Dialogue with Rothko
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Dialogue with Rothko
Dialogue with Rothko © Yoshi Omori Poetry Opera Solo Carolyn Carlson / Jean-Paul Dessy Samedi 02 mars à 20h et dimanche 03 mars à 16h au Théâtre le Manège, Mons « L’art doit toujours être dans un état de flux, que le tempo soit lent ou rapide. Mais il doit être en mouvement. » Mark Rothko – La réalité de l’artiste (Flammarion) Musique et danse du silence Une expérience spirituelle au cœur de la couleur En 2011, Carolyn Carlson, figure majeure de l’éclosion de la danse contemporaine en France, publie aux éditions Invenit une lecture poétique d’une toile sans titre de Mark Rothko présentée comme Black, Red over Black on Red (1964), et conservée au Musée national d’art moderne du Centre Georges Pompidou à Paris. UN COIN DE L’INFINI BRÛLE saisi dans l’extase contenant la pression du désir un recoin du ciel noir plonge dans l’angle du soleil menaçant, obsédant silence offert aux silencieux Vide d’une simplicité à faire peur sans histoire visions à méditer dans la contemplation (…) Carolyn Carlson – Dialogue avec Rothko – Editions Invenit – p.7 Traduit de l’américain par Jean-Pierre Siméon À partir de ce texte vibrant qui répond à l’émotion essentielle dont l’a saisie la toile de Mark Rothko (205 x 193 cm), Carolyn Carlson réunit le compositeur et violoncelliste Jean-Paul Dessy, le metteur en scène Yoshi Oida et le spécialiste des lumières Rémi Nicolas pour créer un spectacle « inspiré de cette vision innée de l’art comme forme de méditation spirituelle ». « L’émotion est dans la stupéfaction de la couleur », écrit Rothko. Elle est encore dans sa chaleur sombre et la vibration de l’organisme vivant du tableau. « La contemplation d’une œuvre de Mark Rothko opère un renversement sensoriel. Le regard s’intériorise, devient vision, mène à l’espace du dedans, commente Jean-Paul Dessy. Là où nous expérimentons réellement par-delà les mots, les sons, les gestes et les formes, ce que nous sommes. Plutôt qu’un spectacle philosophique propagateur d’idées, je vois davantage Dialogue with Rothko comme une expérience ontologique. (…) Quelle que soit la discipline artistique, elle n’est jamais qu’un medium, un passage qui mène à un au-delà de l’Art et dont, selon mon intuition, toute pratique artistique est l’émanation. La musique rend audible l’inaudible, la danse incarne l’immatériel, la peinture – particulièrement celle de Mark Rothko – fait voir l’invisible. » (…) la porte s’ouvre la porte se ferme ce que nous sommes tous fragments encore à remplir (…) Carolyn Carlson – Op. cit. Black, Red over Black on Red ROTHKO Biographies Mark Rothko (1903-1970) Mark Rothko, de son vrai nom Marcus Rothkowitz, est né à Dvinsk (Daugavpils) en Lettonie avant d’émigrer avec sa famille aux États-Unis. Etudiant à Yale, puis à l’Arts Student League à New York, il découvre Matisse et Cézanne grâce à Max Weber. Après de premières œuvres figuratives, il découvre dans les années 1940 les expériences abstraites des héritiers du Blaue Reiter (Miro, Dali, Léger, Klee, etc.) et admire à New York La chambre rouge de Matisse pour la première fois. Rothko renonce ainsi à la figuration et s’engage, par ses « multiform(s) », dans un art tourné résolument vers la couleur et la forme, seul moyen, selon le peintre, d’atteindre le spectateur. Comme il l’écrit dans La réalité de l’artiste, « le contenu de la peinture est la peinture elle-même ». Il invente une nouvelle façon de peindre, méditative, baptisée le « Colorfield Painting », un expressionnisme abstrait qui s’oppose à l’ « Action Painting » (Pollock, Matta, etc.). En quête d’une peinture propre à saisir « le fini comme l’infini », selon ses propres termes, il envisage la couleur comme une surface mythique et plastique, un sujet unique. L’écrivain et critique d’art Michel Ragon compare ses tableaux à des « tables de méditation ». À partir de 1968, la palette de Rothko, jusqu’alors empreinte de bruns chauds et de rouges profonds, devient plus sombre et se tourne vers le noir et le gris (reflet, peut-être, des limites que la maladie lui impose). L’artiste se suicide en 1970 dans son