Technique, ludique, physique : le triptyque marche nordique !

J.P. Samuel
métier
pratique
Technique, ludique, physique :
le triptyque marche nordique !
Le « nordic walking » nous vient des pays scandinaves et germaniques. Né à la fin des
années 80, il s’inscrit résolument dans la mouvance du fitness et du bien-être. Petit à
petit, il impacte les pratiques professionnelles des Accompagnateurs en Montagne.
Par Éric David, Accompagnateur en Montagne, avec le concours de la commission Marche Nordique du SNAM
D
epuis 2003, le Centre de formation des Accompagnateurs en Montagne propose un module
spécifique « Instructeur de nordic walking,
marche nordique ». Les différentes sessions annuelles
ont toujours enregistré un nombre important de participants. En 7 ans, ce sont plus de 300 Accompagnateurs
et Accompagnatrices en Montagne qui ont acquis les
bases nécessaires à l’enseignement et à l’encadrement
de cette nouvelle activité physique et sportive de loisir.
Au départ, bon nombre de professionnels AeM ont jugé
la marche nordique avec scepticisme, voire avec une
certaine ironie ! Par méconnaissance de l’activité et de
son potentiel sur les plans locomoteur, physiologique,
proprioceptif et psychologique, une nette réticence
bien franco-française était observée, surtout parmi les
Accompagnateurs en Montagne masculins et anciennement diplômés. « Quel est l’intérêt d’une formation
qui apprenne à marcher avec des bâtons ? » « Trois jours
de stage… Pourquoi est-ce aussi long ? » « Les bâtons,
10
c’est bon pour la descente… » « La marche nordique est
réservée aux femmes d’un certain âge ! » « En l’absence
de réglementation, à quoi bon obtenir une qualification
supplémentaire ? » entendait-on de ci, de là.
Fort heureusement, un certain nombre d’AeM formés
ont su tirer profit de leur stage. Ils ont clairement positionné la marche nordique parmi leur offre pour en
faire une activité subsidiaire, puis secondaire voire,
pour quelques-uns d’entre eux, désormais principale.
Petit à petit, la marche nordique proposée par les
Accompagnateurs et Accompagnatrices en Montagne
a su interpeller le réseau professionnel qui constatait
alors les intérêts de cette activité bien identifiée. Des
intérêts technique, économique et marketing. En effet,
pour les professionnels implantés en bassins urbains
proches ou au pied des massifs, la marche nordique est
un vecteur de renouvellement des clientèles… à qui il
est possible de proposer, par la suite, toute la gamme des
savoir-faire des AeM.
Fondé en 1997, le Centre de formation des Accompagnateurs en Montagne a pour missions, (outre celle
liée au service public du recyclage professionnel) de
participer à la formation professionnelle des AeM tout
au long de leur vie. Le CFAM s’est donc légitimement
emparé de cette compétence complémentaire sous
l’impulsion d’Arja Jalkanen-Meyer puis de Pascale
Marsault et de Jean-Philippe Samel. La Fédération française d’athlétisme, délégataire de la marche nordique
depuis 2009 (lire en page 18), et la Fédération de nordic
walking sont les autres organismes agréés.
Les Accompagnateurs en Montagne et la FFA s’accordent actuellement sur un contenu technique a minima,
mais leur référentiel n’est pas strictement commun
puisque la formation délivrée par le CFAM vise à qualifier des professionnels Accompagnateurs en Montagne.
Depuis 2008, sous l’impulsion de Jean-Philippe Samel,
le cursus proposé par le CFAM est donc spécifiquement
orienté pour s’adapter aux besoins et demandes de
notre profession, les AeM disposant d’une culture sportive de montagne et d’une pratique en mode tout terrain.
La formation dispensée est d’ailleurs tout à fait transposable au hors sentier.
« En étudiant sérieusement le potentiel locomoteur
qu’offre la marche nordique et en le comparant à celui
de la Méthode naturelle d’Hébert, on se rend compte que
limiter l’activité à une simple technique de marche et à
quelques mouvements gymniques est une erreur. En effet,
la motricité avec deux bâtons permet de transformer
notre bipédie humaine en véritable quadrupédie. Nos
jambes sont nos deux membres postérieurs et nos bras
deviennent nos deux membres antérieurs. Le marcheur
nordique se métamorphose en « quadrupède », capable
de se propulser efficacement à des vitesses variées : en
marchant, en courant, en slalomant, en sautant, en franchissant, en jouant… Bien maîtrisée, la marche nordique
procure les sensations de la glisse et une aisance incomparable à se mouvoir sur tous les terrains. Évidemment,
cela s’acquiert au fil des séances, au même titre que le ski
ou le VTT. » témoigne Jean-Philippe Samel.
