L`Ecusson est-il en danger ?

Transcription

L`Ecusson est-il en danger ?
GRATUIT N°11
UNE à NÎMES
I Le e -magazine des gens qui aiment leur ville I AVRIL 2011 I
L'Ecusson
est-il en
danger ?
Photo Yves Alogna Immobilier
www.uneanimes.com
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Olivier , un nîmois exilé
à Bali, témoigne
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La Saga des Costières de Nîmes
Le mariage de Mourousi
Fanfare "Les Peillasses"
lors de la Primafresca
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Travaux, commerces, urbanisme, sécurité et habitat
Le centre ville est-il en danger ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pages 4/5
Faut-il coucher le premier soir ?
selon Sandra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
Le mariage de Mourousi dans le Rétro
Le secret de sa nuit de noces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7
La saga des Costières de Nîmes et les repas romains avec Jean-Louis et Fanny pages 8/9
Olivier Ferrari, interview d'un exilé Nîmois heureux à Bali . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pages 10/11
Les autres gens, la bande dessinée qui vient du Net . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pages 12/13
Gilles Guilhot, portrait d'un agitateur de papilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 14
Un mois, un mot nîmois...
Pousaranque :
nom féminin signifiant un puits sans fond.
"Cette activité est une pousaranque ! " Mot
proposé par Renée la grand mère de Benoit
Locatelli, cave du Mas Guérin à Nîmes.
2 UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011
UNE à NÎMES
Directeur de la publication et rédacteur en chef : Jérôme
Puech. Rédacteurs : Sandra Graziani, Fanny Romieu et JeanLouis Verrier. Photographes: Alain Bérard et la rédaction.
Webmaster: Tommy Desimone. Maquette: Agence Binome.
Relecture: Aurélia Dubuc. Nous écrire: uneanimeslemag@
gmail.com. Site : www.uneanimes.com. Retrouvez tous les
n°. Mensuel et gratuit. Dépôt légal numérique BNF.
Diffusion: 5 100 destinataires mail.
Aurélia Dubuc
"Sous le charme"
N
CARTE D'IDENTITÉ
Née à Cherbourg
en 1978, Aurélia
Dubuc écrit pour
la presse magazine
féminine depuis 13
ans. Ses domaines
de prédilection ? La
santé, la psychologie,
la beauté et la mode.
Chroniqueuse à
France Bleue Gard
Lozère.
SIGNE PARTICULIER
Aurélia a cofondé
le Café- Citoyen de
Nîmes en septembre
dernier. www.cafescitoyens.fr
ous avons paraît-il sept âmes sœurs à travers le monde.
Existe-t-il aussi sur la planète sept villes faites pour nous ?
Il semblerait en tout cas que j’ai trouvé la mienne. Des amis d’enfance,
habitués à la pluie et aux températures cherbourgeoises, s’étonnent
que je me sois aussi bien acclimatée au soleil de plomb qui écrase
le centre-ville l’été. Des proches, connaissant mon affection pour
les animaux, sont surpris de me voir apprécier une belle corrida.
Des collègues parisiennes se demandent encore pourquoi je me suis
exilée loin de la capitale et de ses opportunités professionnelles.
Mais les coups de foudre ne suivent aucune logique et les amours
adolescentes nous marquent à tout jamais. Je n’avais que 11 ans
lorsque je suis tombée sous le charme de cette ville. Et si je lui ai
fait des infidélités parisiennes, marseillaises ou toulousaines, je suis
toujours revenue vers elle.
Nîmes ? Nîmes c’est avant tout le lourd parfum des lauriers-roses
et l’entêtante mélodie des cigales qui baignent mes souvenirs
d’adolescente en vacances dans le Sud.
Nîmes, c’est la saveur de la rouille et des tellines achetées aux
Halles.
Nîmes, ce sont les accords des Gipsy Kings ou la voix de mon fils
qui, sur le chemin de la crèche, s’arrêtait toujours quelques minutes
pour admirer le majestueux « cocrodile » de la place aux Herbes.
Bientôt, les enfants n’auront plus besoin de moi pour les accompagner
à l’école. Mais pour l’heure, je savoure encore nos trajets à pied le
long des Quais de la Fontaine, consciente de la chance que nous
avons de vivre entourés de tant de beautés.
UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011 3
la Une à Nîmes
L'Ecusson est-il en danger ?
Travaux pour le Tram-bus, insécurité, commerces en difficulté, crise sociale et économique…
les Nîmois qui aiment leur ville et leur centre ville ont-ils de bonnes raisons de s’inquiéter ?
