c la synthese proteique - Poly
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Chapitre C LA SYNTHÈSE PROTÉIQUE (ancien programme) L’expression du matériel génétique (Nouveau programme) POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 1 [email protected] Le phénotype macroscopique des individus est sous la dépendance des protéines. Le phénotype des individus est sous la dépendance d’une information génétique ayant pour support moléculaire la macromolécule d’ADN (Acide DesoxyriboNucléique). 1. Les Chromosomes, l’ADN et l’Information Génétique. La vie cellulaire comporte deux phases : une interphase et une phase de division, la mitose. C’est en fonction de ces deux phases que l’information génétique prend différentes formes. a) Le Noyau Interphasique (Document 1) On y trouve la chromatine. Celle-ci est constituée de l’association de la molécule d’ADN avec des protéines histones et non histones (les cellules procaryotes n’ont pas de protéines histones donc le terme de chromatine est réservée aux cellules eucaryotes). Les histones sont des protéines basiques se fixant sur l’ADN. On peut citer l’histone H1 qui a pour rôle de compacter l’ADN. Elles forment le nucléosome (Document 2). L’enchaînement de ces nucléosomes et des segments d’ADN forme une fibre nucléosomique ou nucléofilament « en collier de perles » d’environ 10 nm de diamètre. On distingue 2 types de chromatine : - l’euchromatine peu condensée. L’euchromatine est la seule à pouvoir s’exprimer c'està-dire être transcrite (elle ne représente que 5% de l’ADN total dans les cellules différenciées). - l’hétérochromatine très condensée, celle-ci n’est pas transcrite. La chromatine peut se condenser et former les chromosomes. b) Le noyau mitotique, les chromosomes. Au début de la division cellulaire, les nucléofilaments vont se sur-enrouler considérablement : l’ADN est alors très condensé, ce qui se traduit par un raccourcissement et un épaississement de la structure. On obtient un chromosome constitué de 2 chromatides reliées au centromère. Une chromatide correspond à une molécule d’ADN et une molécule d’ADN est constitué de deux brins. c) Les chromosomes, porteurs de l’information génétique (Document 3) Après un prélévement sur l’individu, ses cellules (souvent des lymphocytes obtenus par prélévement sanguin) sont mises en culture in vitro. La culture est alors mise en présence de colchicine (un alcaloïde très toxique extrait de plantes appelées colchiques) qui bloque les cellules en métaphase de la mitose (phase de condensation maximale des chromosomes). Les cellules en mitose sont récoltées, on les fait gonfler par une incubation en milieu hypotonique (l’eau a tendance à rentrer dans la cellule). On les met en présence d’un fixateur et on étale la suspension cellulaire fixée sur une lame de verre, en vue de l’observation au microscope. Cette préparation est ensuite colorée. La coloration la plus classique est la coloration au Giemsa. Puis on réalise une microphotographie. On la découpe afin de classer les chromosomes en fonction de leurs tailles décroissantes et en fonction de la position de leur centromère. On obtient ainsi un caryotype. Ce dernier est une représentation photographique ou dessinée des chromosomes métaphasiques d’un individu, regroupées par paires d’homologues (même taille, même forme, même répartition des bandes chromosomiques). POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 2 [email protected] Chaque espèce Eucaryote possède un nombre caractéristique de chromosomes. La cellule humaine possède 46 chromosomes ou 23 paires de chromosomes. Un homme possède 22 paires de chromosomes homologues appelées AUTOSOMES et une paire de chromosomes sexuels notés X et Y (appelés aussi GONOSOMES ou HÉTÉROCHROMOSOMES). Une femme possède 22 paires