil, la CAF cherche aujourd’hui à optimiser la taille de ses antennes en y intégrant un véritable back office. Ce choix organisationnel vise à assurer une meilleure gestion des flux et à disposer d’une offre de service plus large. L’accueil sur rendez-vous : un mode d’accueil amené à se développer La réflexion relative à la mise en place d’un accueil sur rendez-vous est en cours de renouvellement au sein de la CAF de l’Hérault. La CAF de Montpellier était en effet précurseur au sein du réseau sur cette thématique, mais 48 aujourd’hui la prise de rendez-vous dans le département reste marginale et cette modalité d’accueil apparaît en réalité peu usitée. Les rendez-vous n’ont jusqu’à maintenant été envisagés qu’à l’initiative des agents de l’organisme. Leur réticence à intégrer cette démarche tient au fait de ne pas maîtriser l’ensemble du processus. En planifiant des prises de rendez-vous qui seront assurés par d’autres collègues, ceux-ci peuvent en effet avoir le sentiment de se décharger de dossiers parfois complexes. Une note de service interne à la CAF de l’Hérault, applicable à compter du 9 janvier 2012, organise l’offre de service « Accueil sur rendez-vous » en décrivant les sept situations cibles, les allocataires concernés ainsi que l’outil de gestion mis à disposition. La CAF de l’Hérault a également initié une démarche de parangonnage afin de rapprocher son organisation de celle des CAF initiatrices d’un accueil sur rendez-vous à l’initiative des allocataires. Les CAF du Var, d’Indre-et-Loire et de l’Allier, en particulier, travaillent sur du 100 % RDV. L’efficacité de ce mode d’organisation doit cependant être relativisée car s’il permet un lissage des flux de visites peu contestable, le niveau de ressources humaines qu’il mobilise peut paraître trop important. Des bornes interactives encore peu développées De manière générale, la qualité du maillage départemental en matière d’accueil n’a pas incité la CAF de l’Hérault à développer les bornes interactives. Sur les quatre dernières années, la CAF a procédé à la fermeture de deux permanences en raison de flux de visites insuffisants et de la proximité d’une antenne disposant d’une offre de service de meilleure qualité. Cette proximité a rendu inopportune l’installation de ce type d’équipement. Néanmoins, la réflexion est en cours car la présence de ce vecteur de communication apparaît nécessaire pour assurer le service public des allocations familiales sur des territoires pour lesquels l’organisme est amené à envisager de fermer une permanence au coût de gestion devenu trop élevé. 49 La problématique de la substitution des bornes interactives aux permanences pose cependant avec acuité la question de leur financement et celle des partenaires pour les lieux d’implantation et l’accompagnement des utilisateurs. Ainsi, la réflexion n’en est qu’à ses débuts et le chantier reste ouvert. Le nécessaire approfondissement des partenariats Le champ partenarial constitue un axe d’amélioration dans la politique d’accueil de la CAF. Aujourd’hui, en matière d’accueil, les partenariats se limitent aux collectivités locales pour l’hébergement des permanences et aux « permanenciers relais » pour la complétude des dossiers 47. L’objectif est de multiplier les partenariats sous différentes formes. Ceux-ci pourraient notamment s’appuyer sur le tissu associatif pour la préparation des dossiers RSA. Les autres organismes de sécurité sociale comme les Caisses primaires d’assurance maladie pourraient également être sollicités pour l’implantation de bornes interactives. Idéalement, il s’agirait pour la CAF de s’implanter dans les relais de service public (RSP) et de former leur personnel à un accueil de premier niveau consistant par exemple à accompagner les allocataires dans l’utilisation du site « Caf.fr ». Cela pose toutefois plusieurs questions : la pérennité du financement des RSP par l’Etat, le libre choix des lieux d’implantation, la formation technique et le secret professionnel. Une utilisation mesurée des indicateurs institutionnels et des coûts de gestion Nonobstant son engagement dans la méthode ABC qui lui permet d’appréhender les différents coûts de gestion, la CAF de l’Hérault a choisi à ce jour de ne pas investir le champ des coûts liés aux antennes et permanences. 47 Offices publics de l’habitat – OPH pour les dossiers d’aide au logement et ESAT – Etablissements et services d’aide par le travail pour l’Allocation Adulte Handicapé – AAH 50 Si cette position est susceptible d’être révisée à terme, l’organisme considère aujourd’hui qu’une étude en la matière lui serait nécessairement défavorable au regard des investissements récemment réalisés. Sur le fond, la CAF fait également observer que c’est bien la qualité du service rendu à l’usager et les besoins des allocataires qui doivent guider sa politique d’accueil, davantage que les coûts de gestion. Selon la CAF, les indicateurs institutionnels liés à l’accueil et mentionnés dans les COG et CPG devraient être particulièrement utilisés pour le pilotage au niveau local. 2- Diagnostic territorial de la CAF de l’Isère a- Caractéristiques du territoire isérois Caractéristiques démographiques et géographiques L’Isère est un département à la fois rural, montagnard et urbain composé de 58 cantons, de 533 communes et de 1.212.000 habitants. La géographie du département de l’Isère représente une forte contrainte pour l’implantation des lieux d’accueil, puisque le sud est composé d’une multitude de vallées et villages enclavés dans différents massifs montagneux : la Chartreuse, le Vercors et les Alpes. Le département peut être divisé en deux grands ensembles : - une zone de plaine au nord-ouest, caractérisée par la forte attractivité de la métropole lyonnaise. La ville nouvelle de l’Isle-D’abeau, située à une vingtaine de kilomètres de Lyon, est marquée par une forte croissance démographique (7 à 8 % par an). - une zone très montagneuse au sud-est, caractérisée par des vallées encaissées et parfois difficiles d’accès, avec de l’habitat diffus et des petites communes. 51 Grenoble, ville-centre, concentre avec ses 427 000 habitants 55 % de la population du département. Elle est encerclée par les trois massifs montagneux de la Chartreuse, du Vercors et des Alpes. Vienne, qui abritait la seconde CAF du département, fusionnée en 2011, est située à l’extrême ouest du département. Les effets de la départementalisation se font pleinement ressentir, mais une antenne a été maintenue à Vienne avec des compétences plus larges qu’un simple accueil physique. La CAF de l’Isère compte 216 140 allocataires, la population couverte totale (avec les ayant-droits) étant de 609 684 (chiffres 2011). Le taux de couverture de la population est de 51%, donc exactement le même que pour la CAF de l’Hérault. La carte suivante, réalisée avec le logiciel de systèmes d’information géographique Geoconcept, indique la répartition géographique des allocataires sur le département, très fortement marqué par la plaine urbanisée au Nord et le massif alpin au Sud. 52 b- Le contexte de fusion des CAF de Vienne et de Grenoble et ses effets sur l’approche territoriale de la CAF de l’Isère D’un point de vue formel, le processus de fusion entre les sites de Vienne et de Grenoble, intervenu en février 2011 48, est achevé. Mais d’un point de vue informatique et sur la question du traitement des lieux d’accueil, l’harmonisation n’est pas totale. Les lieux d’accueil relevant du territoire de l’ancienne CAF de Vienne ne font notamment pas la même comptabilisation des fréquentations que les sites relevant du territoire de l’ex-CAF de Grenoble. 48 Informations tirées du Rapport d’activité de la CAF de l’Isère, 2011 53 L’approche territoriale des CAF, de manière générale, s’appuie plutôt sur l’action sociale que sur des considérations liées à l’implantation des lieux d’accueil. La CAF de l’Isère ne déroge pas à cette règle. Avant la fusion des CAF de Vienne et de Grenoble, la CAF de Grenoble avait défini 6 territoires homogènes, et celle de Vienne en avait défini 6 également. Ces territoires, basés sur les limites des établissements de coopération intercommunale (EPCI), étaient propres à la CAF et ne coïncidaient pas avec les 13 territoires définis par le Conseil général pour mettre en œuvre ses missions. La CAF de Grenoble montrait ainsi sa volonté de prendre en compte les réalités et spécificités locales pour être au plus proche des populations. Cela lui permettait également d’éviter de s’exposer à un risque d’instrumentalisation politique par le Conseil général dans le domaine de l’action sociale, puisqu’elle accomplissait des missions d’action sociale au profit de ce Conseil mais ne souhaitait pas n’en être qu’un opérateur. La départementalisation a conduit à repenser ce découpage selon 8 nouveaux territoires : deux territoires chevauchant les territoires des deux ex-CAF ont été fusionnés. Ce nouveau découpage issu d’un groupe de travail se base sur différents critères : - les limites des EPCI, donc de la réalité politique ; - le profil des allocataires, notamment en matière d’action sociale. L’approche territoriale de la CAF de l’Isère se base en effet en premier lieu sur l’action sociale pour découper ses territoires. En 2010, la CAF de Grenoble a conclu une convention territoriale globale avec le CCAS – Centre communal d’action sociale – de Grenoble et la municipalité. Cette convention était destinée à terme à être étendue à d’autres villes. La prise en compte des EPCI peut poser problème compte tenu des évolutions liées à la réforme territoriale et au schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI), qui a redécoupé les intercommunalités. Le découpage 54 de territoires d’action doit donc s’adapter constamment aux évolutions sociales et politiques du territoire, d’où la mise en place par la CAF d’un groupe de travail sur le redécoupage. La départementalisation a encore des impacts limités sur la stratégie d’implantation des lieux d’accueil physique. En effet, la fusion n’a pas eu pour conséquence directe la fermeture de lieux d’accueil pour éviter les risques de tension avec le personnel et les élus : la cartographie d’implantation n’a pas été modifiée. Certains lieux d’accueil ont été fermés en 2010 et 2011 mais pour d’autres raisons. Un site d’accueil est particulièrement problématique : les allocataires de la ville nouvelle de l’Isle-D’abeau étaient divisés, avant la fusion, entre les circonscriptions respectives des CAF de Vienne et Grenoble. Par conséquent, deux grandes antennes avaient été mises en place, à Bourgoin-Jallieu pour la CAF de l’Isère et à Villefontaine pour la CAF de Vienne, distantes de 7 km et qui ont été maintenues après la fusion : l’existence de ces deux agences très proches sera manifestement remise en question très bientôt. Une rationalisation de l’implantation des lieux d’accueil « post- départementalisation » semble donc utile, bien qu’il soit à supposer que des projets de fermeture sont délicats à mettre en œuvre compte tenu des enjeux sociaux et politiques que cela implique et des impacts sur le personnel de la caisse. c- Les modalités d’accueil physique de la CAF de l’Isère L’analyse des modalités d’accueil dans l’Isère révèle certaines caractéristiques fortes, dont la volonté de s’adapter au relief particulier du département ainsi qu’aux évolutions démographiques, notamment par le biais des bornes interactives et des visio-guichets. Une rationalisation du réseau de proximité 55 est néanmoins envisagée pour concentrer l’accueil physique sur les cas à forte valeur ajoutée, conformément à la doctrine nationale envisagée par les groupes de travail de la CNAF49. La CAF compte 27 lieux d’accueil physique différents, qu’il s’agisse du siège, des antennes ou des permanences. Le nombre élevé de sites d’accueil et surtout de permanences révèle la volonté de la CAF d’être présente partout sur le territoire, même pour de courtes durées. Le département isérois est en effet caractérisé par un relief géographique très hétérogène : plaine urbaine au nord, massifs alpins au sud. De ce fait, le maintien et l’accès aux services publics sont une nécessité prégnante dans ce département, que la CAF, à l’instar d’autres services publics, s’engage à respecter. Jusqu’à présent, les ouvertures ou fermetures de sites s’effectuaient parfois sans critères objectifs, voire par intuition : tant que les CAF en avaient les moyens, elles ouvraient des permanences pour étendre leur réseau de proximité et améliorer l’accessibilité à leurs services. Avec la construction d’une doctrine nationale impulsée par la CNAF, cette logique semble révolue au profit d’une rationalisation des choix d’implantation. Néanmoins, la CAF de l’Isère souhaite maintenir son réseau de proximité via ses permanences pour assurer l’accès au service public tout en considérant également certaines volontés politiques locales. En ce qui concerne les bornes interactives, il faut constater que la CAF de l’Isère figure parmi les caisses qui les utilisent le plus, compte tenu de sa topographie qui ne permet pas d’installer suffisamment de permanences. 49 Cf. Annexe n° 3 « Circulaire CNAF » 56 Le département compte à ce jour 42 bornes d’accueil, dont 8 bornes à Grenoble pour désengorger l’accueil physique surchargé. Dans le sud-est du département, les contraintes montagneuses ont également amené la CAF à installer davantage de bornes d’accueil. Ces bornes présentent l’avantage d’être disponibles en continu par rapport aux permanences, ouvertes de manière très ponctuelle. Pour le département de l’Isère, les bornes sont un succès et totalisent plus de 100 000 connexions par an. Les dernières évolutions concernent par ailleurs l’apparition de visio-guichets (4 actuellement : un à Bourg d’Oisans, dans la vallée très encaissée de l’Oisans, un à Morestel, un à la MDPH – Maison départementale des personnes handicapées – de Grenoble et un à Chavanoz), qui nécessitent cependant de former le personnel à interagir en direct avec les assurés. Les visio-guichets présentent en outre des contraintes supplémentaires liées à la confidentialité, au bruit, au besoin d’aménagement intérieur, et au coût… Néanmoins, la CAF prévoit au cours des années 2012 et suivantes de convertir les bornes actuelles en visio-guichets. Un autre grand défi concerne le développement de partenariats sur les bornes d’accueil physique : dans l’idéal, à très long terme, l’allocataire devrait pouvoir réaliser toutes ses démarches administratives sur une borne unique. Les bornes sont une alternative intéressante au contact physique mais présentent cependant certaines limites. L’installation de nouvelles bornes est assimilable à un plan commercial : la CAF démarche des partenaires pour trouver des locaux disponibles afin de les installer. Cela nécessite de trouver des partenaires volontaires mais aussi des locaux avec un réseau en état de marche, ainsi qu’avec une personne sur le site capable de guider un minimum les usagers dans le maniement de la machine. Ces critères ne sont pas 57 forcément simples à remplir dans certaines zones rurales ou très montagneuses du département isérois. Bien qu’appréciés par les usagers d’après les enquêtes de satisfaction nationale, ces bornes et visio-guichets ne permettent également pas de tout faire : le site Caf.fr demande généralement l’impression d’attestations (possible via la borne) puis l’envoi par courrier. Pour les dossiers complexes, rien ne remplace donc l’accueil physique. Le grand projet de la CAF consistera à résoudre ce problème par la mise en place de la télédéclaration sur l’ensemble de la chaîne à partir du site Caf.fr. En ce qui concerne l’accueil sur rendez-vous, la CAF de Grenoble a procédé à son déploiement dans ses antennes, mais pas dans ses permanences. L’accueil sur rendez-vous tel que déployé à ce jour fonctionne cependant plutôt bien en Isère. Il permet notamment de détecter certaines situations difficiles qui peuvent être orientées vers des travailleurs sociaux ou des parcours attentionnés. Cependant, certaines permanences ont un nombre de visites très limité : l’accueil sur rendez-vous permettrait peut-être de concentrer les visites sur une plage-horaire et d’éviter aux agents de la CAF des déplacements inutiles dans certaines permanences éloignées du siège. La rationalisation des modes d’accueil physique passe donc sans doute, pour la CAF de l’Isère, par une refonte de l’accueil sur rendez-vous en ciblant celuici sur des dossiers à valeur ajoutée plus importante. Certains rendez-vous sont inutiles bien que le motif soit renseigné en amont. En revanche, la CAF redoute une dérive de l’accueil sur rendez-vous : le rendez-vous permet certes une personnalisation et un gain en qualité dans l’accueil physique. Cependant, il existe un fort risque de réitération lorsque l’échange, et non le besoin d’information, est le véritable motif de visite. 58 Il y a donc une probabilité que ce mode d’accueil se transforme en « service social » pour certains allocataires. d- La réflexion actuelle sur l’implantation territoriale de l’accueil physique à la CAF de l’Isère La CAF de l’Isère dispose d’un bureau Etudes et statistiques ainsi que d’un expert chargé d’études et statistiques mutualisé au niveau interrégional (Rhône-Alpes et Auvergne) et basé sur le site de Vienne (antenne de la CAF de l’Isère), Olivier GIRAULT. M. GIRAULT procède à des études en suivant un plan de charges annuel présenté aux douze CAF des régions Auvergne et RhôneAlpes. Ce plan de charges correspond à une offre de services structurée en quatre parties : - travaux régionaux : conception de requêtes ; - assistance et appui aux CAF pour des missions ponctuelles ; - animation régionale et organisation de réunions au centre informatique de Lyon ; - axes nationaux. La CAF de l’Isère a développé son approche territoriale selon deux angles : - une approche statistique. La CAF de l’Isère a par exemple établi des fiches territoires pour définir une typologie des allocataires de chacun des 8 territoires qu’elle a définis. - une approche cartographique, sur la base de ces statistiques. La caisse dispose d’un bureau de deux personnes chargées d’exploiter les données disponibles, qui génèrent régulièrement des cartes du département sur diverses thématiques (distance moyenne des allocataires aux lieux d’accueil, densité, répartition des allocataires touchant le RSA…). 