Le financement du logement en France.
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Le financement du logement en France.
LE FINANCEMENT DU LOGEMENT EN FRANCE DIRECTION GENERALE DE L’URBANISME, DE L’HABITAT ET DE LA CONSTRUCTION Le financement du logement en France Septembre 2001 2 I ELEMENTS DE CADRAGE 1. GENERALITES - Les compétences en matière de logement en France ne sont pas décentralisées : le financement public du logement est de la responsabilité de l'Etat ; cependant il s'agit, de fait, d'une compétence partagée principalement entre l'Etat et les collectivités territoriales. - Les collectivités locales ont la maîtrise de l'urbanisme sur leur territoire et celle de leur politique locale de l'habitat ; ces deux dimensions sont incontournables dans la réalisation effective de programmes de logements, en particulier du point de vue de la mise à disposition de terrains pour la construction. Enfin, la France se caractérise également par l'existence du mouvement HLM qui est le principal gestionnaire du logement social (900 organismes : 300 offices publics dépendant d'une collectivité territoriale, 340 sociétés anonymes). Situation générale La France se caractérise par un équilibre relatif entre propriétaires et locataires : 54% des français sont propriétaires de leur logement, et les locataires sont un peu plus nombreux dans le secteur privé que dans le secteur social. EVOLUTION DES STATUTS D’OCCUPATION EN FRANCE 1984-1996 effectifs en milliers Octobre 1984 Statut d'occupation effectifs Propriétaire occupant 5 360 non accédant accédant 4 963 Ensemble 10 323 des propriétaires secteur social 3 362 dont HLM 2 978 dont autre social 384 secteur privé 4 570 Ensemble 7 933 des locataires Autres 2 109 statuts ENSEMBLE DES MENAGES 20 384 % Octobre 1988 effectifs % Novembre 1992 effectifs % Décembre 1996 effectifs % 26.3 5 829 27.4 6 612 29.9 7 465 32.1 24.4 5 410 26.1 5 301 24.0 5 180 22.2 50.7 11 387 53.6 11 913 53.8 12 645 54.3 16.2 14.6 1.9 22.5 39.0 3 622 3 189 433 4 291 7 913 17.0 15.0 2.0 20.2 36.8% 3 775 3 376 399 4 550 8 336 17.1 15.3 1.8 20.6 37.7 4 091 3 657 434 4 786 8 877 17.6 15.7 1.9 20.5 38.1 10.4 1 957 9.1% 1 882 8.4 1 764 7.6 100 21 256 100 22 131 100 23 286 100 Source INSEE Enquêtes logement Le financement du logement en France 3 Les flux • financiers montants en millions de francs 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 LOGEMENTS NEUFS 247 478 228 659 210 633 206 464 222 118 224 665 223 805 227 793 239 900 fonds propres (1) 117 524 109 924 100 494 98 603 100 277 104 508 98 294 95 423 97 001 aides emprunts ACQUISITION DE LOGEMENTS D'OCCASION fonds propres aides emprunts TRAVAUX SUR IMMEUBLES EXISTANTS fonds propres aides emprunts ENSEMBLE fonds propres aides emprunts 8 004 8 808 8 925 9 231 9 860 9 831 11 204 12 849 10 106 121 950 109 927 101 214 98 630 111 981 110 326 114 307 119 521 132 793 294 098 267 513 255 412 269 151 308 718 288 485 337 698 376 734 413 504 168 976 149 795 145 495 154 514 177 843 166 290 182 484 208 901 229 741 2 360 2 851 2 229 2 047 2 350 2 006 3 190 2 917 1 780 122 762 114 867 107 688 112 590 128 525 120 189 152 024 164 916 181 983 150 862 157 464 166 450 166 019 171 205 174 184 172 774 177 461 183 592 88 295 95 699 102 444 102 488 111 834 118 442 111 392 115 998 117 733 6 367 6 794 6 791 7 299 7 319 6 329 6 553 6 843 6 844 56 200 54 971 57 215 56 232 52 052 49 413 54 829 54 620 59 015 692 438 653 636 632 495 641 634 702 041 687 334 734 277 781 988 836 996 374 795 355 418 348 433 355 605 389 954 389 240 392 170 420 322 444 475 16 731 18 453 17 945 18 577 19 529 18 166 20 947 22 609 18 730 300 912 279 765 266 117 267 452 292 558 279 928 321 160 339 057 373 791 Source : Compte du Logement (1) Les fonds propres correspondent à l'apport personnel lors d'opérations à crédit ou à l'intégralité du financement lors d'opérations au comptant. • Physiques Nombre de logements mis en chantier de 1993 à 2000 par types de financement (en milliers) 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Ensemble des mises en chantiers 250.9 297.5 279.6 266.8 263.7 287.3 317.5 311 Logements aidés dont PLA (prêt locatif aidé) dont PAP (prêt aidé à l’accession à la propriété) et Prêt à 0% (1) dont PC (prêt conventionné) 108.1 76.8 130.6 77.0 105.9 62.3 138.7 52.7 141.7 45.0 139.0 43.8. 148.9 43.3 133 38 31.2 53.6. 43.6 86.0 96.8 95.1 105.6 95 43 40 36 142.9 166.9 173.7 128.1 121.9 148.5 168.7 178 19 20 16.5 15 13 13.5 14 14 Logements non aidés dont résidences secondaires Source : DAEI - CASP (SITADEL) (1) en 1999, dans 41% des cas le prêt à 0% est accompagné d’un PAS Le financement du logement en France 4 Evolution des mises en chantier par type de logements (en milliers) 350 Nombre de logements mis en chantier selon le mode de financement (en milliers ) 350 300 300 250 250 200 200 150 150 100 100 50 50 0 1993 1994 1995 1996 1997 - Individuels 1998 1999 2000 0 1993 - Collectifs 1994 1995 Locatif social 1996 1997 Accession aidée 1998 1999 Non aidés Nombre de logements réhabilités et d’opérations d’acquisition amélioration (secteur aidé) financés de 1993 à 2000 Acquisition amélioration PLA (1) Acquisition amélioration PAP ANAH (2) PAH y compris suppression d’insalubrité PALULOS(3) (Hors petits travaux) Ensemble PALULOS (petits travaux) 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 15 130 4 040 141 300 17 900 4 370 143 600 12 544 1 490 126 500 11 408 111 800 10 338 107 600 9 433 111 200 8 394 118 400 8 720 135 000 60 802 68 771 55 909 72 510 66 623 69 400 77 400 80 184 167 390 143 600 89 317 108 273 156 073 148 000 134 100 124 132 388 660 368 410 285 760 303 991 340 634 