Livret pédagogique 2012 - Maison de la Céramique du pays de
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Livret pédagogique 2012 - Maison de la Céramique du pays de
« Dieulefit, un pays tradition potière » Livret pédagogique de SOMMAIRE Avant-propos p.2 La Maison de la Céramique Un équipement de service public p.3 Frise chronologique p.4 « Dieulefit, un pays de tradition potière » Un parcours à travers l’exposition p.6 Localisation des carrières d’argile et des ateliers de potiers de Dieulefit et des alentours p.17 Un parcours à travers l’exposition Les étapes de fabrication de la céramique p.18 Les pistes pédagogiques de l’exposition p.20 Découverte de l’argile : visite guidée et atelier p.22 Ressources complémentaires Lexique et bibliographie p.23 Informations pratiques p. 24 1 AVANT-PROPOS La découverte de la céramique et de ses techniques de fabrication n’est pas présente en tant que telle dans les programmes scolaires. Aussi, la Maison de la Céramique de Dieulefit est le lieu idéal pour aborder des sujets transdisciplinaires par le biais d’une visite accompagnée et d’un atelier autour de l’histoire de la poterie dans le pays de Dieulefit. Ce dossier est destiné aux enseignants qui vont suivre les ateliers et visites proposés. Il doit leur permettre de mieux s’approprier les propos de l’exposition que sont la céramique, son histoire et ses méthodes de fabrication et de pouvoir aborder ce thème en classe. 2 LA MAISON DE LA CERAMIQUE UN EQUIPEMENT DE SERVICE PUBLIC La Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit est un équipement de service public avec un pôle grand public et un pôle économique et professionnel. Cette nouvelle structure a été créée en 2007 par la Communauté de Commune du Pays de Dieulefit. Les missions de la Maison de la Céramique sont : - conserver, enrichir et mettre en valeur le patrimoine local hérité d’une tradition potière toujours vivante ; préserver et développer les connaissances et les savoir-faire techniques ; former aux métiers de la céramique ; encourager, aider et promouvoir la création ; relancer l’activité céramique ; susciter l’intérêt du grand public et des créateurs pour le travail de la terre. Le pôle grand public dispose et gère un espace de présentation de l’histoire potière de Dieulefit, un espace d’expositions temporaires, une offre d’actions pédagogiques à destination des scolaires et des groupes, une offre d’activités de loisirs. 3 3 millions d’années à 10000 ans av J.-C. - 4000 av J.-C. à 500 LA PREHISTOIRE L’ANTIQUITE Au Paléolithique, les premiers hommes La Gaule est constituée de divers peuples. découvrent le feu. Ils fabriquent leurs premiers outils. Ils Invention de la roue taillent de la pierre, le silex. Les romains menaient par Jules César Au Néolithique, début de la peinture sur conquièrent la Gaule qui devient la Gaule les parois des grottes : Art Pariétal. romaine(58 à 51 av J.-C.) L’homme invente l’élevage et l’agriculture, Naissance de l’ère chrétienne (An 1) c’est le début de la sédentarisation. 476 : fin de l’Empire romain A Dieulefit l’homme découvre l’argile locale et commence à fabriquer de la poterie pour faire cuire ses aliments. Ses poteries sont fabriquées au colombin. C’est le premier art du feu. La céramique est grise sans décor ni émail brillant, on dit qu’elle est « commune ». Le potier gallo-romain utilise le tour. A Dieulefit, deux ateliers de potiers galloromains (IIIème-Vème siècles) sont connus, à Graveyron et au quartier de Reymonds. 500 ans à 1500 LE MOYEN-AGE 800 : Charlemagne est empereur 987 : Hugues Capet, roi des Francs Féodalité Les seigneurs vivent dans des châteaux forts. 