Le Liant
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Le liant No. 47 Editorial » 2 LOGISTIQUE 4 éQUIPE COMMERCIALE 6 INNOVATIONS, SERVICES 8 SOLUTION CENTRE | SEPTEMBRE 2012 Ces derniers mois nous ont permis de vérifier, une fois de plus, combien nos métiers nous obligent à anticiper sur des évolutions dont les contours sont souvent inattendus. Ainsi, nous avons su nous engager suffisamment tôt dans le développement d’un réseau européen d’approvisionnement qui nous a permis de réagir du mieux possible à la fermeture soudaine de plusieurs raffineries françaises. Nos équipes commerciales et approvisionnement, les personnels des raffineries de Godorf et de Pernis, ainsi que nos partenaires transporteurs se sont intensivement mobilisés pour livrer nos bitumes, là où ils étaient attendus. De nouveaux projets viendront prochainement compléter nos dispositifs, tel le transport multimodal que nous mettons en oeuvre. Ce numéro du Liant rend compte du travail de nos équipes et de leurs préoccupations vis-à-vis de nos clients, que nous tenons à remercier pour leur compréhension. Nous vous proposons également d’aller à la rencontre des ingénieurs régionaux Bitumes, vos interlocuteurs privilégiés. Leur proximité nous permet de travailler au plus juste de vos préoccupations et de vos remarques auxquelles nos équipes sont sensibles. Les améliorations apportées aux chargements bitumes de Godorf ou aux nouvelles factures en sont la marque. Enfin, nous attachons toujours la même importance à la qualité des procédures et des produits. Cette qualité, nous la devons aussi à notre équipe d’assistance technique et au European Solution Centre de Strasbourg, vos partenaires dans l’avancée de vos chantiers et le développement de vos nouveaux produits. Cela fera 30 ans, cette année, que Le Liant vous accompagne dans sa version papier actuelle. La prochaine édition marquera un tournant vers plus de proximité et de réactivité, et vous parviendra de manière électronique. J’aurai un grand plaisir à vous y retrouver. Nicolas Lunot Directeur Bitumes France et Benelux LOGISTIQUE APPROVISIONNEMENTS : une logistique structurellement européenne Engagée depuis plusieurs années, la transformation des approvisionnements Shell Bitumes à l’échelle européenne connaît aujourd’hui un nouveau rythme, permettant d’apporter les premiers éléments de réponse aux fermetures récentes et soudaines de raffineries en France. Cette organisation repose sur un réseau de dépôts et de raffineries reliés aux clients par des voies de transport multimodales. Elle vise à continuer d’assurer la sécurité des approvisionnements et une qualité de service satisfaisante dans un environnement de plus en plus complexe. ANTICIPER LES TRANSFORMATIONS DES CIRCUITS DE PRODUCTION Directeur Bitumes France et Benelux, Nicolas Lunot répond à nos questions sur le réseau européen de distribution Shell Bitumes et sur la place des dépôts dans cette nouvelle organisation. Où en est le développement du réseau européen de distribution Shell Bitumes ? Ce réseau vient répondre à la raréfaction de la production de bitumes ? Nicolas Lunot : Nous y sommes engagés depuis plusieurs années. L’analyse qui nous a conduit sur cette voie repose sur des éléments fondamentaux plus que jamais réalistes, mais dont les conséquences potentielles ont été précipitées par les crises européennes successives du raffinage et de la dette. Notre situation en matière d’approvisionnement s’est compliquée après la fermeture soudaine des raffineries françaises auprès desquelles nous assurions de manière historique notre fourniture. Il nous a fallu accélérer la mise en œuvre de solutions depuis nos sites européens, à commencer par la raffinerie de Godorf en Allemagne, mais également avec le début de la production de bitume à la raffinerie de Pernis, et la contractualisation de nouveaux dépôts approvisionnés par voies maritimes ou fluviales. À partir de juin, nous avons aussi pu nous réapprovisionner au départ de Petit-Couronne. Nous sommes conscients que tout ceci n’a pas été sans conséquences pour nos clients, et nous les remercions de leur compréhension dans cette période de transition. Le bitume est souvent produit dans des raffineries peu complexes qui sont les premières à souffrir de l’évolution du marché, à l’image des unités récemment mises à l’arrêt en France. L’objectif est de développer un réseau européen pour répondre de manière durable à la demande de nos partenaires. Ce réseau permettra de concentrer la production sur nos raffineries possédant une taille et une complexité suffisantes, d’intégrer des sites de production et de stockage de tiers, et d’organiser la distribution à partir de ces sites par voies multimodales. Cette mise en œuvre implique de pouvoir également gérer plus en aval de nombreuses contraintes qui pesaient jusqu’à présent sur le raffinage, telles que la saisonnalité ou la diversité des grades en déplaçant par exemple une partie de la complexité vers nos futurs dépôts. 