poltergeist iii

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poltergeist iii
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POLTERGEIST III
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Titre original : POLTERGEIST III
Année : 1988
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Tom Skerritt, Nancy Allen, Heather O'Rourke, Zelda Rubinstein & Lara Flynn Boyle
Réalisateur : Gary Sherman
Scénario : Steve Feke, Gary Sherman & Brian Taggert
Musique : Joe Renzetti
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POLTERGEIST fut un des succès surprises de 1982. Réalisé
par [P-50504-TIK>Tobe Hooper[/P>, les fantômees frappeurs
alimentèrent généreusement les caisses de la MGM. Qui bien
sûr décida d´une suite nommée sobrement POLTERGEIST II:
L´AUTRE COTE, reprenant le casting original mais avec [P5905-TIK>Brian Gibson[/P> se chargeant de la mise en scène.
Succès bien moindre mais un film qui se vendit néanmoins
partout en 1986. De ce fait, MGM souhaite remettre le couvert
mais en réduisant drastiquement les coûts de production.
Arrive alors [P-16873-TIK>Gary Sherman[/P>, auteur de
REINCARNATIONS et de VICE SQUAD qui propose une
alternative aux couteux effets spéciaux visuels. Tout ou
presque sera réalisé devant la caméra, sous formes d´effets
optiques à base de miroirs. La production est emballée et le
film se tourne à Chicago en 1987. Sherman cumule les jobs de
producteur exécutif, co-scénariste, concepteur des effets
spéciaux et réalisateur.
Chicago? Bien loin du site idyllique de Vista Verde. Il
s´agira d´un des nombreux changements que Sherman et son
équipe vont apporter à la saga POLTERGEIST. Si le squelette
d´origine de la famille menacée par un mauvais esprit à la
recherche de la « lumière » demeure, la chair montée autour
change drastiquement. [P-9656-TIK>Craig T. Nelson[/P> et [P24638-TIK>JoBeth Williams[/P> ne revenant pas, Carol Anne
([P-19485-TIK>Heather O´Rourke[/P>) est donc envoyée chez
sa tante Pat ([P-37551-TIK>Nancy Allen[/P>, en pleine gloire
post ROBOCOP), mariée à un veuf ([P-50819-TIK>Tom
Skerritt[/P>). Père d´une fille ([P-29905-TIK>Lara Flynn
Boyle[/P>, encore toute naturelle), il supervise un immeuble
de Chicago qui ne va pas tarder à se dérégler. Pendant ce
temps, Carol Anne se fait hypnotiser par un médecin ([P-42839TIK>Richard Fire[/P>). Ceci provoque le retour du Révérend
Kane ([P-67341-TIK>Nathan Davis[/P>) qui a enfin réussi à
retrouver la trace de la jeune fille.
et un ressort dramatique récurrents dans le cinéma américain.
Ensuite Carol Anne lâchée par sa famille et expédiée dans un
autre environnement. Sherman souhaite clairement une
approche plus urbaine : Chicago et ses températures hivernales
font un parfait contrepoids. Une musique créant un inconfort
pesant, raccord avec la géographie des lieux. D´ailleurs,
l´aspect glacial se retrouve à tous les étages de narration du
film. Et à bien y réfléchir, ces éléments composites ont
indirectement conduit POLTERGEIST III au semi-échec
public lors de sa sortie en été 1988. Mais en même temps, si le
film ne génère pas autant de tension que le premier opus,
Sherman a livré une oeuvre singulière, personnelle et bien plus
riche qu´il n´y parait.
La grande idée de POLTERGEIST III reste la mise en
images de l´idée du double maléfique via l´image réfléchie.
Que se cache-t-il derrière un miroir? Toute surface
réfléchissante renvoie un double qui donc ne serait pas ce
qu´on croit. Partant de ce principe, toute la narration et
l´élaboration des effets spéciaux vont s´en trouver impactés.
Tout élément renvoyant une image apparait un vecteur pour
Kane de jouer avec la perception de la réalité. Une vitre
d´immeuble, une glace sans tain, une flaque d´eau, une
piscine… deviennent une porte potentielle vers « l´autre côté »
si bien nommé. Voir ainsi à la 58e minute, lorsque Tangina ([P54227-TIK>Zelda Rubinstein[/P>) se penche sur la flaque
d´eau réfléchissant son image - appelant Carol Anne « de
l´autre côté ». Imperceptiblement, on décèle la réflection de
Tangina prononçant les mots lancés par la petite fille. [P-16873TIK>Gary Sherman[/P> a donc effectué le choix d´effets
spéciaux au diapason de cette idée. Une double bonne idée : à
la fois en gain budgétaire, mais aussi sur la netteté de l´image
vis-à-vis des trucages. Certains effets visuels passant
relativement mal le gué des années, l´avantage de ceux pensés
par Sherman - ne requérant aucun effet visuel en postproduction (ou de mattes voire de rétroprojections) est que
l´image reste stable, et non dégradée lors de son passage sur un
support HD. Et des effets spéciaux in situ qui bluffent toujours
autant!