de chromosomes homologues et une paire de chromosomes sexuels XX. La formule chromosomique pour l’homme est 44 + XY et celle de la femme est 44 + XX. Sur les chromosomes sont positionnés les gènes (Document 4). Sur ce mode de représentation, la localisation des gènes (appelée locus au sigulier, loci au pluriel) est indiqué sur un chromosome formé d’une seule chromatide. La place de chaque locus peut être précisée par sa distance au centromère. Les chromosomes portent de nombreux gènes. Un gène est une portion d’ADN codant une protéine donnée et qui occupe un emplacement précis sur le chromosome, c’est le locus. Chaque gène occupe un locus précis. Celui-ci est toujours le même chez les individus d’une même espèce. Les chromosomes homologues portent les mêmes gènes mais ils ne portent pas forcément la même information allélique. Un allèle est une version d’un gène, une variante donnée d’une séquence d’ADN au sein d’une espèce. Tous les allèles d’une même séquence d’ADN occupent le même locus sur un même chromosome. d) Structure chimique de l’ADN La structure primaire détermine la conformation d’une protéine. Cette structure primaire (enchaînement linéaire d’AA) est programmée par l’information génétique. Les gènes se composent d’ADN, une macromolécule appartenant à la classe de composés appelés acides nucléiques. Les Nucléotides Les acides nucléiques sont des polymères de nucléotides. Chaque nucléotide se compose de 3 parties (Document 5) : une base azotée liée à un pentose lui-même uni à un groupement phosphate. L’association du sucre et d’une base azotée est appelée nucléoside. Il existe 2 familles de bases azotées : les purines et les pyrimidines (Document 5). Les pyrimidines sont composées d’un cycle formé de 4 atomes de Carbone (C) et de 2 atomes d’Azote (N). L’appelation baze azotée vient du fait, qu’en solution, l’azote du cycle a tendance à se lier aux protons de la solution. Les membres de la famille des pyrimidines sont la cytosine (C), la thymine (T) et l’Uracile (U). Les purines sont composées d’un double cycle contenant 5 atomes de Carbone et 4 atomes d’Azote. Les purines sont l’Adénine (A) et la Guanine (G). POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 3 [email protected] La thymine ne se retrouve que dans l’ADN et l’uracile dans l’ARN. A ces bases azotées est fixé un ose à 5 atomes de carbone. Il s’agit d’un pentose : - pour l’ADN, le désoxyribose C5H10O4 ; - pour l’ARN, le ribose C5H10O5. Un nucléotide contient également un groupement phosphate attaché au 5ème atome de carbone du pentose. Il existe de nombreux nucléotides ayant des fonctions différentes : transport de protons (NAD : Nicotinamide Adénine Dinucléotide), stockage d’énergie (ATP) (Document 6). Un enchaînement de plusieurs nucléotides est appelé polynucléotide. Les polynucléotides (Document 5) Dans un polynucléotide, les monomères (étant ici des nucléotides) se lient par des liaisons covalentes appelés liaisons phosphodiester. Ces liaisons unissent le phosphate d’un nucléotide avec le pentose d’un nucléotide suivant. On voit apparaître la répétition de la séquence suivante : PENTOSE – PHOSPHATE – PENTOSE – PHOSPHATE - … Tout le long de ce squelette viennent s’ajouter les bases azotées. La séquence des bases azotées le long d’un polynucléotide est unique à chaque gène. Comme les gènes comprennent des centaines de nucléotides, le nombre de séquences possibles est illimité. Le polynucléotide universel du monde vivant est l’ADN. La double hélice (Document 7) L’acide désoxyribonucléique (ADN) est une macromolécule que l’on retrouve dans toutes les cellules vivantes à l’exception des cellules anucléées commes les hématies. L’ADN est le support de l’information génétique car il constitue le génome (correspondant à l’ensemble des gènes d’un