le dopage - Forum Sciences TPE

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LE D OPAGE
Une substance dopante a pour effet de modifier artificiellement les capacités d’une
personne. On appelle communément dopage l’utilisation de ces substances ou procédés qui
permettent au sportif d’améliorer ses performances directement ou de masquer l’emploi de tels
produits. Ces conduites dopantes, communes dans le domaine sportif (toutes disciplines
confondues), sont totalement illégales et sont passibles de sanctions.
Ces substances dopantes sont souvent des médicaments qui sont utilisés hors de leur
prescription thérapeutique. Il existe deux marchés des produits dopants : le circuit thérapeutique
légal (détournement de l’usage commun du médicament) ou le marché clandestin (souvent entre
usagers).
La législation française possède un classement en trois grandes catégories :
1. Les substances interdites
Ø Stimulants : Ils permettent d’augmenter la concentration et l’agressivité ; il diminuent la
sensation de fatigue.
Ø Narcotiques : Ils diminuent la sensation de douleur.
Ø Anabolisants, Stéroïdes androgènes : Ils permettent d’augmenter la masse musculaire et la
force.
Ø Anabolisants, bêta-2 agonistes : Ils permettent d’augmenter la masse musculaire.
Ø Diurétiques : Ils permettent une perte de poids, une diminution de la concentration de
substances interdites dans l’urine par augmentation de la diurèse.
Ø Hormones peptidiques, Substances mimétiques et analogues : Chaque substance a une
activité spécifique.
Ø Agents à activité antioestrogène : Ils modifient le profil hormonal.
Ø Agents masquants : Ils empêchent l’excrétion des produits dopants ou dissimulent leur
présence dans les échantillons.
2. Les substances interdites dans certains sports
Ø Ethanol : Il permet la détente, la diminution des tremblements et l’augmentation de la
confiance en soi.
Ø Cannabinoïdes : Ils diminuent le stress
Ø Anesthésiques locaux : Ils diminuent ou font disparaître la douleur.
Ø Glucocorticostéroïdes : Ce sont des anti-fatigue, anti-douleur, anti-inflammatoires et ils ont
des propriétés euphorisantes.
Ø Bêta-bloquants : Ils diminuent les tremblements et ont des effets anti-stress.
3. Les procédés interdits
Ø Augmentation du transfert d’oxygène, dopage sanguin : C’est l’administration à l’athlète de
sang, de globules rouges ou de produits apparentés. Il peut se faire par auto-transfusion
(du même individu) ou par hétéro-transfusion (d’un autre individu). Par dopage sanguin, on
cherche à augmenter les propriétés de transport d’oxygène du sang.
Ø Augmentation du transfert d’oxygène : Produits augmentant la captation, le transport ou la
libération d’oxygène
Ø Manipulations pharmacologiques, chimiques et physiques : C’set l’utilisation de produits ou
méthodes qui ont pour but avéré de modifier l’intégrité et la validité des échantillons
d’analyse dans les contrôles anti-dopage. Par exemple il y figure la modification des
mesures de testostérone et de l’épitestostérone (par administration de bromantan).
Ø Dopage génétique : C’est l’utilisation non-thérapeutique de gènes, d’éléments génétiques
ou de cellules génétiquement modifiées dans le but d’augmenter les performances
sportives.
Il est bien évident qu’une substance dopante est interdite sous quelque forme que ce soit : si une
molécule est déclarée comme substance interdite, ses sels, ses éthers, ses esters seront tous
également interdits. En effet, une fois métabolisées par l’organisme toutes ces entités se
décomposent en métabolites identiques et donc ils seront détectés de la même manière lors d’un
contrôle anti-dopage.
De plus, il existe pour chacune de ces classes et sous-classes des effets secondaires qui peuvent
être dramatiques et entraîner jusqu’à la mort de l’athlète. Par exemple dans le cas des molécules
anti-douleur, les substances dopantes atténuent la sensation de douleur, poussant le sportif à
l’extrême et parfois au delà de ses limites physiologiques. Comme il n’y plus de réel seuil de
douleur qui alerte le sportif des limites de son organisme, il peut avoir des séquelles parfois
irréversibles. Il en est de même pour les anti-fatigue.