1500 à 1600 (le XVIème siècle) LA RENAISSANCE Règne d’Henri IV (1584-1610) 1550-1590 : Guerres de Religion 1572 : Nuit de la Saint-Barthélemy Eglises romanes. Construction des cathédrales. Les grandes inventions et découvertes 1527 : la boussole Découverte du décor vitrifié sur les poteries. Guerre de Cent Ans (1337-1453) 1450 invention de l’imprimerie 1492 Christophe Colomb découvre l’Amérique. Léonard de Vinci peint la Joconde Jean Peyronnel (1421) et Marcellin Alamand (1451), Antoine Combier et Antoine Gleyse sont 4 potiers qui utilisent l’argile de Dieulefit Ils fabriquent une poterie appelée « Pegaus » De cette époque, on connaît le potier Jean de Pras à Poët-Laval (1550) et Pons Maron à Dieulefit. (1559) En 1550, on dénombre 9 potiers à Dieulefit. Une autre poterie est mentionnée en 1490. On exploite les carrières d’argile pour faire aussi des tuiles. 4 1600 à 1789 1790 à 1900 1900 à 2000 Depuis 2000 L’ANCIEN REGIME (XVIIème XVIIIème) Le XIXème siècle Le XXème siècle Aujourd’hui Louis XIII (1610-1643) 1789-1814 Consulat et 1er Empire 1914-1918 : Première Guerre Mondiale A l’heure d’internet et des découvertes sur la planète Mars. Louis XIV (1643-1715) Château de Versailles 1815-1830 Restauration 1939-1945 : Deuxième Guerre Mondiale 1830-1848 Louis-Philippe 1969 : On marche sur la Lune 1851-1870 Second Empire 1974 : 1ers micro-ordinateurs. Louis XV (1715-1774) Louis XVI (1774-1789) 1789 : Révolution française 1694 : 22 potiers à Dieulefit 1870-1945 IIIème République Apogée de la poterie dieulefitoise, la Nouvelles formes et émaux d’Etienne Il y a environ 40 potiers qui travaillent production est industrielle. Noël dès 1925. sur le territoire de Dieulefit regroupant 1752-1756 : création de la faïencerie du 1936 : Début du tourisme. 16 communes. marquis de Chabrillan En 1833, il y a 3 tuileries, 8 moulins à vernis et 80 ateliers de potiers L’extraction de l’argile La céramique devient un nouveau Faïencerie de la veuve Benoit s’arrête dans les années 50. moyen d’expression à travers le choix Les boutiques et ateliers avec four, roue et Poterie traditionnelle et utilitaire, jaune de la terre et de techniques différentes outils sont installés en grotte dans le safre. et verte, aux formes diverses En 1959, Jacques Pouchain dans les décors et les cuissons. ouvre un atelier artistique. 1893 :Train « Le Picodon » permet la diffusion et la vente d’argile et de 30 potiers en 1910 et 8 en 1986. poteries 5 « DIEULEFIT, UN PAYS DE TRADITION POTIERE » UN PARCOURS A TRAVERS L’EXPOSITION Cette exposition retrace les 2000 ans d’histoire potière du territoire de Dieulefit. Cette histoire se lit à travers la présentation de plus de 200 pièces illustrant la richesse du passé potier depuis la période gallo-romaine jusqu’au XXème siècle. L’approche chronologique permet de retracer l’évolution des formes et des décors des poteries produites au cours de cette longue période. Les objets exposés constituent un corpus documentaire de la production à Dieulefit (échanges de moules, copies de formes entre ateliers…) La spécificité de ce territoire est avant tout la qualité réfractaire de l’argile locale qui y était exploitée…. Les carrières d’argile La présence de gisements La tradition potière du pays de Dieulefit depuis l’époque galloromaine est due à la présence de gisements d’argile kaolinitique*1 réfractaire*. L’utilisation de cette terre remonte certainement au Néolithique mais les premiers témoignages écrits ne l’attestent réellement qu’à partir du XVème siècle. En 1421, un accord est passé entre les seigneurs et la communauté de Dieulefit concernant l’exploitation de cet argile. Il perdura jusqu’au XVIIIème siècle Une exploitation industrielle Au XIXème siècle, le cadastre révèle un grand nombre de carrières exploitées à ciel ouvert. Par la suite ce seront des galeries d’extraction. En 1891, M. Auscher, ingénieur à la Manufacture de Sèvres rend une étude sur la qualité des gisements d’argile. Un projet d’exploitation est mis en place par Jules Coursange. Deux terres sont produites et expédiées vers les manufactures de Marseille et de l’Italie, Saint-Etienne, Choisy-le Roy, via le Rhône. 