solidarite internationale

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solidarite internationale
SOLIDARITE INTERNATIONALE
Projections - débat
N’ENTRE PAS SANS
VIOLENCE DANS
LA NUIT
Lundi 1er décembre 2008
Ciné-Zénith - Evreux
de 19h30 à 21h45
Entrée Gratuite
Dans le cadre de la première édition
du mois de la Solidarité internationale,
la Compagnie Deux, compagnie professionnelle de théâtre de rue,
le CEFED - collectif étrangers français pour l’égalité des droits,
le collectif Wei-Ying et Ming (RESF Eure) et Prisonniers sans frontières,
avec le soutien de la ville d’Evreux
vous invitent à partager une soirée exceptionnelle ET GRATUITE
sur le thème de l’accueil de l’étranger
et plus particulièrement sans-papier.
Soirée projection-débat en présence de personnalités
du monde associatif et militant pour l’accès
aux droits des étrangers en france.
Michel Champredon, maire d’Evreux,
clôturera le débat.
LES FILMS
LAISSEZ-LES GRANDIR ICI
Ciné-tract couleurs, 6 minutes, réalisé en 2006
Réalisateurs : collectif
Sujet : manifeste
Comment est né ce lm et cet appel
Collectif des cinéastes pour les “sans-papiers”
Professionnels du cinéma et de l’audiovisuel en soutien au Réseau
Education Sans Frontières et à tous les “sans-papiers” de France
Dans les écoles, les collèges et les lycées, un grand mouvement de solidarité
entoure les enfants d’hommes et de femmes sans-papiers menacés d’expulsion.
Ce mouvement est essentiel à la société française : les enfants des écoles,
ce sont les enfants de ce pays, ce sont les enfants de la République.
A titre individuel ou au sein d’associations, des cinéastes se sont engagés en
parrainant et en protégeant ces familles en difculté et en danger.
La décision de faire un lm collectif s’est vite imposée à nous.
Pour réaliser ce lm, nous nous sommes adressés au Réseau Éducation Sans
Frontière (RESF) et à des enseignants, qui nous ont présenté certains de leurs
élèves, des enfants de ceux qu’on appelle “sans-papiers”.
Avec l’accord de leurs parents, nous avons travaillé avec eux en ateliers d’écriture.
Les enfants ont raconté leurs situations, confronté leurs expériences. De ces
échanges est né un texte (ci-dessous) et de ce texte est né un lm. Leur lm.
Une forme simple qui porte leur parole et leur histoire. Une histoire de peur et
de souffrance.
Les enfants ont participé à ce travail avec leur passion et leurs espoirs. Espoir de voir
cesser l’arbitraire, qui fait toujours d’eux des enfants de “sans-papiers”, des enfants
de déboutés. Espoir de vivre sans la peur quotidienne d’être expulsés. Passion
d’apprendre et de grandir dans un pays qui est le leur comme il est le nôtre.
Ces enfants doivent vivre parmi nous. Il est aujourd’hui urgent d’afrmer :
Laissez les grandir ici !
Ce lm est projeté dans les salles de cinéma depuis le mercredi 7 mars 2007
(salles d’Art et Essais, réseau MK2...) et 400 copies sont en circulation pour une
diffusion nationale. De plus, des DVD sont disponibles auprès des Resf locaux
ou à commander à :
http://www.educationsansfrontieres.org
L’APPEL
Nous sommes des enfants de “sans papiers”
Un sans-papier, c’est quelqu’un qui n’a pas de carte de séjour
même s’il est en France depuis longtemps.
Comme beaucoup d’entre vous, nos parents sont venus d’ailleurs.
Ils ont fui la violence, la misère.
Ils sont venus pour travailler et nous donner une vie meilleure
Certains d’entre nous sont nés ici.
Avec ou sans papiers la France est notre pays.
On vit dans des hôtels meublés, des appartements, des chambres où on s’entasse.
Tous les jours on a peur.
On a peur que nos parents soient arrêtés par la police quand ils vont au travail,
quand ils prennent le métro.