«Une à Nîmes » se frotte à une certaine morosité ambiante.
S
i la ville de Nîmes est composée de
quartiers plus ou moins identitaires,
Le pari du TCSP
en ville ». Le rendez-vous est donc fixé
l’Ecusson appartient d’une certaine façon
en 2013 afin de savoir si l’Ecusson pourra
à tous les Nîmois. C’est à la fois l’espace
bénéficier des effets positifs du pari osé
public le plus fréquenté et le plus habité.
du TCSP. En attendant, les habitants, les
Aussi surprenant qu’il soit, l’Ecusson a un
usagers, les clients, ceux qui travaillent
habitat plus dense que les quartiers de
dans l’Ecusson s’apprêtent à vivre une
Valdegour ou de Pissevin. De ces faits, il
période troublée par les différents sens
fait l’objet d’une attention particulière des
de circulation et les nombreux panneaux
pouvoirs publics en matière de propreté,
sécurité,
d’urbanisme
actuels travaux du Transport en Commun
en Site Propre (T.C.S.P.) relancent donc
toute la problématique : l’écrin de la ville
va-t-il rendre l’âme, l’âme Nîmoise ?
4 UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011
de chantier. La sacro-sainte Féria de
(secteur
sauvegardé), de commerces …Alors les
laisseront jamais leur voiture au parking
de l’autoroute pour venir faire leur course
il faut admettre que le quartier de
de
des Comités de Quartiers, « les gens ne
A l’époque où les grandes villes adoptent
Nîmes
une partie des Nîmois reste dubitatif
«temporadas
les transports en commun « écologistes»,
sur l’après- travaux TCSP. C’est le cas
d’Alain Lorgeas, le Réboussier de l’Union
devra
elle
aussi
s’adapter
à
cette contrainte temporaire pour ses
». La bataille jurique
autour de l'abatage des arbres exprime
une inquiétude citoyenne "verte".
la Une à Nîmes
Optimisme et discount
Signal d’alerte essentiel, la vitalité
économique liée à la vie des commerces
de l’Ecusson fait actuellement débat
devant les difficultés réelles ressenties.
Il faut dissocier le commerce local
et celui des enseignes nationales qui
assurent un rôle de locomotive. Pour
Sandrine Martinez du magasin « Topaze»
à quelques pas de la magnifique place
du marché, « le commerce de centre
ville se porte bien et se portera toujours
bien parce que nous avons une clientèle
fidèle au centre ville ». Elle préconise de
ne pas écouter la sinistrose véhiculée
par les médias et surtout de proposer
des animations dans son commerce.
Méthode « coué » ou « positive attitude»
? Toujours est-il que Sandrine, chargée
de communication de la Coupole,
enfonce le clou « malgré les difficultés,
il faut dire que l’offre marchande et
l’environnement sont les atouts du
centre ville ».
Cette dernière dément en souriant toute
fermeture de la FNAC. Au contraire,
elle promet de nouvelles ouvertures à
commencer par « New Yorker »
Une qualité de vie hors du
commun
qui s’installe sur 800 m2. Sandrine
réaffirme la nécessité de proposer des
animations commerciales qui créent du
trafic. Le commerce à forte identité
Nîmoise semble lui aussi « sauver les
meubles » comme le Café Nadal ou la
boulangerie Croquants Villaret. Mais
derrière les vitrines qui brillent, d’autres
déchantent. C’est le cas du magasin
de haute couture « Guy Mauve » de la
rue Général Perrier. Enfin, l’inquiétude
enfle à la vue de commerces « bas de
gamme » fleurissant à côté de grandes
enseignes. Lorsque les vitrines ne
sont plus décorées que d’affiches fluo
et de prix bas, la menace du discount
vestimentaire commence à faire peur.
L’Ecusson est agréable à vivre avec ses
places, ses terrasses gorgées de soleil,
ses animations et son charme. C’est
précisément ce qui a décidé Pierre
Edouard Thibaud, 24 ans, à prendre
un appartement ce mois-ci au cœur de
ville. Il est favorable à l’arrivée du Tram.
Ce jeune communiquant pour la marque
Nîmoise Eroïk met cependant un bémol
à son enthousiasme. « J’ai le sentiment
que l’on fait tout pour inciter les jeunes
à sortir à Montpellier avec tous les
risques de l’alcool au volant sur la route
du retour… ».
Un témoignage qui rassurera les plus
sceptiques. Le centre ville n’est pas
en danger. Il est seulement un espace
bousculé par un contexte difficile
lié à la crise et aux travaux actuels.
