Analyse en ligne de la qualité de l`eau
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Analyse en ligne de la qualité de l`eau
S olutions ANA L Y S E D E L ’ E A U A défaut de normes, le co ntrôle de l’eau en ligne évolue Malgré l’absence de réglementations, voire même de travaux actifs sur des normes dans le domaine, les moyens d’analyse en continu de la qualité de l’eau progressent. Poussés notamment par une demande croissante au niveau des applications de process, les fabricants d’équipements pour les mesures physico-chimiques et d’analyseurs chimiques innovent : les méthodes optiques se démocratisent, améliorant les performances et étendant les analyses possibles ; l’électronique se fait toute petite pour rendre les sondes plus “intelligentes”, simplifiant la mise en place et la maintenance dans les stations de traitement/d’épuration, etc. 20 tection de l’environnement, ou ICPE [voir encadré], directive cadre sur l’eau, arrêtés préfectoraux, etc.). Les responsables de stations de captage et de traitement de l’eau, de stations d’alerte ou d’épuration des eaux de rejets doivent en effet mettre en œuvre des contrôles pour la santé des clients et le respect de l’environnement, selon des normes encadrant les méthodes et procédures de mesure… en laboratoire uniquement, à une ou deux exceptions près (voir Mesures n°811). « En Datalink Instruments L a tenue de la conférence de Copenhague à la fin de l’année dernière prouve une fois encore que les enjeux environnementaux et écologiques sont au cœur des préoccupations de tout un chacun, que ce soit des citoyens, des industriels, des politiques et des L’essentiel nations. Tous les domaines sont d’ailleurs Le marché de l’analyse en ligne en continu de l’eau concernés, de la ré(eau potable, eaux de rejets, duction des émissions milieu naturel, etc.) de gaz polluants à la progresse… malgré tout. sauvegarde de la bio Si les normes se font toujours diversité, en passant attendre, les fabricants par la protection des poursuivent leurs sols. Cette prise de développements pour conscience se retrouve répondre aux demandes également au niveau industrielles. de la gestion de l’eau, Les produits récents aussi bien l’eau potase distinguent par ble et les cours d’eau des sondes de mesure que les eaux de rejets, “intelligentes” ou des au travers, notamment, méthodes d’analyse du renforcement des optiques, facilitant entre réglementations (loi autres, mise en service et maintenance. sur les installations classées pour la pro- dehors du cadre des contrôles en laboratoire, l’aspect réglementaire brille toujours par son absence. Il n’y a en effet aucune reconnaissance légale des mesures en ligne en continu de la qualité de l’eau, malgré la création de la commission T90L “Mesure en continu pour l’eau” au sein de l’Afnor », constate Cédric Fagot, chef de marché “Eau et environnement” chez Endress+Hauser France. Sans remettre en cause les mesures réalisées en laboratoire, qui restent nécessaires de par les obligations réglementaires et qui sont également mieux adaptées en terme de précision que les mesures en ligne, les fabricants d’instruments proposent des offres de plus en plus étoffées en matière de solutions d’analyse en ligne, plus précisément en continu, de la qualité de l’eau. Cette tendance, initiée il y a plusieurs années, s’est renforcée ces derniers temps. « Malgré l’absence de reconnaissance de l’analyse en ligne de l’eau potable et des eaux de rejets d’un point de vue normatif, il y a pourtant une demande de la part des industriels », affirme Lionel Javourez, technico-commer- Les analyseurs en ligne en continu sont mis en œuvre pour contrôler de nombreux paramètres physicochimiques (pH, conductivité, oxygène dissous, turbidité) et chimiques, à l’instar de la demande biologique en oxygène, de la demande chimique en oxygène, du Carbone Organique Total, des nitrates, des hydrocarbures, des phénols, des pesticides... MESURES 821 - JANVIER 2010 - www.mesures.com Endress+Hauser L’analyse en ligne de la qualité de l’eau est depuis des années incontournable au niveau des stations d’alerte ou d’épuration. Ces mesures, faites jusqu’à récemment uniquement en laboratoire, sont de plus en plus souvent complétées par des méthodes en continu... malgré l’absence de normes. cial pour l’analyse chez Emerson Process