CAS DES ANABOLISANTS
La chimie a apporté grâce à la synthèse un très grand nombre de substances dopantes. En
effet les recherches sur les hormones et les structures stéroïdiennes ont permis de développer de
très nombreuses molécules qui ont été détournées pour être utilisées dans le dopage. C’est le cas
des anabolisants. Les anabolisants sont pour la plupart des molécules synthétiques de type
stéroïde dérivés de la testostérone, l’hormone sexuelle mâle. Un des stéroïdes les plus utilisés est
la nandrolone.
Formule de la testostérone(gauche) et la nandrolone (droite)
Les anabolisants sont largement utilisés par les sportifs car ils ont la réputation d’améliorer
considérablement les performances physiques, bien que plusieurs théories tendent à réfuter cette
affirmation.
Sous l’influence d’un entraînement adapté, ils permettent :
- D’augmenter la masse musculaire et le poids
- D’augmenter l’agressivité et la motivation à l’entraînement et en compétition
- D’augmenter la force musculaire
- D’augmenter l’endurance physique en résistant plus à la fatigue
- D’augmenter la capacité de récupération après des entraînements et des exercices
intensifs
Ces phénomènes sont liés au mécanisme d’anabolisme concernant les hormones sexuelles telles
que la testostérone. L’anabolisme permet de transformer des matériaux nutritifs en tissus de
l’organisme. Les dopants permettent de décupler l’expression de ce mécanisme dans l’organisme
du sportif.
Cependant l’utilisation de ces stéroïdes peut entraîner des conséquences graves en plus de la
dépendance physique et psychologique. La sévérité et la nature des effets secondaires dépendent
bien sûr de la dose et la durée pendant laquelle le sportif a utilisé les stéroïdes, mais aussi de l’âge
et du sexe. On observe :
- Des tendinites
- Des déchirures musculaires
- Des saignements de nez
- De l’acné sévère et de l’hyperséborrhée
- Des troubles nerveux, psychologiques ou psychiatriques
- Des perturbations hormonales
- Des troubles sexuels
- Des troubles du foie
- Des troubles cardiovasculaires pouvant entraîner la mort
- Des cancers
Chez les hommes, on peut observer des problèmes de prostate et une diminution de la
production de la testostérone. Ceci peut influer sur la qualité et la quantité de sperme produit
jusqu’à la stérilité complète. De plus il n’est pas rare d’observer un accroissement des glandes
mammaires de l’homme.
Chez les femmes ces manipulations hormonales influent sur la régularité ou même l’absence
de règles, les effets virilisants (pomme d’Adam, répartition masculine des graisses, augmentation
de la pilosité). Par ailleurs, il peut y avoir croissance du clitoris et stérilité.
Les jeunes sont exposés à ces risques et en plus peuvent stopper transitoirement, et parfois
définitivement, la croissance de leur os.
Un problème majeur dans la lutte anti-dopage est la mise au point de tests et de critères
performants. En effet, il faut pouvoir faire la différence entre une substance endogène (produite
naturellement par l’organisme) et une substance exogène (non produite par l’organisme du sportif).
Aujourd’hui le dopage est une question de santé publique. En fait le phénomène a pris ces
dernières années une ampleur nouvelle ; l’utilisation de ces substances et de ces procédés n’est
plus une exclusivité des sportifs de haut niveau mais pénètrent dans les salles de sports amateurs
et même les cours d’école. Nous appartenons à une société et une culture qui mettent de plus en
plus en avance l’apparence et les capacités physiques. Le culte du corps, l’aspect sont étroitement
liés à la vision que chacun a de soi même. Dans ce contexte, il est urgent de mener des
campagnes d’information du grand public afin de lutter au mieux contre le dopage.
De plus en plus de recherches sont entreprises afin de développer des approches
toxicologiques du dopage. Cependant force est de constater que le problème majeur dans ce
domaine est la détection des substances dopantes. Les législations (entre autres la législation
françaises) ne sont pas adaptées aux innombrables façons de se doper : elles ne concernent
presque que les produits exogènes. Les méthodes de détection sont souvent limitées à l’analyse
d’urine alors que bon nombre de substances de très forte activité ne peuvent être déceler ainsi. Il
est donc indispensable de débloquer des moyens et pour informer le public des risques liés au
dopage et pour développer des méthodes de détection nouvelles.

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