Attractivité, compétences et emploi cadre en Limousin
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Attractivité, compétences et emploi cadre en Limousin
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN– N° 2013-68 SEPTEMBRE 2013 – Attractivité économique : atouts et faiblesses du Limousin. – L’emploi cadre au cœur des mutations de la région. – Cadres : quelles perspectives pour 2013. Dossiers attractivité régionale de l’Apec D’une superficie parmi les plus modestes des régions métropolitaines, le Limousin est également la 2e région la moins peuplée de l’Hexagone. L’économie limousine s’appuie sur l’agriculture et un socle industriel relativement diversifié (agroalimentaire, électronique…). Des activités historiques, comme la porcelaine ou le cuir, lui ont apporté une renommée mondiale mais souffrent désormais de la concurrence. Les activités de services sont moins développées qu’ailleurs et les emplois liés à la sphère publique occupent une place importante. Par ailleurs, la région est marquée par un contraste Est / Ouest et Limoges, centre névralgique de la région, concentre les emplois et fonctions stratégiques. Les entreprises limousines du secteur privé emploient 19 000 cadres, soit moins de 1 % des cadres français. Les opportunités d’emploi pour les cadres se situent essentiellement dans le bassin d’emploi de Limoges. –ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS ET FAIBLESSES DU LIMOUSIN– – UNE RÉGION CENTRALE MARQUÉE PAR UN CONTRASTE EST / OUEST – 1. Différence entre le nombre de personnes qui sont venues habiter dans la région au cours de l’année et le nombre de personnes qui ont quitté la région. 2. Différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès. Le Limousin dispose d’une superficie parmi les plus modestes des régions françaises (17 000 km2, 7e région la plus petite de France métropolitaine). Situé sur les contreforts du Massif central, le Limousin occupe une place géographique centrale au sein de l’Hexagone en étant bordé par cinq régions (Aquitaine, Poitou-Charentes, Centre, Auvergne et Midi-Pyrénées). La population et les activités limousines sont principalement concentrées à l’ouest de la région, dans le département de la Haute-Vienne où Limoges occupe une place prépondérante. Terre agricole par excellence, l’aspect rural est particulièrement présent à l’Est. En raison de sa situation géographique et topographique, le Limousin s’est longtemps vu à l’écart des principaux axes de communication vers Paris, Bordeaux et Lyon. L’autoroute A20, axe Nord/Sud reliant Paris à Toulouse, et l’A89, axe transversal reliant Bordeaux à ClermontFerrand, ont permis de désenclaver la région. Néanmoins, ces voies de communication bénéficient principalement aux départements de la Haute-Vienne et de la Corrèze, accentuant le déséquilibre entre l’Est et l’Ouest. Sur le plan ferroviaire, Limoges est desservie par la ligne Paris-Toulouse et le projet de ligne à grande vitesse Limoges-Poitiers-La Rochelle pourrait encore améliorer les axes de communication. La région est également desservie par l’aéroport international de Limoges-Bellegarde (35e rang national pour le trafic de Source : Insee, recensement de la population, 2010. France métropolitaine – Tableau 1– Dynamisme démographique des régions françaises : place du Limousin 2 Population en 2010 Corse Taux de variation annuel moyen entre 1999 et 2010 (en %) Classement régional dynamisme démographique 309 693 1,6 1re Languedoc-Roussillon 2 636 350 1,3 2e Midi-Pyrénées 2 881 756 1,1 3e 1 171 763 0,4 12e 742 771 0,4 13e 2 548 065 0,4 14e […] Franche-Comté Limousin Centre APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN passagers). Un nouvel aéroport, Brive-Souillac, sur la commune de Nespouls, en Corrèze, remplace celui de Brive-La-Roche. Il permet d’accueillir de plus gros porteurs et de bénéficier d’un réseau de communication plus favorable. – UN CERTAIN DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE MALGRÉ UNE POPULATION ÂGÉE – Avec 743 