59 La carte des distances aux lieux d’accueil de la CAF de l’Isère a particulièrement servi à déterminer les emplacements des sites d’accueil physique50. Cette carte révèle un assez bon accès aux sites de la CAF pour les allocataires vivant dans la zone de plaine (au nord-ouest), mais révèle des zones moins bien desservies (à plus de 30 minutes estimées d’un lieu d’accueil 51) dans le sud-est du département, notamment dans les vallées encaissées. Ce service expert en matière de cartographie est donc très avancé en termes de formalisation des réalités géographiques du territoire. Un simple coup d’œil sur les différentes cartes générées permet de comprendre les clivages géographiques du département et le positionnement de la CAF en la matière pour implanter ses lieux d’accueil. Une modélisation statistique aboutissant sur la création de cartes nouvelles n’est donc pas un besoin exprimé par la CAF de l’Isère. e- Les partenariats entre caisses du réseau CAF pour la prise en charge d’allocataires sur des territoires élargis Enfin, l’implantation des lieux d’accueil pourrait être optimisée en renforçant les partenariats avec l’ensemble des structures qui gèrent des services publics, en premier lieu avec les organismes d’autres branches de l’institution Sécurité sociale. La topographie et les caractéristiques géographiques du département de l’Isère peuvent conduire certains allocataires à se rendre dans un lieu d’accueil extra départemental, plus proche de leur lieu de vie. Par exemple, la ville nouvelle de l’Isle-D’abeau, située en Isère, peut être considérée dans les 50 Cette carte a été réalisée par la CAF avec l’appui logistique de l’Agence de l’Urbanisme de la Région Grenobloise 51 Le seuil des 30 minutes était un objectif fixé par une ancienne COG de la branche Famille, abandonné depuis lors. 60 faits comme la banlieue périurbaine de Lyon. Une grande partie de sa population travaille à Lyon et pourrait donc se rendre en CAF à Lyon plutôt qu’à Bourgoin-Jallieu ou Villefontaine. Ces mouvements entre départements ont conduit les CAF de la région RhôneAlpes à nouer des partenariats entre elles pour pouvoir traiter le dossier d’un allocataire issu d’un département voisin. Les difficultés techniques liées à de tels partenariats sont de mieux en mieux traitées. La CAF de l’Isère a donc conclu des conventions de partenariats avec les CAF de la Drôme, de l’Ain et de la Savoie. Elle disposait en outre d’un « expert-réseau » (poste supprimé à ce jour) pour assurer le bon fonctionnement de ces partenariats. En revanche, aucune convention n’existe avec la CAF du Rhône, alors même que les déplacements quotidiens des allocataires entre Rhône et Isère sont nombreux. Si ces partenariats se développent de façon croissante dans le cadre régional, les coopérations interrégionales sont moins développées. Pour la CAF de l’Isère, aucun partenariat n’existe avec la CAF des Hautes-Alpes pour les allocataires qui vivent entre ces deux départements, car les simulations menées ont été peu concluantes. Les partenariats interbranches pour les lieux d’accueil sont en revanche très peu développés et constituent donc un axe d’amélioration certain pour l’avenir. En Isère, trois sites accueillent ainsi des bornes CAF et CPAM placées côte à côte. Pour terminer, la CAF s’appuie sur d’autres partenariats dans son approche territoriale. - l’INSEE : à l’instar d’autres CAF, elle utilise les données de l’INSEE pour étudier les populations d’allocataires sur son territoire ; - l’Agence de l’Urbanisme de la Région Grenobloise (AURG) : cette agence à caractère associatif dispose de moyens techniques plus 61 élaborés que la CAF de l’Isère et apporte donc un soutien logistique non négligeable en études statistiques et en cartographie des territoires. B- Des éléments communs aux deux CAF et susceptibles d’être généralisés Les deux diagnostics territoriaux établis pour les besoins de ce rapport ont certes révélé des différences dans l’approche territoriale menée et dans les caractéristiques des territoires et des populations considérés. Néanmoins, des points communs existent et un certain nombre d’enseignements peuvent en être tirés, concernant tant les besoins des CAF en termes d’approche géographique que les contraintes qui limitent cette approche. 1. Tableau comparatif entre les 2 CAF Afin de synthétiser les deux diagnostics menés sur place, ce tableau comparatif se propose de récapituler les principaux points communs et différences relatifs notamment à l’approche géographique adoptée. Population CAF de l’Hérault CAF de l’Isère 1.030.000 1.212.000 222.000 (en 2010) 216.140 (en 2011) 520.000 (en 2010) 609.684 (en 2011) départementale totale Nombre d’allocataires Population couverte Taux de 51 % (en 2010) 51 % (en 2011) couverture de la 62 population Superficie 6.224 km² 7.431 km² Densité 166 hab./km² 162 hab./km² Caractéristiques - département bordé au - département montagneux et territoriales contexte et sud par le littoral nombreuses zones méditerranéen, au nord difficilement accessibles ; par les Cévennes ; - l’aire - urbaine Montpellier, 3 pôles d’urbanisation de distincts : Grenoble, Vienne, chef-lieu, banlieue lyonnaise (Bourgoin- rassemble plus de 50 % de Jallieu) la population Contexte CAF Départementalisation départementalisation récente récente entre Béziers et entre Vienne et Grenoble Montpellier Nombre 9 7 d’antennes Nombre de 22 16 permanences Accueil sur Oui, l’accueil sur RDV est Oui, dans les antennes rendez-vous prévu dans l’organisation uniquement. (O/N) mais il reste peu usité. La prévu à l’ensemble des sites. politique d’accueil Elargissement sur RDV est en cours de redéfinition. Avancement Les travaux d’étude Cartographie très développée dans l’approche statistique et de (2 personnes consacrées à territoriale sont très l’étude statistique et à la cartographie développés (2 personnes cartographie) sont affectées à cette activité) Organisation Organisation fondée sur : 63 Découpage de 8 territoires territoriale - 24 communautés de basés sur : considérée communes et 5 - les EPCI comme base de communautés (établissements la publics de coopération politique d’agglomération ; d’accueil - la typologie des allocataires et les facteurs intercommunale) ; - les profils allocataires de multi-contacts Orientations de la politique d’accueil 1. Implantation des 1. Positionnement lieux d’accueil en lieux fonction fonction des données des d’accueil en d’une cartographie avancée ; empiriques 2. Tendance au (volontarisme développement politique, bornes opportunités guichets en alternance immobilières) des et distances (distancier) ; et des visio- des permanences ; 3. Volonté de maintenir un réseau local de 2. Volonté de proximité basé sur les maintenir un permanences réseau de physiques ; local proximité dense basé sur 4. Rationalisation nécessaire des lieux l’optimisation de la d’accueil taille mouvement des antennes ; l’opportunité et les modalités d’un accueil sur RDV, le de départementalisation 3. Réflexion en cours sur après sur 64 les partenariats et sur le développement des bornes 2. La nécessaire prise en compte d’éléments externes qui contraignent l’approche territoriale Chaque département, chaque territoire, chaque bassin de vie a ses spécificités géographiques. La géographie, science humaine plutôt que science dure, est par essence variable d’un département à un autre. Cette singularité est renforcée par l’existence de facteurs qui contraignent l’approche territoriale et qui rendent la création d’un modèle unique d’approche territoriale très délicate. Nous en avons identifié trois principaux : le maintien d’une fracture numérique rendant le maintien d’accueils physiques indispensable ; le contexte politique local, source de pression ; l’utilisation de l’approche territoriale par les CAF au service de leur projet de caisse. a. L’Administration électronique et le multi canal : des outils parfois inadaptés au contexte local D’aucuns considèrent que la fracture numérique n’est plus une réalité dans la France actuelle. Elle est pourtant bien présente. Il ne faut pas oublier en effet que la fracture numérique peut être entendue dans trois sens : le fait de posséder le matériel pour se connecter à Internet, le fait de savoir s’en servir et le fait de disposer d’un réseau Internet. L’Isère est concernée par ce dernier point, ce qui peut poser des problèmes pour l’installation de permanences ou surtout de bornes et visio-guichets, qui bénéficient en théorie de la technologie sans fil. En outre, le progrès technologique est si rapide que ces régions gardent toujours un certain retard : alors que la fibre et le très haut débit se déploient dans les milieux 65 urbains, les localités plus reculées ne disposeront dans un premier temps, au mieux, que du haut débit. Sur le premier aspect lié à l’équipement informatique, 73, 2% des foyers sont équipés d’un ordinateur selon l’INSEE. 76 % des Français ont par ailleurs un accès à Internet, tandis que ce chiffre n’était que de 12 % en 2000. Cependant, les personnes restant à l’écart appartiennent à deux catégories principales de population : les plus de 65 ans et les ménages à bas revenus. En effet, selon l’INSEE, les chômeurs sont moins équipés (73,9 %) que les actifs ayant un emploi (83,4 %). Or, les allocataires des CAF les plus « consommateurs » en accueil physique sont les ménages à bas revenus, ou percevant le RSA. Il faut garder à l’esprit que l’accueil physique reste une nécessité pour une frange non négligeable de la population n’ayant pas accès aux nouvelles technologies. M. Hugues SANIEL, Sous-directeur Etudes informatiques et pôle d’expertise régional à la CAF de l’Isère, et notre référent pour ce diagnostic, participe à la Commission départementale d’accès au service public en milieu rural pilotée par la préfecture, qui se réunit une fois par an. Il reste selon lui nécessaire de désenclaver les zones les plus reculées, d’autant que la tendance est à la concentration, à la rationalisation et à l’optimisation des espaces. b. Le contexte politique, une contrainte latente mais difficilement objectivable Jusqu’à présent, la politique d’accueil physique des caisses était plus déterminée par un héritage local que par les directives des COG ou la CNAF. Cet héritage est notamment lié aux personnalités et élus politiques locaux, pour lesquels l’implantation de sites d’accueil physique peut être source d’enjeux de pouvoir et d’image. 66 Les élus locaux et maires de petites villes qui abritent des permanences ou des bornes dans des relais de service public tiennent généralement à maintenir ce service sur leur territoire. L’implantation des lieux d’accueil est donc soumise à une forme de lobby politique local difficilement mesurable par son caractère subjectif, bien que largement étudié en sciences politiques. Certaines collectivités locales peuvent utiliser certains moyens de pression dans les processus de négociation (par exemple refus du Conseil général de signer le Contrat enfance jeunesse avec la CAF), pour maintenir leur permanence CAF. Dans cette optique, l’approche des élections municipales en 2014 peut influencer la politique d’accueil physique des CAF, notamment lorsque des suppressions de permanences sont en jeu. La CNAF a parfaitement conscience de ces contraintes politiques locales et les intègre donc à sa réflexion sur un projet de doctrine nationale. Par ailleurs, notre travail vise justement à construire un outil statistique et méthodologique qui pourrait permettre aux CAF de justifier de manière objectivée leurs choix d’implantation ou de suppression de sites d’accueil physique face aux élus locaux. L’idéal serait donc un modèle qui permette aux CAF de démontrer que l’implantation de l’accueil physique n’est pas arbitraire mais au contraire argumentée et objectivée, ce qui pourrait potentiellement atténuer certaines pressions politiques locales. c. L’approche territoriale au service de projets de caisse Le questionnement régulier des CAF sur l’implantation des accueils n’est pas caractérisé par de nouvelles approches dans le temps, ce qui montre une certaine difficulté à fixer une doctrine en la matière. Ce constat de relatif échec doit être nuancé par une considération essentielle : chaque CAF utilise l’approche territoriale pour justifier certains de ses choix, voire bâtir un projet de caisse. En effet, l’approche territoriale et 67 géographique est abordée sous différents angles par les CAF : les processus, les coûts de traitement des dossiers, l’analyse de la qualité de l’offre aux usagers, le profil des allocataires, etc. L’approche territoriale est donc toujours un moyen en vue d’une fin. Selon M. GIRAULT, de la CAF de l’Isère, il ne faut en effet pas oublier que derrière la réflexion sur les territoires se trouve toujours un projet de territoire et donc un projet de caisse. A la CAF de l’Isère, il s’agissait jusqu’à aujourd’hui d’adapter l’offre territoriale au contexte de fusion. Dans d’autres caisses, la territorialisation et l’étude de l’implantation des accueils physiques visaient à optimiser l’utilisation du budget en comparant les coûts générés par chaque site d’accueil. Une approche territoriale en particulier semble trouver une oreille particulièrement attentive auprès des CAF et de la CNAF : l’approche par les coûts. S’il ne suffit pas d’analyser les coûts générés par l’existence d’un lieu d’accueil pour en déduire son utilité ou a contrario son inutilité, il peut être intéressant de les prendre en compte. L’essor du contrôle de gestion a conduit certaines CAF à étudier les coûts générés par la réalisation d’un acte dans certains sites, ou même par une visite d’allocataire. Pour ce faire, elles se basent sur les fréquentations des lieux d’accueil et utilisent la méthode ABC-M, issue de la comptabilité analytique52. La CAF de Haute-Garonne, pionnière en la matière, a mis en évidence des coûts unitaires par visite d’allocataire variant du simple au double (de 5 à 10 euros environ). La CAF de l’Isère s’engage également dans cette démarche pour la gestion des contacts physiques53. Néanmoins, certaines CAF se refusent à adopter cette approche par les coûts, qui accroîtrait la comparaison – et donc la concurrence – entre sites d’accueil 52 Informations tirées d’un document de travail interne : Journée d’études CAF, « La méthode ABC-M : déclinaison sur l’accueil physique », 15 décembre 2009 53 Document de travail de la CAF de l’Isère, 2012, « Coût différencié du processus PM13 : gérer les contacts physiques selon la méthode ABC » 68 physique, et qui conduirait certainement à fermer un grand nombre de points d’accueils considérés comme trop coûteux pour la caisse. L’approche territoriale sert donc toujours une finalité, qui peut varier d’un OSS à l’autre. Imposer une doctrine nationale aux CAF, en généralisant par exemple l’approche par les coûts, peut donc être problématique puisque cela réduirait leurs marges de manœuvre et pourrait aller à l’encontre de leur projet de caisse. La CNAF privilégie quant à elle une doctrine nationale sous l’angle dit « situationnel », mais reste ouverte à d’autres approches comme l’approche territoriale. 3- Le recentrage nécessaire de notre action sur la détermination d’indicateurs pertinents pour objectiver les besoins en accueil physique Les diagnostics territoriaux ont confirmé une limite évidente à la construction d’une doctrine nationale : la géographie (humaine, topographique, économique, démographique, etc.) est très variable d’un département à un autre. Cette grande variété rend complexe la formalisation d’un modèle qui s’appliquerait à tous. Ce constat était largement partagé par les deux CAF de l’Isère et de l’Hérault. Dès lors, se pose la question centrale de notre travail : quel peut être l’apport, pour une CAF et de façon très concrète, de la géographie ? Ce ne sont pas les cartes et les modélisations cartographiques qui font défaut, au contraire. Les CAF étudient des données sur le logiciel SAS, qui peut donner lieu à des productions cartographiques via le logiciel MAP INFO (logiciel utilisé dans l’ensemble de la branche). Elles disposent donc déjà d’un certain nombre d’outils de cartographie permettant de mettre en évidence les apports de la géographie. 69 La professionnalisation de l’approche géographique des CAF en termes d’accueil physique passe donc plutôt par la détermination d’indicateurs discriminants permettant de faire le tri entre toutes ces cartes : quels sont les indicateurs les plus pertinents pour implanter des accueils, et quels types d’accueil ? Dans cette démarche, la définition d’indicateurs pertinents est essentielle. Ceux-ci doivent être limités et non-redondants pour faire sens. Deux techniques peuvent être employées dans la définition de ces indicateurs : - soit le choix de critères purement statistiques ou mathématiques, ce qui comporte le risque de se couper de certaines réalités de terrain et de données plus qualitatives ; - soit le choix de critères par consultation des responsables métiers pour obtenir une adhésion sur les indicateurs choisis. Cela implique moins de chiffres, mais un meilleur retour dans le cadre de l’évaluation des politiques publiques, qui incite à la démarche participative. Certains critères sont incontournables : nombre d’allocataires, nombre de visites, flux de transports, distance moyenne d’un allocataire pour se rendre sur un lieu d’accueil de la CAF (et durée des transports). Le tout est de trouver la bonne « formule » entre l’offre et la demande de lieux d’accueil et d’intégrer une part de « bon sens » dans la définition d’indicateurs. Il s’agit ensuite d’exploiter les critères retenus et d’en tirer une topologie statistique. Le dialogue avec les deux CAF rencontrées permet d’ores et déjà d’écarter certains indicateurs non pertinents d’un éventuel modèle national. La taille des CAF, par exemple, n’est pas un indicateur fiable pour déterminer le nombre ou l’implantation de sites d’accueil physique. Cette dernière n’est pas liée au nombre d’allocataires et à la taille de la CAF. Des petites CAF 70 peuvent ainsi disposer d’un nombre proportionnellement plus élevé d’accueils que certaines très grandes CAF. 4- L’utilité de notre travail pour la performance des CAF Déterminer des indicateurs pertinents et discriminants afin d’objectiver l’implantation des accueils physiques des CAF n’est pas une fin en soi pour les CAF. Il s’agit plutôt d’un moyen utile à diverses finalités en termes d’évolution de l’offre de service globale et de négociation face à des partenaires. a. L’intégration de notre réflexion dans une démarche d’offre de service globale Les diagnostics territoriaux effectués en Isère et en Hérault confirment une hypothèse de notre recherche : malgré les caractéristiques propres à chaque département en termes de population, de topographie, de densité, etc., un consensus existe sur l’absolue nécessité de maintenir des sites d’accueil physique. Cependant, déterminer des indicateurs partagés par tous permettrait d’alimenter la réflexion sur la démarche d’offre de service globale. Les indicateurs choisis permettraient par exemple de mieux justifier le maintien d’antennes et permanences dans des zones territoriales dont la population est plus nécessiteuse d’accueil physique (bénéficiaires du RSA par exemple). A l’inverse, ils permettraient aussi de déterminer dans quels cas et dans quels lieux d’autres canaux d’accueil (bornes, visio-guichets, courriels, etc.) seraient plus adéquats, par exemple si la population étudiante est plus présente. Cela concorde aussi avec la volonté de la CNAF de rationalisation des sites d’accueil physique. Elle vise en effet plutôt une stratégie d’évitement des contacts physiques avec les allocataires en privilégiant d’autres canaux. Il 71 s’agit donc d’abord d’optimiser les autres canaux de contact (Caf.fr, téléphone…) avant de penser le comment de l’accueil physique. Sur l’ensemble de ces points, une comparaison est prévue avec les groupes de travail nationaux de la CNAF pour enrichir une réflexion commune. Ces groupes ne raisonnent en effet pas sur la notion de « distance » mais plutôt de coût des accueils physiques, contrairement à l’approche en termes de proximité que nous avons souhaité adopter pour ce travail de rechercheaction. b. Un élément de discussion avec les partenaires institutionnels L’objectivation de critères d’implantation d’accueil physique peut également être envisagée comme un moyen pour les CAF de disposer d’arguments de négociation plus solides face aux partenaires locaux. Un modèle statistique d’approche territoriale pourrait être considéré comme un argument pour appuyer un partenariat plus renforcé avec certaines institutions, en particulier le Conseil général dont les missions ont des liens étroits avec celles des CAF en matière d’action sociale. Le cas du RSA est particulièrement intéressant en la matière. Les CAF gèrent la prestation du RSA au profit des Conseils Généraux. Ceux-ci compensent aux CAF le montant de la prestation et l’instruction, ainsi que les frais de gestion, mais sur la base d’une négociation et non d’une analyse rationnelle de ces frais. Notre modèle pourrait démontrer que le RSA s’adresse à un public très consommateur d’accueil physique et qu’il est une prestation très coûteuse pour les CAF. Dans cette optique, notre recherche-action sur l’implantation des lieux d’accueil pourrait appuyer les arguments des CAF face aux Conseils généraux pour revaloriser les compensations versées par ces derniers. Ce raisonnement pourrait s’appliquer à d’autres collectivités tels que les communes, le Conseil régional, ou encore des services publics disposant d’un réseau de proximité, tels la Poste. 72 En conclusion, les déplacements dans les deux CAF ont eu un impact important sur notre projet de recherche-action, en recentrant nos efforts sur la définition d’indicateurs pertinents pour aider aux décisions d’implantation ou de suppression de sites d’accueil physique. C’est la démarche que tentera de proposer la troisième et dernière partie de ce rapport. 73 III. LA MODELISATION TERRITORIALE DES DE CAF L’APPROCHE EN MATIERE D’ACCUEIL PHYSIQUE : PROPOSITION D’UNE BASE THEORIQUE Introduction : Explication de la méthode retenue La création d’un modèle théorique permettant aux Caisses d’allocations familiales de définir objectivement leur territoire pour adapter leur offre de service en matière d’accueil physique a nécessité un travail méthodique en deux temps. Le choix des indicateurs les plus pertinents pour construire le modèle, d’une part, la construction et l’exploitation du modèle théorique, d’autre part. 1- Sur le choix des indicateurs Le choix des indicateurs s’est opéré selon une méthode en plusieurs étapes. Un travail de sélection a, tout d’abord, été réalisé à partir du Dictionnaire des variables composé de l’ensemble des indicateurs statistiques relatifs aux prestations légales et d’action sociale des Caisses d’allocations familiales. A partir de ce dictionnaire, chaque membre du groupe a proposé la suppression des variables qui semblaient non pertinentes au regard du sujet de rechercheaction. Une liste d’une soixantaine d’indicateurs a résulté de ce travail collectif. 