Un article de la Revue étrangère (1833) explique ce qu`est un thug.
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Un article de la Revue étrangère (1833) explique ce qu`est un thug.
ETRAING IS LEURS. I nud mol Thli.-î, ".(;f~ et :t racluirc ii' Il' que 'lue \\t traduire aussi les (lui imiii|ue nomim* Tuuct, par par un 1Il''Olnl~i.;rn < <_un\ercenliiéoio^iMiie^^H ses membres. LflH^H I'iu^*£GotaJt ou les KorKaoro* dans la n'ont d'autre nuiy en de nrptrntnonale de* état» tlu Nuam, les Hran^ler et à eux leur» victimes jiuur que l'art d'attirer la Les vuleurt de cette MtrCe ne dèrolKTaient les di'*pouiller. jamais tIkmc un avant de l'avoir tué moindre puis ils entervoyageur partir Tivre rent imuirdUtrment leur jKTiucUent. le cadavre remonte cette institution les Thug* cux-mlmea < loi de Il* prétendent à une obéir tion du monde. à Hinda-Dioul ou Hiiowanic, pi qui a un temple de leur et où îlsenvoitui secte, .Selon roii prr --anic li mu.. nue, dit la tradition, à à l'cxcrption l'exception de de le et les circonstance* si le temps résolut ses un jour disciples; Jixiplm: l'intervention à la créalie^H r^^| .iti^^H d'cxtif^^H mais ci elUf^H mais du créa- n ni gramie par que, •'apertut, surprise il lioiiimc était teur «upréinc, fois que le sang d'un versé, chaque en naûuait soudain un autre sa place. Elle forma pour remplir u^ofllt^^| LES ÉTBANGLEUES. ses disciples, leur apune image qu'elle anima, et, rassemblant avec un mouchoir. vivant l'art d'étrangler prit sur ce mannequin Puis elle leur promit de se charger du soin de faire disparaître les corps des victimes dont elle leur livrait les biens, et de les préserver en toute occasion du danger d'être découverts. disent les Thugs, que notre ordre fut établi; et orinous ne nous occupions pas de ce.que devenaient ceux ginairement que les jusqu'à ce qu'un Thug plus curieux "que nous étranglions, autres s'avisa d'épier le corps de sa victime pour voir ce qu'en ferait mais se vola déesse. Celle-ci vint le chercher selon sa coutume; elle appela le Thug et lui déclara que désormais, yant observée, téméraire elle ne prendrait «plus la indiscrétion, pour prix de sa et que ses associas n'avaient même peine qu'à faire ce qui leur une fois leurs meurtres commis. conviendrait Depuis ce temps-la, les morts, mais ils parviennent eux-mêmes les Thugs ensevelissent et d'adresse. à s'en débarrasser avec beaucoup de promptitude C'est ainsi, il en par les Thugs Malgré les rits du culte hindou conservés mais soumis comme est beaucoup parmi eux qui sont musulmans à la même discipline et adorant comme eux leurs frères hindous Ils se mettent en" marche ordinairement la déesse Bhowanîe. par bandes nombreuses, et quelquefois jusqu'à deux cents ensemble leur proont recours à toutes sortes de subterfuges pour dissimuler fession réelle. S'ils se rendent vers le sud, ils disent aller chercher ou rejoindre les régimens ils appartiennent du service auxquels contraire ils se dirigent vers le nord, dans cette contrée. Lorsqu'au ils se donnent pour des cipayes en congé, de Bombay ou de l'armée Ces bandes ne consistent pas toujours en individus qui du Nizam. Par la promesse d'une paie mensuelle soient Thugs de naissance., ils engagent. des hommes qui d'une forte somme, ou par,l'espoir et,qui. ne l'apprennent qu'il s'agit de tuer quelqu'un, ignorent sous leurs yeux. Les Tliugs étranglés qu'en voyant les infortunés à ce que des novices ont été saisis de tant d'horreur prétendent mais la plupart, spectacle qu'ils se sont échappés immédiatement avec ardeur cet affreux métier pour y moins sensibles, embrassent faire fortune. sont les enfans adoptifs des Thugs les plus renommés est comde la secte: c'est une règle pour eux, quand un meurtre mis, de ne jamais épargner, la vie d'aucune personne, n'importe se souvenir de l'événement et en l'âge et le sexe, qui pourrait Plusieurs LESÊTRAXCLEUE5. les particularités tendre pour pouvoir raconter âge trop vent aux les trahir et à la profession de mœurs informés quelquefois mères par s'ils mais ceux-là rencontrent 3s la c'est quand il est trop rible profession. avec tard pour qu'ils d'un de leurs pères et mais enfance, de leur hor- ils ont qui enfans et les élèadoptent Ces néophytes sont du meurtre accidentellement mêmes les