Le Nouvelliste - Autour du « Collier de débris » de Gary Victor

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L'EDITO DU JOUR
CULTURE
Autour du « Collier de débris » de
Gary Victor
Le Nouvelliste | Publié le :25 juin 2013
Martine Fidèle [email protected]
Les lecteurs de Gary Victor seront comblés d'apprendre que le plus
prolifique des écrivains haïtiens vient de publier « Collier de débris »,
un ouvrage qui, de l'aveu même de l'auteur, lui a permis de renaître
et de se dégager des miasmes émotionnels du séisme.
L'agriculture, moisson
des champs de ruines
par Frantz Duval
[email protected]
Twitter:@Frantzduval
W illiam Michel, agronome, lance de temps à
autre un pavé dans la mare de nos
pratiques agricoles. Il dénonce depuis des
années des politiques inopérantes, des
solutions bancales, des scandales aussi.
Comme le sujet est spécialisé et son ton dans un article ou dans un micro- si spécial,
la grande p...
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C'est avant tout un travail de mémoire. Une chronique. Une relation
des événements vécus ou rapportés après le séisme, de manière
individuelle ou collective. Paru chez Mémoire d'encrier et comptant
seulement 79 pages, « Collier de débris » a été écrit dans le cadre
d'un projet des Nations unies visant à aider au retour des familles
déplacées, à travers la réhabilitation des quartiers sinistrés par la mise
en place d'un système de recyclage, d'enlèvement et de traitement de
décombres. Ce projet a permis à plus de 20 000 personnes, dont
40% de femmes, de trouver un emploi temporaire.
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« Quand un fonctionnaire du Programme des Nations unies pour le
développement(PNUD) me demanda si j'étais intéressé à rédiger un
texte relatant librement les activités d'enlèvement des débris à Portau-Prince après le séisme, je n'avais pas cru que je serais capable
d'écrire une ligne sur le sujet », disait-il hier, lors de la présentation de
son livre à l'hôtel Oloffson.
Se servant d'un cahier de pensées retrouvé sous les ruines d'une
maison, de bouts de phrases échoués parmi les 10 millions de mètres
cubes de débris, il a construit l'ouvrage à partir des entretiens réalisés
avec des chefs d'équipe qui ont déblayé les rues de Morne Hercule, les
mieux placés pour partager ces informations. Ce cahier, Gary Victor l'a
trouvé après que le PNUD l'eut contacté pour ce projet d'écriture.
Trois mois après, il a entamé l'aventure. Des entretiens à la
publication, le travail a duré six mois. Quant aux textes, il les a écrits à
la main, dans le Sud, notamment à Port-Salut. Jusqu'ici, il ignore si le
propriétaire du cahier dont il est certain qu'il est mort, était une fille ou
un garçon. L'idée ne lui a d'ailleurs jamais effleuré l'esprit. Tout ce qu'il
sait, c'est qu'il s'agissait d'un enfant qui s'éveillait à la vie en prenant
sa plume à témoin.
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UNE
CARICATURES
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Gary Victor en avait long à dire. « J'ai vu des combats, se souvient-il,
à la fois triste et révolté par tant de misère. Des luttes pour de
simples barres de fer, de l'acier d'armature emprisonné dans le béton
et que les survivants récupéraient pour les revendre aux ferrailleurs.
J'ai vu des corps braver les maisons détruites. J'ai vu des gens se
tuer, rien que pour avoir des barres de fer. » Un souvenir qui marque
encore l'écrivain.
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Si le livre s'ouvre sur le fer, il se termine avec un rêve. De nouvelles
maisons sont construites. Des gens ont retrouvé un chez soi. Le
bonheur...
en construction
Au début, l'auteur n'avait pas de titre. C'est Rodney Saint-Eloi qui lui
en suggéré un après avoir lu l'histoire de cette dame qui avait tout
perdu et de cet artiste haïtien qui lui a offert un collier fait avec des
débris.
« J'ai voulu faire ce travail de mémoire parce que, chez nous, on oublie
tout, explique l'homme le plus célèbre de Carrefour-Feuilles. Surtout
quand tout est reconstruit et que le temps fait son oeuvre. »
Martine Fidèle [email protected]
Notons qu'avant la signature du livre de Gary Victor à l'hôtel Olfson,
les représentants du PNUD ont fait une visite guidée avec les
journalistes dans une zone de Carrefour-Feuilles méconnaissable
après le séisme du 12 janvier 2010. La rue Sicot et l'impasse Rigale ne
sont plus comblées de gravats. Elles sont adoquinées et l'eau coule
dans des canalisations.
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