Livret pédagogique 2012 - Maison de la Céramique du pays de

Transcription

Livret pédagogique 2012 - Maison de la Céramique du pays de
« Dieulefit, un pays
tradition potière »
Livret pédagogique
de
SOMMAIRE
Avant-propos
p.2
La Maison de la Céramique
Un équipement de service public
p.3
Frise chronologique
p.4
« Dieulefit, un pays de tradition potière »
Un parcours à travers l’exposition
p.6
Localisation des carrières d’argile et des ateliers
de potiers de Dieulefit et des alentours
p.17
Un parcours à travers l’exposition
Les étapes de fabrication de la céramique
p.18
Les pistes pédagogiques de l’exposition
p.20
Découverte de l’argile : visite guidée et atelier
p.22
Ressources complémentaires
Lexique et bibliographie
p.23
Informations pratiques
p. 24
1
AVANT-PROPOS
La découverte de la céramique et de ses techniques de fabrication
n’est pas présente en tant que telle dans les programmes scolaires.
Aussi, la Maison de la Céramique de Dieulefit est le lieu idéal pour
aborder des sujets transdisciplinaires par le biais d’une visite
accompagnée et d’un atelier autour de l’histoire de la poterie dans le pays
de Dieulefit.
Ce dossier est destiné aux enseignants qui vont suivre les ateliers et
visites proposés. Il doit leur permettre de mieux s’approprier les propos de
l’exposition que sont la céramique, son histoire et ses méthodes de
fabrication et de pouvoir aborder ce thème en classe.
2
LA MAISON DE LA CERAMIQUE
UN EQUIPEMENT DE SERVICE PUBLIC
La Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit est un équipement
de service public avec un pôle grand public et un pôle économique et
professionnel.
Cette nouvelle structure a été créée en 2007 par la Communauté de
Commune du Pays de Dieulefit.
Les missions de la Maison de la Céramique sont :
-
conserver, enrichir et mettre en valeur le patrimoine local hérité
d’une tradition potière toujours vivante ;
préserver et développer les connaissances et les savoir-faire
techniques ;
former aux métiers de la céramique ;
encourager, aider et promouvoir la création ;
relancer l’activité céramique ;
susciter l’intérêt du grand public et des créateurs pour le travail de
la terre.
Le pôle grand public dispose et gère un espace de présentation de
l’histoire potière de Dieulefit, un espace d’expositions temporaires, une
offre d’actions pédagogiques à destination des scolaires et des groupes,
une offre d’activités de loisirs.
3
3 millions d’années à
10000 ans av J.-C.
- 4000 av J.-C. à 500
LA PREHISTOIRE
L’ANTIQUITE
Au Paléolithique, les premiers hommes La Gaule est constituée de divers peuples.
découvrent le feu.
Ils fabriquent leurs premiers outils. Ils Invention de la roue
taillent de la pierre, le silex.
Les romains menaient par Jules César
Au Néolithique, début de la peinture sur conquièrent la Gaule qui devient la Gaule
les parois des grottes : Art Pariétal.
romaine(58 à 51 av J.-C.)
L’homme invente l’élevage et l’agriculture, Naissance de l’ère chrétienne (An 1)
c’est le début de la sédentarisation.
476 : fin de l’Empire romain
A Dieulefit l’homme découvre l’argile
locale et commence à fabriquer de la
poterie pour faire cuire ses aliments.
Ses poteries sont fabriquées au colombin.
C’est le premier art du feu.
La céramique est grise sans décor ni émail
brillant, on dit qu’elle est « commune ».
Le potier gallo-romain utilise le tour.
A Dieulefit, deux ateliers de potiers galloromains (IIIème-Vème siècles) sont connus,
à Graveyron et au quartier de Reymonds.
500 ans à 1500
LE MOYEN-AGE
800 : Charlemagne est empereur
987 : Hugues Capet, roi des Francs
Féodalité
Les seigneurs vivent dans des châteaux forts.
1500 à 1600
(le XVIème siècle)
LA RENAISSANCE
Règne d’Henri IV (1584-1610)
1550-1590 : Guerres de Religion
1572 : Nuit de la Saint-Barthélemy
Eglises romanes.
