(Malherbe) : "une stratégie de développement en tache d`encre"
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(Malherbe) : "une stratégie de développement en tache d`encre"
14 FACE À LA RÉDACTION NOËL SAMSON DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE MALHERBE (14) «Une stratégie de développement en tache d’encre» La reprise des Transports Duval constitue la dernière opération de croissance externe en date du groupe Malherbe. Lequel asseoit résolument son développement – l’objectif est d’atteindre les 400 M€ de CA dans les 4 ans – sur la densification de ses implantations régionales, détaille Noël Samson, son directeur général. L’Officiel des transporteurs : Que devient la gouvernance de Malherbe ? Alain Samson semble en retrait… NOËL SAMSON : Alain Samson, président du groupe, a décidé qu’il pouvait être aussi intéressant de personnifier la direction générale de Malherbe. Il possède toujours un rôle important dans la stratégie et l’orientation générale de l’entreprise. C’est lui qui fixe les grands objectifs : il m’a notamment fixé celui d’atteindre les 400 M€ de chiffre d’affaires dans les 4 ans, sans forcément dégrader les résultats. Sur l’opérationnel, Alain Samson a pris un peu de recul : je travaille donc à ses côtés pour mettre en musique la stratégie. Malherbe est très actif, depuis 3 ans, sur le terrain de la croissance externe. Qu’est-ce qui guide vos choix dans ce domaine ? Comment ces acquisitions s’articulent-elles dans la stratégie générale de votre groupe ? Depuis une dizaine d’années, avec Alain Samson, nous avions l’intime conviction que l’avenir du TRM, en France en particulier, devait s’imaginer dans un spectre régional. À cette époque donc, nous avons pris la décision de faire migrer notre flotte de véhicules de zone longue vers une flotte N. S. : L’Officiel des Transporteurs − N° 2763 du 5 décembre 2014 de zone courte, positionnée sur des flux régionaux. Dès lors, la question était : que faisons-nous de tous les flux zone longue, en matière de croissance, comment nous positionnons-nous ? Ce qui a émergé, c’est précisément une stratégie de développement régional. Nous souhaitons nous développer en France et en Europe, mais en nous appuyant sur des implantations régionales. Et donc ? N. S. : Il y a 10 ans, nous pensions que les grands flux Nord – Sud et Ouest – Est allaient subir la concurrence des transporteurs internationaux et que le TRM allait vivre ce que la marine marchande a connu il y a quelques années : la disparition du pavillon français. Avec Alain, nous avons ressenti la nécessité de jouer un coup d’avance et de prendre le tournant du développement régional. Nous avons dès lors mis en œuvre une stratégie de développement en tache d’encre. Notre propos est de détenir des implantations partout en France pour compléter notre maillage national (nous sommes faiblement représentés dans le Sud-Ouest et absent en région Centre). Autour de chacune de ces implantations, nous tentons de faire de la croissance. En densifiant nos parts de marché en local, nous limitons les kilomètres, notamment à vide, et l’utilisation des autoroutes. Nous exploitons aujourd’hui une vingtaine d’agences. Notre modèle de croissance (externe) nous permet de prendre position sur des marchés nouveaux pour nous, sans cas- ser les prix. Nous ne voulons pas entrer dans cette guerre des prix pratiqués par certains. Dans 4 – 5 ou 6 ans, ces sociétés seront en difficulté et peut-être aurons-nous l’opportunité de les racheter à la barre du tribunal ? Quelles sont les spécialités sur lesquelles vous jetez votre dévolu en matière de croissance externe ? À ce titre, pour quelles raisons cette acquisition récente de LTD Duval ? N. S. : Chez Malherbe, que ce soit par le biais de l’affrètement ou du parc propre, nous sommes positionnés sur le general cargo. Toutes nos acquisitions sont en prise directe avec cette spécialité. Elle nous permet de faire de l’optimisation et ne nécessite pas systématiquement des investissements ou du matériel