Article JE2 Ecosse C.Trepier

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Article JE2 Ecosse C.Trepier
« L’avenir de l’indépendantisme s’écrit ici ! »
Enjeux du référendum écossais pour les Catalans
Cyril Trépier, Docteur en géographie
Cette communication part d’un constat, le nombre d’indépendantistes catalans présents
le 18 septembre 2014 à Édimbourg. Cette forte affluence matérialisait le vif intérêt d’autres
indépendantistes, qu’ils soient catalans, basques, galiciens, québécois, sardes, entre autres,
pour la trajectoire du SNP et le référendum écossais, malgré les différences de nature et de
situation existant entre eux. Nous choisissons comme titre la phrase d’un indépendantiste
catalan travaillant depuis 2005 pour le SNP. Notre propos consistera à expliquer cet intérêt, à
identifier et dater les liens concrets entre indépendantistes catalans et écossais, et à déterminer
comment la campagne du référendum écossais fut perçue en Catalogne. Si la campagne pour
un référendum sur l’indépendance catalane n’est pas identique à celle menée en Écosse, nous
chercherons enfin à identifier quels impacts a pu et pourrait avoir la victoire du « non » le 18
septembre 2014 en Écosse.
Ce débat sur l’indépendance catalane porte géographiquement sur le territoire de cette
Communauté autonome d’Espagne comptant actuellement 7,5 millions d’habitants, et
présidée depuis fin 2010 par Artur Mas, leader de la fédération nationaliste de centre droit
CiU. Toutefois, cela n’empêche pas les partisans d’un État catalan, ou les défenseurs de la
langue catalane, de se référer à un territoire plus vaste appelé « Pays catalans », couvrant
également le département français des Pyrénées-Orientales, la frange orientale de la
Communauté autonome espagnole d’Aragon, ainsi que les Communautés autonomes de
Valence et des Baléares. Cet ensemble, dont la simple évocation en Catalogne suscite l’ire de
nombreux habitants de Valence, entre autres, compte quelque 14 millions d’habitants.
1. Un intérêt ancien des Catalans pour l’Écosse et ses motivations
Depuis la fin du XIXe siècle au moins, les références internationales se succèdent
régulièrement chez les nationalistes catalans, chacune devant défendre avec pertinence un
argument précis. Le drapeau des indépendantistes catalans, composé du drapeau catalan et
d’un triangle latéral frappé d’une étoile, ressemble au drapeau cubain, car il fut dessiné en
hommage aux nationalistes qui combattirent l’armée espagnole lors de la guerre
d’indépendance de 1898. De même, le nationalisme irlandais fut au début du vingtième siècle
une référence aussi centrale que le mouvement pour un État écossais aujourd’hui.
1.1 Les multiples raisons de l’intérêt catalan pour l’Écosse
L’Écosse présente plusieurs attraits symboliques pour les partisans d’un État catalan.
Les citoyens des deux territoires peuvent se présenter comme deux vieilles nations d’Europe,
et n’ont rien en tout cas d’une construction intellectuelle. Ils peuvent également se voir
comme dominés depuis environ 300 ans par un État, bien que l’Écosse ait rejoint l’Angleterre
dans des conditions très différentes de celles qui conduisirent à l’union entre Catalogne et
Castille.
Surtout, l’Écosse est officiellement reconnue comme nation au sein de l’État du
Royaume-Uni, ce qui n’est pas le cas de la Catalogne au sein de l’État espagnol. La
Constitution espagnole de 1978 ne reconnaît en effet qu’une nation, la nation espagnole, des
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nationalités, dont, implicitement, la Catalogne, et des régions. Le projet de réforme du statut
d’autonomie de la Catalogne présentait celle-ci comme une nation lorsqu’il fut approuvé par
le Parlement catalan le 30 septembre 2005. Le Congrès des Députés espagnols censura ensuite
cette mention.