338 033 338 294 348 036 45 830 36 280 19 857 27 888 20 105 20 200 25 800 31 928 Source : DGUHC (1) y compris PLA d’insertion de 1990 à 1993 et PLA très sociaux depuis 1994 (2) Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (3) Prime à l’amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale Le financement du logement en France 2000 5 2. LES GRANDES ETAPES DE LA POLITIQUE DU LOGEMENT EN FRANCE Du XIX ème siècle à la Première Guerre mondiale Il faut attendre 1850 pour qu'une loi définisse les conditions de salubrité et donne le droit aux conseils municipaux de définir les travaux à effectuer pour assainir les logements. C'est à cette période que naît l'idée que l'Etat ou les collectivités locales pourraient participer au financement de logements "sociaux", la réalisation de ceux-ci étant laissée à des maîtres d'ouvrage privés qui garantiraient la salubrité de ces logements. La conjonction de la réflexion des hygiénistes et des hommes politiques soucieux de morale va conduire au vote de la loi Siegfried, en 1894, qui crée les comités locaux d'habitations à bon marché (HBM), sans que l'Etat n'intervienne autrement que par des exonérations fiscales incitant des sociétés à construire des logements salubres à bas loyers. Cette loi peu efficace fut remplacée en 1906 par la loi Strauss qui permet une participation financière à la construction d'HBM et met en place les prêts de la Caisse des dépôts. En 1908, la loi Ribot a étendu les dispositions fiscales favorables de la loi Siegfried à l'acquisition de terrains de moins d'un hectare par un acheteur peu fortuné, cet achat permettant la construction ultérieure d'une maison. Cette loi en faveur de l'accession à la propriété avait pour objectif déclaré de fixer les populations rurales et d'empêcher leur exode. En 1912, une certaine mobilisation populaire (création de syndicats de locataires) conduit le Gouvernement à se préoccuper à nouveau de la situation du logement des ouvriers et à faire le point de l'application de la législation en vigueur (rapport Bonnevay) ; la loi du 23 décembre 1912 crée les offices publics communaux et départementaux d'habitations à bon marché, qui sont des établissements publics. Le service public du logement est créé. En mars 1916 le Gouvernement est contraint d'instaurer par décret un moratoire permettant aux locataires de suspendre le paiement des loyers. Cette mesure déclenche un conflit sans précédent avec les propriétaires qui menacent d'une grève des impôts, menace qui contraint le Gouvernement à promettre le remboursement des loyers non rentrés. L'entre-deux guerres En mars 1918, une loi est votée excluant les loyers des stipulations du Code civil. La situation après-guerre entraîne un vif mécontentement des locataires, et leurs associations se renforcent. Le 29 juin 1919 a lieu la première grande manifestation de masse en faveur du logement : cent mille locataires demandent la révision de la loi de 1918. C'est le vote de la loi Lauche Levasseur qui complète la loi de 1918. Les conséquences de ces lois seront le désintéressement des capitaux privés pour un secteur jugé non rentable et l'indifférence des propriétaires pour l'entretien de leurs biens. L'importance des mouvements sociaux et la crise du logement qui s'accentue conduisent, en 1928, au vote de la loi Loucheur qui prévoit la réalisation sur cinq ans de 200 000 logements HBM et 60 000 logements à loyer moyen, programme bien inférieur aux besoins estimés par les économistes (1 million Le financement du logement en France 6 de logements dont 200 000 en Région Parisienne). L'effort financier fait par l'Etat, en application de cette loi, ne sera pas renouvelé dans la période de l'entre-deux guerres. En 1934 l'Union de la propriété bâtie de France obtient la suppression des crédits à la construction et l'abrogation des mesures de blocage de loyer. Le Front Populaire ne réussira pas à remédier à la situation dramatique de pénurie de logements que connaît la France à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. L'immédiat après-guerre Au lendemain de la guerre, parmi les problèmes urgents à résoudre, la France est confrontée à une crise du logement, dont les causes ne sont pas seulement dues aux conséquences des bombardements (environ 500 000 logements détruits et près d'un million dégradés plus ou moins fortement), mais aussi aux conséquences de la politique menée précédemment, qui n'a pas pris en compte l'exode rural massif. Cette situation a été aggravée par une politique quasi continue de blocage des loyers, décourageant l'investissement privé, si bien que le diagnostic est grave : insuffisance et inadaptation de l'offre, mauvais état, vétusté et inconfort du parc existant. Les premières mesures prises en 1945 se traduisent par la réparation d'environ un million de logements sinistrés partiellement, et par des mesures juridiques permettant la réquisition des locaux vacants. Cependant, conscient des conséquences néfastes sur l'entretien des immeubles des mesures de blocages des loyers et de la nécessité de mettre en jeu une solidarité, le Gouvernement décide par ordonnance du 28 juin 1945, modifiée le 26 octobre 1945, d'instituer un prélèvement sur les loyers, destiné à alimenter une "Caisse nationale pour l'amélioration et l'entretien de l'habitat rural et urbain", transformée en "Fonds national d'amélioration de l'habitat" (FNAH), dont la gestion fut confiée au Crédit foncier de France. Le FNAH est devenu en 1971 l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH). La période suivante a été marquée notamment par la loi de 1948, dont l'ambition était d'assurer