Construction des cathédrales.
Les grandes inventions et découvertes
1527 : la boussole
Découverte du décor vitrifié sur les
poteries.
Guerre de Cent Ans (1337-1453)
1450 invention de l’imprimerie
1492 Christophe Colomb découvre l’Amérique.
Léonard de Vinci peint la Joconde
Jean Peyronnel (1421) et Marcellin Alamand
(1451), Antoine Combier et Antoine Gleyse
sont 4 potiers qui utilisent l’argile de Dieulefit
Ils fabriquent une poterie appelée « Pegaus »
De cette époque, on connaît le potier
Jean de Pras à Poët-Laval (1550) et
Pons Maron à Dieulefit. (1559)
En 1550, on dénombre 9 potiers à
Dieulefit.
Une autre poterie est mentionnée en 1490.
On exploite les carrières d’argile pour faire aussi
des tuiles.
4
1600 à 1789
1790 à 1900
1900 à 2000
Depuis 2000
L’ANCIEN REGIME (XVIIème XVIIIème)
Le XIXème siècle
Le XXème siècle
Aujourd’hui
Louis XIII (1610-1643)
1789-1814 Consulat et 1er Empire
1914-1918 : Première Guerre Mondiale
A l’heure d’internet et des découvertes
sur la planète Mars.
Louis XIV (1643-1715)
Château de Versailles
1815-1830 Restauration
1939-1945 : Deuxième Guerre Mondiale
1830-1848 Louis-Philippe
1969 : On marche sur la Lune
1851-1870 Second Empire
1974 : 1ers micro-ordinateurs.
Louis XV (1715-1774)
Louis XVI (1774-1789)
1789 : Révolution française
1694 : 22 potiers à Dieulefit
1870-1945 IIIème République
Apogée de la poterie dieulefitoise, la Nouvelles formes et émaux d’Etienne Il y a environ 40 potiers qui travaillent
production est industrielle.
Noël dès 1925.
sur le territoire de Dieulefit regroupant
1752-1756 : création de la faïencerie du
1936 : Début du tourisme.
16 communes.
marquis de Chabrillan
En 1833, il y a 3 tuileries, 8 moulins à
vernis et 80 ateliers de potiers
L’extraction de l’argile
La céramique devient un nouveau
Faïencerie de la veuve Benoit
s’arrête dans les années 50.
moyen d’expression à travers le choix
Les boutiques et ateliers avec four, roue et
Poterie
traditionnelle
et
utilitaire,
jaune
de la terre et de techniques différentes
outils sont installés en grotte dans le safre.
et verte, aux formes diverses
En 1959, Jacques Pouchain
dans les décors et les cuissons.
ouvre un atelier artistique.
1893 :Train « Le Picodon » permet la
diffusion et la vente d’argile et de 30 potiers en 1910 et 8 en
1986.
poteries
5
« DIEULEFIT, UN PAYS DE TRADITION POTIERE »
UN PARCOURS A TRAVERS L’EXPOSITION
Cette exposition retrace les 2000 ans d’histoire potière du territoire de
Dieulefit.
Cette histoire se lit à travers la présentation de plus de 200 pièces
illustrant la richesse du passé potier depuis la période gallo-romaine
jusqu’au XXème siècle.
L’approche chronologique permet de retracer l’évolution des formes et des
décors des poteries produites au cours de cette longue période.
Les objets exposés constituent un corpus documentaire de la production à
Dieulefit (échanges de moules, copies de formes entre ateliers…)
La spécificité de ce territoire est avant tout la qualité réfractaire de l’argile
locale qui y était exploitée….
Les carrières d’argile
La présence de gisements
La tradition potière du pays de Dieulefit depuis l’époque galloromaine est due à la présence de gisements d’argile kaolinitique*1
réfractaire*.
L’utilisation de cette terre remonte certainement au Néolithique mais
les premiers témoignages écrits ne l’attestent réellement qu’à partir du
XVème siècle.