74 La seconde étape a consisté à présenter cette liste à nos deux caisses partenaires : d’une part, à l’occasion du déplacement à la Caisse d’allocations familiales de l’Hérault54 et, d’autre part, lors de contacts téléphoniques avec la Caisse d’allocations familiales de l’Isère. Les indicateurs ont été discutés un à un pour décider de l’opportunité de les conserver ou de les éliminer de la liste finale. Au final, vingt indicateurs ont été retenus et quatre indicateurs ont été rajoutés. Dans un troisième temps, nous avons souhaité présenter pour avis la liste des indicateurs retravaillée aux pilotes du groupe national « La présence sur le territoire », Madame Sandrine BOUCLET, Direction de la Relation de Service à la CNAF et Monsieur Tahar BELMOUNES. Ces derniers n’ont pas souhaité nous faire part de leur opinion, préférant nous laisser libre choix dans ce domaine. Enfin, le modèle a été testé à plusieurs reprises, en modifiant, rajoutant, ou supprimant des indicateurs, afin de stabiliser le modèle et obtenir des résultats pleinement exploitables par les caisses. Ce modèle se présente de la façon suivante : Une Analyse en Composante Principale (ACP) suivie d’une Classification Hiérarchique Ascendante a été réalisée afin de construire des territoires homogènes. Cette étude réalisée à partir des premiers indicateurs retenus n’était pas pertinente puisque la totalité des indicateurs était très corrélée. En effet, la totalité des indicateurs retenus, malgré leur différence faisait seulement apparaître la notion de précarité. Il ne nous est pas apparu satisfaisant de fournir une méthodologie permettant de créer deux types de territoires, les territoires « précaires » et les autres territoires. De nouveaux indicateurs ont été réalisés par les CAF partenaires et en complément, des indicateurs issus 54 Cf. Annexe n° 7 « Compte-rendu de déplacement » 75 du recensement de la population ont été utilisés pour aboutir à un modèle plus intéressant même si l’information la plus importante est toujours la notion de précarité. 2- Sur la méthode statistique La construction et l’exploitation du modèle théorique envisagé nécessitaient l’application d’une méthode statistique et la maîtrise d’outils liés aux systèmes d’information géographique (SIG). Cette phase de notre Recherche-action a été facilitée par une formation de deux journées à Geoconcept dispensée par Monsieur Jean-Marc MACE, Géographe de la Santé et notre Directeur de Recherche-Action, les 31 mai et 1er juin 2012. Geoconcept est un logiciel propriétaire créé par l’entreprise du même nom, qui est spécialisée dans la conception et l’édition de technologies d’optimisation cartographique à destination de collectivités territoriales ou d’autres entreprises. Geoconcept permet notamment de gérer des espaces géographiques cartographiés, adaptés à la gestion d’un espace aménagé ou d’une activité basée sur un réseau de proximité, comme c’est le cas pour le réseau des sites d’accueil physique de la branche Famille. Cette formation nous a permis de développer différentes compétences liées aux systèmes d’information géographique: - visualisation de l’espace (département, France, Europe…) sous la forme de plans et de cartes ; - accès direct aux informations de la base de données en cliquant sur les cartes visualisées ; - lancement de requêtes statistiques pour accéder aux informations de la base de données selon un ou plusieurs critères ; - calculs à partir des données manipulées par Geoconcept ; 76 - réalisation de cartes thématiques nous permettant de faire apparaître graphiquement des informations de la carte, et de révéler la pertinence ou la non-pertinence d’indicateurs choisis dans notre modèle. La formation à Geoconcept était une étape nécessaire pour aborder de façon rigoureuse et scientifique les enjeux liés à l’approche géographique au sein de la branche Famille, ainsi que pour objectiver les hypothèses que nous avions formulées ou observées dans les deux CAF conventionnées. Néanmoins, l’étude des modes d’accueil dans la branche Famille a nécessité d’utiliser un autre outil que Geoconcept. En effet, l’entreprise Geoconcept a basé ses logiciels sur son propre système d’information géographique, tandis que les CAF ont également leur propre système d’information géographique et un logiciel correspondant, MAP INFO. Lors de l’élaboration du modèle statistique que nous avions envisagé avec les CAF de l’Hérault et de l’Isère, nous avons donc pu mettre à profit les compétences acquises pendant la formation au logiciel Geoconcept en les appliquant au système d’information géographique des CAF. A- La justification stratégique des indicateurs Il s’agit, dans ces paragraphes, d’exposer les raisons pour lesquelles nous avons retenu cette liste de 11 indicateurs et les raisons pour lesquelles certains indicateurs qui avaient été retenus au départ ne figurent pas, in fine, dans cette sélection. 1- Les indicateurs retenus Le principe général retenu a été de ne conserver que les indicateurs les plus pertinents et globaux pour éviter les risques de croisement. Les indicateurs sont issus de trois sources différentes. La majorité provient du 77 Dictionnaire des variables. L’un d’entre eux se trouve dans la base de données GCA (Gestion des contacts allocataires). Deux sont issus des données de l’INSEE. Pour faciliter la lecture55, ces 11 indicateurs ont été regroupés en cinq catégories distinctes en fonction de leur nature. Le premier indicateur fait tout d’abord référence au volume des allocataires. Si ce facteur volume ne doit pas être le seul à être pris en compte dans la politique d’implantation d’accueil, il reste primordial. En outre, cet indicateur permet d’inclure les caractéristiques de la précarité. Le postulat de départ est de considérer que les allocataires bénéficiaires de minima sociaux ou de prestations à conditions de ressources se rendent davantage à l’accueil physique que les autres allocataires. De même, la nature de l’accueil devra, sans doute, être adaptée aux demandes particulières de ce type d’allocataires. Le nombre total d’allocataires pondérés (ALLOC_PON)56: cet indicateur permet de calculer le nombre d’allocataires à partir de la valeur du poids de gestion d’un allocataire en fonction des prestations dont il est bénéficiaire. Ainsi, depuis 2009, les allocataires disposant de l'Allocation Adulte Handicapé (AAH) et du Revenu de solidarité active (RSA) ont été pondérés à 2,88 (poids de gestion fort), les bénéficiaires d’une aide au logement à 1,15 (poids de gestion intermédiaire) et les autres allocataires à 0,64 (poids de gestion normal). La typologie des allocataires et de la population constitue un autre sousgroupe de trois indicateurs. Le nombre et la nature des contacts varient selon le statut de l’allocataire. Par exemple, un allocataire avec trois jeunes enfants n’aura pas les mêmes besoins qu’un allocataire étudiant. Le nombre d’étudiants (ETUDIANT) : l'unité statistique est l'individu, dans la mesure où un foyer allocataire peut comprendre un ou deux étudiants. 55 56 Cf. Annexe n° 10 « Liste des indicateurs pertinents définis » Chaque indicateur est caractérisé par un code au sein du Dictionnaires des variables 78 Le nombre de naissances en 2011 (NAIS11) : il s’agit du nombre de naissances (indicateur INSEE) par commune. Cet indicateur donne une information sur la présence de parents avec des enfants en bas âges sur le territoire. Le montant du quotient familial (MONT_QF) : il donne une information sur la richesse au sein de la commune. Les deux indicateurs suivants sont relatifs à la problématique du logement. Les allocataires bénéficiaires d’une aide au logement (ALLOC_AL) : cet indicateur, pertinent, permet, en plus de connaître le volume d’allocataires bénéficiant d’une aide au logement, de calculer le taux de logements sociaux sans besoin d’agrégation. Les logements vacants dans la commune (P09_LOGVAC) : cet indicateur donne une idée de la précarité relative au logement. Enfin, les quatre derniers indicateurs issus de la GCA des CAF permettent de connaître le volume et la nature des contacts des allocataires avec la CAF. Ces indicateurs devaient permettre de différencier les diverses typologies d’accueil dans un objectif de lier accueil et typologie d’allocataires. Le nombre moyen de visites par allocataire résidant sur une commune donnée (NBVISMOY). Il s’agit de connaître le nombre de visites générées par les personnes résidentes, sur l’ensemble des points d’accueil du secteur concerné. Le nombre d’allocataires s’étant rendus à l’accueil (ALLOC_ACCUEIL). Le nombre d’allocataires ayant utilisé une borne (ALLOC_BORNE). Le nombre d’allocataires n’ayant utilisé que la borne (ALLOC_BORNE_SEUL). IND_DESERT : cet indicateur tente de représenter les communes avec un risque de « désert d'accueil ». Il s’agit du rapport entre le nombre de bénéficiaires RSA et le nombre d'allocataires s'étant déplacés au moins une fois. Si le taux dépasse 100 %, on peut craindre un risque de non accès aux 79 accueils car les bénéficiaires du RSA qui ont tendance à plus se déplacer en accueil seraient moins « présents » au sein des accueils. 2- Les indicateurs non retenus De nombreux indicateurs présélectionnés dans un premier temps n’ont finalement pas été retenus dans la liste finale pour trois raisons principales exposées ci-dessous. Tout d’abord, certains indicateurs ne concernent pas directement la politique d’accueil et ne permettent donc pas d’objectiver le modèle statistique. Le numéro de l’allocataire (NUM_CAF). Le numéro de la commune (CAFNUM_COM). Le nom de la commune (NOM_COM). Le numéro de l’EPCI (NUM_EPCI). Le nom de l’EPCI (NOM_EPCI). Le nombre des retraités (RETRAITE). Les indicateurs relatifs au taux de couverture des enfants de moins de trois ans : cela inclue le nombre d’enfants de moins de 3 ans gardés par une assistante maternelle (ENF_GARD_MAT), le nombre d'enfants entre 0 et 2 ans vivant dans des familles bénéficiaires du complément de mode de garde PAJE (Prestation d’accueil du jeune enfant) Garde à Domicile (ENF_PAJE_DOM), le nombre d'enfants entre 0 et 2 ans vivant dans des familles bénéficiaires du complément de mode de garde PAJE Structure (ENF_PAJ_STR), le nombre de places en structures d'accueil du jeune enfant (PLA_ACC), ainsi que le nombre d'enfants à charge CAF et MSA de moins de trois ans. Si ces indicateurs sont pertinents en action sociale pour objectiver les prises de décision de nouveaux financements de structures, ils ne le sont pas pour l’accueil physique. Un canal utilisé au cours de l’année : appel traité par un agent (ALLOC_TEL_SEUL). Il s’agit des allocataires ayant eu un appel traité par un 80 agent au moins une fois au cours de l’année. Cet indicateur relatif aux appels téléphoniques ne concerne pas directement le sujet de l’accueil physique. Ensuite, des indicateurs ne sont pas, à ce jour, disponibles, ou contiennent des erreurs techniques. Les allocataires ayant écrit au moins une fois au cours de l'année : le système d’information des CAF ne contient pas d’historique des courriers arrivés journellement. Il n’est donc pas possible de calculer le nombre d’allocataires ayant transmis un courrier au moins une fois dans l’année ni de reconstituer la donnée RNDC57 (nombre de courriers arrivés en 2011) en l’affectant aux allocataires recensés au 31 décembre 2011. La CAF de l’Isère a créé un fichier ad hoc reflétant l’historique des courriers/pièces. Celui-ci donne une estimation de l’activité de la CAF. Comme les courriers/pièces ont des codes état qui évoluent tous les jours, ce fichier ne permet pas de calculer a posteriori un nombre de courriers qu’aurait transmis l’allocataire au cours de l’année, ni d’approcher le flux cumulé de courriers arrivés restitué dans le RNDC. Pour évaluer le flux de courriers engendré par l’allocataire au cours d’une année, il faudrait figer la valeur quotidienne au moyen d’une requête automatique. Cela est impossible pour le moment, compte tenu de la taille des serveurs actuels. Les allocataires ayant visité le site Caf.fr au moins une fois au cours de l'année : des données agrégées sur le nombre total d’allocataires ayant consulté au cours du mois/année le site Caf.fr sont disponibles dans le RNDC. Mais il n’existe pas d’historique à ce jour permettant de recenser les contacts allocataires sur l’année, et ce en raison du volume des fichiers quotidiens créés automatiquement. Les allocataires ayant envoyé un courrier électronique au moins une fois au cours de l'année : le nombre de courriers électroniques envoyés par les allocataires fait l’objet d’un suivi centralisé par la CNAF. Des données agrégées mensuelles et annuelles redescendent ensuite dans les CAF. Cependant, ces 57 Recueil National des données des CAF 81 données ne peuvent pas être appariées avec le fichier allocataires, pour des raisons techniques. Les zones urbaines sensibles (ZUS) : il s’agit d’une donnée externe alimentée par INSEE dans le système d’information des Caf et pour laquelle des erreurs ont pu apparaître. Par exemple, en 2011, des allocataires des communes de Bourgoin-Jallieu, de Voiron et de Meylan (Isère) sont géoréférencés à tort dans une zone urbaine sensible. Ainsi, il est préférable de renseigner cette donnée manuellement à partir du site source du Secrétariat général du Comité interministériel des villes58. Enfin, certains indicateurs sont déjà des composantes d’indicateurs retenus. Conserver ces indicateurs risquerait de provoquer des redondances. Les allocataires qui résident dans le parc social locatif : ALLOC_PARC_SOC. Les foyers à bas revenus composés de trois enfants et plus (FOY_3_ENF). Le montant des prestations précarité versées (MONT_PREST_PREC). Le revenu net imposable du foyer moyen (REV_ NET). Les bénéficiaires du RSA (BENEF_RSA) : ce sont les bénéficiaires du RSA socle, du RSA activité ou des deux. Cette information est déjà disponible dans l’indicateur ALLOC_PON. B- L’élaboration du modèle La méthodologie utilisée consiste en la réalisation d’une Analyse en Composante Principale (ACP) complétée par une classification hiérarchique. 58 Atlas régional des contrats urbains de cohésion sociale, Observatoire national des zones urbaines sensibles 82 1- Quelques éléments de méthodologie L’Analyse en Composante Principale est une des méthodes d’analyse de données. On regroupe souvent ces méthodes sous la dénomination de « statistiques à la française ». Il s’agit de statistiques multivariées. Plutôt que de faire des statistiques univariées, c'est-à-dire sur une seule variable (comme par exemple calculer la moyenne d’un revenu), ou de s’intéresser à la relation entre deux variables en effectuant des statistiques bivariées (comme une corrélation entre le nombre de naissances et le niveau de vie du ménage), dans ce cas, on tente, à partir d’un grand nombre de variables, de les représenter de façon synthétique sur un certain nombre de dimensions. Il en ressort donc des axes qui synthétisent cette information. Autrement dit, on transforme un grand nombre de données en un nombre plus réduit de données, l’objectif étant de disposer du plus grand nombre d’informations dans une représentation simple. Les nouvelles données ou variables créées sont des « composantes principales ». Il s’agit d’une approche géométrique pour représenter des variables dans un nouvel espace géométrique qui représente au mieux les différentes données. Cela signifie qu’il en retransmet la plus grande information (ou « inertie »). En termes de représentation, les deux « plans » suivants (deux photographies d’un même objet) ne transmettent pas la même quantité d’informations. 83 En effet, même si les deux photos (ou plans) sont des représentations de stylo, la deuxième transmet une information plus grande puisque l’on peut voir qu’il s’agit d’un stylo de marque Bic de taille médium avec un capuchon… contrairement à la première photo ne fournissant que l’information « stylo noir ». En somme, comme l’indique Michel VOLLE 59, « l’analyse des données s’applique à des résultats statistiques bruts, dont elle vise à faciliter le 59 Analyse de données, Cours de l’ENSAE, 1977 84 maniement. Elle se situe immédiatement en aval de la production de ces résultats, et immédiatement en amont de leur présentation littéraire qu’elle prépare ». 2- Présentation de la démarche Tout d’abord, afin de partager la même information au sein du groupe, un membre du groupe a dispensé une formation de base à l’étude statistique. Après avoir récupéré les bases de données auprès des CAF avec lesquelles l’EN3S avait conventionné, nous avons utilisé plusieurs outils statistiques. Dans un premier temps, nous avons utilisé le logiciel SAS pour importer les différentes bases (première version de la base de données CAF, deuxième version de la base de données CAF et enfin données INSEE issues du recensement) et les concaténer (c’est-à-dire regrouper les différents indicateurs) en une unique base. Nous avions donc à notre disposition la totalité des variables pour les deux CAF partenaires. Dans un deuxième temps, nous avons utilisé le logiciel SPAD afin de réaliser une ACP et une classification hiérarchique. Cette partie a nécessité de sélectionner les indicateurs et supprimer ceux étant relativement proches, donc corrélés. En effet, comme cela a été indiqué, plusieurs indicateurs (et presque la totalité de ceux extrait des fichiers CAF) représentent la notion de précarité. Nous obtenions ainsi un modèle avec un taux d’inertie (information représentée) très élevé mais avec la quasi-totalité de l’information sur le premier axe (l’axe précarité). Ainsi, notre modèle nous permettait de conclure que les personnes précaires se rendaient plus fréquemment dans les accueils. Nous obtenions ainsi une typologie de communes selon leur degré plus ou moins grand de précarité. Le travail de sélection a permis d’obtenir un modèle avec un taux d’inertie plus faible (il représente moins bien la réalité dans le sens où une partie de l’information n’apparaît pas) mais qui offre plusieurs axes de présentation. 85 Dans un troisième et dernier temps, nous aurions souhaité utiliser le logiciel Geoconcept pour représenter nos résultats de manière plus lisible ; mais la transposition des résultats du logiciel SPAD au logiciel Geoconcept n’était pas possible sauf à réaliser une saisie manuelle de toutes les données dans un nouveau fichier. 3- L’application aux départements Isère et Hérault a- La région Isère Les variables retenues 3 . ALLOC_PON 9 . ALLOC_AL 16 . ETUDIANT 27 . NBVISMOY 35 . NAIS11 40 . P09_LOGVAC 75 . MONT_QF 82 . ALLOC_ACCUEIL 84 . ALLOC_BORNE 87 . ALLOC_BORNE_SEUL 94 . IND_DESERT Les individus retenus La commune de Grenoble a été retirée de l’analyse et a été ajoutée en individu illustratif. Cela signifie que les données de cette commune ne sont pas intégrées dans l’analyse (elles n’interviennent pas dans les différents calculs). En revanche, la commune peut éventuellement être représentée. La commune a été retirée car elle a été considérée comme une valeur « aberrante » (ou extrême). 