Pour les Accompagnateurs en Montagne adeptes de
marche nordique, le milieu naturel est un gymnase
à ciel ouvert, doté d’itinéraires offrant une approche
plus sensorielle et plus ludique. Au-delà de la maîtrise
des fondamentaux de l’enseignement de la marche
nordique, les Accompagnateurs en Montagne doivent
s’interroger sur les moyens de faire progresser leurs
clients/élèves au-delà de l’initiation et sur l’adaptation
fine des séances aux publics rencontrés y compris dans
la démultiplication des exercices destinés à différents
potentiels durant une même séance. Il faut aussi se pencher sur les moyens de la commercialiser, sur les liens
qui existent entre la marche nordique et les techniques
de respiration telles que celles utilisées pour la marche
afghane…
Depuis ses origines, la marche nordique a pu suivre
plusieurs méthodes d’enseignement. Historiquement,
la technique ALFA® s’appuie sur les préceptes ini-
Alain Doucé
Le CFAM impliqué dans le développement de la
pratique professionnelle
tiaux de Marko Kantaneva, un des fondateurs de l’activité en Finlande. Le CFAM propose actuellement une
formule mixant trois techniques et approches différentes. Nommée OTOP®, elle correspond bien au métier
d’Accompagnateur.
Lors des stages programmés sur trois jours, l’accent est
mis sur la pratique avec un minimum de théorie en salle.
Les stagiaires étant Accompagnateurs en Montagne, il
leur est demandé de pratiquer la marche nordique en
amont de la formation et de réviser les sujets d’anatomiephysiologie du « tronc commun ». On s’aperçoit vite, lors
des sessions de formation, que les Accompagnateurs
ont des visions différentes de la mise en œuvre de l’activité en fonction de leur parcours personnel.
11
métier
Accompagnateur en Montagne (2002)
Formateur en marche nordique au Centre de formation des Accompagnateurs en Montagne
« Après pas mal de temps passé à organiser des séminaires de communication pour des grandes entreprises du CAC40, je me suis tourné vers le BE AeM.
J’ai été formé dans les Vosges et à Samoëns, pour
les stages en situation. J’ai entendu parler, pour la
première fois, de marche nordique sur le Salon des
randonnées de Paris en 2002 durant lequel j’ai rencontré Arja Jalkanen-Meyer. Elle assurait les formations sur la base du cursus finlandais dans le cadre
de l’association Fédération de nordic walking. J’ai
fondé « Nordic walking évasion » qui développe la
méthode « OTOP » et qui regroupe plusieurs dizaines
de collègues qualifiés en marche nordique. Depuis
2008, je suis formateur des instructeurs de nordic
walking dans le cadre du Centre de formation des
Accompagnateurs en Montagne. »
AuvergnAtitude
Jean-Philippe Samel
Marche nordique, un aperçu historique
La marche nordique est une pratique sportive très jeune.
À la fin des années 1980, il y eut quelques initiatives de
marche avec des bâtons, dont la technique Exerstrider
de Tom Rutlin aux USA. Son principe est de garder les
bras tendus devant le corps sans lâcher la main lors
de la poussée arrière, « fitness walking with poles »
(fitness-marche avec des bâtons). Dans les montagnes
françaises, certains skieurs nordiques pratiquaient (et
pratiquent toujours) le ski-marche ou ski-course pour
entretenir le geste technique durant la saison estivale.
Des témoignages photographiques font état d’une
telle pratique en Allemagne, probablement confidentielle, dès les années 30 (années 50 pour la Finlande).
témoignage
Arja Meyer
Arja
Jalkanen-Meyer
Coach sportive brevetée d’État,
psycho-motricienne, formatrice
BE Métiers de la forme, Activités
physiques pour tous et FFA.
Ambassadrice de marche
nordique auprès de la FFA.
Finlandaise, je vis en France depuis 1980.