000 habitants, le Limousin est la 2e région de métropole la moins peuplée après la Corse. La densité de population de la région est également très faible (la 2e après la Corse, avec 44 habitants au km2 contre 115 en moyenne en France métropolitaine). Le Limousin se situe toutefois à la 13e place pour le dynamisme démographique devant le Centre et derrière la Franche-Comté (tableau 1), avec un gain annuel moyen de 0,4 % entre 1999 et 2010 (contre +0,6 % en France métropolitaine). Le département de la Haute-Vienne marque, sur la même période, la plus forte croissance démographique régionale (+0,6 %) tandis que la Corrèze se situe dans la moyenne régionale et que la Creuse affiche un déficit démographique (-0,1 %). La Creuse fait partie des neuf départements français qui ont vu leur population décroître entre 1999 et 2010. La croissance démographique régionale repose uniquement sur un solde migratoire1 positif (+0,7 %) qui compense un solde naturel2 négatif (-0,3 %). C’est la seule région française à présenter un solde naturel négatif, ce qui s’explique par les caractéristiques de la population. Ainsi, le Limousin est la région métropolitaine qui compte, en proportion de sa population, le moins de jeunes (moins de 25 ans) et le plus de personnes âgées (60 ans et plus). La moitié des Limousins réside en Haute-Vienne, département le plus peuplé de la région. Suivent la Corrèze (33 % de la population régionale) puis la Creuse (17 %). Avec 139 000 habitants, Limoges, capitale régionale, est la seule ville de plus de 100 000 habitants de la région et la 26e commune de France tandis que Brive-la-Gaillarde (Corrèze) se positionne comme la seconde ville de la région avec trois fois moins d’habitants (49 000). Suivent ensuite Guéret (Creuse) et Tulle (Corrèze) qui avoisinent les 15 000 habitants. – UNE INDUSTRIE DIVERSIFIÉE ET UN SECTEUR DES SERVICES PEU DÉVELOPPÉ – – UNE R&D PEU DÉVELOPPÉE ET UNE POPULATION MOYENNEMENT DIPLÔMÉE – Le Limousin est la 15e région la plus industrialisée de France derrière le Poitou-Charentes et devant la Bretagne. L’industrie pèse ainsi pour 13,6 % dans la valeur ajoutée brute régionale, soit un peu plus qu’au niveau national (12,6 %). 37 000 salariés travaillent dans l’industrie limousine, soit 1 % des effectifs métropolitains. L’industrie limousine, de tradition manufacturière, repose sur une palette d’activités portées par un tissu de petites et moyennes entreprises ponctué par la présence de quelques établissements renommés. La filière agroalimentaire constitue le 1er employeur industriel de la région. Elle est à l’origine de quelques fleurons nationaux comme Blédina (Brive-la-Gaillarde) ou Madrange (Feytiat, Haute-Vienne). Cette filière repose sur des activités agricoles importantes. Même si le secteur agricole ne pèse que 2,8 % de la valeur ajoutée brute régionale (2,6 % en moyenne dans l’Hexagone hors Île-de-France), la part du secteur dans l’emploi régional y est deux fois plus importante qu’au niveau national (5,3 % contre 2,4 % en France métropolitaine). Dans le département de la Creuse, elle atteint même 11,8 %. Le Limousin est notamment réputé pour son élevage, surtout bovin. Les composants électriques (Legrand, leader mondial pour le matériel électrique, dont le siège est à Limoges), le papier carton (International Paper, à SaintJunien) et la mécanique (l’équipementier automobile Borg Warner Automotive à Tulle, Renault Trucks à Limoges) constituent les autres secteurs majeurs. D’autres activités, historiques, comme le cuir avec la ganterie et la chaussure (Weston), la porcelaine (Bernardeaud, Haviland), la tapisserie d’art (Aubusson), bénéficient d’une renommée mondiale même si, face à une concurrence internationale accrue, leur poids est désormais plus modeste. Le secteur des services marchands représente 46,9 % de la valeur ajoutée brute régionale, en deçà de la moyenne des régions françaises hors Île-de-France (50,7 %). Il rassemble 38,6 % des emplois, soit l’un des taux les plus faibles de