une hausse régulière et raisonnable des loyers compatible avec les ressources des occupants, qui devait "permettre une amélioration du patrimoine" par les propriétaires. Le champ d'application de cette loi limité aux immeubles construits avant 1948 a, de ce fait, introduit un double marché locatif. Le secteur privé, faute de structures de production adéquates, de moyens et d'instruments pour investir dans l'immobilier, notamment à cause de l'absence de système pour mobiliser l'épargne privée, ne peut répondre à la demande, par ailleurs peu solvable. Les années cinquante et soixante La modernisation économique et la restructuration territoriale qui en découle accentuent le besoin de loger la main-d'oeuvre. D'autre part des mouvements de protestation, parfois violents font apparaître au grand jour la gravité de la situation. Dans ce texte une intervention massive de l'Etat s'impose. L'intervention de l'Etat se traduit par la création de financements publics axés en priorité vers la construction de logements sociaux, mais aussi vers le secteur privé, par l'intermédiaire du Crédit foncier. Le financement du logement en France 7 En 1953, Pierre Courant, ministre de la Construction fait voter une loi qui met en place une série d'interventions facilitant la construction de logements, tant du point de vue foncier que du point de vue du financement et de l'appareil de production. La même année, également, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l'effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux. En 1954, de nouveau sous la pression de l'opinion publique à la suite de la campagne effectuée par l'Abbé Pierre, le gouvernement adopte un programme de 12 000 logements neufs en cités d'urgence destinés à accueillir les familles ou les isolés qui sont à la rue. Cinq ans après le Plan Courant, un deuxième essai de définition d'une politique globale en faveur du logement est tenté avec la loi-cadre du 7 août 1957 ; c'est de cette loi que découle la politique des zones à urbaniser en priorité (ZUP) qui, pour la première fois, prend en compte parallèlement à la création de logements la création d'équipements publics nécessaires à ces logements. Un programme quinquennal de construction de logements HLM est mis en place. L'objectif est de réaliser 300 000 logements par an. La politique mise en place favorise très nettement le logement locatif. Cette période a été dominée par une réponse aux besoins quantitatifs par le développement de la construction neuve, d'abord au titre de la reconstruction, puis, à partir de 1950, par la reprise de la construction sociale, avec l'institution des HLM qui remplacent les HBM (la construction neuve passe de 70 000 logements achevés en 1948 à 320 000 en 1958). Parallèlement, les réflexions sur l'évolution des villes et les problèmes urbains ont conduit à la mise en place des procédures permettant la "reconquête des centres des villes". C'est ainsi qu'au cours du IIIème Plan (1958-1961) les actions de "rénovation urbaine" (1) ont débuté (décret du 31.12.1958) et qu'en 1962 la loi Malraux (du 4.8.1962) crée les secteurs sauvegardés et favorise la restauration, dans ces ensembles urbains, des immeubles de qualité. Les pouvoirs publics attendaient de la rénovation urbaine, à la fois la démolition des logements vétustes et la production massive de logements. Or, cette procédure, qui s'est avérée lourde, coûteuse et difficile à maîtriser, a produit en tout, de 1958 à nos jours, environ 190 000 logements, en remplacement de 120 000 logements démolis. C'est seulement le VIIème Plan (1976-1980) qui mettra l'accent pour la première fois sur la priorité à donner à "l'amélioration qualitative de l'habitat". C'est au cours de ce plan que la politique en vigueur actuellement sera mise en place. Jusqu'en 1970, l'Etat a mis, à la disposition des propriétaires et des élus, un arsenal de moyens essentiellement réglementaires et accessoirement financiers pour favoriser l'entretien du patrimoine existant avec la logique explicite qui apparaît à travers les différents plans : "le prix de marché des loyers doit permettre de dégager des moyens nécessaires à l'entretien, voire l'amélioration des logements". Indépendamment de l'effort important mis sur la construction neuve, la politique volontariste de l'Etat pendant cette période a été concentrée sur la restauration du patrimoine à caractère historique et la rénovation urbaine. Le financement du logement en France 8 - LES PRINCIPAUX TEXTES LEGISLATIFS : - Loi n° 77-1 du 3 janvier 1977 portant réforme de l'aide au logement : Création des prêts locatifs aidés (PLA), des prêts aidés à l'accession (PAP), de la prime à l'amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale -(PALULOS), de l'aide personnalisée au logement (APL). - Loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l'Etat . - Loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986 tendant à favoriser l'investissement locatif, l'accession à la propriété des logements sociaux et le développement de l'offre foncière. - Loi n°89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n°86-1290. - Loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en oeuvre du droit au logement. - Loi n° 91-662 du 13 juillet 1991 : loi d'orientation pour la ville. - Loi n° 94-624 du 21 juillet 1994 relative à l'habitat, cette loi traite de : - l'achat des logements HLM par leurs locataires, - l'adaptation des rapports entre propriétaires privés et locataires, - le logement des personnes à faibles ressources, - la transformation des bureaux en logements, - l'amélioration du fonctionnement des copropriétés. - Loi