Management France. La progression du marché de l’analyse en ligne s’explique notamment par l’intérêt croissant que portent les acteurs des industries de process sur ce type d’équipements. Ces industriels sont en effet demandeurs de solutions pour contrôler et surveiller les eaux utilisées dans leurs process. Le marché bénéficie des applications industrielles « On instrumente de plus en plus, constate Cédric Fagot (Endress+Hauser France). La production en volume a réduit les coûts des dispositifs alors que les besoins de contrôle, de gestion de la consommation en temps réel, de l’assurance de ne pas rejeter des produits interdits sont devenus prioritaires. Les industriels n’attendent pas de réglementations pour mettre en place des solutions leur faisant économiser de l’argent ». Les industriels n’hésitent en effet pas à investir si des économies substantielles sont au rendez-vous. L’autosurveillance des rejets industriels, qui fait intervenir mesures physicochimiques, analyses chimiques, mesure de débit, prélèvements “automatiques” (de l’échantillon qui sera transmis ensuite à un laboratoire), etc., en est un bon exemple. « Les Ddass et les Drire reconnaissent dans une certaine mesure les analyses en ligne pour le suivi de l’évolution des rejets par les industriels, même si les normes dans ce domaine imposent des mesures en laboratoire. Les analyseurs en ligne servent plutôt à la régulation qui se doit d’être efficace, mais pas forcément normalisée. Les normes sont décriées, notamment parce qu’une norme détermine une méthode de mesure, sans pour autant que ce soit la plus précise dans tous les cas de figure », explique Bruno Vilotitch, président de Datalink Instruments. Le débat est loin d’être clos… Certains acteurs pensent en effet qu’une normalisation de l’analyse en ligne ne serait peut-être pas la panacée puisque les analyses doivent être adaptées à chaque application. Fabricants et utilisateurs ont par ailleurs travaillé sur des méthodes de tests et le développement d’outils d’évaluation des performances des analyseurs (répétitivité, limites inférieures de détection, etc.). « Le problème actuel est de MESURES 821 - JANVIER 2010 - www.mesures.com passer à l’étape suivante, à savoir à une certification. La balle est dans le camp de l’Etat et non plus dans celui des fabricants. Les Anglais tentent d’imposer leur modèle de normalisation baptisé MCERTS pour “Monitoring Certification Scheme”. La France doitelle se contenter d’une démarche passive, et adopter le modèle anglais, ou au contraire se lancer dans une démarche proactive ? », s’interroge Cédric Fagot (Endress+Hauser France). Nonobstant les problèmes de reconnaissance des méthodes d’analyse en ligne, les responsables de stations de traitement, d’alerte ou d’épuration bénéficient, par ricochet, d’un certain nombre d’améliorations apportées aux mesures physico-chimiques et aux analyseurs. Les méthodes de mesure en continu se distinguent en effet des mesures en ➜ 21 Solutions Les méthodes optiques prennent une place grandissante dans les analyseurs en ligne en continu de la qualité de l’eau, que ce soit pour la mesure d’oxygème dissous ou pour le contrôle des paramètres chimiques (colorimétrie, spectrométrie, fluorescence). Ces méthodes se distinguent par une robustesse de fonctionnement, une facilité d’entretien, des performances élevées, etc. ➜ laboratoire par leur réponse en temps réel. Il ne faut plus attendre plusieurs jours pour disposer des résultats, le temps nécessaire que les prélèvements soient apportés au laboratoire et analysés par ledit laboratoire. Les utilisateurs peuvent alors mettre en œuvre des solutions automatisées pour éviter des rejets industriels dangereux ou pour alerter immédiatement d’une éventuelle pollution dans un réseau de distribution d’eau potable. Les analyses en ligne présentent un autre avantage au regard des méthodes de mesure normalisées : la représentativité. Il s’agit de s’affranchir des limites des techniques de prélèvement pour garantir la cohérence entre l’échantillon et le milieu duquel il provient. Des sondes désormais “intelligentes” Un exemple typique : aucune particule ne doit rester collée sur le flacon de prélèvement pour garantir une mesure fidèle de turbidité de l’eau potable (valeurs inférieures à 0,5 NTU(1)). Les nouvelles générations de Une