trop spécifiques. Nos parcs sont constitués de matériels susceptibles d’offrir la palette d’usages la plus large possible. Les acquisitions que nous ciblons nous permettent soit de nous positionner sur des clients nouveaux, de renforcer nos positions chez certains grands comptes, soit de nous différencier de nos concurrents en pénétrant des marchés à plus forte valeur ajoutée. Dans LTD, nous n’avons repris que les Transports Duval, pas l’activité logistique. Duval n’opère pas dans la distribution mais dans le groupage et le lot, qui sont l’une des composantes du métier de Malherbe. Nous sommes historiquement implantés dans l’agroalimentaire et Duval, positionné sur l’industriel (2 à 8 palettes), nous apporte une activité complémentaire. (suite p. 16) lll «LE CABOTAGE EST LA PIRE HÉRÉSIE QUE L’ON CONNAISSE DANS LE TRANSPORT ROUTIER DEPUIS 10 ANS». 15 L’Officiel des Transporteurs − N° 2763 du 5 décembre 2014 16 FACE À LA RÉDACTION En mai 2014, vous avez racheté Codimas Distribution (affrètement de lots) et Codimas Logistique. Quel premier bilan dressez-vous de cette acquisition ? Nous avons bouclé notre période d’apprentissage sur des métiers spécifiques et des savoir-faire pointus en matière de logistique à façon, cousue mains. Nous abordons, pour début 2015, une seconde phase de commercialisation de nos savoir-faire. Nous avons intégré une directrice commerciale (Virginie Nerva, Ndlr) qui a pour objectif de redéfinir la politique commerciale de Malherbe en mettant mieux en avant les différents produits de notre offre services, en particulier la promotion de tous les nouveaux savoir-faire que nous pensons détenir. En particulier avec Codimas, spécialiste de conditionnement à façon et de logistique publi-promotionnelle, nous avons pris pied sur un métier à forte valeur ajoutée et créativité. N. S. : Le chiffre d’affaires de Malherbe grossit au fur et à mesure des acquisitions. Qu’en est-il de vos marges ? Je ne suis pas habilité à communiquer ce genre de chiffres. Je peux simplement dire que, si les sociétés de TRM ont, en 2013, dégagé un résultat opérationnel de 0,7 % du CA, on peut considérer que nous sommes N. S. : «NOTRE MODÈLE DE CROISSANCE (EXTERNE) NOUS PERMET DE PRENDRE POSITION SUR DES MARCHÉS NOUVEAUX POUR NOUS, SANS CASSER LES PRIX» L’Officiel des Transporteurs − N° 2763 du 5 décembre 2014 au-dessus de ce résultat et en deçà de celui des grands groupes. Notre chiffre d’affaires avoisinera les 245 M€ pour 2014. Vous semblez privilégier davantage les reprises à la barre du tribunal que les rachats. Pour quelles raisons ? C’est vrai. Nous considérons que nous pouvons aller beaucoup plus vite dans notre processus d’intégration et de création de valeur. Avec nos méthodes de gestion, nous possédons des arguments pour assurer le retournement. N. S. : Quels sont ces outils de gestion sur lesquels vous vous appuyez ? Nous possédons trois dispositifs de gestion : un reporting hebdomadaire (chaque site de production, qu’il soit d’affrètement ou de camions, nous produit des chiffres avec une information sur les marges) ; un reporting mensuel qui nous permet de sortir les marges réelles (brutes) du mois pour chacune des agences, chaque activité et chaque véhicule. C’est l’outil le plus important car il est le résultat de notre travail opérationnel. Il nous permet de savoir si notre organisation est pertinente, si elle a défailli, si elle est stable… La prise de décisions importantes en découle. Nous nous appuyons également sur un J+15 (qui sort entre le 20 et le 25 du mois), qui est un compte de résultat mensuel. Chaque mois, nous avons connaissance du résultat effectif de la société. N. S. : Plusieurs groupes d’investisseurs sont présents à hauteur de 48 % dans le capital de Malherbe. Comment cette présence se traduit-elle dans la prise de décisions stratégiques pour l’entreprise ? Nous ne ressentons pas cette présence comme un poids négatif mais N. S. : comme une sécurité, un garde-fou. Dans leur approche, nos partenaires - et notamment