Diplômée éducatrice sportive en métiers de la forme,
je pratique depuis longue date le ski nordique, la
course d’orientation, la randonnée et le trail. Lors de
vacances en Finlande en 1998, j’ai eu l’occasion de
participer à une séance de la fédération Suomen Latu
sur mes sentiers familiers, proches d’Helsinki. J’ai été
immédiatement conquise. Voilà une activité qui marie,
dans le même concept, tout ce que j’aime et que je
trouve excellent. J’avais un peu d’avance, car dans les
années 1970, Otso Vilhunen, entraîneur de mon école
12
multisports, nous avait amené plusieurs fois gambader
dans les collines d’Helsinki pour pratiquer la « coursebâtons » en été. En 1999, j’ai fait mes premiers essais
de nordic walking avec mon groupe de gymnastique à
la base de loisirs du lac de Créteil. Ça a énormément plu ! Après avoir démarré avec Claude Delguel,
importateur d’Exel, j’ai eu envie d’inscrire cette activité
dans le milieu sportif officiel, en accord avec la loi du
sport française, pour qu’elle devienne une discipline
à part entière, reconnue par les pouvoirs publics. Je
voulais qu’elle puisse bénéficier du savoir-faire des
cadres sportifs français et qu’elle soit rendue accessible
au plus grand nombre.Un jour, l’occasion dont je
rêvais s’est présentée sous les traits des dirigeants de
la FFA, qui avaient contacté Pascale Marsaut, alors
formatrice de l’École française de marche nordique
(basée à Cassis). C’est dans ce contexte que, devenue
ambassadrice de marche nordique auprès de la FFA,
j’ai pu mettre en place les premières formations
françaises. »
S’y retrouver dans la jungle institutionnelle
Fédération X, association Y, quand on se penche
sur les instances de la marche nordique, on est vite
complètement perdu. En clair, c’est la FFA, Fédération
française d’athlétisme, qui est délégataire et seule
reconnue compétente par le ministère.
La « fédération de nordic walking » (qui n’a plus le
droit de porter l’estampille « française ») a beaucoup
fait, à l’origine, pour la promotion du sport sur le
territoire hexagonal. Fruit d’une initiative privée, elle
a été créée en 2000 par Claude Delguel, importateur
de bâtons, et a eu Arja Jalkanen-Meyer comme
responsable des formations et de développement. Cette
structure accompagnait sur le plan national la création
par Exel de l’INWA « International nordic walking
association ». La marque de bâtons spécialisée a investi
dans d’importantes campagnes de communication,
contribuant ainsi au développement très rapide du
nordic walking en Allemagne, Autriche et Suisse.
En 1988, Tuomo Jantunen, le président de la Fédération
finlandaise de ski-loisirs et randonnée (Suomen Latu)
a testé la marche avec bâtons dans un évènement de
ski de fond où la neige manquait à l’appel. À partir de
ce moment, il n’a cessé de se battre pour développer
cette nouvelle pratique, envers et contre tout. Le premier
article dans le magazine de cette fédération a paru en
1994. Trois ans plus tard, Suomen Latu lançait les premiers évènements populaires de sauvakävely (marchebâtons) dans les parcs et forêts partout en Finlande.Très
rapidement, on a vu partout des groupes marcher avec
des bâtons de ski. Parallèlement, le fabricant de bâtons
Exel développait du matériel spécifique à l’activité, plus
adapté au terrain estival. Un groupe d’étudiants éducateurs sportifs de l’Institut des sports de Vierumäki a
structuré la technique et la formation pour animateurs,
en collaboration avec les formateurs de Suomen Latu.
