La tâche complexe - Anglais Orléans
Transcription
La tâche complexe - Anglais Orléans
1 LA TÂCHE COMPLEXE Quels objectifs ? La tâche communicative est liée à la démarche actionnelle ; elle vise à impliquer et motiver l’élève dans son apprentissage de la langue. Celui-ci ne se contente plus d’être seulement un locuteur capable de produire des énoncés, de « dire », grâce aux connaissances qu’il a accumulées ; s’il dit, c’est parce que dire est indispensable pour faire. Il est avant tout un acteur social qui communique dans un but précis pour obtenir un résultat concret, attendu et immédiatement identifiable. Pour parvenir au résultat visé, il doit mobiliser et réinvestir des apprentissages antérieurs (connaissances et compétences) en contexte et choisir et développer les stratégies les plus efficaces. Il appartient évidemment au professeur d’aider l’élève à construire et organiser les connaissances, compétences et stratégies nécessaires à sa réussite. Ainsi mis dans une situation de communication aussi authentique et proche de la réalité que possible, l’élève développe une autonomie de plus en plus grande. Qu’est-ce qu’une tâche complexe ? Une tâche complexe est l’aboutissement d’un parcours qui comporte des étapes intermédiaires. Il s’agit pour l’élève de relever un défi : se servir des outils dont il dispose et s’appuyer sur des compétences qu’il s’est construites pour faire quelque chose. « Le sens est au cœur du processus » (CECRL p. 122). La réalisation de la tâche peut être individuelle ou passer par un travail d’équipe et des échanges entre élèves. La tâche complexe s’appuie sur un scénario et nécessite la mise en œuvre de plusieurs activités langagières. C’est parce qu’elle n’est « ni routinière, ni automatisée » (CECRL p. 19) qu’elle demande à l’élève de recourir aux stratégies adéquates. Comment concevoir une tâche complexe? Il est tout d’abord essentiel de définir le contexte dans lequel s’ancrera la situation de communication. Le CECRL rappelle, p. 121, que les tâches sont « exigeantes mais faisables ». Pour garantir la faisabilité de la tâche, le scénario bâti amène l’élève à utiliser les connaissances, linguistiques et/ou culturelles, dont il dispose et à user des stratégies qu’il a acquises pour atteindre le résultat attendu. Des tâches intermédiaires permettront à l’élève de réactiver ou d’acquérir les connaissances indispensables à la réussite de la tâche complexe et de construire des stratégies nouvelles. À travers la réussite de la tâche, l’élève prouve qu’il a progressé dans son parcours d’apprentissage, qu’il a acquis des connaissances nouvelles et développé de nouvelles compétences. Des exemples concrets Un descripteur de capacités préfigure une tâche. Pour transformer un descripteur en tâche, il faut le contextualiser, le scénariser, le concrétiser, l’adapter, en préciser ses différentes composantes pour un public particulier. Certaines viennent facilement à l’esprit de tout enseignant de langue : présenter un objet, un projet, un lieu, un tableau, un monument…, interviewer une personne, participer à un jeu de rôle, concevoir et produire une affiche, une brochure, un journal, un cédérom, un diaporama, un enregistrement audio ou vidéo, une page de site, construire et expliquer une maquette, un jeu, écrire et réciter 2 devant un public un texte poétique, une chanson, une saynète, organiser un débat, écrire un conte… On trouvera des tâches dans le DVD : LVE ressources pour le palier 2 de 2010, disponible dans le CDI de l’établissement ou à commander à la cyber librairie du Scérén. http://www.sceren.com/cyber-librairie-cndp.aspx?l=langues-vivantes-etrangeres-college-palier-2&prod=437171 http://eduscol.education.fr/cid48779/langues-vivantes-etrangeres-college.html Extraits du livret «Fiches repères pour la mise en œuvre du livret personnel de compétences au collège » (pages 13, 14): http://media.eduscol.education.fr/file/socle_commun/97/5/ReperesLivretcompetences_145975.pdf Évaluation des compétences dans l’accomplissement d’une tâche complexe La tâche complexe fait partie intégrante de la notion de compétence, comme le rappelle le préambule du socle commun : « maîtriser le socle commun de connaissances et de compétences, c’est être capable de mobiliser ses acquis dans des tâches et des situations complexes, à l’École puis dans sa vie […] » Un constat Les résultats obtenus lors des différentes enquêtes du PISA montrent que les élèves français réussissent très correctement les tâches simples mais rencontrent des difficultés lorsqu’il s’agit d’effectuer une tâche dite « complexe » exigeant d’articuler plusieurs tâches simples non précisées, en particulier lorsque le contexte ne permet pas d'identifier le champ disciplinaire concerné ou lorsqu'il est « caché » dans un cas concret de la vie courante. La notion de tâche complexe Maitriser une situation complexe