On a peur qu’on les mette en prison, que nos familles soient séparées et qu’ils nous
renvoient dans des pays qu’on ne connaît pas.
On y pense tout le temps.
A l’école aussi.
Est-ce que c’est normal d’avoir peur quand on va à l’école ?
L’été dernier nos parents et nous, on a eu l’espoir d’avoir enn des papiers.
On a fait des dossiers, on a passé des jours et des nuits à faire la queue devant
des préfectures.
On s’est inscrit dans des bureaux.
On a cru qu’on serait régularisés, que le cauchemar serait terminé.
On remplissait tous les critères, mais on nous a dit : non.
Nous sommes venus à visage découvert avec nos noms, nos adresses.
Ceux qui ont eu leurs papiers avaient le même dossier que nous. Et pourtant on
nous a dit : non.
Arbitrairement.
Maintenant on est en danger et on doit se cacher.
Pourquoi cette injustice ?
Nous ne voulons plus vivre dans la peur.
Nous voulons que la France nous adopte.
Nous voulons être régularisés.
Laissez nous grandir ici.
SANS PAPIERS NI CRAYON
Documentaire couleurs, 52 minutes, réalisé en 2004
Réalisatrice : Marie Borrelli
Sujet : les enfants sans-papiers à l’école
PRIX SPECIAL DU GRAND JURY au 3ème Festival du Film d’Education
à Evreux le 30 novembre 2007 !
SYNOPSYS
Aller à l’école ? Fastoche !
Mais qu’en est-il pour les enfants sans papiers arrivés illégalement sur
le territoire français ? Sont-ils des écoliers comme tous les autres ?
Icham, fatima et Lionel nous font partager leur vie à travers ce documentaire.
CE QU’EN DIT LA REALISATRICE
Bonjour,
Il y a trois ans, j’étais encore une réalisatrice insouciante, préférant
la ction à la réalité, l’imaginaire au documentaire.
Et puis, un matin d’octobre 2004, j’ai fait un voyage en terre inconnue.
Dans un bidonville.
Sans eau ni électricité.
A quelques kilomètres de Paris.
C’est là que j’ai rencontré Roxana, une petite Roumaine de 13 ans.
Elle était arrivée illégalement sur le territoire français avec ses parents.
Elle était sans papiers.
Roxana était vive, gaie, pleine d’envie et de conance en l’avenir.
D’ailleurs, son rêve était de devenir policière. Jusqu’au jour où elle a été expulsée.
Elle ne savait ni lire ni écrire.
Roxana n’avait jamais été scolarisée.
A ce moment, je n’en ai pas cru mes oreilles ! Comment c’était possible ?
En France ? Pourtant l’école est obligatoire pour tous, avec ou sans papiers !
J’étais stupéfaite en apprenant que Roxana n’avait jamais pu aller à l’école faute
de papiers ! Roxana qui en 2007 deviendrait européenne était privée d’école !
Comment c’était possible ? Il devait bien y avoir une loi, quelque chose pour
protéger ces enfants, pour ne pas les priver du droit fondamental qu’est l’éducation ?
A quoi donc servait la Convention des droits de l’enfant ? A rien ?
Ce n’était que du papier pour nous donner bonne conscience ?
J’ai voulu en savoir plus et je suis allée à la rencontre des enfants sans papiers.
Et croyez-moi, cela en fait du monde !
Cela en fait des enfants dont les droits sont bafoués !
A travers ce documentaire, j’ai voulu leur donner la parole et les écouter
me raconter leur vie.
J’ai eu envie d’entendre ce que je ne voyais pas à la télévision,
ce dont la presse parle trop peu.
Je ne voudrais pas me réveiller un matin en disant, je ne savais pas.
Si vous aussi vous voulez savoir, n’hésitez pas...
Je tiens à remercier le Réseau Education Sans Frontières ainsi
que Médecins du Monde sans qui ce lm n’aurait pu se faire.
Marie Borrelli
L’AUTEUR
Bio-Filmographie
Après une enfance passée dans le sud de la France, des études en Sciences
Physiques à Nice et en Japonais à Paris, Marie se lance dans la réalisation d’un
premier lm avec un dessin animé : “Ailleurs”. Puis, c’est en Belgique, dans la
prestigieuse école de cinéma européenne, l’INSAS, qu’elle apprend le métier.
