ties. Trop beau. Alenko, c`est toutes les facettes d`une boule disco

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ties. Trop beau. Alenko, c`est toutes les facettes d`une boule disco
66 mange-disques
Cinq univers parallèles en CD
Le point commun entre Portishead, Tindersticks,
Phoebe Killdeer, le projet «Super8» et Alenko? Chacun
crée de toutes pièces un monde entier… Par Gabriel Castagnier
Portishead croise amours et thrillers
Où flotte Portishead? De plus en plus loin.
Gigantesquement influent pour la musique des
quinze dernières années, le premier album du
groupe s’allongeait dans une chambre à coucher
ouverte sur un ciel étoilé. Le deuxième enjambait la fenêtre et s’installait en extérieur nuit. Le
nouveau se barre carrément dans la galaxie. Avec
ses caresses d’accords qu’on écouterait à l’infini, ses courants d’anxiété cosmique, ses mélodies pleines de suavité et de tragédie, le disque paraît mêler
un thriller mental et une histoire d’amour.
«Third», par Portishead (CD Island/Universal)
«Super8», par Pascal Greco & Kid Chocolat (CD/DVD
Poor Records/Namskeïo). Vernissage samedi 26 avril
à 21h au Bourg, 51, rue de Bourg, Lausanne,
www.myspace.com/super8super8
«Weather’s Coming», par Phoebe Killdeer (CD The Perfect Kiss/Musikvertrieb).
En concert ve 25 avril à 20h aux Docks, 34, av. Sévelin, Lausanne, 021 623 44 44
Tindersticks s’injecte une dose
d’électricité
Maîtres du sortilège sonore tissé de lenteur,
les Tindersticks auraient pu finir dans la plus
complète immobilité. Mais non. Sans rien jeter
de la douceur vertigineuse qui nous fait vénérer
ce groupe anglais, le nouvel album «The Hungry
Saw» se tend en s’injectant une dose supplémentaire d’électricité. Il accélère aussi, parfois. Le vibrato du chanteur Stuart
Staples glisse alors sur des arrangements qui roulent entre soul orchestrée,
folk boisée et ambiances évoquant le Bowie lyrique et incandescent des seventies. Trop beau.
«The Hungry Saw», par Tindersticks (CD Beggars Banquet/Musikvertrieb)
Alenko, c’est toutes les facettes
d’une boule disco
Autrefois, ce nom désignait un chanteur et son
équipe: «Al & Co». Aujourd’hui, il reste gravé dans
son appellation solo. Normal. Car cet homme est
un cirque Barnum à lui tout seul. Il est l’acrobate,
le clown, les animaux et toutes les facettes d’une
boule disco. Lauréat du Prix Freddy Mercury et
repéré partout en francophonie avec son CD précédent, le Genevois revient
avec ses chansons pop-rock servies par une voix qui se métamorphose à vue
et par des arrangements en technicolor.
«Silence… on tourne», par Alenko (CD Disques Office).
En concert ve 25 avril au Chat Noir, 13, rue Vautier, Genève, 022 343 49 98
DR
Kid Chocolat & Pascal Greco remarient
la musique au cinéma
Ingrédients? Une guitare, un lot d’instruments
électroniques, un stock de pellicule Super 8, une
caméra. Deux garçons élégamment bricoleurs
et agréablement barbus pour manier tout cela.
Cinq villes (Berlin, Tokyo, Montréal, Genève,
Toronto) filmées comme des planètes inconnues:
néons nippons, buildings chargés de secrets, le
Luna-Park genevois de la Plaine de Plainpalais.
Et un panthéon de héros du passé qui ont brillamment allié la musique au cinéma: les Beatles &
Richard Lester (Help!), Philip Glass & Godfrey
Reggio (Koyaanisqatsi), David Lynch & Angelo
Badalamenti.
Avec ce bagage à la fois imposant et parfaitement
aérien, les Genevois Pascal Greco (le cinéaste)
et Kid Chocolat (le compositeur) livrent un objet
que le marché du CD et du DVD n’avait encore
jamais vu: un digipack inventé pour l’occasion,
rassemblant Super8, le film en DVD, et sa BO en
CD. Parfaitement envoûtant, doté d’une force d’ensorcellement singulière, le résultat mêle climats
sixties, guitares sobrement psychédéliques, bribes
entêtantes de mélodies pop, rythmes roulant à la
frontière du clubbing et éblouissements visuels qui
semblent nous faire redécouvrir le monde comme
un environnement profondément sensuel.
Phoebe Killdeer s’est très mal
comportée
Le groupe s’appelle «les courtes pailles» (The
Short Straws). Un équipage de condamnés? Une
manière de dire que jouer avec Phoebe Killdeer
est une punition? Virée de Nouvelle Vague pour
«mauvaise conduite» (c’est elle-même qui adore
le raconter), l’Australienne tient à une réputation
de sauvageonne, que son premier album vient étayer. Son chant émotionnellement écorché et sophistiqué navigue superbement entre cabaret rock, jazz
richement fané et velours dévoré.

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