De même, l’Écosse émet ses propres billets de banque, possède ses propres sélections
sportives nationales, le drapeau du territoire peut officiellement apparaître sur les plaques
d’immatriculation, deux autres revendications anciennes en Catalogne, et les soldats écossais
eux-mêmes portent le drapeau écossais sur leur uniforme britannique.
Ajoutons que le SNP d’Alex Salmond a tout lieu de susciter l’intérêt des
indépendantistes catalans, à commencer par l’ancrage au centre gauche que le leader donna à
sa formation. S’en rapprocher renforce en effet le discours des partisans d’un État catalan
selon lequel ils n’obéissent pas à un égoïsme de région riche.
En outre, ce parti indépendantiste a gouverné seul dès 2007, époque à laquelle l’unique
formation indépendantiste importante en Catalogne, ERC, gouverne en coalition avec deux
autres partis, de surcroît sans démontrer la valeur ajoutée d’un parti indépendantiste par
rapport à une formation classique. Au contraire, le SNP sut montrer dès son premier mandat
ses capacités de gestionnaire.
Par la suite, cette formation s’est investie pour rallier les citoyens issus de
l’immigration récente à son projet. Le groupe « Asians for independence », proche du SNP,
possède quelques équivalents en Catalogne, l’une des Communautés autonomes d’Espagne
les plus concernées par l’immigration.
Surtout, bien évidemment, le SNP a obtenu de l’État ce qui demeure hors de portée
pour les dirigeants catalans, un accord pour un référendum d’autodétermination de plein droit,
et l’acceptation par chaque partie de son résultat quel qu’il soit.
L’intérêt catalan pour la trajectoire récente de l’Écosse apparaît donc logique à bien
des égards.
Nous pouvons ajouter aux motifs précédemment exposés le soutien public qu’a obtenu
le SNP de la part de grands dirigeants d’entreprise, même s’il a pu résulter davantage des
qualités de gestionnaire d’Alex Salmond dès son premier mandat que d’un attrait généralisé
pour le projet indépendantiste. Bien que ce soit moins sensible depuis que l’indépendance a
été placée au cœur des dernières campagnes électorales, les patrons catalans observent
traditionnellement une réserve proverbiale sur les sujets directement politiques, l’avenir
institutionnel de la Catalogne au premier rang d’entre eux. Cette discrétion générale des
patrons catalans permit aux principaux d’entre eux d’agir politiquement dès l’avènement de la
démocratie. ERC, en gouvernant la Catalogne en coalition de fin 2003 à fin 2010, a
clairement souhaité s’inspirer de son homologue écossais, sans résultat spectaculaire.
Ces raisons de regarder vers l’Écosse étaient suffisantes, mais l’épisode de la parodie
de référendum en Crimée le 16 mars 2014 sous menace militaire en ajouta une de poids : les
partisans d’un référendum sur l’indépendance catalane souhaitèrent immédiatement voir leur
démarche comparée à l’Écosse et pas à un processus dénoncé par la communauté
internationale. Un élu du Parti Populaire espagnol rapprocha de façon polémique le projet
catalan et les événements dramatiques de Crimée, et le gouvernement catalan réagit
notamment par un mémorandum aux ambassades des partenaires européens de l’Espagne
dénonçant un vote organisé sous menace militaire.
1.2 Formes de rapprochement entre forces politiques catalanes et écossaises
Les rapports de force politiques et médiatiques en Catalogne changèrent radicalement
au lendemain de la grande manifestation majoritairement indépendantiste du 11 septembre
2012 à Barcelone. Personne, organisateurs compris, n’en avait pourtant prévu le succès. Dès
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le lendemain de l’événement, en effet, fut défendue l’idée que la Catalogne venait d’initier
une marche inéluctable vers l’indépendance. Parmi de multiples facteurs favorables au succès
de cette manifestation figurait l’annonce récente du référendum écossais.
