RENCONTRE AVEC MICHAEL SCHMOUTH VILLE DE LA
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RENCONTRE AVEC MICHAEL SCHMOUTH VILLE DE LA
UN DG ET SA VILLE RENCONTRE AVEC MICHAEL SCHMOUTH VILLE DE LA POCATIÈRE LE SABLIER RENCONTRAIT RÉCEMMENT MICHAEL SCHMOUTH, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA VILLE DE LA POCATIÈRE, AFIN QU’IL DISCUTE AVEC NOUS DE CERTAINS DÉFIS PROPRES À SA CARRIÈRE. CONCILIATION DE MANDATS, ÉLABORATION D’UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT STRATÉGIQUE, TRANSFERT DE CONNAISSANCES, RECHERCHE DE RELÈVE ET CRÉATION D’UNE NOUVELLE FORMATION : IL Y A DE QUOI S’INSPIRER. 26 Détenteur d’un baccalauréat en récréologie et d’une ma Îtrise en analyse et gestion urbaines à l’École nationale d’administration publique, Michael Schmouth œuvre depuis près de quatre décennies dans le développement local et régional. Entre 1973 et 1985, il travaillera particulièrement dans le domaine du loisir et de la culture, du développement économique régional et des communications. En 1985, il entre au service de la Ville de La Pocatière à titre de directeur des services culturels, récréatifs et communautaires; il y occupe actuellement le poste de directeur général et de directeur des ressources humaines. Le Sablier : Directeur général ET directeur des ressources humaines! C’est beaucoup, non? Vous savez, dans les petites municipalités, le cumul de tâches est très fréquent. Nous demandons, par exemple, au responsable de l’urbanisme d’être également responsable des services techniques et à la responsable des communications de servir de conseillère en ressources humaines… Eh bien, je fais de même et je porte deux chapeaux! La charge de travail est plus substantielle, mais comporte l’avantage de permettre l’exploitation de notre plein potentiel. Je reconnais que l’équilibre s’avère parfois fragile entre les fonctions. La PHOTO : PILAR MARCIAS gestion des RH se fait ici davantage dans une communication-conseil tandis que la relation du DG envers les employés est parfois plus directive et mobilisatrice. Heureusement, maintenant, la gestion se fait beaucoup plus en confiance, en collaboration et en misant sur la responsabilisation des employés. Votre municipalité s’est récemment dotée d’un plan de développement stratégique. Pourquoi avoir fait un tel choix? Nous souhaitions donner une vision à notre ville; nous avions la volonté de prendre en main le leadership du développement de La Pocatière. Le but premier de cette initiative était de mettre en place une planification financière qui, de fil en aiguille, a évolué en un plan de développement stratégique. Après la formation d’un comité de suivi, la concertation et la participation de la population, des institutions et des associations, nous en sommes arrivés, entre autres, à une mise à jour et à une mise aux normes de plusieurs secteurs de la ville (les infrastructures, les loisirs, la culture, la gestion environnementale, le développement économique, etc.). En plus de nous rapprocher de la communauté, ce plan a permis d’enrichir nos relations avec le réseau institutionnel. Maintenant, nous partageons une vision de notre développement reposant sur une perspective financière élaborée en tenant compte des cinq années précédant ce plan et des cinq années suivantes. J’avoue avoir adoré cet exercice! Il faut toutefois déjà le reprendre, car ce plan s’est terminé en décembre dernier. Vous semblez être fier de ce processus que vous aurez mené à terme. Avant de prendre votre retraite et sachant que le transfert de connaissances et la recherche de relève sont des défis de plus en plus communs dans la sphère municipale, comment comptez-vous organiser votre départ? En effet, les problèmes de recrutement sont d’actualité au sein des organisations municipales et plusieurs exemples de collègues recherchant des candidats me viennent à l’esprit. Ayant pris la décision de recruter un directeur général à l’externe, nous nous tournerons vers un concours public afin de dénicher la perle rare. Nous souhaitons trouver une personne ayant de l’expérience en direction municipale étant donné la spécificité de ce milieu. Vous savez comme moi que ce type de gestion est très différent du secteur privé. Une fois la personne trouvée, je