Reconnaissance automatique des chaleurs

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Reconnaissance automatique des chaleurs
Reconnaissance automatique des chaleurs
La reconnaissance sûre des chaleurs et ensuite la détermination du moment optimal
de l’insémination font partie des tâches les plus importantes, mais également les plus
exigeantes, d’une exploitation. Au vu de la compression des coûts et de l’augmentation
de la taille des troupeaux, l’automatisation resp. le soutien de ce processus deviennent
de plus en plus importants. Il se pose alors la question de savoir si l’observation visuelle des chaleurs peut être remplacée déjà aujourd’hui par des auxiliaires techniques.
uwi. Une reproduction régulière et en temps voulu est la base de
toute production économique de lait ou de viande. Malgré que ce fait
soit reconnu de manière générale, on entend la même chanson dans
tous les pays européens: la fécondité se détériore. Il est également incontesté que cette diminution de la fécondité chez le bétail laitier est
partiellement à mettre sur le compte de l’augmentation des performances. Si l’on n’arrive pas à stabiliser les performances de fécondité, les progrès de la sélection sont au moins partiellement «mangés».
Il s’agit donc de définir comment le détenteur de bétail peut contribuer à une bonne fécondité du troupeau. Du fait de son importance
primordiale et de sa fonction clé, la reconnaissance des chaleurs se
trouve ici au premier plan.
Etat actuel
Le standard dans nos exploitations est actuellement l’observation
visuelle des chaleurs. Si la plupart des chaleurs doivent être reconnues, il faut une durée d’observation de plusieurs fois 10–15 minutes
par jour (voir. ill. 1). Dans les grands troupeaux, le travail fourni pour
cela devient ainsi un facteur de coûts alors que dans les petits troupeaux, le chef d’exploitation est de plus en plus déchiré entre les diverses tâches resp. activités lucratives.
Les succès des inséminations pour les agriculteurs suisses, mesurés
avec le taux de non-retour (d’actuellement plus de 67%), se tiennent
en comparaison européenne. C’est pourquoi il faut partir du fait qu’en
moyenne plus de 80% des animaux en chaleurs sont reconnus en
tant que tels. Dans les grands troupeaux, la performance de fécondité
est l’un des problèmes principaux. Les rapports américains parlent
souvent de taux de gestation qui tournent autour de 40% seulement.
Vu la pression sur les coûts dans la production laitière et l’augmentation accélérée du nombre d’animaux par exploitation et unité de
main d’œuvre disponible, il se pose la question de savoir s’il existe des
alternatives efficaces à la reconnaissance visuelle des chaleurs.
leurs, ne sont pas suffisamment efficientes et économiques pour être
utilisées sans restriction. Les auxiliaires pour le remplacement ou le
soutien de la reconnaissance visuelle des chaleurs sont résumés dans
la tabelle 1. Les différentes méthodes sont brièvement évaluées cidessous:
Contrôle de la progestérone
A la base, les tests de présence de progestérone sont aujourd’hui
très fiables. Si le test est répété, les résultats sont particulièrement
parlants. Les frais relativement élevés et le travail lié à la réalisation
du test nécessitent une utilisation très ciblée. Dans la pratique, le test
est utilisé dans la plupart des cas chez les animaux à problème avec
des chaleurs douteuses ou en cas d’insémination après traitement.
Pour être complet, on doit mentionner que les déterminations de la
présence de progestérone peuvent être utilisées non seulement pour
la détection des chaleurs, mais aussi pour d’autres buts. Les systèmes
automatisés de mesure de la progestérone qui peuvent être insérés
dans les installations de traite ne sont pas encore prêts pour la pratique, mais sont en développement.
Synchronisation
La synchronisation médicamenteuse des chaleurs ou de l’ovulation
avec ensuite une insémination «à l’aveugle» est disponible depuis
longtemps. Les améliorations de la fécondité par une utilisation systématique de telles méthodes n’ont pu jusqu’à maintenant être documentées que dans les grands troupeaux à problème. La synchronisation des chaleurs ne supprime pas la cause des problèmes de
fécondité, mais lutte seulement contre les symptômes. Il est incontesté que les résultats de l’insémination première après des chaleurs
observées sont meilleurs qu’après une insémination à l’aveugle.
Quantité de lait
Les modifications de la quanité de lait durant les chaleurs sont bien
Alternatives à la reconnaissance visuelle des chaleurs
connues dans la pratique et confirmées par les scientifiques. L’utiliLa réponse est anticipée. Les méthodes disponibles actuellement sur sation de ce phénomène pour la reconnaissance des chaleurs est inle marché, qui devraient remplacer la reconnaissance visuelle des cha- fluencée par le fait qu’il peut être dû à d’autres facteurs et que seul
un tiers des animaux le montre.