1 * Ce signe renvoie en fin de dossier vers le lexique. 6 Interrompue par la 1ère Guerre Mondiale, la vente d’argile se poursuit toujours dans les années 30. Une société Coopérative des carrières d’argile de Dieulefit voit le jour en 1923 mais est dissoute vers 1950. Les carrières des Vitrouillères fourniront cependant jusque dans les années 80 les poteries de Haute-Provence, Mourre et Milon ainsi que Robin malgré un coût d’extraction trop élevé. Les céramistes actuels utilisent une grande diversité de terres en fonction de leur production, qu’ils commandent à des revendeurs. 7 Les premières poteries gallo-romaines C’est au cours du Haut Empire (Ier-IIIème siècles de notre ère) que l’on trouve les premières traces de potiers à Dieulefit. A cette époque, le territoire de Dieulefit fait partie de la province de Narbonnaise et se situe à proximité des voies secondaires utilisées par les commerçants, suivant la vallée du Jabron ou se dirigeant vers le Diois. Les découvertes archéologiques La production gallo-romaine est connue à travers la découverte et l’étude de deux dépotoirs situés dans les quartiers de Graveyron et des Reymonds. S’il ne reste aucun vestige des ateliers de potiers galloromains, on suppose qu’ils utilisaient le tour* actionné au bâton et un four à sole pour les cuissons. Il est certain que les potiers utilisent la terre locale déjà connue pour sa résistance au feu. La céramique dite « commune » Cette poterie sans décor, ni émail est à usage domestique. Les formes sont adaptées à l’usage : - la cuisson avec des pots à cuire, marmites et plats avec couvercle, - la préparation avec des jattes et des mortiers. Des formes spécifiques sont également produites comme les bouillottes, braseros, brûle-parfums, tirelires, lampes à huile, coupes à offrandes. 8 Du IIIème au XVème siècle : persistance de l’artisanat potier au Moyen-âge L’artisanat de la poterie au cours de la période médiévale se poursuit mais demeure peu connu. Les témoignages archéologiques Lors de l’agrandissement du cimetière actuel, un four de poterie grise est mise au jour. Cette découverte prouve la continuité de cette production au cours du XIIème siècle. On trouve également pour cette période des sépultures renfermant un grand nombre de «pégaus*» ou petites marmites usagées réutilisées. Emplies d’eau bénite ou de charbons pour brûler l’encens, ces poteries accompagnent les corps des défunts lors des inhumations. Elles témoignent de pratiques courantes dans le Midi de la France entre le XIIème et le XIVème siècle. La céramique médiévale C’est une vaisselle commune composée de pots à cuire, de vases pour la consommation (cruches, pichets…) que l’on appelle «pégaus». 9 XVème-XVIIIème céramique siècle : les débuts d’une industrie de la Dès le XVème siècle, un véritable essor se dessine. Les premiers potiers connus En 1451, Jean Peyronel «Jehan Peyoneau olerio habitatori dicti loci», est le plus ancien potier connu de Dieulefit. Son nom nous est parvenu grâce aux documents d’archives. Au cours de la deuxième moitié du XVème siècle, 4 potiers sont dénombrés : Jean Peyronel, qui meurt en 1493, Marcellin Alamand, Claude Combier et Antoine Gleyse A Poët-Laval, Jean de Pras « potier de terre » est mentionné en 1550 et Pons Maron «olyer» en 1559. Le développement et la dispersion des ateliers A la fin du XVIème siècle et au cours du XVIIème siècle, les ateliers se dispersent hors des murs de la commune notamment à cause des nuisances et risques d’incendies. Le nombre des artisans augmentent. De 9, les ateliers passent à 22 en1694. Au XVIIIème siècle, les potiers sont principalement installés aux quartiers des Rivales, de Graveyron, de Rochette et de Savelas. Entre 1752 et 1756 est créée une faïencerie par le marquis de Chabrillan, fabrique de prestige qui commercialise ses produits vers Lyon et Genève. A la fin du XVIIIème siècle, la faïence* jaune paraît être la grande spécialité de Dieulefit, notamment vendue par la Veuve Benoit. 