Projet de prévention de l`overdose

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Projet de prévention de l`overdose
Projet de prévention de l’overdose
Connectons nos programmes
Étude de cas
Organisation : Streetworks
Région :
Edmonton, Alberta
Préparé :
2010
En bref
Objectif (immédiat)
Prévenir les overdoses et les décès par overdoses chez les personnes qui consomment des
drogues injectables
Objectif (à long
terme)
Améliorer la qualité de vie et l’amour-propre des personnes qui consomment des drogues
injectables pour les encourager à vivre mieux et de façon plus sécuritaire
Population
Personnes qui s'injectent des drogues, Utilisateurs de substances
Participants
Consommateurs assidus de produits opiacés injectables
Type de
programme
Intervention
Lieu
Tout endroit où les personnes qui consomment des drogues injectables se rassemblent et
aux centres d’accueil opérés par Streetworks
Ressources
requises
Trousses de prévention de l’overdose de drogue
Naloxone
Documentation
Envergure et duré
e
20 à 25 minutes en tête-à-tête pour apprendre à faire la respiration artificielle et à
administrer de la naloxone
Date de lancement
2005
Région
Edmonton, Alberta
Recrutement
Interventions dans la rue et bouche à oreille venant des participants précédents
Défis
Financement, coûts pour avoir accès à la naloxone, et questions d'ordre juridique liées à la
consommation de drogues injectables
Évaluation du
programme
Questionnaire interne
En quoi consiste le programme?
Le Projet de prévention de l’overdose fournit aux personnes qui consomment des drogues injectables et à leurs
réseaux sociaux des stratégies pour éviter l’overdose, y compris l’accès à la naloxone et une formation sur la façon
d’administrer cette substance. Le projet sensibilise aussi les professionnels qui s’occupent de ces personnes
(comme la police, le personnel paramédical et autres professionnels des soins de santé) à la prévention de
l’overdose et à l’administration de la naloxone.
Le Projet de prévention de l’overdose est géré par Streetworks, qui est le seul programme d'échange de seringues à
Edmonton et qui opère à partir de cinq emplacements et d’une camionnette pour le travail d’intervention en soirée.
Le programme de base comprend six membres du personnel (quatre infirmiers(-ères) et deux travailleurs
d’approche) et est financé par l’Alberta Community VIH Fund (ACHF), avec une contribution d’Alberta Health
Services pour couvrir les fournitures médicales.
En rencontrant des personnes qui consomment des drogues injectables par le biais d’autres efforts d’intervention,
le personnel de Streetworks identifie les clients-consommateurs d’opiacés (ou les personnes dans leurs réseaux
sociaux) qui peuvent éventuellement participer au Projet de prévention de l’overdose. Chaque participant doit suivre
une formation courte, mais complète, en respiration artificielle et administration de naloxone avant de recevoir une
trousse de prévention de l’overdose qui comprend deux doses de naloxone. Les participants sont alors en mesure
de prodiguer les premiers soins d’urgence à leurs camarades consommateurs de drogues en cas d'overdose, avant
de se tourner vers une assistance médicale professionnelle.
Raison d'être du programme
Le Projet de prévention de l’overdose a été créé par Streetworks, qui a débuté en 1989 sous le nom de «
Needleworks », lorsque huit organismes urbains se sont associés pour répondre au problème du VIH parmi les
consommateurs de drogues injectables et les travailleurs du sexe en créant un programme d’intervention d’échange
de seringues. Depuis, Streetworks a évolué pour devenir un programme d’intervention multiservices pour la
réduction des méfaits et l’éducation en soins de santé primaires.
Durant les premières années d’opération de Streetworks, le personnel d’approche a remarqué un certain nombre de
problèmes de santé affectant les personnes qu’il desservait. Très vite, il est apparu évident que la population cible
avait besoin d’un éventail large et complet de services et des infirmiers/infirmières ont rejoint l’équipe en 1995.
Jusqu’à ce que Streetworks crée son Projet de prévention de l’overdose en 2005, il n’existait aucun programme de
réduction des méfaits visant spécifiquement à diminuer le nombre d’overdoses et de décès par overdoses en
Alberta. Cependant, l’Alberta Medical Examiner’s Office a rapporté plus de 300 cas de décès dus à l’overdose
d’opiacés ou de cocaïne en 2003.