nouvelle circulaire pour les ICPE L’adoption de la directive 2000/60/CE du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau rappelle et renforce les orientations communautaires relatives au bon état des écosystèmes aquatiques. En particulier, l’article 16 de cette directive vise à renforcer la protection de l’environnement aquatique par des mesures spécifiques conçues pour réduire progressivement les rejets, émissions et pertes de substances prioritaires et l’arrêt ou la suppression progressive desdits rejets, émissions et pertes dans l’eau. Une action de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans l’eau (RSDE) par les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) a été lancée dans chaque région en 2002, dans le cadre de l’opération nationale découlant de la circulaire du 4 février 2002 du ministère chargé de l’environnement. Suite à l’analyse des données récoltées lors de cette opération, la direction générale de prévention des risques au sein du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (MEEDDAT) a décidé d’engager une seconde action de recherche et, le cas échéant, de réduction ciblée sur une liste de substances déclinée par secteur d’activité auprès des installations classées soumises à autorisation sur l’ensemble du territoire. La circulaire du 5 janvier 2009, qui encadre cette opération avec l’appui technique de l’Ineris, prévoit la généralisation d’ici 2013 de la surveillance des rejets de substances dangereuses à l’ensemble des ICPE. La circulaire s’articulera autour de trois phases : une surveillance initiale, qui consistera à réaliser une campagne d’une durée de six mois au rythme d’un prélèvement mensuel et portant sur la liste des substances déterminées a priori en fonction des activités de l’établissement (sur la base des connaissances acquises grâce à la première phase du RSDE) ; une surveillance pérenne pour une période de 2,5 ans avec un prélèvement par trimestre sur les substances réellement détectées dans les rejets du site et répondant à des critères définis dans la circulaire ; et une étude technicoéconomique des solutions de substitution ou de traitement des substances dangereuses. 22 La maintenance est l’un des aspects sur lequel les fabricants d’analyseurs en ligne portent une attention toute particulière, l’étendue des tâches du personnel d’une station étant vaste. sondes pH et d’oxygène dissous (OD), par exemple, peuvent désormais très facilement s’installer au cœur même des canalisations, des bassins, des cours d’eau. Au niveau du laboratoire d’analyse, les opérations doivent également reproduire le mieux possible les conditions d’origine de l’échantillon. A cela s’ajoute la réduction de risque de contamination des prélèvements qui sont plus ou moins directement envoyés du point d’échantillonnage à l’analyseur. Dans le cas des mesures faites en laboratoire, il y a un risque de contamination à chaque étape du prélèvement, du conditionnement, du transport, etc. Plus que les avantages de méthodes en ligne, les réels changements de ces dernières années portent sur l’extension de l’offre disponible en sondes, la réduction de la taille des analyseurs, l’accroissement des performances, etc. Dans le domaine des sondes de mesures physico-chimiques (pH, conductivité, potentiel d’oxydoréduction ou redox, turbidité, oxygène dissous, chlore…), la principale évolution concerne l’intégration de la partie électronique au sein même de la sonde avec tous les avantages que l’on peut imaginer (maintenance, configuration, étalonnage, etc.). Au niveau des performances, il est désormais possible de déporter bien plus loin des sondes d’un transmetteur, les signaux numériques n’étant presque plus sensibles aux champs électromagnétiques et autres perturbations contrairement à des signaux analogiques. « Finis les problèmes de parasites, malgré le fait de travailler avec des tensions de l’ordre du nV ou des courants de l’ordre du µA. Il est ainsi possible de garantir des distances entre capteurs et transmetteurs jusqu’à 80 m. L’intégration électronique MESURES 821 - JANVIER 2010 - www.mesures.com fiabilise également la connectique et évite ainsi les problèmes de corrosion liés à l’humidité ambiante qui remonte le long des câbles », affirme Julien Sau Pueyo, responsable commercial chez Mettler-Toledo Analyse