n° 95-74 du 21 janvier 1995 relative à la diversité de l’habitat. - Loi n° 96-162 du 4 mars 1996 re lative au supplément de loyer de solidarité. - Loi n°98-657 du 29 juillet 1998 d’orientation relative à la lutte contre les exclusions dont le chapitre II du titre I traite de l’accès au logement et le chapitre III du titre II des mesures relatives au maintien dans le logement. - Loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains. Cette loi est porteuse d'un projet global pour une meilleure qualité de vie en ville et dans les régions. Le volet "logement et urbanisme" de la loi vise notamment à redonner de la cohérence au développement des villes, à insuffler plus de mixité sociale en matière d'habitat et à engager le renouvellement urbain. Le volet "déplacements" conduit à un nouveau partage de la voirie et à franchir de nouvelles étapes pour que les villes ne soient plus conçues uniquement pour l'automobile. Le financement du logement en France 9 II. ANALYSE PAR SECTEURS DE FINANCEMENT 1. PRINCIPAUX AXES DE LA POLITIQUE Les orientations des pouvoirs publics dans le domaine du logement sont sous-tendues par deux principes politiques généraux : 1. permettre à chacun de vivre dans la dignité : c'est le sens profond de la notion de "droit au logement" qui a été inscrit dans la loi en 1989, comme un droit fondamental. Le droit au logement, c'est la possibilité d'accéder et de se maintenir dans un vrai logement ; c'est le résultat d'un compromis entre trois objectifs contradictoires : - un loyer résiduel faible pour le locataire (condition d'accès au logement), - la qualité du logement qui a un coût, - le niveau d'aide publique que la société peut accepter ; 2. offrir à tous une véritable liberté de choix en matière de logements, tant pour ce qui est du statut d'occupation que du type de logement et de localisation . Ces deux orientations - droit au logement, liberté de choix -nécessitent une offre suffisante de logements : - en quantité : sinon les plus pauvres ne sont pas logés, - en qualité : ce qui signifie confort, mais aussi localisation dans un cadre de vie correspondant aux aspirations de chacun, - en diversité de statut : il y a un besoin d'équilibre entre propriété d'occupation, locatif social, locatif privé, - en diversité d'occupation : c'est-à-dire, en évitant les concentrations de logements sociaux et les ségrégations spatiales et sociales. SECTEUR AIDE Le secteur aidé directement par l'Etat comporte : Les PLUS (prêts locatifs à usage social) et PLA (prêts locatifs aidés), sont destinés à la réalisation de logements locatifs sociaux (construction neuve ou acquisition-amélioration) gérés par des organismes HLM (PLA-CDC). A cette catégorie s'ajoute le PLA très social (PLA-I) destiné à loger les ménages ayant des difficultés particulières. Le financement du logement en France 10 Jusqu’au 1 er octobre 1995, les PAP (prêts aidés à l'accession à la propriété), permettaient aux familles à ressources modestes d'acquérir un logement (neuf ou à améliorer). Depuis cette date, une réforme de l’accession à la propriété aidée est intervenue et a conduit à la mise en place d’un prêt à taux zéro qui vient en complément d’un financement principal. L’accès aux logements PLUS et PLA et aux aides à l’accession à la propriété est soumis à des conditions de ressources et les ménages les plus modestes perçoivent, en outre, une aide à la personne. Les plafonds de ressources actuels des logements PLUS permettent l'accès d'environ 65 % des ménages vivant en France. Ceux des prêts à taux zéro permettent l'accès d’environ 80 % des ménages. Ces plafonds correspondent pour un ménage avec deux enfants dont un seul membre est actif, à un revenu mensuel d’un peu plus de 18 000 francs pour accéder à un PLUS hors Région Parisienne. SECTEUR REGLEMENTE Le secteur réglementé comporte : Les prêts locatifs sociaux (PLS) Les prêts locatifs internédiaires (PLI) les prêts conventionnés locatif les prêts conventionnés accession ou PAS les logements conventionnés après travaux avec subventions de l'ANAH. Les prêts locatifs sociaux (PLS) sont des prêts contingentés ouvert à tous les maîtres d’ouvrages, personnes physiques ou morales pour financer des opérations de logements locatifs, correspondant à des niveaux de loyers et des niveaux de ressources supérieurs au PLUS (ressources PLUS majorées de 30%, loyers plafonnés à 150% du PLUS) ; ces logements font l’objet d’une convention avec l’Etat et ouvrent droit à l'aide personnalisée au logement (APL). Les prêts locatifs internédiaires (PLI) a un loyer réglementé et n'est accessible que sous condition de ressources (1,5 fois le plafond PLUS en règle générale et 1,9 fois dans la partie la plus dense de la Région Parisienne et 1,8 fois ailleurs dans des zones considérées prioritaires). Ces deux prêts sont refinancés par des fonds d’épargne centralisés à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et les prêts sont distribués soit directement par la CDC, soit par le Crédit Foncier de France et Enténial (ex Comptoirs des Entrepreneurs), ainsi que par les établissements bancaires sélectionnés sur appel d’offre. Les prêts conventionnés locatifs ou pour l’accession (avec ou sans recours au fonds de garantie de l'accession sociale à la propriété), utilisent des ressources financières à taux encadré résultant d'accord entre l'Etat et des organismes financiers. Le PC a un prix de revient réglementé et peut donner droit à L’APL, si les locataires ou les accédants ont des ressources faibles et dans le cas des locataires, si il y a eu signature d'une convention avec l'Etat réglementant les