Autosatisfaction ministérielle pour le PACTE, les concours communs
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Autosatisfaction ministérielle pour le PACTE, les concours communs
AUTOSATISFACTION MINISTERIELLE POUR LE PACTE, LE CONCOURS COMMUN…. Objet : Compte rendu du GT ministériel du 8 juin relatif à certains points de la formation professionnelle Un groupe de travail ministériel sur la formation professionnelle s’est tenu à Bercy le 8 juin dernier. Il était chargé de dresser le bilan sur le dispositif du PACTE, sur le concours commun catégorie C et sur l’application de la charte de formateur occasionnel. L’UNSA Finances et Industrie y était représentée par MM. PHILIPPO (UNSA DGFIP) et GAMOT (UNSA Douanes). I) Le dispositif PACTE au MINEFI Le PACTE permet aux trois Fonctions publiques de recruter des agents de catégorie C sans diplôme ou d’un diplôme inférieur au baccalauréat et sans concours. Les agents recrutés dans le cadre du PACTE sont sous contrat de droit public d’une durée d’un an ou de deux ans. Ils doivent suivre une formation ayant pour objet de leur permettre d’acquérir une qualification professionnelle, un titre ou un diplôme portant sur un domaine d’activité en rapport avec l’emploi occupé et inscrit au répertoire national des certifications professionnelles. La durée de cette formation doit être de 20% de celle du contrat (2 mois ½ pour 1 an). A l’issue de son contrat, l’agent est titularisé sans concours à la double condition d’un avis favorable d’une commission de titularisation et de l’obtention du titre ou de la qualification requise. Au sein du MINEFI, le bilan de ce dispositif porte sur les années 2007 et 2008. En 2007, 117 agents en ont bénéficié dont 74 en filière administrative et 43 en filière technique, en 2008 104 agents dont 84 en filière administrative et 20 en filière technique. La filière administrative est majoritaire, ce qui explique l’accroissement du taux de féminisation passant de 50% en 2007 à près de 64% en 2008. Il ne faudrait pas que ce recrutement spécifique obère le recrutement classique par concours beaucoup plus onéreux pour l’Etat, le dispositif du PACTE étant à l’origine privilégié pour la filière technique. Les fédérations ont insisté qu’au MINEFI le PACTE ne débouchait sur aucun titre ou diplôme sauf pour quelques postes techniques (CAP, certificat de compétences professionnelles…). Le ministère réplique que l’objectif principal est la titularisation des agents et non une formation qualifiante. Les ministres ont exigé le doublement de recrutement par voie du PACTE en 2009 soit 204 candidats dont 193 en filière administrative et 11 en filière technique ! Le taux de titularisation à l’issue des contrats est supérieur à 80%, sauf en Douanes (60%). L’IGPDE a lancé le cycle préparatoire de formation à dispenser dans les écoles financières pour le personnel recruté par ce dispositif, et engagé la formation des tuteurs (191) chargés du soutien et du suivi de ces agents à leur poste de travail. Une journée d’études sur le PACTE servira à retenir les meilleures solutions et expériences en la matière. II) LE CONCOURS COMMUN CATEGORIE C Pour la première fois, en 2008, les directions à réseaux (Impôt – Trésor – Douanes – CCRF) ont organisé un concours unique pour le recrutement d’agents de catégorie C. Un concours commun, c’est un concours aux épreuves uniques, à l’organisation et la logistique unique, mais où les débouchés sont multiples. Ce concours commun devait donner une image plus cohérente et attractive du ministère sur le marché du travail, mais surtout par la mutualisation des moyens humains, matériels et financiers rationaliser les coûts et offrir une meilleure efficacité. Le taux de participation à l’épreuve de préadmissibilité (QCM) a été assez faible (55%) 13.000 candidats sur les 23.700 inscrits. Le taux de sélectivité moyen s’établit à 7%, les concours à affectation nationale sont les plus sélectifs (3% externe, 5% interne), ceux à affectation régionale (Ile de France) beaucoup moins (9% externe et 18% interne). Les femmes représentent 61% de candidats au concours externe, 55% à l’interne et 59% pour la réussite au concours externe et 50% à l’interne. Le concours commun privilégie