Les charmes de l’Ecusson, en pleine
évolution, sont-ils en train de disparaître
? A suivre de près ou alors attendons la
fin des travaux.
Jérôme Puech n
Les 5 critères d'appréciation
Cadre de vie
La sécurité
Il demeure actuellement
toujours agréable de
circuler à pied dans
l’Ecusson avec ses places
à l’italienne, son patrimoine, son habitat. La
rénovation des façades
offre à l’Ecusson une
image positive de ville du
sud. La propreté des rues
est satisfaisante.
C’est une des grandes
préoccupations des
Nîmois qui se rendent
au cœur de ville. Il
faut noter un parallèle
entre le sentiment
d’insécurité ressenti
et la surveillance accrue de cette partie
de la ville (caméras,
présence policière et
autres).
Les commerces
L' animation
Elle est en berne
compte tenu des travaux et du contexte
économique. Les plus
fragiles disparaissent
(Mac Douglas, Pier
Import, Guy Mauve,
Le Murphy’s ….). Le
bout du tunnel permet encore d’espérer
un certain renouveau et une nouvelle
attractivité face aux
zones périphériques.
Elle fait débat pour
les jeunes qui aimeraient pouvoir faire la
fête sans prendre de
voiture. Dans l’idéal, il
en faut pour tous les
goûts et sans gêner
autrui. Pas facile. La
dernière « Primafresca
» a démontré la réactivité des jeunes à ce
genre de formule.
Espaces
naturels
La verdure et la présence
de l’eau sont de nature
à apaiser les Nîmois qui
fréquentent l’Ecusson.
Le débat autour de
l’abatage des arbres a
montré leur attachement
aux éléments naturels.
L’Ecusson en est-il assez
pourvu ?
UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011 5
Chico Bohème by Sandra
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6 UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL2011
Dans le Rétro
La Maison Carrée
en chambre nuptiale
Ou l'histoire extravagante de la nuit de noces de Yves Mourousi
A
peine la Maison Carrée rénovée, celle-ci n’a pas encore
livrée tous ses secrets. Un ancien employé municipal
aujourd’hui à la retraite, Robert Dumont, témoigne de
l’extraordinaire anecdote : la nuit de noces d’Yves Mourousi,
alors présentateur du journal de 13 heures de Tf1 et de
sa femme, Véronique, s’est déroulée à l’intérieur même de
l’édifice romain. La scène se déroule dans la nuit du 28 au
29 septembre 1985. Un des plus grands mariages « people
» des années 80 s’est conclu avec la promesse de Jean
Bousquet, Maire de Nîmes à l’époque, faite au futur couple.
Un mariage PEOPLE
Les Nîmois se souviennent
de l’événement couvert
par toute la presse un soir
de Féria des Vendanges.
Beaucoup ont gardé en
mémoire cette sortie de
l’église Saint Paul sous les
« vivas » de la foule. Ce
mariage était l'événement
de
l'année
1985,
des
milliers
de
journalistes
étaient présents à Nîmes.
Le marié a fait venir le ToutParis, acteurs, réalisateurs,
artistes, journalistes... Près
de 2 millions de personnes
sont dans les rues de Nîmes
lors de cet évènement.
Les
témoins
s’appellent
Dominique Baudis et Bernard
Tapie.
La forte médiatisation de
leur mariage leur vaut d'être
moqués par Coluche et
Thierry Le Luron lors d'un
faux mariage. Yves Mourousi
révélera plus tard son
homosexualité.
Un
Nîmois
livre
l’histoire impensable
Robert Dumont était à
l’époque en charge de la
Maison Carrée. Il témoigne
un peu gêné : « Le Maire
m’avait convoqué dans son
bureau afin de me confier
cette mission étrange et
rocambolesque ». L’employé
municipal est chargé, sous
le sceau de la confidence,
d’aménager la Maison Carrée
en suite nuptiale et de confier
les clés au couple en mains
propres. La discrétion la plus
absolue est exigée. Rien ne
filtrera jusqu’à aujourd’hui.
«Passablement
ivres,
ils
sont arrivés à l’aube devant
les majestueuses portes de
l’édifice » précise t-il. « J’ai
ouvert la porte et ils sont
entrées. Ils étaient beaux
comme des empereurs ». La
Maison Carrée a fait l’objet
de
diverses
utilisations:
écurie,
mairie,
temple,
musée…il faudra désormais
ajouter « chambre nuptiale ».