En 1421, un accord est passé entre les seigneurs et la communauté
de Dieulefit concernant l’exploitation de cet argile. Il perdura jusqu’au
XVIIIème siècle
Une exploitation industrielle
Au XIXème siècle, le cadastre révèle un grand nombre de carrières
exploitées à ciel ouvert. Par la suite ce seront des galeries d’extraction. En
1891, M. Auscher, ingénieur à la Manufacture de Sèvres rend une étude
sur la qualité des gisements d’argile. Un projet d’exploitation est mis en
place par Jules Coursange. Deux terres sont produites et expédiées vers
les manufactures de Marseille et de l’Italie, Saint-Etienne, Choisy-le Roy,
via le Rhône.
1
* Ce signe renvoie en fin de dossier vers le lexique.
6
Interrompue par la 1ère Guerre Mondiale, la vente d’argile se
poursuit toujours dans les années 30. Une société Coopérative des
carrières d’argile de Dieulefit voit le jour en 1923 mais est dissoute vers
1950.
Les carrières des Vitrouillères fourniront cependant jusque dans les
années 80 les poteries de Haute-Provence, Mourre et Milon ainsi que
Robin malgré un coût d’extraction trop élevé.
Les céramistes actuels utilisent une grande diversité de terres en fonction
de leur production, qu’ils commandent à des revendeurs.
7
Les premières poteries gallo-romaines
C’est au cours du Haut Empire (Ier-IIIème siècles de notre ère) que
l’on trouve les premières traces de potiers à Dieulefit. A cette époque, le
territoire de Dieulefit fait partie de la province de Narbonnaise et se situe
à proximité des voies secondaires utilisées par les commerçants, suivant
la vallée du Jabron ou se dirigeant vers le Diois.
Les découvertes archéologiques
La production gallo-romaine est connue à travers la découverte et
l’étude de deux dépotoirs situés dans les quartiers de Graveyron et des
Reymonds. S’il ne reste aucun vestige des ateliers de potiers galloromains, on suppose qu’ils utilisaient le tour* actionné au bâton et un four
à sole pour les cuissons. Il est certain que les potiers utilisent la terre
locale déjà connue pour sa résistance au feu.
La céramique dite « commune »
Cette poterie sans décor, ni émail est à usage domestique.
Les formes sont adaptées à l’usage :
- la cuisson avec des pots à cuire, marmites et plats avec couvercle,
- la préparation avec des jattes et des mortiers.
Des formes spécifiques sont également produites comme les bouillottes,
braseros, brûle-parfums, tirelires, lampes à huile, coupes à offrandes.
8
Du IIIème au XVème siècle : persistance de l’artisanat potier au
Moyen-âge
L’artisanat de la poterie au cours de la période médiévale se
poursuit mais demeure peu connu.
Les témoignages archéologiques
Lors de l’agrandissement du cimetière actuel, un four de poterie
grise est mise au jour. Cette découverte prouve la continuité de cette
production au cours du XIIème siècle.
On trouve également pour cette période des sépultures renfermant
un grand nombre de «pégaus*» ou petites marmites usagées réutilisées.
Emplies d’eau bénite ou de charbons pour brûler l’encens, ces poteries
accompagnent les corps des défunts lors des inhumations. Elles
témoignent de pratiques courantes dans le Midi de la France entre le
XIIème et le XIVème siècle.
La céramique médiévale
C’est une vaisselle commune composée de pots à cuire, de vases
pour la consommation (cruches, pichets…) que l’on appelle «pégaus».
9
XVème-XVIIIème
céramique
siècle
:
les
débuts
d’une
industrie
de
la
Dès le XVème siècle, un véritable essor se dessine.
Les premiers potiers connus
En 1451, Jean Peyronel «Jehan Peyoneau olerio habitatori dicti loci»,
est le plus ancien potier connu de Dieulefit. Son nom nous est parvenu
grâce aux documents d’archives.
Au cours de la deuxième moitié du XVème siècle, 4 potiers sont
dénombrés : Jean Peyronel, qui meurt en 1493, Marcellin Alamand,
Claude Combier et Antoine Gleyse
A Poët-Laval, Jean de Pras « potier de terre » est mentionné en 1550 et
Pons Maron «olyer» en 1559.
Le développement et la dispersion des ateliers
A la fin du XVIème siècle et au cours du XVIIème siècle, les ateliers
se dispersent hors des murs de la commune notamment à cause des
nuisances et risques d’incendies. Le nombre des artisans augmentent. De
9, les ateliers passent à 22 en1694.
