Présentation de l`information financière – Septembre 2012
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Présentation de l`information financière – Septembre 2012
Présentation de l’information financière – Septembre 2012 Garder la tête hors de l’eau... Information financière des sociétés Quoi de neuf Dans ce numéro « Conjuguer au présent me rend nerveux. » – William Gibson Oyez! Oyez! Le moment de faire le point sur les nouveaux développements dans le monde de l’information financière au Canada est revenu. Qu’est-ce que j’entends? Des grognements? Silence, s’il vous plaît. Si vous êtes adeptes du statu quo, vous allez être contents : aucune nouvelle norme comptable importante ou règlement, pas même un exposé-sondage, n’a été publié au Canada depuis environ six mois. Le seul signe d’activité a été la publication de quelques modifications techniques, clarifications et interprétations. De quoi occuper les mordus de technique, mais pas de quoi nous empêcher de vivre. Ne vous réjouissez pas trop vite cependant. Les sujets de préoccupations abondent, le plus pressant étant peut-être la perspective d’avoir à adopter les modifications aux Normes internationales d’information financière des dernières années que vous auriez pu mettre de côté lorsque vous avez changé de référentiel comptable en raison du report de leurs dates d’entrée en vigueur. L’application de ces changements n’est obligatoire qu’à compter de 2013, c’est-à-dire très bientôt. Quelles sont les nouvelles exigences les plus difficiles à interpréter et à appliquer en pratique? Quelles sont celles qui pourraient avoir des conséquences importantes pour le compte de résultat? Quelles sont les autres conséquences, s’il en est? Nous vous ferons part de quelques brefs commentaires sur ces sujets. Un autre sujet de préoccupation a trait au grand nombre de modifications, importantes qui plus est, encore en voie d’élaboration : comptabilisation des produits des activités ordinaires, contrats de location, instruments financiers, dépréciation, contrats d’assurance et couverture. Leur finalisation est un petit peu plus longue que prévu. Bon d’accord, beaucoup plus longue, d’où la période d’accalmie. Vous vous demandez pourquoi un tel retard, à quoi vous devez vous attendre et quand les modifications entreront en vigueur? Vous avez besoin d’un sujet de conversation pour meubler vos soirées? Nous faisons le point sur l’avancement des travaux afin de répondre à toutes ces questions. Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (les « ACVM ») ont toujours effectué des examens détaillés de la qualité de l’information financière des entreprises et, nonobstant le basculement aux IFRS, le dernier exercice n’a pas fait exception à la règle. Nous avons résumé les constatations des ACVM sur les mesures que vous devriez prendre pour améliorer les informations que vous fournissez ainsi que leurs priorités pour les examens de l’exercice 2013. Ceux qui suivent assidûment le feuilleton sur la comptabilisation des activités à tarifs réglementés ne resteront pas sur leur faim. Nous avons des nouvelles pour vous, et que des bonnes : une solution à long terme pourrait être en vue. Nous sommes aussi porteurs de messages pour les émetteurs canadiens inscrits à la SEC. Le premier : « Big Brother vous surveille. » Le deuxième : « Tenez-vous prêts! », les auditeurs s’apprêtent à engager le dialogue avec vous, bien plus que jamais auparavant. Nous ne saurions oublier, pour finir, les actualités concernant l’International Accounting Standards Board et sa quête en vue de faire des IFRS un jeu unique de normes comptables mondiales de haute qualité. Vous en saurez plus sur les efforts de l’IASB pour convaincre la SEC de faire adopter les IFRS aux États-Unis, ainsi que sur les nouvelles priorités de la stratégie de l’IASB et de son programme de travail. Les règles du jeu vont bientôt changer… et beaucoup. Et voilà : tout ce que vous avez besoin de savoir se trouve dans les huit prochaines pages. Que voulez-vous de plus? Modifications d’IFRS à venir IFRS en voie d’élaboration Point de vue des ACVM sur l’état actuel de l’information financière au Canada Entreprises ayant des activités à tarifs réglementés Faits nouveaux ayant une incidence sur les émetteurs canadiens inscrits à la SEC Les IFRS aux États-Unis L’avenir de l’IASB Nouvelles priorités du programme de travail de l’IASB 3 4 5 6 7 8 9 10 Modifications d’IFRS à venir « Je m’en sortirai vivant, même si je dois en mourir. » – Klinger, personnage de la série M*A*S*H Pour les entreprises canadiennes qui ont adopté les IFRS