10 L’organisation des ateliers Les boutiques ou ateliers d’oules, avec four, tour à roue (rota), moulin à vernis et autres petits outillages ont la particularité de s’installer « en crotte » ou grotte creusée dans le safre, particularité géologique de Dieulefit. A ces espaces creusés s’ajoutent des façades sur la rue, agrandissant l’espace par un réseau de fosses, séchoirs, tournerie… La production essentielle se compose de oules (marmites), coquemars, avec ou sans couversseaux (couvercles), pots, marmites à pieds ou l’emblématique « gloute ». Ce sont des pièces pour lesquelles l’usage définit la forme. Une couverte* de couleur recouvre ces céramiques. 11 L’apogée de la poterie dieulefitoise au XIXème siècle De nombreux ateliers En 1833, plus de 80 ateliers ou fabriques de poteries, 3 tuileries et 8 moulins à vernis sont dénombrés principalement dans le faubourg des Reymonds. L’artisanat potier dieulefitois prend alors un réel essor industriel s’inscrivant dans la concurrence européenne et surtout anglaise. Les avancées techniques et facteurs de développement Ce développement s’accompagne d’innovations techniques telles que le tour à pédale et la pileuse à alquifoux* et d’expériences d’émaillage et de cuisson en lien avec la Manufacture de Sèvres. Grâce au chemin de fer, les poteries s’exportent vers toute la France, mais aussi les colonies et sont présentes aux expositions universelles. Parallèlement, en 1836 s’organisent une Caisse d’épargne et de secours mutuels et une Chambre de documentation scientifique et industrielle. 12 Une grande variété de forme Le répertoire de la production se décline autour de formes culinaires avec des pignates et des gloutes, les toupins aux couleurs jaunesorangés, la cafetière couverte. Cette dernière est d’ailleurs l’objet emblématique du XIXème siècle et aura un succès universel. Elle tient une place primordiale dans la production et le marché à la fin du siècle. On la retrouve produite en 12 tailles et 2 couleurs par la poterie Aubert, en 1881. Dans les années 1880-1890, s’opère une nette diversification des formes et des fonctions de la céramique culinaire. Ainsi, la fabrique Bonnard propose vers 1910 : 7 modèles d’objets en poterie fine à feu, 20 en poterie ordinaire en terre réfractaire, 50 articles verts et fantaisies de poterie moderne. La faïencerie Coursange, fondée à cette époque, propose quant à elle une belle faïence à partir de pièces moulées ou estampées. 13 Le XXème siècle : le déclin puis le renouveau Déclin du nombre d’ateliers Il ne reste plus qu’une dizaine d’ateliers de céramique sur le territoire de Dieulefit dans les années 30, regroupés dés 1907, au sein du Comptoir de Contrôle pour la fabrication et la vente des poteries réfractaires de Dieulefit. On trouve la poterie Flotte qui débute en 1920 sa production et deviendra en 1949, Mourre et Milon. En 1923, l’arrivée d’Etienne Noël permet la création d’un nouveau répertoire de formes réalisées à partie de moules en plâtre, ainsi que de nouvelles couleurs grâce aux recherches d’émaux*. La poterie Coursange de Poët-Laval se développe et comptera jusqu’à une soixantaine d’employés en 1938. 