Mobilisation de la CCI de la Savoie sur l`enjeu de la relance du

Direction du Développement Territorial
et des études économiques
Mobilisation de la CCI de la Savoie sur l’enjeu de la
relance du tourisme estival en Tarentaise Vanoise
Démarche menée dans le cadre du futur SCOT Tarentaise
 Objectifs
- Rencontrer, au plus près du lieu d’exercice de leur activité (stations, vallées), des chefs d’entreprises directement
concernés par le tourisme, dans l’objectif de recueillir leur perception des enjeux touristiques estivaux pour les
10 à 15 prochaines années.
- Sur la base de cette mobilisation, apporter aux élus de l’APTV un éclairage nouveau sur les enjeux et priorités
d’actions touristiques, notamment dans la perspective de l’élaboration du SCOT.
 Méthode
- 7 réunions de travail organisées entre le 11 mars 2010 et le 9 juillet 2010 :
o Valmorel, La Léchère et Aigueblanche : le 11/03/2010
o St Bon et Courchevel : le 18/03/2010
o Bourg-St-Maurice, Peisey, les Arcs, La Rosière et Ste Foy : le 25/03/2010
o Vallée des Allues, Moûtiers, Salins, Brides, Bozel, Champagny et Pralognan : le 08/04/2010
o Aime, Macot et la Grande Plagne : le 15/04/2010
o Vallée des Belleville : le 22/04/2010
o Tignes et Val d’Isère : le 9/07/2010.
- 468 chefs d’entreprise invités : 260 hébergeurs, 131 restaurateurs, 43 prestataires d’activités et 34 unions
commerciales.
- 3 questions posées systématiquement sous forme de tour de table :
1) A votre avis, la baisse de la fréquentation touristique en été est-elle :
- Conjoncturelle : la montagne n’est plus à la mode l’été, on n’y peut rien … ça reviendra.
- Structurelle : la demande est là mais notre offre touristique est incapable de répondre aux attentes des clients
… les clients partent ailleurs.
2) Qu’est-ce qui fait que l’offre touristique de « votre territoire » se différencie du reste de l’offre
« montagne estivale » (Maurienne, Haute-Savoie, Pyrénées, Ecrins, Jura, Massif central, Dolomites, Tyrol, Bavière…) ?
3) Les autres professionnels du tourisme partagent t’ils le même intérêt que vous au sujet de la
redynamisation de la fréquentation estivale ?
 Résultats
- 70 participants chefs d‘entreprise : 44 hébergeurs, 6 unions commerciales, 11 prestataires d’activités, 8
restaurateurs (soit une moyenne de 10 personnes par réunion : ce qui nous a permis d’organiser des séances de
travail particulièrement productives).
- 70 pages de compte rendu reprennent l’intégralité des constats, idées et questionnements formulés. Toutes ces
idées s’organisent autour de 6 axes principaux :
 Les enjeux économiques de la saison d’été sont occultés par la rentabilité de la saison hivernale.
La saison d’été, pour beaucoup de professionnels, n’est pas une saison par défaut. Seulement, en reposant
sur un système de valeurs et de rentabilité très différent, le modèle économique hivernal entretient chez
beaucoup d’opérateurs touristiques, l’idée selon laquelle la saison estivale n’a aucun intérêt. Une situation de
blocage qui pénalise les professionnels motivés.
 Un défaut d’appropriation des spécificités tarines.
La Tarentaise est riche d’un patrimoine et d’une culture qui fonde son attractivité touristique en été. Mais
force est de constater que de nombreux acteurs du tourisme, qu’ils soient privés ou publics, ignorent les
fondements de cette identité. Dans ces conditions, il est très difficile de créer avec la clientèle ce rapport
humain authentique qui est pourtant plébiscité car recherché comme une spécificité des milieux
montagnards.
 Un positionnement touristique estival qui se réduit à la juxtaposition d’offres individuelles.
Tous les ingrédients d’une offre riche, complète et éclectique sont réunis en Tarentaise : patrimoine,
activités, bien être, farniente et contemplation. A l’inverse de l’hiver où la station est le périmètre pertinent
de commercialisation du séjour, la saison d’été suppose une approche de territoire. En reproduisant le
modèle hivernal, le produit estival de la Tarentaise se dilue dans une complexité de compréhension et de
lecture pour le client. La saison d’été nécessite une coordination et une mise en cohérence de l’offre à
l’échelle de toute la Tarentaise (« haut / bas », « adret / ubac »).
 Le marketing touristique n’est pas dimensionné au défi de la relance de la saison d’été.
En reculant de façon très significative, le poids économique que représente désormais la saison d’été appelle
une approche marketing affirmée et dimensionnée au défi qui doit être relevé. L’événementiel, le packaging
de l’offre, la signalétique, la communication extérieure, l’adéquation produit/cible client … doivent faire
l’objet d’une stratégie claire, partagée et harmonisée à l’échelle de toute la Tarentaise.
 L’enjeu encore largement sous estimé de la mobilité touristique.
Les problématiques de mobilités, si elles ne sont pas encore au cœur des stratégies touristiques, risquent de
prendre une part d’importance non négligeable dans les futurs arbitrages de la clientèle. En été, la clientèle
est plus mobile que l’hiver. Par ailleurs, la perspective de développement des formules courts séjours augure
une indispensable approche globale du séjour : «séjour = transport + hébergement + activités ».
 L’absence de plus en plus préoccupante de gouvernance touristique.
Les acteurs publics comme privés ne peuvent raisonnablement plus faire l’économie d’un travail d’échange
et de coordination. Les marges de manœuvre pour inverser la tendance de la baisse de fréquentation sont
réelles mais supposent un dialogue constructif. Du côté des acteurs privés, s’il faut reconnaitre que la
proportion des chefs d’entreprises moteurs pour engager une dynamique l’été est faible, il existe néanmoins
des professionnels prêts à s’impliquer aux côtés des municipalités. Encore faut il qu’un projet touristique
estival soit élaboré et mis en œuvre de façon collective.