secte. des passé leur soient détournés classe d'individus aussi endurcis qu'une pourrait supposer toute faiblesse doivent l'être contre sont auhumaine, que ceux-là de conscience tlcssus de tout scrupule mais, par le fait, les Xhugs desllinsont aussi dominés que le plus innocent par la superstition On Lé tlous. de du culte symbole indifféremment principal fer qu'ils appellent bande a sa pioche, Chaque porteur a droit a des priviléges une expédition lefljemadars de la pioche, cérémonie poojah Un en pareilles circonstances. pour lui qui heshun, sert particuliers. de ou chefs qui Thug diffère hindou est une kussie et eux parmi d'étendard, Avant et de pioche mahie. dont le commencer la célèbrent le troupe des rites hindous peu d'une caste noble a de pétrir une quantité de gâteaux à l'assemblée. La et distribués consacres fonction 'lui sont est humectée appelés hislutn poories, f ou pioche dans la vapeur du benjoin et parfumée chaud, puis transmise au hblttm votilfah ou porte-étendard, dans qui la reçoit un morceau cet usage. On la porte d'étoile conservée exprès pour A cet cfict, dans les champs un augure. ensuite pour y attendre on la dépose en un lieu convenu dans la direction a que la troupe de suivre, sont le projet et certains la surThugs députés pour on des oiseaux Si un des animaux veiller avec attention. estimés bons U donner se fait un entendre, est regardé comme sufrit d'une glée, favorable; pour faire abandonner a été sauvée victime parce que comme Lnteur, animaux Thugs second tels que l'une augure, ou se montre à droite du cités s'attachent présage une Quand en est distraite 7*. rit. Août le hibou, le lieu désigné s'il au contraire, est à gauche, cela Il parait môme l'expédition. que plus être étranau moment fatal où elle allait tes Thugs soudain apercevaient un traversait le serpent qui à main gauche. qui apparaissait un signe sentier, Souvent et ne le quittent aux pas du voyageur, n'ait démenti le premier. plus favorable pour 1833. cire désapproou un des alors les plusqu'un du une partie très-heureuse, à la pagode de Ithowanie envovee a été expédition geai etc. le présage 29 butin ou LES &TB.USGI.EUKS. bien encore c'est quand il y a long-temps que les Thugs attendent a la en vain de nouvelles victimes qu'ils font porter une offrande déesse pour se la rendre propice. chefs (jemadars) dont Chaque bande de Thugs a un ou plusieurs de ceux mais l'attribut le grade n'est pas le fruit d'une élection dans leur canton pour y rassembler des d'influence qui ont le plus de cérémonies dans affiliés. Ces jemadars sont à la fois les maîtres et chargés de distribuer les ordres dans une exles rites religieux Les profits d'un jemadar sont plus considérables que ceux pédition. Il reçoit six et demi pour cent au moins sur d'un simple Thug. les perles, les dix pour cent sur l'or toutes les matières d'argent, le plus le personnage les bijoux, etc. Après le jemadar, châles, ou érangleur, est le bhuttoat qui porte le mouchoir important Ce mouchoir conavec lequel les Thugs expédient leurs victimes. roulée sur elle-même avec siste en une aune de coton légèrement Ce mouchoir, à l'une des extrémités. un nœud coulant préparé est tenu caché dans le sein des Thugs. ou palou appelé boumal s'il faut les croire, Ils sont tous experts dans son usage; cependant, le bon ils n'ont pas tous le droit de le porter, étant forcés d'attendre plus habiles et aux plus qui ne confient qu'aux plaisir des chefs, Les apprentis d'un meurtre convenu. exercés des leurs l'exécution ont besoin d'un long noviciat pour être admis au rang des bhuttoats. le jemadar. Au Le bhuttoat en fonctions suit l'homme désigné par main gauche le nœud du signal qui lui est fait, il saisit dans la tandis que la droite tient l'autre bout neuf pouces plus mouchoir, est jeté par-deret c'est de cette manière que le mouchoir "haut Alors les mains de rière au cou du malheureux qui tombe étranglé. se croisent, et telle est sa dextérité que, d'après les • l'étrangleur Thugs, avant que le corps ait touché la terre, les yeux sortent de la tête et la vie est éteinte. Si la victime est un homme robuste, ou le armes, un autre Thug est qui fait ses premières Thug un débutant là pour prendre un des deux bouts du mouchoir et tirer. Le comble à la fois'sans