Si, dans les faits, le SNP n’était pas l’unique formation politique portant le projet
d’indépendance le 18 septembre 2014, puisque les Verts écossais le soutenaient également,
seul le Scottish National Party était visible de l’extérieur, renforçant l’image de leadership
d’Alex Salmond. En Catalogne, en revanche, trois partis distincts ont officiellement fait
campagne pour le double « oui » à la consultation non référendaire du 9 novembre 2014, donc
pour l’indépendance : le parti d’Artur Mas CDC, de centre droit, le parti indépendantiste de
centre gauche ERC, et la CUP, parti indépendantiste d’extrême gauche.
Le second, ERC, est un allié de longue date du SNP. Les deux formations collaborent
au moins depuis 2005. Ainsi, de 2005 à 2008, le politologue catalan Xavier Solano, membre
d’ERC, fut conseiller politique de la députée SNP Nicola Sturgeon, actuelle Premier ministre
d'Écosse. Au cours de cette expérience, en 2007, Xavier Solano publia en Catalogne l’essai
« Le miroir écossais » (El mirall escocès), qui fournit une parfaite introduction au propos de
cet article en présentant pour un lecteur catalan les spécificités de la vie politique britannique
et la récente trajectoire du SNP.
Ajoutons qu’ERC, parti arrivé en tête en Catalogne lors des élections européennes de
mai 2014, est régulièrement représenté au congrès annuel du SNP. Les deux partis sont en
outre alliés au sein de la très hétéroclite coalition de l’Alliance Libre Européenne au
Parlement européen, où ils émergent avec leurs homologues flamands de la Nouvelle Alliance
Flamande (N-VA) comme les rares formations vraiment indépendantistes dans une foule de
petites formations régionalistes qui existeraient difficilement sans leur lumière médiatique et
le Parlement de Strasbourg.
Les liens entre Convergence et Union, la fédération nationaliste de centre droit d’Artur
Mas, et le SNP, sont officiellement inexistants. En réalité, la Délégation du gouvernement
catalan au Royaume-Uni, créée en 2008 par l’exécutif catalan, leur permet d’échanger.
Les liens entre indépendantistes catalans et écossais dépassent évidemment les partis
politiques, et les associations favorables à un État catalan contribuent à les entretenir. C’est le
cas de l’Assemblée Nationale Catalane (ANC), organisatrice des manifestations
indépendantistes du 11 septembre depuis 2013 en Catalogne, très présente à Édimbourg lors
du référendum du 18 septembre 2014. Les drapeaux indépendantistes catalan et écossais en
lumignons devant la cathédrale d’Édimbourg le soir du 18 septembre 2014, c’était l’ANC.
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© Cyril Trépier. L’Assemblée Nationale Catalane, dont le logo figure à droite de la photo, forme les drapeaux
indépendantistes catalan – quatre barres rouges sur fond jaune frappés d’un triangle étoilé – et écossais le 18
septembre 2014 à Édimbourg.
Le jour du scrutin écossais, la très visible présence de militants indépendantistes catalans dans
les rues de la capitale, Édimbourg, visait officiellement à soutenir le « oui » à l’indépendance
écossaise, mais également à profiter de la forte exposition médiatique internationale pour
donner à voir la Catalogne sous un seul angle : un pays en marche vers sa propre
indépendance.
© Cyril Trépier. Des indépendantistes catalans et basques se faisant photographier devant le château
d’Édimbourg le 18 septembre 2014.
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2. Deux situations identiques ? Limites de la comparaison entre indépendantistes
catalans et écossais
Ce vif intérêt que suscite le nationalisme écossais en Catalogne est-il réciproque ?
Non, si l’on en croit la presse britannique, qui a consacré plusieurs articles à l’amour à sens
unique « Unrequited love » des Catalans pour les Écossais, ou à l’étrange alliance entre les
deux mouvements nationalistes.
David Torrance rappelle de son côté qu’Alex Salmond lui-même, en relativisant la
comparaison, a déçu du même coup les indépendantistes catalans. Le Premier ministre
écossais a ainsi rappelé à plusieurs reprises que le référendum écossais avait, à la différence
implicite de la consultation catalane, fait l’objet d’un accord écrit et officiel avec le
gouvernement central. Son adversaire David Cameron n’a d’ailleurs pas manqué de comparer
les deux situations pour critiquer le refus du président du gouvernement espagnol Mariano
Rajoy d’organiser en Catalogne un référendum de plein droit similaire à la consultation
écossaise.