France. Par ailleurs, le poids de l’emploi non-marchand est, après la Corse, le plus élevé des régions métropolitaines avec 36 % de l’emploi régional, atteignant 39,3 % dans le département de la Creuse. Le Limousin ne consacre que 1 % de son PIB aux dépenses en recherche & développement. La région se positionne à la 18e place des régions métropolitaines sur ce plan. Constitué pour l’essentiel de PME et de TPE et avec un nombre limité d’entreprises d’envergure internationale, le tissu industriel du Limousin favorise peu l’implication du secteur privé dans la R&D. Avec 88 brevets déposés en 2010, le Limousin se situe d’ailleurs en fin de tableau des régions innovantes (21e place). Le Limousin dispose toutefois d’instituts de recherche publique d’envergure, associés pour certains au CNRS, à l’Inra ou au CEA : le Xlim (informatique, mathématiques, optique, électronique…), l’Ipam (procédés appliqués aux matériaux) ou le Geist (génétique, immunité, santé…). Par ailleurs, 19,6 % des Limousins de 15 ans et plus et ayant terminé leurs études sont diplômés du supérieur, soit le 16e rang des régions françaises (tableau 2). La région comptabilise 21 000 étudiants inscrits dans le supérieur en 2011-2012, notamment au sein de la seule université de la région, située à Limoges avec plusieurs antennes dont Brive-laGaillarde, Tulle ou encore Guéret. Elle propose des formations spécifiques comme l’électronique, la photonique, les technologies micro-ondes. En outre, quelques écoles d’ingénieurs et de spécialité maillent le dispositif de formation : Ensil ou 3iL en informatique, Ensci pour la céramique industrielle, Ismib en management des industries du bois... Part (en %) Classement des régions Île-de-France 35,9 1er Rhône-Alpes 26,4 2e Midi-Pyrénées 26,0 3e Corse 19,7 15e Limousin 19,6 16e Poitou-Charentes 19,0 17e […] APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN Source : Insee, recensement de la population, 2009. – Tableau 2– Part des diplômés du supérieur dans la population de 15 ans et plus ayant terminé leurs études (par région) : place du Limousin 3 3. Pour l’Insee, une aire urbaine est un ensemble de communes d’un seul tenant constitué d’abord par une ville pôle puis par des communes périurbaines ou rurales dont au moins 40 % de la population ayant un emploi travaille dans la ville ou des communes attirées par celles-ci. 4. Les cadres des fonctions métropolitaines (CFM) sont définis par l’Insee comme les cadres et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés de 5 fonctions jugées stratégiques et à contenu décisionnel élevé : conception-recherche (ingénieurs, chercheurs…), prestations intellectuelles (avocats, architectes…), commerce interentreprises (cadres technico-commerciaux…), gestion (cadres de la banque, finance, ressources humaines), culture-loisirs (journalistes, artistes…). – DEUX PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ PORTÉS PAR LE LIMOUSIN – – LIMOGES, CENTRE NÉVRALGIQUE DE LA RÉGION – Le Limousin porte deux pôles de compétitivité, tous deux basés à Limoges. Le premier, Elopsys, associe les entreprises et les organismes de recherche dans le domaine des hautes technologies micro-ondes, photonique, réseaux sécurisés et design d’interface. La région Midi-Pyrénées est également associée à ce pôle. Plusieurs centres de recherche et entreprises (Legrand, Thalès, Photonis...) y collaborent. Le second, le Pôle Européen de la Céramique (PEC), est également un pôle interrégional (Centre, Midi-Pyrénées). Ses spécialités sont les arts de la table, l’habitat, l’énergie, la santé (prothèse médicale), l’électronique et l’optoélectronique. Le Limousin est également impliqué dans trois autres pôles de compétitivité qui sont pilotés par d’autres régions. Le premier, ViaMéca (Auvergne et Rhône-Alpes), est axé sur les activités de la mécanique, des matériaux et de la conception, appliquées notamment aux véhicules et machines. Le second, Cancer-Bio-Santé (MidiPyrénées) vise la lutte contre le cancer. Le dernier, Sciences