loyers. Le prêt à l’accession sociale à la propriété (PAS), qui a été créé en 1993, est un prêt conventionné qui bénéficie en outre de la garantie et d’une participation de l’Etat à la couverture des risques de défaillance des emprunteurs. Cette garantie intervient dans le cadre du Fonds de Garantie de Le financement du logement en France 11 l’Accession Sociale à la propriété (FGAS). L’intervention financière de l’Etat est d’une nature particulière; elle n’a lieu que dans la mesure ou un risque se réalise. On parle de sinistres quand des mensualités de remboursements ne sont pas honorées ou sont payées en retard ; la perte actuarielle qui en résulte pour le prêteur a alors vocation à être prise en charge par le FGAS. La garantie de l’Etat justifie que le PAS ne peut être accordé qu’aux personnes dont les ressources sont inférieures à des plafonds qui sont du même ordre que ceux du PLUS. Le FGAS a pour objet de couvrir le prêteur de l’ensemble des risques liés à la défaillance des emprunteurs. Les charges qui peuvent être indemnisées correspondent au coût actuariel des sinistres ; elles recouvrent plus précisément : ⋅ les échéances impayées, ⋅ les intérêts et pénalités de retard, ⋅ les frais de justice et de procédure quand ils sont légalement exigibles de l’emprunteur, ⋅ les frais des assurances liées au prêt garanti (décès, incapacité de travail, perte d’emploi) qui restent dus à l’établissement. Cela ne signifie pas que l’établissement de crédit est totalement déchargé de ces charges. Le FGAS est en effet alimenté conjointement par l’Etat et le prêteur. Une partie des logements privés locatifs ayant bénéficié de subventions majorées en provenance de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat, pour effectuer des travaux d'amélioration et de modernisation, font l'objet d'une convention avec l'Etat limitant les loyers et ouvrant droit à l'APL pour les locataires. SECTEUR LIBRE Les logements qui ne bénéficient d'aucun de ces modes de financement relèvent du secteur libre et sont régis pour les logements locatifs par les lois réglementant les rapports entre propriétaires bailleurs et locataires, ces derniers pouvant percevoir, si leurs ressources sont faibles, l'allocation logement. Les investisseurs peuvent bénéficier d’avantages fiscaux. 2. INTERVENTIONS FINANCIERES Les sources de financement public sont : - les crédits budgétaires en provenance du budget de l'Etat, qui concernent les aides à la pierre et une partie des aides à la personne ; - pour le financement des prêts, le principal financeur est la Caisse des Dépôts et Consignations qui mobilise à cet effet les ressources en provenance du "livret A"( compte d'épargne à taux réglementé et exonéré d'impôts) ; interviennent également le Crédit Foncier de France et Enténial, toutes les deux sociétés anonymes de droit privé, institutions financières spécialisées ; - la participation des employeurs à l'effort de construction (appelé "1% logement") qui est destinée à favoriser le logement des salariés. Ces fonds sont utilisés aussi bien en prêts qu'en subventions et pour favoriser le logement locatif ou l'accession à la propriété ; Le financement du logement en France 12 - les collectivités territoriales peuvent également contribuer à des opérations de logements et interviennent, le plus souvent, en financement complémentaire à celui de l'Etat. 1. SECTEUR AIDE : - Les aides directes En ce qui concerne, le PLUS (prêt locatif à usage social) (ex PLA) qui permet la réalisation de logements locatifs sociaux, l'Etat versait jusqu’au 1 er octobre 1996 une subvention d'un montant représentant 12. % du prix de l'opération plafonné à 90 % du prix de référence. Cette subvention a été remplacée par l’application d’un taux de TVA à 5,5 % au prix de revient des opérations. Depuis le 15 septembre 1999, toutes les opérations font également l’objet d’une subvention dont le taux se situe entre 5 et 13 %, suivant la nature de l’opération. Les opérations de logements très sociaux, de logements peuvent faire l’objet d’une subvention qui peut atteindre 25 %. Il existe, par ailleurs, une subvention destinée à financer les surcoûts fonciers dans les secteurs où la charge foncière est supérieure à la charge foncière de référence ; cette subvention est plafonnée à 50% du dépassement qui lui même ne doit pas excéder la charge foncière de référence, l’attribution de cette subvention est conditionnée par un cofinancement d’une collectivité territoriale. Pour le Prêt à 0 %, l’Etat verse une somme équivalente au montant normal des intérêts, le versement aux établissements bancaires se fait par l'intermédiaire de la Société de Gestion du Fonds de Garantie pour l’Accession Sociale (SGFGAS). La subvention fait l’objet d’un calcul qui dépend de la tranche de revenus dans laquelle se situe l’emprunteur. Les taux d’intérêts sont pris en compte chaque trimestre pour évaluer pour les nouveaux prêts la subvention de l’Etat. Mais la subvention est calculée une fois pour toute pour chaque prêt. Pour l'amélioration des logements locatifs sociaux existants (PALULOS), l'Etat versait une subvention dont le taux de base était 20% du montant des travaux plafonnés à 85 000 francs (12 958,17 €) par logement jusqu’au 1er janvier 1998. Depuis le taux réduit de TVA (5,5%), applicable aux opérations de construction des logements locatifs sociaux, est étendu aux travaux de réhabilitation, transformation et de rénovation des logements locatifs sociaux. Les opérations bénéficiant de subventions PALULOS, la baisse du taux de TVA se cumule avec une subvention de 10 %. Ces avantages cumulés correspondent à une