A travers ses thèmes de prédilections - l’enfance et les rapports humains - Marie
s’attache à suivre dans ses lms le parcours de vie de ceux qu’elle appelle
“les héros du quotidien”, vous, nous non sans une touche de poésie
COURTS-METRAGES
(scénarii et réalisation)
2000
Lila (1988 - 2000) - 6 minutes
1999
La vie cachée des Nounours - 13 minutes
1998
Rouge et mimosa - 25 minutes
1994
Léda, la Rose rose et le Scarabée - 15 minutes 15
1993
Nature Morte avec Femme - 7 minutes 30
1992
Impasse - dessin animé - 4 minutes 30
1990
Ailleurs - 3 minutes
SCENARISTE
2001
Le silence, d’abord - 21 minutes
DOCUMENTAIRES
2007
Une journée sur la plage - 52 minutes
2006
Sans papiers ni crayon - 52 minutes
2004
Bienvenue dans mon pays - Jacob en Allemagne - 13 minutes
L’école est nie ! - Clara en Allemagne - 13 minutes
2003
Bienvenue dans mon pays - Serkan en Turquie - 13 minutes
L’école est nie ! - Deniz en Turquie - 13 minutes
N’ENTRE PAS SANS VIOLENCE DANS LA NUIT
Documentaire noir et blanc, tourné en mini d.v en 2005
Durée : 20 minutes
Réalisateur : Sylvain George
Sujet : Sur le vif, émeute populaire suite à une rae dans
un quartier de Paris
SYNOPSYS
La rage au cœur. De plein fouet. Gueules ouvertes. Raes. Octobre 2005. Un quartier
de Paris se révolte, spontanément. Et l’écho du désespoir et de la colère n’a d’égal
que l’injustice qui frappe les habitants jours après jours. Gestus Historique qui
renvoie aux luttes populaires les plus belles, les plus ténues, les plus fragiles :
esclaves de Spartakus, insurgés de la Commune, noirs et latinos américains…
A PROPOS DE L’AUTEUR
Bio-Filmographie
Sylvain George est un jeune cinéaste, poète et activiste. Après des études en
sciences humaines (Master II en Philosophie, Sciences politiques, Cinéma) et avoir
emprunté de multiples chemins de traverses, “il rend compte des luttes et de
l’oppression dont souffrent les clandestins partout en Europe dans un style inspiré
par Peter Emanuel Goldman et son Pestilent City au jazz déchirant.
Un travail indispensable, qui porte très haut l’exigence en matière des droits
et des devoirs du cinéma” (Nicole Brenez).
Battant en brèche la simple sphère esthétique et un certain partage du sensible,
il réalise d’une part des lms-essais poétiques, politiques et expérimentaux, sur la
thématique de l’immigration notamment : No Border (Aspettavo che scendesse la
sera), N’entre pas ans violence dans la nuit… Et d’autre part des cinés-tracts et
fables didactiques radicaux (la série des CONTRE-FEUX), pour le 9ème collectif des
sans-papiers à Paris qu’il soutient et défend ardemment, et des collectifs informels,
engagés contre les politiques iniques qui traversent et modèlent notre société :
projets de loi sur l’immigration, expulsions…
Ses lms sont hébergés par des sites de vidéos activistes, diffusés sur Internet,
projetés tout à la fois dans les réseaux militants et les festivals nationaux et
internationaux (Cinémathèque française, Festival de Lussas, Festival des Cinémas
Différents, Musée d’Art Moderne de Copenhague, Cinémathèque de Copenhague,
Cinémathèque de Milan…).
Extraits de l’article de Ludovic Lament dans Médiapart 19 août 2008 “L’ANTI-CORPS, premières sensations de Lusas, Sylvain George à l’écoute des migrants.”
“ ... ”
On l’aura compris, Sylvain George fait ce que l’on appelle du cinéma militant, en
solitaire, avec trois francs six sous. Militant ?