Au XVIIIème siècle, les potiers sont principalement installés aux
quartiers des Rivales, de Graveyron, de Rochette et de Savelas.
Entre 1752 et 1756 est créée une faïencerie par le marquis de Chabrillan,
fabrique de prestige qui commercialise ses produits vers Lyon et Genève.
A la fin du XVIIIème siècle, la faïence* jaune paraît être la grande
spécialité de Dieulefit, notamment vendue par la Veuve Benoit.
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L’organisation des ateliers
Les boutiques ou ateliers d’oules, avec four, tour à roue (rota),
moulin à vernis et autres petits outillages ont la particularité de s’installer
« en crotte » ou grotte creusée dans le safre, particularité géologique de
Dieulefit. A ces espaces creusés s’ajoutent des façades sur la rue,
agrandissant l’espace par un réseau de fosses, séchoirs, tournerie…
La production essentielle se compose de oules (marmites), coquemars,
avec ou sans couversseaux (couvercles), pots, marmites à pieds ou
l’emblématique « gloute ». Ce sont des pièces pour lesquelles l’usage
définit la forme. Une couverte* de couleur recouvre ces céramiques.
11
L’apogée de la poterie dieulefitoise au XIXème siècle
De nombreux ateliers
En 1833, plus de 80 ateliers ou fabriques de poteries, 3 tuileries et 8
moulins à vernis sont dénombrés principalement dans le faubourg des
Reymonds.
L’artisanat potier dieulefitois prend alors un réel essor industriel
s’inscrivant dans la concurrence européenne et surtout anglaise.
Les avancées techniques et facteurs de développement
Ce développement s’accompagne d’innovations techniques telles que
le tour à pédale et la pileuse à alquifoux* et d’expériences d’émaillage et
de cuisson en lien avec la Manufacture de Sèvres.
Grâce au chemin de fer, les poteries s’exportent vers toute la France, mais
aussi les colonies et sont présentes aux expositions universelles.
Parallèlement, en 1836 s’organisent une Caisse d’épargne et de secours
mutuels et une Chambre de documentation scientifique et industrielle.
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Une grande variété de forme
Le répertoire de la production se décline autour de formes culinaires
avec des pignates et des gloutes, les toupins aux couleurs jaunesorangés, la cafetière couverte.
Cette dernière est d’ailleurs l’objet emblématique du XIXème siècle et
aura un succès universel. Elle tient une place primordiale dans la
production et le marché à la fin du siècle.
On la retrouve produite en 12 tailles et 2 couleurs par la poterie Aubert,
en 1881.
Dans les années 1880-1890, s’opère une nette diversification des formes
et des fonctions de la céramique culinaire. Ainsi, la fabrique Bonnard
propose vers 1910 : 7 modèles d’objets en poterie fine à feu, 20 en
poterie ordinaire en terre réfractaire, 50 articles verts et fantaisies de
poterie moderne.
La faïencerie Coursange, fondée à cette époque, propose quant à elle une
belle faïence à partir de pièces moulées ou estampées.
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Le XXème siècle : le déclin puis le renouveau
Déclin du nombre d’ateliers
Il ne reste plus qu’une dizaine d’ateliers de céramique sur le
territoire de Dieulefit dans les années 30, regroupés dés 1907, au sein du
Comptoir de Contrôle pour la fabrication et la vente des poteries
réfractaires de Dieulefit.
On trouve la poterie Flotte qui débute en 1920 sa production et deviendra
en 1949, Mourre et Milon.
En 1923, l’arrivée d’Etienne Noël permet la création d’un nouveau
répertoire de formes réalisées à partie de moules en plâtre, ainsi que de
nouvelles couleurs grâce aux recherches d’émaux*.
La poterie Coursange de Poët-Laval se développe et comptera jusqu’à une
soixantaine d’employés en 1938.
14
De nouveaux apports techniques
Malgré la période des deux guerres mondiales et avec l’ère de
l’industrialisation, la production dieulefitoise se mécanise. Les petites
entreprises reprennent d’anciens ateliers qu’elles modernisent. Mourre et
Milon, Poterie des Grottes, Poterie de Haute-Provence et certains petits
ateliers héritent des moules d’Etienne Noël.