PUB TSL
A nous transmettre
métier
Sur le terrain
AeM qualifiés marche
nordique : ils témoignent
Dominique Beauval
Pierre-Joseph Copier
« Cette activité faisait sourire à l’époque mais elle représentait déjà pour moi une autre façon de marcher. Pratiquant la
course à pied en montagne, j’ai perçu dans cette nouvelle
technique une possibilité d’acquérir à titre personnel un
moyen de m’économiser lors de mes déplacements professionnels en montagne (…) Au début, cela n’a pas été facile,
en raison d’un manque de lisibilité de mes produits et de la
méconnaissance de l’activité par le grand public. Avec l’aide
d’un magasin de sports spécialisé marche et running, j’ai pu
produire des séances de démonstration gratuites, juste pour
voir et faire voir. Aujourd’hui, la marche nordique représente
60 journées de travail par an au printemps et à l’automne,
ce qui est un bon complément puisque je me réserve l’hiver
pour la raquette à neige et l’été pour le trek. »
« Mon premier stage, en 2003, ne m’avait pas particulièrement convaincu. J’ai toutefois utilisé quelques rudiments,
en particulier la propulsion avec les bâtons lors de randonnées classiques. En 2008, quelques séances spécifiques de
marche nordique réussies avec un village vacances local
m’ont convaincu de la nécessité de retourner en formation
dès 2009. Là, j’ai été véritablement remotivé ! À Luc-enDiois, au fin fond de la vallée, je programme trois séances par
semaine qui enregistrent chacune entre cinq et huit participants. J’exerce également dans un autre village avec un petit
groupe régulier, tous les samedis matin, quelle que soit la
météo ! Pour ma part, j’affectionne tout particulièrement les
pistes forestières mais, au titre de la progression technique,
j’aborde le sentier et le hors chemin »
Vercors, Diois
BE AeM 1997, MN 2003
Savoie, Chambéry
BE AeM 2004, MN 2006
formation CFAM
des stages sur-mesure pour les AeM
Objectifs
Au terme de la formation d’instructeur, les stagiaires
repartiront avec les compétences techniques
indispensables à la transmission de la juste gestuelle
à leurs clients. Ils seront capables de construire
une séance et de l’animer de manière dynamique,
dans l’esprit de l’activité. Ils seront aussi en mesure
d’utiliser les compétences de leur métier pour
développer des produits attractifs qui viendront
enrichir leur offre commerciale.
Programme
Apprendre à :
- Acquérir la gestuelle de l’activité.
- Proposer des exercices d’échauffements
et d’étirements de type gymniques.
- Construire une séance complète et cohérente
de marche nordique.
- Adapter les séances aux publics, aux parcours…
Moyens pédagogiques
- Méthode OTOP en cinq étapes, éducatifs
d’apprentissage et de correction.
- Mouvements d’échauffement et d’étirement,
renforcement musculaire.
- Sauts, courses, franchissements, exercices
proprioceptifs et ludiques.
- Mise en situation réelle pour chaque stagiaire.
- Travail en groupe sur la conduite de séance.
- Amélioration du geste par travail sur vidéo.
- Théorie : adaptation des séances aux différents
publics, marketing et commercialisation.
Pré-requis pour tirer profit du stage
- Avoir un peu pratiqué avec un instructeur de
nordic walking
- Réviser ses bases « physiologie et bio-mécanique »
du tronc commun aux brevets d’État.
Prochaines sessions
Pyrénées : (St Lary) 12 au 14 septembre et 15 au 17 septembre 2011.
Alpes : (Autrans) du 26 au 28 septembre et du 29 sept au 1er octobre 2011.
14
Dominique Beauval
Alexandre Lokteff
Catherine Turpin
« Cela faisait un moment que j’entendais parler de l’activité,
sans y accorder trop d’importance et d’intérêt, jusqu’à ce
que je découvre la marche nordique avec un collègue des
Cévennes, Robert Tailleur. J’ai alors choisi le CFAM et Autrans
comme site de formation. À peine formé, une quinzaine de
paires de bâtons dans le coffre, j’ai commencé à communiquer sur l’activité et, en à peine 6 mois, je me suis constitué
un fichier de plus de 300 clients. Depuis, le bouche à oreille
fait mon marketing ! »
« En 2006, lors d’une démonstration proposée par TSL, j’ai
été conquise. Une fois formée, j’ai proposé l’activité au centre
de vacances où j’interviens sous statut indépendant, puis via
un centre social. Avec le recul, je considère que cette pratique souffre encore de difficultés pour s’installer durablement dans nos stations de montagne, peut-être du fait de
terrains trop accidentés. Pour la promouvoir, y compris lors
des randonnées traditionnelles, j’utilise toujours mes bâtons
de marche nordique pour susciter le questionnement et l’intérêt vers cette pratique. »
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Pays Cathares, BE AeM 2006, MN 2010
Responsable de la Commission
Marche nordique au SNAM
Haute-Savoie, Thônes
BE AeM 2000, MN 2006
La marque finlandaise ONE WAY,
utilisée par de nombreux instructeurs
et moniteurs de marche nordique,
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métier
Francis Bonte
Thierry Bardagi
« Les participants arrivent motivés, déjà séduits par ce nouveau concept qu’ils veulent découvrir. Ils ont souvent parcouru plusieurs articles préconisant la pratique régulière de
cette discipline idéale pour le corps et l’esprit.
