Statistiques sur les comportements sexuels des
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LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) Statistiques sur les comportements sexuels des adolescents canadiens Cette édition de La recherche en revue souligne les tendances en ce qui concerne trois aspects important de la santé ou du comportement sexuel chez les jeunes Canadiens. Ceux-ci sont : (1) tendances en matière de relations sexuelles; (2) tendances en matière de grossesse à l’adolescence; et (3) tendances en matière de sexe oral. Tendances quant à l’expérience en matière de relations sexuelles chez les adolescents canadiens Plusieurs études de grande envergure fournissent des données sur le pourcentage d’adolescents canadiens qui ont eu des relations sexuelles au moins une fois. Au nombre de celles-ci, on note l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada, la British Columbia Adolescent Health Survey et La santé des jeunes canadiens : un accent sur la santé mentale. Parce que ces études sont menées de façon répétitive sur un nombre d’années au moyen d’échantillons semblables, elles nous permettent d’observer des tendances dans les pourcentages de jeunes Canadiens qui font l’expérience de relations sexuelles. La plupart des jeunes Canadiens auront leur première relation sexuelle à un certain point pendant leur adolescence. Dans la plus récente Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes : 2009/2010, en réponse à la question « Avez-vous déjà eu des relations sexuelles? », 30 % des jeunes de 15 à 17 ans et 68 % des 18 à 19 ans ont déclaré qu’ils avaient eu des relations sexuelles (Roterman, 2012). Bref, alors que moins de la moitié des adolescents canadiens déclarent avoir eu des relations sexuelles avant l’âge de 18 ans, plus des deux tiers le font avant l’âge de 20 ans. Lorsque ces données sont ajoutées aux données des cycles précédents de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, nous pouvons observer que les pourcentages des jeunes Canadiens dans les groupes d’âge 15-17 ans et 18-19 ans qui ont signalé avoir déjà eu des relations sexuelles sont demeurés relativement stables de 1996/1997 à 2009/2010 (Rotermann, 2012, 2008) (Tableau 1). Tableau 1 : Pourcentage des jeunes Canadiens âgés de 15-17 ans et de 18-19 ans ayant signalé avoir déjà eu des relations sexuelles, 1996/1997, 2003, 2005, 2009/2010 Groupe d’âge 1996/1997 2003 2005 2009/2010 15-17 ans 32 % 30 % 29 % 30 % 18-19 ans 70 % 68 % 65 % 68 % Sources : Rotermann, M. Tendances du comportement sexuel et de l’utilisation du condom à l’adolescence. Rapports sur la santé, vol. 19, no 3, 2008, p. 1-5. Rotermann, M. Comportement sexuel et utilisation du condom chez les 15 à 24 ans en 2003 et en 2009-2010. Rapports sur la santé, vol. 23, no 1, 2012, p. 1-5. La British Columbia Adolescent Health Survey (McCreary Centre Society, 2009; Saewyc, Taylor, Homma et Ogilvie, 2008) comprend des données sur le pourcentage des adolescentes et adolescents de la 7e à la 12e année (de 12 à 17 ans et plus) qui ont signalé avoir déjà eu des relations sexuelles en 1992, 1998, 2003 et 2008. Ces données indiquent des pourcentages stables jusqu’en déclin de jeunes qui ont eu des relations sexuelles entre 1992 et 1998, les pourcentages demeurant stables par la suite (Tableau 2). Les résultats indiquent que le pourcentage des adolescentes et des adolescents de la 7e à la 12e année qui ont déjà eu des relations sexuelles a chuté entre 1992 et 2008. Juillet/Août 2012 LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) Tableau 2 : B C Adolescent Health Survey : Pourcentage des adolescentes et adolescents de la 