Le développement du chemin de fer Montélimar-Dieulefit et les débuts du
tourisme les incitent à diversifier leurs productions.
En 1947, un Centre de Formation Professionnelle accélérée en céramique
est crée mais ne fonctionne que 6 mois.
Vers une diversification des ateliers et des productions
Des artistes commencent à s’installer comme Jacques Pouchain en 1955
mais c’est surtout dans les années 80 que de nombreux ateliers ouvrent
leurs portes.
Les artistes délaissent la fonction utilitaire pour se centrer sur la valeur
décorative ou esthétique. L’argile n’est plus alors seulement synonyme de
pièces utilitaires mais de créations artistiques.
Seul l’atelier Robin à Poët-Laval, datant de la fin du XVIIIème siècle,
continue à produire de la vaisselle de table traditionnelle dans les formes
et les couleurs.
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Etre céramiste aujourd’hui
Le paysage céramique actuel est varié. Une quarantaine de céramistes,
potiers, petits entrepreneurs, artistes ou artisans vivent sur le territoire de
Dieulefit.
Peu s’inscrivent dans la tradition dieulefitoise. Les petites entreprises
produisent une vaisselle de table et les petits ateliers réalisent de la
poterie utilitaire et décorative ou bien des pièces uniques. Demeure
toujours la passion pour cet artisanat millénaire.
.
Etre céramiste aujourd’hui c’est vivre de sa passion, transmettre des
émotions, créer, perpétuer un des plus anciens métiers au monde, être en
opposition avec la mondialisation…
16
17
LES ETAPES DE FABRICATION DE LA CERAMIQUE
Du grec κέραµος, kéramos qui signifie « terre à potier », « argile », la
céramique est le premier art du feu.
Elle recouvre l’ensemble des objets, fabriqués à partir de terre argileuse,
qui ont subi une transformation physico-chimique irréversible au cours
d’une cuisson à température élevée.
La matière première
La poterie se fait à partir d’argile. Cette terre doit être nettoyée avec de
l’eau de toutes impuretés (cailloux…) dans des bacs de décantation.
Rendue fine et facilement malléable, à la consistance voulue, elle peut
être travaillée afin de créer des objets.
L’argile kaolinitique des carrières de Dieulefit est une terre réfractaire de
bonne qualité et agréable à travailler, dont les propriétés lui permettent
de résister au feu.
Cependant, il existe une grande variété de terres utilisées en céramique :
la porcelaine, le grès…, certaines cuisant à basse température (environ
1000°C), d’autres à haute température (environ 1300°).
Les différentes étapes de fabrication
Le modelage : Technique la plus ancienne, elle consiste à donner
une forme par pression de la main ou d’un outil dans la pâte, en la
creusant ou l’étirant. Elle permet aussi d’assembler des pièces réalisées
indépendamment.
Le tournage : Le tour favorise grâce à la force de rotation avec la
pression de la main ou d’un outil, l’élévation de la pièce et sa mise en
forme.
Les pièces sont ainsi régulières et symétriques selon l’axe de rotation.
Cette technique permet également l‘étape du tournassage* qui va affiner
la pièce avec l’aide d’outils.
Le moulage : Ce dernier permet une fabrication en série
standardisée qui nécessite une préparation importante, la réalisation d‘un
moule en plâtre, la matrice.
Il existe des moules simples très anciens (briques, carreaux, tuiles).
Pour les objets plus recherchés, on utilisera l’estampage (on applique la
pâte sur une forme définie), le surmoulage (on réalise par copie un moule
à partir d’un objet existant) ou le coulage (une pâte liquide est coulée en
fine couche dans un moule, en épousant les parois).
18
La décoration
Il s’agit soit de l’ajout d’éléments de décoration de garniture en terre
(anse, décors en relief…) ou de la suppression de matière (évidage), soit
d’un décor par pression (molette, poinçon…) ou incision (avec outils plus
ou moins fins).
Les couleurs sont soit des engobes* colorés soit des émaux issues des
oxydes métalliques tels que le bleu de cobalt, le jaune antimoine, le rouge
de fer, le brun-violet du manganèse et le vert de cuivre.