en 2011, l’inconvénient de la transition est qu’elle a eu lieu au beau milieu du programme conjoint de l’IASB et du FASB visant à améliorer et à harmoniser les IFRS et les PCGR des États-Unis. Ces entreprises seront par conséquent obligées de modifier les méthodes comptables qu’elles viennent tout juste d’adopter pour tenir compte des modifications de PCGR découlant du programme et qui n’étaient pas encore en vigueur au moment de la transition. Faire et défaire, c’est toujours travailler, c’est bien connu! Voici les principales modifications, toutes en vigueur pour 2013 : Commentaire de PwC. Les règles concernant la consolidation des entités ad hoc et des partenariats sont en réalité les plus difficiles à comprendre et à appliquer. Un degré important de jugement et le recours à des spécialistes sont souvent nécessaires. De plus, certaines entreprises se servent des règles sur les frais de découverture pour réévaluer et améliorer certains aspects de leur comptabilité actuelle. PwC • Consolidation – la norme modifiée redéfinit les critères selon lesquels une entité en contrôle une autre et doit comptabiliser les actifs, les passifs, les produits et les charges de l’entité contrôlée dans ses propres états financiers. Cette modification touche, outre les entités ad hoc et les autres entités structurées, les sociétés en exploitation. Une caractéristique importante des nouvelles exigences est la notion de contrôle « de fait », selon laquelle le fait de détenir un bloc important d’actions à droit de vote pourrait être suffisant pour donner lieu à une consolidation, même si le détenteur du bloc important d’actions n’a pas la majorité des votes. Tout dépend du degré de dispersion des autres votes. • Partenariats – Les modifications éliminent la consolidation proportionnelle pour les « coentreprises » mais la permettent pour les « entreprises communes ». Mais comment les différencier? Eh oui! C’est là que le bât blesse. • Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres entités – La norme modifiée exige une analyse plus poussée de la nature et des risques. M’enfin! • Comptabilisation des régimes de retraite à prestations définies et d’autres régimes d’avantages du personnel par l’employeur – La norme modifiée impose la comptabilisation immédiate des variations de la valeur des actifs et des passifs du régime dans les autres éléments du résultat global. Elle limite aussi le taux de rendement de l’actif du régime utilisé pour calculer la charge de retraite au taux des obligations de grande qualité, et ce, même si l’entreprise s’attend à en réaliser un supérieur (et y parvient). Et bien sûr, il y a encore plus d’informations à fournir. • Évaluation de la juste valeur – Les modifications harmonisent plusieurs normes IFRS disparates et parfois contradictoires sur la juste valeur et la façon de l’évaluer. Certaines évaluations pourraient avoir à être modifiées (p. ex., pour certains dérivés, passifs ou autres). Ah, oui! Il y a aussi des informations supplémentaires à fournir. • Frais de découverture engagés pendant la phase d’exploitation d’une mine à ciel ouvert – Les modifications introduisent des règles pour la comptabilisation des frais d’enlèvement des stériles pour les sociétés minières. Cette question pourrait être accessoire vu les pratiques actuelles au Canada, mais on ne sait jamais : une personne avertie en vaut deux. Les autres modifications qui entreront en vigueur en 2013 portent sur la présentation des autres éléments du résultat global, les informations à fournir sur la compensation d’actifs et de passifs, les règles de basculement aux IFRS (ne vous inquiétez pas, ces modifications ne s’appliquent qu’aux nouveaux adoptants) et sur des normes actuellement en vigueur. 3 IFRS en voie d’élaboration « C’est ça qui est ça. » – Expression populaire Hélas! Les modifications d’IFRS entrant en vigueur en 2013 dont il a été question à la page précédente ne sont qu’un avant-goût de ce qui nous attend : bien d’autres projets sont en voie d’élaboration. Nous vous présentons ci-dessous un bref aperçu de la nature et des objectifs de ces projets, qui sont tous (sauf un) réalisés conjointement avec les États-Unis. Ainsi, quand nous écrivons « les Conseils », nous voulons dire l’IASB et le FASB travaillant ensemble, en quelque sorte... Commentaire de PwC. L’IASB a promis au G20 et au Conseil de stabilité financière que tous les projets seraient terminés d’ici le milieu de l’année prochaine, ce qui semble quasi impossible aujourd’hui. Peu importe le moment où les projets seront achevés, nous nous attendons à ce que la période de transition soit prolongée (p. ex., de trois exercices complets) pour les plus importants d’entre eux (produits des activités ordinaires, dépréciation et contrats de location) afin de permettre aux entreprises de les évaluer comme il faut. Alors, ne commencez pas à transpirer à grosses gouttes. Mais c’est peut-être ce que vous vouliez. Certaines entreprises souhaitent en effet adopter les nouvelles règles de couverture le plus tôt possible. L’IASB prévoit publier de telles règles d’ici la fin de 2012 (n’oubliez pas cependant que le Conseil des normes comptables du Canada doit aussi les ratifier). 