Je tâche de répondre à quantité de questions visant à approfondir le concept de marche nordique et je montre, avant
tout, ce qu’il ne faut pas faire et… ce que les randonneurs
équipés de bâtons font en général ! Ce qui ne manque pas
de provoquer des éclats de rire. Quelques exercices de mobilisation avec les nordic sticks nous permettent de détecter
les erreurs classiques : mauvaise coordination, coudes pliés
empêchant le transfert de force du mouvement au bâton,
poignets fermés ou raides, action limitée du bras qui s’arrête
à l’axe du corps, bâton qui devance le pas… Nous pratiquons
quelques tours de «manège » pour prendre conscience de
l’action positive et dynamique du bâton. Autres éclats de rire.
Quelques attitudes dubitatives plus tard, nous nous propulsons sur les chemins.
Après une heure et demie de pratique, les gestes affichent
déjà de l’assurance, la démarche est plus souple, confiante,
le plaisir et l’enthousiasme sont manifestes ! La séance se
parachève par quelques étirements de bien-être et voilà de
nouveaux adeptes ! »
Pour ce qui me concerne, la marche nordique est une activité certes techniquement codifiée mais qui mérite de nombreuses déclinaisons. C’est mon choix. Je propose donc, tout
au long de l’année, des développements ciblés en fonction
des périodes.
Cela va de la préparation au ski en début de semaine, sur
les vacances d’hiver en station, à des séances annoncées
« pratique douce » pour des participants qui n’ont aucune
véritable activité physique tout au long de l’année. J’utilise
souvent des ambiances particulières : le cheminement en
fond de vallon est bien adapté et agréable, avec le bruit
continu de l’eau des torrents. Les bruissements de la nature
sont incontestablement en interaction avec la respiration. Le
milieu forestier - avec les chants, cris et appels d’oiseaux - est
également un excellent support alliant marche nordique et
musicothérapie.
La forêt, en outre, dispose de vertus anti-stress (selon une
étude japonaise). Les essences forestières, captées par la
respiration, contribuent au bien-être de manière plus naturelle que les diffuseurs d’huiles essentielles ! La marche nordique s’associe parfaitement avec certaines techniques de
respiration relevant de la marche afghane ou de la marche
consciente. Enfin, je décline l’activité en nocturne. L’obscurité,
la présence de la faune, au départ parfois effrayants, deviennent, avec la sérénité développée par l’activité, la respiration
et les postures, des alliés rassurants. »
Savoie, Modane, BE AeM 2003, MN 2005« Cévennes, Montpellier
BE AeM 2001, MN 2003
se former grâce aux
coups de pouce financiers
Depuis quelques années, les organismes paritaires
gestionnaires des AGEFICE avaient mis à mal la
formation continue des travailleurs indépendants
relevant de nos codes APE. Ainsi, seules les
formations dites « de sécurité » étaient prises
en compte, en plus du recyclage professionnel
obligatoire. Or, notre profession, comme d’autres
métiers de montagne et des sports de nature,
se trouve dans le réel besoin de développer ses
potentiels de diversification. Grâce au travail
d’explication et d’argumentation du CFAM et de
Thierry Bebert, son coordinateur administratif, la
marche nordique (ainsi que les langues étrangères
appliquées à notre activité) sont désormais à
nouveau prises en compte. Par ailleurs, pour les
professionnels travailleurs indépendants (régime des
frais réels), une disposition fiscale méconnue jusqu’à
présent a été identifiée. Elle permet d’obtenir soit un
crédit d’impôt pour les imposables, soit un chèque du
Trésor Public à concurrence de 40 heures de SMIC.
horaire annuels sur justificatif de formation par
organisme agréé.
