Allergie aux Pollens de Bouleau

Transcription

Allergie aux Pollens de Bouleau
RHINITE ALLEGIQUE AUX POLLENS DE BOULEAU
Actualités Diagnostiques et Thérapeutiques
C.Sauvage Delebarre (Lille)
INTRODUCTION
Actuellement, plus de 20% de la population française, en moyenne, souffre
d’allergies respiratoires. Parmi elles, la rhinite allergique tient une place
prépondérante, avec un rapport de 3/1 par rapport à l’asthme, adultes et enfants
confondus (1).
Les pollens, responsables des rhinites printanières et estivales, sont la première
cause allergénique externe au domicile (en opposition aux allergènes présents à
l’intérieur comme les acariens, les phanères d’animaux, certaines moisissures).
Trois grandes saisons polliniques sont distinguées : celle des arbres (de janvier
dans le Sud de la France à avril), des graminées (d’avril à octobre avec un point
culminant de mai à juillet), et des herbacées (de juin à novembre inclus en
fonction des conditions climatiques).
Concernant les arbres, dans la région Nord-est de la France (mais également
dans le centre, pays de Loire etc…, excepté le sud), le bouleau, chef de file des
Bétulacées comprenant également: aulne, charme et noisetier, est le plus
documenté.
GENERALITES
Le bouleau, dont l’espèce la plus représentée dans la région Nord-est est Betula
Verrucosa, est très apprécié pour ses qualités d’ornement dans les jardins.
Son pollen anémophile, de petite de taille, est extrêmement allergisant, en raison
de sa facilité de diffusion dans l’atmosphère et de ses qualités protéiques
immunocompétentes.
Il apparait chronologiquement dans l’atmosphère après l’aulne en Europe
(février) mais dépasse celui-ci dans le Nord-est de la France en intensité des
symptômes allergéniques.
Les capteurs de pollens répartis sur le territoire le détectent à partir de mars en
moyenne, selon les conditions climatiques.
CLINIQUE
La rhinite, caractérisée par un cortège de signes bien connus des patients et de
leur allergologue, résumé par le score de PAREO regroupant : prurit, anosmie,
rhinorrhée, éternuement, obstruction.
Elle est fréquemment associée à la conjonctivite (prurit, érythème, larmoiement,
œdème oculaire) et dégénèrera, dans un pourcentage non négligeable de cas (20 à
30% selon les auteurs), en asthme si elle n’est pas correctement prise en charge
(3).
DIAGNOSTIC
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Interrogatoire poussé du malade : chronologie, circonstances de survenue,
intensité et caractéristique des signes cliniques(PAREO).
Tests cutanés en prick-tests comparés au témoin positif et négatif.
Dosages d’IgE spécifiques (positif si >0,1 Ku/l) dirigés contre le pollen ici
le bouleau.
Plus récemment, les progrès réalisés en biologie moléculaire nous
permettent d’affiner notre diagnostic en dosant dans le sang les IgE
spécifiques dirigées contre les recombinants allergéniques majeurs des
pollens concernés.
Pour le pollen de bouleau plus particulièrement, il s’agit de r Bet v1
(comprendre : r = recombinant, Bet = betula , v = verrucosa, 1 = ordre de
découverte)
La présence, en grande quantité d’IgE spécifiques dirigées contre ce recombinant
majeur, chez un allergique clinique, biologique, avec tests cutanés positifs, nous
incitera d’autant plus à une désensibilisation en raison d’une plus grande
efficacité de celle-ci.
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THERAPEUTIQUE
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les traitements médicamenteux :
 anti histaminiques : en comprimés, pulvérisateurs nasals, gouttes
oculaires.
 corticoïdes locaux : nasals, oculaires
 la désensibilisation :
Injectable ou sublinguale, elle sera principalement indiquée chez les patients
allergiques prouvés au bouleau ayant également un taux d’IgE r Bet v1 élevé.
CONCLUSION
En dehors des thérapeutiques traditionnelles médicamenteuses représentées
par les antihistaminiques et les corticoïdes locaux, il est désormais possible de
pronostiquer la réussite d’une désensibilisation et d’en réaliser l’indication la
plus appropriée grâce à l’apport des recombinants polliniques.
Le recours à cette thérapeutique permettant, non seulement de diminuer les
symptômes allergiques et le recours aux thérapeutiques médicamenteuses
adaptées mais aussi le nombre de patients, présentant une rhinite allergique,
amenés à faire de l’asthme dans un second temps, soit près d’un tiers d’entre
eux (4).
BIBLIOGRAPHIE
1. A.Magnan,D.Vervloet « ,Nez-bronches, un seul organe »,8,123,2005
2. RNSA bulletin 02.2010
3. Leynaert B, Neukirch F, Demoly P, Bousquet J.Epidemiologic evidence for
asthma
and
rhinitis
comorbidity.J
Allergy
Clin
Immunol
106(suppl.5) :S201-5, 2000
4. Recommandations Société de Pneumologie 2006