atelier de Madison Avenue. Carolyn Carlson Héritière des conceptions du mouvement, de la composition et de la pédagogie d’Alwin Nikolais, Carolyn Carlson est arrivée en France en 1971. Elle a signé l’année suivante, avec Rituel pour un rêve mort, un manifeste poétique qui définit une approche de son travail qu’elle n’a pas démenti depuis : une danse assurément tournée vers la philosophie et la spiritualité. Au terme de « chorégraphie », Carolyn Carlson préfère celui de « poésie visuelle » pour désigner son travail. Elle a joué un rôle clef dans l’éclosion des danses contemporaines française et italienne avec le GRTOP à l’Opéra de Paris et le Teatrodanza à La Fenice. En 2006, son œuvre a été couronnée par le premier Lion d’Or jamais attribué à un chorégraphe par la Biennale de Venise. En 2011, Carolyn Carlson dirige deux structures : le Centre Chorégraphique National de Roubaix Nord Pas-de-Calais, qui produit et diffuse ses spectacles à travers le monde, et l’Atelier de Paris, centre international de masterclasses, de résidences et de création, qu’elle a fondé en 1999. Artiste du geste poétique, Carolyn Carlson déploie son talent dans plusieurs domaines : la danse, la poésie et la calligraphie, menant une quête spirituelle qui constitue la véritable signature de son œuvre. Jean-Paul Dessy Compositeur, chef d'orchestre et violoncelliste, Jean-Paul Dessy est également titulaire d'une maîtrise en philosophie et lettres. Il a dirigé plus de cent vingt créations mondiales et enregistré plus de cinquante CD de musique classique contemporaine, recevant de multiples récompenses (Le Choc du Monde de la Musique et de Classica, les cinq étoiles de BBC Magazine, etc.). Compositeur de musique symphonique, musique de chambre et musique électronique, il crée celle de l’opéra Kilda, l'île des hommes-oiseaux, qu’il dirige lors de l'ouverture du Festival d'Edimbourg en 2009. Sa pièce L'ombre du son a reçu le prix Paul Gilson des Radios Publiques de Langue Française. Auteur de nombreuses musiques de scène, il écrit pour Jacques Lasalle, Denis Marleau, Anne-Laure Liégeois, David Géry, Lorent Wanson ou Frédéric Dussenne, pour des chorégraphes tels que Carolyn Carlson, Frédéric Flamand ou Nicole Mossoux, pour les films et les défilés du styliste Hussein Chalayan ou encore pour les Levers de soleil de Bartabas. Le Chant du Monde/Harmonia Mundi a publié deux CD consacrés à ses compositions : The Present's presents et Prophètes pour violoncelle seul, dont il est également l'interprète. Son univers s'arrime tant à son parcours classique qu'aux chemins de traverse qu'il a beaucoup arpentés (rock et électro). Jean-Paul Dessy inscrit sa recherche musicale dans le champ du sacré : le concert comme liturgie, la pratique instrumentale comme voie de méditation, la composition comme lieu de prophétie, le son comme révélation. Yoshi Oida Yoshi Oida est un acteur et metteur en scène japonais né en 1933 à Kobe. Après avoir suivi une formation d'acteur de théâtre traditionnel japonais, il arrive en France en 1968 pour entrer dans la troupe de Peter Brook au Théâtre des Bouffes du Nord. Il participe aux plus célèbres spectacles de Brook comme La Conférence des oiseaux, Le Mahabharata ou La Tempête. Il joue aussi au cinéma pour Peter Greenaway (The Pillow book) et écrit trois ouvrages théoriques sur le théâtre : L'Acteur flottant, L'Acteur invisible et L'Acteur rusé. Elève du théâtre traditionnel japonais, le nô, il fonde avec Peter Brook le Centre International de Recherche Théâtrale (CIRT). Distribution Chorégraphie, interprétation, textes Carolyn Carlson Musique originale et violoncelle Jean-Paul Dessy Lumières Rémi Nicolas Conseil à la mise en scène Yoshi Oïda Dates et lieux des représentations Création au Colisée (Roubaix – France) le 14 février 2013 à 20h30, puis les 15 et 16 février à 20h30 Tournée : Le samedi 02 mars à 20h et le dimanche 03 à 16h au Théâtre le Manège, 1 rue des Passages à Mons Apéro création le samedi 02 mars à 19h15 Rencontre avec l’équipe artistique le 03 mars après la représentation. Contacts presse Sizaire Fleur Relations presse Fix : +32 (0)65 37 77 54 Mobile : +32(0)497 439 212 [email protected]