organisme) des êtres vivants. L’ADN détermine également la synthèse des protéines (voir plus loin). L’ADN est un polynucléotide. C’est à Cambridge qu’a été établie la structure en double hélice de l’ADN grâce à la technique de la diffraction des rayons X. Cette structure fut établie en 1953 par Watson et Crick (Prix Nobel en 1962). Ils s’appuyèrent sur un fait établi : pour une espèce donnée les quantités de A et de T sont sensiblement égales ainsi que pour les quantités C et G. On parle de règle de Chargaff ou règle de complémentarité des bases azotées. L’ADN est composé de deux brins desoxyribonucléotidiques formant une double hélice. On constate que l’adénine est complémentaire de la thymine et la guanine est complémentaire de la cytosine. Il y a 2 liaisons hydrogène entre A et T et 3 entre C et G. Pour un brin d’ADN possèdant 20 nucléotides, nous pouvons retrouver la séquence du brin complémentaire et retrouver la double séquence de la double hélice : 5’ ATTGCCTATGCCAATTGCCG 3’ 3’ TAACGGATACGGTTAACGGC 5’ On constate que la molécule d’ADN est orientée et les chaînes sont antiparallèles. Comme une molécule d’ADN est double brin, on dit qu’elle est bicaténaire. POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 4 [email protected] Les 4 bases azotées entrant dans la composition des nucléotides (A,T,C,G) sont les « lettres » de l’alphabet génétique et c’est l’ordre de ces bases de l’ADN qui donne les informations génétiques nécessaires à la synthèse des protéines. Chaque séquence de 3 bases azotées sur un brin d’ADN appelée triplet peut être considérée comme un « mot » désignant un acide aminé spécifique. Comment l’information contenue sur un brin d’ADN sous forme d’une chaîne de désoxyribonucléotides peut-elle être transposée en une chaîne d’AA aboutissant à la formation des protéines ? 2. Le Passage ADN-ARN messager : la Transcription. a) La transcription ou lecture du gène dans le noyau. L’ADN est présent dans le noyau des cellules eucaryotes. Nous avons vu que les polypeptides sont fabriqués par les ribosomes du cytoplasme. L’ADN a donc besoin d’un messager. C’est l’ARN (Acide Ribonucléique) qui remplit cette fonction et en particulier l’ARNm (ARN messager). Ce dernier permet le passage de l’information génétique d’un compartiment vers l’autre. Molécule ADN ARN Nature de la molécule Acide Nucléique = Acide Desoxyribonucléique Acide Nucléique = Acide Ribonucléique Structure Double chaîne de nucléotides = bicaténaire Simple chaîne de nucléotides = monocaténaire Bases Azotées Sucre Désoxyribose Ribose A, T, C, G A, U, C, G (U = Uracile) Durée Vie de Localisation Longue noyau, mitochondrie, chloroplaste (eucaryote) Temporaire (labile) noyau (nucléole), mitochondrie, chloroplaste, cytoplasme (eucaryote) Tableau de Comparaison ADN / ARN Le Document 9 montre que l’ADN et l’ARN sont complémentaires. On constate que l’ARN est complémentaire d’un seul des 2 brins d’ADN. Il est complémentaire du brin transcrit qui sert de matrice. L’autre brin est le brin codant. ADN 5’-3’ => brin codant, brin non transcrit. 3’-5’ => brin non codant, brin transcrit, brin matrice, brin modèle, brin informatif. La lecture de l’ADN se fait dans le sens 3’-5’ et la synthèse dans le sens 5’-3’. C’est une réaction catalysée par une enzyme appelée ARN polymérase (Document 8). Sur l’ADN, des séquences de nucléotides spécifiques marquent les sites d’initiation et de terminaison là où commence et finit la transcription. Ces bornes et les centaines ou milliers de nucléotides entre ces bornes constituent l’unité de transcription (Document 10). POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 5 [email protected] Chez les Eucaryotes, cette unité de transcription forme un seul gène et l’ARNm qui en découle code pour une seule protéine. Chez les