Licence “Login” - WK Transport Logistique

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Licence “Login” - WK Transport Logistique
LM217_P118/119_Formation
26/04/07
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CARRIÈRES
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ET FORMATIONS
Licence “Login” : le pari
de la double compétence
La licence professionnelle “Login”, créée en 2004 par l’IUT de Montluçon, forme en un an des jeunes
diplômés capables de comprendre les enjeux informatiques de la logistique.
D
Durant les cours d’informatique, lesquels représentent la moitié du volume
horaire du cursus avec 240 heures, les
étudiants se familiarisent avec les
outils informatiques de modélisation,
d’optimisation et de simulation.
REPÈRES
Nom : Licence Professionnelle
logistique et informatique
(Login).
Date de création : 2004.
Niveau : bac +3.
Formation initiale.
Lieu des cours : Institut
Universitaire Technologique
(IUT) de Montluçon (Allier).
Public : titulaires d’un bac +2
en relation avec les domaines
de l’informatique et/ou de
logistique. Étude du dossier
au cas par cas pour les
étudiants originaires d’autres
cursus.
Sélection sur dossier.
Effectif par promotion : 20
étudiants environ.
Coût de la formation : entre
350 et 400 euros maximum
(pour les non boursiers).
Responsable de la formation :
Sylvie Norre.
Tel : 04 70 02 20 99.
Secrétariat : Nadine Couraud.
Tel : 04 70 02 20 14.
Web :
www.moniut.univ-bpclermont.fr
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epuis 2004, les diplômés du département
Gestion Logistique et
Transport (GLT) de
l’Institut Universitaire Technologique (IUT) de Montluçon
(Allier) ont la possibilité de poursuivre leur cursus par la licence
professionnelle “Login”, un Bac
+3 “deux en un” qui forme les
étudiants à la double compétence logistique et informatique.
“Faire de la logistique sans connaissances en informatique n’a pas
vraiment de sens. Aujourd’hui,
les entreprises recherchent du personnel capable d’être à l’interface
entre la logistique et l’informatique, deux mondes qui ne parviennent pas toujours à communiquer”, explique Sylvie Norre,
responsable de la licence professionnelle “Login”de Montluçon.
Pour rétablir le dialogue entre
informaticiens et logisticiens, la
licence accueille à bras ouverts
les étudiants en provenance de
DUT d’informatique ou de Deug
en Mathématiques,informatique
et applications aux sciences
(Mias). “Bien que 70 % de nos
étudiants sont issus de formations
en logistique, il y a de la place pour
tout le monde et, à l’avenir, nous
aimerions accueillir davantage de
titulaires de Deug Mias, une population que nous ne sommes pas
parvenus à séduire jusqu’à maintenant”, complète Sylvie Norre.
Modélisation, simulation
et optimisation
La diversité des profils que brasse
la licence professionnelle implique
une organisation pédagogique
particulière.Durant les deux premiers mois de l’année scolaire -
LOGISTIQUES MAGAZINE • MAI 2007 • N°217
de septembre aux vacances de la
Toussaint-, les étudiants bénéficient d’une remise à niveau adaptée à leurs parcours de formation antérieur. “Le jour de la
rentrée, le niveau de chaque étudiant est évalué au cours d’un
entretien”. Ainsi, pendant que les
informaticiens rattrapent leur
retard en logistique, les logisticiens, de leurs côtés, remettent
à jour leurs connaissances en
informatique et en mathématiques. Parallèlement à ces cours
sur-mesure, tous les étudiants se
retrouvent pour suivre le programme de la licence professionnelle. Si les cours de logistique,
de communication et d’économie s’attachent à montrer l’impact des Nouvelles Technologies
de l’Information et de la Communication (NTIC) dans les
modes de gestion de l’entreprise,
c’est véritablement durant les
cours d’informatique, lesquels
représentent la moitié du volume
horaire du cursus avec 240 heures,
que les étudiants entrent dans le
vif du sujet et se familiarisent
avec les outils de modélisation,
d’optimisation et de simulation.