et systèmes de l’énergie électrique (S2E2, Centre), est spécialisé dans la microélectronique de puissance : piles à combustibles, convertisseurs, domotique, immotique (gestion informatisée des immeubles). En 2011, 113 établissements limousins étaient impliqués dans les pôles de compétitivité, représentant 6 100 salariés dont 500 cadres. Avec 283 000 habitants, l’aire urbaine3 de Limoges est la plus importante de la région. Elle est le siège de grandes enseignes de l’agroalimentaire (Madrange, La laiterie des Fayes). Elle accueille également le leader mondial des équipements électriques pour le BTP (Legrand). De plus, à travers l’industrie de la chaussure (Weston) et la porcelaine haut de gamme (Bernardaud, Haviland), la capitale du feu s’inscrit dans le paysage de l’industrie du luxe. La Technopole Ester rassemble également un vivier d’activités scientifiques et industrielles qui intègre des centres de recherche, des entreprises de pointe et les pôles de compétitivité de la région. L’agglomération limougeaude s’affiche résolument comme le centre névralgique de la région et comme le 3e pôle de la grande région européenne du Sud-Ouest (regroupant Aquitaine, Midi-Pyrénées et Limousin), après Toulouse et Bordeaux. En termes d’emplois stratégiques, l’aire urbaine de Limoges regroupe 7 300 cadres des fonctions métropolitaines4 (tableau 3), c’est-à-dire des cadres et chefs d’entreprises dans des fonctions à forte valeur ajoutée (conception, recherche, prestations intellectuelles, culture, gestion…). Elle occupe la 34e place des aires urbaines françaises pour le nombre de CFM, au même niveau que Besançon ou Poitiers. Elle ne se situe toutefois qu’à la 50e place quant à la part des CFM dans l’emploi total (6,2 %), loin derrière Bordeaux (10 %) ou Toulouse (14,5 %). • – Tableau 3– Cadres des fonctions métropolitaines (CFM) dans les aires urbaines de plus de 50 000 emplois Nombre de CFM en 2009 Part dans l'emploi total (en %) Classement selon le nombre Classement selon la part Paris 1 111 934 19,3 1re 1re Lyon 118 700 12,3 2e 4e 80 481 14,5 e 3 2e Besançon 7 308 7,0 33e 31e Limoges 7 268 6,2 34e 50e Poitiers 7 237 6,6 35 42e Toulouse […] 4 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN e Source : Insee, recensement de la population, 2009. Aire urbaine –L’EMPLOI CADRE AU CŒUR DES MUTATIONS DE LA RÉGION– – 283 000 ACTIFS EN EMPLOI ET UN TAUX DE CHÔMAGE PARMI LES PLUS BAS – Pour l’ensemble des secteurs d’activité (y compris le secteur public), le Limousin compte 283 000 actifs en emploi (dont 87 % de salariés). Les emplois sont majoritairement concentrés dans la zone d’emploi5 de Limoges (51 %) puis se répartissent principalement sur celles de Brive-la-Gaillarde (19 %), Guéret (15 %) et Tulle (11 %). La 5e et dernière zone d’emploi de la région (Ussel) ne regroupe que 4 % des emplois. Le taux de chômage du Limousin a augmenté de 0,8 point entre le 4e trimestre 2011 et le 4e trimestre 2012, pour atteindre 9,5 %. Ce taux est de 0,6 point inférieur à la moyenne métropolitaine (10,1 %). Depuis plusieurs années, le taux de chômage en Limousin est parmi les plus bas des régions françaises mais les emplois restent peu qualifiés. Ce faible taux de chômage est aussi le corollaire d’un faible dynamisme démographique de la population active (vieillissement de la population, tendance des jeunes actifs à quitter le Limousin). Par ailleurs, le taux de chômage varie selon les zones d’emploi. Celle de Tulle (Corrèze) connaît un faible taux de chômage (6,7 % fin 2012) tandis que le chômage atteignait à la même période 10,4 % à Guéret (Creuse). La zone d’emploi de Limoges se situait quant à elle à 9,9 % et celle d’Ussel (Corrèze) à 8,6 %. Globalement, le département de la Creuse connaissait le plus fort taux de chômage de la région fin 2012 (10,4 %) tandis que le département de la Corrèze enregistrait un taux de chômage en dessous de la moyenne régionale (8,5 %). La Haute-Vienne se situait à 9,9 %. – UN FAIBLE TAUX D’ENCADREMENT – Le taux d’encadrement