Procaryotes, une unité de transcription peut comporter plusieurs gènes dont les protéines en résultant ont des fonctions reliées. Les Bactéries possèdent un seul type d’ARN polymérase qui permet la synthèse de l’ARNm. Par contre, les Eucaryotes possèdent 3 types d’ARN polymérase : -l’ARN polymérase de type I permet la synthèse de l’ARN ribosomal (ARNr); -l’ARN polymérase de type II permet la synthèse de l’ARN messager (ARNm); -l’ARN polymérase de type III permet la synthèse de l’ARN de transfert (ARNt) ou certains ARNr. La transcription comprend 3 étapes : (document 8) - La liaison de l’ARN polymérase et l’initiation : une enzyme, l’ARN polymérase ou transcriptase ouvre la double hélice d’ADN et se fixe en amont du gène. Un seul des brins de l’ADN est informatif, toujours le même pour un gène donné. - l’élongation de l’ARN : l’ARN polymérase se déplace de 3’ vers 5’. Des ribonucléotides complémentaires viennent se placer en face du brin transcrit. La croissance de l’ARN se fait donc de 5’ vers 3’ (30 nucléotides par seconde). - la terminaison de la transcription : à l’extrémité du gène, la transcription est terminée. Les deux brins de l’ADN se réassocient. L’ARN est, du point de vue de la succession des bases azotées, la copie conforme du brin non transcrit, à une différence près, l’uracile remplace la thymine. Après la transcription a lieu, chez les Eucaryotes, la maturation post-transcriptionnelle de l’ARN messager. Le schéma théorique : 1 gène de structure donne un ARN messager qui lui donne un polypeptide ne se trouve que chez les Procaryotes. On parle de gènes linéaires. Chez les Eucaryotes, les gènes sont morcelés, discontinus, en mosaïque : ils sont constitués de séquences nucléotidiques codantes (exons) et non codantes (introns). Toutes seront transcrites et on obtiendra un ARN pré messager (ARN immature, ARN non fonctionnel) ou transcript primaire) mais seuls les exons seront traduits, les introns seront dégradés dans le noyau (excision). POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 6 [email protected] Ce processus qui aboutit à la formation de l’ARN messager mature est appelée ÉPISSAGE. On parle d’épissage alternatif car certains exons peuvent ou non être retenus dans l’ARN messager définitif. Une séquence de 3 bases sur l’ADN est appelée TRIPLET mais la séquence de 3 bases correspondantes sur l’ARNm est appelée CODON. Ce nom indique que ce sont les séquences de bases de l’ARNm qui déterminent quels AA sont utilisés pour la synthèse des protéines. Nous utiliserons le code génétique pour passer d’une séquence de ribonucléotides à une séquence d’AA. b) Le Code Génétique (Document 11) La traduction d’une séquence nucléotidique d’un gène en séquence d’AA d’une protéine s’effectue selon un ensemble de règles qui furent déchiffrées au début des années 1960 et qui constituent le code génétique. En 1966, le code génétique est totalement décrypté par les expériences de Nirenberg et Khorama. La lecture du message s’effectue par groupe de 3 bases azotées successives (codons). Chacun de ces codons désignent un AA. Les 4 bases azotées (A, U, C, G) groupées par 3 permettent 43 = 64 possibilités différentes pour désigner l’un des 20 AA utilisé. Plusieurs triplets peuvent correspondre au même AA, on dit que le code génétique est redondant ou dénégéré. Certains triplets n’ont pas de traduction en termes d’AA. Ils sont nommés codons non-sens ou codons Stop (UAA, UAG, UGA). D’autre part le code génétique est quasi-universel : le langage est quasi-identique chez tous les êtres vivants. Il existe des exceptions : par exemple chez la Paramécie (Eucaryote unicellulaire), le code génétique est différent. Il existe également des différences au niveau de l’ADN des mitochondries et des chloroplastes. Cette universalité permet