4 • Produits des activités ordinaires : le projet vise à établir un modèle universel de comptabilisation et d’évaluation. Au bout de dix ans d’études et de délibérations (effrayantes), les forces (maléfiques?) de la juste valeur ont été vaincues, et les principes actuellement en vigueur de la comptabilisation des produits des activités ordinaires ont triomphé et continueront de s’appliquer. Le nouveau modèle aura néanmoins des conséquences pour quelques entreprises, en particulier celles qui s’appuient sur des normes sectorielles. • Contrats de location : le projet prévoit la présentation de tous les contrats de location comme des éléments d’actif et de passif dans l’état de la situation financière (le projet est surnommé « l’arrêt de mort de tous les contrats de location simple »). Certains membres des Conseils menacent à présent de voter contre un projet de compromis visant à rendre la pilule moins difficile à avaler. Ce projet serait-il en difficulté? Peut-être. • Classification des actifs financiers : le projet modifie le moment où vous devez évaluer les actifs financiers à la juste valeur et les critères selon lesquels les variations de la juste valeur doivent être présentées dans le compte de résultat, dans les autres éléments du résultat global ou les deux. L’IASB s’est débarrassé de la présentation des actifs financiers dans les autres éléments du résultat global lorsqu’il a rejeté une norme révisée sur les instruments financiers en 2008 (on se calme, la norme projetée ne sera obligatoire qu’en 2015), mais le FASB y tient et tout porte à croire que l’IASB acceptera cette fois-ci, au nom de la convergence, bien sûr. • Dépréciation : le projet prévoit la comptabilisation et l’évaluation des pertes de crédit au moyen de l’approche dite « à trois catégories », selon laquelle les pertes augmentent à mesure qu’on passe d’une catégorie à une autre. Et si les pertes n’augmentaient pas? Après consultation des parties prenantes, le FASB a tout récemment décidé que le modèle n’était pas viable. Le FASB s’emploie donc à élaborer une solution différente de son côté, dont il fera part ensuite à l’IASB. Et que fera l’IASB? Nous n’en savons rien, mais pour l’instant, il ronge son frein. La convergence dans ce domaine est cruciale pour les établissements financiers et le président de l’IASB a été jusqu’à déclarer que l’échec du projet ridiculiserait les deux Conseils. • Couverture : le projet vise à simplifier et à élargir le champ d’application de la comptabilité de couverture au moyen d’une approche fondée sur le modèle économique. Il ne s’agit pas vraiment d’un projet commun : le seul lien avec les PCGR des ÉtatsUnis tient au fait que le FASB a convenu de demander aux parties prenantes leur avis sur la solution de l’IASB au même moment où il proposait une solution complètement différente. L’IASB a aussi un projet de « macrocouverture » en cours, projet auquel les États-Unis ne veulent être mêlés pour rien au monde. • Contrats d’assurance : le projet prévoit l’élaboration d’un modèle commun pour tous les assureurs… ou presque, car les Conseils ne s’entendent pas sur un aspect technique (croyez-nous, vous ne voulez pas savoir lequel). Ils sont toutefois bien plus près de la convergence que pour les projets sur la dépréciation ou la couverture. Pour l’instant, en tout cas. • Entités d’investissement : le projet prévoit une exception pour de telles entités afin de leur permettre d’évaluer les participations dans des filiales à la juste valeur au lieu de les consolider. Les Conseils ont des divergences de vues sur certains aspects importants, mais le fait que l’IASB accorde une quelconque exception est en soi tout un exploit. Jusqu’à récemment, l’éventualité de ne pas consolider une filiale était blasphématoire pour l’IASB. PwC Point de vue des ACVM sur l’état actuel de l’information financière au Canada « Je me sens comme un fugitif de la loi des moyennes. » – William H. Mauldin En