La maman d’Yves Mourousi
étant une Princesse russe,
on comprend mieux le rêve
d’Empereur de sa majesté
du 13h.
Jérôme Puech n
Exposition Maison Carrée
Proposée par Nemausensis et Georges Mathon
Fox Taverne - Nîmes - rue de l'Horloge- Tout le
mois d’avril. 450 ans d'iconographies de la MAISON
CARRÉE. Rens : www.nemausensis.com
UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011 7
Plaisirs d'Epicure
Les Costières de Nîmes
De l'histoire à la bouteille
A Nîmes quand on parle des Costières, on pense à deux choses : le vin et le stade où se déroulent les matchs du Nîmes
Olympique. Les Costières sont en fait au départ une zone géographique se situant au sud de Nîmes, sur un plateau
allant jusqu’à la Camargue. D'est en ouest, il s'étire sur une distance de 40 kilomètres environ, entre les communes de
Beaucaire et de Vauvert.
E
n 700 av J.C, Les Grecs de Rhodes s’installent sur la côte
méditerranéenne de ce qui n’est pas encore la Gaule. Ils
donnent leur nom au Rhône (Rhodano) et fondent les cités
d’Hérakléa (Saint-Gilles-du-Gard) et de Rhodanousia (en face
d’Arles). Le gouverneur romain Fonteius profite de son mandat
pour attribuer les territoires rhodaniens des Volques Arécomices
aux colons grecs de Massilia. En 19 avant notre ère, les légionnaires,
vétérans de la campagne égyptienne, sont installés à Nemausus
(Nîmes). La culture de la vigne est liée à l’eau. Là où il n’y a pas
d’eau, il n’y a pas de vignes.
Après l’annulation du décret d’interdiction sur les vignes en
Gaule, en 280, Cassius Severanius, gouverneur de la Narbonnaise,
ordonne de replanter massivement le vignoble du pagus nemensis
(Costières) car aussi surprenant que cela puisse paraître la culture
de la vigne était interdite.
Les cépages pour les rouges et les rosés se composent de
Carignan, de Grenache, de Mourvèdre, de Syrah et de Cinsault.
Dans les blancs, les cépages principaux sont le Grenache blanc, la
Marsanne, la Roussanne, la Clairette, le Bourboulenc, le Maccabeo
et le Rolle. Le vignoble est implanté sur un sol caillouteux
appelé «gress ». La composition du sol, alliée à l'ensoleillement
exceptionnel, permet aux eaux de pluie de s'infiltrer dans la couche
de cailloux et de former une nappe phréatique discontinue. Cette
disposition offre à la vigne une alimentation en eau régulière tout
au long de l'année, évitant ainsi aux ceps la sécheresse estivale.
Les galets servent également la vigne car ils emmagasinent la
chaleur du soleil pendant la journée et la restitue pendant la nuit.
Vignes toquées 2011
Balade gastronomique en Costières de Nîmes
La culture de la vigne fut facilitée par la construction du canal
du Midi à partir du 17e siècle et surtout par sa liaison avec le
Rhône par Sète datant du 19e siècle. Le transport du vin fut aussi
grandement favorisé par l'apparition du chemin de fer à Nîmes dès
1839. Cependant, un coup rude fut porté aux activités vinicoles
par la terrible crise liée au phylloxéra à partir de 1872.
Philippe Lamour, à partir de 1955, préside la Compagnie nationale
d'aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc où il entreprend
une œuvre d'envergure dans le domaine de l'irrigation. En 1986,
grâce à son action sur le terrain et à son poids politique, les
Costières du Gard sont reconnues par l'INAO comme faisant partie
de la famille des AOC. Cette appellation modifia son nom en 1989
en devenant Costières de Nîmes.
Aujourd’hui :
L’appellation des Costières de Nîmes s’étend sur 24 communes:
Aubord, Beaucaire, Beauvoisin, Bellegarde, Bernis, Bezouce,
Bouillargues, Le Cailar, Caissargues, Garons, Générac, JonquièresSaint-Vincent, Lédenon, Manduel, Meynes, Milhaud, Nîmes,
Redessan, Rodilhan, Saint-Gilles, Sernhac, Uchaud, Vauvert et
Vestric-et-Candiac.
8 UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011
Le promeneur, armé d'un petit sac avec couverts, verre à dégustation,
carnet de note et crayon, sera guidé dans les sentiers pour des escales
gourmandes dans les vignes. Pour cette nouvelle édition, la balade
sera ponctuée de 6 étapes gastronomiques, signées par le chef étoilé
avignonnais Christian Etienne. A chaque étape, les vignerons feront
déguster les vins de l’AOC Costières de Nîmes. Dimanche 22
mai à Manduel. Départ : de 9h30 à 14h00.