2 No. 47 | SEPTEMBRE 2012 Comment vont fonctionner ces dépôts ? Les dépôts sont l’une des pièces primordiales de notre réseau européen qui comptera à terme plus d’une dizaine de points d’approvisionnement. Nous pourrons y mélanger, au plus près de nos clients, les bases bitumes afin d’obtenir la majeure partie des grades de bitumes souhaités, à partir d’une quantité limitée de bases produites par les raffineurs. Ce réseau de dépôts nous permettra aussi d’optimiser nos capacités de stockage, et d’absorber une partie des contraintes de saisonnalité d’un pays à l’autre. Ces dépôts sont-ils déjà une réalité ? A l’heure actuelle, nous sommes contractuellement engagés avec des dépôts aux Pays-Bas, en Allemagne ainsi que dans les Pays Nordiques. Récemment, nous avons également annoncé le projet de reprise de la raffinerie de Coryton, en Angleterre, afin de reconvertir une partie du site en dépôt bitume. Coté français, le dépôt allemand de Worms nous a permis, en recevant par voie fluviale des barges de Godorf dès le début de 2012, d’augmenter sensiblement nos capacités de fourniture vers la France. Deux nouveaux dépôts, en cours de construction, verront également le jour, à Nantes dès février 2013 puis à Bayonne pour le début de la saison prochaine. Votre réseau de distribution est-il opérationnel ? Notre réseau va principalement s’appuyer sur deux raffineries stratégiques pour Shell, celles de Godorf, en Allemagne, et de Pernis, aux Pays-Bas, où la conduite conjointe d’un projet stratégique avec la direction du site nous a permis de reprendre 20 ans après la production de bitume. Les premières tonnes sont sorties par bateau au mois d’avril de cette année ! Depuis Godorf, nous avons déjà développé des moyens logistiques innovants à partir de barges, de camions, de containers et de trains. Toutes ces initiatives nous ont permis d’augmenter fortement la production de la raffinerie, malgré une gare routière déjà au maximum de sa capacité. Le développement du transport multimodal par containers nous permettra quant à lui de répondre pour partie à la question de l’approvisionnement de la région méditerranéenne. Enfin, nos partenaires transporteurs sont impliqués très en amont dans cette démarche afin de permettre le développement fiable et sûr de ces nouveaux projets. Toutes nos équipes sont mobilisées pour faire de ces projets une réalité, et c’est au prix d’une mise en œuvre exemplaire de tous les composants de notre réseau de distribution, respectant les exigences de sécurité sans compromis que nous appliquons à nos activités, que nous resterons de manière durable les partenaires de référence de nos clients. Transport multimodal : la sécurité des approvisionnements Comment continuer de livrer, au bon moment et au bon endroit, les grades de bitumes commandés, dans un contexte d’approvisionnement aussi changeant ? « En innovant sur le plan logistique, en faisant de cette situation une opportunité », répond Sophie Valette, responsable du développement opérationnel des approvisionnements bitumes. Si l’arrêt de raffineries françaises est récent, cette préoccupation a été le moteur d’une réorganisation logistique entamée depuis plusieurs années à l’échelle européenne. En combinant voies fluviales, rail et route, le réseau européen de distribution Shell Bitumes choisit la diversité pour mieux garantir la sécurité. Les partenariats établis avec des dépôts ont ainsi permis de construire les bases de routes d’approvisionnement combinant les transport terrestre et fluvial le long du Rhin, par exemple, ou maritime, entre la Hollande, l’Irlande et la Norvège. La France n’est pas en reste puisque les deux nouveaux terminaux de Nantes et de Bayonne seront opérationnels dès 2013, permettant d’approvisionner plus facilement les clients Shell Bitumes situés sur la façade atlantique. « Pour le sud-est, nous innovons aussi en combinant le rail et la route depuis notre raffinerie de Godorf », ajoute Sophie Valette. Shell Bitumes et le transporteur Groupe Charles André ont ainsi conçu des conteneurs chauffants spécialement adaptés au transport de bitumes par ces deux moyens. Ils se chargent aussi bien sur des châssis camions que sur des wagons. « En février, les premiers tests en réel nous ont permis de valider la conception définitive de ces conteneurs dont nous avons reçu les dix premiers exemplaires entre juillet et septembre », précise-t-elle. Une quarantaine d’autres sera