86 La matrice de corrélation On constate que certaines variables sont fortement corrélées entre elles. MATRICE DES CORRELATIONS | C3 C9 C16 C27 C35 C40 C75 C82 C84 C87 C94 -----+----------------------------------------------------------------------------C3 | 1.00 C9 | 0.99 1.00 C16 | 0.59 0.69 1.00 C27 | 0.62 0.58 0.20 1.00 C35 | 0.98 0.95 0.51 0.63 1.00 C40 | 0.86 0.82 0.31 0.56 0.85 1.00 C75 | -0.28 -0.30 -0.15 -0.24 -0.24 -0.30 1.00 C82 | 0.98 0.97 0.56 0.65 0.96 0.81 -0.25 1.00 C84 | 0.93 0.90 0.45 0.63 0.92 0.71 -0.24 0.96 1.00 C87 | 0.89 0.86 0.42 0.60 0.89 0.70 -0.24 0.89 0.96 1.00 C94 | -0.07 -0.06 -0.04 -0.28 -0.08 -0.04 -0.19 -0.09 -0.07 -0.06 1.00 HISTOGRAMME DES 11 PREMIERES VALEURS PROPRES +--------+------------+-------------+-------------+----------------------------------------------------------------------------------+ | NUMERO | VALEUR | POURCENTAGE | POURCENTAGE | | | PROPRE | | CUMULE | | | +--------+------------+-------------+-------------+-----------------------------------------------------+ | 1 | 7.2230 | 65.66 | 65.66 | ****…********************************************** | | 2 | 1.2154 | 11.05 | 76.71 | ************** | | 3 | 0.9249 | 8.41 | 85.12 | *********** | 4 | 0.7443 | 6.77 | 91.89 | ********* | 5 | 0.4009 | 3.64 | 95.53 | ***** | | 6 | 0.3531 | 3.21 | 98.74 | **** | | 7 | 0.0767 | 0.70 | 99.44 | * | | 8 | 0.0451 | 0.41 | 99.85 | * | | 9 | 0.0090 | 0.08 | 99.93 | * | | 10 | 0.0057 | 0.05 | 99.98 | * | | 11 | 0.0019 | 0.02 | 100.00 | * | | | On constate que notre premier axe représente près de deux tiers des informations. Les trois axes suivants permettent d’atteindre presque 92 % 87 Notre analyse portera sur les trois premiers axes et permet ainsi de restituer 85 % de l’information. Le premier axe est un axe de taille et de précarité. En effet, tous les indicateurs hormis le montant du quotient familial et l’indicateur de « désertification » (relativement mal représentés sur cet axe – valeur inférieure à 0,40) sont positifs. Dans la première version du modèle, la commune de Grenoble contribuait énormément à cet axe (c’est la raison pour laquelle nous l’avons positionnée en individu illustratif). Le deuxième axe oppose notre indicateur de « désertification » au quotient familial. Les autres variables sont relativement mal représentées. Le troisième axe oppose les étudiants et le quotient familial au nombre de visites moyennes. Graphiquement, les axes peuvent être représentés sous cette forme. 88 On constate qu’il y a une corrélation positive forte entre les différents indicateurs (sauf « désertification » et « montant du quotient familial »). En effet, l’indicateur « montant du quotient familial » n’évolue pas dans le même sens sur l’axe 1 (il est même perpendiculaire aux autres indicateurs, ce qui indique une corrélation faible). L’indicateur de « désertification », lui non plus, n’est pas corrélé avec les autres indicateurs (il est perpendiculaire aux autres indicateurs). En revanche, les deux indicateurs « quotient familial » et « désertification » évolue en sens inversent, c'est-à-dire qu’ils sont corrélés négativement. 89 La deuxième représentation nous permet de voir que le nombre de visites moyen est corrélé négativement avec le montant du quotient familial. Cela signifie que si on avait une analyse temporelle dans les communes aisées, lorsque le montant de quotient familial moyen augmente, le nombre moyen de visites diminue. Il évolue en sens opposé. Une commune avec un quotient familial moyen plus élevé qu’une autre aura tendance à avoir un nombre moyen de visites plus faible. On constate en revanche une absence de corrélation entre les étudiants et le nombre moyen de visites. La présence ou non d’étudiants dans une commune n’a donc pas d’influence sur le nombre moyen de visites. Le graphique de représentation Nous pouvons ensuite représenter les différentes communes sur ce graphique. Nous nous limiterons aux deux premiers axes puisque ce sont ceux qui fournissent la plus grande information. 90 Les communes plutôt défavorisées comme Echirolles contribuent fortement à l’axe 1 (axe de taille et de précarité). Les communes de Montfalcon, Beaufort… contribuent fortement à l’axe 2 et peuvent donc être considérées comme des communes en « désertification » sur la base de l’indicateur que nous avons créé. Ce serait des communes relativement éloignées (nombre de visites faible) mais également précaires (nombre de RSA important). La classification hiérarchique Dans un deuxième temps, nous avons réalisé une classification hiérarchique à partir des résultats des axes pour regrouper les communes en groupes. Ces regroupements se font pour obtenir le plus d’homogénéité possible à l’intérieur des groupes et le plus d’hétérogénéité entre les groupes. 91 C la s s if ic a t io n h ié r a r c h iq u e 9 9 4 9 8 0 9 4 1 9 8 7 9 6 9 9 7 5 9 2 8 9 5 2 L A C 9 2 5 M EYL 9 9 6 9 9 5 9 9 8 9 5 8 1 0 0 4 9 7 3 9 8 4 9 6 1 9 8 1 9 4 7 9 8 2 9 3 9 9 5 9 9 8 8 9 9 0 9 8 5 9 9 2 1 0 0 0 1 0 0 1 9 6 8 9 6 2 9 7 8 1 0 0 2 9 9 9 9 7 4 9 8 3 9 9 3 9 7 2 M O N T 9 9 1 8 6 7 1 0 0 3 SA I N L 'I VO S I R 9 9 7 EC HI VI BO EN UR 92 d ir e c t e On constate que l’on peut regrouper les communes en trois groupes différents. b- La région Hérault Les variables retenues Les variables retenues sont identiques au modèle utilisé pour la CAF de l’Isère. L’objectif était de tester si notre modèle fournissait les mêmes résultats. Les variables n’ont donc pas été modifiées même si d’autres données auraient certainement pu améliorer le modèle réalisé. 3 . ALLOC_PON 9 . ALLOC_AL 16 . ETUDIANT 27 . NBVISMOY 35 . NAIS11 40 . P09_LOGVAC 75 . MONT_QF 82 . ALLOC_ACCUEIL 84 . ALLOC_BORNE 87 . ALLOC_BORNE_SEUL 94 . IND_DESERT Les individus retenus La commune de l’Hérault a aussi été retirée de l’analyse et a été ajoutée en individu illustratif pour les mêmes raisons que la commune de Grenoble (valeurs extrêmes). La matrice de corrélation On constate que certaines variables sont fortement corrélées entre elles. 93 On constate que notre premier axe représente plus des deux tiers des informations. Les trois axes suivants permettent d’atteindre presque 90 %. Notre analyse portera sur les trois premiers axes et permettra ainsi de restituer 89,6 % de l’information. 94 Le premier axe est toujours un axe de taille et de précarité. En effet, tous les indicateurs hormis le montant du quotient familial et l’indicateur de « désertification » (relativement mal représentés sur cet axe – valeur inférieure à 0,40) sont fortement positifs. Par rapport à l’Isère, en revanche, on notera que le nombre moyen de visite est légèrement moins bien représenté sur cet axe. Le deuxième axe oppose notre indicateur de « désertification » au quotient familial et dans une moindre mesure au nombre moyen de visites. Les autres variables sont relativement mal représentées. L’opposition entre désertification et nombre moyen de visites est logique puisque notre indicateur de désertification est un rapport entre le nombre de visites et le nombre de personnes précaires (bénéficiaires du RSA) dans la commune. Le troisième axe oppose le quotient familial au nombre moyen de visites. Par rapport à l’Isère, les étudiants sont dans ce cas mal représentés sur cet axe. Graphiquement, les axes peuvent être représentés sous cette forme : 95 On constate qu’il y a une corrélation positive forte entre les différents indicateurs (sauf « désertification » et « montant du quotient familial »). En effet, comme pour le département de l’Isère, l’indicateur « montant du quotient familial » n’évolue pas dans le même sens sur l’axe 1 (il est même perpendiculaire aux autres indicateurs, ce qui indique une corrélation faible). L’indicateur de « désertification », lui non plus, n’est pas corrélé avec les autres indicateurs. En revanche, les deux indicateurs « quotient familial » et « désertification » évoluent en sens inverse, c'est-à-dire qu’ils sont corrélés négativement. 96 La deuxième représentation nous permet de voir que le nombre moyen de visites est corrélé négativement avec le montant du quotient familial. Cela signifie qu’entre deux communes, lorsque l’une d’entre elles un montant de quotient familial moyen plus élevé, elle a un nombre moyen de visites plus faible. Il évolue en sens opposé. En revanche, on ne constate pas aussi clairement, contrairement au département de l’Isère, une absence de corrélation entre les étudiants et le nombre moyen de visites. Le graphique de représentation Nous pouvons ensuite représenter les différentes communes sur ce graphique. Nous nous limiterons aux deux premiers axes. On constate que les communes de taille importante comme Béziers ou Agde contribuent fortement à l’axe 1 (axe de taille et de précarité). Les communes de Pardhaillan ou encore de Brenas, entre autres, contribuent fortement à l’axe 2 et peuvent donc être considérées comme des communes en « désertification » sur la base de l’indicateur que nous avons créé. Ce serait des communes relativement éloignées (nombre de visites faible) mais également précaires (nombre de RSA important). La classification hiérarchique Dans un deuxième temps, nous avons réalisé une classification hiérarchique à partir des résultats des axes pour regrouper les communes en groupes. 97 C la s s if ic a t io n h ié r a r c h iq u e d ir e c t e 6 08 6 09 6 18 6 31 5 96 6 02 6 03 6 29 5 61 6 20 M O NT 6 16 6 28 6 27 6 13 FRO N CA ST 6 30 5 87 6 17 6 00 6 05 5 97 6 32 6 25 6 26 6 33 6 15 6 21 5 84 5 95 6 23 6 07 6 34 AUM E 5 59 6 24 SA I N 5 45 5 40 5 93 6 19 5 60 6 04 5 83 6 11 L U NE AG DE SE TE BE ZI 98 Il apparaît que l’on peut regrouper les communes en trois groupes différents. En revanche, contrairement au département de l’Isère, il ressort la commune de Béziers comme un groupe, les autres communes de taille importante comme un deuxième groupe et les autres communes, d’importance moindre, comme un troisième groupe. 4- La synthèse sur le modèle Notre hypothèse de réaliser un modèle qui pourrait être généralisé à toutes les CAF n’a pu être validé totalement sur le département de l’Hérault. Le lien précarité-accueil est bien présent dans les deux départements de l’Isère et de l’Hérault mais les informations sur les étudiants ne ressortent pas ou ressortent dans une moindre mesure pour le département de l’Hérault. Il est donc possible que d’autres données que nous n’avons volontairement pas intégrées (pour ne pas modifier le modèle réalisé sur l’Isère) permettent de compléter et améliorer le modèle. On doit donc en conclure que la typologie, très différente, des deux départements ne permet pas de généraliser des modèles pour envisager un modèle unique. En revanche, le datamining au sein des CAF se développe fortement ces dernières années mais l’axe de travail demeure principalement la lutte contre les fraudes et dans une moindre mesure l’offre globale de service. Il serait intéressant de développer cet outil également pour une politique d’accueil. Dans ce cadre, la démarche des CAF et de ses statisticiens serait d’utiliser les données à leur disposition pour affiner un modèle et ainsi apporter une réponse en matière d’accueil. 99 CONCLUSION : A- Eléments de conclusion du rapport 1- Le produit fini de notre travail En conclusion, nous avons voulu élaborer un outil qui permette aux CAF d’objectiver leur stratégie d’implantation et de spécialisation des accueils. Concrètement, la Direction de l’organisme définit ses priorités (dans le Plan local de développement, par exemple). Une fois ceci fait, elle choisit dans la banque de données de notre outil les indicateurs qui correspondent à ses priorités. L’outil est alors alimenté avec l’ensemble des données existant sur le territoire en relation avec ces indicateurs, et procède à un calcul statistique. Il en découle une représentation de l’ensemble du territoire couvert par la caisse en fonction des critères choisis, avec une découpe au niveau communal (une découpe au niveau intercommunal est également possible ; et éventuellement sub-communal, à condition que l’on dispose des données nécessaires). Ainsi, l’organisme peut décider en connaissance de cause de l’implantation et de la spécialisation de ses accueils physiques. Il dispose également d’un outil objectif lui permettant de justifier ses choix auprès des partenaires (mairies, par exemple). Nous assumons une approche basée sur les notions de territoire et de population, en particulier du fait de notre sujet, explicitement lié à la discipline géographie. C’est pourquoi notre outil prend en compte en priorité les besoins de la population d’un territoire ; même si la Direction de la caisse a la possibilité en amont de définir sa ligne stratégique en termes d’accueil. 100 2- La réponse à la problématique et ce que nous a apporté ce projet Au final, nous avons validé deux hypothèses sur les trois que nous avions posées en introduction : - D’abord, la diversité des caisses et des territoires couverts rend indispensable l’intervention de la géographie économique et humaine pour atteindre un objectif de qualité de service optimale ; - Ensuite, si les caisses disposent d’outils cartographiques et de services dédiés à l’étude des territoires, il n’empêche que l’accueil physique bénéficie moins de ces ressources que l’action sociale. A partir de là, il nous avait semblé intéressant d’élaborer un modèle statistique, applicable à toutes les CAF, qui permette aux caisses de déterminer lieu d’implantation et spécialisation des accueils physiques. Toutefois, contrairement à ce que nous avions prévu dans l’hypothèse 3, notre modèle ne sera pas transposable à l’ensemble des caisses de la branche Famille. On peut cependant imaginer que chaque caisse puisse l’utiliser, pour peu qu’elle ait déterminé en amont des priorités pour sa stratégie en termes d’accueil physique (focalisation sur la précarité ou les étudiants, par exemple). Notre modèle ne lui sera d’aucune utilité pour définir ses objectifs, néanmoins il lui permettra de connaître précisément les besoins de sa population en termes d’accueil physique et selon un critère précis, voire deux ou trois. Le choix des indicateurs reviendra donc à la caisse ; mais notre travail aura eu pour intérêt de définir une liste d’indicateurs susceptibles d’être pertinents ainsi que d’ouvrir la voie à une prise en compte généralisée de la géographie pour améliorer la qualité de service à l’allocataire – et donc la performance – au sein du réseau CAF. La performance des CAF, quoique multiforme, se joue en particulier dans les accueils physiques ; on voit les vives réactions que provoquent les fermetures d’accueils parmi les allocataires. Or, pour atteindre cet objectif d’un accueil efficace, qui répond aux attentes de l’allocataire, mais qui d’autre part, se soumet aux contraintes budgétaires actuelles, il faut pouvoir l’adapter aux 101 caractéristiques de la population et du territoire concernés. Géographie et approche territoriale sont alors des notions qui prennent tout leur sens. La réalisation de ce travail nous a permis de prendre contact aussi bien avec des Caisses d’allocations familiales qu’avec la Caisse nationale. Cela a été l’opportunité de nous rendre in situ dans les caisses de l’Hérault et de l’Isère pour observer, dans le cadre de la réalisation du diagnostic territorial, les pratiques en termes de gestion de l’accueil physique ou de connaissance de la population du territoire. Le questionnaire rempli par quatorze CAF constitue par ailleurs une formidable mise en perspective des pratiques en termes d’accueil physique au sein du réseau de la branche Famille. Notre travail nous a également permis de nous initier à des outils de requêtage et de statistique. Notre Directeur, Monsieur Macé, nous a par ailleurs dispensé une formation à la cartographie, à travers l’outil Geoconcept. B- Eléments de mise en perspective 1- Les limites éventuelles de notre travail Dans ces éléments de conclusion, il convient également de se pencher sur les éventuels raccourcis, omissions, rapprochements hâtifs que nous aurions pu être amenés à faire – par choix ou par nécessité. Il nous semble en effet un peu présomptueux de conclure définitivement ce travail, alors même qu’il y avait plusieurs autres façons d’aborder et de traiter le sujet. C’est pourquoi nous leur consacrons ces quelques lignes. Les conclusions de notre rencontre avec Tahar BELMOUNES et Sandrine BOUCLET sont sans doute l’exemple même des choix que nous avons été amenés à effectuer. En effet, il en est ressorti que deux approches pouvaient être dégagées pour aborder notre sujet : une approche situationnelle d’une part et une approche territoriale d’autre part. Les groupes de travail CNAF ont privilégié la première, dans un souci de rationalisation des accueils physiques 102 et de réduction des coûts. De notre côté, en revanche, nous nous sommes appuyés sur la COG 2009-2012 et en particulier sur l’incitation qu’elle contient à prendre en compte la « diversité des territoires » pour proposer une évolution des accueils vers une adaptation maximale aux besoins et aux attentes des usagers. De fait, notre travail ignore les problématiques relatives aux coûts de gestion et, dans une moindre mesure, aux partenariats : nous avons fait le choix de considérer les éléments géographiques au sens large comme une donnée à laquelle doivent s’adapter les politiques d’accueil des caisses. A rebours, le projet national cherche plutôt à changer les comportements des allocataires afin de les inciter à moins se présenter dans les locaux des CAF, dans un souci de réduction des coûts. Il s’agit effectivement de deux logiques complètement différentes. Si l’on peut reprocher à notre travail de ne pas aborder assez longuement la notion de coûts de gestion, on peut cependant constater qu’au contraire du projet national, le nôtre peut être approprié directement par les caisses puisque ce sont elles-mêmes qui déterminent les critères de discrimination qu’elles entendent privilégier pour implanter et spécialiser leurs accueils. Notre travail perd donc en analyse des coûts ce qu’il gagne en termes de proximité à l’usager. Ce parti pris, défini très tôt dans l’avancée de notre travail, a déterminé les thèmes traités dans le questionnaire envoyé aux CAF – et, a fortiori, dans les entretiens avec les CAF conventionnées. Nous nous sommes surtout attachés à dégager les éléments de problématiques externes (données géographiques) qui justifieraient, ou non, l’existence d’un accueil, en laissant relativement de côté les éléments internes, en particulier la question des coûts de gestion. Les éléments de bibliographie que nous avons étudiés sont eux-mêmes plus liés à l’influence de la géographie économique et humaine sur les accueils qu’aux indispensables réductions de coûts et enquêtes nationales sur les profils d’allocataires se rendant le plus souvent à l’accueil – objet de l’approche situationnelle. Il faut dire que notre choix a été guidé par le sujet de notre 103 travail : « L’apport de la géographie et de l’approche territoriale dans la performance des organismes de Sécurité sociale ». Toutefois, même en reconsidérant la pertinence de notre choix, il ne nous semble pas impossible de parvenir à concilier les deux approches. D’une part, la doctrine élaborée au niveau national permettra aux caisses de savoir quels types d’allocataires cibler dans leur offre globale de service, car ils sont plus susceptibles de se déplacer à l’accueil. D’autre part, une fois cette première étape franchie, la caisse pourra déterminer elle-même s’il est judicieux de spécialiser une permanence, d’automatiser un accueil ; cela en fonction des éléments géographiques qui singularisent son territoire. Les deux approches, à nos yeux, ne s’excluent pas et sont au contraire complémentaires. Notre étude, que nous avons souhaité mener à bien de la façon la plus exhaustive possible, demeure cependant contestable en ce sens que nous n’avons pas pu contacter les 102 CAF de France à l’occasion de notre questionnaire. De même, si notre travail avec les CAF de l’Hérault et de l’Isère – que nous remercions vivement – nous a permis d’avancer en termes de concrétisation de l’outil, il a pu biaiser en partie les conclusions et les résultats car deux CAF ne sauraient représenter toute la diversité du réseau de la branche Famille. A cet égard, l’absence d’homogénéité des données disponibles d’une caisse à l’autre – élément constaté dès l’analyse des questionnaires – de même que l’importance diverse accordée à un indicateur d’une caisse à l’autre, ont sans doute également pu biaiser nos résultats. Il conviendrait, pour véritablement exploiter notre modèle, qu’il soit expérimenté de façon officielle dans une CAF, au sein de laquelle la direction aurait fait un choix stratégique marqué en termes d’accueil (focalisation sur les bénéficiaires RSA, par exemple), de façon à déterminer les critères à intégrer dans le modèle. De manière plus globale, il conviendrait sans doute de disposer des conclusions de l’approche situationnelle des groupes CNAF, avant de la décliner, en l’adaptant aux territoires et à leurs spécificités – grâce à notre outil. 