Sur le fond, face à des visiteurs catalans et québécois, Alex Salmond rejeta le terme
« indépendantiste » pour qualifier le SNP. Cela soulignait qu’à la différence notable des
indépendantistes catalans, le SNP défendait moins l’indépendance comme une fin que comme
le moyen pour les Écossais de vivre mieux. Ce positionnement avait d’ailleurs conduit le
leader nationaliste à évincer de la direction du SNP les dirigeants représentant un discours
exclusivement culturel et identitaire au profit de leaders issus de l’entreprise et plus enclins à
défendre pragmatiquement le projet d’État écossais. L’importance inégale de la langue dans
les nationalismes catalan et écossais constitue d’ailleurs une différence majeure entre les deux
mouvements.
Sur le plan stratégique, Artur Mas n’envisageait pas uniquement la victoire du « oui »
au référendum écossais. Ainsi, le 11 septembre 2014, devant des journalistes de la presse
étrangère, il annonça son intention d’aller de l’avant dans son projet d’État catalan même si le
« non » l’emportait en Écosse.
De fait, les indépendantistes catalans consultaient les mêmes sondages que les autres
observateurs du référendum écossais, et envisagèrent initialement un référendum catalan le 11
septembre 2014 afin d’éviter de pâtir d’une probable victoire du « non » en Écosse. Il faut par
conséquent garder constamment à l’esprit que les nationalistes catalans manient
traditionnellement plusieurs références internationales, et non une seule, pour citer la plus
pertinente, et réagir aux changements de situation.
Ainsi, Artur Mas a pu, pour s’opposer à Mariano Rajoy, utiliser les résultats du 18
septembre 2014 pour rappeler que tout référendum d’autodétermination ne conduit pas
forcément à l’indépendance, et continuer à vanter l’attitude de David Cameron.
Il faut ajouter à ces observations la déconstruction de deux idées répandues. Artur Mas
et les indépendantistes catalans – le premier ne représentant pas tous les seconds – présentent
volontiers le mouvement pour un État européen de Catalogne comme exclusivement
populaire.
De ce point de vue, le professionnalisme du SNP, le fait que ce parti incarne à tort
l’indépendance écossaise à lui seul, ont pu être mis à profit en Catalogne pour montrer le
mouvement pour une Écosse indépendante comme imposé d’en haut, et essentiellement
institutionnel.
Ces deux représentations n’en sont pas moins fausses. Aucun de ces deux mouvements
n’est exclusivement institutionnel ou populaire : les indépendantistes écossais s’appuient
également sur des associations, tout comme les partisans du maintien de l’Écosse dans le
Royaume-Uni. La société écossaise dans son ensemble s’est saisie du débat indépendantiste,
et n’a pas pour cela attendu les consignes d’un parti politique particulier.
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Réciproquement, de multiples liens unissent en Catalogne les partis politiques, le
gouvernement catalan, et les associations pro-indépendance. Celles-ci ont contribué
activement ces dernières années à étendre le sentiment indépendantiste là où les grands partis
nationalistes catalans n’obtenaient que des scores électoraux moyens ou faibles.
3. Quelles conséquences pour le « non » écossais en Catalogne ?
Comme de multiples mouvements indépendantistes et régionalistes, les partisans d’un
État catalan profitèrent pleinement de l’exposition médiatique mondiale qu’offrit le jour du
référendum écossais. Le slogan catalan « Le monde nous regarde » (El món ens mira, en
catalan) exprime cette préoccupation constante d’apparaître de manière positive sur la carte
du monde, sans jamais la quitter. L’issue du référendum n’enleva rien à cette réussite.
En revanche, la forte mobilisation des électeurs écossais pour le référendum, qui
atteignit 84,6% des inscrits, eut tout lieu d’inspirer les indépendantistes catalans pour leurs
propres scrutins.