Renseignements : 04 66 36 96 20.
Plaisirs d'Epicure
N
La cuisine Antique
otre belle citée était nommée il y a de cela bien longtemps Nemausus. Une ville aux allures de Rome avec
ses arènes, ses 7 collines, sa Maison Carrée.... Afin
de vous immerger au mieux dans ce qui va suivre, revêtez
une tunique blanche puis installez-vous confortablement. Il
s’agit de prendre pleine possession des habitudes culinaires romaines au moment où ville s’apprête à accueillir « les
grands jeux romains » les 23 et 24 avril.
L’alimentation romaine n’était pas très raffinée au début
de l’Empire. Elle était essentiellement constituée de céréales et de légumes. La viande et le poisson restaient coûteux. Ils étaient partagés pour des occasions particulières
ou avec les dieux. Dans une cuisine Romaine on trouvait
toujours des ingrédients de base tels que la farine, l’huile,
le miel et le garum, sauce condimentaire à base d’entrailles de poisson sèches connu de nos jours sous le nom
de Nuoc Mam.
Des la fin de la République romaine, les habitudes alimentaires changent. Les attentes culinaires des Romains évoluent. Ils veulent des mets plus raffinés, des spectacles de
danse et de chant prennent place au milieu des convives.
Il était coutume de boire autant de coupes que le nom de
la personne comportait de lettres ! D’où la démesure des
banquets qui au fil du temps sont associés au terme d’orgies…. Ne voyez pas là une connotation sexuelle c’était
tout simplement des excès en tout genre.
Une journée type
La journée était ponctuée de trois repas : le Jentaculum
l’équivalent de notre petit-déjeuner, le Pradium, repas léger
et consommé rapidement, et enfin la Cena, l’un des plus
important repas de la journée. Durant en général 3 heures,
c’était un rite social qui se déroulait en petit comité dans
le triclinium, pièce de la maison apprêté uniquement à la
Cena. Divers hors d’œuvre, plats et vins rythmaient ce repas souvent destiné pour conclure une alliance, resserrer
des liens ou bien fêter une victoire. Lors de la Cena, les
convives étaient allongés sur des lits disposés en fer à
cheval autour de la table. Ils utilisaient leur main droite
pour attraper les aliments pendant que la main gauche tenait l’assiette. Les romains disposaient déjà de cuillères et
de fourchettes. Les couteaux étaient absents de la table.
Les Romains fabriquaient plusieurs sortes de vin : le vin
de paille, le vin miellé plus connu sous le nom de Muslum
(à boire en apéritif bien frais mais avec modération) et le
vinaigre coupé d’eau : la Posca. Les vins fermentés étaient
interdits aux femmes. Mais heureusement que les mœurs
ont bien évolué….
Fanny Romieu n
La recette
Le poulet à la Varda
Si tous ces éléments vous ont mit l’eau à la bouche, voici
une recette romaine. Soyez sans crainte, elle a été testée et
approuvée !
Faites cuire un poulet dans un mélange de Garum, d’huile et de
vin, auxquels vous aurez ajouté un bouquet de poireaux, coriandre
et sarriette. Quant il est cuit, pilez du poivre et des pignons,
mouillez du jus de cuisson, et retirez les bouquets. Travaillez
avec du lait. Versez cette préparation sur le poulet et faites
bouillir. Liez avec des blancs d’œufs écrasés, dressez sur un plat
et arrosez de la sauce indiquée ci-dessus.
UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011 9
Les Nîmoiseries du monde
Olivier FERRARI
Une rubrique pour les nîmois
loin de leur terre natale
Chaque mois, Une à Nîmes donne
la parole à un de nos concitoyens
expatriés plus ou moins loin de sa
Tour Magne natale. Tous nous ont,
jusqu’à présent, conté des mondes
forts différents de notre cité des
Antonins. Alors après Strasbourg
l’européenne, Montpellier la rivale
New-York la ville-monde, Séville et
le Liban, nous rendons visite à un
Nîmois au coeur de l'Asie.
10 UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011
un nîmois exilé
à Bali !
Agent immobilier, maître d'oeuvre et agent
import/export, le Nîmois est sur tous les
fronts depuis son havre de paix asiatique.
Il y a un an, ce quadra a
décidé de tout plaquer
pour vivre une nouvelle
vie en Asie.
« A force de travailler
sans arrêt et de courir
après l’argent », Olivier
a senti l’urgence de
revoir ses priorités.
