ambassadeurs de marque et avis clients
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ambassadeurs de marque et avis clients
DIGINEWS#14 L’ACTU DU DIGITAL POUR LES ENTREPRISES PAR GROUPE 361 DOSSIER DU MOIS AMBASSADEURS DE MARQUE ET AVIS CLIENTS : QUELLE STRATÉGIE DÉPLOYÉE PAR AIRBNB ? Le web a permis aux consommateurs d’être mieux informés, plus intelligents et plus demandeurs en qualité. Les marchés sont devenus des conversations et les réseaux sociaux se sont imposés comme porte-voix des clients pour donner leur avis. En découle inévitablement une perte de confiance vis-à-vis du discours émis par les marques : les recommandations d’amis ou les avis clients passent en tête des critères de choix d’un produit ou d’un service. Et ce, quel que soit le secteur d’activité. Dans le tourisme notamment, des entreprises comme Airbnb ont tout intérêt à adapter leurs stratégies marketing pour révéler leurs ambassadeurs de marque : on parle de Brand Advocacy. consommation : consommer différemment, à moindre coût et pour une qualité similaire à celle qui serait proposée par un professionnel. Ainsi, sur Airbnb, n’importe quel particulier peut louer son appartement en quelques clics à des voyageurs venus des quatre coins de la planète. Sans rentrer dans des considérations juridiques liées à la légalité de sous-louer son appartement, intéressons-nous plutôt à la politique d’avis clients mise en place par la start-up américaine. BRAND ADVOCACY, AVIS CLIENTS ET TOURISME : LE CAS D’AIRBNB Nul besoin de la présenter, Airbnb est LA plateforme communautaire numéro un en matière de location entre particuliers à travers le monde. Créé en 2008, le site surfe avec brio sur la vague de la consommation collaborative et de l’échange entre individus. À l’instar des sites de partage comme Blablacar ou Drivy, le modèle économique d’Airbnb tire son succès de l’émergence de nouveaux modes de groupe 361 Brand Asset Management DIGINEWS#14 L’ACTU DU DIGITAL POUR LES ENTREPRISES PAR GROUPE 361 DOSSIER DU MOIS 3 LEVIERS POUR RÉVÉLER LES AMBASSADEURS DE LA MARQUE À TRAVERS LE MONDE - Des avis clients objectifs et transparents Dans la location entre particuliers comme dans d’autres secteurs d’activité, la confiance des consommateurs passe en grande partie par les avis clients. Qu’il soit voyageur ou locataire sur Airbnb, chaque hôte a la possibilité de déposer un avis une fois le séjour terminé. Et pour ne pas influencer l’une ou l’autre des parties, Airbnb propose un process de dépôt légèrement différent de ses concurrents : à l’issue du séjour, les hôtes ont chacun 14 jours pour déposer leur avis. Mais pour lire l’avis déposé par l’une des parties, l’autre doit elle-même en déposer un. Ce système favorise la transparence et l’objectivité dans la rédaction des avis, permettant ainsi d’éviter des cas de « vengeance » (un hôte qui rédigerait un avis négatif en réponse à des critiques émises sur son logement). Pour obtenir ce statut, il faudra : - une longue expérience : avoir hébergé des voyageurs à au moins 10 reprises au cours de l’année écoulée - un taux de réponse élevé : répondre aux demandes d’informations et de réservation sous 24h au moins 90 % du temps - des commentaires 5 étoiles : obtenir au moins 80 % de commentaires 5 étoiles - un engagement de confiance : ne pas annuler de réservations confirmées. Et parce que la passion de l’hospitalité mérite d’être récompensée, la plateforme propose des avantages exclusifs à ses ambassadeurs de marque : badge sur chaque profil, coupons de voyage pour les hôtes qui conservent leur statut pendant une année complète, assistance prioritaire en cas de nécessité, découvertes en avantpremière des nouveaux produits proposés par Airbnb et invitation à des événements exclusifs. UN BADGE POUR LES HÔTES OUI… MAIS QU’EN EST-IL DU BADGE DE CERTIFICATION D’AIRBNB ? Seul bémol du site Airbnb : la certification AFNOR toujours