14 De nouveaux apports techniques Malgré la période des deux guerres mondiales et avec l’ère de l’industrialisation, la production dieulefitoise se mécanise. Les petites entreprises reprennent d’anciens ateliers qu’elles modernisent. Mourre et Milon, Poterie des Grottes, Poterie de Haute-Provence et certains petits ateliers héritent des moules d’Etienne Noël. Le développement du chemin de fer Montélimar-Dieulefit et les débuts du tourisme les incitent à diversifier leurs productions. En 1947, un Centre de Formation Professionnelle accélérée en céramique est crée mais ne fonctionne que 6 mois. Vers une diversification des ateliers et des productions Des artistes commencent à s’installer comme Jacques Pouchain en 1955 mais c’est surtout dans les années 80 que de nombreux ateliers ouvrent leurs portes. Les artistes délaissent la fonction utilitaire pour se centrer sur la valeur décorative ou esthétique. L’argile n’est plus alors seulement synonyme de pièces utilitaires mais de créations artistiques. Seul l’atelier Robin à Poët-Laval, datant de la fin du XVIIIème siècle, continue à produire de la vaisselle de table traditionnelle dans les formes et les couleurs. 15 Etre céramiste aujourd’hui Le paysage céramique actuel est varié. Une quarantaine de céramistes, potiers, petits entrepreneurs, artistes ou artisans vivent sur le territoire de Dieulefit. Peu s’inscrivent dans la tradition dieulefitoise. Les petites entreprises produisent une vaisselle de table et les petits ateliers réalisent de la poterie utilitaire et décorative ou bien des pièces uniques. Demeure toujours la passion pour cet artisanat millénaire. . Etre céramiste aujourd’hui c’est vivre de sa passion, transmettre des émotions, créer, perpétuer un des plus anciens métiers au monde, être en opposition avec la mondialisation… 16 17 LES ETAPES DE FABRICATION DE LA CERAMIQUE Du grec κέραµος, kéramos qui signifie « terre à potier », « argile », la céramique est le premier art du feu. Elle recouvre l’ensemble des objets, fabriqués à partir de terre argileuse, qui ont subi une transformation physico-chimique irréversible au cours d’une cuisson à température élevée. La matière première La poterie se fait à partir d’argile. Cette terre doit être nettoyée avec de l’eau de toutes impuretés (cailloux…) dans des bacs de décantation. Rendue fine et facilement malléable, à la consistance voulue, elle peut être travaillée afin de créer des objets. L’argile kaolinitique des carrières de Dieulefit est une terre réfractaire de bonne qualité et agréable à travailler, dont les propriétés lui permettent de résister au feu. Cependant, il existe une grande variété de terres utilisées en céramique : la porcelaine, le grès…, certaines cuisant à basse température (environ 1000°C), d’autres à haute température (environ 1300°). Les différentes étapes de fabrication Le modelage : Technique la plus ancienne, elle consiste à donner une forme par pression de la main ou d’un outil dans la pâte, en la creusant ou l’étirant. Elle permet aussi d’assembler des pièces réalisées indépendamment. Le tournage : Le tour favorise grâce à la force de rotation avec la pression de la main ou d’un outil, l’élévation de la pièce et sa mise en forme. Les pièces sont ainsi régulières et symétriques selon l’axe de rotation. Cette technique permet également l‘étape du tournassage* qui va affiner la pièce avec l’aide d’outils. Le moulage : Ce dernier permet une fabrication en série standardisée qui nécessite une préparation importante, la réalisation d‘un moule en plâtre, la matrice. Il existe des moules simples très anciens (briques, carreaux, tuiles). Pour les objets plus recherchés, on utilisera l’estampage (on applique la pâte sur une forme définie), le surmoulage (on réalise par copie un moule à partir d’un objet existant) ou le coulage (une pâte liquide est coulée en fine couche dans un moule, en épousant les parois). 