Siparex, actionnaire minoritaire adossé aux investisseurs institutionnels- ne se montrent pas intrusifs. La prise de décision est collégiale même si Alain Samson garde le pouvoir final de trancher. En fonction de la stratégie qui a été fixée, des actionnaires éveillés nous aident à garder les lignes directrices. L’avantage d’avoir des actionnaires est de pouvoir se concentrer sur l’essentiel comme les objectifs, le retour sur investissements, les ratios bancaires, les obligations financières, l’endettement. L’échange est permanent avec des points mensuels et un conseil de surveillance trimestriel pour comparaison avec ce qui était prévu dans le plan de marche. Nos partenaires sont toujours associés aux projets d’acquisition et n’ont jamais formulé d’opposition à une reprise. Cette présence est aussi très stimulante. Ainsi Siparex, qui possède de très nombreuses participations dans des secteurs très divers tels que la restauration ou l’hôtellerie, nous offre une vision macroéconomique qui nous sort un peu la tête du quotidien. En 2013, le groupe annonçait qu’il proposerait un contrat de soustraitance « Partenariat Premium » à un volant de 300 à 500 de ses soustraitants réguliers. Quel bilan tirezvous de cette initiative ? N. S. : Les résultats sont plutôt mitigés concernant le déploiement de ce contrat. Énormément de sous-traitants - et nous aussi - se positionnent comme dans ce contrat. Sauf qu’ils ne l’ont pas signé. L’idée même d’un contrat qui les lie suscite potentiellement des inquiétudes parmi ce public d’indépendants. Nous sommes donc à 15-20 % de l’objectif alors que toutes les conditions sont réunies pour contractuali- FACE À LA RÉDACTION ser. Par le contrat, le prestataire s’engage à fournir des moyens réguliers sur un certain nombre de flux identifiés et ce toute l’année. En contrepartie, nous nous engageons à retenir le prestataire toute l’année sur ces flux, à lui assurer un tarif préférentiel et l’indexation gazole. La diminution du prix du carburant depuis deux ans constituerait-elle un frein au déploiement du contrat alors que nous pensions avancer dans le bon sens ? Nous allons donc repositionner l’offre en menant, en parallèle, un gros travail de pédagogie. Que représente la part de transport combiné chez Malherbe ? Nous avons moins de 10 lignes en place. Le combiné représente à peine 1,5 % de notre CA. On est à l’affût de toute solution mais nous sommes aussi rattrapés par la réalité comme le dysfonctionnement régulier sur le rail ou le déséquilibre entre le bassin consommation et de production. Le rail ne peut pas régler ce problème. Massifier nécessite le déploiement d’infrastructures. Sinon, il faut réfléchir à la relocalisation de la production. N. S. : En 2014, les entreprises du combiné ont souffert d’un manque de trésorerie dû à l’aide au coup de pince parvenue tardivement. Comment percevezvous l’avenir de la filière avec ou sans subventions ? N. S. : Ce n’est pas la première fois que l’État paie en retard ou n’honore pas ses engagements ! Quand un modèle économique n’est pas viable, il faut se poser des questions plus importantes sur le choix de société dans laquelle on veut vivre. Comment faire pour promouvoir un mode de transport beaucoup plus écologique ? Sur le papier, le modèle du rail-route est intéressant mais aujourd’hui, il ne fonctionne pas bien. Qui doit payer pour que l’on transporte de façon écologique ? Les sociétés de transport ? En 2013, la moyenne de leurs bénéfices s’établissait à 0,7 %. Elles ne peuvent donc financer ces moyens de transports. Les industriels sont-ils prêts à payer plus cher ? Car si les donneurs d’ordre doivent répercuter chez les clients tous les coûts liés aux infrastructures, ils devront répercuter sur les consommateurs au final. La vraie difficulté consiste à faire accepter à un citoyen de payer davantage même s’il a envie de vivre dans un environnement plus écologique. Comment développer le transport combiné ou « vert» dans ce contexte ? N. S. : Pour qu’il fonctionne, on