2015 est une réussite à Bordeaux, dans la lignée des 2005 et 1996

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2015 est une réussite à Bordeaux, dans la lignée des 2005 et 1996
2015 est une réussite à Bordeaux, dans la lignée des 2005 et 1996
Le millésime :
Que nous étions impatients de déguster enfin ce nouveau millésime bordelais !
Les propriétaires, les courtiers, les négociants, tous nous parlaient depuis plusieurs
mois d’un grand millésime et, il faut bien le reconnaitre, après une semaine de
dégustation intensive, 2015 est vraiment réussi.
Nous avons souvent remarqué qu’un millésime précoce, avec un bel été et un début
d’automne compliqué privilégiait le Merlot donc la rive droite (Pomerol, SaintEmilion), alors qu’un juillet/août plus chahuté mais avec un bel été indien en
septembre et octobre était gage de grand millésime de Cabernet, donc de rive gauche
(Médoc et Graves).
En 2015, après une floraison parfaite, un mois de juillet magnifique mais presque un
peu chaud, août fut nettement plus chaotique avant une arrière saison idéale. Les
raisins récoltés sur les deux rives étaient donc très sains, parfaitement murs, laissant
présager de grands vins sur l’ensemble du vignoble.
Alors évidemment, lorsqu’on parle de millésime réussi, on ne peut pas dire non plus
que tout soit immense, la dégustation s’est avérée une nouvelle fois décisive, très
souvent même au sein d’une même appellation.
La rive droite :
Nous pouvons donc déjà noter à ce stade que les Merlots de la rive droite sont parfois
un peu «chauds», nous privilégierons donc dans nos achats la recherche de l’équilibre,
de l’harmonie et de la fraicheur.
La palme incontestable de la région libournaise revient cette année à Pétrus, un vin
d’une race immense, profond et dense, comme rarement nous l’avons dégusté en
primeur. Troplong-Mondot et Figeac complètent notre podium, le premier par le
velouté incomparable de ses Merlots, le second par la pureté et l’intensité de ses
Cabernets. Figeac parvient chaque année à élaborer des vins ciselés et droits, d’une
précision aromatique absolue, avec cette finesse de texture que l’on rencontre assez
peu dans la région.
Il faut également noter dans les grandes réussites de la rive droite, les vins de la famille
Mitjavile (Tertre-Roteboeuf, Roc de Cambes et l’Aurage), ainsi que Canon, Larcis
Ducasse et Clos Fourtet.
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La rive gauche :
Les Cabernets de la rive gauche sont quant à eux plus frais (ils font souvent 2 degrés
de moins que les Merlots !), le seul bémol sur le Médoc et les Graves est parfois une
certaine sécheresse de tannins mais qui se fondra largement d’ici la mise en bouteilles.
Les réussites sont donc ici particulièrement nombreuses et souvent très grandes, à
commencer par les 2 rois de Margaux, le Château Margaux donc, charnu, complet,
tellement précis et puis Palmer cette année encore au sommet du Médoc.
L’appellation Saint-Julien est incontestablement la plus homogène qualitativement, il
faut aussi dire qu’elle n’est pas bien grande et que son terroir est absolument fabuleux !
Une nouvelle fois Léoville Las Cases nous a semblé tellement au dessus de ses voisins,
ce vin a un grain de tannins, un touché, une chair absolument uniques !
Notons également Léoville Barton, Branaire, Gruaud Larose et Talbot.
A Pauillac, l’appellation est grande, les réussites sont donc ici diverses ! Lafite semble
dominer la commune, avec beaucoup de volume et une immense longueur. A noter
que les deux Pichon et Grand Puy Lacoste sont superbes.
Enfin à Saint-Estèphe, Montrose a élaboré, dans son style tellement précis, toujours un
peu discret, parfois austère, le plus grand vin de l’appellation, quant à l’équipe de
Véronique Dausse à Phélan Ségur, elle peut être sacrément fière car elle a signé un 2015
splendide, frais, harmonieux et racé, incontestablement un des plus grands millésimes
de la propriété.
Concernant les Graves rouges, Haut-Brion est, comme toujours à ce stade de l’élevage
assez discret mais on devine déjà tellement le potentiel de ses vieux Cabernets.
Mention spéciale pour Haut-Bailly, toujours incomparable dans son style élégant et fin
mais aussi pour les Carmes Haut Brion, Stéphane Derenoncourt semble avoir pris la
pleine mesure de la propriété et signe cette année un des plus grands vins de
l’appellation.
En blanc, les vins sont vraiment aromatiques, parfois même un peu spectaculaires,
Mission Haut Brion, Domaine de Chevalier et Malartic Lagravière sont très réussis.
Enfin, 2015 sera une très belle année de Sauternes avec une bonne acidité et un
développement optimal de botrytis, Yquem est absolument immense.
Paris, 15 avril 2016
Pierre Bérot, Nicola Munari
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