Après une présentation générale
des systèmes d’informations utilisés dans l’entreprise, les étudiants apprennent à concevoir
une base de données sous Access
et se forment à l’utilisation d’un
ERP (Enterprise Resource Planning) grâce à Prélude, un didacticiel de Gestion de Production
Assistée par Ordinateur (GPAO).
“L’objectif est de montrer les possibilités mais aussi les limites des
ERP”, confie Sylvie Norre. Les
étudiants sont ensuite initiés au
fonctionnement des réseaux
informatiques.Après l’étude du
support physique, le cours se
concentre sur les flux d’infor-
“Faire de la logistique
sans connaissances en
informatique n’a pas de
sens. Aujourd’hui, les
entreprises recherchent
du personnel capable
d’être à l’interface entre
la logistique et
l’informatique”,
SYLVIE NORRE, RESPONSABLE
DE LA LICENCE PROFESSIONNELLE
LOGISTIQUE ET INFORMATIQUE
(“LOGIN”) DE MONTLUÇON
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mations transitant sur ces réseaux.
“Au travers de différents exemples,
nous nous focalisons sur l’Echange
des Données Informatisées (EDI)”,
précise Sylvie Norre. Ce chapitre
est également l’occasion de faire
le point sur les différentes technologies utilisées pour assurer
la traçabilité des marchandises
d’un bout à l’autre de la chaîne
logistique. Pour donner vie à ces
concepts,les enseignants du Laboratoire d’Informatique,de Modélisation et d’Optimisation des
Systèmes (Limos) de l’Université de Clermont-Ferrand, en
charge du module informatique
de la licence Login de Montluçon,s’inspirent de cas réels appliqués à l’entrepôt.
Compétences plébiscitées
par les entreprises
De manière générale, la licence
professionnelle “Login” privilégie les travaux pratiques aux cours
magistraux. Sur un programme
de 520 heures, les cours en
“amphi” ne représentent en effet
que 170 heures contre 310 heures
pour les TD et autres TP. Un
volume horaire auquel viennent
s’ajouter 40 heures de projet
tuteuré, un travail de groupe
durant lequel les étudiants sont
invités à réfléchir sur une problématique concrète d’entreprise
comme l’optimisation de la distribution de colis chez un spécialiste de la messagerie, l’ordonnancement et l’affectation de
ressources dans un atelier de production ou encore la résolution
de problèmes de localisation
d’entrepôts. Pour Sylvie Norre,
“cet exercice constitue une excellente préparation au stage de 16
semaines qui, à partir du mois de
mars, couronne le programme de
la licence professionnelle”.
Pour trouver une mission de stage
en rapport direct avec la formation, les étudiants s’appuient sur
les partenariats avec les entreprises noués par le département
GLT de l’IUT de Montluçon
depuis sa création en 1993.Ainsi,
chaque année, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de
Clermont-Ferrand recrute-t-il
deux ou trois étudiants de la
licence “Login” pour plancher
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Amélie Chapoul,
correspondante informatique chez GLS France
“J’analyse le fonctionnement logistique des clients et je
leur propose les solutions informatiques adaptées”
Après son bac ES (Économique
et Social), Amélie Chapoul avait
deux exigences : ne pas travailler
dans un bureau et s’orienter
vers un secteur d’activités dynamique. C’est donc tout
naturellement que la jeune
auvergnate opte pour l’option
Gestion Logistique et Transport
(GLT) de l’Institut Universitaire
Technologique (IUT) de Montluçon (Allier). Deux ans d’études
durant lesquels elle se familiarise avec les différents maillons
de la supply chain et découvre le
monde de l’entreprise au travers
de stages. Incollable sur le
transport et la logistique, l’étudiante se sent en revanche
quelque peu désarmée sur le
volet informatique. Considérant
ce manque de connaissances
comme un handicap dans sa
recherche d’emploi, l’étudiante
profite de la création en 2004,
l’année d’obtention de son DUT,
de la licence professionnelle
logistique et informatique à l’IUT
de Montluçon pour ajouter une
corde informatique à son arc de
sur l’organisation du Nouvel
Hôpital d’Estaing, lequel devrait
entrer en service d’ici à fin 2009.