industrielle France. « Il y a toutefois encore beaucoup de retard dans le domaine de l’eau en termes d’interfaces de communication. C’est notamment une question générationnelle : pour certaines personnes, un tournevis suffit à toute la maintenance d’une installation », caricature Cédric Fagot (Endress+Hauser France). La situation évolue : le personnel des stations d’épuration de certains industriels, encore eux, est d’ores déjà sensibilisé au sujet. Les sondes de mesure doivent leur nouvelle “intelligence” à l’intégration d’une petite carte électronique dans leur tête, qui assure la conversion analogique/numérique des signaux, avec les avantages mentionnés précédemment, et une connectique plus facile et plus fiable. La majorité des fabricants (Endress+Hauser, Mettler-Toledo Analyse industrielle, Hach Lange, Neotek-Ponsel, etc.) proposent, depuis deux à cinq ans selon les modèles, des sondes numériques avec une technologie propriétaire pour la tête de mesure, à l’instar de Memosens pour Endress+Hauser et d’ISM (Intelligent Sensor Management) pour Mettler-Toledo Analyse industrielle. Comme ces sondes dites intelligentes intègrent également une mémoire non volatile, leur mise en service est rendue encore plus simple via l’accès immédiat aux derniers paramètres d’étalonnage (valeur de point zéro et pente dans le cas d’une sonde de pH) et à des informations d’identification (modèle, numéro de série…) stockées en mémoire. « La configuration au niveau des transmetteurs peut alors se faire en appuyant seulement sur quelques touches, ce qui est particulièrement utile pour des mesures complexes. On parle même de “Plug and Measure” à propos de notre technologie ISM », précise Julien Sau Pueyo (Mettler-Toledo Analyse industrielle France). Faciliter l’exploitation des stations En sus des procédures d’installation et de mise en route, responsables et opérateurs de l’exploitation de stations d’épuration, d’alerte, etc. apprécient ces solutions intuitives, robustes et fiables lors de la maintenance des équipements. Ces personnes n’ont pas forcément le temps nécessaire pour intervenir sur un site pendant plusieurs heures, voire des jours. « Si les personnes opérant sur site au quotidien ont l’expérience des mesures de pH, de chlore, etc. pour l’analyse des rejets industriels, cela n’est pas forcément le cas au sein des sociétés d’ingénierie et les intégrateurs qui sont demandeurs d’outils sur lequel s’appuyer car ils ne disposent pas Endress+Hauser Les sondes de mesure dotées d’une électronique améliorent la communication avec les transmetteurs et facilitent les interventions d’entretien et d’étalonnage. Datalink Instruments Mettler-Toledo Endress+Hauser Solutions Les applications des analyseurs de l’eau en ligne en continu vont au-delà de la surveillance de l’eau potable et couvrent de plus en plus les domaines industriels (contrôle d’effluents, par exemple). MESURES 821 - JANVIER 2010 - www.mesures.com du même niveau de compétences », constate Lionel Javourez (Emerson Process Management France). « Il faut garder à l’esprit que le personnel des exploitants de stations d’épuration et autres installations ont de nombreuses attributions comme vider les grilles d’eaux usées, par exemple, en plus de s’assurer du bon entretien des équipements d’analyse », ajoute Cédric Fagot (Endress+Hauser France). Dans ce genre d’applications, les coûts d’exploitation deviennent vite plus importants que ceux d’acquisition des équipements. Tout ce qui facilite la vie des opérateurs en leur faisant gagner du temps est donc le bienvenu. « L’analyse en ligne demande beaucoup plus d’intervention et de maintenance que des débitmètres, des systèmes de mesure de niveau et de pression. Il faut donc bien respecter les conditions d’installation pour disposer d’emblée de mesures précises, d’accès aisé pour la maintenance… », constate Cédric Fagot (Endress+Hauser France). Grâce aux fonctions de diagnostic avancées disponibles notamment au niveau des transmetteurs, il est désormais rapide de connaître l’état d’usure d’une cellule de mesure, le temps restant avant réétalonnage ou changement d’un élément, la présence éventuelle de chocs de température enregistrés par la carte électronique des sondes de mesure, etc. On passe d’une maintenance préventive (tous les quinze jours, par exemple) ou curative