Entretemps, le projet Non-Prescription Needle Use de l’Alberta, un consortium de 39 organismes qui comprend des
représentants fédéraux et provinciaux, a reconnu que les programmes de réduction des méfaits sont cruciaux pour
atteindre les jeunes, les personnes d’origine autochtone et celles qui ont des problèmes de santé mentale. Les décès
par overdose ont été considérés comme une question d'actualité dans la province, en particulier au sein de la
population desservie par Streetworks.
Étant donné le statut de la loi en regard de la consommation de drogues injectables, les usagers sont souvent les
seuls témoins présents lorqu’un(e) autre camarade fait une overdose. Nombre d’entre eux sont réticents à appeler
le service d’intervention d’urgence, car ils ont peur d’être appréhendés vu que les appels d’ambulance liés à la
drogue sont généralement suivis par la police. Compte tenu de cet état de fait délicat, la formation des toxicomanes
pour l’administration de la naloxone afin d’inverser une overdose d’opiacé est un moyen efficace d’éviter un décès
au sein de cette population des plus vulnérables.
L’idée d’utiliser la naloxone au niveau communautaire a été inspirée par le travail de la Chicago Recovery Alliance, qui
a signalé qu’environ 10 % des personnes formées par cet organisme pour administrer la substance l’ont utilisée
pour prévenir une overdose au cours de la première année. Regarder une vidéo de Chicago Recovery Alliance en
anglais sur le mode d'emploi de naloxone.
Au départ, le financement du projet comprenait un budget pour développer un manuel sur les drogues et une
campagne de sensibilisation à l’overdose, dont certains éléments servent d’outils éducatifs pour les participants.
Bien que le financement propre à ce projet ait pris fin en 2007, le conseil de Streetworks a décidé que le projet était
crucial et il a continué à le gérer avec des dons, en réaffectant de ressources d’autres projets et en divisant les
responsabilités parmi le personnel de Streetworks pour assurer le projet.
Mise en œuvre du programme
Lieu
Quoiqu’il y ait une haute incidence de consommation de drogues injectables à travers toute la ville d’Edmonton, les
services de Streetworks se concentrent sur le noyau urbain, où le besoin est le plus grand. Streetworks a cinq sites
de jour établis, dont deux sont les sites principaux. Le programme a une camionnette qui opère cinq ou six soirs par
semaine. Les membres du personnel se déplacent aussi à pied pour intervenir auprès des clients pendant la journée.
Dans le Projet de prévention de l’overdose, les travailleurs d’approche peuvent contacter une personne qui
consomme des drogues injectables n’importe quand et dans n’importe lequel de ses sites, à condition qu’il y ait un
infirmier ou une infirmière disponible. De même, la formation pour la prévention d’overdose peut avoir lieu n’importe
quand et dans n’importe quel site. Étant donné le mode de vie chaotique de nombreuses personnes qui
consomment des drogues injectables, le personnel d’intervention se doit d’être très flexible et de faire de la
formation quand et là où c’est possible afin de profiter de toute occasion pour dispenser de l’éducation.
Recrutement et engagement
Les usagers de drogues injectables
Les participants entendent parler du projet et de ses avantages par le biais du personnel d’approche, par le bouche
à oreille (c.-à-d. des personnes avec qui ils consomment) ou bien par des prospectus/brochures distribués dans les
principaux secteurs de la ville. Il arrive souvent qu’un participant attiré vers Streetworks pour obtenir des aiguilles
propres, des condoms et autres fournitures gratuites, se tourne à nouveau vers le programme pour profiter de
services supplémentaires, comme le Projet de prévention de l’overdose.
En fournissant des services à une personne qui se drogue par intraveineuse, le personnel de Streetworks détermine
si elle (ou toute autre personne dans son réseau social) consomme des produits opiacés, et peut donc devenir un
candidat potentiel à la formation de prévention d’overdose. Une fois que cela a été déterminé par le personnel de
Streetworks, un infirmier ou une infirmière explique au consommateur les avantages de suivre une formation — à
savoir qu’elle peut lui sauver la vie ou celle d’un camarade — et évalue si la personne est prête à participer. Toute
personne est autorisée à participer au programme, en autant qu’elle soit suffisamment intéressée, lucide, et accepte
de passer de 20 à 25 minutes pour suivre la formation.