dans le Limousin (13 %) est parmi les plus faibles de l’Hexagone (15 % en moyenne hors Île-de-France). La région se situe très loin derrière les régions locomotives pour l’emploi cadre : Île-de-France (25 %), Midi-Pyrénées (19 %), Rhône-Alpes (18 %). Seule l’Auvergne (12 %) a un taux d’encadrement plus faible que le Limousin. Les entreprises du secteur privé implantées en Limousin emploient 19 370 cadres, ce qui place la région à la dernière place des régions françaises pour le nombre de cadres (hors Corse et régions d’outre-mer). Ainsi, 0,7 % des cadres français travaillent dans le Limousin (tableau 4). 5. Pour l’Insee, une zone d’emploi constitue un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les entreprises peuvent trouver l’essentiel de la main d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. – Tableau 4– Effectifs cadres du secteur privé : place du Limousin Nombre de cadres à fin 2012 Taux d'encadrement Classement en nombre de cadres Part de la région sur l'ensemble des effectifs cadres Île-de-France 1 017 470 25 % 1re 35,1 % Rhône-Alpes 311 110 18 % 2 10,7 % PACA et Corse 215 430 17 % e 3 7,4 % Franche-Comté 36 590 13 % 19e 1,3 % Auvergne 36 410 Limousin 19 370 e 12 % e 20 1,3 % 13 % 21e 0,7 % Source : Apec, 2013. […] APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN 5 – UNE PROGRESSION DE L’EMPLOI CADRE – Entre fin 2010 et fin 2012, les effectifs de cadres du privé ont, selon l’Apec, progressé de 3,4 % dans la région alors que les effectifs salariés du secteur marchand enregistraient, au global sur la même période, une baisse de 1,8 % selon l’Insee. Les effectifs salariés ont davantage été impactés par la crise et ont fortement baissé depuis 2008 (-8 000 salariés entre fin 2007 et fin 2012). En revanche, si les effectifs cadres ont souffert de la crise de 2008-2009, marquant un repli puis une destruction d’emplois en 2009, ils ont enregistré depuis une hausse continue. En 2012, 330 nouveaux postes de cadres ont été comptabilisés dans la région. Les créations nettes de postes de cadres ont ainsi dépassé leur niveau d’avant crise (200 en 2007). – LES PARTICULARITÉS DE L’EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN : LA PRÉDOMINANCE DE LIMOGES – Selon l’Insee, près des deux tiers (60 %) de la population cadre du Limousin (secteurs privé et public confondus) travaillent dans la zone d’emploi de Limoges (carte 1). 17 % travaillent dans celle de Brive-la-Gaillarde (dans la partie limousine de cette zone d’emploi qui s’étend sur la région Midi-Pyrénées). Le reste de la population cadre se répartit sur les trois autres zones d’emploi que sont Guéret (12 %), Tulle (8 %) et enfin Ussel (3 %). Les offres d’emploi pour des postes de cadres publiées sur le site de l’Apec en 2012 par des entreprises implantées dans le Limousin soulignent l’importance du département de la Haute-Vienne pour le développement économique de la région. Les postes de cadres en Haute-Vienne représentent en effet 54 % des offres limousines publiées par l’Apec, contre 39 % pour la Corrèze et seulement 7 % pour la Creuse. Elles attestent également certaines spécificités sectorielles de la région. Ainsi, les offres liées à la fonction commercial-marketing y sont surreprésentées (48 % des offres régionales, contre 26 % à l’échelle nationale). • – Carte 1– Nombre d’emplois de cadres par zone d’emploi en 2009 (secteurs privé et public) Nombre d'emplois de cadres en 2009 Guéret Limoges 19 000 5 500 Ussel Brive-laGaillarde (partie limousine) 6 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN Tulle Source : Insee, recensement de la population 2009, Cartographie Apec. Réalisé avec Philcarto : http://philcarto.free.fr 1 000 –CADRES : QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013– – DES PERSPECTIVES 2013 MITIGÉES – Pour 2013, les entreprises établies dans la région du Limousin affichent un certain optimisme. 