toujours les surdiplômés. Ils représentent le tiers des inscrits et 63% des admis. Pour le concours commun catégorie C de 2009, ont été favorisées les inscriptions par Internet. Elles passent de 79% en 2008 à près de 97% cette année. Toutefois, il n’y a plus la possibilité de choisir de concourir dans les deux filières (administrative et surveillance). La correction des épreuves écrites, comme en 2008, aura lieu au même endroit et en même temps (centre des concours de Lille). Enfin, une assistance méthodologique aidera le jury à définir un QCM visant à mieux cerner les connaissances et aptitudes d’un agent catégorie C dans les directions économiques et financières, afin d’éviter d’avantager les surdiplômés. Les organisations syndicales n’ont obtenu aucune réponse sur le coût budgétaire de l’organisation de ce concours commun qui, selon certaines sources, serait beaucoup plus onéreux que les concours directionnels. Aujourd’hui se pose réellement, pour l’UNSA Finances et Industrie, la pertinence du maintien d’un tel concours commun depuis la fusion des Impôts et du Trésor dans la DGFIP, l’impossibilité de concourir dans les deux filières étant donnée que le recrutement administratif en Douanes (opérations commerciales) s’est tari, sans parler du peu de places offertes par la CCRF et la Douane à ce concours commun. Revenir à la voie classique et traditionnelle des concours directionnels paraîtrait plus judicieuse et plus transparente au niveau du choix des candidats, de leur affectation, de l’utilisation de la liste principale ou complémentaire… LA CHARTE DU FORMATEUR OCCASIONNEL La professionnalisation des réseaux de correspondants, délégués ou conseillers en formation est indispensable en matière de formation continue voire initiale. Le ministère reconnaît leur rôle indispensable et fondamental en matière de formation professionnelle. C’est pourquoi en juin 2007 a été adoptée une charte des formateurs occasionnels pour définir leurs droits et leurs devoirs. Il s’agissait donc d’établir un bilan d’étape sur les préconisations de ce texte, afin d’y apporter éventuellement des corrections. Les principales directions du MINEFI ont réalisé des efforts notables dans la formation de ces formateurs occasionnels. Par exemple à la Douane, depuis 2008, tous les inspecteurs élèves bénéficient d’une formation de formateurs, à la DGFIP 565 agents ont reçu une formation à la pédagogie. Il est impératif de valoriser cette activité de formateur occasionnel tant au niveau du déroulement de carrière, que dans le choix de postes à profil. Selon l’UNSA Finances t Industrie, le ministère a tendance à développer ce statut de formateurs occasionnels pour pallier la carence de formateurs permanents. Et demain, ce qui devrait être la règle aurait tendance à devenir l’exception. Avec une baisse continuelle des effectifs dans l’ensemble des services des directions économiques et financières, se posera de plus en plus souvent le problème de disponibilité de ces formateurs occasionnels, leur chef de service s’opposant à leur départ pour nécessités de service. Enfin, le ministère se penche sur la reconnaissance des fonctions de « tuteur » appelées à se développer dans les cursus de formation initiale (ex. le PACTE). Il ne faut pas s’attendre bien entendu à une reconnaissance pécuniaire, mais morale sur la valeur professionnelle, des volontaires au tutorat. Il a également tenu à rappeler que désormais les étudiants effectuant un stage de plus de 2 mois dans l’administration devront être rétribués à hauteur de 30% du SMIC. Le recours aux étudiants stagiaires doit faire l’objet d’une convention définissant le projet pédagogique du stage, et son évaluation. Une nouvelle fois, le ministère utilise la formation professionnelle pour s’attribuer un prix d’excellence. Tout va bien, dans le meilleur des Mondes. L’UNSA Finances et Industrie constate, encore que c’est le plus souvent grâce aux nombreuses bonnes volontés des agents des Finances que le système fonctionne. Mais à défaut d’injecter de l’huile dans les rouages, le mécanisme risque, tôt ou tard, de se bloquer définitivement. Attention, Messieurs les administrateurs, à trop tirer sur la corde, elle finira par casser !