juin, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (les « ACVM ») ont publié leur rapport annuel sur les résultats de leur programme d’examen de l’information continue pour l’exercice terminé le 31 mars 2012. Ce rapport fait état du point de vue des ACVM sur le passage aux IFRS du Canada l’an dernier, d’une part, et, d’autre part, il évalue la qualité de la comptabilité en IFRS, du rapport de gestion et d’autres informations comme la déclaration sur la rémunération des principaux dirigeants au pays. Le rapport n’est pas un simple rappel de cet exercice de basculement dont personne ne se soucie plus, mais bien un document pertinent pour vos futures informations à fournir. Voici les principales constatations des ACVM : Commentaire de PwC. Nous vous encourageons à évaluer votre information financière par rapport aux constatations des ACVM et à prendre les mesures correctives qui pourraient s’imposer. Rappelez-vous, il ne s’agit pas de savoir si votre information sera examinée, mais bien quand elle le sera. À notre avis, mettre la tête dans le sable et espérer que les ACVM ne remarqueront pas les déficiences importantes n’est habituellement pas une bonne idée. Quant aux priorités des ACVM pour cette année, la dépréciation et les regroupements d’entreprises étaient à prévoir, mais le fait qu’elles se penchent sur l’information sur les jugements et les sources d’incertitude relative aux estimations pourrait en surprendre plusieurs. Le groupe de discussion sur les IFRS de l’ICCA a soulevé la question des pratiques des entreprises en la matière plus tôt cette année. Cette information vise à communiquer seulement les incertitudes et les estimations qui sont les plus importantes et à fournir des données significatives sur leurs effets. Pas la peine de donner une description exhaustive si vous ne faites pas une analyse approfondie des effets. • Passage des émetteurs canadiens aux IFRS. Les résultats ont été « de façon générale, positifs » (mais environ 5 % des émetteurs ont dû retraiter leurs états financiers). • Présentation des états financiers. Bon nombre d’émetteurs ont désigné des dettes comme passif non courant alors qu’elles devaient être classées dans les passifs courants selon les IFRS. • Méthodes comptables. Certains émetteurs ont fourni de l’information vague et des formules toutes faites. Certains émetteurs n’ont pas non plus fait état de toutes les méthodes pertinentes pour comprendre les états financiers (p. ex., les entreprises émettrices d’actions accréditives n’ont pas toujours fourni d’information sur la méthode utilisée pour les comptabiliser). • Regroupements d’entreprises. Les émetteurs ont souvent omis de fournir toutes les informations exigées selon les IFRS. • Rapport de gestion. L’information fournie est souvent insuffisante et l’analyse incomplète (p. ex. : pour les produits des activités ordinaires, l’incidence des variations du volume et des prix doit être quantifiée et les variations, justifiées, y compris l’incidence de la présence des concurrents; pour la situation de trésorerie, le rapport de gestion ne fournissait pas assez d’informations sur les engagements, les événements et les incertitudes. Rappel : le rapport de gestion est censé compléter les états financiers et non reproduire les informations qu’ils contiennent). Émetteurs de secteurs spécialisés comme la haute technologie, prenez garde! Les ACVM ont souligné que dans ces secteurs, l’information fournie était nettement insuffisante. • Autres lacunes. Manque de conformité dans les obligations d’information sur les projets miniers et les activités pétrolières et gazières, la rémunération de la haute direction et les pratiques en matière de gouvernance. Le rapport insiste sur le fait que les entreprises devraient s’attacher à fournir des informations « propres à l’entité » tant dans les états financiers que dans le rapport de gestion. Dans leur programme d’examen pour l’exercice en cours, les ACVM pourraient porter une attention particulière aux dépréciations d’actifs, aux regroupements d’entreprises et à l’information sur les jugements et les sources d’incertitude relative aux estimations. PwC 5 Entreprises ayant des activités à tarifs réglementés « Détenteur du record de longévité avec une balle dans la tête, il meurt à 103 ans. » – Rubrique nécrologique récente Pour les entreprises canadiennes ayant des activités à tarifs réglementés, le passage aux IFRS a été semé d’embûches et particulièrement mouvementé. On se rappellera que le Conseil des normes comptables du Canada avait donné aux entités ayant des activités à tarifs