qu'on ende l'art est d'étrangler plusieurs personnes On ménage des occasions favorables tende un cri d'aucune d'elles. Si on rencontre dans l'art d'étrangler. aux bbuttoats qui-s'essaient à on fait route avec lui; puis, isolé, par exemple, un voyageur la halte du soir, quand on s'arrête pour fumer ou boire de l'eau, le jemadar demande quelle heure il est. Ses compagnons regardent et le bhuttoat les astres comme pour les consulter: c'est le signal se met sur ses gardes. Le voyageur sans défiance lève aussi les yeux LES iTZAXGl&JRS. vers la voûte du bhuttoat et offre ciel, l'extra d'une reçoit et si la prise en vaut de chaque bhuttoat est jugée nécessaire, L'aide ou suppliant Si la chose Sitfnsecah, au fatal mouchoir. Le demi-roupie pour meurtre chaque on lui assure encore quelque objet la peine, en sus de sa part. de valeur la gorge ainsi en exercice il s'appelle est là pour saisir un par 1 les poignets si elle est à pied, la personne qu'il s'agit d'étrangler Un troisième ou pour la tenir par les jambes si elle est à cheval. le cheval TJtug est encore désigné pour arrêter par la bride aussitôt que le signal est donné. Un celui des membres les plus nécessaires le tjllaîie, espèce nomment qu'ils les villes et n'u sur le» voyageurs, d'autres soins le tillace honnête, il s'introduit des villes; avec sinat d'espion de recueillir dans qui séjourne des informations aux siens. les bazars et autres fréquente des auprès riches commerçans, et finit des lieux, C'est surtout sa connaissance est Sous un cos- lieux publies se joint aux par jeter ses atnîs au milieu d'une des Biens qui les traitent troupe tandis et considération, leur assashonneur qu'ils complotent et calculent d'avance ce que chacun aura pour sa part. caravanes, nouveaux valoir de Thugs troupe que afin dc les transmettre tume fait d'une de leur talent connue tillaê'e-bhilla ou espion-guide si la compagnie que les Thugs sont fiers. Tantôt, avec laquelle ils est trop nombrehse, ils savent û propos faire naitre voyagent quelque s'ils échouent dans leur tantôt, dispute pour la diviser; expédient des amis, de brouiller liqueurs tomber les ils exciteront et quand leur enivrantes, au piège en leur proposant raison adroitement à boire sera ils les feront troublée des dans un lieu à quelque partie le long d'une rivière ou sous un ombrage à l'écart, qui les dérobe la vue des passans; là enfin où ûon-scnlemcnt ils* sont attendus par le meurtrier avec son mouchoir, mais où encore leurs fosses sont c'estSaccaes, appelés en un quart d'heure tout étant Ainsi, tt-direfossayeurs. préparé, les voyageurs sont entourés, et ensevelis sans étraugltîs, dépouillés trace. La troupe des Tbugs se remet en qu'il reste d'eux aucune déjà creusées par une autre classe de Thugs k l'exception d'un ou deux des fosses nouvellement éloigner marche, pour proie qui, déterrer. alléchéa Quelquefois toutes par l'odeur du ces préparations encore qui demeurent de les animaux recouvertes venir les meurtre, pourraient tillaëes et précautions étant impos- LES &TRANGLEUHS. sibles, les Thugs sont réduits à tuer leurs victimes sur une grande route, et à les ensevelir à la bâte. C'est alors surtout qu'ils laissent un des leurs en surveillance, jusqu'à ce qu'ils puissent revenirfaire Si la terre est forte, ils lie touen sûreté une fosse plus profonde. mais si le sol est mouvant chent pas le corps; et fait craindre que le cadavre en se tuméfiant ne le crevasse, ils le fixent avec desdards De même, quand le ou en lui enfonçant un pieu dans la poitrine. est commis dans uu lieu en évidence comme dans un meurtre les Thugs prennent le soin minujardin près de quelque village, dans les champs tieux de transporter voisins le superflu de terre du fumier ou qui resterait autour de la fosse, sur laquelle ils jettent allument du feu, en y faisant même leur cuisine, sans aucune espèce de remords. ils ont pour Les bandes de Thugs étant souvent très-nombreuses, telles que des boeufs, des leurs bagages plusieqrs bêtes de somme, S'ils restent sur la place où ils chevaux, et même des chameaux. et qu'ils n'y allument ont enterré une victime pas de feu, ils y leurs montures. attachent Le partage du butin n'a pas ordinairement lieu tout de suite une portion sur la mais chaque Thug en prend