7e à la 12e année qui ont déclaré avoir déjà eu des relations sexuelles, 1992, 1998, 2003, 2008 1992 1998 2003 2008 Adolescents 33,9 % 24,9 % 23,3 % 22,0 % Adolescentes 28,6 % 23,0 % 24,3 % 22,0 % Sources : Saewyc, Taylor, Homma & Ogilvie. (2008). Trends in sexual health and risk behaviours among adolescent students in British Columbia. The Canadian Journal of Human Sexuality, 17 (1/2), 1-14. McCreary Centre Society. (2009). A Picture of Health: Highlights from the 2008 British Columbia Adolescent Health Survey. Vancouver, BC: McCreary Centre Society. La santé des jeunes canadiens : un accent sur la santé mentale présente les résultats du cycle de 2009/2010 de l’étude intitulée Les comportements de santé des jeunes d’âge scolaire (Freeman, King, Pickett, Craig, Elgar, Janssen, & Klinger, 2011). Pour la période 2002 à 2010, le pourcentage des élèves de 9e et de 10e année qui ont déclaré avoir déjà eu des relations sexuelles a légèrement augmenté. Tableau 3 : La santé des jeunes canadiens : un accent sur la santé mentale : Pourcentage approximatif des élèves de 9e et de 10e année ayant déclaré avoir déjà eu des relations sexuelles, 2002, 2006, 2010 2002 2006 2010 Garçons, 9e année 20 % 20 % 24 % Filles, 9e année 18 % 19 % 19 % Garçons, 10e année 27 % 25 % 31 % Filles, 10e année 25 % 27 % 31 % Source : Freeman et coll. (2011). La santé des jeunes canadiens : un accent sur la santé mentale. Agence de la santé publique du Canada, Ottawa, Ontario. Juillet/Août 2012 LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) Sommaire Trois études canadiennes courantes à large échantillonnage ont recueilli des données sur les pourcentages de jeunes Canadiens qui déclarent avoir déjà eu des relations sexuelles. Deux de ces études ont d’abord recueilli des données sur l’expérience en matière de relations sexuelles des jeunes en 1992 (B.C. Adolescent Health Survey) ou en 1996 (Canadian Community Health Survey) et deux d’entre elles ont fait connaître les données recueillies récemment en 2010 (Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes; La santé des jeunes canadiens). Plusieurs conclusions peuvent être tirées de ces trois études. D’abord, du début au milieu des années 1990 jusque vers 2005, le pourcentage de garçons et de filles qui ont déclaré avoir déjà eu une relation sexuelle a diminué. Deuxièmement, entre 2005 et 2010, les pourcentages de jeunes qui ont signalé avoir déjà eu des relations sexuelles est demeuré stable pour certains groupes (par ex. les filles de 9e année, soit de 15-17 ans) et a accusé une légère augmentation pour les autres (par ex. les filles et les garçons de 10e année, soit 18-19 ans). Troisièmement, dans l’ensemble, les données disponibles indiquent que le pourcentage d’adolescents et d’adolescentes au Canada qui ont déclaré avoir déjà eu des relations sexuelles a chuté entre le début/ milieu des années 1990 et 2010. Références Freeman, J.G., King, M., Pickett, W., Craig, W., Elgar, F., Janssen, I. et Klinger, D. (2011). La santé des jeunes canadiens : un accent sur la santé mentale. Ottawa, ON: Agence de la santé publique du Canada. McCreary Centre Society. (2009). A Picture of Health: Highlights from the 2008 British Columbia Adolescent Health Survey. Vancouver, BC: McCreary Centre Society. Rotermann, M. Tendances du comportement sexuel et de l’utilisation du condom à l’adolescence. Rapports sur la santé, vol. 19, no 3, 2008, p. 1-5. Rotermann, M. Comportement sexuel et utilisation du condom chez les 15 à 24 ans en 2003 et en 2009-2010. Rapports sur la santé, vol. 23, no 1, 2012, p. 1-5. Tendances en matière de grossesse à l’adolescence Les tendances en matière de taux