A ceux qui détourneraient leurs yeux, convaincus que l’on a rien vu de neuf en
la matière depuis Medvekine et consorts, surtout sur les écrans français, Sylvain
George précise : “Je veux construire des lms qui peuvent participer pleinement à
des mobilisations”.
Force est de constater que ses premiers travaux circulent mieux dans les réseaux
associatifs et les collectifs de sans-papiers (comme ici) que dans les festivals de
cinéma. Parallèlement à la grande oeuvre en préparation, George s’est en effet
essayé à des formes plus courtes, plus modestes, proches de la forme des ciné-tract,
baptisées, Bourdieu es-tu là, des “contre-feux” (dont Un homme idéal, fragment de
la vie d’un sans-papier en France, projeté jeudi soir à Lussas). Dans N’entre pas sans
violence dans la nuit, son premier court, il témoigne, un vieux caméscope au poing,
de la “révolte populaire” qui accompagne la “rae” de sans-papiers, dans le quartier
de Château rouge, à Paris, en octobre 2005.
Curieuse sensation pour le spectateur, baladé entre le très contemporain (les ux de
déplacés économiques) et le très distancié (via le noir et blanc, et parfois, des effets
de saturation), entre l’actuel et l’ancien. Sylvain George s’explique sans détour sur ce
parti pris : il veut faire entrer en résonance les corps des vaincus par-delà les siècles,
“témoigner de ces vaincus dont on ne parle pas”.
Dérouler le l de l’Histoire depuis le camp des vaincus... Sans surprise, Sylvain
George a choisi son camp, et défend bec et ongles la philosophie de l’Histoire de
Walter Benjamin, à l’encontre d’un ordre des choses trop gé. Et croit à un cinéma
porteur d’un “projet d’émancipation”. Nicole Brenez, à l’origine de sa présence à
Lussas, dit de lui qu’il est un de ces artistes “anticorps” qui surgissent à chacune
des nouvelles crispations planétaires - comme c’est le cas, dans un autre registre, du
conit au Proche-Orient, accompagné d’une nébuleuse de documentaristes. “Je fais
ce lm là parce que ça m’intéresse. On ne travaille pas sur un sujet par hasard. Et en
travaillant sur l’immigration, on travaille aussi sur soi”, poursuit Sylvain George, aux
origines mêlées - suisse, italienne, marocaine.
Dans l’une des scènes glaçantes du lm en préparation, l’un des Erythréens se tourne
vers la caméra et interpelle le spectateur, pour lui demander, en gros, de lui venir
en aide. “Les migrants dans mes lms peuvent m’aider à travailler sur moi-même.
Et mon travail peut aussi leur permettre de passer un certain nombre de choses, de
traduire l’expérience de la migration... Le lm devient un espace commun, construit
sur la confrontation de deux réalités, la mienne et la leur. Il y a échange total.” Du
cinéma comme art de la rencontre, on en est toujours là.
Ludovic Lament
Cahiers du Cinéma : Les Clandestins ou No One Is Illegal
(Nicole Brenez)
Dans le numéro d’octobre 2007 des Cahiers du Cinéma, page 52
www.cahiersducinema.com
“ ... ” N’entre pas sans violence dans la nuit de Sylvain George (France,
2005-2007, 23’) représente sans doute le premier lm sur une rae parisienne,
par le cinéaste qui aujourd’hui en France consacre une œuvre majeure à toutes les
formes de violence exercées contre les étrangers en situation irrégulière. La série
des Contre-feux, brefs “communiqués visuels” sur les expulsions et les textes de lois
s’y rapportant, s’accompagne d’un livret intitulé Les Nuits de Plomb (éditions du
réveil, 2005) qui dénonce la violence d’État et la passivité complice de la population
française.
No Border (2005-2007, 23’) décrit Paris du point de vue des réfugiés qui y survivent,
ville désolée, ville funèbre, “pestilent city”, pour reprendre le titre de l’essai visuel
consacré à New York par Peter Emanuel Goldman en 1965, dont le style a inspiré
l’esthétique virulente et endeuillée de Sylvain George.
