Objectif Plein emploi – Synthèse
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Objectif Plein emploi – Synthèse
Outils de réflexion – Plein emploi Objectif Plein emploi – Synthèse Le chômage en France : évolution et perspective Une hausse constante depuis février 2008 A partir de février 2008, le nombre de chômeurs augmente fortement sous l’effet de la crise économique. Après une stagnation relative en 2009 et en 2010, la hausse est quasi-continue depuis 2011. Fin mars 2015, le nombre de demandeurs d'emploi de catégories A, B, C s'établit à 5 290 500 en métropole (5 590 600 Dom compris). Ce nombre est en hausse de 0,5% sur un mois (+28 000) et de 6,7% sur un an (+334 200). Si on considère le temps long, le tournant a lieu entre 1975 et 1987, où la France des Trente Glorieuses devient celle du chômage de masse. Le chômage de longue durée est également très préoccupant : l’augmentation du chômage depuis 2008 s’est essentiellement traduite par une hausse du nombre de chômeurs de longue durée – à savoir les personnes en recherche d’emploi depuis un an ou plus : ce nombre a plus que doublé entre février 2008 et janvier 2015, passant de 1 million à plus de 2 millions de personnes. Le chômage se répartit inégalement au sein de la population française Si les différences entre hommes et femmes semblent ténues, il existe de très nettes distinctions en matière d’âge et de formation parmi les personnes touchées par le chômage. Ainsi, les jeunes de moins de 25 ans connaissent un taux de chômage qui avoisine les 25%, contre 10,4% pour l’ensemble de la population. Il faut faire attention lorsqu’on parle de chômage : Pôle Emploi identifie cinq différentes catégories de chômeurs : - Catégorie A : Personne sans emploi, tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi quel que soit le type de contrat (CDI, CDD, à temps plein, à temps partiel, temporaire ou saisonnier). Ils sont 3,4 millions. - Catégorie B : Personne ayant exercé une activité réduite de 78 heures maximum par mois, tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi. Ils sont 0,7 millions. - Catégorie C : Personne ayant exercé une activité réduite de 78 heures ou plus par mois, tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi. Ils sont 1,1 millions. - Catégorie D : Personne sans emploi, qui n’est pas immédiatement disponible, non tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi (demandeur d’emploi en formation, en maladie, etc.). Ils sont 0,3 millions - Catégorie E : Personne pourvue d’un emploi, non tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi. Ils sont 0,4 millions. De fortes disparités territoriales Le chômage est inégalement réparti sur le territoire français. Au quatrième trimestre 2014, les régions LanguedocRoussillon et Nord-Pas-de-Calais présentaient des taux de chômage respectifs de 14,3% et 13%, tandis qu’en Auvergne, en Bretagne, en Ile-de-France et en Rhône-Alpes, ce chiffre s’élevait à 8,9%. Au-delà des régions, on remarque que le nord de la France et le littoral sud-est sont particulièrement touchés. Chômage : la France et le reste du monde Début 2015, la France se situe dans le milieu du classement (9ème sur 18) des pays de la Zone Euro pour leur taux de chômage. Le taux de chômage français est inférieur à la moyenne de la zone euro, mais supérieure à celle de l’UE. Le taux de chômage français est fortement corrélé à la tendance européenne Plus précisément, cette corrélation était très forte jusqu’en 2012 ; mais depuis 2013, le chômage reflue dans la plupart des pays européens, et en particulier dans les deux autres principales économies européennes que sont le RoyaumeUni et l’Allemagne, alors qu’il continue à augmenter en France. Aujourd’hui, les taux de chômage britannique et allemand sont aux alentours de 5%, quand la France s’approche des 11%. De l’autre côté de l’Atlantique, la reprise économique est également là – depuis 2010 en fait – et le taux de chômage y est actuellement de 5,5%, alors que plus de 200 000 emplois sont créés chaque mois depuis un an ! Outils de réflexion – Plein emploi Des différences de coût du travail dans les pays de l’UE De nombreux économistes ont désigné le coût du travail comme un des principaux paramètres sur lequel les pays européens doivent agir afin de relancer l’emploi. La France souffre du cinquième coût du travail le plus élevé de l’Union Européenne avec un coût horaire de 34,6€ (en 2014). Elle se situe bien loin devant l’Allemagne, neuvième avec un coût horaire de 31,4€ ou le Royaume-Uni qui lui bénéficie d’un coût horaire du travail de 22,3€ (!). Que fait l’Europe ? L’emploi n’est pas un objectif traditionnel de l’UE. Néanmoins, la Commission Européenne a lancé en 2012 le « Paquet Emploi »1 où elle affirme ses ambitions en matière de lutte contre le chômage. Ce plan s’articule autour de deux axes : - Soutenir la création d’emplois. La Commission souhaite pour cela renforcer la création d’emplois dans tous les secteurs d’activité, notamment en réduisant la fiscalité du travail, en soutenant les indépendants et les jeunes entreprises, en ajustant l’évolution des salaires sur celle de la productivité ou en transformant le travail non déclaré en emploi régulier. La Commission souhaite également exploiter le potentiel des secteurs générateurs d’emplois (TIC, économie verte, santé) et mobiliser les fonds de l’UE en faveur de la création d’emplois à travers le Fonds Social Européen. - Rétablir la dynamique des marchés du travail. Il s’agit ici notamment de réformer les marchés européens de l’emploi : encouragement de la flexibilité interne des entreprises pour préserver l’emploi en période de vaches maigres ; réduction de la segmentation du marché du travail entre les personnes bénéficiant d’un emploi « protégé » et stable et celles occupant un emploi précaire ; développement de l’apprentissage tout au long de la vie. La Commission cherche également