à une maintenance prédictive. Dans le cas de traitement d’effluents par lots, les utilisateurs ont tout intérêt de savoir si le capteur est opérationnel avant de lancer un lot. Si ce n’est pas le cas, l’opérateur peut emmener le bon capteur avec tout ce qui faut pour une intervention la plus rapide possible. « Notre technologie Memosens permet par ailleurs à la personne qui intervient pour la maintenance de simplement échanger la sonde défectueuse par la sonde opérationnelle et étalonnée. L’opérateur ou ➜ 23 Solutions Les méthodes optiques s’améliorent encore dans le système de nettoyage. Autre exemple, chez Endress+Hauser cette fois, le STIP-scan est capable de contrôler les nitrates, la DCO (Demande Chimique en Oxygène), le COT (Carbone OrganiqueTotal), la teneur en matière sèche, l’indice de boue, la turbidité, etc. La sonde spectroscopique balaie le spectre de la lumière des UV aux infrarouges (de 190 à 730 nm), comme dans un appareil de laboratoire, mais le STEP-scan peut être immergé dans un bassin et n’a pas besoin de réactifs. Cédric Lardière (1) L’unité de turbidité est le NTU pour Nephelometric Turbidity Unit ou UTN en français (Unité de Turbidité Néphélométrique), la néphélométrie étant une mesure de la lumière diffuse. (2) Il s’agit d’exciter les molécules d’O2 et de mesurer leur activité (intensité et durée dans le temps) modulée par la concentration d’oxygène dans le milieu. Turbidimètres portables L’Allemand Hach Lange a introduit les turbidimètres 2100Q et 2100Qis conformes respectivement à la méthode EPA 180.1 et à la norme ISO 70-27. La méthode de mesure utilisée par les deux appareils portables est la détermination du rapport de turbidité par un signal de dispersion de lumière néphélométrique primaire (90°) par rapport à un signal de diffusion de lumière transmise. Ils intègrent une lampe source à filament de tungstène (2100Q) ou une DEL à la longueur d’onde de 860 nm (2100Qis) et un détecteur photodiode au silicium. Les turbidimètres affichent une étendue de mesures comprise entre 0 et 1 000 NTU, une résolution de 0,01 NTU sur la gamme la plus basse et une précision de ±2 % de la mesure. En sus d’une grande précision de mesure, y compris pour les échantillons à fort pouvoir de décantation, grâce au mode de mesure “Rapidly Settling Turbidity”, les modèles 2100Q et 2100Qis se distinguent par un étalonnage de routine simplifié via une interface intuitive et différentes options d’étalonnage, dont le mode “RapidCal” pour le contrôle des mesures à faibles concentrations (0 à 40 NTU). Stations d’alerte pour la surveillance des eaux Le Français Hocer a présenté ses analyseurs et stations d’alerte AquaPod Light et AquaPod SPE 50/250/500. Il s’agit de systèmes autonomes assurant l’analyse en ligne automatique de la qualité des eaux (eau potable, eaux naturelles, eaux industrielles, etc.). L’AquaPod Light est un analyseur robuste et compact basé sur la méthode de spectrométrie UV et de fluorescence (option), ne requiérant aucun réactif, ni préparation d’échantillons. Il est capable de mesurer les nitrates, la demande biologique en oxygène (DBO), la demande chimique en oxygène (DCO), le COT (carbone organique total), la turbidité et de détecter les hydrocarbures, les phénols, les pesticides, etc. Les utilisateurs peuvent par ailleurs faire évoluer leur AquaPod Light vers le modèle plus haut de gamme AquaPod SPE. Ce dernier assure l’analyse ou la détection de polluants à partir de concentrations inférieures au microgramme par litre grâce à l’intégration d’une technologie propriétaire, baptisée SPE Box, qui couple la concentration de micropolluants à la spectroscopie UV. Hocer Les analyseurs plus spécifiques et plus chers que les mesures physico-chimiques classiques, destinés à la mesure de concentration en phosphates, en nitrates, en ammonium, en matières organiques…, ne sont pas en reste en matière d’innovations pour améliorer leur mise en œuvre et leur maintenance sur site. « A l’instar des mesures physico-chimiques, par exemple la cellule Oxymax W COS61 qui mesure l’oxygène dissous sur le principe optique de l’extinction de fluorescence[2], l’adoption “généralisée” des méthodes optiques est une tendance forte que l’on retrouve aussi bien du côté des fabricants que de celui des utilisateurs », affirme Cédric Fagot (Endress+Hauser