réglementés jusqu’en 2012 pour basculer aux IFRS, au lieu de leur en imposer l’application en 2011, en même temps qu’à peu près toutes les autres entreprises. Le report de la date de mise en œuvre a été motivé, en 2010, par la décision de dernière minute de l’IASB de ne pas indiquer avec suffisamment de clarté si les IFRS permettaient aux entreprises ayant des activités à tarifs réglementés de définir les actifs et les passifs du fait de l’imposition d’un tarif par un organisme de réglementation, comme le faisait l’ancien référentiel comptable canadien. Plusieurs sont d’avis que les IFRS ne permettent d’aucune façon de constater des actifs ou des passifs. Nous ne sommes pas d’accord, mais même à notre avis, vous n’obtiendrez pas toujours les mêmes réponses que selon l’ancien référentiel canadien. En 2011, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières des provinces du Canada ont réagi aux préoccupations des entités ayant des activités à tarifs réglementés concernant l’incidence des IFRS en donnant à celles qui étaient inscrites en bourse la possibilité d’appliquer les PCGR des États-Unis, qui imposaient généralement la même comptabilisation que l’ancien référentiel canadien. Ce sursis est de courte durée puisqu’il n’est accordé que jusqu’à la fin de 2014. Les entreprises devront alors appliquer les IFRS ou s’inscrire auprès de la SEC pour conserver le droit de suivre les PCGR des États-Unis aux termes des règlements sur les valeurs mobilières actuellement en vigueur au Canada. Les ACVM n’ont pas donné d’explications sur les raisons de cette échéance, mais on peut supposer qu’elles essayaient d’éviter de créer un précédent en permettant à tout un secteur d’activité d’appliquer le référentiel comptable des États-Unis tout en laissant à l’IASB le temps d’élaborer une solution en IFRS. Commentaire de PwC. La comptabilisation des activités à tarifs réglementés selon les méthodes canadiennes est condamnée depuis très longtemps. Reste à voir si les mesures de l’IASB annoncent son rétablissement complet et durable. Nous savons que nous devons la décision préliminaire de l’inclure dans le programme de travail de l’IASB aux efforts particuliers du Canada, du Brésil et de l’Inde. Nous ne pouvons que les en féliciter! 6 Si cette hypothèse s’avère juste, le projet pourrait enfin aboutir! En mai, l’IASB a annoncé sa décision d’évaluer si elle devait remettre les activités à tarifs réglementés à son programme de travail. Même si une norme définitive ne sera pas prête à temps pour être appliquée aux états financiers de 2015, certains membres de l’IASB ont aussi évoqué la possibilité de prévoir des mesures intermédiaires qui permettraient aux entités canadiennes ayant des activités à tarifs réglementés de conserver leurs méthodes comptables actuelles. Misant sur cette possibilité, le CNC a rapidement reporté à 2013 la date du passage obligatoire aux IFRS pour les entités ayant des activités à tarifs réglementés. Cette décision avantage principalement les entités qui ne sont pas des sociétés ouvertes (comme les entités publiques) et qui ne peuvent donc se prévaloir de la possibilité d’utiliser les PCGR des États-Unis. PwC Faits nouveaux ayant une incidence sur les émetteurs canadiens inscrits à la SEC « La plupart des conversations sont des monologues devant témoin. » – Margaret Miller Deux faits récents vous intéressent si vous êtes un émetteur canadien inscrit à la SEC. Premièrement, la SEC a commencé à examiner et à commenter les premiers états financiers en IFRS compris dans les documents déposés par des émetteurs canadiens inscrits à la SEC. Si vous n’avez pas encore reçu de lettre vous en avisant, cela ne saurait tarder. N’oubliez pas non plus que les communications avec la SEC sont des documents publics. Deuxièmement, en août, le Public Company Accounting Oversight Board des États-Unis a approuvé de nouvelles exigences selon lesquelles l’auditeur doit communiquer aux comités d’audit : • son évaluation de la qualité de l’information financière de l’émetteur; • certaines questions concernant les méthodes comptables et les pratiques concernant les estimations de l’émetteur, notamment une description des processus et des hypothèses que la direction a utilisés pour les principales estimations; • les transactions inhabituelles importantes, y compris les raisons commerciales sousjacentes; • son opinion sur des questions importantes de comptabilité ou d’audit lorsqu’il sait que la direction a consulté d’autres comptables pour ces questions et que cela représente un sujet de préoccupation pour l’auditeur. Les