La structure familiale s´avère différente. Recomposée dans
un premier temps : Skerritt plaisante même sur la notion de la «
mauvaise belle-mère » vis-à-vis de sa femme, une thématique
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Ce que le film gagne en ingéniosité et en originalité visuelle,
il le perd en bénéfice de visuel en profondeur. Exit le format
Scope (un choix discutable que la MGM opérera aussi pour LA
MUTANTE II par rapport au premier épisode de la saga),
adieu les plans larges et généreux. On se trouve en creux d´une
série B débrouillarde mais qui perd du lustre de ses aînés. La
musique de [P-23905-TIK>Jerry Goldsmith[/P> apportait une
ampleur sans précédent. Ici, les tripatouillages de [P-24834TIK>Joe Renzetti[/P> font peine à entendre, accompagnant
vaguement les scènes plutôt que de les porter.
Malgré ces éléments inventifs et hors norme,
POLTERGEIST III fonce droit dans le décor. Plusieurs raisons
à cela qui, rétrospectivement parlant, expliquent quelque peu
les problèmes insurmontables auxquels le film fit face. Sans
parler de critiques positivement désastreuses et d´un bouche à
oreille public catastrophique. L´écriture même du scénario et
des situations : des dialogues parfois risibles couplés à des
répétitions ad nauseam des prénoms des personnages (Carol
Anne en tête) ne portent pas vraiment le film au-delà de ses
ambitions. Pire encore, certaines situations directement
empruntées à des formules du genre VENDREDI 13 avec ses
adolescents brisant les interdits afin de s´amuser. On ne parle
pas de drogue sexe ou autres joyeusetés, donc exit les
débordements attendus/espérés. On sent quelque part une
influence du MPAA qui a sabré à la base toute forme de gore
trop expressif au sein des productions des majors américaines
depuis le milieu des années 80. les scènes délirantes du 1 voire
du 2 sont absentes ici, mis à part une tête sobrement coupée et
un visage d´où émerge une main.
La direction d´acteurs ne semble pas le fort de [P-16873TIK>Gary Sherman[/P> et la côté relationnel intrafamilial
fortement tissé dans le premier opus, voire dans une moindre
mesure dans la séquelle, apparait singulièrement abscons ici.
La notion d´amour maternel qui transcende tout ne pointe le
bout de son nez qu´en toute fin de métrage. Si bien que [P37551-TIK>Nancy Allen[/P>, pas forcément à son aise,
apparait plutôt comme une snob branchouillarde arty peu
engageante
qu´autre
chose.
[P-54227-TIK>Zelda
Rubinstein[/P> n´a pas grand chose à faire de singer ses
premières prestations pour le peu qui lui est donné… rien à
voir avec son apparition bizarro-inquiétante du 1e épisode. Et
ses dialogues déclamés avec grandiloquence au final
n´arrangent en rien sa crédibilité.
Ensuite, la décision de la MGM de faire une séquelle au
rabais. Même si Jerry Goldsmith a exprimé une relative
déception quant à POLTERGEIST II, il était hors de question
que MGM mette la main au portefeuille pour faire revenir le
maître. Idem pour les coupes budgétaires initiales quI ont
forcément rétréci les chances de développer une certaine
grandeur dans le spectre de l´action. Un script réécrit plusieurs
fois, et un premier tournage bouclé en juin 1987. Insatisfaction
générale et donc la fin originale pourtant écrite en janvier 1987
passée à la trappe pour cause de couts trop élevés, ou deux
jumelles maléfiques se mettaient à décimer Chicago. Une
nouvelle fin doit être tournée mais le tournage est hélas
endeuillé par la mort subite d´[P-19485-TIK>Heather
O´Rourke[/P> - à qui d´ailleurs le film est dédié. Et qui va
renforcer le caractère soi-disant « maudit » de la saga, chaque
POLTERGEIST ayant été entaché de la mort d´un de ses
protagonistes. Sur POLTERGEIST II, John Beck était déjà
malade lorsqu´il joua le Révérend Kane et mourra peu de
temps après. Nathan Davis fit le doublage voix, et reprit le rôle
de Kane pour le film suivant.
L´héroïne décédée en mars 1988, Sherman va devoir
recourir à certains subterfuges pour filmer la nouvelle fin. Bien
mal lui en prend, car cette fin laisse à peu près sur la carreau
toutes les espoirs initiaux. Sans parler de la même erreur finale
du 2 qui voit l´un de ses héros absent du final. Dans
POLTERGEIST II, Taylor (Will Sampson) disparait purement
et simplement du plan final. Pour POLTERGEIST III, le
personnage de Scott (Kip Wentz), qu´on voit éjecté de la
piscine gelée, reste inexplicablement hors écran. Plusieurs
raisons selon les points de vue : Gary Sherman indique que
l´acteur était indisponible au moment du nouveau tournage car
à NYC. Ce que l´artiste concerné conteste, étant à l´université
de UCLA à ce moment précis, et donc potentiellement présent.
