Diagnostiquer la péritonite infectieuse féline avec
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Diagnostiquer la péritonite infectieuse féline avec
Avril 2015 Diagnostic Update Diagnostiquer la péritonite infectieuse féline avec plus de fiabilité Le laboratoire IDEXX Diavet propose désormais le test RealPCRTM de détection du virus de la péritonite infectieuse féline (PIF) afin de faciliter le diagnostic de cette redoutable maladie féline. Il existe deux biotypes de coronavirus félin reconnus chez le chat, chacun ayant des conséquences biologiques différentes : le coronavirus félin entéritique (FECV) et le virus de la péritonite infectieuse féline (Virus de la PIF : FIPV). Grâce au test RealPCR™ de détection du virus de la PIF, il est désormais possible de faire la distinction entre le biotype FECV (moins virulent ou apathogène) et le biotype du virus de la PIF (plus virulent), ce qui permet au vétérinaire de confirmer ou d’infirmer, avec plus de fiabilité, le diagnostic de péritonite infectieuse féline. Le diagnostic de la PIF reste très difficile et frustrant pour le vétérinaire, mais grâce à ce nouveau test, les vétérinaires pourront établir leur diagnostic plus facilement, de sorte que les propriétaires de chats puissent prendre des décisions éclairées, notamment en matière de traitement, et se préparer, le cas échéant, à une évolution fatale. Contexte La PIF, qui se caractérise par une vascularite pyogranulomateuse à médiation immune, est une infection mortelle due au virus FIPV, une forme très virulente de coronavirus félin. Cette maladie a une répartition mondiale et tous les chats peuvent être infectés. Cependant, les jeunes chats de moins de deux ans sont plus fréquemment touchés, et l’appartenance à une race pure apparait comme un facteur de risque. Le stress, une intervention chirurgicale récente et la surpopulation constituent des facteurs de risque supplémentaires. La maladie peut se présenter sous une forme humide (avec épanchement) ou sous une forme sèche (sans épanchement). Qu’est-ce qui rend la PIF si difficile à diagnostiquer ? Les signes cliniques de cette maladie peuvent évoquer de nombreuses autres maladies systémiques. Nous disposions jusqu’à présent de tests diagnostiques non spécifiques qui ne permettaient pas de différencier le biotype FECV moins virulent, du biotype mortel du coronavirus félin, FIPV. Jusque-là, le diagnostic de cette maladie reposait généralement sur l’anamnèse, les signes cliniques, les résultats de laboratoire et la présence d’anticorps anti-coronavirus. Il était même nécessaire d’effectuer une biopsie pour un examen histologique suivi d’un immunomarquage pour poser un diagnostic de certitude. Cependant, la sérologie pour le coronavirus présente un intérêt limité dans le diagnostic de la PIF. En effet, les prévalences de chats porteurs d’anticorps anticoronavirus sont, selon les régions, d’environ 25 % dans les foyers avec un seul chat, et de 75 à 90 % dans les foyers avec plusieurs chats. En outre, seuls 7,8 à 12 % des chats infectés par ce virus vont contracter réellement une PIF.2,3 Le test RealPCR de dépistage du coronavirus félin proposé par IDEXX permet de détecter ce virus dans les tissus ou les liquides organiques, mais ne permet pas de distinguer le biotype du virus félin entéritique (FECV), pas ou peu virulent, du biotype du virus létal de la PIF (FIPV). Par conséquent, même si l’obtention d’un résultat positif à ce test évoque une PIF, cela ne permet pas de confirmer son diagnostic. Du fait du besoin réel de disposer d’un véritable test diagnostic de cette maladie, les laboratoires IDEXX ont mis au point le test RealPCR™ pour la détection du virus de la PIF. Présentation du test RealPCR™ de détection du virus de la PIF Aux Pays-Bas, des chercheurs ont récemment