unite de recherche sujet de these

ECOLE DOCTORALE :
SHS
SUJET N° 26 PROPOSÉ A UN CONTRAT DOCTORAL 2010
UNITE DE RECHERCHE
Nom de l’Unité de Recherche: Centre de Recherche Bretonne et Celtique
N° de l’Unité de Recherche : EA 4451
Nom du Directeur de l’Unité de Recherche : Jean-François Simon
SUJET DE THESE
Intitulé Français du sujet de thèse proposé ( Rubrique obligatoire)
200 caractères maximum espaces compris
Marine et ouvriers de la construction navale à l’arsenal de Brest (1918 – 1968).
Du paternalisme d’État à la mondialisation économique, un mouvement syndical partagé entre pragmatisme
et idéologie.
Intitulé Anglais du sujet de thèse proposé 200 caractères maximum espaces compris
National Navy and Construction Workers in Brest naval (1918 – 1968).
From State Paternalism to Globalization, a Labor Movement divided between Pragmatism and
Ideology.
Domaine scientifique principal de la thèse
Sciences Humaines et Sociales
Code : 6
Domaine scientifique secondaire de la
thèse
Sciences du Temps et de l’Espace
Code : 64
Discipline
Histoire du monde contemporain
Code : 643
(rubrique obligatoire)
(voir tableau de répartition en annexe pour les codes
disciplines)
DIRECTEUR DE THESE
CIVILITE (rubrique obligatoire)
NOM (rubrique obligatoire)
PRENOM (rubrique obligatoire)
Adresse mail (rubrique obligatoire)
Monsieur
BOUGEARD
Christian
[email protected]
ARGUMENTAIRE SCIENTIFIQUE
Argumentaire scientifique présentant les enjeux de la thèse (problématique, contexte,
méthodologie) (rubrique obligatoire) 1 page maximum
MOTS CLES (5) : Brest, arsenal, syndicalisme, mémoire, représentations.
Dans un contexte de profonde restructuration de la construction navale militaire, les syndicats de
l’arsenal de Brest sont aujourd’hui confrontés à une hémorragie d’adhérents au sein de ce qui fut un des
bastions du militantisme ouvrier breton au cours du XXe siècle. Symbolisé par la lutte désespérée de la CGT
aux ateliers des Capucins en 2004, cet aspect indissociable de la culture des « ouvriers du port » traverse
aujourd’hui une crise profonde. Face à un déclin qui semble irrémédiable, l’évocation régulière de quelques
lointains « faits d’armes » tend alors à imputer à ces derniers les principales avancées sociales et l’émergence
d’une culture ouvrière à part, reléguant au second plan l’implication des syndicats dans le quotidien des
personnels ainsi que les initiatives sociales d’instances militaires désireuses de façonner une véritable culture
d’entreprise. Dans la mémoire collective brestoise, cette « sacralisation » d’anciens combats et de leurs
« martyrs » a participé à la construction d’une image longtemps surévaluée d’un établissement en perpétuelle
ébullition. Relayée par les médias et entretenue par une Marine paternaliste soucieuse d’occulter une
politique sociale en réalité destinée à mieux contrôler ses ouvriers, cette perception souvent « folklorisée »
s’est développée dans l’opinion pour représenter l’essentiel de l’action d’un groupe tiraillé entre une
condition « privilégiée » et un statut de « fer de lance » de la lutte ouvrière.
Sans faire abstraction d’un phénomène protestataire particulièrement émergent à partir des années
1970, cette recherche propose pour la première fois de se démarquer de cette vision traditionnelle et
réductrice en reconsidérant une action syndicale longtemps guidée par la volonté de négocier avec une
hiérarchie complaisante plus que par une opposition systématique. Des avancées sociales de l’entre-deuxguerres à la fin d’une décennie 1960 qui vit la radicalisation de certaines centrales répondre aux rumeurs
croissantes de privatisation d’un symbole national, elle s’attachera à analyser l’itinéraire d’un mouvement
ouvrier s’adaptant aux contextes politico-économiques successifs, de l’administration étatique traditionnelle
à l’apparition d’une notion de productivité jusque lors étrangère à la construction navale militaire.
Confrontée à une situation où histoire et mémoire sont parfois divergentes et où la réalité des pratiques
est souvent en opposition avec les discours passés comme présents, cette étude s’appuiera
complémentairement sur des archives souvent inexploitées et le témoignage inédit de militants d’aujourd’hui
comme d’hier. À travers cette démarche croisée innovante, elle aspire à comprendre les conditions de
développement d’une image essentiellement contestataire, en apportant un regard nouveau sur cet aspect de
l’histoire de l’arsenal finistérien au moment où ce dernier devient un élément à part entière du patrimoine
d’une ville dans son affirmation identitaire.
Références de l’unité de recherche sur le sujet :
Profondément inséré dans son environnement, tant dans sa réalité humaine que dans sa dimension historique, le
Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC) peut légitimement revendiquer un savoir-faire
méthodologique concernant la démarche de collecte et d’analyse de sources écrites comme de témoignages
oraux, notamment dans le domaine du rapport de l’homme au milieu maritime. Qu’il s’agisse de journées
d’études, de colloques internationaux ou de publications, le CRBC a depuis longtemps inscrit le champ du
maritime au cœur de ses préoccupations scientifiques1. Parallèlement, le potentiel de recherche du laboratoire a
été sollicité dans le cadre de la mise en valeur des ateliers du plateau des Capucins, dans une démarche globale
interrogeant les relations que la ville entretient avec son arsenal.
L’ensemble de ces travaux illustre la multiplicité et la compétence des chercheurs du laboratoire, spécialistes de
ces questions, sur lesquels le chercheur retenu sera en mesure de s’appuyer. Il pourra également compter sur le
soutien d’autres unités de recherche s’intéressant au domaine maritime (Patrimoine histoire des sciences et des
techniques ; Centre F Viète ; Géoarchitecture ; ARS ; etc) et sur la richesse du fonds documentaire du CRBC
1
La production scientifique du laboratoire : La ville maritime : temps, espaces, représentations ; Valoriser les patrimoines
militaires : théories et actions ; Rivages et estrans : rencontre de la mer et de la terre en Bretagne ; Histoire des paysages
industriels portuaires français. Une étude de cas : le port de Brest ; etc
(Les 52 000 ouvrages de la bibliothèque Yves-Le Gallo) comme sur ceux des autres structures locales
spécialisées, le Service historique de la Marine de Brest notamment.
Connaissances et compétences requises :
Du chercheur pressenti, nous attendrons bien évidemment qu’il maîtrise l’investigation à caractère historique,
notamment au sein des structures archivistiques officielles, qu’il affiche des connaissances dans le champ de
l’histoire sociale contemporaine, notamment dans le domaine de la construction navale.
Il devra toutefois faire preuve d’un savoir-faire particulier pour accéder aux sources privées ou inexploitées à ce
jour (archives syndicales, associations d’anciens,…) comme aux témoins peu sollicités jusque lors, pour que
cette recherche apporte un regard innovant sur un aspect de l’histoire sociale brestoise. Pour y parvenir, la
maîtrise d’une pratique de terrain révélée par des dispositions dans la relation à l’autre, seront indispensables. À
la pratique de l’histoire basée sur la collecte et l’interprétation de sources archivistiques, il paraît essentiel
d’associer une démarche d’histoire orale nourrie par une réflexion plus globalement anthropologique qui soit en
mesure d’analyser les représentations dont l’arsenal brestois est la source depuis des décennies et ainsi discerner
la réalité historique des images souvent « folklorisantes » qui se sont développées dans la mémoire collective.