inexistante. Pour rappel, la norme AFNOR permet de cadrer les avis clients publiés en France. Gage de confiance avant tout, le badge apposé sur le site certifié permet notamment de faire la part des choses entre les sites dignes de confiance et les autres. Pour conclure, en plus de contribuer à l’essor de l’économie collaborative, Airbnb a bien compris l’importance de miser sur ses hôtes pour détecter ses ambassadeurs de marque grâce à une stratégie de Brand Advocacy rondement menée. À l’heure où les faux avis sont légion sur le web, la start-up américaine a relevé le défi de la transparence et de l’objectivité des avis clients pour développer la notoriété et l’e-réputation de ses services. - Le statut de « Superhost » pour différencier les ambassadeurs Airbnb va plus loin dans la valorisation de ses ambassadeurs en créant le statut de « Superhost », permettant à certains de ses hôtes de se distinguer des autres grâce à l’obtention d’un badge apposé en bas de chaque annonce. Les conditions sont strictes et requièrent une assiduité et une continuité dans la qualité des services proposés. Pour en savoir plus sur le Brand Advocacy, les avis clients et l’e-réputation, rejoignez notre groupe de discussion sur LinkedIn : http://linkd.in/1zKOUwM Source : http://blog.groupe361.com/airbnb-avis-clients-05032015/ groupe 361 Brand Asset Management DIGINEWS#14 L’ACTU DU DIGITAL POUR LES ENTREPRISES PAR GROUPE 361 TENDANCES DU MOIS LES MAGAZINES DE MARQUES, LEVIERS DU BRAND CONTENT UN OUTIL RELATIONNEL Au-delà de contenus valorisants la marque, ses produits ou services, le consumer magazine investit des champs plus vastes. Il se différencie des autres supports type catalogue par son format et sa dimension éditoriale. L’enjeu clé réside dans l’équilibre entre contenu et promotion. UN MARCHÉ DYNAMIQUE Pour la 1ère fois en 2014, la presse a été dépassée par le digital en termes d’investissements publicitaires. Un changement d’ampleur qui confirme une crise profonde dans le secteur de la presse papier. Un segment de la presse est pourtant en plein essor, il s’agit des magazines édités par les marques. Zoom sur ces supports, dispositif important de brand content. DÉPLOYER LA CULTURE DE LA MARQUE À usage interne ou consumer magazine, la presse développée par les marques offre aux annonceurs une dimension éditoriale qui leur permet de décliner leur ADN. Il s’agit de l’un des premiers supports pouvant s’apparenter à du brand content. Le magazine « Votre beauté » a par exemple été lancé par L’Oréal dès 1933. Selon l’OJD, les magazines de marque les plus distribués en 2014 sont les suivants : Comparé aux supports classiques de communication, la différence est de taille puisque ces magazines offrent un nouveau type de relation à la marque. Il s’agit avant tout d’un outil relationnel qui s’inscrit dans une logique de fidélisation. On s’adresse à une personne et non à un consommateur. MOMENTUM : D’UBER À SES CHAUFFEURS Uber a lancé ce mois Momentum, un trimestriel à destination de ces 150 000 chauffeurs distribué pour l’heure uniquement dans certaines villes des Etats-Unis. La vocation de Momentum est selon la start-up américaine de « renforcer la communauté des conducteurs partenaires et d’être sûrs qu’ils soient informés des dernières innovations de l’entreprise ». Alternant conseils santé, test automobiles, portraits de chauffeurs Uber et calendrier des évènements susceptibles de générer des courses, Momentum est un outil de communication interne puissant. Le premier numéro est accessible en ligne. - Vies de Famille, trimestriel édité par la CAF et tiré à plus de 3,5 millions d’exemplaires - Du Côté de Chez Vous, par Leroy Merlin, bimestriel édité à 1 million d’exemplaires - Les cinémas Gaumont Pathé, un titre mensuel tiré à 469 000 exemplaires - Truffaut Magazine, 473 000 exemplaires - Air France Magazine, 421 000 exemplaires À retenir : LE ROYAUME-UNI EN