livrée dans les mois à venir. Les plus grands possibles, ils devaient être compatibles avec les installations des points de chargement et des dépôts, tout en tenant compte des tonnages fixés par la réglementation routière. Cette sécurité d’approvisionnement, garantie par la régularité des déplacements ferroviaires, et dans de meilleurs délais, a pour contrepartie une gestion prévisionnelle assez précise des commandes, si possible à l’échelle d’une semaine. « Un client régulier est ainsi assuré de recevoir son approvisionnement plusieurs fois par semaine ». Carte des réseaux d’approvisionnement par transport multimodal (fluvial, rail et route) mis en place depuis les raffineries de Pernis (Pays-Bas) et Godorf (Allemagne). Grâce au multimodal, Shell s’autorise plusieurs points d’entrée et de sortie pour ses produits, livrés à Lyon ou à Fos-sur-Mer depuis l’Allemagne. Alors que le ferroviaire pur demanderait des modifications d’installations importantes chez les clients, la combinaison rail-route permet de livrer n’importe quel poste d’enrobage. D’un point de vue environnemental, l’utilisation du rail sur l’essentiel des trajets permet d’améliorer l’empreinte écologique du transport et de désengorger les routes. Solution d’avenir à l’échelle européenne, le transport multimodal a encore de beaux jours devant lui. SOPHIE VALETTE Responsable du développement opérationnel des approvisionnements bitumes et souffre pour l’Europe Entrée chez Shell en 1998. Ingénieure en génie chimique de formation, elle débute sa carrière à Berre, en tant qu’ingénieur de production dans le domaine des polymères. Elle séjourne un an en Corée puis quatre ans au Qatar, dans le cadre du projet Pearl GTL développé par Shell. Elle y vit une expérience multiculturelle très forte. De retour en France, elle rejoint le monde des bitumes, un secteur dynamique qui lui permet d’utiliser ses connaissances techniques, tout en s’investissant dans le développement logistique où la proximité avec le client est essentielle. Shell Bitumes et le transporteur Groupe Charles André ont conçu des conteneurs chauffants spécialement adaptés au transport de bitumes par le rail et la route. L’équipe développement opérationnel des approvisionnements Dirigée par Sophie Valette, cette équipe de trois personnes étudie la faisabilité des initiatives lancées dans le secteur des bitumes au niveau européen. Chargée de tester les idées et leur viabilité, elle accompagne leur mise à l’épreuve dans l’ensemble des processus d’approbation interne et externe, jusqu’au lancement opérationnel des projets. Le transport multimodal est le résultat concret d’une de ces initiatives, conduite dans un temps extrêmement court. No. 47 | SEPTEMBRE 2012 3 éQUIPE COMMERCIALE équipe commerciale : des interlocuteurs de premier rang L’équipe commerciale Shell Bitumes répond chaque jour aux besoins, aux préoccupations et aux impératifs des professionnels en accompagnant les demandes et en apportant les produits et les solutions qui y répondent le mieux. Rencontre avec celle et ceux qui ont choisi de mettre la relation clients au service de la technique et au cœur de leur métier. Alors qu’une nouvelle organisation de la logistique s’affirme à l’échelle européenne, l’équipe commerciale est au premier rang des relations avec les utilisateurs et les prescripteurs des produits Shell Bitumes. Sous la direction de Nicolas Lunot, elle assure l’interface entre les besoins de chaque commanditaire, les questions techniques issues des chantiers et les différentes structures Bitumes, depuis le service supply jusqu’au Solution Centre. Durant la transition qui a suivi la cession par Shell de ses raffineries en France, ces interlocuteurs privilégiés ont poursuivi leur travail avec la même rigueur. Les transformations qui se poursuivent aujourd’hui se concrétisent par des engagements à tous les niveaux. Construites dans la proximité, les relations de partenariat voulues par l’équipe commerciale s’appuient sur des valeurs partagées de ce qu’est leur métier. Depuis juillet 2011, une partie de l’équipe s’est renouvelée. Issus d’horizons divers, porteurs d’expériences variées, les professionnels qui la composent aujourd’hui mettent chacun l’accent sur ce qui fait l’intérêt de leur travail et qu’ils ont en commun. Le plaisir de rencontrer et d’échanger avec des professionnels du BTP attentifs, comme eux, à la qualité des relations qui se construisent au jour le jour et dans la durée. Attentifs, ils se font le relais de la parole de chacun au service de la réussite de projets qui deviennent ainsi, très vite, des projets partagés. Pour cela, ils font en sorte que les bitumes livrés le soient en temps et en heure, dans les volumes