de grossesse à l’adolescence sont d’intérêt pour les éducateurs, les fournisseurs de soins de santé, les chercheurs et les responsables des politiques pour diverses raisons, dont le lien entre les facteurs socio-économiques et l’ incidence de la grossesse/procréation à l’adolescence et le recours aux tendances en matière de grossesse à l’adolescence comme indicateurs de la santé sexuelle et génésique à l’adolescence. En termes de taux de grossesse à l’adolescence à titre d’indicateurs de la santé sexuelle et génésique des adolescents, on présume qu’une majorité des grossesses à l’adolescence sont imprévues et que de telles tendances sont par conséquent le reflet de la mesure à laquelle les jeunes filles ont la capacité de maîtriser leur santé sexuelle et génésique. Il est probable que la baisse des taux de grossesse à l’adolescence (par rapport aux taux stables ou à la hausse) puisse faire état des niveaux à la hausse du recours efficace à la contraception, à un meilleur accès à des services de santé génésique, à une exposition à une éducation en santé sexuelle de grande qualité ou à un changement des normes sociales dans une direction qui offre un meilleur soutien aux jeunes filles quant à leur capacité d’exercer leur choix en matière de reproduction. Vous trouverez ci-dessous un sommaire des données qui illustrent les tendances en matière de taux de grossesse et d’avortement chez les adolescentes canadiennes. Les données sur les mortinaissances/fausses couches qui sont habituellement incluses dans le calcul des taux de grossesse à l’adolescence sont exclues de façon à faire des comparaisons directes entre les différents pays (Nota : les mortinaissances/fausses couches constituent une faible fraction des grossesses à l’adolescence). Juillet/Août 2012 LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) Tendances quant aux taux de natalité/d’avortement au Canada Si nous nous attardons à la plus récente décennie pour laquelle nous disposons de données complètes, nous pouvons observer que le taux combiné de natalité/d’avortement chez les adolescentes au Canada pour chaque année consécutive est passé de 44,2 par 1 000 adolescentes âgées de 15 à 19 ans en 1996 à 27,9 en 2006, ce qui représente une baisse de 36,9 % (Statistique Canada, s.d.a., s.d.b., s.d.c.) (Tableau 1). Le taux de natalité chez les adolescentes canadiennes est passé de 22,1 par 1 000 en 1996 à 14,2 en 2009, soit une diminution de 35,7 % et le taux d’avortement chez les adolescentes est passé de 22,1 en 1996 à 14,2 en 2006, soit une baisse de 35,7 %. Au cours de la période de 1996 à 2006, les naissances ont représenté environ 47 % du taux de natalité/d’avortement avec seulement de légères fluctuations dans une fourchette globale de 45 % à 50 %. Tableau 1 : T aux de natalité, d’avortement et combinés natalité-avortement par 1 000 filles âgées de 15 à 19 ans, Canada 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Natalité 22,1 20,0 19,8 18,6 17,0 16,0 14,9 14,4 13,6 13,3 13,7 Avortement 22,1 21,6 21,6 20,5 20,1 19,4 18,4 17,1 16,3 15,3 14,2 Total 41,6 41,4 39,1 37,1 35,4 33,3 31,5 29,9 28,6 27,9 44,2 14,0 14,3 14,2 Sources : Statistique Canada. (s.d.a.). Tableau CANSIM 106-9002 – Issues de la grossesse, selon le groupe d’âge, Canada, provinces et territoires, données annuelles, CANSIM (base de données); Statistique Canada. (s.d.b.). Tableau 102-4505 – Taux brut de natalité, taux de fécondité par groupe d’âge et indice synthétique de fécondité (naissances vivantes), Canada, provinces et territoires, données annuelles, CANSIM (base de données); Statistique Canada. (s.d.c.). Tableau 106-9034 – Avortements provoqués en milieu