“Il se peut qu’être un cinéaste ou un vidéaste aujourd’hui consiste à devenir une
sorte d’itinérant. Savoir qu’aucun contrat, aucun système, aucun pays ne demeure si
vital pour un être vivant, que celui-ci ne puisse s’en détacher si on lui demande de
compromettre sa vision”, explique Laura Waddington.
Comme Laura Waddington sur les mers européennes, comme Florent Marcie en
Tchétchénie et en Afghanistan, en toute indépendance et sans relâche Sylvain
George explore les zones sombres de l’histoire, les couloirs de migration, les seuils
et les verrous de la Forteresse Europe, à Calais, à Ceuta, à Melilla, aux abords
des gares parisiennes, sur la plage de Toulon où l’on repêche les noyés. Il termine
aujourd’hui une fresque d’ensemble sur la condition de ces victimes économiques qui
payent de leur sang le prix de notre paix sociale. Car “qu’est-ce que la paix sociale,
sinon une guerre à basse intensité ? ”, demandait Oreste Scalzone, poète, acteur,
vidéaste, camarade de Toni Negri et de Cesare Battisti.
Lettre parue dans le contre-journal de Libération
le 12 septembre 2008, relative à un viol survenu sur la personne d’une
journaliste partie enquêter sur les migrants de Calais
cette lettre sera lue au cours de soirée (si le temps le permet) par la comédienne
Elise Carrière
LA LETTRE DE TEMESGHEN
CALAIS, 15 septembre 2008
Je vous écris d’un coin de l’enfer, battu par les vents et les mers, et les
cris des mouettes qui se déchirent à travers les gouttes de pluie - à moins qu’ils
ne s’agissent d’oiseaux de nuit, volant toujours plus haut, aux brumes et lisières,
et qui pourtant ne cessent de se perdre. Je vous écris d’une ville de fuites, où
j’erre et me terre, car devant toujours partir, toujours là, dans une course éperdue,
jusqu’à bout de soufe.
Je vous écris d’une ville du Nord, Calais, point de passage obligé de centaines de
personnes, venues des coins du monde, les “migrants” comme vous dites. Je vous
écris car à aucun moment il ne nous a été donné de prendre la parole. Pas une seule
fois, à aucun moment, les journalistes ne sont venus nous voir, nous ont demandé ce
que nous pensions, ce que nous ressentions, ce que nous savions des faits survenus.
Ici, il y a quelques semaines en effet, une jeune journaliste en reportage a été violée
par une personne d’origine afghane, dans ce que tout
le monde appelle “la jungle”. De nombreux articles ont été écrits sur cette affaire.
Mais personne n’est venu nous voir. Ce n’était sans doute pas la peine. Ce n’était
sans doute pas nécessaire.
D’ici, je vous écris pour prendre la parole et vous dire que je ne connaissais pas cette
personne. Que je l’avais vu de loin, à plusieurs reprises. Il s’agissait pour moi, pour
nous, d’une journaliste de plus qui, comme il peut y en avoir des dizaines chaque
année, venait faire les sempiternelles images des “migrants” en train de prendre des
camions, de dormir dans la rue, dans la jungle, de manger aux soupes populaires…
Calais, c’est le cinéma, les sunlights, les tournages permanents, les photographes et
journaliste souvent à l’affût, en planque… Elle est venue une fois dans la “maison
des Africains” (Ce fameux “squat” où une journaliste a déclarée dans un article du
journal Libération qu’elle avait renoncé à y aller car trop “dangereux”. Il faut dire
avec force qu’il n’y a jamais eu aucune agression à l’encontre d’une femme ou
d’un homme, sinon à notre propre endroit. Il me faudrait ici parler des multiples
ratonnades qui ont eu lieu ces derniers mois, et qui ont notamment coûté un œil à
un de mes amis !). Elle est venue pour prendre des photos, et nous lui avons dit non,
nous lui avons demandé de partir. On n’en pouvait plus. C’est tout.
Après je ne sais pas.