ne se réduit pas à la découper en une somme de tâches simples effectuées les unes après les autres sans lien apparent. Les tâches complexes permettent de motiver les élèves et de les former à gérer des situations concrètes de la vie réelle en mobilisant les connaissances, les capacités et les attitudes acquises pour en développer de nouvelles. Dans ce contexte, complexe ne veut pas dire compliqué. Les tâches simples incitent davantage à des reproductions de procédures laissant peu d'initiative à l'élève et pouvant conduire à une évaluation de micro‐compétences. Les tâches complexes apprennent aux élèves à gérer des situations qui mobilisent simultanément des connaissances, des capacités et des attitudes. Elles permettent de motiver les élèves et de mettre en place des stratégies de résolution propres à chacun. Exemples de tâche complexe : Rédiger un court récit : rédiger un conte (item « Rédiger un texte bref, cohérent, construit en paragraphes, correctement ponctué, en respectant des consignes imposées : récit, description, explication, texte argumentatif, compte rendu, écrits courants ») ; 3 Les intérêts de travailler par tâche complexe La complexité étant inhérente à la notion de compétence, les tâches complexes peuvent être proposées à n’importe quel moment du processus d’apprentissage. Proposée en début d'apprentissage, la tâche complexe constitue un atout important pour les élèves, et leur permet : o de prendre davantage d'initiative en l'absence de procédures imposées ; o de relever un défi motivant ; o de bénéficier d'aides ciblées. Quand on cherche à évaluer une compétence, on est conduit à envisager la mobilisation de connaissances et capacités dans des contextes variés et de complexités différentes. Contextualiser la tâche complexe présente l'avantage de susciter la curiosité des élèves. Par exemple en science, il est important d’accorder une grande attention à la situation déclenchante qui permettra d’introduire la problématique : une situation réaliste, si possible ancrée dans le quotidien, n'ayant pas un lien direct ou immédiat avec la connaissance à construire. Pour le professeur qui doit mettre en œuvre les enseignements, c’est en même temps répondre aux caractéristiques des exigences nationales, européennes et internationales : o transversalité : les compétences recouvrent plusieurs disciplines, elles s’exercent dans des situations variées ; o contextualisation / décontextualisation : la compétence doit être maîtrisée et évaluée à travers des situations concrètes, les plus proches possible de celles rencontrées dans la vie réelle ; o complexité : les tâches, les situations de mise en œuvre des compétences sont par essence complexes, requérant la mobilisation de connaissances, capacités et attitudes variées ; o intégration : les compétences intègrent diverses facettes (capacités, attitudes, connaissances) issues de diverses disciplines. La différenciation pédagogique et le travail par tâche complexe Selon leur degré de maîtrise, les élèves peuvent avoir besoin d’être accompagnés pour réaliser la tâche complexe. Des aides de différents types doivent être prévues à cet effet : o aide à la démarche de réalisation ou de résolution ; o apport de savoir‐faire, par exemple sous la forme d'une procédure de réalisation ; o apport de connaissances nécessaires à la résolution. Il n'y a pas de hiérarchie entre ces types d'aide. 4 Les aides ne sont pas destinées à donner des réponses mais à guider les élèves dans leur réflexion, dans la mise en œuvre de capacités ou dans la mobilisation de connaissances. Ces aides doivent être mises à disposition de l'élève en fonction des difficultés qu'il rencontre, seulement quand il en a besoin et dans l'ordre qui lui convient. Les aides ciblées permettent de respecter le rythme d’acquisition de chaque élève. L’objectif est que les élèves se détachent progressivement et volontairement des aides. La mise en œuvre de l'évaluation dans une tâche complexe La tâche complexe n'est ni la panacée ni une nécessité, les apprentissages passent aussi par des tâches plus simples, automatisées, d'ordre procédural, comme on « fait des gammes ». Travailler en tâche complexe ne suppose pas que l’élève la réussisse d'emblée. Réussie ou non, en autonomie ou pas, la tâche complexe donne l'occasion d'évaluer positivement des connaissances et des capacités du socle. Pour l’élève ayant réussi à réaliser une tâche complexe sans aide, on évalue positivement les connaissances et les capacités requises. Pour l’élève qui a utilisé une aide, on n’évalue pas les connaissances et les capacités correspondantes mais on évalue positivement les autres qu'il a mises en œuvre sans aide. L'enseignant pourra choisir les compétences évaluées parmi celles mises en œuvre sans toutes les évaluer. http://eduscol.education.fr/pid28793/ressources-pour-le-socle-commun.html