Orquesta Aragon

Transcription

Orquesta Aragon
DOSSIER DE PRESSE
Pessac En Scènes
Orquesta Aragon
Concert cubain
Jeudi 14 mai 2009 - 20h30
Salle Bellegrave
En partenariat avec Musiques de Nuit
Pessac en Scènes
21, place de la Vème République – 33 600 Pessac
Tél : 05 56 45 69 14 / Fax : 05 56 46 33 23
www.pessac-en-scenes.com : Mail : [email protected]
Depuis plus de 59 ans les musiciens cubains de l’Orquesta Aragon écument les scènes du
monde entier. Superstars au Congo, au Zaïre, au Mali, au Bénin… dans les années 70, ils
ont notablement influencé la musique africaine.
L’épopée d’Orquesta Aragon commence en septembre 1939 à Cienfuegos, un petit port du
centre de Cuba – troisième ville de l’île. Un musicien contrebassiste nommé Oreste Aragon
Cantero (également prothésiste dentaire à ses heures perdues) monte une formation sans
cuivres, où les voix et la rythmique sont soutenues par des violons et une flûte. Ses
musiciens étaient alors dockers ou roulaient du tabac le jour et jouaient le danzon la nuit. Le
groupe qui s’appelle Ritmica del 39, puis Ritmica Aragon avant d’adopter son nom définitif
d’Orquesta Aragon fin 1940, joue aussi des valses et des airs espagnols à la mode.
L’orchestre n’est sans doute qu’un groupe parmi tous ceux qui animent les bals et les fêtes,
mais la personnalité de son fondateur fait la différence. Homme aux idées sociales avancées
(il milite au parti socialiste populaire, d’obédience communiste), il a déclaré la guerre au
vedettariat : les cachets sont donc répartis équitablement entre tous les musiciens, pas
question de donner la part du lion au directeur, ou à un chanteur étoile : « Je veux créer une
famille musicale » déclarait-il. « Je ne cherche pas des virtuoses, mais des musiciens qui
aient une qualité humaine ». L’Orquesta Aragon est resté fidèle à l’idéal de cet homme.
C’est même grâce à ses convictions que l’orchestre a franchi les océans, se faisant pendant
plusieurs décennies le porte parole sincère de la révolution castriste. Plus de soixante ans
d’histoire tissent la légende de l’orchestre qui a inoculé le virus du cha-cha-cha à la planète
entière et reste en vogue aujourd’hui auprès de plusieurs générations de fans et de fidèles.
Malgré leur succès, il faut attendre les années cinquante pour que le groupe se produise de
manière régulière à La Havane et enregistre ses premiers disques. Grâce à la mode du chacha-cha qui déferle sur le monde entier, les cubains ont le vent en poupe et l’Orquesta
Aragon part tourner sur le continent américain (et plus particulièrement aux Etats-Unis).
Mais, guerre froide oblige, le groupe se tourne vers les pays « amis » (Pologne, Allemagne
de l’Est, URSS…) et l’Afrique noire. Il devient ainsi le premier groupe cubain à sillonner le
continent noir de la Guinée à Zanzibar en passant par le Mali, le Sénégal, le Zaïre, le Ghana.
On compte plus d’une vingtaine de pays africains où le nom Orquesta Aragon est à lui seul
une légende.
Au passage, le répertoire du groupe se déleste de ses morceaux cha-cha-cha (en train de
passer de mode) pour se convertir au mozan-cha (adapté du style mozambique), au cha-onda
et même au rock avec le shake-cha. Au fil des années soixante-dix, ces musiciens cubains
deviennent de plus en plus africains : ils reprennent des chansons connues « Muanga » du
congolais Francklin Boukaka ou encore « Yake boy » du sénégalais Pape Seck et
accompagnent même Labah Sosseh, le grand salséro sénégalais.
Leur popularité ne se démentit pas, bien que des charanga plus modernes et plus électriques
arrivent sur le marché. L’Orquesta Aragon semble indestructible. Bien que Rafael Lay
Apezteguia leader de la formation depuis 1948 (il y était entré comme violoniste prodige à
l’âge de 13 ans) meure dans un accident de voiture en 1982, son fils Rafael Lay Bravo,
violoniste lui aussi, reprend le flambeau).
Autre coup dur, le label d’état cubain Egrem cesse de les soutenir aussi intensément que par
le passé. Qu’importe, les papys multiplient les tournées internationales pour gagner leur vie.
Et avec un répertoire riche de plus de 700 chansons, ils ont de quoi faire danser les salles
pendant encore plusieurs décennies.
Devenue au fil des années l’une des plus formidables institutions de la musique cubaine,
cette charanga a été regagnée par la nouvelle génération, avec entre autres les fils de Rafael
Lay, de Rafael Bacallao et de Pepe Palma. Elle demeure l’ambassadrice truculente de ce
folklore authentiquement insulaire, nourri à toutes les influences qui se sont combinées dans
le pays. Fidèles, encore et toujours, à leur histoire et à l’énergie créative de la Aragon ses
musiciens équilibrent la relecture du patrimoine de l’Orquesta ou du répertoire cubain, et
aiment par-dessus tout inviter de prestigieux solistes (Papa Wemba, Omara Portuondo,
Cheo Feliciano).
Le rêve d’Oreste Aragon est une réalité depuis soixante ans, et il n’a pas fini de nous faire
aimer Cuba, sa musique et son peuple.