16
Béatrix VOIGT
Isère, Grenoble, BE AeM 2005, MN 2006
« En Allemagne, mon pays d’origine, la marche nordique
fonctionne à fond depuis le début des années 90.Convaincue des bienfaits de l’activité et du grand potentiel que représentent les alentours de Grenoble, je me suis professionnellement lancée tout de suite après ma formation en 2006.
Avec Agnès Montaufier, AeM qualifiée marche nordique,
nous avons mis en place un programme commun qui a un
peu végété au début. Quelques interviews plus tard, deux ou
trois passages en télévision et en radio et hop, ça a décollé !
Je varie les sites de pratique selon la saison, pour éviter les
grosses chaleurs en été ou la neige en hiver, mais aussi pour
ne pas tourner toujours au même endroit. Les participants
apprécient beaucoup cette façon un peu originale de découvrir leur région.
Désormais, je propose deux niveaux : une sortie « pour tous »,
où les débutants sont les bienvenus, et une sortie « confirmés », plus sportive. De temps en temps, je propose une sortie plus longue type « randonnée nordique ».
Ma devise est « santé-fitness-plaisir ». Et pour cause. Je
suis masseur et thérapeute de relaxation (BE allemand),
et grâce à la marche nordique, je peux allier la santé à la
montagne. J’ai noué le contact avec des professionnels
de la rééducation, pour proposer des séances adaptées
aux personnes qui souffrent des problèmes articulatoires
ou cardiaques. »
Laurent Dufour
BE AeM 2001, MN 2008
Olivier Gorrier
BE AeM 1994, MN 2008
collectif Auvergn’Attitude
« Clermont-Ferrand, ses usines Michelin, son club de rugby,
ses volcans… et ses moniteurs de marche nordique ! De
retour de formation et sans plus attendre, nous programmons des séances de marche nordique (une en semaine et
une par week-end). Nous misons alors sur le potentiel que
représentent l’agglomération clermontoise, près de 300 000
habitants, et la proximité d’un riche environnement naturel
(Chaîne des Puys, Massif du Sancy, Livradois…). À première
vue, le pari ne semble pas difficile. Cependant, en cette fin
d’année 2008, si la marche nordique est de plus en plus présente dans les media, elle reste encore une activité peu et
surtout mal connue. Il nous faut donc impérativement communiquer : salons, manifestations, animations dans les magasins de sports, affichages, communiqués de presse... Deux
années et six mois plus tard, nous sommes désormais quatre
moniteurs, bientôt cinq, à assurer les séances à destination
du public local (individuls, amicales…). En 2010, notre offre,
testée et rôdée depuis deux saisons, répond alors à la demande. Mais ces deux points ne suffisent pas à eux seuls à
expliquer le développement de notre activité. L’offre concurrentielle existe, à des tarifs bien inférieurs, et nous parvenons
malgré tout à fidéliser les pratiquants et à en attirer de nouveaux. À notre sens, c’est la méthode de formation (OTOP®)
qui permet cette attractivité de l’activité proposée par des
Accompagnateurs formés au CFAM par Jean-Philippe. La
rigueur dans la construction des séances, dans la transmission de la technique, ainsi que les conseils personnalisés,
fidélisent les pratiquants. Alors qu’initialement, ils sont à la
recherche d’une activité de remise en forme, les pratiquants
vont finalement adopter la marche nordique comme une activité à part entière. En plus de cette offre à destination des
citadins locaux, nous proposons depuis cet hiver la marche
nordique en station (à Super-Besse et La Bourboule) et également comme activité « Classes-Découvertes ». Pour ces deux
formules, c’est l’absence de neige qui nous a aidés dans le
démarrage de ces nouvelles offres. »
Stéphane Lamy
Sud-Isère, Vienne BE AeM 2007, MN 2008
« Depuis les sites des avant-pays, les participants à mes
séances se voient proposer des activités dans les massifs
proches. Je communique sur « balades nordiques ». En parallèle, je propose également de la MN plus sportive pour
développer les capacités cardio-respiratoires et l’endurance
des participants. Je communique alors sur l’aspect séances
de fitness en extérieur. Enfin, et là c’est vraiment l’approche
de l’Accompagnateur en Montagne, j’initie également des
expériences de marche nordique tout terrain. Sur Internet,
on trouve nombre de propositions et je m’interroge : à quand
une certification vraiment reconnue, ne serait-ce que par respect pour le pratiquant ? »
17
métier
fédération délégataire
Un partenariat en gestation
La Fédération française d’athlétisme est la structure délégataire officielle pour
la marche nordique. Les premiers contacts pris avec elle il y a 4 ans ont été
réactivés en 2009 avec pour interlocutrice fédérale, Géraldine Zimmermann,
directrice du développement Athlétisme Avenir.