hospitalier et en clinique, selon le groupe d’âge et le lieu de résidence de la patiente, Canada, provinces et territoires, annuel, base de données CANSIM Tendances quant aux taux de natalité/d’avortement dans les provinces et territoires du Canada : 1995 à 2005 Dans cette section, nous comparons les taux de natalité/d’avortement dans les provinces et le Yukon en 2005 (l’année la plus récente pour lesquelles les données étaient disponibles) ainsi que la baisse en pourcentage de ces taux de 1995 à 2005. Les données sur les avortements pour 2004 et 2005 n’étaient pas disponibles pour les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut de façon à ce que ces comparaisons de taux ne pouvaient être faites. Les taux de natalité/d’avortement à l’adolescence au Canada en 2005 (Statistique Canada, s.d.a.) variaient considérablement parmi les provinces de 22,5 par 1 000 filles âgées de 15 à 19 ans à Terre-Neuve à 42,4 en Saskatchewan (Tableau 2). Par rapport au taux de référence national de 28,6 pour tout le pays en 2005, cinq provinces se situaient sous ce niveau (Î.-P.-É., Terre-Neuve, Nouveau-Brunswick, Ontario et Nouvelle-Écosse; 18,5-23,7) et cinq provinces ainsi que le Yukon l’ont dépassé (Colombie-Britannique, Yukon, Québec, Alberta, Manitoba et Saskatchewan; 29,3-42,4). En termes de différences régionales, les taux étaient inférieurs dans l’est du Canada (et l’Ontario) et supérieurs dans l’ouest du Canada (et le Québec et Yukon). Dans tous les cas, les taux de natalité/d’avortement étaient inférieurs en 2005 par rapport à 1995, bien que la diminution de pourcentage variait considérablement par rapport aux diminutions relativement faibles au Québec (10 %), à la Saskatchewan (25,5 %) et à Terre-Neuve (28,3 %); ainsi qu’aux baisses plus importantes à l’Î.-P.-É. (48,9 %), en Ontario (51,5 %) et au Yukon (51,8 %). Juillet/Août 2012 LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) Tableau 2 : Chute du pourcentage du taux de natalité/d’avortement, chez les filles âgées de 15 à 19 ans, Canada, provinces et Yukon, 1995 et 2005. 1995 2005 Diminution en % Canada 45,8 28,6 37,6 % T.-N.-L. 31,4 22,5 28,3 % Î.-P.-É. 37,0 18,9 48,9 % N.-É. 43,2 23,7 45,1 % N.-B. 40,4 22,6 44,1 % Qué. 36,0 32,4 10,0 % Ont. 47,4 23,0 51,5 % Man. 63,9 40,5 36,6 % Sask. 56,9 42,4 25,5 % Alb. 53,7 33,0 38,5 % C.-B. 45,3 29,3 35,3 % Yukon 65,1 31,4 51,8 % Source : Statistique Canada. (s.d.a.). Tableau 106-9002 – Issues de la grossesse, selon le groupe d’âge, Canada, provinces et territoires, données annuelles, CANSIM (base de données). Comparaison des tendances en ce qui concerne les taux de natalité/d’avortement au Canada, aux États-Unis, en Angleterre/ pays de Galles et en Suède McKay et Barrett (2010) ont comparé les taux de grossesse à l’adolescence de 1996 à 2006 entre le Canada, les É.-U., l’Angleterre/le pays de Galles et la Suède (figure 1). En 2006, la plus récente année pour laquelle des données étaient disponibles pour les quatre pays, le Canada présentait le plus faible taux de natalité/d’avortement (27,9) par rapport aux États-Unis (61,2), à l’Angleterre/au pays de Galles (60,2) et à la Suède (31,4). Dans l’ensemble, de 1996 à 2006, le taux de natalité/d’avortement à l’adolescence a reculé de 36,9 % au Canada, de 25 % aux États-Unis et de 4,75 % en Angleterre/ pays de Galles et s’est accru de 19,1 % en Suède. Juillet/Août 2012 LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) Figure 1 : Taux combiné de natalité/d’avortement par 1 000 filles âgées de 15 à 19 ans, Canada, Suède, États-Unis, Angleterre/pays de Galles, 1996-2006 90 Canada Suède États-Unis Angleterre/pays de Galles 