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Prévention de la récidive 7 MESURES ALTERNATIVES Villepinte (Seine-Saint-Denis) Un stage d’accompagnement d’instruction civique (SAVIC) OPÉRATEURS Nature de l’action SEAT de Bobigny (PJJ) Tribunal de grande instance de Bobigny 173, avenue Paul-Vaillant Couturier 93008 Bobigny Service politique de la ville – Mairie de Villepinte 16, avenue Paul-Vaillant Couturier 93420 Villepinte Stage d’éducation à la citoyenneté en direction de mineurs ayant commis des infractions contre les institutions. PARTENARIAT Financeurs Mairie de Villepinte à hauteur de 4 573 euros pour quatre sessions par an. Autres partenaires Juge des enfants, procureur de la République, protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), police nationale, bailleurs sociaux, transporteurs, pompiers, administration pénitentiaire, conseil général : aide sociale à l’enfance (ASE), barreau de Bobigny. Objectifs principaux Vis-à-vis des mis en cause : - faire prendre conscience du rôle et de l’utilité des institutions qui bénéficient à l’ensemble de la collectivité ; - éducation civique, apprentissage de la vie et du travail en groupe. Vis-à-vis des institutions victimes : - associer des institutions à la construction et à la mise en œuvre du projet afin que chacun voit la réalité et la réponse apportée aux actes commis. Publics visés Mineurs autour de 16 ans résidants ou scolarisés à Villepinte. Lieu de déroulement Villepinte. Date de démarrage 1999 Périodicité Les vacances scolaires. C O N TA C T Gilles BARTHELEMY - Éducateur, service éducatif auprès du tribunal de grande instance Bobigny Tél. : 01 41 50 55 21 294 À l’origine… Fonctionnement Les acteurs de terrain (juge des enfants, substitut des mineurs, éducateurs, policiers) ont remarqué une modification de la structure de la délinquance des mineurs : certains auteurs sont très jeunes et les institutions (police, pompiers, transporteurs publics) sont plus souvent visées. En outre, ils ont constaté que les classements sous condition, avertissements, admonestations et peines avec sursis, souvent prononcés en la matière, étaient parfois incompris des auteurs comme des victimes. Les éducateurs ont donc souhaité élaborer une réponse nouvelle adaptée à ces constats, en vue de réassurer ces institutions victimes de faits peu graves mais répétitifs, et de faire intégrer aux mineurs l’utilité des institutions et la nécessité de les respecter. L’accent a donc été mis sur le travail d’éducation civique et sur l’impact du travail collectif entre les mineurs. La conception du projet a été élaborée par le juge des enfants, le procureur de la République et le service de police dans le cadre du contrat local de sécurité. Ce stage est ordonné dans le cadre des mesures de réparations (article 12-1 de l’ordonnance du 2 février 1945), soit par le parquet dans le cadre d’alternatives aux poursuites, soit par les juges des enfants avant jugement, ou dans le cadre de déclaration de culpabilité et avant le prononcé de la peine. L’accord des mineurs pour participer à cette mesure de réparation collective a systématiquement été sollicité, cette action étant prescrite avant toute décision sur la culpabilité. L’accord des parents est également requis. Intervenants L’encadrement des jeunes est assuré par un chargé de développement social de la mairie de Villepinte et un éducateur de la protection judiciaire jeunesse (PJJ). Les interventions prévues dans le cadre du stage sont, quant à elles, assurées par deux représentants pour chaque institution partenaire, telle que la police nationale, les pompiers, l’administration pénitentiaire, les bailleurs sociaux, les transporteurs… 295 Six à huit jeunes sont donc reçus pour une durée de cinq jours, du lundi matin au vendredi soir, durant les vacances scolaires (février, printemps, première semaine des congés d’été, Toussaint). Chaque demi-journée est consacrée à une institution : - lundi : accueil et présentation du stage ; atelier santé en présence d’un médecin ; - mardi : atelier avec la brigade des mineurs au commissariat pour une présentation du travail de la police ; atelier justice avec une présentation des droits et devoirs des mineurs ; puis rencontre avec un transporteur (présentation des métiers de chauffeurs, contrôleurs, agents d’ambiance) ; - mercredi : rencontre des bailleurs sociaux et jeu de rôle autour des différents métiers ; puis atelier découverte : visites, expositions, cinéma… ; et le soir : accueil des parents en présence d’un responsable de l’aide sociale à l’enfance (l’ASE) et d’une avocate ; - jeudi : atelier pompiers à la caserne (présentation du travail des risques, simulation d’interventions) ; puis assistance à une audience de comparution immédiate pour majeurs ; Politique de la ville et prévention de la délinquance Villepinte (Seine-Saint-Denis) Prévention de la récidive 7 Un stage d’accompagnement d’instruction civique (SAVIC) et mise en scène d’un scénario de procès, travaillé auparavant ; - vendredi : visite de la maison d’arrêt de Villepinte (visite du bâtiment administratif et rencontre des personnes chargées du quartier des mineurs) ; et enfin bilan sur chaque atelier et bilan général ; puis organisation d’un goûter en présence du maire ou de son représentant et présentation du travail de maire. présents dans le dispositif ; - après les cinq jours, les jeunes ont une réaction généralement positive, regrettant que ce genre de stage soit dispensé seulement après commission d’une faute ; - la brigade des sapeurs pompiers constate sur la commune de Villepinte une diminution du taux d’agressions, tandis que ce même taux reste constant sur la commune voisine où elle intervient également. Bilan/Évaluation Perspectives La construction du projet a été difficile au départ dans la mesure où ce dernier implique un nombre de partenaires et d’intervenants important. Mais, à l’heure actuelle, il ne présente plus de difficultés d’organisation. À ce jour, quinze stages ont été effectués qui ont concerné plus d’une centaine de jeunes. Le faible nombre de mineurs concernés jusqu’à présent (moins de quarante par an) n’a pas encore permis de réaliser une évaluation chiffrée significative, mais il est néanmoins possible de relever quelques éléments d’appréciation : - chaque intervenant a modifié son approche pédagogique du groupe de jeunes. Leur intervention est moins didactique, davantage appuyée sur des supports ad hoc, et sollicite les ressources du groupe ; - les institutions se sentent davantage aidées par l’institution judiciaire ; - les mineurs sont revus par les éducateurs. Ces derniers constatent que leur perception des institutions a évolué vers plus de respect, et relèvent un taux moyen de récidive de 12,5 % ; - au niveau du partenariat : les collèges de la ville sont maintenant 296 Les stages sont régulièrement réorganisés avec la présence de nouveaux partenaires. O B S E R VAT I O N S La présence active de partenaires diversifiés rend ce stage particulièrement intéressant. Les jeunes ont la possibilité de rencontrer et discuter avec des professionnels d’horizons différents, souvent mal connus. Ce stage a été le premier de ce type créé en France. Actuellement, plusieurs autres stages ont été mis en place, approximativement sur le même modèle, notamment à Drancy, La Courneuve, ou encore à Rouen, Mulhouse ou Évry…