nouvelles règles officialisent aussi les communications exigées par le PCAOB qu’un bon nombre d’auditeurs font aux comités d’audit en pratique ou du fait d’autres règlements (p. ex., communication de la stratégie d’audit et des risques, de la nécessité de faire appel à Commentaire de PwC. À propos de l’examen des documents déposés en IFRS par des émetteurs canadiens, la SEC semble poser des questions intéressantes sur des aspects liés aux IFRS, mais cela ne donne généralement pas lieu à un grand nombre de commentaires. À propos des communications des auditeurs, le PCAOB a souligné que les exigences avaient pour objectif d’établir un dialogue significatif entre les auditeurs et les comités d’audit et non de créer une autre liste de contrôle de la conformité. PwC des spécialistes (actuaires, évaluateurs et autres), des principales décisions des auditeurs, des préoccupations concernant le projet de la direction d’adopter de nouvelles normes, du recours à des professionnels extérieurs, des questions litigieuses, des questions liées à la continuité de l’exploitation, des paragraphes de réserve dans les rapports d’audit, etc.) Si les exigences sont approuvées par la SEC, elles s’appliqueront aux états financiers des exercices ouverts à compter du 15 décembre 2012. Des éléments pourraient toutefois être exclus du champ d’application. 7 Les IFRS aux États-Unis Georgia : « Vous m’épouseriez, Jonathan? » Jonathan : « Même pas un tout petit peu.» Les Ensorcelés (1942) D’où vient ce coup de vent qui vous défrise tout d’un coup? Des attentes qui se dégonflent brusquement. Les fidèles lecteurs de cette publication savent que l’IASB exhorte depuis des années la SEC à intégrer les IFRS au référentiel d’information financière des États-Unis. Obtenir un engagement ferme de la part des États-Unis est un jalon essentiel pour l’IASB, non seulement parce que les États-Unis sont la plus importante économie du monde, mais aussi parce que le basculement des États-Unis aux IFRS serait un argument de poids pour convaincre la Chine, le Japon et l’Inde d’en faire autant. En bref, les États-Unis sont le plus important obstacle à la réalisation, par l’IASB, de son objectif de devenir l’unique fournisseur de normes comptables dans le monde. Commentaire de PwC. Diverses raisons semblent avoir empêché la SEC de prendre position sur les IFRS. Parmi les plus importantes : 1) l’opinion du milieu des affaires aux États-Unis est de moins en moins favorable aux IFRS; le secteur des petites entreprises, lesquelles voient les coûts substantiels qu’elles auront à engager pour n’en tirer aucun avantage, s’y oppose d’ailleurs farouchement; 2) le rapport de la SEC soulève des questions importantes à propos de l’exhaustivité des IFRS par rapport aux PCGR des États-Unis, de l’uniformité de l’application et de la surveillance de leur application dans le monde, ainsi que du caractère adéquat des processus d’interprétation et du financement de l’IASB; 3) il s’agit d’une année électorale aux États-Unis et la SEC se gardera bien de prendre des mesures polémiques; 4) la perspective d’avoir à mêler le Congrès à toute décision. Bien sûr, si les États-Unis continuent de rester les bras croisés, ils pourraient être évincés de l’IASB et de ses organismes de surveillance et perdraient alors une partie de leur influence à l’égard de la normalisation mondiale. Est-ce plausible? L’avenir nous le dira. 8 Les partisans des IFRS avaient bon espoir que les permanents de la SEC recommanderaient, dans leur rapport longuement attendu de recherche sur les IFRS, que les États-Unis prennent un quelconque engagement en ce sens. Hélas! Le rapport, publié en juillet, est cantonné à une stricte évaluation des avantages et des inconvénients des IFRS et de l’IASB. Tout ce qu’il mentionne à propos de la transition est que l’opinion aux États-Unis est nettement favorable à l’idée d’étudier des méthodes pour intégrer les IFRS qui tiennent compte à la fois de l’appui des États-Unis à un jeu unique de normes comptables mondiales de grande qualité et des préoccupations de ce pays. Bref, si la porte n’est pas complètement fermée, elle est loin d’être grand ouverte. Quelle a été la réaction de l’IASB et de ses partisans? Colère, déception et, dans certains milieux, une certaine amertume, pour ne pas dire une amertume certaine. Selon eux, de telles méthodes auraient dû être trouvées il y a longtemps. Oh! Vos cheveux se sont soudainement défrisés. PwC L’avenir de l’IASB « ... Je dessine des t-shirts maintenant. Ils seront très très grands, et aussi moyens et petits. » – Dylan, de la