La consultation non référendaire du 9 novembre 2014 en Catalogne attira 2,34 millions
d’électeurs, sans liste électorale complète, puisque les 16-18 ans, les résidents étrangers, et les
Catalans vivant hors d’Espagne pouvaient participer. Cette mobilisation fut significative pour
une consultation sans valeur juridique et interdite par le Tribunal Constitutionnel espagnol.
Quant à l’issue du référendum, elle n’a pas appris soudainement aux indépendantistes
catalans qu’un référendum d’autodétermination peut être perdu. Ces familiers de l’histoire
politique québécoise le savent bien. Ils sont tout aussi conscients qu’un référendum, quelle
que soit son résultat, ne règle pas une fois pour toutes la question de l’indépendance : s’il est
gagné, il faut préparer l’indépendance pour la rendre effective, notamment en négociant avec
l’État central, et s’il est perdu, on peut en préparer un autre à moyen ou long terme.
Le SNP et les partisans de la rupture avec le Royaume-Uni l’envisagent d’ailleurs à
brève ou moyenne échéance pour trois raisons au moins : leur imposant résultat de 45%, les
excellents sondages pour le SNP lors des législatives ultérieures, et la confirmation par David
Cameron du référendum sur le Brexit.
En outre, le référendum d’autodétermination est la principale et la plus valorisante des
voies envisagées pour obtenir l’indépendance catalane, mais pas l’unique. CDC et ERC ont
chacun adopté une motion interne favorable à la déclaration unilatérale d’indépendance.
Le référendum écossais pourrait donc avoir été une source d’enseignements et de
frustration, une source d’enseignements pour le professionnalisme avec lequel cette campagne
a été menée par les partisans du « oui », et une source de forte frustration, car les électeurs
catalans n’ont jamais à ce jour eu l’occasion de se prononcer dans un référendum de plein
droit sur l’appartenance de leur territoire à l’Espagne.
Dans les éléments de comparaison entre les deux situations, nous pourrions ajouter le
défi que peut constituer le retour à la vie de tous les jours après un scrutin à l’enjeu aussi
important, le référendum du 18 septembre 2014 en Écosse, les élections catalanes conçues
d’emblée comme un référendum du 27 septembre 2015 entre des citoyens favorables et
opposés à l’indépendance.
Le référendum écossais du 18 septembre 2014 semblait l’exemple même d’un
processus démocratique, serein, et exempt de toute tension entre partisans du « oui » et du
« non » parmi les citoyens. Ces tensions, qui pouvaient être imperceptibles pour les
observateurs étrangers le jour du vote, existaient pourtant bel et bien, et pas uniquement à
Glasgow, ville la plus peuplée d’Écosse, ayant voté « oui » le 18 septembre 2014 et théâtre
d’une émeute le lendemain. Cela devrait faire réfléchir ceux qui présentent un référendum
comme une réponse simple, paisible, et définitive à la question de l’indépendance d’un
territoire.
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Conclusion
L’enthousiasme catalan pour l’Écosse et la trajectoire récente du SNP est donc vif et
ancien, et de multiples facteurs l’expliquent. Pour autant, cet engouement n’efface pas les
différences séparant les deux mouvements pro-indépendance écossais et catalan. Artur Mas
n’est pas devenu un Alex Salmond catalan, pas plus que le parti ERC n’a su imiter
efficacement le SNP lorsqu’il gouvernait en coalition. Surtout, le SNP sait présenter
l’indépendance comme un moyen davantage que comme une fin, ce qui est rarement le cas
des mouvements indépendantistes catalans.
Le référendum de plein droit est la principale, mais pas l’unique voie envisagée par ses
partisans pour obtenir l’indépendance de la Catalogne.
Dans les deux cas, il faut se garder de limiter l’analyse d’un mouvement nationaliste
régional à l’affrontement institutionnel entre gouvernement central et dirigeant
indépendantiste.
Enfin, l’exemple des tensions avant et après le référendum écossais doit renforcer la
vigilance face à la communication mise en œuvre par les indépendantistes sur d’autres
territoires.
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