et les grades demandés pour chaque chantier. Ceci dans un contexte d’approvisionnement largement transformé, où l’anticipation, par chacun, est devenue une nécessité. CORINNA PANE Ouest, Centre-Ouest Après des études universitaires en génie des procédés, Corinna Pane rejoint Shell en 1991, dans le secteur des lubrifiants. Elle y débute au centre de recherche de Petit-Couronne, avant de devenir responsable d’une équipe technique à l’usine européenne de Nanterre. En 2005, elle part à Londres dans le cadre du projet informatique SAP, qui vise l’harmonisation des procédés et des contrôles Shell au niveau mondial. Elle y apporte ses connaissances des processus de fabrication et de contrôle dans la fabrication des huiles. Un an plus tard, elle rejoint l’équipe assistance technique bitumes, dans le domaine des enrobés. En outre, elle y est responsable du développement technico-commercial des produits de spécialité, pour certains pays d’Europe. L’an passé, elle devient IRB. « Un poste à l’interface des besoins et attentes du client et de notre organisation interne », précise-t-elle. Elle doit aussi accompagner l’ouverture du dépôt bitumes de Nantes, afin d’y corréler au mieux capacités de stockage et besoins des utilisateurs. Ses compétences techniques sont un atout pour accompagner certains projets, comme les liants de synthèse pour enrobés colorés. « Dans ma fonction, j’ai la chance de rencontrer des personnes passionnées par leur métier et avec qui je partage le même enthousiasme de la route. Toutes ces rencontres m’enrichissent tant sur le plan personnel que professionnel », ajoute-t-elle. 4 No. 47 | SEPTEMBRE 2012 LAURENT GUERESCHI NORD-EST A dix-huit ans, bachelier, Laurent Guereschi crée une puis deux entreprises spécialisées dans l’installation de matériels audiovisuels. Entré chez Shell à trente ans, en 1992, il commercialise les lubrifiants Shell Hélix auprès de la grande distribution. En 2006, il est responsable de la gestion commerciale et de la distribution des produits Shell auprès des centrales nationales d’achat Leclerc, Système U et Feu Vert Services. Vingt ans plus tard, il quitte le monde des lubrifiants pour celui des bitumes. Passionné par la fonction commerciale, curieux de la diversité des personnes qu’il rencontre, il aime répondre aux préoccupations de chacun de ses clients. « En rejoignant les bitumes, j’avais envie de changer de profils d’acheteurs, de produits et de connaître un autre secteur d’activité Shell », raconte-t-il. En poste depuis le 1er septembre, il rencontre « des personnes très professionnelles qui connaissent l’aspect technique des produits, beaucoup plus dans la relation, l’engagement et la confiance, le développement de partenariats, que dans la grande distribution ». On est dans le « donnant-donnant », chacun cherchant à travailler avec l’autre. « Avec les moyens que nous mettons en place actuellement, nous répondons avec la réactivité dont ces professionnels ont besoin », ajoute-t-il. FREDERIC MAGANA IDF, NORMANDIE Après une formation à l’école de commerce de Lyon, Frédéric Magana débute en 1989 chez Renault Véhicules Industriels, puis devient chef de marque chez un lunetier. De 1992 à 2003, il est d’abord chef de secteur dans le réseau des stations services Elf, responsable cellule prix, puis entre au secteur compétition du pétrolier. Responsable commercial, il négocie la fourniture de carburants auprès d’organisateurs de courses et d’écuries de Formule 1 aux quatre coins du monde. Il rejoint ensuite, comme consultant, une société de formation en management et négociation commerciale pour cadres dirigeants. De retour dans l’univers de l’automobile, il est chargé du développement commercial des carburants Shell Compétition à partir de 2009. Frédéric Magana découvre les bitumes trois ans plus tard. « L’environnement m’a paru attractif, explique-t-il. Alors que précédemment mes collègues et moi-même étions éparpillés dans différents pays, j’ai le sentiment de rejoindre une équipe. Le plus passionnant dans mon métier, ajoute-t-il, est de créer des relations de confiance et de ne pas être simple fournisseur de produits parmi d’autres. Dans le BTP, les gens disent les choses. J’espère être un interlocuteur de qualité ». Il souligne encore que « d’énormes efforts ont été faits par tous, ici, afin de faire face au contexte difficile actuel ». Thibaut Laurier Michaël Gantois Sud-Est Titulaire d’un DUT Génie civil, Thibaut Laurier poursuit sa formation dans une école de commerce et de gestion industrielle. Conducteur de travaux dans le bâtiment, pour une filiale de GTM, il y gère un chantier expérimental. Il poursuivra ses activités dans une agence de location de matériel pour le BTP. Il