Mon premier musky

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Mon premier musky
Les MUSKIES de l’ONTARIO !
Il y a des espèces rares, difficiles à prendre, presque mythiques ! Le musky en fait partie
et si on s’amuse à écouter les statistiques le doute risque de prendre une bien mauvaise
place. Comme cette analyse qui constate qu’il faut plus de 1000 lancers pour en toucher un,
et de toute façon il se décrochera ! Pas question de se rabattre sur ces « réservoirs » au
cheptel piscicole plus ou moins artificiel, c’est dans les eaux libres de la French River, au
cœur de l’Ontario que nous nous retrouvons, 4 pêcheurs, 4 copains. Le premier jour prend
forme de rodage car la zone nous est totalement inconnue et l’organisation canadienne nous
laisse libre de toutes directions et initiatives. Le paysage est grandiose, une nature
omniprésente avec quelques petites traces de civilisation. Forêts, roches et nombreux bras
de rivière à explorer. Les animaux sont là, à poils ou à plumes, les poissons aussi, sandres,
brochets, blacks bass reste à trouver notre musky salvateur ! Hier soir, dans notre chalet du
Bear’s Den Lodge nous avons refait le monde aquatique avec les arguments solides glanés
au sein du Lodge et au près d’un des grands spécialistes de la question, croisé à
l’embarcadère. Mike ne vit que pour le musky et nous raconte des montagnes d’anecdotes.
La semaine dernière, son hélice du moteur électrique a été attaquée par un musky ! Ou se
gamin de 9 ans jouant dans les roseaux à attraper les grenouilles et qui s’est fait mordre par
un de ces brochets géants, avec onze de points de suture comme cadeau… Mike nous donne
à chacun de nous un de ses leurres pour nos nouvelles ambitions, forcément revues à la
hausse après ces descriptifs !
Ce matin j’attaque avec Jacky. Compagnon idéal, jamais il ne se plaindra d’un non-résultat.
Nous prospectons méthodiquement le chenal principal et les barrières rocheuses. Je ne
relâche qu’un brochet de 55 cm. A midi nous pique-niquons dans Crombie Bay, endroit aussi
magnifique que calme. Balade pédestre pour digérer, un serpent non identifié file dans nos
pieds. Des oies, castors, biches, canards et cerfs parsèment le paysage. Retour dans le vif du
sujet. Nous décidons de prospecter cette baie assez profonde entourée de nénuphars et
d’herbiers. D’entrée les battements de nos cœurs s’accélèrent, un gros musky suit la méga
cuillère de mon pote !
C’est gros, énorme et ça refuse de mordre. Mais la motivation est là, nous sentons bien que
la récompense arrive. Deuxième dérive, je touche une sacrée bestiole qui, malgré ma tresse
de 40 lb, me tire fort sur le moulinet. La bête tant souhaitée se décroche. Les statistiques de
Mike sont là. Il faut 3 rencontres. Un suivi, un raté et une prise ! Troisième dérive et sur un
Shad Rap noir je fais enfin mon premier musky. Moment d’émotion intense, je suis très ému
et tout simplement heureux. La touche a été belle mais la bagarre modeste. Jacky me
l’épuise magnifiquement. Il fait 1,10m pour environ 10 kg. Le séjour est lancé ! Le bateau de
Riri et Thierry s’approche, mes copains se moquent gentiment de moi, sympa !
Le bilan de cette semaine sera de 4 muskies pour moi, 2 pour Thierry dont le plus gros
1,32m, Jacky fera son poisson et Richard les ratera tous. Avec toujours cette équation de
une prise, un raté et un suivi pour 3 visites. Tous les autres poissons ne sont
qu’anecdotiques même s’ils ont été parfois nombreux, notamment lors de mes sorties avec
Thierry.
Moments de franches amitiés où seule la passion mène à un résultat. Et au final une belle
leçon de pêche car le musky demande beaucoup d’investissements personnels, un moral
d’acier, un matériel spécifique et une manière de travailler les leurres très particulière.
Quand on voit les cuillères n°10 agrémentée d’une queue d’écureuil et de deux triples
costauds ou ces énormes imitations de grenouilles qui à coup d’hélice métallique brasse des
paquets d’eau, on réalise que cette pêche est hors normes. Ce poisson ? Un mythe je vous
dis !