104 2- Evolution et contextualisation de notre modèle On pourrait parfaitement imaginer que notre outil soit transposable aussi bien à la branche Maladie qu’à la branche Vieillesse : la condition sine qua non reste la détermination d’indicateurs pertinents, permettant de traduire la stratégie de l’organisme dans les paramètres de notre modèle. De la même façon, notre outil pourrait s’appliquer à des problématiques d’action sociale, et ce, d’autant plus facilement que les indicateurs utilisables sont sensiblement les mêmes que ceux que nous avons déterminés dans notre étude de l’accueil physique. Par ailleurs, notre outil n’est pour l’instant paramétré que pour l’analyse de données communales ou intercommunales. Si l’on parvenait à obtenir des données subcommunales, il pourrait donc être précisé dans son domaine et ses utilisations. Enfin, comme nous l’avons indiqué, notre modèle pourra constituer la base d’opérations de datamining étendues à d’autres domaines que celui de la fraude. A cet égard, notre travail s’inscrit dans les pas du Centre d’analyse stratégique qui, dans sa note d’analyse relative aux fraudes, indus et nonrecours constate ceci : « Ces outils de datamining ne sont cependant pas, à notre connaissance, utilisés pour détecter également les situations de nonrecours aux droits, ce à quoi ils se prêteraient pourtant très bien. Il serait ainsi possible de modéliser un panel d’allocataires bénéficiant de tous les droits, puis de le comparer avec d’autres allocataires »60. Notre modèle pourra donc être utile à des projets que nous n’avions pas envisagés en hypothèse de départ. Notre modèle, une fois stabilisé, sera un outil qui permettra aux caisses d’objectiver la spécialisation d’un accueil, ou bien la suppression d’une permanence. Sa totale mise en œuvre suppose donc d’entrer dans une problématique plus globale, et en particulier dans ce qu’on appelle la gestion 60 Note d’analyse n° 306, Novembre 2012 105 du changement : en effet, il y aura des résistances, que l’on peut considérer comme légitimes, aussi bien de la part des personnels que des autorités publiques locales. Pour les premiers, la question de la mobilité ou de la suppression de postes reste un épineux problème. Il faut donc envisager la mise en place de procédures d’accompagnement au changement et de plans RH, facilitant la transition. Pour les seconds, seule une stratégie de communication habilement menée permettra de vaincre les dernières résistances, si celles-ci ne sont pas levées par l’élément d’objectivation qu’apportera notre outil. En conclusion finale, notre outil permet aux caisses de rationaliser leur maillage territorial de points d’accueil en les limitant au nombre strictement nécessaire et en les spécialisant en fonction des besoins des populations qui se trouvent dans leur rayon d’action. Néanmoins, il laisse la décision entre les mains de la Direction de la caisse puisque c’est à elle de définir les priorités qu’elle entend suivre en matière d’accueil. Ce n’est qu’à partir de ces priorités que l’outil sera alimenté en conséquence. 106 ANNEXES 1- Convention avec la CAF de l’Hérault Direction de la Formation Initiale D DIIS SPPO OS SIITTIIFF R REEC CH HEER RC CH HEE A AC CTTIIO ON N 22001122 TThhèèm mee 99 :: LL’’aappppoorrtt ddee llaa ggééooggrraapphhiiee ddaannss ll’’aapppprroocchhee tteerrrriittoorriiaallee eett llaa ppeerrffoorrm maannccee dd’’uunn oorrggaanniissm mee ddee S Sééccuurriittéé S Soocciiaallee C Coonnvveennttiioonn ddééffiinniissssaanntt llaa rrééaalliissaattiioonn dd’’uunnee ééttuuddee Entre les parties : - Ecole Nationale Supérieure de Sécurité Sociale 27, rue des Docteurs Charcot 42031 SAINT ETIENNE cedex 2 - Représentée par M. Dominique LIBAULT, Directeur, lequel délègue signature pour la présente convention à COCGUEN, Directrice de la formation initiale. - La CAF de l’Hérault 139 avenue de Lodève 34943 MONTPELLIER Cedex 9 107 Mme Marie-Emmanuelle LE - Représentée par Monsieur Jean-Pierre PEQUIGNOT, Directeur 1- Objet La présente convention a pour objet l’organisation d’une étude de terrain portant sur le thème de « L’apport de la géographie dans l’approche territoriale et la performance d’un organisme de Sécurité Sociale ». Ce travail est réalisé dans le cadre de la formation initiale à l’EN3S. Il a été confié à un groupe d’élèvesstagiaires de la 51e promotion, dans le cadre du dispositif de recherche action. 2- Déroulement Lieu La mission se déroulera en fonction des besoins dans les locaux de l’Ecole ou sur le site de la Caisse d’Allocations Familiales de l’Hérault, terrain d’observation et de collecte des données. Dates La mission confiée sera réalisée dans la plage calendaire consacrée au dispositif de recherche action, à savoir : du 2 mai au 20 décembre 2012. Une restitution au commanditaire se fera sous la forme d’une transmission du rapport définitif. Mission confiée Elle est partie intégrante à la commande faite aux élèves dans le cadre du dispositif de recherche action, où il leur est demandé de réaliser, à partir d’une thématique donnée, le décryptage de l’environnement et des déterminants, l’analyse conceptuelle, la recherche et l’exploitation de données de terrain, pour aboutir, in fine, à des préconisations d’actions. Les étapes de cette recherche sont balisées par la rédaction de livrables, sous le contrôle du directeur de recherche action – M. Jean-Marc MACE, Géographe de la Santé. 3- Engagements De l’EN3S 108 L’EN3S s’engage à : - consacrer du temps dans le planning de la scolarité, pour l’exécution de la mission ; - mobiliser un groupe d’élèves-stagiaires sur la conduite de l’étude ; - mettre à disposition des élèves-stagiaires les moyens techniques nécessaires ; - organiser le suivi du stagiaire au niveau méthodologique. L’EN3S désigne Mme Fanny SORRENTINO, Responsable de projets formation à la Direction de la Formation Initiale (04.77.81.18.17), comme interlocuteur privilégié du commanditaire et de l’organisme (terrain d’étude). De la CAF de l’Hérault L’organisme s’engage à mettre à disposition des élèves-stagiaires toutes les informations qu’ils pourraient être amenés à utiliser dans le cadre de leur mission (en particulier des bases de données pour la réalisation d’enquêtes statistiques) et plus généralement, à faciliter la bonne réalisation de la mission (organisations de rencontres avec des agents et des usagers pour le recueil de données qualitatives, …). L’organisme s’engage en particulier à : - Inventorier les outils et pratiques existants ; - Soutenir l’élaboration d’un diagnostic sur la politique d’accueil existante (définition des zones d’accueil ; moyens, outils et personnel utilisés ; fréquentations ; problématiques prises en compte, satisfaction des allocataires etc.) – accueil d’une partie du groupe sur une ou deux journée(s) ; - Mettre à disposition les enquêtes de satisfaction et de focus groups (spécifiques à la CAF de l’Hérault) pour mener éventuellement des enquêtes plus approfondies ; - Mettre à disposition ses bases de données ; - Mettre à disposition un dictionnaire des variables concernant sa base de données ; - Aide à la construction et à la validation des indicateurs pressentis, soutien statistique. 109 La CAF de l’Hérault désigne Jocelyn GROUSSET, Responsable du contrôle de gestion, comme interlocuteur privilégié du groupe d’élèves-stagiaires qui réalisera l’étude, et des parties à la présente convention. Des 2 parties Les parties s’engagent réciproquement à signaler tout dysfonctionnement ou incident dans la conduite de la mission. Fait à Saint Etienne, Le 24 avril 2012 Mme Marie-Emmanuelle LE COCGUEN, Directrice de la Formation Initiale M. Jean-Pierre PEQUIGNOT, Directeur de la CAF de l’Hérault 110 2- Convention avec la CAF de l’Isère Direction de la Formation Initiale D DIIS SPPO OS SIITTIIFF R REEC CH HEER RC CH HEE A AC CTTIIO ON N 22001122 TThhèèm mee 99 :: LL’’aappppoorrtt ddee llaa ggééooggrraapphhiiee ddaannss ll’’aapppprroocchhee tteerrrriittoorriiaallee eett llaa ppeerrffoorrm maannccee dd’’uunn oorrggaanniissm mee ddee S Sééccuurriittéé S Soocciiaallee C Coonnvveennttiioonn ddééffiinniissssaanntt llaa rrééaalliissaattiioonn dd’’uunnee ééttuuddee Entre les parties : - Ecole Nationale Supérieure de Sécurité Sociale 27, rue des Docteurs Charcot 42031 SAINT ETIENNE cedex 2 - Représentée par M. Dominique LIBAULT, Directeur, lequel délègue signature pour la présente convention à Mme Marie-Emmanuelle COCGUEN, Directrice de la formation initiale. - La CAF de l’Isère 3, rue des Alliers 38000 GRENOBLE - Représentée par Madame Evelyne PASQUIER, Directrice 111 LE 4- Objet La présente convention a pour objet l’organisation d’une étude de terrain portant sur le thème de « L’apport de la géographie dans l’approche territoriale et la performance d’un organisme de Sécurité Sociale ». Ce travail est réalisé dans le cadre de la formation initiale à l’EN3S. Il a été confié à un groupe d’élèvesstagiaires de la 51e promotion, dans le cadre du dispositif de recherche action. 5- Déroulement Lieu La mission se déroulera en fonction des besoins dans les locaux de l’Ecole ou sur le site de la Caisse Allocations Familiales de l’Isère, terrain d’observation et de collecte des données. Dates La mission confiée sera réalisée dans la plage calendaire consacrée au dispositif de recherche action, à savoir : du 2 mai au 20 décembre 2012. Une restitution au commanditaire se fera sous la forme d’une transmission du rapport définitif. Mission confiée Elle est partie intégrante à la commande faite aux élèves dans le cadre du dispositif de recherche action, où il leur est demandé de réaliser, à partir d’une thématique donnée, le décryptage de l’environnement et des déterminants, l’analyse conceptuelle, la recherche et l’exploitation de données de terrain, pour aboutir, in fine, à des préconisations d’actions. Les étapes de cette recherche sont balisées par la rédaction de livrables, sous le contrôle du directeur de recherche action – M. Jean-Marc MACE, Géographe de la Santé. 6- Engagements De l’EN3S L’EN3S s’engage à : 112 - consacrer du temps dans le planning de la scolarité, pour l’exécution de la mission ; - mobiliser un groupe d’élèves-stagiaires sur la conduite de l’étude ; - mettre à disposition des élèves-stagiaires les moyens techniques nécessaires ; - organiser le suivi du stagiaire au niveau méthodologique. L’EN3S désigne Mme Fanny SORRENTINO, Responsable de projets formation à la Direction de la Formation Initiale (04.77.81.18.17), comme interlocuteur privilégié du commanditaire et de l’organisme (terrain d’étude). De la CAF de l’Isère L’organisme s’engage à mettre à disposition des élèves-stagiaires toutes les informations qu’ils pourraient être amenés à utiliser dans le cadre de leur mission (en particulier des bases de données pour la réalisation d’enquêtes statistiques) et plus généralement, à faciliter la bonne réalisation de la mission (organisations de rencontres avec des agents et des usagers pour le recueil de données qualitatives, …). L’organisme s’engage en particulier à : - Inventorier les outils et pratiques existants ; - Soutenir l’élaboration d’un diagnostic sur la politique d’accueil existante (définition des zones d’accueil ; moyens, outils et personnel utilisés ; fréquentations ; problématiques prises en compte, satisfaction des allocataires etc.) – accueil d’une partie du groupe sur une ou deux journée(s) ; - Mettre à disposition les enquêtes de satisfaction et de focus groups (spécifiques à la CAF de l’Isère) pour mener éventuellement des enquêtes plus approfondies ; - Mettre à disposition ses bases de données ; - Mettre à disposition un dictionnaire des variables concernant sa base de données ; - Aide à la construction et à la validation des indicateurs pressentis, soutien statistique. La CAF de l’Isère désigne M. Hugues SANIEL, Sous-Directeur du service informatique, comme interlocuteur privilégié du groupe d’élèves-stagiaires qui réalisera l’étude, et des parties à la présente convention. 113 Des 2 parties Les parties s’engagent réciproquement à signaler tout dysfonctionnement ou incident dans la conduite de la mission. Fait à Saint Etienne, Le 24 avril 2012 Mme Marie-Emmanuelle LE COCGUEN, Directrice de la Formation Initiale Mme Evelyne PASQUIER, Directrice de la CAF de l’Isère 114 3- Circulaire CNAF du 6 juin 2012 relative à la démarche d’élaboration d’une doctrine pour l’accueil des usagers Paris, le 6 juin 2012 Madame, Monsieur le Directeur des Caisses d'allocations familiales, Certi et Prm Objet : Démarche d'élaboration d'une doctrine pour l'accueil des usagers Madame, Monsieur le Directeur, Le Réseau des allocations familiales a engagé une démarche globale d’évolution de sa relation de service visant à mieux prendre en compte à la fois les demandes des usagers, les contraintes de gestion, les compétences de ses personnels et les enjeux des partenariats. Après la refonte de l’offre Internet du Caf.fr et la définition d’une nouvelle organisation de l’accueil téléphonique, il est désormais nécessaire de mettre en cohérence nos différents vecteurs d’accueil physique et de les articuler avec les autres offres de contact. 115 La Caisse nationale des allocations familiales a donc souhaité lancer un « projet accueil » dont la présente lettre circulaire vise à rappeler les objectifs, le cadre institutionnel dans lequel il s’inscrit, le calendrier et l’organisation. 1. Le contexte du projet L’élaboration d’une nouvelle doctrine de l’accueil physique vise à concilier plusieurs catégories d'attentes : - celles de nos allocataires à qui nous devons un paiement juste, rapide et régulier de leurs droits ainsi qu’un service attentionné, appuyé par l’essor probant des nouvelles technologies, - celles des personnels appartenant aux métiers de la relation de service qui attendent d’être dotés et soutenus pour apporter un service de qualité et dont nous devons étudier les conditions de travail afin de les améliorer, chaque fois que cela est possible, - celles des Caisses d’allocations familiales qui recherchent le meilleur équilibre entre accueil et traitement sans opposer ces deux dimensions et qui sont confrontées à des charges importantes justifiant des stratégies de régulation des flux et de maîtrise des ressources affectées à la mission accueil, - celles de nos tutelles dans le cadre de l’effort de maîtrise des finances publiques et au moment où s’engage la préparation de la prochaine COG. 2. Le cadre institutionnel dans lequel s'inscrit le projet accueil L’engagement du réseau dans le projet accueil doit être vu en cohérence avec les évolutions récentes des autres canaux de la relation de service, matérialisées par la restructuration de l’offre Internet et téléphonique. La Branche doit considérer le « multi-canal » comme une donnée acquise de la réflexion institutionnelle et doit en tirer les conséquences sur les évolutions de l’offre d’accueil physique du réseau. L’accueil physique est un élément incontournable de l’offre de service de la branche Famille qu’il convient de conforter en le réaménageant. Mais il doit être conçu en cohérence avec les autres offres de contact portées par Internet (Caf.fr) et par le téléphone. 116 Il conviendra de privilégier à l’accueil les contacts utiles et producteurs de valeur ajoutée dans le processus de gestion des demandes des usagers, en s’appuyant sur les autres modes de contact (téléphone, Internet …) pour limiter l’accueil en « flux». Par ailleurs, la démarche d’élaboration d’une nouvelle doctrine pour l’accueil des usagers doit également être conduite en étroite articulation avec le déploiement de l’offre globale de service qui contribuera à structurer le service aux allocataires et aux partenaires de la Branche durant la prochaine COG. C’est bien cette stratégie que viendront soutenir les canaux de la relation de service en situant la place et la plus-value de l’accueil physique dans les parcours généraux et spécifiques qui seront définis dans le cadre de l’offre globale de service. Par exemple, le point suivant sera interrogé : en quoi l’accueil physique (et sous quelle forme) sera un support privilégié de certains contacts spécifiques, de certains événements ou situations de vie de l’allocataire ? De la même manière, la réflexion sur l’accueil physique ne peut être déconnectée des enjeux du réseau en matière de démarche qualité intégrée puisque la recherche de flux choisis plus que subis ne peut passer que par une réduction de charges auto-générées. L’accueil se situe au carrefour des réflexions stratégiques de la Branche tout comme il est à la confluence de l’offre et de la demande. Il s’agira d’appréhender la réalité de cette demande pour être en capacité d’ajuster une offre adaptée, de qualité, rationalisée et maîtrisée. Le projet « Accueil » porteur de professionnalisation de la gestion de la relation de service, visera bien à intégrer les objectifs de : - maintien d’un service de qualité, - recherche d’efficience, par une maîtrise des flux et des ressources, - différenciation des services, ajustés aux typologies d’allocataires et à leur situation de vie, - rationalisation, ce qui est à bien distinguer de la réduction : adapter le niveau de service aux besoins des usagers, réduire l’hétérogénéité parfois constatée dans le réseau, rendre plus lisible l’offre d’accueil, articuler les différents canaux de la relation de service pour ne pas les additionner, modéliser les processus. 3. Les orientations à définir par le projet 117 Les orientations à définir devront s’appuyer sur les principes suivants : - le réseau doit proposer une offre de service d’accueil équilibrée et homogène : il s’agit dans le contexte actuel de charge du réseau et en préservant nos obligations de service public (égalité, continuité) : de mieux gérer les activités qui génèrent des flux de demandes de contact, de choisir plus lisiblement le lieu et le moment du contact, de privilégier à l’accueil les contacts utiles (accès aux droits, situations des vulnérabilités, parcours spécifiques), de veiller à la meilleure adéquation possible entre ressources mobilisées et nature de la demande de l’usager, de s’assurer d’une réduction des écarts entre Caf tout en tenant compte des caractéristiques territoriales. - le réseau doit concevoir une offre de service d’accueil plus différenciée, adaptée aux événements de vie des usagers. Il s’agit notamment à partir de parcours adaptés aux événements/situations des allocataires de mieux organiser l’accueil et d’en proposer le développement ou la stabilisation de nouvelles formes. - le réseau doit structurer son offre de service d’accueil physique à partir des trois grands niveaux des demandes des usagers (informations générales, spécialisées, expertise) dans le cadre d'une approche multi-canal. - le réseau doit interroger les principes de son implantation territoriale. Chaque Caisse d’allocations familiales a déterminé le point d’équilibre entre ses contraintes de gestion et son contexte spécifique d’implantation sans pouvoir s’appuyer sur une doctrine institutionnelle qui fonde l’action et qui parfois la justifie auprès des partenaires. Or, le développement d’Internet et des offres virtuelles créent des liens de proximité en dehors des liens physiques qui leur sont traditionnellement dévolus. 118 Par ailleurs, l’accueil est parfois intéressant à envisager dans un partenariat avec d’autres services publics et d’autres services de la Sécurité Sociale. Enfin, la diversification de nos formes d’accueil sur le territoire, si elle peut être un atout, mérite aussi d’être questionnée quant à la lisibilité de l’offre, aux règles d’accessibilité et à la plus-value du service offert. 119 4. La mission du projet accueil Le projet accueil a pour mission de : - concevoir la doctrine de l’accueil physique du réseau pour les prochaines années, - s’appuyer sur des initiatives ou des expérimentations engagées dans la Branche pour vérifier la pertinence des axes d’orientation envisagés. A court terme (fin d’année 2012), le projet rédigera une note de doctrine à présenter au Conseil d’administration de la Caisse nationale des allocations familiales. Dans l’intervalle, il devra nourrir les travaux préparatoires à la prochaine COG et alimenter la négociation avec l’Etat, notamment quant aux indicateurs COG pertinents. Ce projet s’inscrit toutefois dans la durée puisqu’il conviendra de traduire la doctrine en plan d’action à mettre en œuvre sur la période de la prochaine COG. Ainsi, si les initiatives déjà lancées par les Caisses d’allocations familiales constituent autant de ressources et d’appui à la réflexion de 2012, il conviendra de conforter certains éléments de la doctrine par des expérimentations complémentaires, préalables à toute consolidation. Celles-ci pourront démarrer à compter de septembre 2012 mais seront menées plus certainement en 2013. De même, les orientations prises sur : - les processus et organisations de l’accueil, - les offres de service d’accueil (tout venant, rendez-vous, dématérialisées), - les outils (supervision, pilotage, gestion des contacts), - les données associées à l’offre de service d’accueil, - les métiers, impacteront nécessairement le système d’information. Il s’agira de contribuer à une approche coordonnée et transversale de la relation de service. 