Il se confie en toute
transparence à notre
webzine.
Les Nîmoiseries du Monde
L' I N T E R V I E W À D I S TA N C E . . .
Avant de quitter Nîmes aussi
soudainement, parle-nous de ton
parcours ?
Je suis natif de Nîmes et j'aime
ma ville parce que c'est MA VILLE
et l'on s'y sent bien. J'ai grandi
à Nîmes au rythme des saisons
marquées par les fêtes foraines
tant attendue du Jean Jaurès et
bien sûr par les Férias. J'ai vécu
une jeunesse hors du commun,
avec des amis hors du commun,
dans une ville hors du commun.
Mes parents étaient commerçants,
mon père démolisseur automobile
("férailleur") et ma mère
commerçante en boutique. Ils m’ont
ouvert beaucoup de portes. J’ai pu
m’essayer tous les métiers qui ne
nécessitaient pas de diplôme avant
de trouver ma voie, le bâtiment.
J'ai travaillé très dur pendant de
nombreuses années mais je gagnais
bien ma vie.
Quel a été le déclic pour toi ?
En août 2008 j'ai eu l'impression
que mon téléphone portable était
cassé parce qu'il s'est arrêté de
sonner. Mais non c’était « la crise »
qui venait d’arriver.. Les chantiers
sont devenus plus difficiles à
trouver. En même temps je me suis
trouvé confronté à un nouveau
problème, qui semble insensé
quand nous savons que nous avons
des millions de chômeurs : je ne
trouvais plus de personnel pour
travailler. C'est une des raisons
qui m’a contraint à fermer mon
entreprise. J'ai donc pris le taureau
par les cornes et j'ai essayé un
autre métier, celui de cafetier. Mais
après un premier voyage en Asie,
impossible de prendre du plaisir à
travailler dans ce secteur : à peine
rentré, je ne pensais plus qu’à
repartir.
Pourquoi avoir choisi l’Asie et
l’Indonésie en particulier ?
J'ai visité quelques pays d'Asie en
passant et repassant par Bali où
j'ai fini par comprendre que c'était
ici que je voulais vivre. Je dis vivre
parce que chaque jour que je passe
ici, je vis. Je me suis aperçu qu'en
France je survivais.
J'ai choisi l'Indonésie qui est
incontestablement un pays de non
droits comparé à la France qui est
le pays de la "Liberté" et pourtant
je m'y sens mille fois plus libre.
Tout en me trouvant confronté à
une nouvelle culture et une nouvelle
langue, J'ai retrouvé ici ma joie de
vivre et cette petite touche de
folie et d'insouciance qui fait que
je me sens bien.Je suis vraiment
expatrié que depuis août et
pourtant je me sens déjà chez moi.
Le taux d'insécurité est quasi nul.
On peut se promener à n'importe
qu'elle heure du jour ou de la nuit,
n'importe où, sans aucune crainte.
Ici tout est possible, rien n'est
jamais vraiment interdit, tout le
monde veux travailler. Plus de 80 %
de la population vit avec moins de
100 € par mois et pourtant je peux
t'assurer qu'ils sont 100 % plus
heureux qu'en France.
Que fais-tu là bas exactement,
quelle est ta journée type ?
J'exerce les métiers d'agent
immobilier, maître d'œuvre et
d'agent import/export.
Ma journée type c'est de me
réveiller par exemple en plein mois
de février avec 28 ° à 8 heure du
matin, sacré différence avec la
France. J'ai un bureau mais je n'y
vais jamais, en fait je travaille chez
moi, je consulte mes e-mails,
ma secrétaire arrive, je lui fais
répondre aux demandes et je
pars sur le terrain. Je rentre entre
16 et 17 heures, je me détends
quelques minutes dans la piscine,
je prends une douche et je pars
rejoindre des amis prendre un
verre à la plage tout en admirant le
coucher du soleil et les magnifiques
Indonésiennes.
Qu’y a-t-il de commun entre Nîmes
et Bali ? Nîmes te manque t-il ?
Ici, si on veut c'est la "Féria" tous
les soirs, sans agressions, sans
alcootest, sans bagarres et sans
risques. Deux seules choses me
manquent, ce sont mon fils et mes
amis, mais avec le temps, mes
amis viennent et reviennent et
je fais venir mon fils pour chaque
vacances scolaires.
Comment sont les gens à Bali ?