intègre Shell en 1998, où il suit le réseau des stations de carburant des revendeurs puis des postes officiels. Riche de son expérience dans le BTP, il rejoint l’équipe commerciale bitumes en 2004. « Le métier des travaux publics est un milieu qui me plaît, les relations y sont franches et directes », précise-t-il. Pour lui, d’une certaine manière, les acheteurs ont autant besoin de nous que nous d’eux, « ce qui conduit à des relations de partenariat, dans la mesure où nos intérêts sont les mêmes ». De chaque côté, il y a nécessité de construire sur le long terme. Son secteur d’intervention couvre des régions dynamiques en matière de routes. La concurrence espagnole et des bitumiers « low cost » italiens, « qui n’ont pas les mêmes contraintes que nous » y est forte. « Nous avons une force et un atout, chez Shell : nous maîtrisons ce que nous faisons, ce qui est indispensable puisque notre métier consiste de plus en plus à gérer des flux ». Sud-Ouest En juillet 1998, BTS Transport Logistique en poche, Michaël Gantois entre au centre d’exploitation transport (CET) de Shell, en charge de l’approvisionnement en carburants des stations-service. Il y devient chef de groupe jusqu’en août 2004, date à laquelle il rejoint l’activité bitumes. Assistant transport, il s’occupe de la logistique pour la France et le Benelux. Il est responsable de l’équipe prise de commandes et de l’interface entre les raffineries et l’équipe commerciale qu’il intègre trois ans plus tard, avec une excellente connaissance des produits. La diversité des parcours de ses membres « permet de bénéficier de connaissances dans des domaines variés et de nous entraider » souligne-t-il. Dans le métier, il apprécie d’avoir à négocier avec les mêmes personnes. Son activité est d’autant plus riche qu’il a « pour interlocuteurs tous les maillons de la chaîne, du chef de poste au directeur d’usine ou pdg de filiale ». Bien entendu, l’arrêt de raffineries françaises a compliqué les approvisionnements dans le sud de son secteur, « mais l’ouverture prochaine du dépôt de Bayonne devrait permettre de redynamiser le marché en y réaffirmant la présence de Shell ». KAREL PONCELET BENELUX Ingénieur en automatisation industrielle de formation, Karel Poncelet est responsable des ventes bitumes pour le Benelux depuis avril dernier. Au sein d’un grand groupe industriel, il travaille d’abord comme chargé de missions automatisation de process auprès de différentes entreprises. Il deviendra responsable technique et qualité de l’une d’entre elles, spécialisée dans les membranes bitumineuses. Il est ensuite commercial pour un producteur bruxellois d’enrobés et d’asphaltes, avant de prendre la direction d’une usine de membranes bitumineuses pour ce même fabriquant. Le 1er janvier 2000, il entre comme responsable clientèle bitumes routes et industries à Shell Belgique, une activité qui concerne aussi les lubrifiants et les carburants. Quatre ans plus tard, il est responsable des bitumes de spécialité, liants synthétiques et enrobés tièdes pour l’Europe. Il contribue à leur développement dans les différents pays européens, en soutien des équipes techniques, de vente ou de marketing. Aujourd’hui, ses fonctions sont tout autant commerciales que techniques, dans une région où le marché est loin d’être uniforme. « Il faut pouvoir travailler en plusieurs langues, mais aussi avec des certifications différentes, chaque pays du Benelux conservant ses spécificités propres en matière de bitume », nous dit-il. Mais les bitumes, de spécialité ou non, y sont produits par des raffineries toutes proches. Nicolas PAncrate industrie France et Benelux Diplômé en 2005 d’ESG Paris, Nicolas Pancrate est titulaire d’un Master marketing et publicité, orienté commerce et techniques de vente. à la recherche d’une première expérience professionnellement et culturellement marquante, il entre à Mexico-City comme développeur des ventes junior pour une revue immobilière gratuite haut de gamme, dont il crée le réseau de distribution. Passionné par les univers techniques, il travaille ensuite au Royaume-Uni en tant que chef de marché terrain, au sein de la division matériaux de construction pour l’étanchéité du groupe Grace. Il y développe le marché espagnol. De retour en France, il est ingénieur commercial en étanchéité. Ces années lui permettent de découvrir les bitumes. Très attiré par les postes à dimensions technique et commerciale, il rejoint Shell Bitumes au 1er octobre, en occupant une fonction qui lui permet de concilier les deux. C’est une suite logique à ses expériences antérieures. L’esprit d’équipe, aussi, lui a plu. « Je trouve passionnant d’échanger avec des clients sur leurs besoins techniques, sur la