La Lorraine, région de naissance de Dominique Villeroy de Galhau

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La Lorraine, région de naissance de Dominique Villeroy de Galhau
Dominique Villeroy de Galhau : un
lorrain attaché aux valeurs familiales et
à l'esprit sportif
05.04.16
La Lorraine, région de naissance de Dominique Villeroy de Galhau, directeur général de La
Financière Tiepolo, est au centre de son histoire familiale et personnelle. Né à Nancy en 1965, il a
passé toute son enfance entre la Sarre et la Lorraine, non loin de la frontière franco-allemande.
Cette proximité avec l'Allemagne, il a su en faire sa force, perpétuant ainsi plus de deux siècles et
demi de tradition familiale.
En 1748, Nicolas Villeroy crée une entreprise de fabrication de céramique et poterie. Baptisée
Villeroy & Boch, du nom de la branche française des Villeroy et de l'autre, celle de leurs cousins
allemands, les Boch. 268 ans plus tard l'entreprise emploie près de 8.000 personnes à travers le
monde pour un chiffre d'affaires annuel estimé à environ 800 millions d'euros. Dominique Villeroy
de Galhau est lui-même membre du conseil d'administration, suivant ainsi les traces de ses
ancêtres. « Quand j'étais en Première, j'ai réalisé un dossier en classe d'allemand sur l'entreprise
familiale, se rappelle Dominique. J'ai demandé à mon grand-père de tout me raconter ». Ce
dernier accepte et lui promet un long récit à son retour de vacances. Malheureusement pour le
jeune homme, son aïeul ne reviendra jamais de son voyage. Une lourde perte pour Dominique,
qui entreprend alors une véritable quête sur ses origines et ses racines. Une quête qu'il poursuit
encore aujourd'hui au travers de sa collection de faïences Villeroy & Boch. « Je suis passionné
par ma région, ma famille et la faïence du groupe Villeroy & Boch, raconte-t-il. Je peux passer des
heures à la recherche d'une petite tasse ou d'une théière ».
« Je suis passionné par ma région, ma famille et la
faïence du groupe Villeroy & Boch. Je peux passer des
heures à la recherche d'une petite tasse ou d'une
théière »
S'il siège aujourd'hui au conseil d'administration de l'entreprise, le chemin pour y parvenir a été
long. Après un Bac B obtenu à Nancy en 1982, il se lance dans un DUT de commerce et de
gestion à l'Université Nancy 2. « Au départ, je voulais travailler pour l'entreprise familiale, révèle-til. Mais celle-ci n'était pas dirigée par un membre de la famille - à l'époque - et c'était trop
compliqué car les responsables voyaient d'un mauvais œil le retour d'un Villeroy ». Un mauvais
timing qu'il ne regrette pas aujourd'hui puisque celui-ci lui a permis de tracer son propre chemin
d'entrepreneur avec la Financière Tiepolo. À la sortie de son DUT, en 1985, il décide de ne pas
poursuivre en école de commerce mais de partir en Allemagne pour suivre une formation
professionalisante avec un apprentissage à la Bourse de Francfort. Un an plus tard, il est
embauché en tant qu'assistant de gestion privée chez Magnin Cordelle à la Bourse de Paris. «
C'est là que j'ai appris les bases du métier, se remémore-t-il. Du back office à l'analyse financière
en passant par le trading ou la relation client, tout me passionnait ! ».
Dominique pratique de nombreuses activités avec ses enfants, dont la chasse !
L'expérience dure jusqu'en septembre 1988, date à laquelle il rejoint la Banque de Gestion Privée
Indosuez, dans le département de gestion de fonds et OPCVM sur les marchés européens. Il
réalise parallèlement le parcours d'analyse financière du SFAF, dont il obtient le diplôme en 1990.
Il est alors sous-directeur de la gestion en charge du suivi de trois fonds européens pour les
clients institutionnels de la banque. « Un jour, je travaillais sur un dossier néerlandais et je me
suis retrouvé en tête à tête avec Gérard Eskenazi, qui était président du conseil de la BGP
(Groupe PARGESA) et l'une de mes idoles, se souvient-il. Cela reste l'un des plus beaux jours de
ma vie professionnelle ». Entre-temps, le mur de Berlin est tombé et a ouvert de nouvelles
opportunités en Europe centrale, zone dont à la charge Dominique. Au début de l'année 1990, un
banquier autrichien l'invite à participer à un séminaire à Vienne pour rencontrer des entreprises
autrichiennes et parler du développement de la Bourse viennoise. Convaincu, le jeune homme
introduit quelques valeurs dans les portefeuilles qu'il supervise et la Bourse de Vienne boucle
l'année sur une progression de 100 %. Dès lors, Dominique va créer des relations avec plusieurs
banquiers autrichiens et l'un d'eux finit par lui offrir un poste à Vienne fin 1991. Âgé de seulement
26 ans, et fraîchement marié, il n'hésite pas et rallie la capitale autrichienne avec sa jeune épouse
pour développer une petite banque privée d'affaires : Vindo Bona Private Bank. Un an seulement
après son arrivée, la banque est rachetée par le groupe Bank Austria, la plus grande banque
d'Autriche et l'une des plus importantes en Europe centrale. Dominique devient alors vendeur
d'actions sur les marchés primaire et secondaire d'Europe centrale et participe à l'inauguration de
la Bourse de Budapest, Bratislava, Lubiana, Varsovie et Prague. « C'était une époque fantastique,
relate-t-il. Vienne est une ville extraordinaire que nous avons adorée et continuons à visiter très
régulièrement avec ma femme. De plus, j'ai pris part à la 'naissance financière' de quasiment tous
les pays de cette région, c'était incroyable !». Après plus de cinq années passées dans la capitale
de la musique, Dominique retourne en France pour créer une succursale du groupe autrichien à
Paris.