5. L'organisation du projet 120 La Caisse nationale des allocations familiales confie à Julien ORLANDINI, Directeur adjoint de la Caisse d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône, le soin de piloter le projet en lien avec un référent Cnaf, Yves HIRRIEN, Direction du réseau, Responsable du Département développement de la qualité de service. Cinq axes ont été identifiés, objets des travaux de cinq groupes pilotés par des Directeurs de Caisse d’allocations familiales : - « L’organisation physique des espaces d’accueil » piloté par Christophe DEMILLY, Directeur de la Caf de Gironde. Il formulera des propositions visant à structurer l’organisation physique des espaces d’accueil à partir des 3 grands niveaux de la demande des usagers (information générale, information personnalisée, expertise et conseil), au siège, dans les antennes et dans les différents types d’accueil proposés. Il fixera les éléments structurants à retenir pour la conception de l’accueil physique des Caisses d’allocations familiales. - « Le développement de l’accueil sur rendez-vous » piloté par Jean-Pierre SOUREILLAT, Directeur de la Caf des Bouches-du-Rhône. Il interrogera la plus-value de l’accueil sur rendez-vous pour le réseau, sa place par rapport à l’accueil « tout venant » et proposera une approche type de l’accueil sur rendez-vous (qui accueillir, comment accueillir, comment prendre un rendez-vous, comment donner un rendez-vous). Il établira le cahier des charges d’un outil de gestion sur rendez-vous, en lien avec les expérimentations en cours et formulera des propositions pour la construction d’indicateurs de suivi et d’évaluation de l’accueil sur rendez-vous. - « Les offres alternatives de contact » piloté par Jean-Charles PITEAU, Directeur de la Caf de Haute-Garonne. Il définira les offres et modalités alternatives à l’accueil physique, formalisera des offres spécifiques d’accueil pour certains publics en s’appuyant sur des initiatives existantes, 121 posera les jalons de projets dits de « Caf en ligne » (pour les étudiants, par exemple) et étudiera les modalités de suivi et d’évaluation de ces différentes offres alternatives. - « La présence sur le territoire » piloté par Tahar BELMOUNES, Directeur de la Caf de Seine Saint-Denis. Il formalisera de nouvelles orientations en matière de présence sur le territoire. Il proposera une définition de la proximité adaptée aux attentes des allocataires, aux modes de vie actuels et selon la nature du service rendu. Il étudiera des offres substitutives et (ou) complémentaires de présence sur le territoire au-delà des sites permanents de la Caisse d’allocations familiales. Il intègrera ainsi dans sa réflexion les partenariats possibles et (ou) souhaitables. - « Les domaines transversaux » (processus, indicateurs, diagnostic, impact métiers) piloté par Elie ALLOUCH, Directeur de la Caf de la Vienne. Il sera chargé d’élaborer un diagnostic global de l’accueil dans la Branche, de proposer de nouveaux indicateurs pour le pilotage et l’évaluation de l’offre d’accueil dans le réseau (qualité, efficacité, efficience), de modéliser les offres et les processus accueil et de réaliser une première analyse des impacts métiers en lien avec le groupe existant en charge de l’appui aux métiers de la relation de service. Un Comité de Pilotage du projet intégrant le pilote opérationnel, le référent Cnaf du projet, les Directeurs, pilotes de groupe, sera réuni tous les 15 jours. 6. L'information et l'association du réseau 44 Caisses d’allocations familiales se sont positionnées afin de participer à ce projet. Les groupes de travail ont été constitués suite à leur demande d’inscription (la composition figure dans l’annexe jointe). Afin de parfaire la connaissance de l’offre d’accueil du réseau et des perspectives et initiatives de chaque Caisse d’allocations familiales, un questionnaire Lotus Notes vous sera adressé à partir du 11 juin 2012 avec un délai de réponse d’une semaine. 122 Ses résultats seront partagés avec le réseau, comme le seront les synthèses des travaux des différents groupes et les premiers éléments de doctrine, par une information régulière et par une présentation du Conseil de réseau à l’automne. Il s’agit bien de rechercher une forte association du réseau sur un sujet majeur dans la stratégie de service et de gestion de la Branche et des organismes. Compte tenu de la sensibilité du sujet, il est demandé aux organismes d’informer la Caisse nationale ((Yves Hirrien, Julien Orlandini, et Marie Claire Haaz assistante pour le projet accueil) de toute démarche d’évolution de leur réseau d’accueil, que ce soit par le déploiement d’accueils sur rendez-vous, par la mise en place de nouvelles règles d’accessibilité, par la réduction de l’offre d’accueil ou par le développement de délégations de service ou de partenariats inter-institutionnels. Cela garantira : - une connaissance des expérimentations susceptibles d’être menées et d’être mises à profit du projet national accueil, avec un soutien de la Caisse nationale des allocations familiales. Cette information permettra de retenir les expérimentations susceptibles d’être menées dans le cadre du projet accueil et mises à profit des travaux des groupes mis en place. Chaque expérimentation fera préalablement l’objet d’un protocole élaboré en concertation avec la Cnaf (objectifs, calendrier, moyens, indicateurs d’évaluation, effets attendus), - une veille sur les évolutions du réseau en matière d’offre d’accueil. Toutes mesures de réduction pouvant impacter l’ensemble de la Branche, - une diminution des risques d’hétérogénéité dans les pratiques du réseau au moment où la stratégie nationale sera questionnée dans les groupes de travail, - l’alimentation du diagnostic du réseau d’accueil de la Branche et de ses évolutions. Si la Caisse nationale des allocations familiales a bien intégré les attentes de positionnement rapide des Caisses d’allocations familiales quant à la mise en place d’accueils sur rendez-vous, de modélisation des espaces d’accueil ou d’évolution des outils de pilotage et de gestion de la relation aux usagers, la stabilisation et la validation de la doctrine doivent précéder tout changement majeur impactant le réseau. 123 Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur le Directeur, l'assurance de ma considération distinguée. Le directeur de la Caisse nationale Hervé DROUET 124 4- Questionnaire envoyé aux CAF QUESTIONNAIRE RELATIF A L’APPROCHE TERRITORIALE DE VOTRE ORGANISME EN MATIERE D’ACCUEIL PHYSIQUE PARTIE 1 : QUELQUES QUESTIONS SUR VOTRE ACCUEIL PHYSIQUE 1. Combien avez-vous de points d’accueil physique fixes ? 2. Combien avez-vous d’accueils itinérants (permanence) ? 3. A quelle distance en moyenne (en kilomètres) se trouve l’allocataire de l’accueil le plus proche (points d’accueil fixes + accueils itinérants) ? 4. Quel est le nombre d’allocataires sur votre territoire ? 5. Quel est le nombre d’allocataires accueillis par an (base 2011) ? a. Chiffre total b. Dans le point d’accueil le plus fréquenté c. Dans le point d'accueil le moins fréquenté 6. Dans quels points d’accueil avez-vous mis un accueil sur rendez-vous ? a. Le siège b. Un accueil (hors siège) c. Plusieurs accueils 125 d. Tous les accueils e. Aucun accueil 7. Pour quelle(s) raison(s)? 8. Quelles sont les horaires d’ouverture ? a. Du siège b. Des points d’accueil fixes c. Des accueils itinérants. 9. L’accueil physique au sein de votre organisme est-il plutôt polyvalent ou spécialisé ? a. Spécialisé, b. Polyvalent, passez directement à la 11 10. Comment votre accueil est-il spécialisé ? Par bénéficiaire (il s’agit d’une gestion par portefeuille), pour le service social, pour les minima sociaux, autres prestations ? 11. La fusion de votre organisme a-t-elle eu, le cas échéant, un impact sur l’implantation des accueils ? Fermeture de points d’accueil/Ouverture de points d’accueil/Accueil sur rendez-vous/Changement d’implantation/Changement de modalités d’accueil (visio-accueil…) PARTIE 2 : QUELQUES QUESTIONS SUR VOTRE APPROCHE TERRITORIALE 1. Avez-vous défini des territoires de proximité pour définir votre politique d’accueil ? 126 2. Quels sont les critères qui ont présidé à cet éventuel découpage territorial? Découpage géographique historique / Locaux déjà disponibles / Niveau de connaissance des territoires et de leur population / Découpage statistique/Découpage administratif existant/Implantations historiques / Etudes objectives des données territoriales par la CAF / Eléments partenariaux et/ou politiques / Conventions locales 3. Votre organisme a-t-il intégré des données géographiques spécifiques dans son approche territoriale? Distances/ Démographie/ Réseaux de transport/Fracture entre zones rurales et urbaines/ Autres, précisez PARTIE 3 : QUELQUES QUESTIONS SUR VOTRE RECUEIL DE DONNEES 1. Existe-t-il au sein de votre organisme un service ou des agents dédiés à l’étude de la géographie des allocataires, et/ou à la production de cartographies ? 2. Quel type de bases de données utilisez-vous pour l’étude de vos territoires, de leur population et de vos allocataires ? Bases de données INSEE / bases locales CAF / autres entités publiques (dans ce cas, précisez lesquelles) 3. Quelle est la nature des travaux réalisés dans votre caisse en matière de territorialisation de l’accueil physique ? Etudes statistiques / étude statistique + cartographies des territoires à partir des données existantes / définition statistique de territoires homogènes/hétérogène par modélisation statistique (Analyse en Composantes Principales, classification hiérarchique, régression logistique… par exemple) 4. Quels sont les outils utilisés pour effectuer ces études ? SAS / SPSS / STATA / SPAD / ARC MAP / MAP Info / EPI INFO / Autres, précisez 5. Vos études territoriales sont-elles réactualisées ? 127 a. Oui. A quelle fréquence et selon quelle méthode? b. Non. 6. Quels apports supplémentaires la géographie pourrait-elle selon vous apporter à la définition de votre politique d'accueil ? 128 5- Tableau d’analyse et de comparaison des questionnaires CAF ETUDIEE LOIRET Accueil : 2 accueils fixes et 13 accueils itinérants ; Allocataires : 107 303 allocataires et 160 327 visites effectuées en 2011 : dont 101 902 dans le point d’accueil le plus fréquenté et 156 dans le moins fréquenté ; Approche territoriale Caractérist iques de l’accueil physique - Accueils sur rendez-vous dans plusieurs accueils : pour mieux gérer leurs flux ; - Accueil polyvalent. Recueil des données Travaux de territorialisa tion Attentes visà-vis de la géographie - Niveau de connaissance des territoires et de leur population ; - Etudes objectives des données territoriales par la CAF ; - Implantations historiques ; - Données géographiques : distance, démographie. - Agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données utilisées : INSEE, CAF. - Travaux de territorialisation : études statistiques et cartographie des territoires ; - Outils : MAP Info et Seg ; - Pas d’actualisation. - Eléments non renseignés. - Implantations historiques ; - Données géographiques : distances. - Agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE, bases CAF. - Le chargé d'études statistiques ne réalise pas d'étude pour l'accueil physique. Aucun besoin n'a été détecté dans ce secteur. Les études menées par cet agent concernent principalement l'Action sociale ; - Une étude territoriale permettrait de valider ou de modifier le maillage départemental en matière d'accueil physique ; - Des conventions ont été signées avec les départements Critères de découpage territorial Distance : Donnée non renseignée ; Fusion : Non. INDRE Accueil : 1 accueil fixe et 6 accueils itinérants ; Allocataires : 35 232 allocataires et 50 548 visites effectuées en 2011 : dont 45 550 dans le point d’accueil le plus fréquenté et 69 dans le moins - Pas d’accueil physique. Mis en place en 2005 mais la demande a été insuffisante du fait d’un temps d’attente relativement faible. Etude d’opportunité à réaliser en 2012 ; 129 fréquenté ; - Accueil polyvalent. - Pas d’actualisation. Distance : en moyenne, 25 km séparent un allocataire du point d’accueil le plus proche ; Fusion : Non. ISERE Accueil : 7 accueils fixes et 18 accueils itinérants ; Allocataires : 216 140 allocataires et 332 433 visites effectuées en 2011 : dont 100 883 dans le point d’accueil le plus fréquenté et 24 262 dans le moins fréquenté ; - Accueil sur rendez-vous dans plusieurs accueils afin de répondre à un besoin des usagers et de gérer une phase transitoire liée à des travaux de restructuratio n des locaux du siège ; - Accueil polyvalent. - Niveau de connaissance des territoires et de leur population ; - Etudes objectives des données territoriales par la CAF ; - Implantations historiques ; - Données géographiques : distances, démographie, fracture entre zones rurales et urbaines. - Agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE, bases CAF, partenariat avec l’Agence d’urbanism e de la région grenobloise (AURG). - Travaux de territorialisation : étude statistique + cartographies des territoires à partir des données existantes ; - Outils : SAS, MAP Info, Sphinx pour des enquêtes, Excel: mise en forme, graphiques, tableaux de bord… - Actualisation annuelle. - Accueil sur rendez-vous dans plusieurs sites pour gérer les dossiers RSA et certains dossiers particuliers (multicontacta - Niveau de connaissance des territoires et de leur population ; - Découpage statistique ; - Bassins de vie ; - Données géographiques : - Agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE, bases CAF. - Travaux de territorialisation : étude statistique + cartographies des territoires à partir des données existantes ; - Outils : SAS, Distance : en moyenne, 20 km séparent un allocataire du point d’accueil le plus proche ; Fusion : Oui. HERAULT Accueil : 32 accueils fixes et aucun accueil itinérant ; Allocataires : 225 401 allocataires et limitrophes (notamment le Cher et le Loiret-Cher), permettant les allocataires les plus éloignés de bénéficier d'une offre de permanence à proximité dans les départements concernés. - Meilleure connaissance des déplacements et des réseaux de transports, temps de déplacement – points d'accumulation sur certains secteurs. Plus que la géographie pure déjà intégrée dans les analyses, c'est l'évolution d'une zone géographique donnée (dynamisme 130 545 404 visites effectuées en 2011 : dont 145 777 dans le point d’accueil le plus fréquenté et 79 dans le moins fréquenté ; nts, allersretours, dossiers complexes…) ; - Accueil polyvalent. distances, démographie. - Pas d’accueil sur rendezvous. A l’étude pour l’instruction des dossiers RSA ; - Accueil spécialisé. - Découpage géographique historique ; - Découpage administratif existant ; - Découpage statistique. - Agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE, bases CAF. - Pas d’accueil sur rendezvous pour l’accueil - Niveau de connaissance des territoires et de leur - Pas d’agents dédiés au recueil des MAP Info ; - Actualisation annuelle. démographique, précarisation...) qui peut avoir un impact sur la politique d'accueil de l’organisme. - Travaux de territorialisation : étude statistique + cartographies des territoires à partir des données existantes ; - Outils : SAS, MAP Info ; - Actualisation : Suivi des statistiques d’accueil dans tableau de bord quotidien, bilans mensuels et annuels, étude statistique plus fine en début et fin de COG, et lors de réflexions concernant l’implantation de nouveaux visio-accueils. - Travaux de territorialisation : étude statistique ; L’implantation territoriale des points d’accueil est questionnée dans le cadre d’un projet plus global qui vise à optimiser les offres alternatives (visio- accueil notamment) et supprimer les permanences les moins fréquentées. Distance : en moyenne, 5 km séparent un allocataire du point d’accueil le plus proche ; Fusion : Oui. CHARENTEMARITIME Accueil : 3 accueils fixes et 8 accueils itinérants ; Allocataires : 101 713 allocataires et 105 775 visites effectuées en 2011 : dont 57 407 dans le point d’accueil le plus fréquenté et 314 dans le moins fréquenté ; Distance : donnée non renseignée ; Fusion : Non. SARTHE Accueil : 1 accueil fixe et 12 accueils Les éléments de relief ont assez peu d'importance. 131 itinérants ; Allocataires : 94 027 allocataires et 137 206 visites effectuées en 2011 : dont 119 122 dans le point d’accueil le plus fréquenté et 94 dans le moins fréquenté ; Distance : donnée non renseignée Fusion : Non. SAONE ET LOIRE Accueils : 5 accueils fixes et 4 accueils itinérants ; Prestations car l’organisation et les moyens actuels permettent de gérer les flux. En revanche, pour l’accueil Action sociale, la pratique de l’accueil sur rendez-vous est déjà ancienne ; - Il existe un accueil spécialisé pour le service social. - Un accueil sur rendezvous en expérimentati on hors du Allocataires : siège. 86 039 allocataires Les raisons de et 147 680 visites ce projet sont reçues en 2011, : pour dont 46 778 dans le l'allocataire : lieu d’accueil le pas d'attente, plus fréquenté et un contact 739 dans le moins personnalisé, fréquenté ; un technicien Distance : 15 km en qui a préparé moyenne séparent les éléments population ; - Découpage administratif existant ; - Etudes objectives des données territoriales par la CAF ; - Eléments partenariaux et/ou politiques ; - Données géographiques : démographie. données ; - Bases de données INSEE, bases CAF, diagnostics territoriaux du Conseil général. - Outils : SAS, MAP Info ; - Actualisation annuelle des commentaires qualitatifs par les responsables des territoires CAF et des données chiffrées par la chargée d'études. - Niveau de connaissance des territoires et de leur population ; - Découpage administratif existant ; - Etudes objectives des données territoriales par la CAF ; - Implantations historiques ; - Données - Bases de données INSEE, bases CAF ; - Mappy, pour le calcul des distances par exemple... - Travaux de territorialisation : étude statistique + cartographies des territoires à partir des données existantes ; - Outils : SAS, MAP Info ; - Actualisation : tous les deux ans (étude de la fréquentation notamment). La place centrale du chef-lieu de département (Le Mans) et la bonne qualité des infrastructures routières et ferroviaires rendent assez faciles la définition de la politique d'accueil. Ainsi, deviennent prépondérants des critères tels que : la répartition de la population allocataire, les caractéristiques socioéconomiques de la population, la qualité des partenariats (notamment pour l'hébergement des points d'accueil itinérants). Des cartographies disponibles en matière d'aménagement du territoire pourraient constituer un apport qualitatif complémentaire . 