après le meurtre; à la masse et en laisser faire plus tard une place pour la rapporter distribution plus régulière, qui commence toujours parlesjemale bbuttoat, les tellaës, les suggas, etc., etc., dars; puis viennent entre les et le reste du butin est également partage successivement, Ce dernier acte d'une expédition ne se passe pas simples Thugs. mais heureusement les Thugs ont horreur toujours sans querelle; du sang, et ne font jamais usage des armes qu'ils portent, même Aussi sont-ils bientôt pour se défendre de ceux qui les poursuivent. réconciliés entre eux, quitte à couper en plusieurs morceaux ce qui excite l'envie de plusieurs. Au reste, la partie des dépouilles qu'ils désirent le plus est aussi la plus divisible: c'est l'argent monnayé. Voilà pourquoi ils préfèrent les voyageurs pour victimes qu'ils nantis d'espèces. Les Cypaïcs qui quittent l'Hindostan soupçonnent amassé de riches dépouilles, sont fréquemment guettés aprèsyavoir de par les Thugs de Bundelcond, qui les arrêtent et les étranglent; sorte que tel qui passe pour déserteur dans l'armée du Nizam et est à jamais perdu, corps et que sa famille croit sous les drapeaux; biens, pour l'armée et sa famille. que les richesses que J'ajouterai tant de meurtres aux Thugs sont bientôt dissipées par rapportent ^B^aE^Hn^ÎTrciu une t-\|H.-tiiiiun apr> a toutes sortes dg^ÊM artaudie». jHHHJ (i !nn 'i^^H i-^BBJ ei IIi!, M me eu!. literie- ^Ê iiîi'ii jusqu'à Warwarries {') le» les qui' eux qui «tel» tuitt inouïe directe. ou le* UtjMAullt* des les et et parmi autres ban- parce que ce sont table complicité plus actifs, plus morts la cour f^rt de Tîiu^i iU ont à un arrive rrnifinn** endroit formrr d'y où deux un rfioulfth nu «""•' cens suivcDt qui !“. ,m> .““.(.; de «|ucl c<)U: ont ..““ tuurnt* ceux ,,“ 'In- Ti aux Thugs, av.xtout I n Oa- fl qi^H autl^H i.ni.m^H dé- <H I dC1 H des iAif-kj lie li m nii^i«rt. ltt( suite de par et à tout celte .T'^ï qu'ils les relever \auttt- à leur ooslume ce qui peut Waucoup fois qu'une malheureuse circonstance yeux des lioiiimcs chaque forte de coin paraître devant les tribunaux. Uenucnt aux In On H piri ne peut ne I < par la main du le la fl ^H <! nombre masse ^| fl J I il P"rl I coin. E B ln'9-retionillit' Bj^ 1 ,T,.i<.l f[ui prt'wtJent. tante ont B fl 1 I I-n I ^Ê S S die- M hlo, I H S une troupe tyiaiul min» «'rntri*-«T«ti*rri( I fl k Niiam, (') l.rj <|ui vient vante d'avoir lubtliiu de Mar» enlin a^it<' de tomber au pouvoir S U strangulation n gênerai de la police du de sept cent dix- de» marchands et da v Mt LES ÉTRANGLEURS. dont on estime la fortune à deux lacs et demi de neuf personnes, Notez que c'est une règle de roupies. constante, pour ces étrangleurs détruire toute lettre de change.dont la signature les faire pourrait découvrir. a si long-temps favorisé les Thugs, ils ont une si L'impunité dans toutes les castes ou classes de grande facilité à se recruter et d'Hindous, Mahométans ils échappent si facilement à la police, Hest si commun de voir évader ceux qui sont saisis, qu'on peut comme d'un filet infernal dire que leur fatal système enveloppe tous les voyageurs qui se mettent en route. Les Akbar de temps de l'empereur Thugs étaient connus du furent exécutés. Ils se firent Delhi, par les ordres duquel plusieurs fois au gouvernement anglais dans ljlnde connaître pour là première en 4 84 2, époque où l'on en pendit un grand nombre à Bundclkund. ils excitèrent l'attention de leurs En 4847, par la multiplicité et douze villages de Bundelkund occupés par eux furent meurtres, dans diverassiégés dans les règles. Dispersés alors, ils se rallièrent et de Nagpour, ainsi que dans les états ses contrées de Sindhia de 1817 à 1831, ils sont d'Holkar. N'ayant plus été poursuivis dans ces derniers temps. Il a fallu eu 4832 devenus plus nombreux Cent onze ont été des mesures sévères pour les extirper. prendre à Pissang, et exécutés à Jubhulpour; plus de quatre cents déportés en prison à Sangor, seront jugés plus de six cents, actuellement assises. On parvient chaque jour à en saisir d'autres; aux prochaines et depuis quelques mois M. Reynolds, l'officier chargé de les poursuivre, en a fait arrêter plus de cent. (Communication d'lm officier ait seivice du Nizam ) s (New Mohthly Magazine. }