manière dont on peut leur apporter des solutions qui correspondent vraiment à ce qu’ils recherchent », souligne-t-il. No. 47 | SEPTEMBRE 2012 5 INNOVATIONS, SERVICES Shell Bitumes : des équipes mobilisées Les activités industrielles, comme toutes les autres, doivent faire face à des situations imprévues. Shell Bitumes met un point d’honneur à répondre au mieux aux intérêts de ses clients, même dans les situations les plus complexes. Cette réactivité passe par une attention soutenue aux remarques qui lui sont faites, une capacité à engager les investissements nécessaires et des équipes de qualité à même d’œuvrer à la recherche de solutions pertinentes. Alors que la raffinerie Shell de Pernis, aux Pays-Bas, produit du bitume depuis quelques mois, celle de Godorf, en Allemagne, en a toujours livré pour l’Allemagne et le Benelux. Raffinerie de Godorf : soutenir des cadences accrues. Depuis l’an passé, elle fournit aussi des clients français, produisant même du bitume 35/50 destiné à ce seul marché. Début 2012, la raffinerie de Godorf est sollicitée pour l’approvisionnement de l’ensemble du marché français. « Elle a toutes les capacités pour le faire, mais c’est un changement brutal et radical qui nous mobilise tous, les transporteurs comme les équipes qui doivent des explications aux clients. Les cadences de chargement augmentent considérablement. « On peut parler d’exploit du collectif », souligne Laurent Sibuet, responsable des opérations bitumes pour la France et le Benelux. En effet, tout est alors fait pour livrer en moins de trois jours des chantiers jusqu’à Brest ou dans le sud-ouest de la France. Une performance. 6 No. 47 | SEPTEMBRE 2012 Des problèmes techniques résolus Mais, au premier trimestre, des soucis de production et des problèmes techniques au niveau des pompes et du système de récupération des vapeurs, grippent cette organisation et affectent les vitesses de chargement. « Nous avons joué de malchance. Il fallait trois ou quatre heures pour réparer, puis une nouvelle pièce tombait en panne. En une demi-journée, nous avions une cinquantaine de camions de bitumes en attente de chargement et des retards chez les clients, explique-t-il. Malheureusement, certains clients auront été touchés plus que d’autres, pour qui ces incidents ne poseront aucun problème ». La réduction des écueils techniques, l’amélioration de la production et des conditions de chargement ont permis de revenir à une situation normale dès le deuxième trimestre. Tout en tenant compte des procédures de sécurité, un travail important d’accueil, mais aussi de simplification du processus d’enregistrement des camions de livraison, notamment français, est engagé. Des personnels parlant français rejoignent les équipes de la raffinerie. Plus près des clients français Planifiée dès 2011, l’utilisation du dépôt de Worms, près de Karlsruhe, plus proche de l’Alsace, permet désormais de réduire les délais de livraison à destination de la France. Une fois par semaine, au moins, des transports par barges de 1 500 tonnes de bitumes 35/50 et de 50/70 alimentent le dépôt depuis Godorf. En parallèle, le système multimodal de conteneurs rail route, opérationnel depuis la raffinerie de Godorf, permettant de charger de nuit comme le samedi, rend désormais possible des livraisons dans les quarante-huit heures à Vénissieux, près de Lyon, ou à Fossur-Mer ! Evidemment, cela se planifie. Le travail sur l’isolation de ces containers paye « Même s’ils viennent de loin, les bitumes livrés depuis Godorf sont à une excellente température d’application, parfois même meilleure que celle de nos concurrents », relève Laurent Sibuet. Le système multimodal de conteneurs rail route rend désormais possible des livraisons dans les quarante-huit heures jusque dans le sud de la France. Modifications de NOS factures : une réponse aux attentes des clients Quand les factures nées de l’harmonisation internationale du système informatique de Shell déplaisent, il est urgent de tenir compte des remarques qui sont faites. Les services qualités des différentes entités Shell se sont penchés sur la question pour répondre aux attentes légitimes des services comptables. En juillet 2010, Shell France s’engage dans l’harmonisation de son système informatique déjà engagé à l’échelle mondiale. Il s’agit alors de proposer des documents unifiés à l’ensemble des clients, quel que soit le pays où ils exercent leurs activités, afin de leur en faciliter le traitement. La présentation des factures bitumes France, comme d’autres, est ainsi affectée par le nouveau dispositif. « Nous avons eu de nombreux commentaires de la part des services comptables de nos clients à réception de nos nouvelles factures, car leur