La cuisson
Après le séchage complet de
la pièce, intervient la cuisson.
Elle diffère selon la terre
utilisée, l’émail* et le résultat
voulu. Cette partie délicate
dans la fabrication de la
céramique
permet
la
transformation de l’argile crue
et malléable en terre cuite
figée, dure et cassante. Un
four peut fonctionné avec du
bois, du gaz ou de l’électricité.
Le
temps
de
cuisson
nécessaire est long, plusieurs
heures pour faire monter
progressivement
la
température entre 800° C et
1400°C selon le cas.
Le refroidissement du four doit
être
progressif
avant
le
défournement des pièces.
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LES PISTES PEDAGOGIQUES DE L’EXPOSITION
Pour accueillir les classes au sein de la Maison de la Céramiques, des
ateliers et des visites guidées sont organisés. Ces dernières s’attachent à
développer une pédagogie active.
Le but est de sensibiliser et initier les élèves à l’histoire de la céramique
dans le pays de Dieulefit depuis la période gallo-romaine jusqu’à l’époque
contemporaine.
La présentation chronologique de l’exposition permet d’appréhender
les grandes périodes historiques (Antiquité, Moyen-âge, époques moderne
et contemporaine) et de prendre conscience de la notion de passé.
Ce parcours se fait à travers la découverte des pièces de céramiques
présentées ; l’évolution de leur forme, leur esthétique et leur fonction
étant liés aux ateliers de productions présents sur le territoire.
Enfin une approche technique permet également de mettre en avant
le processus de fabrication d’une céramique par l’observation des pièces
exposées (couleurs, aspects, tailles…).
Sensibilisation historique
- acquérir et utiliser des repères historiques
- découvrir des objets et leur représentation selon les époques
- prendre conscience des modes de vie différents de notre monde
actuel
- enrichir son vocabulaire
Education artistique
- observer et comparer les éléments présentés dans l’exposition
- découvrir un répertoire de formes, faire le lien entre la fonction et la
forme
- modeler un objet, faire une expérience du volume
- se sensibiliser à un matériau
Eveil technique et scientifique
- découvrir un savoir-faire, un artisanat
- comprendre les différentes étapes de la fabrication et l’organisation
du travail du potier
- s’initier à des notions simples de géologie (argile) et de chimie
(oxydes…)
- appréhender la représentation dans l’espace (volume, symétrie)
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Différents niveaux de lecture et de découverte de la céramique sont
possibles en fonction des groupes d’élèves pour appréhender l’objet par
son utilité, sa technique de fabrication, son aspect esthétique tout en
conservant la notion de temps.
Cette visite peut se révéler être un excellent moyen de découverte ou
d’approfondissement selon les cycles scolaires.
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DECOUVERTE DE L’ARGILE : VISITE GUIDEE ET ATELIER
Chaque classe accueillie est divisée en 2 groupes. Un premier groupe
participe à l’animation en atelier pendant que le second visite l’exposition.
A la fin de l’animation (de 45 mn à 1 heure) les groupes permutent.
LA VISITE GUIDEE
1. Présentation
Il s’agit de la visite globale et commentée de l’exposition « Dieulefit, un
pays de tradition potière ».
2. Déroulement de la visite
Accompagnés d’un(e) médiateur(trice), les élèves découvrent l’ensemble
des pièces céramiques présentées dans l’exposition. Parcourue
chronologiquement, la visite permet un aperçu de l’évolution des formes
et des techniques de fabrication ainsi que l’usage des poteries produites
dans le pays de Dieulefit.
3. Objet pédagogique
Sensibilisation à des formes, des couleurs
Découverte d’un artisanat
Acquérir des notions de temps
L’ATELIER
1. Présentation
L’atelier consiste dans la réalisation d’une pièce en terre d’argile par la
technique du modelage.
2. Déroulement de l’atelier
Avant le début de l’activité, l’animateur(trice) céramiste explique l’atelier,
la technique du modelage aux élèves. Ces derniers réalisent ensuite
individuellement
leur
propre
céramique.
Pendant l’activité, chaque élève est aidé par des conseils pratiques dans la
réalisation de son modelage.