identifié deux mutations au niveau du gène S (spike) du coronavirus félin chez des chats infectés par le coronavirus de la PIF, mutations qu’ils n’ont pas retrouvées chez les chats infectés par le FECV.4 Dans le groupe des coronavirus, la protéine S intervient dans la pénétration intracellulaire du virus, étant responsable de la liaison du virus aux récepteurs cellulaires et de la fusion membranaire. D’après les spécialistes, ces mutations du virus permettraient au virus de la PIF d’infecter les macrophages et de s’y multiplier, avant de se propager dans l’ensemble de l’organisme, alors que la réplication du FECV se limiterait initialement aux cellules épithéliales des intestins.4 Sur la base de ces conclusions et en collaboration avec les chercheurs de l’Université d’Utrecht, le laboratoire de diagnostic moléculaire d’IDEXX a développé et validé le test RealPCR™ de détection du virus de la PIF, qui permet d’identifier chaque mutation séparément. Précision du diagnostic par le test RealPCR™ de détection du virus de la PIF Quand réaliser le test RealPCR™ de détection du virus de la PIF ? Ce test RealPCR™ conçu pour détecter le virus de la PIF est un outil supplémentaire permettant de confirmer le diagnostic de PIF chez les chats présentant des signes cliniques et des résultats de laboratoire compatibles avec cette pathologie (consulter le schéma « Établir le diagnostic de la PIF »). Ce test doit être réalisé sur un prélèvement de liquide péritonéal ou pleural en cas de suspicion d’une PIF humide, et sur LCR (Liquide cérébro-spinale), biopsie ou aspiration tissulaire en cas de suspicion de PIF sèche. Il est déconseillé de le réaliser sur des prélèvements de sang total car la virémie est souvent trop faible pour permettre d’identifier le biotype responsable. De même, les prélèvements fécaux sont inopportuns pour le biotypage car il est possible que les chats atteints d’une PIF présentent également une infection intestinale due au FECV, et que leurs matières fécales contiennent ce biotype non virulent en forte quantité diminuant la sensibilité du test RealPCR™ du virus de la PIF. Interprétation des résultats du test RealPCR™ de détection du virus de la PIF Dans un premier temps, le test RealPCR™ de dépistage du coronavirus est effectué sur tous les prélèvements suspects. Si un résultat positif est obtenu sur liquide d’épanchement, LCR (Liquide cérébro-spinale) ou organe, le nouveau test RealPCR™ pour différencier le virus de la PIF est réalisé. Il existe quatre résultats possibles pour le virus de la PIF comme le montre le tableau ci-dessous. Résultats La précision du diagnostic par ce test a été déterminée à partir d’une étude réalisée sur 186 chats soit en bonne santé, soit atteints d’une PIF confirmée par biopsie. Chez les 164 chats pour lesquels un biotypage a pu être fait, la sensibilité du test s’élevait à 98,7 % (un seul chat atteint d’une PIF a obtenu un résultat de biotype FECV), la spécificité s’élevait à 100% (aucun chat en bonne santé n’a obtenu un résultat positif pour le biotype du virus de la PIF) et l’exactitude à 99,4 %. Dans 6 cas, aucun résultat n’a pu être obtenu pour le biotype (typage indéterminé) car la souche virale était inconnue. Dans 16 prélèvements (8,6 %), la charge virale était très faible rendant toute interprétation inadéquate (« inférieur au seuil de détection »). Recommandations relatives aux prélèvements Pour réaliser le biotypage du virus de la PIF, des échantillons de liquide péritonéal, de liquide pleural ou de LCR (Liquide cérébro-spinale), ou encore des prélèvements tissulaires obtenus par aspiration ou biopsie sont recommandés. Dans les prélèvements de sang total, la quantité de particules virales est souvent insuffisante pour permettre d’identifier le biotype en cause. Le biotype ne peut pas être défini à partir d’un échantillon de matières fécales. Délai d’obtention des résultats Prévoir de 3 à 5 jours ouvrables après réception du prélèvement par le laboratoire. Bibliographie 1.Hsieh B, Burney D. Feline Infectious Peritonitis. Clinician’s Brief 2014; 75-80. 