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Source : McKay, A. & Barrett, M. (2010). Trends in Teen Pregnancy Rates from 1996-2006: A Comparison of Canada, Sweden, U.S.A., and England/ Wales. The Canadian Journal of Human Sexuality, 19, (1-2), 43-52. Sommaire Pour la décennie la plus récente pour laquelle des données sur le taux de natalité/d’avortement des adolescentes étaient disponibles (1996-2006), les taux de natalité/d’avortement ont reculé. Il est à noter que la diminution de grossesses à l’adolescence évidentes pour cette période de dix ans est une extension d’une diminution à long terme des taux de grossesse à l’adolescence qui s’est produite au Canada au cours des 25 dernières années (McKay, 2006). Pour la période 1995-2005, les taux de natalité/d’avortement à l’adolescence ont reculé dans tous les territoires et provinces canadiens mesurés, bien que l’ampleur de ces réductions différait entre les juridictions. Il est également à noter que la diminution du taux de grossesse à l’adolescence au Canada pour la période 1996-2006 était supérieure à celle d’autres pays comme les États-Unis et l’Angleterre où les taux de grossesse ont reculé, mais dans une moindre mesure. La baisse des taux de grossesse à l’adolescence au Canada pendant cette période contraste considérablement avec ceux de la Suède où les taux de grossesse à l’adolescence se sont accrus. Juillet/Août 2012 LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) Références Saewyc, Taylor, Homma & Ogilvie. (2008). Trends in sexual health and risk behaviours among adolescent students in British Columbia. The Canadian Journal of Human Sexuality, 17 (1/2), 1-14. McKay, A. (2006). Trends in teen pregnancy in Canada with comparisons to U.S.A and England/Wales. The Canadian Journal of Human Sexuality, 15, 157-161. McKay, A. & Barrett, B. (2010). Trends in teen pregnancy rates from 1996-2006: A comparison of Canada, Sweden, USA, and England/Wales. The Canadian Journal of Human Sexuality, 19, (1-2). 43-52. Statistique Canada. (s.d.a). Tableau 106-9002 – Issues de la grossesse, selon le groupe d’âge, Canada, provinces et territoires, annuel, CANSIM (base de données). Récupéré le 09/03/2010 à partir de http://cansim2.statcan.gc.ca/cgi-win/cnsmcgi. exe?Lang=E&CNSM-Fi=CII/CII_1-eng.htm Statistique Canada. (2009). Indicateurs de la santé. No 1. Catalogue n. 82-221-XWE. http://www.statcan.gc.ca/bsolc/olccel/olc-cel?catno=82-X&lang-eng Statistique Canada. (s.d.b). Tableau 102-4505 – Taux brut de natalité, taux de fécondité par groupe d’âge et indice synthétique de fécondité (naissances vivantes), Canada, provinces et territoires, données annuelles, CANSIM (base de données). Consulté le 23/03/2010 à partir de http://cansim2.statcan.gc.ca/cgi-win/cnsmcgi.exe?Lang=E&CNSM-Fi=CII/ CII_1-eng.htm Statistique Canada. (s.d.c). Tableau 106-9034 – Avortements provoqués en milieu hospitalier et en clinique, selon le groupe d’âge et le lieu de résidence de la patiente, Canada, provinces et territoires, annuel, CANSIM (base de données). Consulté le 23/03/2010 à partir de http://cansim2.statcan.gc.ca/cgi-win/cnsmcgi.exe?Lang=E&CNSM-Fi=CII/CII_1-eng.htm Tendances quant à l’expérience sexuelle orale parmi les jeunes Une grande partie des enquêtes par sondage examinant le comportement sexuel parmi les adolescents canadiens a porté sur la relation sexuelle vaginale. On en connaît relativement peu sur les tendances et les habitudes comportementales liées aux comportements sexuels oraux parmi les jeunes Canadiens. Cependant, plusieurs études menées au Canada ont examiné le comportement sexuel oral des adolescents. Des données de recherche pertinentes des États-Unis aident à