Circoncision Masculine
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Circoncision Masculine
Département Afrique - Afrique occidentale II, Angola et Afrique suprarégionale THEMES A B A N D O N D E S M U T I L AT I O N S G É N I T A L E S F É M I N I N E S Circoncision Masculine Le projet sectoriel et suprarégional « Abandon des mutilations génitales féminines » reçoit souvent des questions relatives à la circoncision masculine, et concernant notamment les différences entre la circoncision masculine et les mutilations génitales féminines (MGF). P o u r q u o i c ette f i c he th é m a t i q u e ? Mentionner dans un même contexte les mutilations génitales féminines et la circoncision masculine peut donner l’impression que les deux interventions ne se distinguent pas l’une de l’autre. On entend par mutilations génitales féminines toutes les pratiques impliquant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins. Ces pratiques, lourdes de conséquences pour la santé des personnes concernées, constituent une atteinte bien plus grave à l’intégrité physique que la circoncision masculine. Sans vouloir comparer les deux pratiques, cette fiche thématique fournit des informations importantes sur la circoncision masculine et tente ainsi de répondre aux nombreuses demandes d’informations qui nous ont été adressées. P r é v a l e n c e et p r a t i q u e Selon diverses estimations des Nations unies et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la circoncision concernerait environ 655 millions d’hommes et de garçons à travers le monde, soit un tiers de la population masculine mondiale. CIRCONCI S ION M A S CULIN E : Circoncision masculine et mutilation génitale masculine (MGM) sont les termes employés pour désigner l’ablation partielle ou complète de la partie de peau (prépuce) qui recouvre le gland du pénis. Il n’y a pas de classification internationale des MGM. En cas d’ablation totale du pénis, le gland est entièrement dégagé, de sorte qu’il faut également enlever ou suturer le frenulum ou frein du pénis (membrane reliant l’intérieur du prépuce à la face ventrale du pénis). La circoncision masculine est pratiquée sur tous les continents. Les régions les plus concernées sont l’Afrique du Nord, de grandes parties de l’Afrique de l’Ouest, le Moyen-Orient, l’Asie centrale, certaines parties de l’Asie du Sud-Est et des pays industrialisés tels que les États-Unis et Israël. La pratique et les formes de circoncision dépendent du contexte religieux, culturel et ethnique. La plupart des circoncisions sont effectuées par du personnel médical ou par des dignitaires religieux ou traditionnels. L’âge auquel est pratiquée la circoncision varie selon le contexte socioculturel et religieux, mais se situe plutôt dans l’enfance ou à l’adolescence. La pratique de la circoncision à l’âge adulte est plutôt rare. Motifs La circoncision masculine est pratiquée pour plu- sieurs raisons. Raisons médicales et d’ordre hygiénique : Le principal argument avancé par les partisans de la circoncision est l’amélioration de l’hygiène du fait qu’il est plus facile de nettoyer le pénis circoncis. En outre, la circoncision semble réduire le risque d’infections urinaires, de certaines maladies sexuellement transmissibles, de maladies de peau et de cancer du pénis (OMS, ONUSIDA, JHPIEGO, 2007). Une étude de l’OMS et de l’ONUSIDA montre par ailleurs que les hommes circoncis ont jusqu’à 60 % moins de risque de contracter une infection par le VIH (OMS, ONUSIDA, 2007). La position de la coopération allemande au développement est qu’il est indispensable d’associer la circoncision masculine à d’autres méthodes de prévention du VIH, notamment à des campagnes d’information et à l’utilisation du préservatif, car elle ne peut remplacer aucune de ces méthodes. Chez environ 4 % des garçons et des hommes, la circoncision est indiquée pour des raisons médicales (Stehr/Dietz, 2005), notamment en cas de rétrécissement du prépuce (phimosis), de problèmes de miction ou d’infection du prépuce. Raisons religieuses et socioculturelles : Il n’est pas toujours possible de faire une nette distinction entre les raisons religieuses et traditionnelles impliquées dans la circoncision. Dans beaucoup de cultures et de pays, la circoncision masculine fait partie inté- grante de la vie. Dans la religion juive, elle est pratiquée le huitième jour après la naissance et célébrée par une grande fête. Pour les musulmans aussi, la circoncision est un moment marquant de la vie sociale. L’âge auquel elle est pratiquée peut aller de la naissance à