2.Rohrbach BW, Legendre AM, Baldwin CA, et al. Epidemiology of feline infectious peritonitis among cats examined at veterinary medical teaching hospitals. JAVMA 2001; 218:1111-1115. 3.Addie D, Belák S, Boucraut-Baralon C, et al. Feline infectious peritonitis. ABCD guidelines on prevention and management. J Feline Med Surg 2009; 11:594-604. 4.Chang H, Egberink HF, Halpin R, Spiro DJ, Rottier PJM. Spike protein fusion peptide and feline coronavirus virulence. Emerg Infect Dis 2012; 18:1089-1095. Interprétation Virus de la PIF (FIPV) Le coronavirus félin entéritique (FECV) a muté en biotype FIPV. Ce résultat vient étayer le diagnostic de la PIF chez un chat présentant les signes cliniques caractéristiques. En l’absence de signes cliniques, le biotype du virus de la PIF indique que le chat présente un risque élevé d’apparition de cette maladie et doit faire l’objet d’une étroite surveillance. Coronavirus entéritique (FECV) Le FECV n’a pas muté et il est peu probable que le chat soit atteint d’une PIF. Indéterminé Il est impossible de définir le biotype du coronavirus félin responsable, en raison d’une variation inconnue de la souche. Une PIF ne peut pas être écartée. Inférieur au seuil de détection Il est impossible de définir le biotype du coronavirus car le nombre de particules virales est insuffisant. Le diagnostic de la PIF ne peut pas être écarté. Ce résultat est fréquemment obtenu avec les prélèvements de sang total mais il peut être obtenu avec n’importe quel autre type de prélèvement. Il convient alors de renouveler le test sur un autre type de prélèvement. Cas clinique : Blondy, chat mâle entier de race européenne, âgé de 5 mois Motif de consultation : c ongestion nasale et diarrhée depuis 1 semaine. Pas de vomissements. Il ronronne, se promène et se comporte normalement. Examen clinique : température : 39,4°C, jetage nasal clair, ascite modérée. Numération Formule Sanguine : leucocytose (GB : 27,8 G/l) avec neutrophilie (26 400/µl), pas de déviation à gauche et légère toxicité, lymphopénie (950/µl). Blondy Bilan biochimique : légère hypoglycémie (glucose : 60 mg/dl ; 3,33 mmol/l), hyponatrémie (sodium : 142 mmol/l), hyperkaliémie (potassium : 6,0 mmol/l), hypoalbuminémie (2,6 g/dl ; 26 g/l), globulines dans les valeurs usuelles (4,3 g/dl ; 43 g/l), rapport albumine/globulines normal (0,6). SNAP FeLV/FIV : négatif Analyse du liquide abdominal : Exsudat contenant différentes cellules. Protéines : 65 g/l. Cellules nucléées : 3,537/µl. Interprétation au microscope : l’échantillon contient essentiellement des neutrophiles, un faible nombre de macrophages et quelques lymphocytes de petite taille. On note également la présence de quelques structures intracellulaires pouvant être des bactéries ; il pourrait néanmoins s’agir de débris. La signification clinique exacte reste incertaine. Les hypothèses diagnostiques doivent inclure une PIF et une éventuelle péritonite septique. Il serait intéressant d’envisager une mise en culture avec antibiogramme ; il convient cependant de tenir compte du fait que la numération cellulaire est relativement faible pour un exsudat septique. Consultation avec un spécialiste de médecine interne IDEXX Diavet : Les antécédents et les conclusions de l’examen clinique évoquent une PIF. Les modifications biologiques ne sont pas convaincantes : pas d’hyperglobulinémie, ratio albumine/globuline normal (mais équivoque à 0,6), pas d’anémie et analyse du liquide abdominal évocatrice mais non spécifique d’une PIF. Il est donc recommandé de réaliser un