Les gens sont trop gentils ici, ils
n'ont rien et ils donnent tout. Pas
de jalousie. Leurs immense sourire
perpétuel est à l'image de leur
gentillesse. Je ne suis pas défaitiste
mais je suis conscient que j'ai fait
plus de chemin que ce qui me reste
à faire, à 48 ans chaque jour de
plus passé ici est un merveilleux
cadeau et c'est ici que j'ai décidé
de finir mes jours.
Propos recueillis par Jérôme n
UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011 11
Reg' Arts
Une journée porte ouverte aux Arènes en 2010
proposée par les "Aficionados practicos"
Histoires
en bulles
Thomas Cadène est scénariste pour bandes dessinées. Il
sort ce mois-ci une version papier de sa BD "Les autres gens"
consultable en ligne avec un épisode journalier.
12 UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011
Reg' Arts
L
e pari, lancé il y un an, était osé : lancer sur
la toile Internet une bande dessinée avec un
nouvel épisode chaque jour. Une déclinaison en
dessin de « Plus belle la vie » en quelque sorte.
A l’heure où certains s’interrogent encore sur
le devenir du support papier et de l’invention
de Gutenberg, Thomas Cadène, le trentenaire
Nîmois, a compris avant tout le monde l’intérêt
de faire partager son talent de scénariste et ceux
de ses amis dessinateurs au plus grand nombre.
Fort de ce succès, il sort « physiquement » un
album retraçant les premiers épisodes de la vie
quotidienne de ses personnages pris dans une
intrigue policière.
Thomas nourrit ses BD d’histoires
Un champ immense de possibles
Sa bande dessinée se lit image par image, tableau
par tableau tellement celles-ci sont travaillées
avec d’infinis détails. Certaines planches rappellent
l’univers de « XIII » ou de « Corto Maltese » avec
un noir et blanc de polars. L’environnement
de chaque scène semble avoir fait l’objet
d’une réflexion et d’une grande imagination.
L’imagination de Thomas est justement sans
limite. « Avec la BD on peut faire ce que l’on veut
à contrario d’un film » explique t-il. De New York
à Tokyo en passant par Paris, les dessins offrent
des décors à ses planches recherchées. Pas moins
de 15 dessinateurs ont contribué à l’aventure. Le
résultat d’une toile de réseau tissé patiemment
par Thomas. Il ne regrette pas d’avoir dit « merde
au droit pour une carrière artistique pas toujours
évidente ».
L’un des personnages est Nîmois.
Ainsi « le lecteur a pu reconnaître
les arènes, le Mont Duplan, le
"Un été, il découvre
Issu d’une famille protestante
Gambetta, le musée des beaux
avec
frénésie
la
série
Nîmoise, Thomas se distingue de
arts, les Jardins de La Fontaine et
ses deux frères grâce à cette fibre
Dallas"
le trajet vers l’aéroport » explique
artistique et finalement grâce à
Thomas. Ce clin d’œil quasi«la liberté laissée par ses parents»
autobiographique rappelle que ce
néo-parisien vit de sa passion malgré ses études pour aller vers sa passion. Son jeune frère,
de droit. Scénariste de quatre albums déjà parus Nicolas, écrit beaucoup lui aussi mais il s’agit
chez Casterman et Paquet, Thomas nourrit les d’histoires politiques pour des responsables
nationaux en vue. Thomas travaille de chez lui à
bulles de ces histoires de vie de tous les jours.
Paris sans oublier ses profondes racines Nîmoises
Le premier dé-clic de crayon s’est fait par hasard et Texanes. Celles de la famille Ewing, bien sur.
en montrant son taff à des pros et sur Internet. Son
profil de scénariste s’inspire de la culture «séries»
Jérôme Puech n
américaines. « 6 Feet Under » et «The wire » (sur
écoute) sont les meilleurs modèles du genre
selon lui. Il cite volontiers «Weeds », « Sopranos»
et « La Maison blanche ». Ce penchant pour les BD « Les autres gens », éditions Dupuis 213 pages; 15
dessinateurs. 14 euros 95. Site : www.lesautresgens.com.
histoires de séries américaines prend racine dans Thomas Cadene sera présent au Salon de la BD à Nîmes le
un interdit. Celui de regarder la télévision. Alors, 21 et 22 mai parvis des Arènes.
le jeune Thomas brave l'interdit en « se gavant »,
un été Nîmois de fortes chaleurs, des épisodes de Images 1 & 2 : Florent Grouazel / Les Autres Gens
Image 3 : Alexandre Franc / Les Autres Gens
« Dallas » et de « Dynastie ».
