République de la Malbouffe Ouest France

Caen et agglomération
Ouest-France
Lundi 13 février 2012
République de la malbouffe, un film militant
Xavier Denamur est à l’origine de ce documentaire. Militant et « orateur libre », cet entrepreneur parisien à la
tête de cinq affaires dans le Marais viendra débattre au cinéma Lux ce soir.
D’une semaine à l’autre
Entretien
Xavier Denamur, restaurateur parisien
à l’origine de République de la
malbouffe, film réalisé par Jacques
Goldstein.
Vous êtes restaurateur et
remettez en question la décision
de la baisse de la TVA de 19,6
à 5,5 % décidée par Nicolas
Sarkozy en avril 2009. Pourquoi ?
Ce n’est pas parce qu’on demande
quelque chose que c’est bon et justifié. La TVA permet de dégager en
moyenne 10 % de marge supplémentaire. Cette mesure technique et
économique ne défend que les intérêts des très gros. Si la TVA restait à
19,6 % pour tout le monde, on pourrait imaginer redistribuer l’argent récolté à ceux qui en ont besoin. Là, on
pourrait parler d’intérêt général. Je
suis quelqu’un qui milite aussi contre
les niches fiscales et la défiscalisation : lorsque l’on gagne un million
d’euros ou plus, on a encore de quoi
vivre derrière. Comment voulez-vous
tirer le pays vers le haut si les riches
ne veulent pas payer ?
Un film, le meilleur moyen pour
faire passer votre point de vue ?
Je me suis rendu à l’Assemblée Nationale, j’ai écrit des courriers, j’ai lancé un blog… J’aurais pu écrire un livre,
j’ai choisi le cinéma pour expliquer
aux Français comment une décision
politique, prise sous la pression des
lobbies, n’avait finalement aucune incidence dans l’assiette, dans le secteur de l’emploi, contrairement à ce
que mettent en avant pouvoirs publics et syndicats professionnels.
Ce documentaire est surtout une
œuvre militante…
Avec le réalisateur Jacques Goldstein,
1995, le buzz hip-hop du moment, jeudi, au Cargö.
Une image extraite du film « République de la malbouffe » : au centre, Xavier Denamur, à l’origine de ce documentaire.
on a fait ce film un peu à l’arrache. On
l’a tourné en 2009 et fini de le monter
en 2011. Je l’ai produit avec la marge
supplémentaire de la baisse de la
TVA… Je démontre, décortique et dis
les choses simplement.
Vous dites que la culture est
« une arme de construction
massive ». Vous pensez y
contribuer ?
J’ai envie de susciter du débat vivant,
c’est possible dans les cinémas.
Après, c’est aux gens de continuer à
s’informer, d’agir, de faire des propositions. République de la malbouffe a
pour but de mettre au cœur de la campagne présidentielle l’assiette des
Français au sens large et à décongeler la République. Informer n’est pas
interdire. Je veux juste savoir ce que
je mange, ce que mangent nos enfants à la cantine… Il faut arrêter de se
résigner et de s’indigner, mais s’impliquer, faire en sorte que ce ne soit pas
les uns et les autres qui décident en
dehors du citoyen. Je n’appartiens à
aucun parti pris. Je milite en toute indépendance pour un libre débat démocratique et citoyen.
Vous êtes aujourd’hui à la tête
de cinq affaires. Quel est votre
parcours ?
On n’avait pas trop de thunes dans la
famille. Dès 13 ans, j’ai bossé dans la
restauration durant les vacances scolaires. À 16 ans, j’ai quitté la Seine-etMarne, direction Paris. Prépa lettres,
puis géographie à Paris IV jusqu’en
maîtrise. J’ai réalisé un mémoire sur
« L’inadéquation entre la production
agricole et la croissance démographique », la connexion entre la malbouffe du nord et la famine du sud.
Je ne voulais être ni prof, ni fonctionnaire : j’ai fait le choix de défendre
mes idées librement. Patron depuis
22 ans, je suis arrivé dans le Marais
en 1989. J’y ai ouvert trois restaurants, une librairie-bar-cave et un café-brasserie dans des endroits où j’ai
conservé l’âme des lieux, où la cui- Mercredi 15
20 h, au Big Band Café, Hérouvillesine est simple.
Saint-Clair, Cascadeur (pop), en
première partie, Born in Alaska. De
Recueilli par
14 € à 21 €. 02 31 47 96 13. www.
