allergie et qulaite de l
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allergie et qulaite de l
ALLERGIE ET QUALITE DE L’AIR INTERIEUR LES ENJEUX Les maladies allergiques sont classées au quatrième rang par l'OMS. Le nombre de personnes touchées par la rhinite allergique est en constante évolution et double tous les 10 ans (1). En Europe la prévalence est d’environ 25% de la population générale (2). Parallèlement à l'augmentation du nombre de personnes allergiques, les caractéristiques des manifestations de l'allergie ont évolué au cours de ces dernières années devenant de plus en plus sévères et persistant plus longtemps. Les personnes ayant présenté des manifestations sévères et qui ont eu besoin de consulter en urgence ont été multipliés par 40 depuis 10 ans. Pourtant plus de 50% des allergiques ne sont pas diagnostiqués en tant que tels, ne bénéficient pas de traitement adapté et vivent avec des manifestations gênantes et parfois invalidantes qui s'aggravent au fil des années. Pour rappel l’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes, qui se manifeste par des épisodes récurrents de toux, de sifflements et de dyspnée traduisant un trouble ventilatoire obstructif, variable dans le temps et partiellement ou totalement réversible. L’asthme est la maladie chronique la plus courante chez les enfants scolarisés. Il est par ailleurs sous diagnostiqué et insuffisamment traité ; il constitue un poids pour les individus et les familles et peut limiter les activités des malades leur vie durant. Il faut aussi se rappeler que plus de 80% des asthmatiques sont aussi allergiques et que la mise en contact avec les allergènes auxquels ils sont sensibilisés risque d’aggraver l’asthme et/ou de déclencher des crises. Les maladies allergiques sont la conséquence d’un terrain génétique et d’un environnement favorable. Or l’évolution de notre mode vie fait que nous passons de 70 à 90 % de notre temps dans des espaces clos (bureau, salle de sport, loisirs,…) dont 50 % dans notre habitation. A cela est associé une évolution des constructions et de notre mode de vie. Cette combinaison de changements est en grande partie responsable de l'explosion des allergies. ORIGINE DU RISQUE Depuis la crise pétrolière des années 1970, la recherche de confort et de diminution du coût énergétique passe par une amélioration de l'isolation thermique. Il n’y a pas eu prise de conscience de l’importance du renouvellement de l’air intérieur, ce qui c’est traduit parfois par une absence ou une mauvaise utilisation de la ventilation (obstruction des entrées d’air et des bouches d’extraction), et/ou par une aération insuffisante voir inexistante. Cela a provoqué un confinement de plus en plus important. D’autre part nos animaux domestiques prennent dans notre vie et dans nos logements une place de plus en plus importante. Plus de dix millions de chiens, autant de chats et d'oiseaux, de hamsters, cochon d'Inde, lapins, et autres animaux exotiques ont envahi nos maisons, soit plus d'un foyer sur deux qui possède un animal. Dans un même temps, nous nous retrouvons face à une évolution des matériaux de construction et de décoration, mais aussi une évolution de notre style de vie. L'utilisation intensive de produits d'entretien, de bricolage, de produits parfumés, de tabac,…, l’augmentation du nombre de « bricoleurs » et donc de l’utilisation de produits dangereux, (jusque là réservés aux professionnels), utilisation pas forcément respectueuse des consignes…. L'ensemble de ces changements a pour conséquence de diminuer le renouvellement de l'air intérieur (confinement) et d’en diminuer la qualité. On observe en effet : - Une augmentation de l'humidité, - Une augmentation des polluants biologiques: allergènes d’acariens, allergènes d'animaux domestiques (chien, chat, NAC, etc.), allergènes de blattes, moisissures (risque allergique, toxique et infectieux- Une augmentation des polluants chimiques : Composés organiques volatils (COV), monoxyde de carbone (CO), …. De plus, il y a une certaine synergie entre les différents polluants. Ainsi, les polluants chimiques et les toxines fongiques entraînent une irritation des voies aériennes, ce qui abaisse le seuil d’hyperréactivité bronchique et facilite ainsi la réaction aux différents allergènes. (1) Demoly P, Bousquet J. Rhinite allergique.IN : Vervloet D, Magnan A. Traité d’allergologie. Paris : Médecine-Science Flammarion ; 2003. chap 42. (2) Bousquet J, Khaltaev N, Cruz A et al.Allergic Rhinitis and its impact on Asthma, (ARIA) 2008 Update (in collaboration with the World Heatlth Organization, GA²LEN and AllerGen) PRECONISATION Un certain nombre d’études ont réussi à montrer l’efficacité de certaines mesures d’éviction ciblées pour diminuer l’exposition à un polluant intérieur donné, mais sans réussir à montrer un bénéfice clinique pour le patient. Par contre, un bénéfice clinique a été observé chez des patients asthmatiques lors de l’utilisation de méthodes d’éviction globales visant à diminuer l’exposition à l’ensemble des principaux allergènes connus (3). C’est dans ce contexte qu’a été créé le métier de Conseiller Médical en Environnement d’Intérieur, dont l’intérêt est de plus en plus reconnu, et dont le recours est de plus en plus recommandé en conclusion d’un grand nombre d’études et dans plusieurs textes officiels dans différents pays. En France, le Conseiller médical en environnement intérieur établit, sur prescription médicale, un audit complet de l’environnement intérieur au domicile du patient, procède à des mesures de certains allergènes et propose des conseils adaptés et personnalisés au patient et à ses habitudes culturelles. (3) Morgan WJ, Crain EF, Gruchalla RS, O’Connor GT, Kattan M, Evans R, et al. Results of a homebased environmental intervention among urban children with asthma. N Enngl J Med 2004;1068-80 ACTIONS ENGAGEES Une conseillère médicale en environnement intérieur a été formée, en Bretagne, en 2005 et exerce depuis 2006. Réalisation de document et d’outils de sensibilisation : Sensibilisation du public à la qualité de l’air intérieur, aux polluants et aux « bons gestes »: actions sur le terrain (expositions, rencontres, …) et édition d’un livret par la MCE, ou encore interventions en milieux scolaires ou auprès d’associations et intégration de cette problématique sur son site Internet pour Capt’Air Bretagne. Participation en cours à une étude sur l’intérêt de la surveillance de la charge fongique domiciliaire chez des patients asthmatiques, en collaboration avec le service de pneumologie de Saint-Malo, le service de mycologie du CHU de Rennes, et l’Ecole des Hautes Etudes de Santé Publique de Rennes. ACTIONS PROPOSEES - Faire connaître, auprès de l’ensemble des professionnels de santé mais aussi du public, l’activité et le rôle des CMEI. - Sensibiliser la population et les personnes travaillant dans des bâtiments accueillant des personnes à risques (enfants, personnes âgées, hôpitaux) sur la nécessité d’améliorer la qualité de l’air intérieur (informer sur les risques sanitaires, les habitudes à risques et les bons gestes à acquérir pour réduire l’exposition aux produits chimiques dans les espaces clos) -Sensibiliser la population et les professionnels sur la nécessité de concilier bonne qualité de l’air et économie d’énergie