POINTE Le Royaume-Uni est le marché le plus puissant en termes de presse de marques, plus de 700 millions d’euros en 2009 avec une croissance de 244 % en 10 ans. Parmi les plus fortes audiences de magazines au Royaume-Uni, les trois premières places sont occupées par des magazines de marques. Un exemple à suivre pour les marques françaises ? • Le digital a dépassé la presse en termes d’investissements publicitaires, le print continue toutefois de compléter ce média. • Les magazines de marques sont l’un des premiers outils de brand content. • Ils permettent d’instaurer un discours nouveau tout en déployant l’univers de marque : la relation au consommateur est renforcée avec de tels supports. Source : http://blog.groupe361.com/23032015presse-marques-brand-content/ groupe 361 Brand Asset Management DIGINEWS#14 L’ACTU DU DIGITAL POUR LES ENTREPRISES PAR GROUPE 361 TENDANCES DU MOIS LA COULEUR DE LA ROBE : RETOUR SUR UN BUZZ INATTENDU Vendredi 27 février, la photo d’une robe a fait le tour du monde. La raison de son succès ? Certains la voyaient blanche et dorée, d’autres bleue et noire. Cette différence de perception, bien que scientifique, a séparé le monde en deux camps distincts pendant plus d’une journée. Retour sur les origines, la propagation et le traitement médiatique de ce « buzz » grâce à notre outil de veille Opinion Tracker. #THEDRESS : AU COMMENCEMENT ÉTAIT TUMBLR La photo de la discorde est directement mise en ligne à cause des clivages qu’elle génère : le 25 février, la chanteuse écossaise Caitlin McNeill la poste sur son tumblr et sollicite son audience. Elle et ses amis n’arrivent pas à tomber d’accord sur la véritable couleur de la robe, ce qui provoque déjà de nombreuses réactions sur le réseau social. Dans la nuit du 26 au 27 février, la thématique atteint Twitter et le hashtag #TheDress est lancé : il provoquera plus d’1,8 million de tweets sur la seule journée du 27. Après un premier pic de discussions atteint en quelques heures, le site Buzzfeed s’empare du sujet et pose la question aux internautes : de quelle couleur est cette robe ? Plus de 3 millions de personnes donnent leur avis : 68 % d’entre elles sont dans l’erreur et la voient blanche et dorée. Le phénomène Twitter a rapidement atteint les pays francophones, où le #TheDress est dépassé par un #LaRobeEst national que l’on retrouve dans plus de 70 000 tweets sur la seule journée du 27 février. #THEDRESS : QUAND LES STARS ET LES MARQUES INTERVIENNENT Présentes en nombre sur Twitter, les célébrités ont elles aussi réagi au « DressGate ». Kim Kardashian, Justin Bieber, Taylor Swift et bien d’autres ont indiqué les couleurs qu’ils voyaient sur la fameuse robe, sans toutefois utiliser systématiquement le hashtag dédié. Peu importe : la récurrence de cette thématique sur des comptes de célébrités souligne et amplifie le phénomène. Les différents hashtags sont rapidement apparus en Trending Topics (ou sujets populaires) sur Twitter, signe de la grande popularité de la robe et des questions qu’elle soulevait. Cette popularité a engendré de nombreuses réactions de marques issues de secteurs très différents. Food, jeux vidéo, hygiène dentaire : nombreuses sont les enseignes à avoir sauté le pas en s’appropriant le sujet de façon humoristique. La marque de la robe a elle aussi été rapidement identifiée. Si Roman ne semble pas être à l’origine de cette promotion phénoménale, la marque de textile a rapidement sauté sur l’occasion : la robe en question est aujourd’hui le produit phare de son site et s’accompagne du hashtag dédié et d’une invitation à « débattre » à son propos. groupe 361 Brand Asset Management DIGINEWS#14 L’ACTU DU DIGITAL POUR LES ENTREPRISES PAR GROUPE 361 TENDANCES DU MOIS #THEDRESS : QUAND LES MÉDIAS SUBISSENT L’ACTUALITÉ Le phénomène #TheDress est rapidement sorti des seuls réseaux sociaux. Le sondage Buzzfeed énoncé plus haut est l’un des premiers