ASSEMBLEE GENERALE 10 JUIN 2016 L`INDUSTRIE LAITIERE

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ASSEMBLEE GENERALE 10 JUIN 2016 L`INDUSTRIE LAITIERE
ASSEMBLEE GENERALE 10 JUIN 2016
L’INDUSTRIE LAITIERE BELGE:
THEMES ACTUELS
Embargo vendredi 10 juin 2016 - 13 h (après l’assemblée annuelle)
Allocution de J.M. Schevenels, Président BCZ – CBL
Chers invités,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Je vous souhaite cordialement la bienvenue à l’assemblée annuelle de la CBL.
Cette assemblée annuelle intervient à un moment où le marché laitier est en difficulté. L’offre et la
demande ne sont pas en équilibre et donc nos fournisseurs laitiers souffrent d’un faible prix du
lait. Comme vous le savez la demande est moins dynamique notamment suite à l’embargo russe,
au recul de la consommation chinoise et à l’extrême faiblesse des prix du pétrole. Simultanément,
l’offre a fortement augmenté, force est de constater que ce fut particulièrement le cas en Union
Européenne en ce début d’année alors que tous les signaux sont au rouge depuis l’été 2015 !
Aujourd’hui
le déséquilibre parait tel qu’il faudra un certain temps avant qu’une croissance
normale de la demande mondiale puisse l’éliminer. C’est aussi la raison pour laquelle la faiblesse
des prix sur le
marché laitier dure plus longtemps qu’en 2009. Notre administrateur délégué
Renaat Debergh vous en parlera plus longuement dans son aperçu économique.
Je passe quelques minutes la parole aux représentants de l’Agrofront qui souhaitent adresser un
message à cette tribune.
Dans le contexte difficile que nous venons d’évoquer, nous poursuivons le développement de notre
secteur et continuons à miser sur l’avenir. Dans ce cadre, notre orateur invité du jour, Pierre-Louis
Desprez, nous parlera d’innovation et de la valeur qu’elle permet de créer.
Le marché est régi par l’offre et la demande et l’industrie laitière ne peut déterminer seule les prix
dans la plupart des cas.
Que peut donc faire l’industrie laitière en ces temps difficiles et que fait-elle réellement?
Tout d’abord, l’industrie laitière a collecté et transformé l’ensemble du lait dans notre pays et ce,
en dépit de la forte hausse de la collecte. C’est une performance à laquelle il est rarement prêté
attention. Nos usines et notre collecte tournent à plein rendement. Cela nous permet de comprimer
les frais fixes mais malheureusement, l’effet est bien inférieur à la baisse des prix sur le marché.
Il est évident que le lait supplémentaire que nos producteurs laitiers produisent ne peut être
commercialisé dans notre propre pays mais qu’il est destiné à l’exportation, souvent même à
l’exportation vers des pays tiers. C’est dans ces pays en effet que la demande en produits laitiers
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augmente le plus.
C’est la raison pour laquelle la CBL investit considérablement, avec de
nombreuses autres organisations, dans la promotion des exportations. En voici quelques exemples:

En mars de cette année, j’ai participé personnellement au nom de la CBL à la mission
princière en Indonésie. Ce pays, avec 250 millions d’habitants et une expansion rapide de
la classe-moyenne, est dès à présent la deuxième destination des exportations hors UE du
secteur laitier belge. De nouveaux contacts ont été établis et nous espérons que notre
participation conduira à de nouvelles opportunités pour de nombreuses entreprises laitières
belges exportatrices.

L’exportation est une des priorités au sein de l’équipe CBL. De nombreux dossiers relatifs
aux pays tiers voire au commerce intra-communautaire sont suivis et soutenus.