aide totale de 22 %. Il existe également une prime à l'amélioration des logements pour les propriétaires occupants à faibles ressources (PAH), son taux est de 20% du coût des travaux, la subvention étant plafonnée à 14 000 francs (2134,29 €), il peut être porté à 25% plafonné à 17 500 francs (2667,86 €), dans le cas d'opérations coordonnées (OPAH), à 35% plafonné à 24 500 francs (3735 €) pour les propriétaires à ressources très faibles et à 50% plafonné à 40 000 francs (6097,96 €) pour les travaux concernant des handicapés. Des mesures de taux et de montants plus favorables existent pour des logements situés dans des zones spécifiques. Les propriétaires bailleurs bénéficient des subventions de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH) pour améliorer le confort des logements ayant plus de quinze ans. Les taux de subventions varient entre 25 et 70% suivant la nature des travaux et les engagements sur les loyers Le financement du logement en France 13 pris par le propriétaire. Le budget de l'ANAH a pour origine une taxe payée par les propriétaires bailleurs, mais est alimenté, aujourd’hui, directement par le budget de l’Etat. - Les prêts Le PLUS est financé par un prêt à 4,2% sur 35 ans pour la construction et 50 ans pour le foncier, dont la ressource provient du livret A(livret d’épargne défiscalisé). Le PLA I (PLA d’intégration) est financé par un prêt à 3,7 % sur 35 ans pour la construction et 50 ans pour le foncier, le prêt de la CDC provenant également du livret A. Le Prêt à O % est distribué par le circuit bancaire normal, ce n’est pas le prêt principal de l’opération, il doit être assorti d’un prêt conventionné (PC), d’un prêt à l’accession sociale (PAS) ou toute autre forme de prêts immobiliers. Le prêt complémentaire à la PALULOS est comme celui du PLA à 3,5 % en provenance du livret A, il est en général d'une durée de 15 ans. - Epargne logement Il existe depuis 1965 un système d'épargne-logement destiné à encourager les personnes physiques à constituer une épargne destinée au financement du logement. Deux systèmes existent : - le compte d'épargne-logement (CEL) est un compte sur livret où versements et retraits sont libres. Au bout de 18 mois le titulaire du compte peut obtenir un prêt assorti d'une prime de l'Etat plafonnée à 7 500 francs (1 143,37 €); - le plan d'épargne logement (PEL) est un contrat par lequel une personne physique s'engage à effectuer à échéance régulière des versements au moins égaux au montant déterminé par contrat. le terme du contrat ne peut être inférieur à 4 ans, à partir de cette échéance le titulaire du contrat obtient une prime de l'Etat plafonnée à 10 000 francs (1 524,49 €) et peut bénéficier d'un prêt à taux privilégié. - La participation des employeurs à l'effort de construction (PEEC) La participation des employeurs à l'effort de construction (PEEC), née en 1943 de l'initiative volontaire des chefs d'entreprises du Nord de la France et rendue obligatoire par la législation en 1953, a été conçue pour faciliter le logement des salariés des entreprises. Son taux, initialement fixé à 1 % de la masse salariale des entreprises de plus de dix salariés, a connu plusieurs modifications ; il est aujourd'hui de 0,45 % (depuis le 1 er janvier 1992). De son origine conventionnelle, le 1 % a conservé plusieurs spécificités par rapport aux autres modes de financement du logement social : La PEEC constitue un apport appréciable qui permet chaque année d'affecter 15 milliards de francs (2,29 milliards d'euros) à la construction ou à l'amélioration de logements. Les ressources disponibles se composent principalement de la collecte de l'année précédente, versée en général en fin d'année, et des remboursements de prêts consentis antérieurement (prêts à long terme et à court terme). Le financement du logement en France 14 Répartition des ressources à long terme Collecte exercice précédent Rembourseme nt prêts à long terme Sommes incorporées (fraction du résultat) Total des Part des ressources à remboursement long terme s disponibles en % du total 1993 6 167 6 413 696 13 276 48,3 % 1994 6 290 6 963 694 13 947 49,9 % 1995 6 326 7 423 528 14 277 52,0 % 1996 6 624 7 791 630 15 045 51,8 % 1997 6 710 8 205 609 15 524 52,8 % 1998 6 856 8 557 601 16 014 53,4 % 1999 7 118 8 972 650 16 990 52,8 % Source : ANPEEC La PEEC a contribué en 1997 au financement de 130 450 logements locatifs (HLM - SEM) dont 38 800 en Région Parisienne et 91 650 en province. Ces investissements se répartissent de la façon suivante. Nombre de logements Construction neuve Acquisition - amélioration Acquisition seule Réhabilitation - amélioration Total Ile-de-France 15 450 1 650 0 21 700 38 800 Province 34 500 5 250 500 51 400 91 650 Total 49 950 6 900 500 73 100 130 450 Source : Enquête IAURIF - Les incitations fiscales Il existe différentes sortes d'incitations fiscales : Les mesures en faveur de la résidence principale - A compter du 1er janvier 1998, il n’y a plus d’aide fiscale pour l’accession à la propriété de la résidence principale. Cette aide a été supprimée à compter du 1er janvier 1997 pour l’acquisition d’un logement neuf. Le financement du logement en France 15 Les personnes physiques qui font effectuer certains travaux dans leur logement peuvent bénéficier d’un taux de TVA réduit (5,5 % au lieu de 19,6%) depuis le 15 septembre 1999 jusqu’en 2002, cette mesure à caractère expérimental pourra être pérennisée si, comme il était recherché, elle a eu des effets sur l’emploi. Dispositions fiscales en faveur des investissements immobiliers locatifs Un nouveau statut dit du "bailleur privé" est mis en place. Il