traitements médiatiques du « DressGate ». Par la suite, de nombreux sites d’actualité, spécialisés comme généralistes (de Puretrend.com au site Internet du Monde), se sont intéressés au phénomène alors à l’œuvre. Si le cas du « buzz » de la robe peut faire sourire, il met en avant des mécanismes de propagation complexes et parfois incontrôlables qui peuvent toucher n’importe quel sujet. Si la marque concernée par la robe a profité d’une publicité favorable, ces facteurs de viralité peuvent également constituer une menace que les marques et entreprises ont intérêt à ne pas négliger. BONUS : LES 5 MEILLEURES RÉACTIONS DES MARQUES AU #THEDRESS Grâce à notre outil de veille informationnelle Opinion Tracker, nous avons analysé l’approche de ces différents articles pour comprendre comment une simple illusion d’optique a pu mériter une telle attention de la part des journalistes. Les résultats sont frappants : près de 2 articles sur 3 (64 %) ont parlé de la robe parce qu’elle « faisait le buzz ». 21 % de ces publications se sont donné pour but d’apporter avant tout une réponse scientifique à la question que tout le monde se posait. Enfin, 15 % des articles publiés ont traité des prises de parole des stars ou des différentes appropriations qui ont eu lieu (marques, organismes publics…). * Étude Opinion Tracker portant sur un échantillon représentatif de 59 articles de presse online Source : http://opinion-tracker.fr/buzz-robe-thedress-04032015/ Cette répartition montre que les médias sont aujourd’hui dépendants des tendances des réseaux sociaux. Sans la résonnance de ces derniers, l’illusion d’optique de « la robe » n’aurait probablement jamais suscité autant d’intérêt de la part des sites des grands médias, qui sont les garants d’une information sérieuse et digne de confiance. Les internautes jouent aujourd’hui un rôle déterminant dans la priorisation de l’actualité, et la plupart des médias orientent leurs stratégies de publication en fonction de leurs variations. groupe 361 Brand Asset Management DIGINEWS#14 L’ACTU DU DIGITAL POUR LES ENTREPRISES PAR GROUPE 361 TENDANCES DU MOIS INSTAGRAM : BIENVENUE DANS L’ÈRE DE LA MONÉTISATION En 2015, Instagram passe à la vitesse supérieure en mettant en place son modèle économique. Alors qu’elle est déjà présente aux Etats-Unis depuis plus d’un an, la publicité sur Instagram va arriver en France dans les jours à venir. Pour la première fois, les publicités seront intégrées aux fils des utilisateurs de l’application. Kevin Systrom, patron de l’entreprise a précisé que la priorité resterait de ne pas incommoder la communauté. Au-delà des photos et vidéos, la firme a choisi de mettre à disposition des annonceurs un format innovant : le carrousel de photos. Adapté au brand content, il permettra aux marques de s’adonner au story telling avec des clichés qui se suivent et se complètent. Instagram illustre ce nouveau dispositif avec une organisation humanitaire : UNE APP MUST HAVE Instagram évolue de façon exponentielle. 300 millions d’utilisateurs s’y retrouvent, davantage que sur Twitter qui compte 288 millions d’utilisateurs actifs par mois. La firme a été rachetée par Facebook en 2012 pour 1 milliard de dollars. Depuis Instagram fait toujours partie du Top 10 des app gratuites les plus téléchargées sur iTunes. Les utilisateurs d’Instagram suivent en moyenne 134 comptes, 76 % se connectent quotidiennement et 69 % utilisent la géolocalisation. Une aubaine pour les marques qui ont investi le réseau social mais n’ont jamais pu bénéficier d’offres publicitaires jusqu’à présent. Lors de la phase de lancement, une sélection d’annonceurs pourra diffuser du contenu déployé de manière progressive. Les marques concernées sont les suivantes : Air France, Guerlain, Sephora, Yves Saint Laurent, Coca-Cola, Lacoste et Orange. Des firmes déjà bien installées sur le réseau social. Orange France compte 5000 abonnés contre