à garantir une meilleure reconnaissance des formations et compétences au niveau européen et à réduire les inadéquations entre l’offre et la demande de compétences ; l’objectif est de supprimer les obstacles juridiques, économiques et pratiques à la constitution d’un marché européen du travail. Les politiques de lutte contre le chômage : que peuvent les pouvoirs publics et qu'en pensent les français? Exemples de politiques actives en faveur de l’emploi menées depuis une décennie Les gouvernements successifs ont essayé depuis une dizaine d’années de multiples outils pour tenter de lutter contre le chômage de masse. On a ainsi créé de multiples incitations à destination des employeurs : - Les contrats aidés : contrats de travail dérogatoires du droit commun, les contrats aidés permettent à l'employeur de bénéficier de subventions ou d'exonérations de cotisations sociales pour l'emploi d'un public cible : demandeurs d'emploi de longue durée, bénéficiaires de minimas sociaux, etc. Les études économiques récentes ont démontré que les emplois aidés étaient efficaces si et seulement si ils étaient signés en secteur marchand, avec une forte proposition de formation et pour une longue durée (supérieure à 1 an). - Les emplois d'avenir sont un exemple de contrat aidé. Ce sont des contrats de travail, signés à 90% dans le secteur non marchand, qui ouvrent droit à des subventions. Le public-cible est constitué de jeunes de 16 à 25 ans, connaissant des difficultés particulières d'accès à l'emploi. - Le Pacte de responsabilité : annoncé en décembre 2013, il comprend une baisse massive des cotisations patronales censée alléger le coût du travail et favoriser l'emploi. - Le Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi : un avantage fiscal proportionnel à la masse salariale. Son but est de favoriser l'investissement et la croissance de l’entreprise. Les politiques ont voulu que le travail reste attractif pour les travailleurs précaires. Ainsi, la Prime pour l’Emploi (PPE) (2001) vise à soutenir les travailleurs occupant un emploi à faible salaire. Elle s'assimile à un crédit d'impôt, c'est à dire une réduction de l'impôt sur le revenu pour le salarié imposable et à un chèque de l'Etat pour le salarié non imposable. Le RSA Activité permet lui au salarié de continuer à toucher une certaine part du RSA tout en occupant un emploi faiblement rémunéré. En 2016, le RSA activité et la PPE seront fusionnés dans la Prime d’activité (PA). Enfin, avec la fusion ANPE-UNEDIC en 2008, les pouvoirs publics ont créé Pôle Emploi afin de faciliter les démarches des chômeurs en améliorant le service d'accompagnement et le versement des prestations chômage. 1 http://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=1039&langId=fr Outils de réflexion – Plein emploi Le chômage est la première préoccupation des français Les sondages de préoccupation démontrent que le chômage est un problème de premier ordre pour la grande majorité des français, bien au-delà de la population effectivement touchée. Selon un sondage TNS-SOFRES de 2012, il devance la santé, le pouvoir d’achat, le financement des retraites et l’enseignement dans les préoccupations des français. Les sondages révèlent un pessimisme latent quant à l'évolution du taux de chômage d'ici 2017 Selon un sondage Opinionway effectué en février 2015, 69% des français estiment que le chômage ne baissera pas d’ici la fin du mandat de François Hollande. Le chômage est désormais perçu comme un phénomène de longue durée difficilement maîtrisable ; ce pessimisme est peut-être dû à l’augmentation du nombre de chômeurs de longue durée, qui ont effectivement beaucoup plus de difficultés à retrouver un emploi. Une minorité de la population considère l’action du gouvernement efficace Même si 31% des français estiment que le chômage va diminuer avant la fin du mandat de François Hollande, seule une minorité d’entre eux estime que cette baisse sera due à la politique du gouvernement : 71% des « optimistes » pensent en effet que la reprise de l’emploi sera liée à la reprise internationale, à savoir un élément exogène. La perte de confiance dans les moyens d’action des pouvoirs publics sur l’emploi est donc considérable. L’allègement des charges patronales et l’assouplissement des accords de maintien dans l'emploi sont des mesures largement plébiscitées Selon un sondage Opinionway de février 2015, la majorité des français identifient deux réformes pour faire enfin baisser le chômage : la baisse des charges patronales d’abord, plébiscitée par 73% des sondés, et l’assouplissement des accords de maintien dans l’emploi (négociés au sein de chaque entreprise) ensuite, voulue par 60% des sondés. On remarque aussi que 49% des français pensent que la baisse du montant et de la durée d’indemnisation du chômage serait efficace pour faire baisser le chômage. La fusion du CDI et du CDD dans un contrat de travail unique est une réforme souhaitable pour la majorité des français Toujours selon ce sondage Opinionway, 57% des français sont favorables à une fusion du CDD et du CDI dans un contrat unique, qui ouvrirait des droits en fonction de l’ancienneté. La structure du contrat de travail détermine le degré de rigidité du marché du travail, elle est donc une composante de la politique de l’emploi. Suggestion de thèmes de réflexion Pourront notamment être abordés dans le cadre des comités locaux les thèmes suivants. Ils ne doivent en aucun cas être considérés comme un carcan : ils ne sont donnés qu’à titre indicatif et il est tout à fait possible de travailler sur d’autres thèmes. 1) Chômage et formation 2) Comment répondre au chômage rural ? 3) Comment faire face au chômage des jeunes et des séniors ? 4) Quel traitement pour les chômeurs de longue durée ? 5) Faut-il en finir avec les emplois aidés ? 6) Faut-il mettre en place des contreparties plus importantes au versement des allocations chômage ?