132 un allocataire du point d’accueil le plus proche ; Fusion : Non. ARDENNES Accueil : 5 points d’accueil fixes, 2 accueils itinérants ; Allocataires : 49995 allocataires et 109660 visites reçues en 2011 dont 51261 dans le lieu d’accueil le plus fréquenté et 665 dans le moins fréquenté ; du dossier ; pour le personnel d’accueil : moins de stress (pas de gestion de la file d'attente, préparation dossier) ; pour la Caf : recherche de gain en terme de nombre d'agents dédiés à l'accueil ; - Accueil polyvalent. - Aucun accueil sur rendez-vous ; - Etude en cours pour évaluer l’opportunité de mettre en place un accueil sur rendez-vous ; - Accueil polyvalent. géographiques : distances. - Niveau de connaissance des territoires et de leur population ; - Découpage administratif existant ; - Locaux déjà disponibles ; - Données géographiques : démographie. - Des agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE ; bases CAF. -Travaux de territorialisation : Etude statistique, cartographies des territoires à partir des données existantes ; - Outils : MAP Info, SEG ; - Actualisation : Oui selon la demande. - Aucun accueil sur - Niveau de connaissance - Des agents -Travaux de territorialisation Distance : Donnée non renseignée ; Fusion : Non GIRONDE La politique d’accueil, au regard des typologies d’allocataires, doit permettre de concilier proximité, qualité et efficience. Dès lors, les éléments de géographie constituent un des éléments pour déterminer la politique d’implantation de l’organisme. pour autant, ce facteur est sans doute moins prégnant que par le passé avec le développement des outils dématérialisés. Meilleure prise en compte des 133 Accueil : 13 points d’accueil fixes, 6 accueils itinérants ; Allocataires : 274 711 allocataires et 369 481 visites reçues en 2011 dont 38 753 dans le lieu d’accueil le plus fréquenté et 12 917 dans le moins fréquenté ; rendez-vous ; - Pas d’expérience de ce type envisagée en 2011 ; - Accueil polyvalent. des territoires et de leur population ; - Etudes objectives des données territoriales par la CAF ; - Eléments partenariaux et/ou politiques - Données géographiques : Distances, démographie, réseaux de transport, dépendance des allocataires aux prestations CAF. dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE ; bases CAF. : étude déplacements statistique, domicile-travail. cartographies des territoires à partir des données existantes ; - Outils : SAS, MAP Info, Excel ; - Actualisation : Oui, a minima à la fin de chaque CPOG. En cours, à la demande de la Direction ou du Pôle Prestations. - Accueil sur rendez-vous dans tous les accueils ; - Les raisons : Prise en charge de dossiers complexes nécessitant un entretien spécialisé (instruction de dossier de RSA, recouvrement des créances) et avec une durée prévisionnelle d'entretien assez importante (supérieure à 20 minutes). Cela permet d'éviter un engorgement - Découpage géographique historique ; - Découpage administratif existant ; - Implantations historiques ; - Données géographiques : Distances - Pas d’agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données : non renseignée. -Travaux de territorialisation : donnée non renseignée ; - Outils : donnée non renseignée ; - Actualisation : données non renseignée. Distance : 4 km en moyenne séparent un allocataire du point d’accueil le plus proche ; Fusion : Non CORSE DU SUD Accueil : 4 points d’accueil fixes, 1 accueil itinérant ; Allocataires : 20 437 allocataires et 40 730 visites reçues en 2011 dont 27 576 dans le lieu d’accueil le plus fréquenté et 5 046 dans le moins fréquenté ; Distance : Données non renseignée. Fusion : Non Eléments non renseignés 134 MOSELLE Accueil : 4 points d’accueil fixes, 18 accueils itinérants ; Allocataires : 161 690 allocataires et 227 111 visites reçues en 2011 dont 127 300 dans le lieu d’accueil le plus fréquenté et 645 dans le moins fréquenté ; Distance : 5 km en moyenne séparent un allocataire du point d’accueil le plus proche ; des files d'attente et d'assurer une meilleure prise en charge de l'usager. - Accueil polyvalent. - Accueil sur rendez-vous au siège ; - Les raisons : Répondre à la fois au besoin d'avoir plus de techniciens conseil en liquidation de dossiers (situation de retard) et d'autre part aux attentes des agents de faire moins de vacations d'accueil ; - Accueil polyvalent. - Découpage administratif existant ; - Etudes objectives des données territoriales par la CAF ; - Données géographiques : Distances, réseaux de transport. - Des agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE ; bases CAF. -Travaux de territorialisation : étude statistique, cartographies des territoires à partir des données existantes ; - Outils : SAS ; MAP Info ; - Actualisation : Par COG. - Niveau de connaissance des territoires et de leur population ; - Etudes objectives des données territoriales par la CAF ; - Données géographiques : Démographie. - Des agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE ; bases CAF. -Travaux de territorialisation : étude statistique ; - Outils : MAP Info ; - Actualisation : La réactualisation est annuelle notamment dans le cadre du rapport d'activité, mais aussi plus exhaustive lorsqu'il s'agit Fusion : Non ORNE - Aucun accueil sur Accueil : 7 points rendez-vous ; d’accueil fixes, 6 - Les raisons : accueils itinérants ; Notre stratégie a Allocataires : 46 d'abord 374 allocataires et consisté à 56 853 visites revoir le reçues en 2011 maillage du dont 41 023 dans le territoire en lieu d’accueil le ne maintenant plus fréquenté et que les 743 dans le moins permanences fréquenté ; suffisamment fréquentées. Distance : 20 km en Dans un 135 moyenne séparent un allocataire du point d’accueil le plus proche ; Fusion : Non BOUCHES-DURHONE Accueil : 14 points d’accueil fixes, 21 accueils itinérants ; Allocataires : 389 503 allocataires et 941 118 visites reçues en 2011 dont 153 963 dans le lieu d’accueil le plus fréquenté et 30 521 dans le moins fréquenté ; Distance : Donnée non renseignée ; Fusion : Non second temps, nous allons travailler à la mise en place d'accueil sur rendez-vous au siège voire sur certaines permanences ; - Accueil polyvalent. - Plusieurs accueils sur rendez-vous ; - Les raisons : La gestion des flux de contact est facilitée et le volume de ces derniers est davantage maîtrisé. La gestion par RDV apporte également une plus-value pour l’allocataire (visite organisée, complétude du dossier avec l’intégralité des pièces) ; - Accueil polyvalent. de réaliser le diagnostic territorial servant de base à la construction du CPOG. - La répartition initiale du département en six territoires, dont les contours n’ont pas été modifiés depuis 1990, a été effectuée selon un découpage statistique du fichier allocataires en nombre d’allocataires pondérés. Chaque territoire correspond aujourd’hui a une moyenne d’environ 65 000 allocataires ; - Données géographiques : les indicateurs de « défavorisation » sociale, matérielle et familiale (éléments démographique, niveau de vie, part de familles avec enfants de moins de 3 ans, - Des agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE ; bases CAF. -Travaux de territorialisation : définition statistique de territoires homogènes/hét érogène par modélisation statistique (Analyse en Composantes Principales, classification hiérarchique, régression logistique… par exemple) ; - Outils : SAS ; MAP Info ; - Actualisation : L’analyse cartographique réalisée en 2009 en appui du projet de service 20092012 est en cours de réactualisation. Une prise en compte accrue des déplacements domicile – travail (migrations pendulaires), des bassins d’emplois, des « zones de vie » des allocataires mais également de l’implantation géographique des autres services publics / institutions permettrait d’intégrer des critères complémentaire s à la définition de la politique d’accueil physique. 136 PARIS Accueil : 5 centres de gestion, 4 accueils itinérants pour les prestations, 18 accueils itinérants pour l’action sociale ; Allocataires : 403703 allocataires et 736067 visites reçues en 2011 dont 196264 dans le lieu d’accueil le plus fréquenté et 468 dans le moins fréquenté ; Distance : 2,5 km en moyenne séparent un allocataire du point d’accueil le plus proche ; Fusion : Non - Plusieurs accueils sur rendez-vous ; - Les raisons : Les services d’action sociale reçoivent avec (parcours RSA, impayés de loyer) et sans rendez-vous (accueil social) ; concernant les prestations, si le dossier s’avère complexe à la suite d’une première visite, un rendez-vous peut-être proposé à l’allocataire ; - Accueil spécialisé : prestations, action sociale, aides financières. etc.), les ressources des territoires (ex. nombre et nature des structures associatives sur les territoires), l’existence des bassins d’emplois et de vie, les réseaux de transports. - Aucun territoire de proximité n’a été défini compte tenu des spécificités de la continuité du territoire parisien. - Données géographique : Compte tenu du réseau de transport parisien, les installations sont soit le fruit de l’histoire, soit de façon plus récente, influencées par le prix de l’immobilier. Toutefois, le dernier centre ouvert dans le 18ème a été pour partie ouvert en fonction de la vulnérabilité des allocataires de cet arrondissement. - Des agents dédiés au recueil des données ; - Bases de données INSEE ; bases CAF ; centre d’action sociale de la ville de Paris ; directions de la ville de Paris. -Travaux de territorialisation : analyse du profil de la population allocataire parisienne venant à l’accueil par centre de gestion. - Outils : SAS, MAP Info ; EPI Info ; - Actualisation : Une actualisation est en cours. L’objectif est qu’elle soit terminée fin 2012 pour qu’elle serve de base à l’élaboration du prochain CPOG. L’étude actuelle date de 2006. L’analyse cartographique réalisée en 2009 en appui du projet de service 20092012 est en cours de réactualisation. 137 6- Trame d’enquête sur place DIAGNOSTIC TERRITORIAL : ENQUETE SUR PLACE 1. ECHANGE SUR LES CARACTERISTIQUES DE VOTRE TERRITOIRE, DE SA POPULATION ET DE SES ALLOCATAIRES - Prévoir une carte du département, présentant les différents points d’accueil physique, - Prévoir un document quantifiant les flux dans chaque point d’accueil physique, identifiés en fonction de leur commune de résidence. 2. ECHANGE SUR LA POLITIQUE D’ACCUEIL DE LA CAISSE - Zoom sur votre politique d’accueil physique et sur son évolution, - Zoom sur les déterminants de vos choix d’implantation ou de fermeture de sites, - Impact des stocks (retards de traitement…) dans votre gestion de l’accueil, - Impact de la fusion dans la gestion de votre accueil physique, - Existe-t-il, à votre connaissance, un groupe de travail national sur le maillage territorial du réseau de la branche famille ? Si oui, faites-vous partie de ce groupe ? 3. ECHANGE SUR L’ADAPTATION DE VOS ACCUEILS AU TERRITOIRE ET A SA POPULATION - En termes géographiques, compte tenu des spécificités de votre département, - En termes de partenariats locaux (relations le Conseil général, les élus…), - En termes de profils d’allocataires, - En termes de moyens alloués (personnels, vigiles, sécurité…), 138 - En termes de modalités d’accueil particulières (accueil sur rendezvous…). 4. QUELQUES ELEMENTS SUR L’OUTIL PROPOSE PAR LE GROUPE Tel que précisé dans la note de cadrage, le groupe souhaite élaborer un outil de modélisation visant à fournir des pistes d’adaptation de l’accueil physique des CAF à leur territoire et population. - Quels sont les indicateurs et critères pertinents qui pourraient être utilisés dans cet outil pour discriminer les territoires ? - Ces indicateurs sont-ils disponibles dans des bases de données au sein de la CAF (au niveau communal) ? - Quelles sont les modalités pratiques de ce transfert de bases de données (agrégation au niveau communal) ? 139 7- Comptes-rendus de déplacement 1. Déplacement à la CAF de l’Isère avec M. Hugues SANIEL, Grenoble, 19.06.2012 2. Entretien téléphonique avec M. Julien ORLANDINI, Directeur Adjoint de la CAF des Bouches-du-Rhône, pilote du projet national CNAF « Démarche d’élaboration d’une doctrine pour l’accueil des usagers », 19.07.2012 3. Entretien n°2 avec M. Hugues SANIEL, EN3S, Saint-Etienne, 23.07.2012 4. Déplacement à la CAF de l’Hérault avec M. Jocelyn GROUSSET, Montpellier, 13.09.2012 5. Déplacement au Pôle régional mutualisé des CAF d’Île-de-France avec Mme Sandrine BOUCLET et M. Tahar BELMOUNES, 25.09.2012 I. DEPLACEMENT A LA CAF DE L’ISERE, GRENOBLE Date : 19 juin 2012 Membres du groupe présents : Estelle COULET, Corinne DOS SANTOS 1. Personnes rencontrées : - M. Hugues SANIEL, sous-directeur « Etudes informatiques et pôle d’expertise régional », CAF de l’Isère - M. Olivier GIRAULT, Conseiller régional - Aide au pilotage et études. 2. Thèmes abordés : - analyse des caractéristiques de la CAF de l’Isère : population, profils allocataires, caractéristiques géographiques, démographiques, sociales et économiques de l’Isère ; - la politique d’accueil de la CAF de l’Isère : modes de contact, bilan de l’accueil après la départementalisation, évolutions envisagées ; - l’approche territoriale de la CAF de l’Isère : critères utilisés pour l’implantation des lieux d’accueil, nécessité de définir des indicateurs adaptés, intérêt pour une approche statistique en mode ACP. 3. Avancées majeures : - département qui constitue un excellent terrain d’études de par sa topographie et son contexte de départementalisation de la CAF : renforce l’intérêt de notre étude ; - intérêt fort de la CAF pour une modélisation statistique proposée par notre groupe de recherche-action ; - définition des besoins réels pour notre recherche-action : déterminer les indicateurs pertinents pour modéliser une approche géographique fiable ; 140 - découverte du projet national de la CNAF pour l’élaboration d’une doctrine sur l’accueil physique. II. ENTRETIEN TELEPHONIQUE AVEC M. JULIEN ORLANDINI, PILOTE DU PROJET CNAF SUR L’ACCUEIL PHYSIQUE Date : 17 juillet 2012 Membres présents : ensemble du groupe 1. Personne interviewée : Julien ORLANDINI, Directeur Adjoint de la CAF des Bouches-du-Rhône, pilote du projet national de la CNAF : « Démarche d’élaboration d’une doctrine pour l’accueil des usagers » 2. Thèmes abordés : - description de la démarche de la CNAF (historique, objectifs, calendrier), description des 5 groupes nationaux constitués autour du projet et contact des référents pour chaque groupe ; - comparaison entre l’approche de la CNAF et notre approche ; - groupe 4 sur « l’implantation territoriale » particulièrement intéressant pour nos travaux ; - recherche de coordination entre nos deux approches. 3. Avancées majeures : - intérêt de M. Julien ORLANDINI et des groupes de travail pour notre approche ; - volonté de coopérer pour mettre nos travaux en commun : rendez-vous planifié avec MM. Yves HIRRIEN, référent CNAF du projet national, et Tahar BELMOUNES, pilote du groupe 4 sur l’implantation territoriale. III. ENTRETIEN N°2 AVEC M. HUGUES SANIEL, SOUS-DIRECTEUR DE LA CAF DE L’ISERE, SAINT-ETIENNE Date : 23 juillet 2012 Membres présents : ensemble du groupe 1. Personne rencontrée : M. Hugues SANIEL, sous-directeur « Etudes et informatiques et pôle d’expertise régional », CAF de l’Isère 141 2. - Thèmes abordés : le projet national de la CNAF sur l’élaboration d’une doctrine de l’accueil ; le positionnement de la CAF de l’Isère à l’intérieur de ces groupes ; discussion des bases de travail pour construire un modèle statistique. 3. Avancées majeures : - besoins de la CAF mieux ciblés en termes d’indicateurs pertinents ; - volonté de coopération entre CAF de l’Isère et de l’Hérault pour la création d’un modèle statistique (coordination : Cédric BASTELICA) ; - conditions fixées pour l’échange des bases de données et pour arrêter une liste d’indicateurs validés conjointement par la CAF de l’Isère et la CAF de l’Hérault. IV. DEPLACEMENT A LA CAF DE L’HERAULT, MONTPELLIER Date : 13 septembre 2012 Membres présents : Vincent BEUNON 1. Personnes rencontrées - Jocelyn Grousset, Responsable du contrôle de gestion à la CAF de l’Hérault ; - Marie-Pierre DETCHEPARE, Directrice des Prestations 2. Thèmes abordés - analyse des caractéristiques de la CAF de l’Hérault et la population de ce département ; - la politique d’accueil de la CAF de l’Hérault et son approche territoriale : critères utilisés pour l’implantation des lieux d’accueil, indicateurs utiles etc. ; - discussion autour des indicateurs pertinents en termes d’approche territoriale, à partir d’une liste élaborée par le groupe EN3S en accord avec la CAF de l’Isère. 3. Avancées majeures - liste d’indicateurs arrêtée : 23 indicateurs existants et 3 indicateurs à construire ; - accord pour communication de bases de données en vue de l’élaboration d’un modèle statistique (base de données transmise en novembre 2012). V. DEPLACEMENT AU PÔLE REGIONAL MUTUALISE DES CAF Île-de-France PARIS 142 Date : 25 septembre 2012 Membres présents : Anne-Sophie MARTIN 1. Personnes rencontrées : - Tahar BELMOUNES, Directeur de la CAF de Seine-Saint-Denis ; - Sandrine BOUCLET, Direction du réseau à la CNAF. 2. Thèmes abordés : - la distinction approche territoriale/approche situationnelle ; - les travaux des groupes sur l’élaboration d’une doctrine nationale de l’accueil au sein du réseau CAF ; - l’intérêt de notre outil pour le réseau. 3. Avancées majeures : - une justification de notre travail et de notre approche ; - une meilleure information sur les travaux réalisés au niveau national et un accès aux conclusions des groupes. 143 8- Cartes Les cartes suivantes concernant les CAF de l’Hérault et de l’Isère ont été tirées de documents fournis par les deux CAF lors des déplacements réalisés. 144 Carte de la CAF de l’Hérault : distance au lieu d’accueil le plus proche. 145 Carte de l’Isère : distance aux lieux d’accueil de la CAF 146 9- Etude de la CAF de l’Hérault : Typologie des allocataires multicontactants 147 148 149 10- Liste des indicateurs pertinents définis Liste des indicateurs retenus pour la création de la requête informatique : 3 . ALLOC_PON nombre total d’allocataires pondérés 9 . ALLOC_AL allocataires bénéficiaires d’une aide au logement 16 . ETUDIANT nombre d’étudiants 27 . NBVISMOY nombre moyen de visites par allocataire résidant sur une commune donnée 35 . NAIS11 nombre de naissances en 2011 40 . P09_LOGVAC logements vacants dans la commune 75 . MONT_QF montant du quotient familial 82 . ALLOC_ACCUEIL nombre d’allocataires s’étant rendus à l’accueil 84 . ALLOC_BORNE nombre d’allocataires ayant utilisé une borne 87 . ALLOC_BORNE_SEUL nombre d’allocataires n’ayant utilisé que la borne 94 . IND_DESERT indicateur créé, dit « de désertification » 150 11- Bibliographie Les éléments bibliographiques sont énumérés par ordre alphabétique du nom de l’auteur. En l’absence d’auteur déterminé, on privilégiera l’énumération chronologique, de la date la plus récente à la plus ancienne. OUVRAGES COURET Dominique et PELLETIER Françoise, De l’enquête à la carte avec SAS, Editions Orstom, 1994 DAVID Olivier, L’accueil de la petite enfance. Service et aménagement du territoire, Presses universitaires de Rennes, 1999 DUPEYROUX Jean-Jacques et alii, « La sécurité sociale et la démographie », in Droit de la sécurité sociale, Dalloz, 2011 (17e édition), pp. 127-137 LUCANTE Robert, PACIFICO Pierre-Yves, Regards croisés sur la ségrégation sociospatiale en Gironde – Analyse des migrations et des mutations résidentielles d’allocataires de la CAF de Gironde, entre 1998 et 2007, ouvrage coproduit par la CAF de la Gironde et A’urba (Agence d’urbanisme de Bordeaux métropole Aquitaine), juin 2009 ARTICLES, REVUES ALDEGHI Lisa, « Géographie des prestations sociales », Politiques sociales et familiales, n° 52, juin 1998, pp.23-36 151 BELMOUNES Tahar, « Territoires, action sociale et développement », Politiques sociales et familiales, n° 81, septembre 2005 BIGOT Claude, CHAILLAND Alain (sous la direction de …), « Quels territoires pour la Protection sociale », Regards, n° 41, janvier 2012 BOUQUET Brigitte, NIVOLLE Patrick, « L’action sociale dans les territoires », Vie sociale, n° 2, 2007, pp. 5-195 CREPIN Christine, « Familles et territoires : quelques perspectives d’ici à 2030 », Politiques sociales et familiales, n° 87, mars 2007 DECOUFLED Priscillia, Journée d’études « L’accueil dans les CAF : entre couverture équilibrée des territoires et coûts de gestion des contrats », Dossier d’études, n°128, mai 2010, pp. 5-88 MACE Jean-Marc, « La notion de territoire comme outil de la planification sanitaire », Regards, n° 31, janvier 2007 PAGNEUX Florence, « Projets sociaux du territoire : une démarche ambitieuse », Actualités sociales hebdomadaires, 3 juin 2005, pp.33-34 Cahier des données sociales de la CAF, 2010 « Simplifier l’accès et la gestion des droits et faciliter le développement de l’Administration électronique », CNAF, Dossier d’études, n° 106, 2008 « CAF du Nord : Départementalisation et proximité », Espace social Européen, n° 999, 3 au 16 février 2012 152 « L’avenir de la politique de proximité », Forum retraite – Le magazine des acteurs de l’assurance retraite, supplément décembre 2011 « Pauvreté en ville et à la campagne, plus intense de la pointe du Médoc à Agen », Insee Aquitaine, n° 194, Juin 2011 « Des démarches auprès des CAF plus fréquentes dans les zones urbaines sensibles », L’essentiel, n° 27, juillet 2004 « Les réclamations dans les CAF », L’essentiel, n° 62, juin 2007 « Les flux de contact traités par les CAF en 2006 », L’essentiel, n° 64, août 2007 « Les CAF à l’écoute de leurs allocataires : un niveau élevé de satisfaction », L’essentiel, n° 66, octobre 2007 « Ecouter les allocataires pour améliorer la qualité de service », L’essentiel, n° 113, août 2011 « Accueil téléphonique : une nouvelle conception », Lettre des Allocations