L’effet de la compassion
Les personnes qui consomment des drogues injectables ont tendance à être exclues des services destinés à la
population en général et sont souvent aux prises avec le chômage, le sans-abrisme, le système de justice pénale et
un état de santé loin d’être optimal. Bien que les problèmes de santé mentale soient très répandus parmi les usagers
de drogues injectables, on connaît peu de choses dans la rue sur la dépression, la schizophrénie, le trouble bipolaire,
les personnalités antisociales, la démence, la paranoïa, la personnalité obsessionnelle-compulsive, etc. De
nombreuses personnes se soignent par elles-mêmes avec des drogues illicites afin de traiter leurs problèmes de
santé mentale sous-jacents.
Un programme comme Streetworks est souvent le seul endroit où un toxicomane peut aller et où il sera traité
comme un être intelligent et digne de respect. Le Projet de prévention de l’overdose demande aux participants de
participer à leurs propres soins. Cette approche fonctionne bien au niveau communautaire, car cette communauté
particulièrement vulnérable de toxicomanes a tendance à se sentir indigne ou méfiante envers les réseaux de
soutien traditionnels, ou bien incapable de les contacter. Ils sont donc enclins à chercher du soutien entre eux, et
seront mieux en mesure de s’entraider s’ils sont équipés de la formation et des outils nécessaires.
Statistiques de la clientèle de Streetworks en 2009 :
63 % étaient d’origine autochtone
3,5 % avaient 19 ans et moins
38,6 % étaient des femmes travaillant dans la rue
« Nous avons toujours trouvé que si nous travaillons avec un groupe de membres de la communauté, la santé
du groupe en est fortement améliorée. De nombreuses personnes réalisent peu à peu qu’elles ont de la valeur
et sont intelligentes, ce qui les conduit souvent à stabiliser leur vie, à consommer de façon plus modérée ou
bien à arrêter la prise de drogues. Nous soulignons aussi la soif de connaissances manifestée par les membres
de cette communauté. Cette population vulnérable s’entraide encore et à nouveau, car elle se sent indigne ou
méfiante envers les systèmes d’aide actuels, ou bien incapable de les contacter. Le fait d’améliorer leur capacité
de prendre soin d’eux-mêmes et des autres met en évidence les principes de santé de la population, de
promotion de la santé et des soins de santé primaires ».
- Marliss Taylor, Directrice du programme, Streetworks
Travailleurs de services d’urgence
Streetworks a des liens de longue date avec l’organisme Alberta Health Services (qui maintient et gère les services
médicaux d’urgence de la province) et la police d’Edmonton. Un membre du service de police siège au conseil de
Streetworks, et Streetworks offre une présentation en PowerPoint sur le Projet de prévention de l’overdose à chaque
nouveau groupe de personnel paramédical.
Alors qu’il est en général difficile de faire une formation en face à face avec la police, le service de police a accepté de
recevoir de l’information sur le Projet de prévention de l’overdose qui est distribuée à son personnel sous forme de
courriel une fois par an. Les travailleurs de la santé, quant à eux, sont dans l’ensemble enthousiastes d’en savoir
plus sur le projet.
Intervention
Une fois qu’une personne semble intéressée et qu’un infirmier ou une infirmière la juge apte (c.-à-d.. lucide et
réceptive) à tirer avantage du projet, l’infirmier ou l’infirmière la guide à travers la formation de prévention de
l’overdose qui dure de 20 à 25 minutes. Quand cela est possible, la formation se déroule immédiatement après le
recrutement de la personne dans le programme. Vu le mode de vie chaotique de nombreuses personnes qui
consomment des drogues injectables, il est difficile de planifier des rendez-vous de suivi.
La formation débute par une discussion avec le participant sur ses idées préconçues de ce qui se passe lors d’une
overdose, et sur ce qu’il ferait pour aider une autre personne qui était victime d’une overdose. Cela permet à
l’infirmier ou l’infirmière d’évaluer les connaissances de base du client, de corriger toute fausse information et
d’adapter la formation à ses besoins.
Ensuite, l’infirmier ou l’infirmière passe en revue plusieurs conseils sur la façon de prévenir une overdose, comme
administrer une dose de test et éviter de mélanger les drogues avec d’autres « sédatifs » ou de l’alcool. Il est
essentiel d’insister sur ces points avec les participants, étant donné que la prévention primaire est un élément
fondamental du programme. Le participant apprend ensuite à reconnaître les signes et symptômes d’une réelle
overdose de drogue qu’il en soit lui-même victime ou quelqu’un d’autre. À ce point, on lui offre de visionner la vidéo
« Any Positive Change », produite par la Chicago Recovery Alliance, pour l’introduire à la naloxone : ce que c’est,
comment elle fonctionne, quelle overdose de drogues illicites elle peut inverser (et les drogues contre lesquelles elle
n’est pas efficace) et enfin comment l’administrer de manière sécuritaire et efficace. Après le visionnement de la
vidéo, l’infirmier ou l’infirmière en explore le contenu, et répond à toute question posée par le client.