jusqu’à 2,3 millions pour Sephora. Instagram pourra ainsi contrôler les premières publications sponsorisées par des marques volontairement créatives qui trouveront leur place dans le fil en adoptant l’esprit de la firme. L’ouverture à l’ensemble des annonceurs se fera dans un deuxième temps. À retenir : • Instagram est devenu en 5 ans l’une des applications les plus populaires avec une recette simple : l’application de filtres sur des photos. • Le réseau social s’ouvre à la publicité en France avec une sélection d’annonceurs. • Les formats proposés sont les suivants : photo, vidéo, carrousel. UN PAS VERS LES MARQUES Après avoir sorti un manuel d’utilisation pour les marques, en août dernier, Instagram avait annoncé l’arrivée de nouveaux outils statistiques. Source : http://blog.groupe361.com/10032015instagram-publicite/ groupe 361 Brand Asset Management DIGINEWS#14 L’ACTU DU DIGITAL POUR LES ENTREPRISES PAR GROUPE 361 FOCUS DU MOIS INTERVIEW DE ROMAIN BEGET, RESPONSABLE CONTENU E-RÉPUTATION CHEZ TRIVAGO Le tourisme a initié les avis clients et démocratisé l’avis aux côtés du e-commerce. Prix d’un billet d’avion, qualité d’un hôtel, choix d’un restaurant… Le web regorge de sites sur lesquels effectuer une réservation, les avis fusent et il est parfois difficile de s’y retrouver et de distinguer le vrai du faux. un algorithme prenant en compte plus de 174 millions d’avis de différentes sources d’évaluation pour calculer un score allant de 0 à 100 et qui permet de comparer objectivement tous les types d’hébergements. Si les critères pris en compte ne sont pas clairement communiqués (ndlr), on sait tout de même qu’il n’y a pas d’analyse sémantique prise en compte dans le tRI™, et qu’il faut au minimum 20 avis sur un même hôtel pour que l’index génère une note. Le score maximum obtenu jusqu’à maintenant par un établissement est de 97/100. Le tRI™ est mis à jour quotidiennement pour tous les hôtels, assurant ainsi la plus récente et la plus précise des évaluations. Créée en 2004, la norme AFNOR a pour but de certifier au consommateur final qu’un produit ou un service correspond à certains critères d’exigence et de qualité. Dans le tourisme comme ailleurs, cette norme assure une crédibilité sur les sites ayant obtenu la certification, prouvant que les notes ou les avis ont été déposés dans un cadre réglementé et en toute impartialité. G361 : Qu’en est-il de la position de Trivago face aux faux avis ? Travaillez-vous uniquement avec des plateformes certifiées ? Avec plus de 700 000 hôtels référencés à l’international, Trivago se positionne comme le plus grand comparateur d’établissements hôteliers au monde et comme un leader sur le marché du tourisme. Mais qu’en est-il de la stratégie de Trivago en matière d’avis clients ? Nous avons interrogé Romain Beget, Responsable contenu e-réputation chez Trivago, afin qu’il nous éclaire sur le positionnement du comparateur en ligne sur ce sujet. RB : Trivago agrège les avis clients déposés sur les sites de réservation et sites d’avis majeurs tels que HolidayCheck, Vinivi, Hotels.com, Expedia et bien d’autres. Tous ne sont pas certifiés AFNOR, ce qui ne les empêche pas de mettre en place des processus de contrôle draconiens : avoir séjourné dans l’établissement pour déposer un avis (réception d’un mail à l’issue du séjour), fournir une preuve de séjour, etc. Groupe 361 : En quelques mots, quelle est la politique de Trivago en matière d’avis clients ? Romain Beget : Trivago est le premier comparateur d’hôtels au monde. L’objectif de la plateforme est d’intégrer le plus de notes et d’avis possible issus d’un maximum de sources, afin de proposer une vision globale de l’e-réputation d’un établissement. Actuellement, Trivago agrège plus de 31 sources différentes. À terme, l’objectif est de s’ouvrir à des sources plus locales pour assurer une couverture complète de l’e-réputation des hôtels. Cette