l’expression de gènes d’une espèce à l’autre (c’est la transgenèse). Par exemple, les Bactéries peuvent fabriquer de grandes quantités de protéines humaines (ex : l’insuline). De plus, le code génétique est non chevauchant et sans blanc : un codon n’appartient jamais à 2 codons successifs et il n’y a jamais de nucléotides isolés intercalés entre 2 codons. Le code génétique n’est pas ambigu, il est univoque : à un codon correspond un acide aminé. L’ARNm construit, quitte le noyau cellulaire par un pore de la membrane nucléaire et pénètre dans le cytoplasme où il porte le message nécessaire pour synthétiser la protéine spécifique. Il est à noter que 2 autres types d’ARN sont synthétisés dans le noyau à partir de l’ADN : il s’agit de l’ARN de transfert (ARNt) et l’ARN ribosomal (ARNr). Ces 2 types d’ARN sont essentiels lors de la traduction du message. POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 7 [email protected] 3. La traduction. La traduction correspond à la transformation du message contenu dans l’ARNm en une chaîne polypeptidique. Les acteurs de la protéosynthèse sont les suivants : ARNm, ARNt, ARNr, acides aminés, enzymes et énergie. a) Les Ribosomes (ARNr) (ribosome=grain de Palade car les ribosomes ont été découverts par Palade) Les ARN ribosomaux (ou ribosomiaux) sont transcrits à partir de certains gènes de fonction présents dans le nucléole. Ils se combinent à des protéines pour former 2 types de sousunités, une petite et une grosse qui s’assemblent au moment de la traduction. Ces risobomes présentent 2 sites de liaison pour les ARNt : les sites A (aminoacyl-ARNt) et P (peptidylARNt). Ces ribosomes contiennent l’enzyme majeure de la synthèse protéique à savoir la peptidyl-transférase qui réalise la liaison peptidique entre deux acides aminés. b) Les ARN de transfert (ARNt) (Document 12) L’anticodon est une séquence spécifique de 3 bases azotées qui constitue le complément du codon d’ARNm déterminant l’AA porté par cette molécule d’ARNt. Les molécules d’ARNt résultent de la transcription de l’ADN et donc comme l’ARNm, l’ARNt doit sortir du noyau pour rejoindre le cytoplasme. POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 8 [email protected] Chaque molécule d’ARNt peut servir plusieurs fois. Il se lie à l’AA, dépose cet AA au niveau du ribosome, quitte le ribosome et fixe un nouvel AA dans le cytoplasme. Une molécule d’ARNt est composée d’un seul brin d’ARN de 80 nucléotides environ. Ce brin se replie sur lui-même pour former une molécule pourvue d’une structure secondaire (on lui attribue l’aspect d’une feuille de trèfle). Certaines parties du brin d’ARNt forment des liaisons hydrogène avec des bases complémentaires situées dans d’autres régions. L’ARNt présente des portions bicaténaires mais c’est une molécule monocaténaire. La molécule d’ARNt possède une structure trilobée, tordue et pliée en forme de L. L’extrémité 3’ de l’ARNt possède le site de liaison de l’AA. Comment se fait la liaison codon-anticodon ? c) Les aminoacyl-ARNt-synthétases. Les ARNt s’associent à un des 20 AA par l’intermédiaire d’une des 20 enzymes aminoacylARNt-synthétases spécifiques d’un AA. Cette fixation des AA sont des phénomènes nécessitant de l’énergie, ici l’ATP. Il existe autant d’enzymes différentes que d’AA différents. La traduction peut être divisée en 3 parties (Document 13). d) Initiation de la synthèse. Elle commence toujours au niveau d’un codon AUG (méthionine) de l’ARNm. Ce codon d’initiation ou codon « initiateur » détermine la mise en place : - d’un ribosome qui s’assemble à partir de ses 2 sous-unités jusque là indépendantes, - de l’ARNt méthionine se liant par son anticodon au codon AUG. Le ribosome possède alors deux sites fonctionnels : le site P où est installé l’ARNt méthionine lié au codon