Chaque participant apprend ensuite les techniques pour aspirer et injecter la naloxone (à lui-même ou
éventuellement à ses pairs). S’ensuit une discussion sur les effets secondaires possibles et les conseils de soins de
suivi. Un patient qui se réveille d’une overdose après injection de naloxone peut être extrêmement agité et irritable,
et on apprend aux participants le genre de réactions auxquelles ils peuvent s’attendre. Vu qu’un décès en cas
d’overdose de produits opiacés est généralement causé par l’arrêt respiratoire et le manque d’oxygène subséquent,
et comme l’administration de naloxone prend plusieurs minutes à faire effet, l’infirmier ou l’infirmière forme aussi
chaque participant à administrer la respiration artificielle (RA) après avoir injecté la substance. Pour plus de
renseignements sur les conseils offerts durant la formation, veuillez entrer en contact avec Streetworks.
La trousse fournie aux participants comprend deux doses de naloxone (certaines personnes victimes d’une
overdose ont besoin d’une deuxième dose de naloxone pour commencer le processus d’inversion d’overdose), des
aiguilles (de taille appropriée pour les injections intramusculaires), des seringues, des tampons à l'alcool, un masque
de secours, des gants et des cartons aide-mémoire pour se souvenir des étapes à suivre pour administrer la
naloxone et la respiration artificielle. Une carte pour portefeuille justifiant la possession de naloxone est aussi fournie.
Les participants sont invités à revenir dans un an pour refaire la formation et pour qu’un infirmier ou une infirmière
vérifie les dates de péremption de la naloxone. Dans le cas où un participant administre une dose de naloxone avant
la fin de l’année, on lui demande de revenir pour obtenir du soutien et pour se réapprovisionner en naloxone.
Travailleurs de services d’urgence
Le Projet de prévention de l’overdose comprend la sensibilisation des travailleurs de services de santé d'urgence,
comme ceux qui travaillent en salles d’urgence, au sein des services médicaux d’urgence et du service de police
d’Edmonton. Le travail de sensibilisation est parfois très bref (comme un courriel envoyé à tous les travailleurs), ou
bien plus investi (comme une présentation en PowerPoint d’une durée de trois heures pour tout le personnel).
La sensibilisation des travailleurs de services de santé d'urgence est un élément particulièrement crucial du
programme, car ces derniers peuvent avoir affaire à un patient à qui on a injecté de la naloxone. Bien que les
travailleurs de la santé connaissent la naloxone dans un contexte hospitalier où cette substance est administrée aux
patients qui ont fait une overdose de médicaments, ils ne reconnaîtront pas nécessairement le besoin immédiat de
l’utiliser avec les consommateurs de drogues injectables. Administrer de la naloxone n’est pas bien différent que
d’administrer de l’épinéphrine à une personne allergique à une piqûre d’abeille. Ce n’est pas une drogue pouvant
entraîner une dépendance et elle n’a d’autre utilité que d’inverser une overdose de produits opiacés.
Grâce à la sensibilisation à l’égard du Projet de prévention de l’overdose et l’administration de la naloxone par les
personnes qui consomment des drogues injectables, les travailleurs de services de santé d'urgence seront plus à
même de travailler dans une situation où ce médicament a été injecté à une personne ayant fait une overdose, et ils
pourront ainsi mieux aider le patient.
La police doit aussi être au courant du projet. Dans le cas contraire, certains usagers risquent d’avoir leurs doses de
naloxone confisquées en cas de confrontation avec la police, peu importe si elles ont d’autres drogues en leur
possession ou non.