Nathalie HAMON.
bigbandcafe.com
Lundi 13 février, à 21 h, ciné-débat 20 h 30, à l’amphi Daure, Campus
au Lux, 6, avenue Sainte-Thérèse, 1, Révisons nos classiques avec La
Balade sauvage (1974) de Terrence
Caen. Tél. 02 31 82 29 87.
Malick. 4 €.
Caen en bref
Expo à l’université, Storyboards, storyboardeurs
Sept étudiants des Beaux-Arts exposent à la Région
Le « storyboard » rassemble les croquis, dessins ou peintures préparatoires à la réalisation de chacun des
plans d’un film.
C’est bien souvent au niveau du
« storyboard » que s’effectuent les
choix de la réalisation. Style, rythme
et mouvement sont déjà présents
dans l’image « pensée », c’est-à-dire
dessinée. À l’Université, une exposition présente des exemples de « storyboards » de dix-sept films (La Reine
Afin de lancer de jeunes artistes, la
Région expose jusqu’au 4 mars les
œuvres de sept jeunes diplômés
de l’Esam. L’exposition « Sans les
murs » a été organisée par la Région
et l’École supérieure d’arts et médias
de Caen.
Ils sont sept et ont obtenu en mai
et juin 2011 leur diplôme de 5e année (DNSEP) avec les félicitations
du jury : Camille Bondon, Raphaëlle
Cottereau, Julien Creuzet, Romuald
Margot ; La Bataille du Rail ; Le Jardin des délices ; La Terre tremble ; Le
Pianiste…). Une journée d’études réunit des storyboardeurs, illustrateurs
et universitaires.
Jusqu’au vendredi 17 février,
de 10 h à 18 h, à la Maison de la
recherche en sciences humaines,
Campus 1. Entrée libre. Journée
d’études, vendredi 3 février, de 9 h 30
à 17 h 30, même endroit.
Mardi 14 février
19 h 30, au Lux, avenue Sainte-Thérèse, Regards croisés Ferrara/Cassavetes avec Go Go Tales d’Abel
Ferrara, suivi, à 22 h, de Meurtre d’un
bookmaker chinois de John Cassavetes. 8 € la soirée ou tarifs habituels
pour chaque film. 02 31 82 29 87.
www.cinemalux.org
20 h, à l’Imec, abbaye d’Ardenne,
Saint-Germain-la-Blanche-Herbe,
Paulhan et son contraire, rencontre
avec Patrick Kéchichian et JeanBertrand Pontalis. Entrée libre.
02 31 29 52 37.
Dumas-Jandolo, Édith Longuet-Allerme, Matthieu Martin et Johanna
Wetton. Le principe retenu par le
commissaire d’exposition, Jean-Paul
Berrenger, et les artistes est de présenter deux œuvres chacun à l’abbaye aux Dames à Caen.
Jusqu’au 4 mars, de 14 h à 18 h,
à l’abbaye aux Dames, place Reine
Mathilde, à Caen. Entrée libre tous
les jours.
Jeudi 16
19 h 15, au Mémorial, projection
de L’île d’Adolf, documentaire
sur l’île d’Aurigny pendant la Seconde Guerre mondiale de Ludmila
Melnikova et Patrick Viret. Entrée
libre. 02 31 06 06 44. www.memorial-caen.fr
20 h, au Cargö, cours Caffarelli, 1995 (hip-hop). De 8 € à 21 €.
02 31 86 79 31. www.lecargo.com
Samedi 18
De 10 h à 20 h, église du Sépulcre,
rue Leroy, Salon du libre ancien et
moderne. 3 €.
Dimanche 19
De 10 h à 20 h, église du Sépulcre,
rue Leroy, Salon du libre ancien et
moderne. 3 €.
Lundi 20
20 h 30, au Café des Images, Hérouville-Saint-Clair, projection de La Désintégration suivie d’une rencontre
avec son réalisateur Philippe Faucon. Tarifs habituels. 02 31 45 34 70.
www.cafedesimages.fr
Mardi 21
20 h, à l’amphi Pierre-Daure, Campus 1, soirée du roman à l’écran
avec L’insoutenable légèreté de
l’être de Philippe Kaufmann d’après
Milan Kundera.
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Pharmacie : appeler le 32 37.
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09 ; basse mer 9 h 07 ; l’aprèsmidi : (coefficient : 84 ) pleine mer
13 h 27 ; basse mer 21 h 28 .
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