concerne les investissements réalisés en neuf ou en ancien à compter du 1er janvier 1999 et présente un caractère permanent. Logements neufs Le dispositif comporte, dans le neuf, des similitudes avec le régime précédent, car l'avantage fiscal consiste en une déduction dégressive sur le revenu foncier d'une fraction de l'investissement. Cette mesure s’applique aux bailleurs imposables dans la catégorie des revenus fonciers. L'immeuble peut être la propriété d'une société non soumise à l'impôt sur les sociétés, les revenus de ces immeubles étant alors imposés entre les mains des associés dans la catégorie des revenus fonciers (SCI ou SCPI ou toutes autres sociétés de personnes). La déduction ne s'applique que sur demande du contribuable. L'option doit être exercée lors du dépôt de la déclaration de revenus, soit de l'année d'acquisition du logement, soit de l'année de son achèvement. L'option est irrévocable. La durée de l'engagement de location est de neuf ans au moins, la location devant prendre effet dans les douze mois de l'achèvement de l'immeuble ou de son acquisition si elle est postérieure. La prolongation du dispositif et de la durée de l'amortissement est possible pendant une durée maximale de six ans, si les conditions de plafonnement du loyer sont maintenues et si la condition de ressources est maintenue en cas de changement de locataire. Le bénéfice de l'avantage est réservé à la location à usage d'habitation principale du locataire (il n'est pas possible de louer à titre de résidence secondaire). Le loyer et les ressources du locataire doivent être inférieurs à certains plafonds. Les ressources sont appréciées au moment de la conclusion du bail. L'avantage fiscal : Le propriétaire peut déduire de ses revenus fonciers un amortissement égal à : - 8 % du prix d'acquisition du logement pendant les cinq premières années ; - 2,5 % pour les quatre années suivantes. A l'issue de cette période, tant que la condition de loyer reste remplie, le propriétaire peut, par période de trois ans et pendant six années supplémentaires au plus, continuer de bénéficier d'une déduction de l'amortissement à 2,5 %, en cas de poursuite, de reconduction ou de renouvellement du bail ou si la condition de ressources est remplie, en cas de changement de titulaire du bail. Le total des déductions maximum représente, donc, 65 % de la valeur du logement. La période d'amortissement débute le premier jour du mois de l'achèvement de l'immeuble ou de son acquisition, si elle est postérieure. En contrepartie, le taux de la déduction forfaitaire est réduit à 6 % (au lieu de 14 %). A l'issue de la période d'amortissement, le bailleur peut bénéficier de la déduction forfaitaire majorée, au taux de 25 %, sous réserve du respect des conditions de loyer et de ressources, qu'il y ait ou non changement de titulaire du bail. Les travaux de reconstruction et d'agrandissement ultérieurs donnent lieu à l'application d'une déduction au titre de Le financement du logement en France 16 l'amortissement au même taux que l'investissement initial, si un nouvel engagement de location est conclu. Les dépenses résultant de travaux d'amélioration ultérieurs sont déduites obligatoirement sous forme d'un amortissement égal à 10 % du montant de la dépense pendant dix ans. Logements anciens Le statut du bailleur privé est également étendu à la location de logements anciens : l'avantage fiscal prend la forme d'un supplément de déduction forfaitaire pour les revenus fonciers. Ce nouveau régime s'applique aux revenus tirés de certains baux conclus à compter du 1er janvier 1999. Cette mesure s’applique aux personnes physiques et aux sociétés non soumises à l'impôt sur les sociétés. Le logement doit répondre à des normes d'habitabilité. Le bailleur doit prendre l'engagement de louer le logement nu pour six ans au moins. Le logement doit être affecté à la résidence principale du locataire. Le loyer et les ressources des locataires ne doivent pas excéder certains plafonds. Les propriétaires de logements anciens peuvent bénéficier d'une majoration pendant six ans du taux de la déduction forfaitaire (25 % au lieu de 14 %). Le bénéfice de cette majoration de déduction est renouvelable par périodes de trois ans en cas de poursuite, de reconduction ou de renouvellement du contrat de location, tant que la condition de loyer est remplie. La déduction forfaitaire majorée est maintenue en cas de changement de titulaire du bail, si les conditions de ressources et de loyers sont respectées. - Les aides à la personne Il existe deux grands types d'aide personnelle au logement : l'allocation de logement qui se subdivise elle-même en une AL familiale (ALF) et une AL sociale (ALS) et l'aide personnalisée au logement (APL). Ces aides sont attribuées sous conditions de ressources mais calculées suivant des barèmes différents, l'APL étant en général plus solvabilisatrice que l'AL. Le principe de calcul de ces aides repose sur la notion de taux d’effort (rapport entre la dépense de logement et les ressources du ménages, le taux d’effort minimal est fonction de la composition du ménage). Ces aides sont financées par le Fonds des prestations familiales, le Fonds national des aides au logement et par le budget de l'Etat suivant le schéma qui suit. Nombre de bénéficiaires des aides personnelles au logement depuis 1993 Bénéficiaires en milliers au 31/12 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Location Accession Total APL ALS loc 1 888 740 2 628 1 738 2 019 708 2 727 1 903 2 115 680 2 795 2 011 2204 651 2 855 2 082 2 223 621 2844 2090 2 292 575 2 867 2 167 2 310 521 2 831 2 158 2 318 