10 % d’entre elles envisagent une croissance de leurs effectifs de cadres (8 % au niveau national) alors que 5 % envisagent une réduction (contre 6 % pour l’ensemble des régions). Toutefois, les prévisions globales de recrutements de cadres en 2013 pour les entreprises implantées dans le Limousin sont plus mitigées. Entre 610 et 760 cadres pourraient en effet être recrutés par les entreprises du Limousin en 2013 (figure 1). Cela correspondrait à une progression de 5 % par rapport à 2012 pour les perspectives les plus favorables, mais à une baisse de 15 % pour la fourchette basse. – DES PROJETS DE RECRUTEMENT CONCENTRÉS EN HAUTE-VIENNE, PRINCIPALEMENT À LIMOGES – Les projets de recrutement des entreprises pour 2013 recueillis par Pôle emploi pour son enquête sur les besoins en main-d’œuvre (BMO) démontrent la prédominance de la Haute-Vienne, et surtout de Li- – Figure 1– Recrutements de cadres pour la région Limousin (entreprises du secteur privé) 1 000 800 700 710 700 710 730 720 600 610 550 400 760 480 540 440 200 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : Apec, 2013 moges, pour les embauches de profils qualifiés (tableau 5). Ainsi, parmi les trois métiers cadres qui représentent le plus de projets de recrutement pour 2013, les deux tiers concernent le bassin d’emploi6 de Limoges. Il concentre tout particulièrement les projets d’embauche d’ingénieurs et cadres d’études en informatique (la totalité des projets régionaux pour ce métier concernent le bassin d’emploi limougeaud). • 6. Les bassins d’emploi correspondent, pour Pôle emploi, à une zone géographique définie par des critères de distance des demandeurs d’emploi à leur agence locale Pôle emploi. – Tableau 5– Les 3 métiers de cadres représentant le plus de projets de recrutement en 2013 en région Limousin % bassin d’emploi de Limoges Cadres administratifs, comptables et financiers (hors juristes) 80 48 % Ingénieurs et cadres technico-commerciaux 55 67 % Ingénieurs et cadres d'études, R et D en informatique, chefs de projets informatiques 48 100 % APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN Source : Pôle emploi, enquête BMO, 2013. Nombre de projets de recrutement 7 – MÉTHODOLOGIE– 2013 05 Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande NOVEMBRE majorité des informations indiquées proviennent des données officielles publiées par l’Insee. Les données démographiques sont systématiquement issues de données Insee (recensement). De même, les données liées au nombre d’emplois dans la région, et en particulier à l’emploi salarié, sont fournies essentiellement par l’Insee, notamment à partir du dispositif Estel (estimations d’emploi localisées). Enfin, les publications régionales de l’Insee ont été systématiquement consultées. SEPTEMBRE 2013 Autres sources utilisées : – Apec, Offres d’emploi 2012. – Apec, Perspectives de l’emploi cadre, édition 2013. – Eurostat, Dépenses de R&D par région en 2009. – Ministère du redressement productif, Tableau de bord des pôles de compétitivité, édition 2012. – Pôle emploi, Enquête Besoins en main-d’œuvre, 2013. – Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Strater, diagnostic Limousin - Poitou-Charentes, 2011. – Draaf du Limousin, Panorama IAA 2012. – Communauté d’agglomération Limoges Métropole, Nos atouts pour votre réussite. – Site de la région Limousin, Economie, Transports. Cette étude a été réalisée par le département études et recherche de l’Apec. Pilotage de l’étude : Gaël Bouron. Analyse et rédaction : Caroline Legrand, Christophe Lenzi, Carole Rogel. Maquette : Daniel Le Henry. Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier. Direction du département : Pierre Lamblin. ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 CENTRE DE RELATIONS CLIENTS 0810 805 805* DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H © Apec, 2013 Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901, et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. *prix d’un appel local Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle). www.apec.fr EDOBSA0162-LI–09.13 L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT).