Carte blanche à propos du quota de femmes dans les conseils d
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Carte blanche à propos du quota de femmes dans les conseils d
Carte blanche à propos du quota de femmes dans les conseils d’administration Dans chaque organisation, le Conseil d’Administration est un organe important. Il détermine la vision et la stratégie, prend des décisions importantes, supervise l’entreprise, évalue si la politique peut être mise en œuvre avec les ressources nécessaires… En résumé, il joue un rôle stratégique. Depuis le 30 juin 2011, une loi prévoit que, désormais, les entreprises publiques et les entreprises cotées en bourse doivent de réserver 1/3 des mandats de leurs Conseils d’Administration aux femmes. Qu’il s’agisse d’organisations cotées en bourse, d’entreprises publiques, de PME, d’ASBL ou d’entreprises familiales, la diversité au sein des Conseils d’Administration contribuera sans aucun doute à une « bonne gouvernance ». Cela signifie-t-il pour autant que les femmes doivent représenter un tiers des administrateurs ? Non, ce n’est pas obligatoire. Restons réalistes. Premièrement, l’implication au sein de l’organisation, la connaissance et l’expérience prévaudront toujours. Deuxièmement, la composition du Conseil d’Administration doit être le reflet des stakeholders de l’organisation ou de l’association : ceci vaut principalement par rapport à la diversité au niveau des clients ou des membres mais est aussi possible au niveau du personnel employé. La qualité de la gestion d’une crèche, par exemple, pourrait être renforcée par la présence au Conseil d’Administration de jeunes mères et pères, mais aussi de grands-mères et de grands-pères,… Les femmes acceptent-elles facilement un mandat d’administrateur ? Il semble que non. Comment expliquer cela ? Une fonction méconnue ou mal-aimée ? Attendent-elles qu’on le leur demande ? Je peux me l’imaginer. J’occupe la fonction dirigeante de General Manager au sein du Groupe Securex, je suis membre et rapporte à différents Conseils d’Administration. Je me souviens des nombreuses questions que je me suis posées : suis-la personne adéquate ? Serai-je acceptée pour mes qualités ou plutôt parce que je suis une femme ? Cela ne m’a pas empêchée d’avancer. Mes collègues masculins et les administrateurs – dont un certain nombre de femmes – ne m’ont, à aucun instant, donné le sentiment que je n’étais pas à ma place. Bien au contraire. J’ai toujours eu le sentiment qu’ils me soutenaient. Il est vrai que les hommes et les femmes pensent quelque peu différemment, ont une approche différente des problèmes… Certes, cela demande davantage d’efforts, mais cela nécessite surtout de communiquer. Mais n’est-ce pas réciproque et d’application dans tout type de relation ? Les instances publiques et les organisations cotées en bourse, dans un premier temps, seront à la recherche de femmes prêtes à endosser les mandats d’administrateur. Nul doute que les autres entreprises et les associations qui poursuivent une bonne “corporate governance” suivront ce même chemin. En adoptant cette loi, les décideurs politiques sensibilisent par la même occasion les femmes à évoluer aux postes de manager, de dirigeant d’entreprise, d’indépendant… Les femmes ayant l’esprit d’entreprise feront plus facilement le pas pour obtenir des mandats aux seins d’entreprises externes ou d’associations. Enfin, un parrain / une marraine parmi les administrateurs expérimentés fera encore diminuer le seuil. J’attends impatiemment la première évaluation de cette loi d’ici quelques années… Agnes Hertogs General Manager Small & Midsize Markets Securex