test RealPCR™ de détection du virus de la PIF sur un prélèvement de liquide péritonéal. Si le test est positif pour le biotype du virus de la PIF, il est alors très probable qu’il s’agisse d’une PIF. Si en revanche le test se révèle positif pour le biotype FECV, il est alors peu probable qu’il s’agisse d’une PIF. Résultat du test RealPCR™ de détection du virus de la PIF : Le test a révélé la présence du biotype du virus de la PIF, ce qui signifie que le FECV a muté en biotype FIPV. Ce résultat confirme le diagnostic de PIF chez un chat présentant les signes cliniques caractéristiques. Évolution de l’animal : Blondy a bénéficié d’un traitement palliatif pour soulager les symptômes mais son état s’est rapidement dégradé une fois le diagnostic posé. Il a dû être euthanasié deux semaines plus tard. Une autopsie a été réalisée et des échantillons ont été prélevés au niveau de plusieurs organes. L’interprétation au microscope a révélé une péritonite fibrino-purulente généralisée sévère avec un foyer de pleurésie typique de la PIF. L’antigène du coronavirus a été identifié au niveau du foyer inflammatoire par immunomarquage, confirmant le diagnostic de PIF. Avantage du test RealPCR™ de détection du virus de la PIF : Blondy présentait certains signes cliniques et des anomalies paracliniques évocateurs d’une PIF. Cependant, comme c’est souvent le cas lors de cette maladie, certaines des observations ne venaient pas étayer ce diagnostic. Le diagnostic de PIF a pu être posé grâce au test RealPCR™ du virus de la PIF. Le chat n’a pas eu à subir d’autres examens et son propriétaire a pu s’occuper de lui pendant ses derniers jours de vie, sans aucun frais supplémentaire pour d’autres examens et traitements qui se seraient avérés inutiles. Diagnostic Update PIF Établir le diagnostic de la PIF Test RealPCR™ PIF ·L iquide péritonéal, pleural ou LCR · Sur biopsie ou aspiration tissulaire Suspicion de PIF humide · Exsudat non septique - Jaune, visqueux, clair - Protéines élevées - Numération cellulaire basse NFS (Numération formule sanguine) · Anémie légère · Neutrophilie · Lymphopénie Information · Jeune chat · Chat âgé · Pure race > race mixte Test de confirmation Suspicion de PIF sèche · Inflammation pyogranulomateuse Analyse complémentaire d’un liquide (péritonéal/ pleural) ou d’une biopsie Biochimie Rétrovirus · Taux élevé de globulines · Ratio albumine/globuline faible · Enzymes hépatiques élevées · Bilirubine élevée · Urémie · FeLV pos. ou nég. · FIV pos. ou nég. · Sérologie coronavirus pos., les titres élevés étant plus suspects Observations minimales évocatrices Motif de consultation Anamnèse Examen clinique · Léthargie · Croissance insuffisante · Diminution de l’appétit, perte de poids Abdomen +/- distendu, dyspnée +/- crises épileptiformes , atteinte oculaire · Foyer à plusieurs chats, refuge ·S ituation de stress (nouveau foyer, stérilisation), infections concomitantes · Fièvre légère · Épanchement ·M asse abdominale, hypertrophie d’un organe ·A tteinte du SNC (Système nerveux central), atteinte oculaire Tableau clinique concordant Le diagnostic de la PIF s’apparente à la construction d’une pyramide. En effet, le tableau clinique et les résultats des nombreux examens réalisés doivent être tous pris en compte pour poser le diagnostic. Le test RealPCR™ de détection du virus de la PIF aide à confirmer le diagnostic de PIF. IDEXX Diavet AG Schlyffistr. 10 8806 Bäch SZ Suisse Toutes les marques ®/TM sont détenues par IDEXX Laboratories, Inc. ou ses filiales aux États-Unis et/ou dans d’autres pays. La politique de confidentialité d’IDEXX est disponible sur le site idexx.fr. © 2015 IDEXX Laboratories, Inc. Tous droits réservés · 1407037-0315-FR Conseil spécialisé Suisse Tél: 044 786 90 20 Fax: 044 786 90 30 [email protected] www.idexx.ch/diavet