18 La décoration Il s’agit soit de l’ajout d’éléments de décoration de garniture en terre (anse, décors en relief…) ou de la suppression de matière (évidage), soit d’un décor par pression (molette, poinçon…) ou incision (avec outils plus ou moins fins). Les couleurs sont soit des engobes* colorés soit des émaux issues des oxydes métalliques tels que le bleu de cobalt, le jaune antimoine, le rouge de fer, le brun-violet du manganèse et le vert de cuivre. La cuisson Après le séchage complet de la pièce, intervient la cuisson. Elle diffère selon la terre utilisée, l’émail* et le résultat voulu. Cette partie délicate dans la fabrication de la céramique permet la transformation de l’argile crue et malléable en terre cuite figée, dure et cassante. Un four peut fonctionné avec du bois, du gaz ou de l’électricité. Le temps de cuisson nécessaire est long, plusieurs heures pour faire monter progressivement la température entre 800° C et 1400°C selon le cas. Le refroidissement du four doit être progressif avant le défournement des pièces. 19 LES PISTES PEDAGOGIQUES DE L’EXPOSITION Pour accueillir les classes au sein de la Maison de la Céramiques, des ateliers et des visites guidées sont organisés. Ces dernières s’attachent à développer une pédagogie active. Le but est de sensibiliser et initier les élèves à l’histoire de la céramique dans le pays de Dieulefit depuis la période gallo-romaine jusqu’à l’époque contemporaine. La présentation chronologique de l’exposition permet d’appréhender les grandes périodes historiques (Antiquité, Moyen-âge, époques moderne et contemporaine) et de prendre conscience de la notion de passé. Ce parcours se fait à travers la découverte des pièces de céramiques présentées ; l’évolution de leur forme, leur esthétique et leur fonction étant liés aux ateliers de productions présents sur le territoire. Enfin une approche technique permet également de mettre en avant le processus de fabrication d’une céramique par l’observation des pièces exposées (couleurs, aspects, tailles…). Sensibilisation historique - acquérir et utiliser des repères historiques - découvrir des objets et leur représentation selon les époques - prendre conscience des modes de vie différents de notre monde actuel - enrichir son vocabulaire Education artistique - observer et comparer les éléments présentés dans l’exposition - découvrir un répertoire de formes, faire le lien entre la fonction et la forme - modeler un objet, faire une expérience du volume - se sensibiliser à un matériau Eveil technique et scientifique - découvrir un savoir-faire, un artisanat - comprendre les différentes étapes de la fabrication et l’organisation du travail du potier - s’initier à des notions simples de géologie (argile) et de chimie (oxydes…) - appréhender la représentation dans l’espace (volume, symétrie) 20 Différents niveaux de lecture et de découverte de la céramique sont possibles en fonction des groupes d’élèves pour appréhender l’objet par son utilité, sa technique de fabrication, son aspect esthétique tout en conservant la notion de temps. Cette visite peut se révéler être un excellent moyen de découverte ou d’approfondissement selon les cycles scolaires. 21 DECOUVERTE DE L’ARGILE : VISITE GUIDEE ET ATELIER Chaque classe accueillie est divisée en 2 groupes. Un premier groupe participe à l’animation en atelier pendant que le second visite l’exposition. A la fin de l’animation (de 45 mn à 1 heure) les groupes permutent. LA VISITE GUIDEE 1. Présentation Il s’agit de la visite globale et commentée de l’exposition « Dieulefit, un pays de tradition potière ». 2. Déroulement de la visite Accompagnés d’un(e) médiateur(trice), les élèves découvrent l’ensemble des pièces céramiques présentées dans l’exposition. Parcourue chronologiquement, la visite permet un aperçu de l’évolution des formes et des techniques de fabrication ainsi que l’usage des poteries produites dans le pays de Dieulefit. 3. Objet pédagogique Sensibilisation à des formes, des couleurs Découverte d’un artisanat Acquérir des notions de temps L’ATELIER 1. Présentation L’atelier consiste dans la réalisation d’une pièce en terre d’argile par la technique du modelage. 