France). Les raisons en sont simples : peu de compétences requises et une maintenance légère, un simple nettoyage avec un chiffon pouvant parfois suffire. « La mise en œuvre d’une analyse par absorption UV à une longueur d’onde spécifique rend possible des mesures de concentration de nitrates sans aucun réactif. Non seulement l’analyse se fait in situ et en moins de 5 s [avec l’analyseur en continu NT200], mais elle est de surcroît non polluante », explique Souad Bouzida, technico-commercial chez Datalink Instruments. La société française a également développé une mesure originale d’ions ammonium dans l’UV (AM200), qui se fait sur un spectre et non plus seulement à une longueur d’onde. Celle-ci se distingue par l’absence d’interférence et une maintenance réduite à sa plus simple expression : le remplissage d’un bidon tous les 1 à 6 mois 24 La société allemande BBE, distribuée en France par Bionef, a redéveloppé son toximètre à daphnies Dtox 2 dans le but d’améliorer sa fiabilité et la facile d’utilisation. Les daphnies sont de petits crustacés d’eau douce, qui servent de bio-indicateurs à la présence ou non de composés dangereux dans l’eau. Cette version améliorée possède une chambre de daphnies très facile à manipuler, un traitement intégré de l’échantillon (microfiltration plus fine, à 5 µm, nettoyage par ultrasons et préchauffage) et un nombre limité de tubes et de consommables pour une maintenance aisée et un coût d’exploitation réduit. Citons également une alimentation des daphnies via une seringue d’algues concentrées, ce qui permet de s’affranchir de solutions nutritives et d’une culture d’algues, un refroidissement par air (effet Peltier) et non par eau, une vitesse de détection accrue, etc. Le toximètre Dtox 2 se voit doter d’un écran tactile de 15 pouces de diagonale, d’interfaces de communication USB, LAN, relais, 4-20 mA et modem, etc. Analyseur photocolorimétrique en ligne pour le chlore L’AMI Codes CC du Suisse Swan Analytical Instruments est un photomètre en ligne pour le contrôle automatique et en continu du chlore libre, du chlore total, du chlore combiné dans les installations d’eau potable. Cet analyseur repose sur la méthode colorimétrique avec réactif DPD (diéthylparaphénylènediamine) et par comparaison grâce à une double cellule optique. Il est capable de mesurer des concentrations de chlore entre 0 et 5 ppm avec une résolution de ±0,01, ±0,06 ou ±0,2 ppm selon la gamme et un étalonnage automatique du point zéro avant chaque mesure. L’AMI Codes CC, livré sur platine précâblé, testé et étalonné, intègre un contrôle continu du débit d’échantillon d’analyse et du niveau des réactifs, une chambre de tropplein, un transmetteur dans un boîtier IP66 en aluminium et doté de 2 sorties 4-20 mA. En option sont disponibles une troisième sortie, une compensation en pH et en température, un module pour nettoyage chimique, une communication par protocole Profibus-DP, etc. L’analyseur PCA 330-2 de l’Italien Hanna Instruments permet de contrôler et de réguler en continu les concentrations de chlore libre et de chlore total, ainsi que le pH, le potentiel d’oxydoréduction (redox) et la température. Pour l’analyse du chlore, l’instrument utilise la méthode DPD (diéthylparaphénylènediamine) par mesure photométrique. Les autres paramètres sont mesurés par procédés physico-chimiques via respectivement une électrode pH, une électrode redox et un capteur de température. Côté spécifications, la cadence d’échantillonnage est programmable entre 3 et 90 min (chlore) ou entre 3 et 120 s (pH). Les étendues de mesure sont : 0 à 5 mg/l (chlore), 0 à 14 (pH), 0 à 2 000 mV (redox) et 5 et 75 °C (température). L’analyseur PCA 330-2 présente une profondeur mémoire de 3 500 données, des relais pour les alarmes et les dosages de chlore et pH, une sortie enregistreur, une interface RS-485, un module GSM en option pour étendre les possibilités de télégestion. Analyseur portable multiparamètre Odeon est le dernier-né de l’offre du Français Neotek-Ponsel en matière de contrôle et d’analyse de la qualité de l’eau pour les applications de terrain et de laboratoire. Cet appareil portable est disponible en version mono-sonde numérique (Odeon Classic) ou en version acceptant deux sondes numériques (Odeon X). Il mesure à la fois l’oxygène dissous (0 à 20 mg/l ou 0 à 200 %) via une technologie optique à fluorescence, le pH (0 à 14) et le potentiel d’oxydoréduction (redox ; ±1 000 mV) grâce à une sonde combinée, ainsi que Ne la conductivité, la salinité ote ket la turbidité, selon la sonde Pon sel numérique connectée. Robuste - le boîtier est conforme IP67 - l’Odeon intègre par ailleurs un écran rétroéclairé de 4 pouces de diagonale, une profondeur mémoire de 8 Mo (soit 100 000 données), etc. Swan Analytical Instruments Deux mois seulement avant l’ouverture des portes du salon Analyse industrielle, du 2 au 4 février 2010 au Cnit Paris-La Défense, la manifestation Pollutec, qui s’est déroulé début décembre 2009 au Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, a été l’occasion pour les visiteurs de découvrir d’ores et déjà un certain nombre de produits nouveaux ou récents, notamment dans le domaine de l’analyse de l’eau. Il s’agissait aussi bien de systèmes en ligne et d’appareils portables que de solutions plus pour les applications d’analyse en laboratoire, aussi bien pour les mesures physico-chimiques traditionnelles que pour le contrôle des substances plus dangereuses, etc. Cet aperçu n’est qu’une sélection non exhaustive des annonces et des exposants, les deux manifestations Pollutec et Analyse industrielle couvrant bien d’autres domaines… Cédric Lardière Des daphnies pour le contrôle de la qualité de l’eau BBE Les nouveautés présentées à Pollutec Surveillance du chlore, du pH, du redox et de la température Hanna Instruments ➜ une autre personne a ainsi le temps nécessaire de régénérer et/ou de réétalonner la mauvaise sonde en laboratoire ou d’en commander une autre », explique Cédric Fagot (Endress+Hauser France). Solutions MESURES 821 - JANVIER 2010 - www.mesures.com MESURES 821 - JANVIER 2010 - www.mesures.com 25 Solutions Système de mesure en continu du COT Swan Analytical Instruments L’analyseur en ligne AMI Line TOC du Suisse Swan Analytical Instruments assure la mesure en continu du Carbone Organique Total (COT) sans réactifs dans les eaux pures et extra pures (norme USP 643). Il met en effet en œuvre une oxydation UV et une double mesure de conductivité différentielle avec compensation thermique. La plage de mesure s’étend de 0,1 à 1 000 ppb avec une résolution de ±0,1 ppb et une répétitivité de ±1 ppb (de 0,1 à 50 ppb) ou ±2 % (de 50 à 2 000 ppb). Parmi les autres fonctionnalités de l’AMI Line TOC, citons le contrôle du débit d’échantillon via un débitmètre intégré, l’étalonnage automatique et programmable, la vérification automatique du capteur par ajout d’un standard de calibration concentré avec dilution interne, l’autocontrôle du point zéro, un boîtier en aluminium et IP66 pour l’unité électronique, 2 sorties programmables 4-20 mA (une troisième en option), une interface RS-485 (option), etc. Analyseur en ligne intégré pour différentes eaux L’analyseur en ligne de la qualité de l’eau TOXcontrol du Batave microLAN, distribué en France par Bionef, est désormais disponible dans une version plus compacte, référencée iTOX. Intégrant toujours une culture de bactéries luminescentes (suivi de la toxicité via la mesure de luminescence), il offre une autonomie de fonctionnement accrue, en particulier au niveau de la fourniture des bactéries. Cette station de surveillance polyvalente peut voir ses applications encore étendues grâce à un large choix d’interfaces (LAN, modem, USB, relais et 4-20 mA) et à un interfaçage préconfiguré avec d’autres instruments. L’iTOX peut en effet être couplé d’une manière automatisée avec un extracteur en phase solide (SPE) pour une détection des concentrations jusqu’au ppb. Il peut également être couplé avec un spectromètre UV pour une analyse en ligne et en simultané des COT (Carbone Organique Total), COD (Carbone Organique Dissous), NO3… Des mesures en continu sur différentes qualités d’eau sont alors possibles : eau de boisson, eaux de process industriels, traitement des eaux usées et effluents d’une station d’épuration. Analyse en ligne de la qualité de l’eau Le HI83200 série 2008 de l’Italien Hanna Instruments est un photomètre de laboratoire pouvant mesurer 47 paramètres différents avec des méthodes d’analyse préprogrammées. nts Il existe 7 autres versions au sein Hanna Instrume de la série dotées d’un nombre plus restreint de paramètres analysés et destinés chacune