Un oeil photonique

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Un oeil photonique
Un œil photonique Lorsqu’une personne perd un œil lors d’un accident ou à la suite d’une maladie, elle peut se faire installer une prothèse oculaire. Ce faux œil a tout l’air d’un vrai : l’iris est peint exactement comme celui de l’œil fonctionnel et la prothèse est cousue aux muscles pour qu’elle puisse suivre le mouvement de l’œil en santé. Un petit hic troublant cependant : lorsque la lumière ambiante change, la pupille du vrai œil s’agrandit ou se rétrécit selon la quantité de lumière qu’elle reçoit, ce que l’iris de la prothèse ne fait pas… La présence de celle‐ci devient alors apparente puisque les diamètres des deux pupilles Patient portant une prothèse oculaire. On peut voir la ne sont pas toujours de la même taille. Résultat : inconfort social pour différence de taille entre les deux pupilles la personne qui porte la prothèse oculaire. Jérôme Lapointe, étudiant à la maîtrise à l’École Polytechnique de Montréal, a développé avec son directeur de maîtrise Raman Kashyap un système qui fait varier le diamètre de la pupille de la prothèse oculaire en fonction de la lumière ambiante. Avec l’aide d’une subvention du programme de valorisation technologique et de réseautage (VTR) de l’Institut canadien pour les innovations en photonique (ICIP), il a démontré que l’on peut encapsuler dans l’iris de la prothèse une cellule de cristaux liquides permettant à la pupille de réagir et de s’ajuster à la quantité de lumière qu’elle reçoit. L’œil artificiel aura l’air aussi Prothèse oculaires dans lesquelles on peut insérer vrai que nature et le patient ne se sentira plus la cellule de cristal liquide. gêné socialement par un œil dont la pupille inactive trahit la présence d’une prothèse. Plus encore, ce réalisme accru ne nécessite pas de batterie pour fonctionner. La variation de la pupille artificielle est contrôlée par un circuit entièrement passif alimenté par une cellule photovoltaïque. Un système autonome qui ne nécessite aucun entretien ! Quatre images d’iris à travers une cellule à cristaux liquides. Chaque image montre la réaction qu’aura la pupille alors que la lumière diminue, de gauche à droite. Ce travail de recherche innovateur est réalisé en collaboration avec l’un des plus grands chirurgiens oculaires au Canada, le Dr Patrick Boulos, de l’Hôpital Rosemont Maisonneuve, et supporté par le plus grand fournisseur d’implants oculaires canadiens, Jean‐François Durette. L’étudiant et son directeur de maîtrise ont d’ailleurs appliqué en avril 2010 pour l’obtention d’un brevet provisoire pour leur invention. Plus de détails? Nathalie Kinnard Chargée des communications Institut canadien pour les innovations en photonique [email protected]