2. Déroulement de l’atelier Avant le début de l’activité, l’animateur(trice) céramiste explique l’atelier, la technique du modelage aux élèves. Ces derniers réalisent ensuite individuellement leur propre céramique. Pendant l’activité, chaque élève est aidé par des conseils pratiques dans la réalisation de son modelage. A la fin de la séance, chaque élève repart avec sa création. Toutefois, les travaux peuvent être cuits sur place et récupérés quelques semaines plus tard. 3. Objet pédagogique Initiation à une matière, l’argile Création d’un objet en volume 22 RESSOURCES COMPLEMENTAIRES LEXIQUE Alquifoux : sulfure de plomb obtenu par broyage de sable quartzeux et argile, utilisé pour vernir et imperméabiliser des céramiques. Argile kaolinitique : argile réfractaire riche en kaolin, très propice à la fabrication de céramique culinaire. Couverte : matière qui recouvre en partie ou bien l’ensemble de la poterie. Ce peut être un émail, un engobe ou un pigment. Email : silice fondue, en général colorée d’oxydes métalliques, utilisée en couverte. Engobe : couverte de nature argileuse créant une surface destinée à un décor. Faïence : c’est une terre cuite qui, après une première cuisson, est recouverte d’un émail opaque sur lequel on décore après un temps de séchage. La seconde cuisson donne un aspect brillant et étanche à la pièce. Modelage : désigne tous les types de façonnage à la main, par opposition au tournage. Réfractaire : se dit d’une argile dont le point de fusion est plus haut que celui d’une argile ordinaire. Elle supporte des températures plus élevées. Tour : plateau tournant sur un axe vertical mis en action à l’aide d’un bâton (époque gallo-romaine) ou actionné par les pieds. Au XIXème siècle, le tour est à pédale. De nos jours, il est électrique. Tournassage : opération qui consiste à enlever des copeaux sur la pièce de céramique, après séchage partiel pour dégager le pied. BIBLIOGRAPHIE FERDIERE, Alain : La céramique. La poterie du Néolithique aux Temps modernes, Editions Errance, Paris, 2003. MONTMOLIN, Daniel de : Le Chapeau du Diable, rudiments de poterie vernissée, Centre Jurassien du Patrimoine, Lons-le-Saunier, 1996. PETREQUIN, Pierre et MONNIER Jean-Louis : Potiers jurassiens. Ethnoarchéologie d’un atelier du XIXème siècle, Centre jurassien du patrimoine, Lons-le-Saunier, 1995. PILLET, Marc : Poteries traditionnelles en France, Edition la Revue de la céramique et du verre, avril 2007. SPILLEMAECKER, Chantal (sous la direction de) : Potiers et Faïenciers en Dauphiné, Editions Glénat-Musée dauphinois, Grenoble, 2001 23 INFORMATIONS PRATIQUES Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit Parc de la Baume Rue des Reymonds Tel : 04 75 50 20 98 Courriel : [email protected] Site Internet : www.maisondelaceramique.fr Horaires d’ouverture Basse saison : du 11 mai au 16 juin et du 15 septembre au 31 décembre Du mercredi au dimanche et jours fériés de 14h à 18h Haute saison : du 16 juin au 15 septembre , tous les jours de 10h à13h et de 15h à 19h Tarifs Plein tarif : 3 euros Tarif réduit : 1,50 euros Gratuit : enfants moins de 12 ans Tarif de groupe (à partir de 10 personnes) : 1 euros par enfant ou 1,50 euros par adulte Visites guidées sur réservation (maximum 15 personnes) : 2 euros par enfant et 5 euros par adulte Atelier découverte de l’argile et visite de l’exposition 200 euros pour un groupe d’enfants (max. 30 personnes) 300 euros pour un groupe d’adultes (max. 20 personnes) Activités à l’année De septembre à juin Inscription au trimestre : 125 euros - Tous les mardis de 18h à 20h : atelier de tournage avec Marie-Laure Lévitan - Tous les jeudis de 18h à 20h : atelier de modelage Ateliers enfants - Tous les mercredis de 10h à 11h30 avec Sandra Rochon 7€ par enfant - Hors vacances scolaires - Durant les vacances scolaires, ateliers à la semaine Photos/Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit Dossier réalisé par Céline Missonnier-Longuenesse, médiatrice du patrimoine. 24