Le droit aux vacances, c`est la lutte des places
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Le droit aux vacances, c`est la lutte des places
CARREFOUR initiative Apei de l’Aube Le droit aux vacances, c’est la lutte des places ! Dans cette Apei, le service loisirs-vacances existe depuis près de 30 ans. Une ancienneté gage de réussite quand il s’agit de se battre pour que plus de 400 personnes handicapées puissent partir chaque année en séjours adaptés. adj Serend (en photo) vient de vivre son énième salon du tourisme adapté de janvier. Un salon en miniature puisqu’il est réservé aux adhérents de l’Apei de l’Aube et qu’il en est l’unique cheville ouvrière. Cette année encore, ce fut un franc succès avec pas moins de 200 inscriptions en une journée pour des séjours adaptés cet été. « Chaque année, c’est la lutte pour trouver des places ! ». H Véritable casse-tête Trouver des séjours qui correspondent aux besoins des adultes handicapés, tant en terme d’accompagnement que d’infrastructures. Mieux : réussir à trouver des places de plus en plus prisées dans la jungle des vacances adaptées, alors que la demande au mois d’août excède largement l’offre de séjours. Et ce alors que les prix demeurent élevés et que les budgets des familles et des personnes sont plus restreints en temps de crise... La mission est un véritable « casse-tête », Hadj Serend est bien placé pour le savoir, lui qui porte seul le service « loisirs vacances » de l’Apei. Celleci a le mérite d’exister depuis les prémisses des vacances adaptées, il y a près de 30 ans. « Eh puis, éventuellement, il y a les souhaits de la personne ! A l’Apei, nous faisons en sorte avant tout qu’elle soit actrice de son projet vacances ». Une chose est sûre : ce service associatif de l’Aube a atteint son rythme de croisière avec 300 départs en été, une centaine en hiver, pour quelque 1000 personnes accueillies dans les établissements et services. Et pour en arriver à un taux de satisfaction à l’allure d’un plébiscite (98 %), on peut dire que Hadj Serend ne ménage pas sa peine. « Il s’agit d’attraper les places, comme de faire le lien en permanence entre résidents, familles, tuteurs, établissements, organismes de voyages adaptés, sociétés de taxi... Regrouper les inscriptions, c’est aussi être en mesure d’organiser les convoyages en taxis collectifs ou en car et de réduire les frais, voire de monter des # 30 vivrensemble -114- Mars 2013 séjours spécifiques ». Et pour mieux ajuster les forces et faiblesses des voyagistes spécialisés à chaque profil de villégiature recherchée, celui qu’on appelle Monsieur Soleil dans l’Aube peut s’appuyer sur sa connaissance du secteur et de ses acteurs. Il a d’ailleurs voulu partager son expertise audelà de son département en créant un outil pratique : un site qui fait office d’annuaire des séjours adaptés pour adultes déficients intellectuels ( w w w. v a c a n c e s - p o u rpersonnes-handicapees. com). Ce n’est pas du luxe ! Hadj Serend a une conscience aiguë de ce que représentent les vacances pour les personnes handicapées. « Les travailleurs d’Esat économisent toute l’année pour pouvoir se les payer ! ». Pouvoir partir en vacances, c’est une nécessité quand les foyers ferment pendant l’été et que les adultes n’ont plus de famille, c’est aussi un viatique pour beaucoup si l’on mesure à quel point partir est gage d’ouverture, de bouffée d’oxygène, d’inclusion. « Partir en va- cances, c’est être comme tout le monde. C’est être quelqu’un d’autre aussi d’une certaine manière, loin de la routine quotidienne, avec d’autres accompagnants. Quand je vois la banane qu’ils ont quand ils en reviennent ! Cela justifie tous mes efforts ». Reste ce constat amer : les « oubliés » des vacances risquent d’être de plus en plus nombreux alors que la demande pour se dépayser, se ressourcer « n’a jamais été aussi importante ». Principal obstacle : le coût des séjours. « Plus le handicap est lourd, donc plus les personnes avancent en âge, et plus trouver et financer des séjours devient complexe ». C’est là que l’Aide aux projets vacances, née du partenariat entre Unapei et ANCV, est une véritable aubaine. Parmi les rares contributions financières qu’il est possible d’activer du côté du conseil général, de la Mdph, de la CAF, de certains comités d’entreprises, certaines mutuelles voire en mobilisant les œuvres sociales des établissements. G M. S. L’aide aux projets-vacances A l’heure où l’Agence nationale des chèques-vacances fête ses 30 ans, le partenariat Unapei-ANCV peut se targuer d’œuvrer depuis 5 ans au profit des vacances pour tous. En 2012, ce sont 2800 personnes qui ont pu partir en vacances grâce à cette aide. 50 % d’entre elles étaient des adultes handicapés. Pour la solliciter, contactez votre association locale qui a un rôle centralisateur, du montage du dossier à la réalisation du bilan et la récolte des factures justificatives, en passant par la réception des chèques-vacances.