à des secteurs d’activité spécifiques (environnement, chimie, enseignement, analyse des eaux…). Parmi les tests accessibles, on trouve ceux de l’ammonium, du chlore, du fer, du manganèse, des nitrates, de l’oxygène dissous, du pH, des sulfates, etc. Intégrant 2, 3 ou 4 lampes au tungstène avec des filtres d’interférences à bande étroite (420, 525, 575 et/ou 610 nm), les modèles de la HI83200 série 2008 se présentent dans un boîtier à l’ergonomie repensée, avec un écran graphique affichant messages et instructions en texte clair, des menus d’aide accessibles à chaque étape par une touche dédiée, un programme de facteurs de conversion pour certains paramètres, un port USB pour le transfert des données sur un PC - 200 points peuvent être stockés en mémoire - , une alimentation sur secteur ou sur batteries, etc. La dernière génération de l’analyseur en ligne de l’eau UV400 du Français Tethys Instruments mesure par la méthode de spectroscopie UV jusqu’à 12 paramètres en même temps via autant de modules de mesure, comme les matières organiques, les nitrates, l’ammoniac, les hydrocarbures, le sulfure d’hydrogène (H2S), etc. Il s’appuie pour cela sur un balayage du spectre entre les longueurs d’onde 180 et 800 nm et non plus sur une mesure à différentes longueurs d’onde propres à chaque composé. Pour les autres paramètres, l’UV400 utilise la colorimétrie (phosphates), la néphélométrie infrarouge (turbidité) et des sondes externes (conductivité, pH et oxygène dissous). Cet analyseur se distingue également par une cellule de mesure assurant le passage d’un échantillon avec des concentrations de matières en suspension élevées sans risque de colmatage, un temps de mesure inférieur à 10 s excepté pour l’ammoniac et le sulfure d’hydrogène (mesures en phase gazeuse), ainsi que les phosphates. On trouve également un nettoyage automatique intégré associé à l’absence de réactifs et d’éléments de détection en contact avec l’échantillon, un écran TFT couleur tactile, la mémorisation de 2 500 mesures par paramètre, une à douze sorties 4-20 mA, des interfaces RS-232, RS-485, USB, Wi-Fi et Ethernet en option, etc. Analyseur pour le contrôle de la pollution des eaux Photomètre portable multiparamètres Secoman, filiale de l’Américain Nova Analytics, a présenté la station La société allemande Macherey-Nagel étend sa gamme de photomètres Nanocolor pour l’analyse de l’eau avec le modèle de terrain PF-12. Ce photomètre à filtres, intégrant une lampe au tungstène, un support de cuves rondes de diamètre extérieur de 16 mm et un détecteur photodiode silicium, couvre une gamme de longueurs d’onde comprise entre 340 et 860 nm, avec une précision sur la longueur d’onde de ±2 nm (largeur de bande à mi-hauteur). Le PF-12 se distingue par la présence de plus de 100 tests préprogrammés et 10 méthodes programmables par l’utilisateur, ainsi que par un boîtier d’indice de protection IP67. Parmi les autres caractéristiques, citons un écran rétroéclairé, l’ajustement automatique de la longueur d’onde, l’enregistrement des mesures selon les exigences BPL (bonnes pratiques de laboratoire), un port USB pour le transfert des données vers un PC, etc. 26 y-N here Mac d’alerte configurable haute résolution STAC HR pour la surveillance et le contrôle de la pollution des eaux. Le spectrophotomètre UV à barrette de diodes de cette version HR intègre plus de 250 diodes, ce qui assure une finesse de détection plus importante dans la gamme de longueurs d’onde comprise entre 200 et 330 nm. Il est ainsi possible de discriminer les composés NOx (NO2 et NO3) et de contrôler alors jusqu’à 40 paramètres (4 voies et 10 paramètres par voie) au lieu de 6 auparavant. Cette station STAC HR estime automatiquement la teneur en matières organiques (demande chimique en oxygène ou DCO, demande biologique en oxygène ou DBO, Carbone Organique Total ou COT) et en matières en suspension, ainsi que les nitrates et l’apparition de substances indésirables (pesticides, hydrocarbures aromatiques). Rappelons que la mesure basée sur l’analyse du spectre UV d’un échantillon et le principe de déconvolution spectrale avancée de deuxième génération fournit des informations précieuses sur la qualité et l’évolution de l’eau en temps réel et sans réactif. agel Photomètre multiparamètre MESURES 821 - JANVIER 2010 - www.mesures.com