doit transpor- QUESTIONNAIRE Bernard Pivot a formulé 10 questions qu’il posait à ses invités à l’émission Bouillon de culture. Noël Samson s’est prêté au jeu 1. Votre mot préféré? Humanité 2. Le mot que vous détestez? Abandonner 3. Votre drogue favorite? Le coca zéro bien frais 4. Le son, le bruit que vous aimez? Celui du Vent qui souffle quand on est à l'abri et bien au chaud chez soi 5. Le son, le bruit que vous détestez? Celui des sèche-cheveux 6. Votre juron, gros mot ou blasphème favori? Oh Putain (désolé) ter des produits non périssables et qui n’ont pas besoin d’être livrés en urgence. Pour le coup, le délai de transit-time est de 3 ou 4 jours. C’est ça le vrai frein. Il faudrait pouvoir mettre sur le rail des camions comme le Shuttle le permet entre l’Angleterre et la France. Imaginez le coût d’un shuttle entre Nord et Sud... Le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, a proposé récemment de remplacer certaines lignes de TGV, non rentables par des lignes de bus. Vous voyez les interrogations que l’on peut avoir par rapport aux lignes de fret. 7. Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque? Simone Veil La suspension sine die de l’écotaxe va se traduire en 2015 par une hausse de 4 centimes du litre de gazole. Est-ce un moindre mal ? qué. Le citoyen peut se poser la question afin de savoir ce qui est fait pour parvenir à trouver des solutions plus écologiques pour limiter les émissions de CO2 en provenance des poids lourds. Une question sociétale se pose: qu’est ce que l’on est prêt à faire aujourd’hui? La menace de grève des routiers a été médiatisée, ils ont gagné parce qu’ils ont obtenu la suppression de l’écotaxe. Comme si cette taxe allait concerner seulement les transporteurs. Cette taxe, c’était un impôt. Est-ce que vous pensez que les transporteurs décident lll N. S. : La solution retenue est, peut-être, la meilleure puisqu’elle s’appliquera à tout le monde. Une loi a sanctuarisé la possibilité de mettre en place une indexation gazole. Grâce à ce mécanisme, cette augmentation du prix du gazole va être répercutée automatiquement au client. Toutefois, au regard de la question de l’écotaxe, cela devient compli- 8. Le métier que vous n'auriez pas aimé faire? Croque-mort 9. La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné? Un aigle 10. Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire? « Maintenant tu peux lâcher prise, tu n'as plus rien à faire, c'est moi qui gère et qui m'occupe de tout ». L’Officiel des Transporteurs − N° 2763 du 5 décembre 2014 17 18 FACE À LA RÉDACTION de détachement de salariés me fâche également. Tant que ces deux questions ne seront pas réglées, la création d’une agence européenne n’aura pas de sens. Quelle place la formation tient-elle dans la stratégie de développement de l’entreprise ? N. S. : Dans notre secteur, l’impact de la forma- «ECOMOUV’ C’ÉTAIT LA MISE EN PLACE D’UNE RÉGIE POUR PERCEVOIR UN IMPÔT SUPPLÉMENTAIRE». de polluer et d’emprunter telle route plutôt qu’une autre? La réponse est non. Je pense que tous les acteurs ont menti sur le sujet. Le gouvernement de droite a laissé la patate chaude au gouvernement de gauche. Ecomouv’ c’était la mise en place d’une régie pour percevoir un impôt supplémentaire. L’installation des portiques sur les routes, c’était une hérésie. Les Allemands en 2005 ont mis en place la LKW-Maut. Les Anglais ont également instauré une vignette. Vous payez votre vignette, tout va bien. Vous ne l’acquittez pas, votre véhicule est immobilisé et vous payez une énorme amende. Pour être honnête, la mise en place de l’écotaxe n’était pas juste parce que l’économie d’aujourd’hui ne permettait pas de faire en sorte que l’on surenchérisse les prix de l’ensemble des produits consommés. lll Le groupe Malherbe a-t-il joué le jeu en matière d’équipements embarqués ? N. S. : Nous étions équipés à 100 % en septem- bre 2013. Difficile de savoir si les boîtiers embarqués fonctionnaient car on n’a pas pu faire le test. Le coût total d’équipement a