fournir un tableau plus complet du comportement sexuel oral parmi les jeunes. L’étude sur la jeunesse, la santé sexuelle et le VIH/sida (Boyce et coll., 2006) menée en 2002-2003 ainsi qu’une recherche de subtilisation de renseignements menée en 1992 conjointement avec le programme d’enseignement Skills for Healthy Relationships (Warren et King, 1994) sont les deux plus importantes enquêtes par sondage à examiner le sexe oral parmi les jeunes Canadiens. Les deux sondages ont demandé aux élèves de 9e et de 11e année s’ils avaient déjà pratiqué le sexe oral. La comparaison des données de ces deux études indique une augmentation des pourcentages d’élèves féminins et masculins dans chaque groupe d’âge ayant déclaré avoir déjà pris part à des activités sexuelles orales (tableau 1) entre 1992 et 2002-2003. En 2002-2003, moins d’un tiers des élèves de 9e année et un peu plus de la moitié des élèves de 11e année ont signalé qu’ils avaient déjà pratiqué le sexe oral. Juillet/Août 2012 LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) Tableau 1 : Pourcentage des élèves de 9e et de 11e année ayant déclaré avoir pratiqué le sexe oral au moins une fois – 1992 - 2002/03 1992 2002-2003 Garçon, 9e année 27 % 32 % Fille, 9e année 21 % 28 % Garçon, 11e année 48 % 53 % Fille, 11e année 47 % 52 % Sources : Boyce et coll. (2006). Sexual health of Canadian youth: Résultats de l’Étude sur la jeunesse, la santé sexuelle et le VIH/sida au Canada. The Canadian Journal of Human Sexuality, 15 (2), 59-68. Warren & King. (1994). Development and Evaluation of an AIDS/STD/Sexuality Program for Grade 9 Students. Comme point de référence, il peut être instructif de comparer la prévalence d’avoir déjà pratiqué le sexe oral à la prévalence d’avoir déjà eu des relations sexuelles. Les données de l’Étude sur la jeunesse, la santé sexuelle et le VIH/sida au Canada (Boyce et coll., 2006) permet une comparaison de la prévalence des deux comportements. Comme montré dans le tableau 2, en 2002-2003, pour chaque année et genre, les élèves étaient plus susceptibles de déclarer la pratique du sexe oral que la pratique de relations sexuelles. Tableau 2 : s ur la jeunesse, la santé sexuelle et le VIH/sida au Canada, pourcentage d’élèves de 9e année et de 11e année ayant déclaré avoir pratiqué le sexe oral et avoir eu des relations sexuelles. Sexe oral Relations sexuelles Garçon, 9e année 32 % 23 % Fille, 9e année 28 % 19 % Garçon, 11e année 53 % 40 % Fille, 11e année 52 % 46 % Source : Boyce et coll. (2006). Sexual health of Canadian youth: Résultats de l’Étude sur la jeunesse, la santé sexuelle et le VIH/sida au Canada. The Canadian Journal of Human Sexuality, 15 (2), 59-68 Aucune des deux études citées ci-dessus n’a fait de distinction entre la personne qui recevait le sexe oral et celle qui le pratiquait. En ce qui concerne le sexe oral chez les adolescents, on assume parfois qu’il y a divergence entre les sexes où les filles sont plus portées à pratiquer le sexe oral (fellation) sur leur partenaire masculin que de le recevoir (cunnilingus) d’eux. Nous ne disposons pas non plus d’un grand échantillon de données sur le sexe oral parmi les jeunes Canadiens qui est plus récent que les données 2002-2003 fournies par l’Étude sur la jeunesse, la santé sexuelle et le VIH/sida du Canada. Ainsi, pour obtenir un tableau plus complet du sexe oral chez les adolescents et pour examiner des données plus récentes en ce qui concerne ce comportement, il est utile d’examiner la recherche sur le sexe oral parmi les adolescents aux États-Unis. Juillet/Août 2012 LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) La National Survey of Sexual Health