Image 4 : Vincent Sorel / Les Autres Gens
UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011 13
Rencontre nîmoise
Gilles
Agi t ate ur
de papilles
Por t rait c roq ué p ar Jérôme Pue c h
LE PETIT QUESTIONNAIRE
UN NÎMOIS
« Je ne vois pas».
UN ÉVÉNEMENT
« Les jardins de la
Fontaine car j’aime leur
calme et l’architecture
exceptionnelle ».
UN LIEU
« La féria parce que
l’ambiance est exceptionnelle. Les gens
s’amusent. La ville
bouge. Elle est animée
grâce à la musique et
grâce aux lumières"
Il y a des destinées professionnelles qui ne
trouvent pas toujours d’explication rationnelle.
Celle de Gilles Guilhot, 39 ans, chef de cuisine de
l’Annexe, en fait partie. « A l’âge de 10 ans, je
voulais être cuisinier…Quand j’allais en cuisine il
y avait un truc qui se passait » confie-t-il. C’est
son oncle, Bernard Bouton traiteur qui l’invite
à découvrir pour la première fois une bande
de toqués. A l’heure où les enfants veulent
être docteur, astronaute, vétérinaire, pompier
ou policier, Gilles épate ses amis d’enfance de
Rodilhan en expliquant qu’il rêve de prendre le
tablier de tonton. Du coup, très tôt il laisse ses
amis d’enfance (Christophe, Philippe et Jérôme)
poursuivre leur parcours au collège Les Oliviers
tandis qu’il file vers l’école hôtelière de Saint
Jean du Gard pour décrocher un BEP et un CAP
dans la discipline de sa vie.
Après divers stages de circonstance, il débute en
novembre 1990 au restaurant de « La Vaunage»
à Saint Côme comme commis de cuisine. Le
restaurant possède un macaron au guide
Michelin. C’est dans les vieux plats qu’il apprend.
En 1999, il devient chef de partie au fameux
restaurant le « Lisita » qui tutoie les arènes et
une réputation dans le milieu des gastronomes
Nîmois. En novembre 2007, le voici chef de
« l’Annexe », l’établissement d’Olivier et de
Stéphane. Exilé en face du stade des Costières,
il dirige une équipe de 7 personnes et ravit ainsi
150 à 180 clients jour. Le concept de Brasserie
« branchée » pour hommes d’affaires pressés
rencontre son succès.
La cuisine des poissons et des goûts
du terroir
Le style de Gilles le passionné ? « J’aime travailler
les poissons car ils offrent un éventail de
possibilités de garnitures, de sauces, d’huiles ».
A 14 ans ses copains, plus affairés aux premières
14 UNEÀNÎMES N°11 I AVRIL 2011
expériences de la vie adolescente, découvrent
médusés une lotte en papillote préparée dans
la cuisine Mestre, la famille de Karine, sa petite
amie de l’époque. Son désir et sa détermination
à devenir un magicien des sens font concert.
Aujourd’hui, il affiche ses goûts personnels :
«mon plat de prédilection restent les girolles à la
crème, sautées et persillées, le tout arrosé d’un
vin blanc ».
Son métier, largement exploité sous toutes les
coutures télévisuelles de M6, il le vit au gré des
saisons. « On travaille à 90% avec des produits
frais ». Labellisé « Militants du goût » par la
marque du Département, il prend plaisir à investir
l’identité culinaire de notre terroir : pommes
reinettes du Vigan, oignons doux des Cévennes,
fraises et brandades de Nîmes…Le crédo de
l’Annexe est simple « un rapport qualité-prix, un
service rapide, une facilité pour se garer » et les
assiettes volent de la brigade.
Cuisinier, une vie de sacrifices
Lorsque je lui demande de poser un regard sur son
métier, Gilles rappelle le caractère exceptionnel
de son souffle de vie. Dix heures de travail par
jour, une vie familiale perturbée pour ce jeune
papa de jumeaux (Mathias et Alexandre, 4 ans)
et des week-end aux pianos (c’est peut être un
détail pour vous…). Ses idoles de la casserole
sont sans surprise : «Bocuse, le pape», Gagnière,
Ducasse, les Frères Pourcell et les locaux du
«Castellas » et de « chez Alexandre » à Garons.
« J’ai remarqué que sur les 20 élèves de l’école
hôtelière avec qui j’ai appris le métier, seul quatre
sont encore dans l’aventure » précise avec
humilité Gilles. Mais ce futur quadra possède
un bijou de l’existence humaine : il exerce son
métier avec sa passion. Gilles agite les papilles
des autres et ça lui va bien.

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