La FFA est l’une des plus anciennes fédérations
sportives. En 1887 est créée l’Union des sociétés
françaises de course à pied (USFCP) qui deviendra
l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques
(USFSA), ébauche de la future fédération, chaque sport
prenant progressivement son autonomie, surtout après
la guerre de 1914.
En 1912, la Fédération internationale (IAAF) voit le jour
et reconnaît les premiers records.
Née en 1920, la Fédération française d’athlétisme (FFA)
sera reconnue d’utilité publique par décret le
7 avril 1925. Elle rassemble alors près de 800 clubs.
La FFA est en relation avec l’ensemble des fédérations
sportives, mais principalement avec les fédérations
« multisports » qui font pratiquer l’athlétisme, comme
les fédérations dites « affinitaires » (FSCF, FSGT,
UFOLEP) et les fédérations scolaires (UNSS, UGSEL) et
universitaire (FFSU), pour harmoniser les calendriers de
compétition et garantir le respect de la réglementation.
Elle est présidée depuis 2001 par Bernard Amsalem et
dirigée, depuis la même date, par Jean Gracia.
La FFA dispose de trois départements distincts : le sport
de haut niveau et la performance, les jeunes publics
via le sport scolaire et extra-scolaire et, depuis peu,
l’athlétisme santé loisir et running. C’est dans le cadre
de ce dernier développement que la FFA forme des
Coach athlé santé (CAS).
Coach athlé santé, un métier
Le cursus, lancé en septembre 2008, a pour but de
mieux répondre aux préoccupations de santé et de
loisirs de la société. La FFA propose ainsi une nouvelle
pratique destinée aux gens en quête de plaisir ou
de bien-être. Novateur dans sa philosophie et son
approche, le concept de « coach athlé santé » l’est
également dans sa mise en place puisqu’il ne peut
fonctionner sans la présence centrale d’un éducateur
sportif professionnel, agréé et rétribué. Ces CAS sont
titulaires d’un BEES et/ou d’une licence ou maîtrise
STAPS ou d’une BPJEPS. À ce jour, les titulaires du BE
AeM ne peuvent pas prétendre suivre le cursus des
CAS, sauf à ce qu’ils soient, par ailleurs, titulaires d’un
BE Métiers de la forme ou d’un BPJEPS APT. Par ailleurs,
depuis novembre 2010, la marche nordique est une UC
au cursus du nouveau DE Athlétisme de niveau III.
En savoir plus : www.athle.org
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snam
La commission planche tous azimuts
Comme pour le canyon ou le VTT, le SNAM s’est
doté d’une commission technique spécifique.
Formation, promotion, partenariats, aspects
administratifs, le travail ne manque pas.
Aux côtés d’Alexandre Lokteff (Aude-Tarn), responsable de commission,
œuvrent Dominique Beauval (Savoie), Guilhemette Dhoyer (Hautes-Alpes),
Guy Crevolin (Hautes-Alpes), Jean-Philippe Samel (Massif des Vosges),
Laurent Dufour (Auvergne) et Robert Tailleur (Cévennes). Les travaux
2011 portent essentiellement sur la mise en place d’une formation de
« niveau II » destinée aux AeM qui ont déjà suivi le cursus d’instructeur,
sur le développement du concept « Marche nordique tout-terrain »,
véritablement spécifique à la profession. Le dossier partenariats avance
également, avec des négociations pour l’achat de matériel de qualité
à des tarifs professionnels privilégiés et un rapprochement avec les
masseurs-kinésithérapeutes. Un des vecteurs de développement de
l’activité est la formation initiale via le CFAM. La commission serait très
heureuse d’identifier un correspondant « nordic walking » dans tous les
comités directeurs de nos sections, en métropole et en outre-mer.
JP Samel
Alexandre Lokteff
Quechua-Pro partenaire du SNAM
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Offre non cumulable valable jusqu’au 15/07/2011 et réservée aux adhérents du Syndicats National des Accompagnateurs en Montagne .