and Behavior était une enquête par sondage représentative sur le plan national auprès des adolescents et adultes des États-Unis menée en 2009 (Hebenick, Reece, Schick, Sanders, Dodge et Fortenberry, 2010). Le tableau 3 fournit une ventilation un peu plus exhaustive du comportement en matière de sexe oral que ce qu’offrent les données canadiennes disponibles. Les différences de pourcentage chez les adolescentes et adolescents pratiquant et recevant le sexe oral étaient moindres chez les 14-15 ans par rapport aux groupes plus âgés. Parmi les jeunes adolescents (14-15 ans), les filles étaient plus portées que les garçons à pratiquer le sexe oral. Cependant, à l’âge de 18-19 ans, les filles signalaient qu’elles avaient reçu du sexe oral d’un garçon presqu’autant qu’elles pratiquaient le sexe oral à un garçon. De plus, les filles de ce groupe d’âge étaient plus susceptibles que les garçons à signaler qu’elles avaient reçu du sexe oral d’un partenaire de sexe opposé au cours de l’année précédente. Tableau 3 : Na tional Survey of Sexual Health and Behavior, pourcentages de garçons et de filles ayant déclaré avoir pratiqué et reçu du sexe oral hétérosexuel et l’avoir reçu au cours de l’année précédente, 14-19 ans Comportements sexuels oraux 14-15 ans 16-17 ans 18-19 ans Le garçon a reçu du sexe oral 11,9 % 30,9 % 53,6 % Le garçon a pratiqué le sexe oral 7,8 % 18,3 % 50,7 % La fille a reçu du sexe oral 10,0 % 23,5 % 58,0 % La fille a pratiqué le sexe oral 11,8 % 22,4 % 58,5 % Source : Adapté de Hebenick, D., Reece, M., Schick, V., Sanders, S.A., Dodge, B., & Fortenberry, J.D. (2010). Sexual behavior in the United States: results from a national probability sample of men and women ages 14-94. Journal of Sexual Medicine, 7 (suppl 5), 255-2654. Les données canadiennes et américaines sur le sexe oral parmi les adolescents figurant ci-dessus ne sont pas directement comparables (c’est-à-dire que les données canadiennes font référence à la pratique du sexe oral en général et les données américaines font référence à la pratique du sexe oral au cours de l’année précédente; les données canadiennes sont classées par année d’études et les données américaines sont classées par âge). Toutefois, une comparaison générale de l’Étude sur la jeunesse, la santé sexuelle et le VIH/sida au Canada (Boyce et coll., 2006) et de la National Survey of Sexual Health and Behavior (Hebenick et coll., 2010) en ce qui concerne le moment de la collecte des données (2002-2003 et 2009 respectivement) et la prévalence du sexe oral parmi les adolescents laisse entendre que le sexe oral n’est pas devenu plus fréquent chez les adolescents entre le début des années 2000 et la fin des années 2000. Sommaire Les données de Boyce et coll. (2006) laissent entendre que moins du tiers des jeunes Canadiens de 9e année et un peu plus de la moitié de 11e année ont déclaré avoir déjà pratiqué le sexe oral; des pourcentages quelque peu plus élevés des élèves de 9e et de 11e année et des garçons et filles ont déclaré avoir déjà pratiqué le sexe oral plutôt que les relations sexuelles. Les données des États-Unis laissent suggérer qu’il y a des différences entre les adolescentes et les adolescents en matière de comportement sexuel oral (Hebenick et coll., 2010). Cependant, ces données ne concordent pas avec l’hypothèse générale que le sexe oral parmi les adolescents est confiné dans une grande mesure aux filles qui pratiquent le sexe oral (fellation) sur les partenaires masculins sans réciprocité. Juillet/Août 2012 LA RECHERCHE EN REVUE Préparé par SIECCAN (The Sex Information and Education Council of Canada) Des données de comparaison entre deux études