série Famille moderne Quelques mois avant que la SEC publie le rapport sur les IFRS dont il a été question à la page précédente, les organismes de surveillance de l’IASB, les administrateurs de l’IFRS Foundation et le Monitoring Board, ont dévoilé un nouveau plan stratégique pour l’IASB, une nouvelle vision si vous préférez, dans lequel étaient définis l’orientation, les activités, la gouvernance et le financement de l’IASB pour les dix prochaines années. Le plan réitère que l’objectif prioritaire de l’IASB est de faire des IFRS un jeu unique de normes comptables mondiales de haute qualité, faciles à comprendre et à mettre en application. Les nouvelles initiatives stratégiques les plus importantes découlant de cet objectif sont les suivantes : Commentaire de PwC. Le président de l’IASB décrit les nouvelles initiatives stratégiques du Conseil comme une chaîne logistique d’information financière mondiale, soit la dernière pièce du cassetête que représentent les normes internationales d’information financière. La notion et sa conception ont été accueillies avec enthousiasme, mais, soyons francs, les projets, ça ne coûte pas cher. Par contre, leur mise en œuvre représentera tout un défi. Pour que les IFRS soient un jeu efficace de normes comptables mondiales de haute qualité, il ne suffit pas qu’elles puissent être appliquées, mais bien qu’elles le soient systématiquement. Et cela nécessite un grand effort de coopération, de coordination et un engagement ferme de la part des autorités de réglementation locales et des autres organismes qui participent au processus. Tout un défi si on se fie aux difficultés que l’IASB et le FASB ont eues pour coopérer à l’élaboration de normes convergées. PwC • Étant donné l’utilisation de plus en plus répandue des IFRS, centrer les activités sur la façon de combler les besoins des pays qui ont adopté ou prévu d’adopter les IFRS. • Constituer un réseau d’organismes de normalisation nationaux et régionaux qui feraient partie intégrante du processus de normalisation. Les membres du réseau entreprendraient les recherches voulues, donneraient des indications sur les priorités, inciteraient les parties prenantes de leur ressort territorial à formuler des commentaires dans le cadre du processus officiel de l’IASB, à identifier les problèmes nouveaux, etc. L’objectif est de réduire le risque que les nouvelles IFRS ne reçoivent pas l’appui voulu. • Améliorer la clarté de ses normes et la réactivité de l’IFRS Interpretations Committee. • Concevoir un mécanisme permettant aux autorités de réglementation des valeurs mobilières et d’audit, à la profession comptable et à l’IASB de délibérer sur les moyens de mettre en application les IFRS et de cerner et d’analyser les points de divergence. • Prévoir un financement qui repose plus sur les engagements à long terme déterminés des pays participants et moins sur des apports volontaires à court terme. 9 Nouvelles priorités du programme de travail de l’IASB « J’étais un visionnaire périphérique. Je pouvais voir l’avenir, mais seulement en décalage. » – Steven Wright Commentaire de PwC. Nous avons deux commentaires généraux à propos des priorités du programme de travail de l’IASB. En premier lieu, nous sommes très heureux que les informations et les notions de base des états financiers deviennent des priorités. Les deux sont des causes premières de complexité dans les états financiers. Même si le projet sur les informations nous semble un peu préliminaire, nous estimons qu’il s’agit seulement d’une première étape. En ce qui a trait au projet sur le cadre conceptuel des états financiers, l’une des priorités clés sera de réexaminer l’évaluation et la présentation des états financiers, aspects sur lesquels les parties prenantes se plaignent depuis des années et sur lesquels personne ne s’était encore vraiment penché. Le projet arrive donc à point nommé. Par exemple, saviezvous que, collectivement, les IFRS contiennent actuellement plus de 20 bases d’évaluation différentes? En deuxième lieu, mentionnons l’influence, ou plutôt l’absence d’influence, de la convergence avec les PCGR des États-Unis sur les décisions du Conseil relatives à son programme de travail. Une fois les projets en cours menés à bien, l’IASB n’a plus aucun intérêt à faire de la convergence un élément de sa stratégie à long terme. Une telle approche ne peut que mener à la divergence et, comme nous l’avons déjà mentionné, le fait que les conseils travaillent ensemble ne garantit nullement un résultat convergé. Du point de vue de l’IASB, il ne peut y avoir de référentiel comptable