contrainte crédibilise les avis déposés en ligne. Le risque existe sur des sites open source où les consommateurs peuvent déposer un avis sans avoir séjourné dans l’hôtel. C’est pourquoi, avant d’intégrer un nouveau site, Trivago réalise un audit afin de s’assurer de la fiabilité de la source. Ainsi, il y a une transparence totale dans le processus de collecte, de modération et de conservation des avis clients sur chacun des sites avec lesquels Trivago collabore. Pour coller au mieux avec la réalité des services proposés, Trivago supprime tous les avis datés de 5 ans ou plus. Qu’ils soient bons ou mauvais, les avis ne sont pas filtrés afin de coller au mieux à la réalité du service proposé par les hôteliers. À l’heure où des milliers d’avis sont générés chaque jour sur le web, et notamment dans le domaine du tourisme, il est intéressant de se demander quelle est la part de faux commentaires déposés sur les sites de réservation en ligne. Les géants du secteur sont encore nombreux à ne pas se soucier de l’obtention de la certification AFNOR (qui remettrait peut-être en cause un grand nombre de leurs avis), ou jugeant tout simplement que leur notoriété suffira à leur permettre de tirer leur épingle du jeu. G361 : Avez-vous le projet de vous ouvrir à plus de sources ? Avez-vous un programme dédié ? RB : L’objectif de Trivago est d’intégrer un maximum de sources. Mais au-delà des avis et des notes déposés par les voyageurs sur différents sites, Trivago recherche également tout ce qui peut donner une indication supplémentaire sur la qualité d’un établissement : analyse sémantique des avis, récompenses / prix décernés, mention dans un article d’un journal ou sur les réseaux sociaux, hôtels listés par un guide touristique reconnu, etc. Avec la création du tRI™, Trivago joue la carte de la transparence et de l’impartialité grâce à son index qui deviendra peut-être, à terme, une référence dans le secteur du tourisme. G361 : Comment les notes sont-elles attribuées sur Trivago ? Source : http://blog.groupe361.com/trivago-avis-interview-17032015/ RB : Il y a un peu plus d’un an est né le Trivago Rating Index (tRI™), un indice d’évaluation d’hôtels qui utilise groupe 361 Brand Asset Management DIGINEWS#14 L’ACTU DU DIGITAL POUR LES ENTREPRISES PAR GROUPE 361 AILLEURS SUR LE WEB MARKETING PRÉDICTIF : UNE RÉVOLUTION PORTÉE PAR LE BIG ET LE SMART DATA L’essor du big data et la digitalisation de nos sociétés ont fait naître de nouveaux concepts révolutionnaires. Parmi eux, le marketing prédictif. prévention de la prolifération d’un virus par exemple), de l’urbanisme (pour réduire les embouteillages), ou de l’assurance (pour identifier les clients à risque), pour ne citer qu’eux. Le marketing prédictif pourrait se définir par la construction de modèles basés sur l’analyse de nombreuses données (statistiques, comportementales, conversationnelles, sémantiques, visuelles, etc.) permettant ainsi de prévoir certaines actions. Ramené au monde de l’entreprise, ce concept se traduit par l’analyse poussée des comportements actuels d’un client dans le but d’anticiper ses futures actions et ainsi d’être capable de lui proposer des offres hyper adaptées. En d’autres termes, il s’agit de « probabiliser » l’action à venir grâce à de puissants algorithmes développés au service des entreprises. Le marketing prédictif au service de la relation client De l’ultra réactif au temps réel, il n’y a qu’un pas. Et pourtant, cette légère nuance peut faire toute la différence. Par exemple, les opérateurs téléphoniques sont en capacité d’anticiper l’éventuel nonrenouvellement d’un abonnement grâce à l’étude des sites concurrents visités par leurs clients. Cette précieuse information en poche, charge à eux ensuite de tout mettre en œuvre pour garder ce client (via l’envoi d’offres personnalisées par exemple). Il en va de même pour les e-commerçants qui ont la possibilité d’étudier