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Green business La Tribune - Jeudi 22 décembre 2011 Page 11 dHôtellerie Accor publie la première photo de son empreinte environnementale Face à des factures d’énergie vertigineuses et soucieux de préserver leur image auprès d’une clientèle toujours plus attentive, les leaders de l’hôtellerie analysent leurs impacts sur l’environnement pour mieux les limiter. De 360 millions d’euros par an, la facture énergétique représente jusqu’à 5% des coûts opérationnels dans certains hôtels. D Enjeu majeur Détaillant les impacts sur de multiples critères des produits ou services offerts dans ses établissements, les ACV vont audelà des traditionnels bilans carbone. Elles confirment que l’énergie demeure un enjeu majeur, surtout pour un groupe dont la consommation (18 milliards de kilowatt/heure par an) atteint celle d’une ville européenne de 386.000 habitants. La hausse des prix de l’énergie et l’apparition de nouvelles taxes (comme la taxe carbone en Angleterre) qui pourraient s’étendre à d’autres pays incitent à la sobriété. De 360 millions d’euros par an, la facture éner- La consommation du Suite Novotel Paris Issy-lesMoulineaux, premier hôtel HQE (Haute qualité environnementale) est réduite de 25 %. par an. gétique représente jusqu’à 5% des coûts opérationnels dans les chaînes économiques du groupe. Avec 75% de l’énergie consommée dans les établissements, le groupe peut en outre avoir un levier direct sur sa consommation. Mais le coût des investissement à engager varie considérablement selon le type de bâtiments. + 7% seulement pour le Suite Novotel d’Issy-les-Moulineaux, labellisé HQE (Haute qualité environnementale) pour une consommation annuelle réduite de 25%, et un temps de retour sur investissement de 5 à 10 ans. Mais pour un grand hôtel parisien dont la rénovation exige, entre autres, la dépose de toutes ses baies vi- trées, la facture se chiffre en dizaines de millions d’euros. Les ACV ont aussi permis «d’aller au-delà des idées reçues», reconnaît la responsable développement durable du groupe, Sophie Flak. Ainsi, seulement 10% des consommations d’eau (545 millions de litres par an) sont le fait des salles de bains, Mercure et Dodo inventent l’Eco-bedding Le fabricant mosellan loue au groupe hôtelier des oreillers issus de bouteilles plastique. P remier fabricant européen de couettes et d’oreillers, Dodo devient prestataire de services en développant avec la chaîne d’hôtels Mercure (groupe Accor) le concept d’éco-bedding. Il s’agit de proposer au client des oreillers et des couettes fabriqués à partir de bouteilles d’eau recyclées. Dodo, qui a élaboré des produits performants à durée de vie limitée, se charge de la logistique et confie à des prestataires extérieurs leur récupération après environ un an d’usage. D’ici à fin décembre, Mercure aura équipé de ces éléments de literie millésimés quelque 70 hôtels, et étendu le dispositif à certains franchisés. «Nous étions jusqu’à présent sur un modèle d’achat, d’entretien et d’amortissement des fournitures, qui étaient renouvelées tous les ans pour les oreillers et tous les deux ans pour les couettes, précise Joël Groneau, directeur marketing de Mercure France. Avec cette approche, nous passons à un modèle de location et de changement régulier des produits. Sur le plan comptable, l’équation est globalement identique sur le long terme», conclut-il. tent depuis longtemps, mais ils restaient très plats. Il nous a fallu trois ans pour trouver la recette d’une fibre isolante et résiliente correspondant à notre équipement industriel», souligne Christian Erbetta, directeur qualité de Dodo. Le résultat obtenu a permis à Mercure de proposer un «menu d’oreiller» offrant au dormeur le choix entre trois degrés de fermeté. Séduits, des centaines de clients ont d’ailleurs ensuite contacté direcExtensible et tement Dodo (dont les renouvelable, produits sont égalevendus en magale marché de ment sins) pour se procurer l’hôtellerie leur modèle de prédilection. Nettement moins ouvre à la Leader du marché et pondéreux que les propremier fabricant fran- société Dodo duits traditionnels, ces çais à avoir orienté sa un marché couettes et oreillers recherche vers le déallègent par ailleurs le veloppement durable durable. travail des femmes de voici plus d’une décenchambre. nie, Dodo (qui emploie Dodo, qui a réorganisé 600 salariés pour un chiffre sa propre logistique pour assud’affaires de 82 millions d’euros rer cette prestation, n’exclut pas en 2010) était le fournisseur le de l’ouvrir à de nouveaux partemieux placé pour garantir la naires. Extensible et renouvelaqualité des produits et la viabili- ble, le marché de l’hôtellerie lui té économique du modèle. «Les ouvre certainement un marché équipements de literie fabriqués durable. à partir de bouteilles d’eau exis- Pascale Braun dr epuis déjà quelques années, l’hôtellerie se pique de développement durable («La Tribune» du 26 août 2010). Outre la volonté de soigner son image auprès de clients de plus en plus sensibilisés, le secteur a tout intérêt à limiter les factures de ses consommations d’énergie et d’eau. Les leaders sont particulièrement désireux de s’afficher en pointe sur le sujet. Hilton a ainsi élaboré LightStay, un système maison de mesure de la durabilité qui sera déployé dans ses 3.600 hôtels à partir du 31 décembre. Accor publie pour sa part une photographie complète des impacts sur l’environnement de ses 4.200 hôtels, 145.000 collaborateurs et milliers de clients. Issus d’analyses de cycle de vie (ACV) menées par le cabinet Price WaterhouseCoopers, les résultats sont mis à la disposition de toute la profession sur la plateforme Earth Guest Research. Laurent CERINO/REA Par Dominique Pialot cuisines, golfs et autres piscines, alors que « l’amont agricole » (toute l’eau utilisée pour cultiver les légumes ou nourrir les animaux avant qu’ils n’arrivent dans les assiettes) représente 86% du total. Seule piste pour agir sur ce poste, proposer (mais sans rien imposer) des offres alternatives bio, voire végétariennes, notamment à destination de la clientèle des conventions. Concernant les déchets dont, contrairement aux attentes, l’essentiel ne provient pas de l’activité quotidienne des hôtels mais de la construction et de la rénovation des bâtiments, le groupe entend bien non seulement réduire le coût de leur collecte et traitement, mais aussi identifier les filières à valoriser. « Pas seulement ce que cela pourrait nous permettre d’économiser, mais aussi ce que cela pourrait nous rapporter », précise Sophie Flak, qui revendique « une approche décomplexée du développement durable ». dd En bref L’Europe ne cède pas sur le plafonnement des émissions du transport aérien La Cour de justice de l’Union européenne a rejeté un recours américain et validé la légalité des règles contraignant les compagnies aériennes à acheter des quotas d’émission pour couvrir leurs rejets de CO2. À compter du 1er janvier 2012, toutes les compagnies desservant l’Europe devront acheter des permis à polluer dans le cadre du système européen d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre. Des mesures de rétorsion commerciale de la part de la Chine, des États-Unis et de la Russie ne sont pas exclues. Le Brésil veut un Mondial de foot très vert en 2014 Des panneaux solaires sur le toit d’un stade, des sièges recyclés et de l’eau de pluie récupérée pour arroser la pelouse... le Brésil espère faire en 2014 la Coupe du monde de football «la plus écolo» de l’Histoire en allant au-delà des exigences de la Fédération internationale du football (Fifa) pour les douze stades en construction ou en rénovation.