Discours du recteur - ouverture des rencontres Savoirs CDI

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Discours du recteur - ouverture des rencontres Savoirs CDI
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Les rencontres de Savoirs CDI
Discours du recteur d’académie, Jacques Moret, chancelier des
universités de Poitou-Charentes
--Lundi 9 novembre à l’ESEN
Monsieur le Directeur Général,
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les professeurs documentalistes
Je suis heureux d’être ce matin avec vous à l’Esen pour vous accueillir dans
l’académie de Poitiers et ouvrir ces rencontres de Savoirs CDI qui sont à la fois des
moments d’échanges de pratiques pédagogiques et de réflexions sur les grands enjeux
du système éducatif et l’évolution de notre société.
Le métier de professeur documentaliste est souvent mal connu à l’intérieur
comme à l’extérieur de notre grande maison, l’Education nationale.
Il est pourtant dans le second degré, une charnière indispensable, au bon
fonctionnement d’un établissement.
Le centre de documentation et d’information que vous animez, que très souvent
vous incarnez, est un carrefour multiple où se croisent tous les élèves quel que soit leur
âge, leur classe, leur milieu social, leurs résultats scolaires et parfois même, leur affinité
avec l’Ecole.
Pour tout vous dire, à chaque fois que je me déplace dans un établissement, je
demande à voir le CDI. Pour moi, si le CDI fonctionne bien, c’est un signal de la bonne
santé de l’établissement.
C’est le lieu où l’on apprend différemment, où l’on se confronte à la culture, les
livres d’hier et d’aujourd’hui.
C’est aussi le lieu où l’on s’engage résolument dans l’avenir en utilisant, parfois
depuis longtemps, le numérique au service de la recherche documentaire.
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Les professeurs documentalistes ont souvent été les précurseurs dans leurs
établissements de l’appropriation du numérique dans leurs pratiques pédagogiques. A
cet égard, n’oublions jamais que le numérique est un outil et non un objectif ; autrement
dit, le prolongement de l’intelligence humaine, non son remplacement.
Etre professeur documentaliste, c’est d’abord avoir un regard ouvert sur le
monde et vouloir en transmettre aux élèves, la richesse, leur en rendre sensible la
diversité et la complexité.
Non que ce ne soit pas non plus, la mission des autres enseignants de discipline
mais en tant qu’enseignant de spécialité, vous n’êtes précisément pas limités à la
spécificité disciplinaire.
C’est une autre approche du savoir, une autre entrée pour la connaissance, un
goût pour l’exploration.
Cette démarche transversale, est d’ailleurs souvent menée en partenariat avec
vos collègues de discipline.
Une telle pratique interdisciplinaire ainsi que la valorisation de la politique de
projet, qui fait sens et construit l’individu, ont précisément alimenté la réflexion portant
sur la réforme du collège.
Je note d’ailleurs qu’avec pertinence et sans doute, un peu de malice, vous avez
repris, tout en le précisant et l’enrichissant, un des enseignements pratiques
interdisciplinaires, les fameux EPI « Information communication, citoyenneté » comme
thématique centrale de vos travaux.
En effet, nous vivons dans une société où l’information et la communication
constituent désormais les deux enjeux essentiels de la citoyenneté.
L’information connaît aujourd’hui une exigence, souvent impitoyable, de
transparence.
La communication doit d’abord signifier la volonté de vivre ensemble ou du
moins la possibilité de le faire, car sans communication verbale, numérique ou autre, il
n’y a pas de société possible.
La société marche donc sur ces deux jambes, même si parfois nous en percevons
les nombreux écueils car il est utile en tant que citoyen sous la pression de
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l’immédiateté, de discerner ce qui est de l’ordre de l’émotion, parfois, de la
manipulation, de ce qui ressort précisément de l’information.
Ceci nécessite un apprentissage, qui doit être conduit auprès de nos élèves car il
ne suffit pas d’appuyer sur un clic d’ordinateur pour connaître l’Autre et passer du
virtuel au réel.
Le méconnaître peut engendrer un grand isolement, et une grande souffrance
chez les individus. Cela peut aussi entraîner, une perte de repère et susciter une grande
violence.
L’Education nationale doit s’adapter à ces changements de la société et aux
grandes mutations du monde.
Nous devons éduquer nos élèves à ces grands enjeux universels car notre mission
première est bien de former des citoyens en phase avec leur époque, des femmes et des
hommes capables de faire librement leur choix.
Des femmes et des hommes dont l’avenir se construit non sur les bases d’un
déterminisme, d’un fatalisme ou sur des préceptes soi-disant immuables, mais au
contraire sur leur libre arbitre.
L’Ecole se doit d’établir une cohérence entre le passé et l’avenir car toute forme
de créativité recèle sa part d’innovation mais aussi d’héritage.
Mesdames, Messieurs, je sais que vous apporterez votre contribution singulière,
appuyée sur des pratiques diversifiées depuis longtemps et pour certaines avantgardistes, aux nécessaires évolutions de l’Education nationale.
Je sais aussi que savez apporter un regard, une attention, une compréhension à
chaque élève que vous côtoyez et que cela peut parfois suffire à donner ou à redonner
l’envie d’apprendre.
Apprendre… n’est-ce pas ce que l’on peut faire de mieux pour un enfant ?
C’est sans doute cela la citoyenneté créative.
Mesdames, messieurs, je vous souhaite de bons travaux.