Ressources requises
Ressources humaines
Étant donné que le Projet de prévention de l’overdose ne reçoit actuellement aucun financement, la poursuite du
projet dépend entièrement du personnel de Streetworks mentionné ci-dessous, qui assume, dans la mesure du
possible, des responsabilités s’ajoutant à celles de leur poste actuel :
Coordonnateur(-trice) du programme
Supervise le personnel, assure le réapprovisionnement des stocks de naloxone, se tient au courant des derniers
développements sur la réduction des méfaits à l’échelle internationale
Infirmiers(-ères)
Se sentent à l’aise de travailler avec la clientèle cible de façon respectueuse et non-critique; forment les participants à
l’administration de la naloxone
Personnel de sensibilisation
Se sentent à l’aise de travailler avec la clientèle cible et ont des aptitudes pour motiver les clients à participer à la
formation
Médecin
Le programme doit avoir des liens étroits avec un médecin qui, bien que ne faisant pas partie du personnel, est
capable de prescrire des ordonnances de naloxone et y consent, en sachant que le client peut l’administrer à un pair
qui est victime d’une overdose, plutôt qu’à lui-même. Les médecins qui n’ont pas travaillé de près avec des usagers
de drogues injectables risquent de ne pas comprendre le besoin qu’ont les membres de cette communauté de
pouvoir s’administrer de la naloxone par eux-mêmes; il est donc essentiel de trouver un médecin qui connaît ce
milieu.
Ressources matérielles
Ressources imprimées à distribuer aux participants : « Uptown, Downtown: The Drogue Handbook », « Vein
Care », « Street First Aid » ainsi que des brochures sur les maladies transmissibles sexuellement
Affiches promotionnelles (qui peuvent être tout simplement des photocopies en noir et blanc)
Vidéo: « Any Positive Change »
Des ordonnances de naloxone (obtenues de médecins locaux par Streetworks)
Deux doses de naloxone par personne
Trousses de prévention de l’overdose contenant deux doses de naloxone, ainsi que des aiguilles et seringues,
tampons à l'alcool, masques de secours, gants et cartons aide-mémoire
Cartes pour portefeuille justifiant la possession de naloxone par les participants
Ressources financières
Streetworks n’étant pas en mesure d’assurer un financement continu pour le Projet de prévention de l’overdose, le
projet est maintenu en gardant les coûts au minimum. Par exemple, le coût d’impression des affiches et des
brochures est négligeable, car elles sont produites de la façon la plus simple possible (elles sont crées par un logiciel
de traitement de texte et photocopiées selon le besoin).
Les membres du personnel offrent une formation de prévention de l’overdose d’une durée de 20 à 25 minutes aux
clients de Streetworks qui peuvent en bénéficier, en même temps qu’ils contactent ou sont contactés par
Streetworks pour obtenir d’autres services. À part la naloxone, les trousses de prévention de l’overdose
comprennent des articles qui sont distribués dans le cadre d’autres programmes offerts par Streetworks.
Les seules dépenses supplémentaires encourues pour le projet sont l’achat de la naloxone et le coût de production
du manuel sur les drogues. À l’heure actuelle, avec un coût estimatif de 20 $ à 25 $ par dose de naloxone,
Streetworks dépense environ 1800 $ de naloxone par an (environ 80 doses par an). Streetworks dépense aussi 6
000 $ par an pour imprimer ses manuels sur les drogues. Actuellement, ces sommes sont couvertes par des dons
privés et par les réserves monétaires de l’organisme.
Obstacles à la mise en œuvre du programme
Obtenir un financement continu et suffisant pour se procurer un approvisionnement régulier en naloxone afin
de continuer à offrir le programme
Obtenir un approvisionnement en naloxone suffisant et régulier à un coût viable
Atteindre la clientèle cible se complique par les lois concernant la consommation de drogues injectables
Obtenir la participation des travailleurs de services d’urgence, en particulier de la police, qui risquent de mal
connaître la naloxone
Évaluation du programme
Une évaluation interne du Projet de prévention de l’overdose qui a été effectuée au sein du personnel de
Streetworks, des partenaires du projet et des travailleurs d’urgence, a démontré qu’entre 2005 et 2007, le projet a
formé 50 personnes en respiration artificielle et administration de naloxone, ce qui a eu pour résultat neuf inversions
d’overdoses. Par conséquent, malgré le manque de financement, le conseil du programme a décidé de poursuivre le
programme aussi longtemps que possible, étant donné qu’il est crucial pour sauver des vies.