familiales n° 21, Octobre 2011 « La proximité : nouveau périmètre du public ? L’exemple des politiques d’aménagement territorialisées », Politique et management public, vol. 25, n°5, septembre 2008, pp. 39-55 « La nouvelle administration. L’information numérique au service du citoyen », Politiques sociales et familiales, n° 86, décembre 2006 153 « Les territoires au cœur du contrat Etat-CNAF », Protection sociale information, n° 507 et 508, septembre 2009, p.2 RAPPORTS, ACTES DE COLLOQUES Centre d’analyse stratégique, « Fraude, indus, non-recours : comment favoriser le juste paiement des prestations sociales ? », Note d’analyse n° 306, Novembre 2012 « Le rôle des ARS dans la territorialisation des politiques de santé », Rapport RA, EN3S, 49e promotion, 2011 ARS Ile-de-France, « Etat de santé et inégalités sociales et territoriales : éléments de diagnostic francilien », janvier 2011 Journée d’études CAF, « La méthode ABC-M : déclinaison sur l’accueil physique », 15 décembre 2009 « L’administration électronique et l’accueil CAF », Journée d’études du 15 décembre 2009, CNAF – DSI, Eric CLAEYS « Les modalités de gestion des Points Service Caf dans le cadre de la réorganisation de la branche Action Sociale en unités territoriales », EN3S, 13e promotion CIFOCSS, 2008 LIEKENS Ghislaine, « La mise en œuvre de la COG 2005/2008 : la construction du projet « la territorialisation de l’offre de services » », EN3S, Stage de direction 43e promotion, 2005 154 « Construction et adaptation d’une politique sociale sur le territoire : enjeux et perspectives », EN3S, 44e promotion rencontre débat du 24 février 2005 CHRISTINE Marc, ISNARD Michel, « Un algorithme de regroupement d’unités statistiques selon certains critères de similitude », INSEE, Journées de méthodologie statistique de l’INSEE, 2002 AUTRES DOCUMENTS BEQUIGNON Daniel, directeur évaluation stratégique à la CNAF, Condition de mise en œuvre des politiques familiales, les COG DROUET Hervé, » Démarche d’élaboration d’une doctrine pour l’accueil des usagers », Circulaire CNAF, 6 juin 2012 LIBAULT Dominique, « Orientations communes au régime général, au RSI et à la MSA en termes de stratégie immobilière », Lettre circulaire DDS, 12 avril 2010 MACE Jean-Marc, « La notion de territoire comme outil de la planification sanitaire », Regards, n° 31, janvier 2007 PARIS Jacques, « Cartes Cellulaires – Concepts, méthodes et techniques dans le cadre d’analyses spatiales avec MapInfo », Document d’exploration – Mars 2003 Conventions d’objectifs et de gestion (COG) de la branche Famille : 1997-2000, 2001-2004, 2005-2008 et 2009-2012 155 Synthèse Questionnaire Groupe « Présence sur le territoire » Projet Accueil CNAF, 2012 Coût différencié du processus PM13 « Gérer les contacts physiques », Bureau d’études CAF de l’Isère, 2012 Quelle contribution des centres sociaux ?, Groupe « La présence sur le territoire » Projet Accueil CNAF, Direction des politiques, juin 2012 « Comportements des allocataires en matière de contacts », Note DSER CNAF, mars 2012 Enquête de satisfaction et d’attente des allocataires 2011, TNSSOFRES Carte « Distance aux lieux d’accueil de la CAF de l’Isère », Agence d’urbanisme de la région grenobloise, 2011 Annexe 2 du PLFSS 2011 relative aux « Objectifs et moyens de la Sécurité sociale » Etude et analyse des modalités de contacts des allocataires de la branche Famille de la Sécurité sociale, Etude Eteicos pour la CNAF, juin 2010 Enquête de satisfaction des allocataires, CAF de Grenoble, mars à mai 2007 Analyse de données, Cours de l’ENSAE, 1977 156 SITES INTERNET Fiches d’aide à l’utilisation du logiciel « Mapinfo », rédigées par M. Fabien GUERREIRO, 2005, mise à jour juin 2009 http://sigea.educagri.fr/fileadmin/user_upload/doc_prof/guerreiro/MapInfo/ Fiches_MapInfo_V0901.pdf Atlas régional des contrats urbains de cohésion sociale, Observatoire national des zones urbaines sensibles http://sig.ville.gouv.fr/Atlas/CUCS/fichiers/Rh%F4ne-Alpes.pdf Loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital relatif aux patients, à la santé et aux territoires http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020879 475&categorieLien=id Extranet ARS http://extranet-ars.sante.fr/-Les-ARS-une-ambition-pour-la-sante-.html CAF de l’Isère www.grenoble.caf.fr CAF de l’Hérault www.montpellier.caf.fr INSEE www.insee.fr 157 TABLE DES MATIERES SOMMAIRE ............................................................................................................................. 2 REMERCIEMENTS .................................................................................................................... 3 INTRODUCTION ....................................................................................................................... 4 1- La notion de performance au sein de la Sécurité sociale .......................................... 4 2- Les politiques sociales et la notion de territoire ....................................................... 6 3- L’approche territoriale et la branche Maladie ......................................................... 8 4- L’approche territoriale et la branche Famille ......................................................... 10 5- Problématique : Comment définir objectivement un territoire pertinent à l’aide d’un outil stabilisé afin d’adapter l’offre de services en matière d’accueil physique dans la branche Famille ? .......................................................................................................... 14 I. L’APPROCHE TERRITORIALE DES CAF EN MATIERE D’ACCUEIL PHYSIQUE : ETAT DES LIEUX ..................................................................................................................................... 16 INTRODUCTION : EXPLICATION DE LA METHODE RETENUE ................................................................ 16 1- Sur les éléments juridiques et théoriques .............................................................. 16 2- Sur la construction et l’envoi des questionnaires aux CAF ...................................... 17 A- CADRE THEORIQUE ET JURIDIQUE DE L’APPROCHE TERRITORIALE EN MATIERE D’ACCUEIL DANS LA BRANCHE FAMILLE .................................................................................................................. 18 1- Sur le cadre théorique ........................................................................................... 18 2- Sur le cadre juridique : les éléments des COG ........................................................ 21 3- Les derniers projets des autorités publiques .......................................................... 24 B- LES FORMES CONCRETES DE L’APPROCHE TERRITORIALE DES CAF EN MATIERE D’ACCUEIL PHYSIQUE : ANALYSE DES QUESTIONNAIRES .................................................................................................. 27 1- Sur l’accueil et le type d’accueil ............................................................................. 27 abcde- 2345- Corrélation nombre d’allocataires/nombre d’accueils ........................................................27 Nombre d’accueils fixes/itinérants .......................................................................................28 Distance moyenne à parcourir pour l’allocataire .................................................................28 Accueil spécialisé/polyvalent ................................................................................................29 Accueil sur rendez-vous .........................................................................................................29 Sur l’approche territoriale ..................................................................................... 30 Sur le recueil des données ..................................................................................... 32 Sur les travaux de territorialisation de l’accueil physique ...................................... 33 Sur les attentes vis-à-vis de la géographie ............................................................. 34 II. LES MODALITES DE TERRITORIALISATION DES STRUCTURES D’ACCUEIL PHYSIQUE DE LA BRANCHE FAMILLE : ANALYSE DE L’EXISTANT DANS LES CAF DE L’HERAULT ET DE L’ISERE 35 INTRODUCTION : EXPLICATION DE LA METHODE ............................................................................. 35 1- Le choix des terrains d’étude : des départements comparables mais avec des différences intéressantes ............................................................................................... 36 2- La réalisation d’un diagnostic territorial par enquête sur place ............................. 36 A- ANALYSE DES RESULTATS DU DIAGNOSTIC TERRITORIAL ........................................................... 38 1- Diagnostic territorial de la CAF de l’Hérault .......................................................... 38 158 aUn département au dynamisme démographique prononcé ...............................................38 bLa CAF de l’Hérault couvre 51 % de la population du département ...................................39 cLa répartition des allocataires dans le département : un effet littoral marqué .................41 dLa précarité : une caractéristique forte dans la typologie des allocataires, qui n’est pas sans incidence sur la politique d’accueil .........................................................................................41 eL’impact de la départementalisation sur la politique d’accueil reste relatif à ce jour .......43 fLa politique d’accueil menée par la CAF de l’Hérault...........................................................44 Une politique d’accueil volontariste ..........................................................................................44 Une implantation géographique empirique ..............................................................................46 L’accueil sur rendez-vous : un mode d’accueil amené à se développer ..................................48 Des bornes interactives encore peu développées ....................................................................49 Le nécessaire approfondissement des partenariats .................................................................50 2- Diagnostic territorial de la CAF de l’Isère ............................................................... 51 a- Caractéristiques du territoire isérois ....................................................................................51 Caractéristiques démographiques et géographiques ...............................................................51 bLe contexte de fusion des CAF de Vienne et de Grenoble et ses effets sur l’approche territoriale de la CAF de l’Isère ........................................................................................................53 cLes modalités d’accueil physique de la CAF de l’Isère .........................................................55 dLa réflexion actuelle sur l’implantation territoriale de l’accueil physique à la CAF de l’Isère 59 eLes partenariats entre caisses du réseau CAF pour la prise en charge d’allocataires sur des territoires élargis ..............................................................................................................................60 B- DES ELEMENTS COMMUNS AUX DEUX CAF ET SUSCEPTIBLES D’ETRE GENERALISES ......................... 62 1. Tableau comparatif entre les 2 CAF ........................................................................... 62 2. La nécessaire prise en compte d’éléments externes qui contraignent l’approche territoriale ..................................................................................................................... 65 a. local b. c. L’Administration électronique et le multi canal : des outils parfois inadaptés au contexte 65 Le contexte politique, une contrainte latente mais difficilement objectivable ..................66 L’approche territoriale au service de projets de caisse .......................................................67 3- Le recentrage nécessaire de notre action sur la détermination d’indicateurs pertinents pour objectiver les besoins en accueil physique ............................................. 69 4- L’utilité de notre travail pour la performance des CAF ........................................... 71 a. L’intégration de notre réflexion dans une démarche d’offre de service globale ......................71 b. Un élément de discussion avec les partenaires institutionnels .................................................72 III. LA MODELISATION DE L’APPROCHE TERRITORIALE DES CAF EN MATIERE D’ACCUEIL PHYSIQUE : PROPOSITION D’UNE BASE THEORIQUE ............................................................ 74 INTRODUCTION : EXPLICATION DE LA METHODE RETENUE ................................................................ 74 1- Sur le choix des indicateurs ................................................................................... 74 2- Sur la méthode statistique .................................................................................... 76 A- LA JUSTIFICATION STRATEGIQUE DES INDICATEURS ................................................................. 77 1- Les indicateurs retenus ......................................................................................... 77 2- Les indicateurs non retenus................................................................................... 80 B- L’ELABORATION DU MODELE............................................................................................. 82 1- Quelques éléments de méthodologie .................................................................... 83 2- Présentation de la démarche ................................................................................ 85 3- L’application aux départements Isère et Hérault ................................................... 86 a- La région Isère ........................................................................................................................86 Les variables retenues ................................................................................................................86 Les individus retenus ..................................................................................................................86 La matrice de corrélation ...........................................................................................................87 159 Le graphique de représentation .................................................................................................90 La classification hiérarchique .....................................................................................................91 bLa région Hérault....................................................................................................................93 Les variables retenues ................................................................................................................93 Les individus retenus ..................................................................................................................93 La matrice de corrélation ...........................................................................................................93 Le graphique de représentation .................................................................................................97 La classification hiérarchique .....................................................................................................97 4- La synthèse sur le modèle ..................................................................................... 99 CONCLUSION : ..................................................................................................................... 100 A- ELEMENTS DE CONCLUSION DU RAPPORT ........................................................................... 100 Le produit fini de notre travail ............................................................................. 100 La réponse à la problématique et ce que nous a apporté ce projet ...................... 101 B- ELEMENTS DE MISE EN PERSPECTIVE ................................................................................. 102 1- Les limites éventuelles de notre travail ................................................................ 102 2- Evolution et contextualisation de notre modèle .................................................. 105 12- ANNEXES ............................................................................................................................. 107 1- Convention avec la CAF de l’Hérault .................................................................... 107 2- Convention avec la CAF de l’Isère ........................................................................ 111 3- Circulaire CNAF du 6 juin 2012 relative à la démarche d’élaboration d’une doctrine pour l’accueil des usagers ............................................................................................ 115 4- Questionnaire envoyé aux CAF ............................................................................ 125 5- Tableau d’analyse et de comparaison des questionnaires ................................... 129 6- Trame d’enquête sur place .................................................................................. 138 7- Comptes-rendus de déplacement ........................................................................ 140 8- Cartes ................................................................................................................. 144 9- Etude de la CAF de l’Hérault : Typologie des allocataires multi-contactants ........ 147 10Liste des indicateurs pertinents définis ............................................................ 150 11Bibliographie .................................................................................................. 151 TABLE DES MATIERES .......................................................................................................... 158 RESUME .............................................................................................................................. 161 160 RESUME Membres du groupe : BASTELICA Cédric BRUNEL Stéphanie DOS SANTOS Corinne BEUNON Vincent COULET Estelle MARTIN Anne-Sophie Titre : L’apport de la géographie et de l’approche territoriale dans la performance des organismes de Sécurité sociale – Application à l’accueil physique dans la branche Famille de la Sécurité sociale Directeur de recherche : Monsieur Jean-Marc MACE, Géographe de la Santé Mots-clés : Approche territoriale, accueil physique, Caisse d’allocations familiales, critères pertinents, population, cartographie, territoire, proximité Résumé : La Convention d’objectifs et de gestion 2009-2012 de la branche Famille considère comme indispensable la prise en compte de la diversité des territoires et des populations dans le cadre de l’élaboration des politiques locales des Caisses d’allocations familiales. C’est pourquoi la géographie, entendue au sens large comme étant la géographie économique et humaine, constitue une base nécessaire pour répondre aux prescriptions de la COG. Cette approche territoriale est déjà en développement concernant l’action sociale de la branche Famille ; elle est en revanche en gestation pour l’accueil physique. Au niveau des caisses locales, l’enjeu est non seulement de répondre aux attentes des allocataires mais également de pouvoir justifier, face aux autorités publiques locales, leurs choix stratégiques. En termes méthodologiques, l’étude des pratiques en matière d’accueil physique s’est appuyée d’une part sur des questionnaires remplis par des CAF et d’autre part sur des diagnostics territoriaux conduits dans les caisses de l’Isère et de l’Hérault. A partir des éléments récoltés ainsi que du Dictionnaire des variables CAF, des indicateurs pertinents ont été définis afin d’alimenter le paramétrage d’un outil de modélisation. L’outil fonctionne de la manière suivante : la stratégie de l’organisme en matière d’accueil doit permettre de déterminer des priorités. Celles-ci, traduites en indicateurs, sont intégrées à l’outil statistique élaboré par le groupe. Une fois les données liées aux indicateurs intégrées à l’outil, celui-ci élabore un modèle cartographique, délimitant les territoires en fonction des spécificités qui auront été dégagées. Il est alors possible pour la caisse d’implanter ou de spécialiser des accueils de façon à mieux répondre aux attentes des populations couvertes par ces accueils. 161