temps de traitement avait augmenté », raconte Béatrice Gantois, responsable qualité et amélioration des process. Ainsi, le récapitulatif des tonnages achetés par produit et par raffinerie avait disparu, tandis que certaines factures voyaient leur nombre de page doubler ou tripler en fonction des livraisons. « Les conditions générales de vente qui tenaient autrefois sur une seule page en occupaient beaucoup plus à cause d’un mauvais formatage, les feuilles détaillant chaque livraison étaient devenues illisibles… alors que l’on essayait de limiter la consommation de papier ». main sur ces modifications de facture. Cela passait par d’autres services. Par contre, nous avons été très vigilants à imposer les remarques de nos clients, comme l’ajout d’une page récapitulative ». Aujourd’hui, les factures restent au format international, tout en bénéficiant d’adaptations nationales, notamment législatives. Si certains espaces restent toujours vides sur les factures françaises, c’est parce qu’à cet endroit… ils sont remplis de texte destinés à d’autres pays. L’Allemagne, le Benelux, l’Angleterre et maintenant la France voient la présentation de leurs factures rectifiée. « Nous avons vraiment fait le maximum pour prendre en compte toutes les réclamations et remarques de nos clients concernant les nouvelles factures », conclut-elle. Un nouveau point sera fait fin 2013 pour prendre en compte les éventuelles remarques complémentaires de nos clients. LA PATIENCE RéCOMPENSéE En réalité, ces remontées n’affectent pas que le secteur bitumes, mais aussi d’autres pôles d’activité Shell. Un groupe projet transversal est organisé afin de travailler sur l’amélioration du format des documents comptables. « Nous sommes revenus aujourd’hui à un format répondant plus aux attentes tout en sachant qu’il nous était impossible de faire totalement marche arrière », remarque Béatrice Gantois. On retrouve désormais des sous-totaux par produit, le détail des livraisons est plus lisible, tandis que les conditions générales de vente tiennent de nouveau sur un seul feuillet. Des séries de tests ont été effectuées pour chaque secteur d’activité, puis pour chaque type de facture et chaque type de client, afin de vérifier que tout fonctionnait de nouveau au mieux. « Ces améliorations ont pris du temps et nos clients ont dû être patients. Nous aussi, reconnaît-elle, car au niveau des bitumes nous n’avions pas la Le Service facturation bitumes France et Benelux repose sur deux personnes. Elles travaillent en lien avec l’équipe commerciale et les raffineries qui valident les chargements de produits effectivement réalisés. Le Service comptabité et recouvrement est basé à Cracovie, en Pologne, et fonctionne avec des équipes multilingues. ©Thibault Schvartz - Créocéan Shell en Guyane : un consortium mené par Shell prospecte au large des côtes guyanaises Shell Exploration and Production France (SEPF), filiale du groupe Shell, est depuis le 1er février 2012 l’opérateur, pour le compte d’un consortium, des activités d’exploration ouvertes dans le cadre du permis de recherche d’hydrocarbures Guyane Maritime. Ce permis, qui court jusqu’à mi 2016, couvre une zone d’exploration d’une superficie de 24 100 km2, à 150 km des côtes de la Guyane Française. Le consortium - qui à l’époque était mené par Tullow Oil - a foré le premier puits d’exploration en mars 2011. Le 9 septembre 2011, il annonce avoir découvert un réservoir pétrolifère de plus de 70 mètres, à plus de 2 000 m de profondeur, dont le volume total d’hydrocarbures reste à évaluer. Une nouvelle campagne d’exploration et d’évaluation a depuis été engagée afin de confirmer et préciser le potentiel de cette zone. A l’occasion de cette nouvelle phase qui débute, SEPF a programmé quatre nouveaux forages qui devraient avoir lieu dans les prochains mois. Il utilise pour cela le navire de forage Stena IceMax, l’un des plus modernes au monde, qui est notamment doté d’un système de positionnement dynamique lui permettant de rester parfaitement stable au milieu des courants. Les résultats obtenus permettront de déterminer les étapes suivantes du projet. Le consortium Guyane Maritime est composé de la société SEPF (45 %), filiale du groupe Shell, Hardman Petroleum France (27,5 %), filiale du groupe Tullow Oil, Total Exploration Production Guyane Française (25 %) et Northern Petroleum (2,5 %). No. 47 | SEPTEMBRE 2012 7 SOLUTION CENTRE European Solution Centre SHELL : un laboratoire de pointe Le European Solution Centre accompagne le développement de produits bitumineux Shell en Europe. Son expertise au service de l’Assistance technique est un atout dont bénéficient quotidiennement bon nombre de clients. Après son installation à