canadiennes semblables (Boyce et coll., 2006; Warren et King, 1994) laissent entendre que le pourcentage d’adolescents canadiens qui ont déjà fait l’expérience du sexe oral s’est accru quelque peu entre 1992 et 2002-2003. Une comparaison entre la plus récente étude par sondage menée en 2002-2003 sur le comportement en matière de sexe oral parmi les jeunes Canadiens (Boyce et coll., 2006) et une étude récente menée en 2009 sur le comportement en matière de sexe oral parmi les jeunes Américains (Hebenick et coll., 2010) a laissé entendre que, en principe, le pourcentage des jeunes à avoir déjà pratiqué le sexe oral n’a pas augmenté entre les deux périodes où ces deux études ont été réalisées. Références Boyce, W., Doherty-Poirier, M., Mackinnon, D., Fortin, C., Saab, H. King, M. & Gallupe, O. (2006). Sexual health of Canadian youth: Findings from the Canadian Youth, Sexual Health and HIV/AIDS Study. The Canadian Journal of Human Sexuality, 15 (2), 59-68. Hebenick, D., Reece, M., Schick, V., Sanders, S.A., Dodge, B., & Fortenberry, J.D. (2010). Sexual behavior in the United States: results from a national probability sample of men and women ages 14-94. Journal of Sexual Medicine, 7 (suppl 5), 255-2654. Warren & King. (1994). Development and Evaluation of an AIDS/STD/Sexuality Program for Grade 9 Students. Social Program Evaluation Group, Queens University. Quel est le message à en tirer? Des données de recherche fiables sont une source d’information importante sur les tendances liées à la santé sexuelle et génésique des jeunes Canadiens. Toutefois, la gamme et la disponibilité de données de grande qualité qui nous permettent de suivre les tendances liées à la santé sexuelles des jeunes Canadiens sont limitées. Dans cette édition de La recherche en revue, un sommaire des données qui peuvent être utilisées pour dégager les tendances dans trois domaines essentiels est fourni. Il est notable, en général, que les tendances en matière de pourcentage des adolescents qui ont déjà participé à des relations sexuelles et à la sexualité orale ou qui ont connu une grossesse à l’adolescence sont encourageantes en ce qui a trait à leurs implications pour la santé sexuelle et génésique. Par exemple, les adolescents canadiens étaient moins susceptibles d’avoir des relations sexuelles en 2010 par rapport aux adolescents au début ou vers le milieu des années 1990. Bien que les données disponibles sur les pourcentages des jeunes qui ont pris part au sexe oral est moins définitive en termes d’identification de tendances claires, il ne semble pas que la pratique du sexe oral parmi les adolescents a augmenté considérablement au cours des dernières années : les données disponibles laissent plutôt entendre que le pourcentage de jeunes pratiquant le sexe oral est demeuré relativement stable. La tendance en matière de taux de grossesse à l’adolescence est claire. Le pourcentage d’adolescentes qui sont devenues enceintes a chuté considérablement vers le milieu des années 1990 jusque vers le milieu de la première décennie du 21e siècle. La diminution pour ces années fait partie d’une tendance à long terme qui a commencé vers le milieu des années 1970 et au cours de laquelle moins d’adolescentes sont devenues enceintes. Les mesures en matière de relations sexuelles, de sexe oral et de grossesse à l’adolescence ne fournissent des données que sur seulement quelques-uns des aspects importants de la santé sexuelle et génésique à l’adolescence. Néanmoins, en ce qui concerne ces trois indicateurs particuliers de la santé sexuelle, nous pouvons conclure que les tendances pointent généralement dans la bonne direction. Juillet/Août 2012