été estimé à 50 000 €. C’est une pure perte. Mais, au final, c’est un moindre mal par rapport au risque encouru à l’égard de leurs clients. Le système était une hérésie pour le consommateur comme pour le transporteur en raison d’un vice dans le concept de base. Les clients finaux des transporteurs risquaient de lancer L’Officiel des Transporteurs − N° 2763 du 5 décembre 2014 de nouveaux appels d’offres sur chacun de leurs flux de transport pour gommer le coût supplémentaire lié à l’écotaxe. Tous les transporteurs qui ont pris la décision de participer à un mouvement et de revendiquer la suppression du dispositif ont considéré qu’ils allaient enregistrer une perte immédiate. Exceptionnellement, le groupe Malherbe aurait participé à un mouvement de contestation car ses sous-traitants et ses partenaires auraient été mis en difficulté. Pour renforcer les contrôles routiers et lutter contre les distorsions de concurrence, la création d’une agence européenne du TRM vous semble-t-elle nécessaire et suffisante ? N. S. :Ce sujet m’interpelle beaucoup parce qu’il illustre toute la malhonnêteté de nos dirigeants politiques et de quelques décideurs économiques. À mon sens, opérer des contrôles de ce type sur le respect ou non de la réglementation c’est se tromper de débat. Les conducteurs qui viennent d’autres pays États de l’UE ne sont pas forcément en totale illégalité au regard de la réglementation du TRM. On ne voit plus les comportements caricaturaux qu’on observait il y a une vingtaine d’années. Le problème n’est pas le respect de la réglementation. Le vrai sujet pour lutter contre le dumping social c’est le cabotage, la pire hérésie que l’on connaisse dans le transport routier depuis 10 ans. La notion tion s’avère particulièrement important parce qu’un conducteur bien formé se montrera capable de bien servir son client et de faire réaliser des économies à l’entreprise en générant des consommations inférieures. Notre service de formation compte aujourd’hui dix formateurs qui, dans le cadre d’un processus permanent de formation, rencontrent chaque conducteur tous les deux ans en moyenne, soit pour des formations obligatoires, soit pour des entretiens individualisés, soit pour des formations complémentaires. Chaque salarié de l’entreprise bénéficie d’un processus d’intégration pour une formation technique mais aussi «comportementale». Nous considérons que notre culture et nos valeurs doivent être défendues de la même façon par tous les membres de l’entreprise et, pour cela, les encadrants doivent pouvoir générer un esprit positif axé sur le respect du travail et la valeur humaine. Vous avez signé une deuxième fois la charte CO2 avec l’ADEME en 2013. Avezvous atteint vos objectifs de réduction de CO2 et quel regard le groupe Malherbe porte-t-il en matière de responsabilité environnementale ? N. S. : Lorsqu’en 2010, nous avons été l’un des premiers transporteurs à signer la charte de l’ADEME, nous nous étions engagés à réduire nos émissions de CO2 de 9,6% sur trois ans. Nous y sommes parvenus et nous avons décidé de repartir sur un nouvel engagement de trois ans afin de les réduire de 5 % supplémentaires. Nous en sommes pour l’instant à 3,5%. Nous avons pris un certain nombre de mesures pour que chaque employé adopte une approche qui soit la plus écologique possible. Nous avons, par exemple, mis en place une « cellule de pilotage centralisée des consommations et des comportements de conducteurs » qui analyse les consommations entre deux pleins pour chaque véhicule et pour chaque conducteur. Par ailleurs, tous les trois ans, nous renouvelons notre matériel. En 2013, 90% de notre flotte était Euro 5, Euro 5EEV et Euro 6; 90% du parc est doté d’informatique embarquée. Enfin, nous optimisons les plans de transport afin d’éliminer les kilomètres parasites et rationalisons l’utilisation des véhicules avec le travail en double poste. Propos recueillis par SLIMANE BOUKEZZOULA, LOUIS GUARINO, GWENAËLLE ILY, ANNE MADJARIAN ET CARINE SAI. Photos DAVID DELION.