La CBL a contribué activement à la mise en place d’un programme de promotion des
exportations d’une durée de 2 ans élaboré conjointement par le Vlam, l’Apaq-W et l’Awex
et cofinancé par l’Europe. Nos produits sont promus au Moyen-Orient, en Chine et en Asie
du Sud-Est via la participation à des foires et une campagne image. Nous construisons ainsi
de nouvelles opportunités d’exportation.
Entre–temps, un ambitieux plan a été introduit
auprès de la Commission Européenne pour la période 2017-2020.
Il est également important que les certificats d’exportation soient traités avec souplesse par
l’Agence alimentaire. Nous apprécions l’informatisation et le fait que le nombre de collaborateurs
au sein de la cellule exportations de l’AFSCA ait été doublé, mais force est de constater que nos
entreprises ne peuvent toujours pas disposer des mêmes possibilités que celles des pays voisins.
Certains Etats Membres voisins traitent avec beaucoup plus de souplesse l’octroi de précertificats,
par exemple. Il est désolant de constater que cela prive encore nos entreprises d’opportunités
d’exportations. Des progrès ont certes été réalisés après un entretien constructif avec l’AFSCA mais
cela ne suffit pas. Un changement de mentalité est nécessaire sur le terrain.
Lorsque les prescriptions en matière de sécurité alimentaire et les exigences en matière de
certification sont remplies, certains souhaits commerciaux de la clientèle doivent pouvoir être
entendus, je citerais notamment la mention d’un numéro de licence d’importation ou la référence à
une lettre de crédit. Nous sommes tous les ambassadeurs de l’exportation de nos produits!
En parallèle, il est essentiel de promouvoir la consommation des produits laitiers dans notre propre
pays. Au cours de l’année écoulée, la CBL a travaillé intensivement dans le but de renforcer cette
promotion. Pour obtenir un résultat maximal et pour comprimer les coûts, nous avons collaboré
avec les pays voisins dans le cadre du European Milk Forum, nous avons aussi renforcé les
synergies entre les deux régions de notre pays.
Je suis dès lors particulièrement fier de pouvoir vous annoncer que pour la première fois en plus de
15 ans une campagne médiatique commune en faveur du fromage est menée en Flandre et en
Wallonie. Je remercie expressément René Collin, Ministre wallon de l’Agriculture, qui comprend
l’importance de la promotion et des synergies en la matière. Je tiens aussi à remercier le Vlam qui
a réalisé le spot TV en concertation avec l’Apaq-W tout en impliquant les entreprises fromagères du
nord et du sud du pays.
Voici la version française du nouveau spot fromage: “Fromages de chez nous. Caractères de
chez nous”.
Une version spéciale du spot TV a été réalisée à l’occasion du championnat européen de football, le
voici en deux langues:

Fromages de chez nous. Supporters de chez nous.

Kazen van bij ons. Supporters van bij ons.
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La diffusion des deux spots débute aujourd’hui 10 juin sur Eén et Canvas, sur La Une et La Deux.
Nous croisons dès à présent les doigts pour que nos Diables rouges décrochent un bon résultat à
l’Euro!
La campagne en faveur du lait de consommation “Milk moments’’ a été réalisée conjointement
par la France, la Belgique, le Danemark, l’Irlande et l’Irlande du Nord dans le cadre du European
Milk Forum. Ce spot TV a été lancé en Flandre au mois de mai.
Voici le spot.
Nous constatons depuis quelque temps que la consommation de beurre a repris. Ceci notamment
en raison du regain d’intérêt des consommateurs pour des produits authentiques, naturels, au goût
savoureux et inégalé. Dans ce contexte, le Vlam et l’Apaq-W ont introduit avec la France, les PaysBas, l’Irlande et l’Irlande du Nord une proposition de campagne auprès de l’UE. Si cette proposition
est approuvée, la campagne pourra démarrer en 2017.
Vous connaissez les efforts du secteur laitier dans le domaine de la durabilité. Je vous en ai
systématiquement informés ces dernières années. Nous avions ainsi communiqué que l’empreinte
carbone du lait cru avait reculé de 20% entre l’année 2000 et l’année 2010. Nous avons
demandé au bureau spécialisé ERM de réitérer l’exercice, pour la période 2010/2015 cette fois.
Nous constatons une nouvelle baisse de 9%. Bien qu’un nouveau recul de l’empreinte carbone
devienne de plus en plus difficile, le rythme de réduction initial d’environ 2% par an se maintient.
Nous poursuivons notre monitoring de la durabilité sur trois plans: production laitière, transport et
transformation.
Les résultats sont très positifs aux trois niveaux, en voici un aperçu rapide (Slide)
Enfin, last but not least, le concept de durabilité est de plus en plus souvent associé au débat
‘alimentation et santé’.
La
science
est
encore
en
plein
développement
dans
le
domaine
de
la
durabilité
et
malheureusement le débat est souvent réduit à des slogans du type: mangez davantage de
produits végétaux, mangez moins de produits animaux. Une série d’études scientifiques
récemment parues montrent que le message doit être plus que nuancé. Les aliments qui
obtiennent de bons résultats sur le plan de la durabilité ne sont pas toujours les produits dont nous
avons besoin dans un mode d’alimentation équilibré et sain. Les produits laitiers obtiennent de
bons résultats à partir du moment où on veut répondre à la fois aux critères nutritionnels et santé
ET au critère durabilité. Il est parfaitement possible de renforcer la durabilité de notre mode
d’alimentation tout en consommant des produits laitiers sur base des recommandations actuelles.
Mesdames et Messieurs,
L’industrie laitière a peu de prise sur le marché laitier difficile que nous connaissons actuellement.
Nous continuons néanmoins à bâtir l’avenir du secteur dans notre pays. Les investissements de
l’industrie, les efforts pour promouvoir les exportations, la promotion des produits laitiers, les
efforts en matière de durabilité en sont la preuve.
C’est avec plaisir que je cède maintenant la parole à Renaat Debergh.