le comportement on et offline d’un consommateur afin de lui proposer des offres individualisées. Les comportements ne sont donc plus analysés a posteriori, mais bien a priori. Pour autant, le marketing prédictif n’est pas le propre du commerce puisqu’il est aussi utilisé dans d’autres secteurs d’activité comme celui de la santé (pour la Ce phénomène est rendu possible grâce au big data et au monitoring des conversations et des échanges sur les réseaux sociaux : un véritable coup de pouce au service du marketing prédictif, qui permet de croiser des milliards de données et de tirer profit de la remontée d’informations en temps réel afin d’anticiper les comportements. Historique d’achats, temps passé sur la page d’un produit potentiellement convoité, parcours cross-canal, conversations sur les réseaux sociaux… Toutes les données d’un utilisateur sont de précieux indices permettant aux entreprises de répondre à ses besoins et à ses envies en temps réel. Poussé à son paroxysme, le marketing prédictif pourrait même répondre à des besoins non formulés par les clients. Sur les réseaux sociaux, le fait d’écouter les conversations qui fusent chaque seconde sur le Web est une méthode déjà utilisée par certaines marques pour coller au plus près de leurs cibles afin de leur proposer des contenus pertinents et personnalisés. La veille et l’écoute des conversations sont une étape primordiale du marketing prédictif, étape rendue possible grâce à des outils permettant de scanner tout ce qui se dit chaque seconde sur un sujet bien précis. Qui sont les principaux acteurs du marketing prédictif ? L’analyse prédictive et l’exploitation de l’intelligence des algorithmes sont en passe de devenir une priorité marketing pour de nombreuses entreprises en situation ultra concurrentielle. En effet, seules l’agilité et la capacité à interpréter les données en temps réel (ce qui implique éventuellement de devoir remettre en question son organisation à tout moment) feront le poids dans une société où les clients sont nomades et volatiles, et où la concurrence est rude. groupe 361 Brand Asset Management Grâce à son logiciel « the predictive marketing engine » conçu dans son laboratoire d’intelligence artificielle, Google a créé un algorithme basé sur un système de score attribué à chaque internaute. E-mail, sites visités, cross-canal, click-and-collect… Le comportement de l’internaute est décortiqué minutieusement pour alimenter ce score et ainsi créer un modèle de marketing prédictif correspondant à chaque individu. De son côté, Amazon prépare la livraison des colis de ses futurs clients avant même qu’ils n’aient passé la commande. Pour ce faire, le géant américain conduit des analyses prédictives de manière collective dans le but d’anticiper les commandes individuelles, qui seront ensuite finalisées pour envoi dès l’achat confirmé. Dans le domaine de la téléphonie, SFR dispose d’un outil lui permettant de détecter les « churners» (clients qui envisagent de résilier leur abonnement) grâce à l’étude de l’activité des internautes sur le Web : nombre de pages consultées, durée de chaque visite, mots clés saisis dans les moteurs de recherche, etc. Cette analyse permet à l’opérateur de détecter plus de 81 % des profils concer nés par une potentielle résiliation. Contactés en amont de leur désabonnement, 75 % des clients finissent par rester chez SFR. Pour conclure, il est important de noter que le big data, mais aussi le changement de comportement des consommateurs sont deux composantes qui nous forcent à remettre totalement en question des modèles marketing devenus désormais obsolètes. Bien qu’il existe toujours une part d’inconnu due à la relation hommes (consommateurs) vs machines (algorithmes), le marketing prédictif n’en est pas moins une source inépuisable d’opportunités pour les entreprises. Philippe Mauchamp Président Groupe 361 Source : http://bit.ly/1AJlSS9