Température du corps resp. du lait
Avant les chaleurs, la vache présente une légère chute de la température du corps et une augmentation de 0.1–0.5°C pendant les chaleurs. Etant donné que d’autres facteurs, comme la température extérieure, les horaires d’affouragement et l’activité corporelle, peuvent
influencer dans la même mesure ou d’avantage la température corporelle, celle-ci ne peut guère être utilisée pour une reconnaissance
sûre des chaleurs. La mesure de la température du lait offre au contraire des conditions plus prometteuses. La température du lait se
trouve légèrement en dessous de la température corporelle, elle est
pratiquement la même dans tous les quartiers et peut être mesurée
automatiquement. Selon les conditions de l’environnement, 40–80%
des vaches en chaleurs peuvent être reconnues au moyen d’un tel
système. Les résultats ne sont pas meilleurs parce qu’ici aussi des
Les auxiliaires techniques soutiennent la reconnaissance des chaleurs; le
facteurs perturbants entrent en ligne de compte, p. ex. inflammation
réflexe d’immobilisation reste le signe des chaleurs le plus clair et le plus sûr de la mamelle.
Indicateurs de chevauchement
Le réflexe d’immobilisation est le signe des chaleurs le plus sûr. Divers auxiliaires sont disponibles pour indiquer au chef d’exploitation
si un animal a accepté le chevauchement. Les détecteurs de pression
électroniques ou mécaniques qui sont collés sur la croupe ou les
marquages de couleur qui sont frottés lors du chevauchement en font
partie. Les taureaux chercheurs avec des installations de marquage ne
font pas l’objet de discussions pour des raisons de protection des animaux. Les détecteurs de pression et les marquages de couleur combinés avec la surveillance visuelle donnent de bons résultats aussi dans
de grands troupeaux. Le désavantage de ces méthodes est qu’elles
sont toujours assez exigentes en travail et/ou l’identification de l’animal en chaleurs n’est pas entièrement automatique; les détecteurs
de pression sont parfois perdus.
Compteurs de pas
Les animaux en chaleurs ou se trouvant près des chaleurs présentent
une activité de déplacement plus élevée. Celle-ci peut être enregistrée
automatiquement par des compteurs électroniques de pas et évaluée
par le logiciel correspondant. Un tel système satisferait toutes les exigences du point de vue du travail et de l’économie. Le taux d’annonces
Tab. 1: Les méthodes de remplacement ou de complément à la
reconnaissance visuelle des chaleurs
Auxiliaires techniques Indicateurs de chevauchement
(p. ex. Kamar)
Compteurs de pas (podomètre)
Mesures de la résistance dans le mucus
vaginal (appareils de mesure des chaleurs)
Mesure de la quantité de lait
Mesure de la température du lait
et du corps
Contrôle de la présence de progestérone
Régulation du cycle
Divers protocoles de synchronisation
médicamenteuse
Contrôle du cycle
Pré-examen gynécologique par le vétérinaire
Taux de reconnaissance (%)
Appareils de mesure des chaleurs
Ill. 1: Taux de reconnaissance des chaleurs en fonction du
Il est connu depuis longtemps que la résistance électrique du mucus nombre et de la durée des périodes d’observation
vaginal diminue pendant les chaleurs. Les appareils qui reconnaissent
100
les chaleurs d’après ce principe sont également distribués en Suisse,
80
mais n’ont jamais pu s’imposer largement. Les raisons principales
sont les risques d’infection dus à l’examen, le manque d’automatisa60
tion de la mesure ainsi que la fiabilité des résultats, parce que divers
facteurs n’ayant aucun rapport avec les chaleurs augmentent égale40
ment la conductivité du mucus vaginal.
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Nb de minutes par observation
1 Observ./jour
2 Observ./jour
3 Observ./jour
4 Observ./jour
4 x 10–15 min. d’observation par jour sont du temps bien investi.
faussement positives de tels systèmes se trouve encore à environ
20–40%. De plus, le système fonctionne naturellement seulement
dans les stabulations libres et il est tout de même lié à quelques investissements.
En résumé, on peut constater qu’actuellement, il n’y a pas de systèmes de reconnaissance automatique des chaleurs qui soit fiable. Les
auxiliaires proposés sur le marché rendent de bons services en complément à l’observation visuelle des chaleurs. L’examen gynécologique des animaux doit être également jugé de la même manière; il
ne peut jamais remplacer une observation sérieuse des animaux.
Des bons résultats d’insémination ne sont obtenus que si les animaux en chaleurs sont reconnus correctement et si le moment d’insémination est choisi de manière adéquate. Il n’y a encore aucune
voie qui se passe de l’observation des animaux coûteuse et relativement exigente en temps ainsi que de la documentation détaillée des
chaleurs. Vu l’importance de la fécondité pour la rentabilité de la production, ce temps est toutefois bien investi.
Contrôlez votre démarche lors de l’observation des chaleurs
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Marquer les animaux de manière bien visible et claire
Observation des chaleurs plusieurs fois par jour
Au moins 10 minutes par unité d’observation
Pas pendant les périodes d’affouragement ou de traite
Placer la première période d’observation durant les premières
heures de la matinée
– Observer de manière ciblée (les animaux approchant les
chaleurs obtiennent une attention particulière)
– Documentation des résultats sans lacune

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