D’ici, je vous écris pour vous dire qu’il s’agit d’un drame horrible, affreux, et qui a
touché toutes les personnes présentes : femmes, jeunes et moins jeunes. Hommes,
jeunes et moins jeunes. Croyez-vous que nous ne puissions comprendre et être saisi
par la douleur de cette jeune femme ? Que nous ne savons pas ce que c’est que de
subir ? Nous, nous qui sommes morts, dans le désert et dans la mer, sur cette terre.
Nous, que l’on voit, là, comme rien, comme des esclaves.
Croyez-vous que nous n’ayons rien à dire sur cet événement, injuste ? Profondément
injuste ? Pour elle, qui ne méritait pas d’être frappée par une telle chose. Pour nous,
qui nous retrouvons une nouvelle fois stigmatisés.
D’ici, je vous écris pour prendre la parole et vous dire que nous sommes effrayés.
Oui, nous sommes effrayés. Nous courons. J’ai peur. Je le dis. Je l’écris. Mais vous
le savez déjà. Que va-t-on encore penser de nous ? On nous prend déjà pour
des criminels, des terroristes. Le doute, la suspicion planent sur nous, des regards
accusateurs se xent sur nous. Pourquoi devrions-nous, nous les “migrants”, être
meilleurs ou plus dangereux que le peuple de France ? Comme partout dans le
monde, comme partout en France, il existe des gens merveilleux et des gens
moins bien. Comme partout dans le monde, comme partout en France, il existe,
malheureusement, injustement, des lieux, des situations, où une femme risque
d’être plus exposée, où une femme ne doit pas se rendre seule.
Oui, d’ici, je vous écris pour prendre la parole et vous dire que les responsables
se doivent d’être retrouvés et jugés. L’auteur du méfait bien sûr, mais aussi les
responsables qui font de ce coin de France une annexe de l’enfer. Oui, doivent être
jugés la France et aussi l’Europe, dont les politiques font que nous vivons pire que
des chiens. Dog life. Not an European dog. An African dog ! D’ici je vous écris pour
vous dire ce que vous savez déjà: nous sommes jours après jours pourchassés,
gazés, arrêtés, blessés, relâchés, harcelés, arrêtés de nouveaux, nos “rooms” sont
détruites, nous les reconstruisons pour quelles soient de nouveau détruites. Nous
sommes chaque jour de plus en plus malades, et jusqu’à ces maladies que vous ne
connaissiez plus : 10 cas de tuberculose. Dog Life. Dire, Dire que l’association Salam
vient d’installer pour un mois, trois toilettes sur le lieu de distribution des repas, pour
montrer au nouveau Maire que cela ne créera pas un “appel d’air”. De l’air ? Il n’y en
aura jamais assez. L’atmosphère est emplit de souffre.
Et puis, et puis… Louam. Louam, mon amie Louam, décédée en juin de l’année
dernière, fauchée par une voiture sur l’autoroute alors qu’effrayée, elle fuyait la
police qui la chassait… Louam qui aurait aujourd’hui 21 ans. Louam. Pas une seule
fois les journalistes ne sont venus nous voir. Pas une seule fois ils nous ont demandé
ce qui s’était passé, ce que nous savions, ce que nous ressentions.
Oui, je vous écris d’un coin de l’enfer, pour prendre enn la parole. Dieu m’entend.
Il m’attend. J’ai 26 ans. Je viens d’Erythrée. Je dors dans une vieille bâtisse
désaffectée et pourrie, qui jouxte un chantier de construction. Des résidences
sortent actuellement de terre. Elles vont s’appeler le “Clos Saint-Pierre”. Je m’appelle
Temesghen. Temesghen. Cela signie en Erythréen : Loué soit le Seigneur.
Temesghen B.