Strasbourg, retour sur ses réalisations. Implanté à Illkirch, au sud de Strasbourg, le European Solution Centre accompagne les demandes des clients Shell Bitumes qui lui parviennent par l’intermédiaire de l’assistance technique, notamment des études de formulation d’enrobés. Depuis son inauguration en avril 2011, son équipe d’une dizaine de personnes est intervenue sur environ trois cent dossiers. « Nous travaillons aussi sur une très grosse mission : le marquage CE des liants modifiés de nos usines européennes, une obligation pour les commercialiser », précise Sonia Hauguel, responsable du European Solution Centre. L’équipe a ainsi dû analyser deux cents produits issus de huit sites de production et valider leur conformité aux spécifications exigées. Le rôle du European Solution Centre est en effet d’adapter les produits aux contraintes du marché européen et aux standards de Shell. Ainsi, l’équipe est intervenue lors de l’implémentation des bitumes issus des nouvelles lignes de production de la raffinerie de Pernis, aux Pays-Bas. Elle vérifie alors les propositions faites par Recherche & Développement et peut suggérer des recettes plus conformes aux normes du marché. « Nous réalisons une évaluation complète des nouvelles bases bitumes qui nous sont proposées », souligne Sonia Hauguel. Les aspects sanitaires, prépondérants, sont d’abord testés, puis la qualité des produits, soit six à sept essais par mélange et jusqu’à une dizaine pour les bitumes modifiés. Le European Solution Centre remplit également des missions de formation. En avril dernier, une délégation d’une dizaine de clients français est venue deux jours à Illkirch, afin de se former aux bitumes, à leurs applications et aux essais de laboratoire. « Cela fait partie des services que nous proposons. On y parle ouvertement des préoccupations techniques rencontrées sur les sites de production », poursuit-elle. L’équipe du laboratoire se rend aussi sur certains chantiers afin de mieux en comprendre les contraintes. 8 No. 47 | SEPTEMBRE 2012 Ces relations de partenariat font que l’équipe, en lien avec l’assistance technique, peut être impliquée dans des essais industriels pour le développement de nouveaux produits, comme lors d’essais récents en matière d’étanchéité et d’insonorisation. « Nous avons mis nos moyens à disposition du client, venu avec ses nouveaux produits, afin de les travailler ensemble au laboratoire avant leur passage aux tests industriels auxquels nous assisterons », raconte Sonia Hauguel. Des clients souvent impressionnés par les moyens et la réactivité du laboratoire. Ses outils sont là pour eux. Le 18 juin dernier, sur le chantier de l’autoroute A4, aux environs de St-Avold (57), l’application d’une couche de roulement BBTM. En mars, le European Solution Centre Shell réalisait l’étude Module et Fatigue du BBME (20/30 Shell Mannheim) présent en sous-couche. LE LIANT : 30 ans et bientôt en version électronique. Vous tenez entre les mains le dernier numéro papier du Liant qui fête ses trente ans. Un laboratoire européen Basé à Strasbourg, au cœur de l’Europe, le European Solution Centre occupe 1 000 m², dont 850 de laboratoire liants et enrobés. Son équipe y travaille en français, en anglais et en allemand. Il peut réaliser des études de formulation de niveau 4 pour la France. Il se doit aussi d’être excellent sur les marchés anglais et allemands qui, malgré les normes européennes, conservent leurs essais spécifiques. Les équipements sont donc dédoublés. Le European Solution Centre est membre du Club des Laboratoires routiers de l’Est (CLaRE), réseau de laboratoires d’entreprises de travaux publics. Par ailleurs, il peut participer aux expertises dans le cadre de groupes de normalisation en Europe. Sa prochaine édition sera entièrement électronique. Son rythme de diffusion sera trimestriel. Vous aurez alors sur votre écran un format allégé, plus court et, de fait, plus réactif à vos préoccupations. Au sommaire, des numéros thématiques et variés : techniques, livraisons, évolution du marché… qui se succèderont à une fréquence plus soutenue. Bonne lecture et à très bientôt. Revue éditée par la Société des Pétroles Shell Direction Bitumes Tél. : 01 57 60 61 00 - Fax : 01 57 60 62 99 http://www.bitumes.shell.fr N° ISSN : 1969-3583 Directeur de Publication : P. Ross Rédactrice en chef : M. Thillou Ont collaboré à ce numéro : Ph. Chenot, P. Peaudeau Conception - Réalisation : PxR media Imprimerie : Baron Crédits photos : ©iStockphoto - GCA - ©Shell Réf : LIANTN°47 - 2 500 ex. - Toute reproduction, même partielle, de ce document, est formellement interdite (Loi du 1er mars 1957). Pour toute demande d’autorisation, s’adresser au directeur de la publication.