m’assurerai de lui offrir une entrée progressive afin de garantir un transfert de connaissances. Pour cela, je ne laisserai rien de moins que mon testament! Procédurier des tâches spécifiques, défis à venir et enjeux à surveiller, tout y sera! Justement, ce numéro du Sablier porte sur une thématique toute particulière, soit les défis, pouvez-vous nous parler de ceux de votre ville? La Pocatière devra mettre en place une vision urbanistique plus clairement énoncée avec une intensification des préoccupations de ses choix d’aménagement et de développement économique. Aussi, autre défi propre au monde rural, nous devrons faire face à la baisse démographique, facteur d’autant plus marquant pour un milieu institutionnel comme le nôtre. Notre ville devra donc se faire plus attrayante pour améliorer son potentiel de rétention des jeunes familles et miser sur un positionnement stratégique de ses forces et avantages concurrentiels au plan économique. Finalement, la consolidation du tissu industriel sera importante. Bien qu’elle ne soit pas spécifiquement mono industrielle, notre ville compte beaucoup sur la présence de Bombardier dans l’économie de la région et il serait important de miser sur une diversification et une densification de notre secteur manufacturier. Vous travaillez également sur un projet en lien avec la relève et la formation. En effet, actuellement, je travaille, en collaboration avec plusieurs acteurs des milieux institutionnel et municipal, à la mise en place d’une attestation d’études collégiales (AEC) en gestion municipale. N’y avait-il pas déjà eu un projet de développement d’un diplôme d’études collégiales (DEC) dans ce domaine? Oui, vous avez raison; preuve que ce besoin se fait ressentir depuis bien longtemps! Bien que ce projet ait été abandonné, il rena Ît maintenant sous une forme d’AEC et maintes associations sectorielles y travaillent en collaboration avec l’ensemble des cégeps de la région de Chaudière-Appalaches, représentés par le Service de la formation continue et du soutien aux entreprises du Cégep de La Pocatière pour ce dossier. Cette attestation est donc en collaboration avec les associations municipales. Certainement! Il était primordial que les associations telles que l’ADGMQ, l’ADMQ, l’ADGMRCQ, la COMAQ, la FQM et l’UMQ soient présentes à la table de travail. En offrant cette attestation, nous ne voulions pas hypothéquer la formation déjà offerte par ces organismes. Au contraire, nous cherchions une complémentarité dans l’offre de services. Et comment y parvenir? En prenant le temps de s’assoir avec ces acteurs, en vérifiant les besoins actuels du milieu municipal et en développant un contenu et une formation adéquate selon un public cible précis. Dans ce cas, c’est plutôt le personnel de soutien qui sera touché par cette formation. Trop souvent, ce type de main d’œuvre doit acquérir les connaissances spécifiques au milieu municipal « sur le tas ». On ne retrouve aucune formation qualifiante pour acquérir les compétences recherchées. Le but est donc simple : faire en sorte que ces personnes, spécialistes de leur champ d’action, comprennent mieux cet envi- PHOTO : AIRIMAGE ronnement institutionnel. On s’adressera alors autant aux jeunes diplômés qui n’ont jamais travaillé en milieu municipal qu’au personnel déjà en place. Pour un employeur, c’est merveilleux! Et pour le milieu municipal, c’est une occasion idéale pour valoriser ce milieu de travail, pour séduire une relève de plus en plus difficile à joindre et pour augmenter la capacité de rétention du personnel. À vous entendre, le projet est bien amorcé. Quand pouvons-nous nous attendre à voir la naissance de cette attestation? En mai, nous rencontrerons le comité de travail et, si tout se passe bien, nous pourrons déposer le programme et le voir na Ître à l’automne. Je précise qu’il comptera entre 400 et 500 heures de formation et sera probablement offert en classe virtuelle, par Internet. Pour les personnes qui ont de l’expérience dans le monde municipal, il y aura une possibilité d’avoir accès à la reconnaissance des acquis. Le Sablier remercie monsieur Michael Schmouth pour sa disponibilité et pour sa générosité. L’ADGMQ profite de cette occasion pour lui souhaiter une retraite haute en défis. 27