A la fin de la séance, chaque élève repart avec sa création. Toutefois, les
travaux peuvent être cuits sur place et récupérés quelques semaines plus
tard.
3. Objet pédagogique
Initiation à une matière, l’argile
Création d’un objet en volume
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RESSOURCES COMPLEMENTAIRES
LEXIQUE
Alquifoux : sulfure de plomb obtenu par broyage de sable quartzeux et
argile, utilisé pour vernir et imperméabiliser des céramiques.
Argile kaolinitique : argile réfractaire riche en kaolin, très propice à la
fabrication de céramique culinaire.
Couverte : matière qui recouvre en partie ou bien l’ensemble de la
poterie. Ce peut être un émail, un engobe ou un pigment.
Email : silice fondue, en général colorée d’oxydes métalliques, utilisée en
couverte.
Engobe : couverte de nature argileuse créant une surface destinée à un
décor.
Faïence : c’est une terre cuite qui, après une première cuisson, est
recouverte d’un émail opaque sur lequel on décore après un temps de
séchage. La seconde cuisson donne un aspect brillant et étanche à la
pièce.
Modelage : désigne tous les types de façonnage à la main, par opposition
au tournage.
Réfractaire : se dit d’une argile dont le point de fusion est plus haut que
celui d’une argile ordinaire. Elle supporte des températures plus élevées.
Tour : plateau tournant sur un axe vertical mis en action à l’aide d’un
bâton (époque gallo-romaine) ou actionné par les pieds. Au XIXème
siècle, le tour est à pédale. De nos jours, il est électrique.
Tournassage : opération qui consiste à enlever des copeaux sur la pièce
de céramique, après séchage partiel pour dégager le pied.
BIBLIOGRAPHIE
FERDIERE, Alain : La céramique. La poterie du Néolithique aux Temps
modernes, Editions Errance, Paris, 2003.
MONTMOLIN, Daniel de : Le Chapeau du Diable, rudiments de poterie
vernissée, Centre Jurassien du Patrimoine, Lons-le-Saunier, 1996.
PETREQUIN, Pierre et MONNIER Jean-Louis : Potiers jurassiens. Ethnoarchéologie d’un atelier du XIXème siècle, Centre jurassien du patrimoine,
Lons-le-Saunier, 1995.
PILLET, Marc : Poteries traditionnelles en France, Edition la Revue de la
céramique et du verre, avril 2007.
SPILLEMAECKER, Chantal (sous la direction de) : Potiers et Faïenciers en
Dauphiné, Editions Glénat-Musée dauphinois, Grenoble, 2001
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INFORMATIONS PRATIQUES
Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit
Parc de la Baume
Rue des Reymonds
Tel : 04 75 50 20 98
Courriel : [email protected]
Site Internet : www.maisondelaceramique.fr
Horaires d’ouverture
Basse saison : du 11 mai au 16 juin et du 15 septembre au 31 décembre
Du mercredi au dimanche et jours fériés de 14h à 18h
Haute saison : du 16 juin au 15 septembre , tous les jours de 10h à13h et
de 15h à 19h
Tarifs
Plein tarif : 3 euros
Tarif réduit : 1,50 euros
Gratuit : enfants moins de 12 ans
Tarif de groupe (à partir de 10 personnes) : 1 euros par enfant ou 1,50
euros par adulte
Visites guidées sur réservation (maximum 15 personnes) : 2 euros par
enfant et 5 euros par adulte
Atelier découverte de l’argile et visite de l’exposition
200 euros pour un groupe d’enfants (max. 30 personnes)
300 euros pour un groupe d’adultes (max. 20 personnes)
Activités à l’année
De septembre à juin
Inscription au trimestre : 125 euros
- Tous les mardis de 18h à 20h : atelier de tournage avec Marie-Laure
Lévitan
- Tous les jeudis de 18h à 20h : atelier de modelage
Ateliers enfants
- Tous les mercredis de 10h à 11h30 avec Sandra Rochon
7€ par enfant - Hors vacances scolaires
- Durant les vacances scolaires, ateliers à la semaine
Photos/Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit
Dossier réalisé par Céline Missonnier-Longuenesse, médiatrice du patrimoine.
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