Dans l’ensemble, le programme Streetworks s’est avéré efficace lors d’une étude menée en 2003 par le Health
Innovation Fund de l’organisme Alberta Health Services (anciennement appelé Capital Health Region ). L’étude a
démontré qu’entre 2000 et 2003, alors que le programme Streetworks avait doublé de taille, il y a eu une diminution
du nombre d’appels d'ambulance et du nombre de jours passés en soins actifs pour les usagers de drogues
injectables, ainsi qu’une augmentation du nombre de visites « appropriées » en salles d’urgence hospitalières (visites
qui correspondaient raisonnablement à l’état de santé de l’individu en question). En 2009, les centres de
Streetworks ont reçu 20 444 visites et distribué 701 403 seringues.
En maintenant le cap, le programme Streetworks travaille à intégrer un système d’évaluation du projet, qui sera
élaboré à partir des registres du programme, de planches contact, d’évaluation de la part des participants au
programme, de rapports isolés, de comptes rendus de réunions, de commentaires de partenaires et du journal des
infirmiers ou des infirmières du projet. Un contrôle continu permettra une réflexion constante et des changements
de pratique.
Ce qu'on a appris et les conclusions
Étant donné leur vulnérabilité sur les plans social et légal, les personnes qui font usage de drogues sont
souvent réticentes à téléphoner aux urgences lorsqu’un membre de la communauté fait une overdose. Il est
par conséquent essentiel dans une optique de réduction des méfaits de former cette communauté à
administrer ses propres soins d’urgence en cas d’overdose.
Le fait de responsabiliser les personnes qui utilisent des drogues injectables à administrer leurs propres soins
d’urgence en cas d’overdose (que ce soit pour elles-mêmes ou pour d’autres personnes dans leur cas) peut
diminuer le nombre de jours passés en soins actifs hospitaliers, ainsi que le nombre de visites inutiles en salle
d’urgence.
Le fait d’apprendre aux personnes qui consomment des drogues injectables à administrer leurs propres soins
et à soigner les autres les responsabilise, les sensibilise à leur propre consommation de drogue et ses effets
potentiellement mortels, ce qui sert parfois de catalyseur pour changer leur habitude à l’avenir.
Le travail de sensibilisation parmi le personnel de la police est un élément essentiel à tout programme qui utilise
de la naloxone.
Les travailleurs de santé d’urgence, bien que connaissant généralement la naloxone, peuvent ne pas savoir
comment l’utiliser en tant qu’outil de réduction des méfaits avec les personnes prenant des drogues. Les
activités d’intervention auprès de ces travailleurs sont donc un important élément du programme.
Matériel du programme
Drug Education and Overdose Prevention Project Funding Proposal
(http://www.catie.ca/sites/default/files/Drug Education and Overdose Prevention.pdf)
Uptown, Downtown: the Drug Handbook
(http://www.catie.ca/sites/default/files/Drug_Book.pdf)
Autres matériels pertinents
Information disponible sur le site Web de CATIE
Information sur la consommation de drogues et la réduction des méfaits
(http://www.catie.ca/fr/prevention/utilisation-drogues)
Centre de distribution de CATIE : Ressources pour les personnes qui consomment de la drogue et l'alcool
(http://orders.catie.ca/index.php?language=fr =f&cPath=14_175)
Centre de distribution de CATIE : Ressources sur la consommation de substances et le droit
(http://orders.catie.ca/index.php?language=fr&cPath=6_7)
Centre de distribution de CATIE : Ressources sur la consommation de drogues / d'alcool et réduction des
méfaits
(http://orders.catie.ca/index.php?cPath=9_21)
Ressources
Chicago Recovery Alliance
2009, Chicago Recovery Alliance
Ressources pour les clients
Anglais
Plus d'informations
(http://www.catie.ca/fr/ressources/chicago-recovery-alliance)
Come to know the power of any positive change: Tools for outreach with people who use substances
2009, Chicago Recovery Alliance
Ressources pour les clients
Anglais
Plus d'informations
(http://www.catie.ca/fr/ressources/come-know-power-any-positive-change-tools-outreach-people-who-usesubstances)
Coordonnées
Pour obtenir de plus amples renseignements sur le Projet de prévention de l’overdose, veuillez communiquer avec :
Marliss Taylor IA, B.Sc.Inf.
Streetworks
Avenue 10116-105
Edmonton, AB T5H 0K2
Téléphone : (780) 423-3122 poste 210
Télécopieur : (780) 425-2205
[email protected]
www.streetworks.ca
Produit par:
555, rue Richmond Ouest, Bureau 505, boîte 1104
Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada
téléphone : 416.203.7122
sans frais : 1.800.263.1638
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