mondial unique que si tous utilisent les mêmes normes, à savoir les IFRS. Si les États-Unis ne veulent rien savoir, tant pis pour eux. 10 En même temps qu’il décidait de ses nouvelles priorités stratégiques, l’IASB s’est penché sur les priorités qu’il devrait mettre à son ordre du jour une fois qu’il aurait mené à bien ses projets en cours (voir la rubrique « IFRS en voie d’élaboration »). Cette réflexion a été précédée d’une intense période de consultation des parties prenantes, ce qui est en soit une nouvelle caractéristique du processus de normalisation de l’IASB. En réaction aux préoccupations exprimées par les parties prenantes au sujet de la surcharge normative, le Conseil a adopté une nouvelle attitude à l’égard de l’établissement des priorités de son ordre du jour, attitude que le président de l’IASB a fort bien résumée dans un discours récent : « se concentrer sur la solution de problèmes devant être réglés et rien de plus ». (D’accord, l’expression n’est pas aussi accrocheuse que « chaque chose en son temps », mais nous reconnaissons que c’est un bel effort.) Il s’ensuit donc que le Conseil a décidé d’envisager de n’ajouter que trois projets de normalisation à son ordre du jour : les activités à tarifs réglementés (voir aux pages précédentes), l’application de la méthode de mise en équivalence dans un état financier individuel de l’investisseur et l’amélioration de l’IFRS actuelle sur l’agriculture. Voilà ce qui en est pour les nouvelles normes, mais il y a aussi quelques autres projets en vue, notamment : • la tenue d’un forum public dans le but d’évaluer les stratégies d’amélioration de la qualité de l’information financière dans le cadre des obligations d’information existantes; • la reprise de son projet visant à réexaminer le cadre conceptuel des états financiers; • le lancement d’un programme de recherche qui porte initialement sur les taux d’actualisation, la méthode de la mise en équivalence, les activités d’extraction, les immobilisations incorporelles et la recherche et le développement, les instruments financiers présentant des caractéristiques de capitaux propres, la conversion des devises, les passifs non financiers et l’information financière dans les économies à taux d’inflation élevé ou hyperinflationnistes. Le Conseil compte aussi reprendre également la recherche sur les mécanismes d’échange de droits d’émission et les regroupements d’entreprises sous contrôle commun; • la mise sur pied d’un groupe de consultation pour conseiller l’IASB sur les questions liées à la charia. La séparation de la fonction de recherche de celle de normalisation vise à limiter le champ d’application des projets de normalisation et à préciser leur objectif. PwC Pour obtenir de plus amples renseignements Le présent bulletin a été préparé à l’intention des clients et amis de PricewaterhouseCoopers par notre Service Conseils en comptabilité (« SCC »). Pour obtenir de plus amples renseignements sur les sujets traités, n’hésitez pas à communiquer avec l’un des membres du SCC ou votre responsable de mission chez PwC. Le bulletin est posté sur le site Web canadien de PwC à l’adresse www.pwc.com/ca. Associés et directeurs du Service Conseils en comptabilité : Carolyn Anthony 416 815 5266 [email protected] Toronto Scott Bandura 403 509 6659 [email protected] Calgary Martin Boucher 514 205 5415 [email protected] Montréal Sean Cable 416 814 5831 [email protected] Toronto Michel Charbonneau 514 205 5127 [email protected] Montréal David Clément 514 205 5122 [email protected] Montréal Lucy Durocher 416 869 2311 [email protected] Toronto Larissa Dyomina 416 869 2320 [email protected] Toronto Will Foster 604 806 7183 [email protected] Vancouver Charlotte Galais 416 687 8594 [email protected] Toronto Vicki Kovacs 416 941 8363 [email protected] Toronto Robert Marsh 604 806 7765 [email protected] Vancouver Rosemary McGuire 416 869 2599 [email protected] Toronto Celeste Murphy 403 509 6680 [email protected] Calgary Mi Li Ng 604 806 7030 [email protected] Vancouver Morakinyo Okusami 403 509 6638 [email protected] Calgary Alpa Patel 905 738 2912 [email protected] Toronto Claire Patra 403 509 7356 [email protected] Calgary Jim Saloman 416 941 8249 [email protected] Toronto Michael Tambosso 416 941 8388 [email protected] Toronto Michael Walke 416 815 5011 [email protected] Toronto Andrew White 416 941 8479 [email protected] Toronto Chris Wood 416 365 8227 [email protected] Toronto © PricewaterhouseCoopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l., 2012. 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