Jacques Audiberti

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Jacques Audiberti
Jacques Audiberti
Né à Antibes le 25 mars 1899, Jacques Audiberti, qui laissait volontiers tomber son
prénom, revendiquait hautement la qualité d’écrivain français méditerranéen. Fils
unique d’un maître maçon, il est autodidacte et ne doit qu’à lui sa vaste culture. Mais,
plus que les livres dévorés à la Bibliothèque Nationale, c’est le spectacle de son port
natal, Antibes, rigoureusement et géométriquement défendu par Vauban contre les
assauts parfois furieux de la mer, qui fut son véritable maître.
En 1924, il s’installe à Paris et entre rapidement au Petit Parisien. La rubrique des
faits divers qu’il assure, lui enseigne très tôt la férocité de l’âme humaine. Deux ans
plus tard, il épouse une jeune institutrice venue de la Martinique et a deux filles,
Jacqueline et Marie-Louise.
Doué d’une prodigieuse richesse verbale et d’une rare fécondité, il écrit sept recueils
poétiques (dont le premier, L’Empire et la trappe, est publié à compte d’auteur en
1930), plus de vingt-trois pièces, quatorze romans, des essais, des mémoires, des
articles innombrables sur les sujets les plus variés. Cette œuvre considérable part
d’une expérience existentielle fondamentale : celle de la coexistence dans le monde
et chez l’homme de deux grands principes antagonistes : le Bien et le Mal. De là
découlent les guerres, les crimes, les haines ; mais aussi la beauté, l’amour,
l’héroïsme.
Ce qu’il y a de meilleur dans l’homme, et de pire, nourrit son écriture. Le paradoxe
est que, sur cet arrière-fond tragique, l’œuvre d’Audiberti est commandée par un
élément comique foisonnant, comme si la meilleure façon d’exorciser le Mal était le
cocasse et le rire. Il se rattache à la précieuse famille littéraire française baroque.
Citons parmi ses recueils poétiques : L’Empire et la Trappe, Race des Hommes, Des
tonnes de semences, Toujours.
Parmi ses romans : Abraxas, le pathétique Marie Dubois, le brûlant Le Maître de
Milan, le fourmillant Les jardins et les fleuves.
Audiberti débute au théâtre avec Quoat-Quoat en 1945. En 1947, Le Mal court
remporte un vif succès dans la mise en scène de Georges Vitaly au Théâtre de
Poche Montparnasse. D’autres textes suivront : Le Cavalier seul, Les Naturels du
Bordelais, L’Ampélour, La Fourmi dans le corps, etc.
Sa dernière œuvre fut Dimanche m’attend (1965), journal qu’il tint de fin 1963 à la
veille de sa mort, le 10 juillet 1965.

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