Sylvain George
LE DEBAT
Thème Central
Agissons ensemble français et étrangers
Déclinaisons
• Pour accueillir l’ “Étranger”
• Pour régulariser les “sans-papiers”
• Pour donner aux familles les moyens de vivre
• Pour favoriser l’épanouissement et l’éducation des enfants
Personnalités invitées à participer au débat
• Maître Céline Gibard, avocate au barreau de Rouen
• Maître Cécile Madeline du cabinet EDEn, avocate au barreau de Rouen
• Marcel Fossaert de l’association CEFED
• Agathe Bonmarchand de l’association Médecins du Monde, Rouen
Déroulement de la soirée :
• 19h30 : accueil du public
• 19h40 : présentation
• 19h45 : clip de RESF “Laissez-les grandir ici”
• 19h46 : Projection du lm “Sans Papiers ni Crayon”
Réalisatrice : Marie Borrelli
Durée : 52 minutes
Prix Spécial du Grand Jury au 3ème festival du Film d’Education à Evreux en 2007.
• 20h50 : Projection du lm “N’entre pas sans violence dans la nuit”
Réalisateur : Sylvain George
Durée : 20 minutes
Ce réalisateur primé au festival du documentaire de Lussas, déjà programmé à
la cinémathèque de Paris, rend compte des luttes et de l’oppression dont
souffrent les clandestins partout en Europe.
• 21h15 : débat
• 21h45 : conclusion de la soirée.
LES PARTENAIRES
LA COMPAGNIE DEUX
Compagnie professionnelle de théâtre de rue
- clowns à l’hôpital Coordonnées : Espace Saint-Léger, bâtiment des associations
5, rue Vigor
27000 EVREUX
Tel : 02.32.26.05.70 /06.16.90.13.79
email : [email protected]
site internet : http://blog-compagniedeux.org
Présidente : Valérie Maitre
Association de loi 1901 à but non lucratif déclaré le 13 septembre 2000
à la préfecture de l’Eure et adhérente à la Ligue.
Objet : développer et promouvoir les arts du cirque et du théâtre de rue sous
forme de stages, d’ateliers ou de spectacles vivants ou tout autre type de
manifestation.
La Compagnie Deux a développé l’action du clown à l’hôpital dans le département
de l’Eure. C’est aujourd’hui une équipe de douze artistes qui travaillent en duo et
interviennent en pédiatrie et néo-natologie.
Parrallèlement à cette action, la compagnie multiplie les propositions artistes en
lien avec sa spécité de théâtre de rue (créations, créations théâtrales amateures,
ateliers en milieu scolaire, projets de sensibilisation aux arts de la scène ...)
En 2009, la compagnie proposera une création professionnelle
“ROMEO et JULIETTE” en adaption pour deux clowns
et organisera les premières rencontres
de théâtre amateur du département de l’Eure.
CEFED
Collectif Etrangers - Français pour l’Egalité des Droits Coordonnées :
Appartement 255, Immeuble Chèvrefeuille
1, rue Rabelais
27000 EVREUX
[email protected]
Responsable Evreux : Marcel Fossaert
Le collectif existe depuis 1997. Il a pour but :
• de prendre contact avec les sans-papiers dans leurs diverses situations
et de soutenir la régularisation de tous ceux qui ont déposé un dossier ;
• de demander la refondation des textes sur des principes de garantie
des droits fondamentaux et d’égalité de traitement sur le territoire ;
• de contribuer à la réexion publique sur ce qui pourrait être une nouvelle
politique de l’immigration et des relations justes avec les pays en voie
de développement.
Les actions du CEFED
Aide dans toutes les démarches :
• pour l’obtention et le renouvellement de la carte de séjour
• pour la reconnaissance du statut de réfugié (asile)
• pour l’acquisition de la nationalité française
• pour l’accès aux soins et aux droits sociaux
Actions et interventions :
• pour favoriser les échanges, rencontres et moments festifs
• pour défendre l’égalité à l’embauche et l’accès au logement
Collectif de l’EURE de Soutien à Wei-Ying et Ming,
aux Mineurs et Jeunes majeurs Scolarisés
sans papiers (réseau RESF)
adresse mail :
collectifwym wanadoo.fr
adresse postale :
Chez Monique CHEVALLIER
31 rue de Bellevue
27000 EVREUX
site web / blog :
http://collectif.ying-ming.monsite.wanadoo.fr
Historique et Objectifs du collectif
Le Collectif de l’EURE de soutien à Wei-Ying et Ming, aux Mineurs et Jeunes majeurs
Scolarisés sans papiers, s’est créé en décembre 2004 pour défendre deux jeunes
chinois : Wei-Ying et Ming, pour lesquels l’opinion publique locale s’est beaucoup
mobilisée. Ce sont aujourd’hui des dizaines de jeunes que notre collectif aide et
accompagne dans leur combat pour une juste régularisation de leur situation.