l’adolescence. La circoncision fait souvent partie d’un rite d’initiation. Raisons sexuelles et esthétiques : La circoncision à l’âge adulte est souvent justifiée par des raisons d’ordre sexuel. Ses partisans avancent en effet l’argument selon lequel le gland découvert permettrait de ressentir un plaisir sexuel plus intense et de mieux moduler le désir. Certains hommes et certaines femmes sont également d’avis qu’un pénis circoncis est plus esthétique. les risques d’infections urinaires ou de transmission du VIH sont relativement faibles. En outre, on demande également de ne pas pratiquer de circoncision sans l’accord de la personne concernée (Stehr, Putzke, Dietz, 2008). En 2001, la Suède a été le premier pays au monde à adopter une loi limitant la circoncision masculine, en réaction au décès de plusieurs nourrissons à la suite de cette intervention. Depuis, les circoncisions sans indication médicale sont interdites chez les garçons de plus de deux mois. Les circoncisions pratiquées avant cet âge ne doivent plus l’être que par du personnel médical et sous anesthésie. Les conséquences médicales, tant positives que négatives, de la circoncision masculine font l’objet de vives controverses. Diverses complications physiques et psychiques peuvent survenir à la suite de la circoncision, mais les informations dont on dispose à ce propos sont variées et parfois contradictoires. C o mp l i c a t i o n s p o ss i b l es Selon l’OMS, le taux de complications serait compris entre 0,2 et 2 % des cas quand l’intervention est pratiquée en milieu stérile par du personnel médical expérimenté et formé en conséquence. La circoncision des nouveau-nés présenterait un risque encore moindre (de 0,2 à 0,4 %). Parmi les complications physiques les plus souvent constatées, on peut citer les douleurs, les saignements, les hématomes, les infections ou les réactions aux anesthésiques (OMS, ONUSIDA, JHPIEGO, 2007). Plus rarement, la circoncision peut entraîner un nouveau rétrécissement du prépuce, la formation de fistules, des lésions du gland ou un rétrécissement de l’urètre. Des infections peuvent entraîner la perte de la capacité de procréer, l’amputation du gland ou du pénis voire la mort quand les complications sont très graves. Le risque dépend toujours des conditions d’hygiène, de la compétence de l’intervenant, des instruments utilisés et des soins apportés à la plaie. Si ces facteurs ne sont pas correctement pris en compte, les conséquences peuvent être graves. L’OMS recommande de ne pratiquer la circoncision que sous anesthésie, ce qui n’est pas toujours le cas, même dans les pays industrialisés, surtout lorsque l’intervention est pratiquée sur de jeunes garçons. Les conséquences psychiques les plus fréquentes de la circoncision masculine, et qui ne se produisent souvent que de nombreuses années après l’intervention, sont p. ex. des sentiments d’impuissance, de colère, de détresse, des phobies, la peur de s’engager, ainsi que la honte et l’évitement des rapports sexuels. Étant donné que les risques liés à la circoncision dépassent les avantages éventuels, de nombreux médecins et associations de médecins comme la Société canadienne de pédiatrie déconseillent la circoncision systématique, surtout dans les pays industrialisés, où Publié par : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH Projet sectoriel et suprarégional « Abandon des mutilations génitales féminines » Dag-Hammarskjöld-Weg 1-5 65760 Eschborn/Allemagne C [email protected] I www.giz.de/fgm Photo : ZackPixel - Fotolia.com Janvier 2011 Sources : Stehr, M./Dietz, H.-G.: Zirkumzision - Ritual, Religion, Kommerz, http://www.haunerjournal-lmu.de/prae_1/hj2_05/einzseit2_05/ zirkum.pdf. Stehr, Putzke, Holm: Zirkumzision bei nicht einwilligungsfähigen Jungen: Strafrechtliche Konsequenzen auch bei religiöser Begründung, in: Deutsches Ärzteblatt, 2008, 105(34-35): A 1778-80. Väteraufbruch für Kinder e.V. (Hrsg.): Genitale Verstümmelung bei Jungen und Männern - Gründe und Hintergründe, Augsburg, 2005. WHO, UNAIDS, JHPIEGO: Manual for Male Circumcision under Local Anaesthesia, Draft, Version 2.5C, January 2008. WHO, UNAIDS: New Data on Male Circumcision and HIV Prevention: Policy and Programme Implications, 2007, data.unaids.org/pub/Report/2007/mc_recommendations_en.pdf (31.07.2009). WHO, UNAIDS: Male circumcision. Global trends and determinants of prevalence, safety and acceptability, 2007. WHO, UNAIDS: Information Package on Male Circumcision and HIV Prevention, Insert 4 and 5, http://www.who.int/hiv/pub/malecircumcision/infopack/en/ (31.07.2009).