Dominique au Parc des Princes, son stade d'adoption depuis son arrivée à Paris.
En 1998, deux ans après son retour en France, le groupe fait part à Dominique de sa volonté
d'investir dans une société de gestion française et lui confit un mandat d'achat. Dominique jette
son dévolu sur Tocqueville Finance et invite son ami Eric Doutrebente qui y travaille à déjeuner. «
Je voulais simplement lui expliquer que j'avais un possible mandat pour racheter Tocqueville,
mais il a réussi à me convaincre de ne pas le faire et, au contraire, de le rejoindre en tant
qu'associé », raconte-t-il. Dominique devient donc directeur du développement et associé de
Tocqueville Finance en juin 1998. Le groupe n'est alors qu'une petite société de gestion avec 8
collaborateurs et 50 millions d'euros d'encours sous gestion. Neuf ans plus tard, Tocqueville
Finance gère plus de 5 milliards d'euros d'actifs et emploie plus de 70 personnes. Cependant,
malgré ce succès, Dominique et son ami Eric Doutrebente décident de quitter Tocqueville Finance
pour monter une société de gestion privée. « Nous trouvions que la clientèle, majoritairement
constituée d'institutionnels et de CGP, ne nous correspondait pas, explique Dominique. Nous
voulions être plus proches de nos clients privés et développer un modèle de gestion privée sous
mandat ». L'idée qui germe depuis 2006 dans le cerveau des deux amis prend forme en juin
2007. Un accord passé à l'amiable avec Tocqueville Finance leur permet de partir avec une partie
de leurs clients et huit collaborateurs pour fonder La Financière Tiepolo. Entièrement
indépendante, la société de gestion a depuis presque triplé ses actifs sous gestion et flirte
aujourd'hui avec les 800 millions d'euros d'encours. Véritable fierté pour Dominique, elle
représente son accomplissement en tant qu'entrepreneur et la perpétuation de son ADN familial.
Sa famille il ne l'oublie évidemment pas et reste au cœur de sa vie. Père de cinq enfants, il ne
manque pas de leur transmettre sa passion pour sa région et l'un de ses plus beaux bijoux, le
club de football de l'AS Nancy Lorraine (ASNL) ! Grand amateur de football, Dominique est un
fervent supporter de l'ASNL et surtout de son numéro 10 le plus célèbre : Michel Platini. Enfant,
Dominique portait d'ailleurs le numéro 10 des juniors de l'ASNL et ne ratait jamais un match de
son équipe favorite. « J'ai vu tous les matchs de Platini. Je pourrai tous les raconter minute après
minute, assure-t-il. En 1976, mon père nous avait emmené au stade pour nous montrer un petit
jeune de 18 ans qui allait faire parler de lui... Il ne s'est pas trompé ! » Son plus beau souvenir
footballistique ? « Le but de Platini à la 54e minute en finale de la coupe de France contre l'OGC
Nice en 1978, évoque-t-il avec ferveur. Sur un centre mal fait de Paco Rubio, Platini récupère le
ballon dans la surface du pied gauche, pivote sur lui-même, et envoie une merveille de frappe
enroulée dans le but de Baratelli ». Véritable fan de la star du ballon rond, il est aujourd'hui très
affecté par toutes les affaires de la FIFA qui accablent Michel Platini. Sa passion pour l'ASNL, il l'a
transmise à son fils aîné qui est en master de journalisme sportif à Montréal. « Il n'a jamais vécu à
Nancy mais c'est un fervent supporter du club et nous échangeons régulièrement des messages
sur le sujet par SMS ou e-mail, chacun d'un côté de l'Atlantique ». Parisien depuis de nombreuses
années, il va régulièrement au Parc des Princes pour voir évoluer les stars du PSG. Et s'il
aimerait voir le club de la capitale gagner la Ligue des Champions, il avoue cependant que son
deuxième club de cœur après l'ASNL est le Bayern de Munich. Il espère d'ailleurs pouvoir aller
assister à un match à l'Allianz Arena très bientôt.
Arrivée à Central Park le 2 novembre 2006 après 42,175km de course dans les rues de New York
Mais le football n'est pas le seul sport qui le passionne. Outre le ski qu'il pratique une semaine par
an en Autriche avec sa famille, Dominique adore courir et participe régulièrement à des courses
de 10 ou 20 km. Et si la discipline reine du marathon ne l'attire pas, il a tout de même couru celui
de New York en 2006. « Une aventure fabuleuse, se rappelle-t-il. Vous êtes le héros de trois
millions de spectateurs dans les rues de New York et une cinquantaine d'orchestres vous
accompagnent tout au long de la course ». Il se souvient encore avec émotion des heures
passées au départ de Verrazzano Bridge à partir de 5h30 du matin au rythme de la musique d'un
orchestre de blues « prodigieux ».
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Le blues est d'ailleurs une autre passion de Dominique qui dans sa jeunesse était chanteur dans
un groupe à Nancy. « Nous faisions des petits concerts dans des bars, confie-t-il amusé. Je suis
un grand disciple de BB. King que j'ai vu plusieurs fois en concert et un fan inconditionnel d'Eric
Clapton ». Il est aussi un amoureux de musique classique que sa mère pratiquait beaucoup.
Quasiment pianiste professionnelle, elle lui a transmis sa passion pour cet instrument dont il jouait
étant jeune et aimerait pratiquer à nouveau si sa vie déjà bien remplie le lui permettait.
Jérémie Gatignol