Sauf que personne ne l´a appelé. Autre explication par [P50819-TIK>Tom Skerritt[/P>, argent du fait que chacun fut
bouleversé par la mort d´[P-19485-TIK>Heather O´Rourke[/P>
et que certaines décisions furent prises à l´emporte pièce. Lors
des diverses interviews données, Zelda Rubinstein répond
délibérément à côté de la plaque sur les événements qui se sont
passés après cette disparition tragique. Nul doute que nous ne
saurons jamais… Et ceci ne change pas le fait de l´incohérence
générale. Car une troisième fin se verra rapidement tournée,
gardée pour l´exploitation du film sorti en juin 1988 aux USA.
Avec un acteur maquillé par John Caglione afin de remplacer
la version maléfique de Carol Anne, malgré le décès de
l´actrice. Mais au final, plus personne chez MGM ne sembla
intéressé par s´occuper véritablement du film du fait de
l´enchainement de problèmes et du décès ternissant l´oeuvre.
POLTERGEIST III reste curieusement absent du territoire
américain en format Blu ray - C´est vers le vieux continent
qu´il faut se tourner pour bénéficier de la HD. Le disque
britannique sorti chez 20t Century Fox possède une durée
complète de 97mn34 et au format 1.78:1. Il est compatible
zones A, B et C. L´accès s´effectue via un menu animé d´une
laideur remarquable, avec accès chapitré à minima. On
remarque la présence d´une version française et de sous-titres
français: un achat est donc envisageable afin de voir le film sur
nos lecteurs! Comme il s´agit d´une édition prévue pour
l´international, il existe une pléthore de doublages et de soustitres amovibles (voir la liste complète dans la fiche technique
sur la gauche de l´écran). Le seul hic étant que seule la piste
anglaise dispose d´un mixage non compressé en DTS HD MA
5.1. La piste française reste en des 5.1, comme la majorité des
autres langues.
La copie présentée s´avère propre, sans aucune griffure de
notable ni de poussières. Le niveau de grain original demeure,
si bien que l´ensemble ne souffre pas d´abus de réduction de
bruit. Le niveau de détail reste très agréable : voir la scène où
le double maléfique de Carol Anne surgit de la porte de sa
chambre. Aussi bien la porte en voie d´exploser que le mur
contigu ou le visage, tout se distingue remarquablement. Idem
dans les détails des vêtements (comme à 58mn30, avec les
tenues de Tangina et du Dr Seaton), allié au naturel des teintes
de peau et de précision des contours. Les scènes en pénombre
tout comme en sous-sol, bien éclairées, génèrent des contrastes
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plus qu´honorables.
Côté piste sonore, la piste DTS HD MA 5.1, bien que tout à
fait audible, n´offre pas un palette très large. Les dialogues se
détachent correctement et les effets sonores, bruitages
réussissent à envelopper le spectateur de l´ensemble des
canaux. Les dialogues son surtout appuyés en central (un reste
des mises sonores originales? Le film fut en effet mixé en
Dolby Stereo). L´ensemble ne parait pas artificiel. On sent
néanmoins qu´il manque une ampleur générale afin de faire
vraiment décoller le film. La piste française en DTS 5.1
apparait en deçà, fonctionnelle et surtout enregistrée bien plus
bas.
Comme il s´agit d´un titre du catalogue MGM, il y aurait
donc matière à ce qu´un éditeur US comme Shout! Factory
puisse en tirer une édition collector affinée comprendre ce qui
s´est réellement passé sur ce tournage. Et ce qui a fait qu´une
franchise dotée d´autant de potentiel ait pu se voir réduite à
peau de chagrin. Mais à ce jour, il faut se contenter d´un Blu
Ray au contenu anémique pour les suppléments. Ici un
misérable teaser (non sous-titré), doté d´un plan aérien sur
Chicago par ailleurs absent du film.
Un Blu ray forcément décevant du fait de son contenu très
limité. Pour un film qui s´apparente à un ratage plus intéressant
que son accueil polaire reçu à sa sortie. Une curiosité qui pose
plus de question sur la manière dont il a été conçu et sorti que
de réponses claires. POLTERGEIST III mérite une seconde
chance du fait de la patte quelque peu mortifère et les jeux de
miroir de l´âme élaborés par Sherman, mais rien guère plus.
Un film-testament pour [P-19485-TIK>Heather O´Rourke[/P>,
dont la carrière achevée tragiquement aurait du bénéficier d´un
traitement plus noble.
Francis Barbier
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Spécifications de l’édition Blu-ray chroniquée
Editeur : MGM
Zone : 2 - Angleterre
Format Disque :
Durée : 97 minutes
Format d’image : 16/9 - 1.77
Format(s) sonore(s) : English (DTS HD Master 5.1),
Francais (DTS 5.1), German (DTS 5.1), Italian (DTS
5.1), Japanese (DTS 5.1), Spanish (DTS 5.1),
Portuguese (DTS 5.1), Thai (Stéréo)
Sous-titrage(s) : English, Francais, Cantonese,
Croatian, Danish, Dutch, German, Greek, Finnish,
Italian, Japanese, Mandarin, Norwegian, Portuguese,
Spanish, Swedish, Thai,
Liste des bonus de l’édition Blu-ray chroniquée
• Teaser
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