Depuis décembre 2004 notre Collectif a à faire face à un nombre croissant de
demandes d’aide (élaboration des récits de vie, constitution des dossiers de demande
d’asile, de recours, de demande de titre de séjour, etc... mais aussi soutien
psychologique et affectif, aide au projet scolaire, accompagnement des démarches pour
la recherche d’un hébergement et de ressources...
Angolais, Ivoiriens, Chinois, Tchétchènes, etc., beaucoup sont entrés en France
mineurs, victimes de situations toutes différentes mais toutes traumatisantes. Isolés,
abandonnés, désemparés, ils demandent de l’aide pour obtenir leur régularisation.
Un jeune isolé ne peut assurer sa défense efcacement. Sans l’aide que demandent ces
jeunes, ils risquent l’arrestation, le centre de rétention, l’expulsion, le retour forcé.
Pour la plupart d’entre eux, rentrer au pays c’est se retrouver seul, sans protection…
c’est retomber aux mains de ceux qui les ont abusés et maltraités.
D’autres sont accompagnés de leur famille et leur sort dépend de la reconnaissance des
droits que tentent de faire valoir leurs parents auprès des autorités.
Dans tous les cas, le maintien d’une scolarisation régulière est primordial.
Avec le Réseau Éducation Sans Frontières dont notre Collectif est membre, nous nous
employons à protéger ces enfants et jeunes adultes, déterminés et mobilisés à tout
faire pour empêcher les expulsions des élèves étrangers et de leurs familles.
Nous continuerons à prendre toute notre place citoyenne dans la lutte pour la
régularisation de tous les sans-papiers. Il en va du respect des Droits de l’Homme et
de l’avenir des libertés publiques.
PRISONNIERS SANS FRONTIERES
Coordonnées du siège:
Prisonniers Sans Frontières
13 rue des Amiraux
75018 PARIS / FRANCE
Téléphone : +33 (0)1 40 38 24 30
Fax : +33 (0)1 40 38 30 41
E-mail :prsf(at)prsf.org
Responsable Evreux : Françoise Pitette
Développement et démocratie passent aussi par l’humanisation
des prisons
En Afrique, les prisons surpeuplées concentrent, souvent en s’additionnant, tous les
maux du continent.
La malnutrition, les maladies et la mortalité sont parfois supérieures à celles
enregistrées dans les camps de réfugiés. Ajoutées au poids de la détention, elles
contribuent à rendre inhumaines les conditions d’incarcération.
Créée en 1995, Prisonniers Sans Frontières est une association de solidarité
internationale sans but lucratif. Laïque et indépendante, elle regroupe des hommes
et des femmes de sensibilités politique, philosophique ou religieuse diverses mais
rassemblés sur des valeurs humanistes essentielles.
Leurs préoccupations communes :
• agir concrètement pour le soutien moral et matériel de tous les détenus,
sans distinction de race, d’ethnie ou de confession ;
• améliorer, au quotidien et dans la durée, les conditions de vie en détention ;
• faire progresser la démocratie grâce à la présence de la société civile
au sein du monde carcéral tant africain qu’européen.
PRSF fonde son action sur un réseau de plusieurs centaines de bénévoles dans les
pays d’Afrique. La reconnaissance des compétences des acteurs locaux dans l’écoute
et la défense des droits des détenus, la responsabilisation de la société civile et
l’encouragement aux initiatives constituent les priorités de l’association. En France,
les donateurs peuvent aussi participer à des partenariats nord-sud en rejoignant une
équipe soutien jumelée à des bénévoles africains.
A Evreux, deux groupes de soutien parrainent, pour l’un, les visiteurs d’une prison
du Burkina Faso, pour l’autre ceux d’une prison Sénégalaise