AUG et le site A au niveau duquel est situé le codon suivant de l’ARNm. e) Elongation de la chaîne. La mise en place sur le codon présent au site A, d’un nouvel ARNt-AA est suivie : - de la libération de l’ARNt fixé au site P qui se décroche de son AA ; - de la création d’une liaison peptidique entre les 2 AA présents dans le ribosome. Du GTP (Guanosine Tri Phosphate) est nécessaire pour créer la liaison peptidique ; - du déplacement relatif du ribosome par rapport à l’ARNm qui permet la libération du site A. Ce déplacement nécessite un facteur G (translocase) et de l’énergie sous forme de GTP. POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 9 [email protected] A mesure qu’il est lu, l’ARNm avance sur le ribosome. Ainsi le début de l’ARNm finit par dépasser du 1er ribosome et il peut s’attacher successivement à plusieurs autres ribosomes qui liront son message simultanément. Un tel complexe formé de multiples ribosomes et d’un ARNm est appelé polysome ou polyribosome (Document 14). La dernière étape de la traduction est : f) Terminaison de la synthèse. C’est l’arrivée au niveau du site A d’un codon STOP (UAA ou UAG ou UGA) qui interrompt la synthèse en déclenchant la dissociation du complexe ARNm-ribosome-ARNt-polypeptide : - les sous-unités du ribosome se séparent ; - la chaîne polypeptidique est libérée et la méthionine, permier AA incorporé, est détachée de cette chaîne (cette étape n’est pas obligatoire car la méthionine peut, dans certains cas, rester sur la chaîne polypeptidique). Remarques : - Si le ribosome est libre dans le cytoplasme, le peptide assemblé reste dans le cytoplasme (protéine cytosolique). Ce peptide peut entrer dans le noyau par des pores nucléaires (ex : histones). - Si le peptide a été assemblé par des ribosomes de la membrane extérieure du RER, il pénétre dans sa lumière et subit des modifications (protéines sécrétoires). - Chaque molécule d’ARN messager gouverne la synthèse simultanée de 10 à 20 molécules polypeptidiques identiques. 4. Transport et Emballage des Protéines (Document 15) La synthèse protéique s’effectue au niveau des ribosomes présents sur le REG, grâce à l’information parvenue du noyau via les ARNm. Les polypeptides sont ensuite déversés dans les cavités du réticulum endoplasmique. Certains subissent la glycosylation à savoir la formation de glycoprotéines et de glycolipides présents à la surface des cellules. Ils sont ensuite englobés dans des vésicules de transition qui se rendent jusqu’à l’appareil de Golgi. Les vésicules de transition fusionnent avec les membranes de l’appareil de Golgi. Les polypeptides sont ensuite modifiés à l’intérieur du Golgi. Certains groupes sucres sont retirés, d’autres sont ajoutés et, dans quelques cas, des groupes phosphates sont ajoutés. On appelle ces événements la maturation des polypeptides aboutissant à des protéines. Les protéines sont ensuite triées, puis accumulées dans des vésicules de sécrétion qui se détachent du Golgi et migrent vers la membrane plasmique. Ces vésicules libèrent leur contenu à l’extérieur de la cellule par exocytose. Les protéines destinées à l’exportation hors de la cellule sont par exemple des hormones (insuline, glucagon), des immunoglobulines, des enzymes extracellulaires. D’autres sont expédiés vers les lysosomes. POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 10 [email protected] Conclusion : Les protéines, ainsi synthétisées, participent à la réalisation des phénotypes cellulaire et moléculaire. En dirigeant la synthèse des protéines, les gènes jouent un rôle fondamental dans la réalisation du phénotype. Cependant, un caractère phénotypique dépend en partie de facteurs externes (voir chapitre D). On peut achever ce chapitre par un schéma-bilan. POLY-PREPAS AMIENS M.LAIGNIER 11 [email protected]