Par exemple, cette année, un étudiant travaille sur la modélisation et la simulation des urgences
pédiatriques. Les compétences
des futurs licenciés sont également plébiscitées par les entreprises privées souhaitant modéliser leurs flux logistiques ou
optimiser leur stock. C’est le cas
de Métal Déployé,une entreprise
de Montbard (Côte-d’Or) spécialisée dans la fabrication de
résistances électriques et de
Righini,un fabricant lot-et-garonnais de portes et de cloisons qui
ont récemment fait appel à un
stagiaire de la licence en vue de
l’implémentation d’un ERP.
CV EXPRESS
Âge : 22 ans
Salaire mensuel brut : 1 800 €
Autre diplôme : DUT GLT
(Gestion Transport et
Logistique)
logisticienne et multiplier ainsi
ses chances de trouver un
emploi. Un choix qui s’est avéré
payant. En 2005, sa licence
professionnelle en poche, la
jeune diplômée décroche un
CDD d’un an au CHU de Clermont-Ferrand. “J’ai travaillé sur
l’organisation du service d’hémodialyse du Nouvel Hôpital
d’Estaing (1), alors en construction”, raconte-t-elle. Une
Poursuite d’études
en master
Si les étudiants n’ont pas de difficultés à trouver une place en
stage, beaucoup d’entre eux peinent, en revanche, à transformer
cette période d’essai en contrat
à durée indéterminée. Sylvie
Norre estime ainsi à 20% seulement le taux de jeunes diplômés
embauchés dans l’entreprise où
ils ont effectué leur stage. Toutefois, la responsable de la licence
se veut rassurante en mettant en
avant de beaux exemples d’insertion professionnelle, y compris sur le marché de l’emploi
local.Ainsi, un jeune diplômé de
la licence occupe-t-il un poste
de gestionnaire des stocks, réception et expédition import-export
expérience passionnante qui lui
permet de mettre en œuvre
toutes les compétences
acquises en formation et de
décrocher, sitôt après la fin de
sa mission, un poste de correspondante informatique chez le
prestataire logistique GLS. Un
métier en totale adéquation avec
sa formation puisque la jeune
femme est chargée de faire l’intermédiaire entre les
commerciaux qui vendent les
solutions aux clients et les développeurs en informatique qui
déploient la solution sur le
terrain. “Mon travail consiste à
évaluer les besoins des clients et
à leur proposer des solutions
informatiques adaptées. C’est
intéressant car, pour appréhender leurs besoins
informatiques, je dois
comprendre leur fonctionnement logistique”. Un retour aux
sources qui ne déplaît pas à
cette logisticienne dans l’âme.
(1) Le Nouvel Hôpital d’Estaing (NHE) de
Clermont-Ferrand devrait entrer en service
d’ici à fin 2009.
chez Omega, un prestataire de
services logistique montluçonnais tandis qu’un de ses camarades est aujourd’hui assistant
informatique chez Delbard, un
pépiniériste basé à Malicorne,
dans l’Allier. Ces parcours restent néanmoins exceptionnels.
Pour décrocher un poste intéressant, la plupart des étudiants
sont contraints de quitter leur
“pays” pour des zones logistiques
plus dynamiques, telles que l’Ilede-France,le Lyonnais ou le NordPas-de-Calais. D’autres bottent
en touche et optent pour la poursuite d’études en master. Une
manière de se rassurer et de
repousser de deux ans l’échéance
de la recherche du premier emploi.
Marie-Noëlle Frison
N°217 • MAI 2007 • LOGISTIQUES MAGAZINE
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