479 2 797 2 162 ALS acc 47 54 59 63 65 68 69 72 1 785 899 1 957 880 2 070 898 2 145 897 2 155 892 2 235 901 2 227 901 2 234 911 224 231 247 260 278 300 315 337 1 123 1 111 1 185 1 157 1 170 1 201 1 216 1 248 2 908 5 537 3 068 5 795 3 255 6 010 3 302 6 158 3 325 6 169 3 436 6 303 3 443 6 274 3 482 6 279 AL Total ALS ALF loc ALF acc Total ALF Total AL Total général Source : Statistiques annuelles de la CNAF et la CCMSA Le financement du logement en France 17 Montant des aides perçues en milliards de francs 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Location 50,510 55,071 58,285 60,526 62,537 65,426 68,820 70,229 Accession 13,243 13,218 13,048 12,490 12,452 11,839 11,213 10,667 Total 63,753 68,288 71,333 73,015 74,989 77,264 80,033 80,895 en milliards d’euros Location 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 7,7 8,396 8,885 9,227 9,534 9,974 10,492 10,706 Accession 2,019 2,015 1,989 1,904 1,898 1,805 1,709 1,626 Total 9,719 10,41 10,875 11,131 11,432 11,779 12,201 12,332 Source : Eléments statistiques et comptables (y compris 13e balance) émanant des Caisses des régimes général, agricole et spéciaux. Comptabilité en décaissements. Chiffres arrondis au million le plus proche. Le financement du logement en France 18 Financement des aides personnelles au logement versées en 1999 (en MdF) Employeurs Contribution Exonération cotisations sociale cotisations allocations généralisée AF familiales Budget de l'ETAT (logement) 33,3 Employeurs Cotisations FNAL (0,4%) 9,9 15,3 18,0 9,9 38.9 Fonds national des prestations familiales ALF virtuelle (+ Budget annexe 21,2 Fonds national de l'habitation 41,1 des prestations ALS virtuelle 4,6 Fonds national d'aide au logement 27,9 sociales agricoles) 38,9 17,7 41,1 23,3 ALF APL * ALS * 17,7 41,1 23,3 * prestations + frais de gestion FNPF : Fonds national des prestations familiales BAPSA : Budget annexe des prestations sociales agricoles FNH : Fonds national de l’habitation FNAL : Fonds National des Aides au Logement 2. SECTEUR PRIVE En ce qui concerne le secteur réglementé : PC et PLI . Ces logements bénéficient de prêts à taux encadrés résultant d'accords entre les établissements bancaires et l'Etat. Quand il y a signature d'une convention avec l'Etat limitant le montant des loyers, les locataires remplissant des conditions de ressources peuvent bénéficier d'une aide à la personne en partie financée par l'Etat (APL). En ce qui concerne les logements privés ne bénéficiant pas de conventions avec l'Etat, les locataires et les accédants à la propriété peuvent sous condition de ressources bénéficier d'une aide à la personne (allocation de logement sociale ou familiale). Le financement du logement en France 19 DEPENSE DE LA COLLECTIVITE POUR LE LOGEMENT DE 1997 A 2000 Aides budgétaires directes en milliards d'euros 1997 1998 1999 2000* PLA PALULOS PAP + Prêt 0% ANAH + PAH 0,66 0,21 0,44 0,5 0,14 0,46 0,41 0,93 0,46 0,46 0,91 0,41 autres Primes Epargne logement exo. taxe foncière(Etat) 0,15 0,91 0,09 0,15 1,23 0,08 0,21 1,23 0,05 0,21 1,14 0,03 Total 2,45 2,56 3,29 3,16 1997 1998 1999 2000 5,88 3,17 2,45 0,3 0,08 5,9 3,32 2,56 0,3 0,09 6,02 3,49 2,7 0,3 0,12 5,98 3,54 2,82 0,3 0,12 11,89 12,18 12,64 12,78 1997 1998 1999 2000 1,31 4,94 5,58 11,83 1,39 5,05 5,73 12,17 1,51 5,2 5,95 12,65 1,43 5,38 6,02 12,84 1997 1998 1999 2000 1,07 1,07 1,01 1,01 1,13 1,17 *estimation Aides personnelles Dépenses APL ALS ALF frais de gestion autres (FSL, ALT,FAAD) Total Financement dont employeurs Etat régimes sociaux Total 1% (collecte nouvelle) et compte d'affectation spécial CAS Total Dépenses fiscales 1997 1998 1999 2000 réduction impôts 1,54 1,68 1,62 1,22 déductions bailleurs exo intérêt épargne logement exo intérêt livret A exo taxe foncière (collect.) divers dt TVA taux réduit Total 1,22 1,19 0,61 0,61 0,5 5,67 1,45 1,34 0,59 0,61 0,58 6,24 1,52 1,34 0,58 0,61 1,57 7,26 1,75 1,57 0,47 0,59 4,07 9,68 1997 1998 1999 2000 21,08 21,98 24,32 26,79 Total en % du PIB en euros par habitant 1,68 352,31 1,68 366,03 Le financement du logement en France 1,80 403,23 1,91 441,64 20 EVOLUTION DE LA STRUCTURE DES AIDES PUBLIQUES AU LOGEMENT 1-En pourcentage 100% 80% 60% 40% 20% 0% 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 AIDES PERSONNELLES AIDES BUDGETAIRES DIRECTES 1% LOGEMENT DEPENSES FISCALES 2-En milliards de francs 2000 160,00 Milliards de francs constants 1999 140,00 120,00 100,00 80,00 60,00 40,00 20,00 0,00 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 AIDES PERSONNELLES AIDES BUDGETAIRES DIRECTES 1% LOGEMENT Le financement du logement en France DEPENSES FISCALES 21 3 - CARACTERISTIQUES DES AIDES ET PUBLIC CONCERNE - PLUS , PLA-CDC ET PLA-I Organismes pouvant bénéficier de ces financements : Les PLUS qui ont remplacé les PLA-CDC sont réservés aux organismes HLM, et sociétés d'économie mixte. Le PLA-I peut être en outre attribué aux collectivités locales et aux organismes dont l'objet est de contribuer au logement des personnes défavorisées. Types d'opérations : Construction neuve ou acquisition réhabilitation d'immeubles existants. Pour les PLA-I, il peut s'agir également de l'acquisition d'un immeuble ne nécessitant pas de travaux. Modalités de financement : Le coût de l'opération finançable est calculé sur la base d'un prix de référence établi en fonction des caractéristiques de l'opération, pour la construction neuve, il se décompose en charge foncière de référence et prix de bâtiment. Nature des financements : Le PLUS est composé suivant les cas (voir le détail plus bas), d'une subvention correspondant à un certain % du prix de l'opération plafonné à 90% du prix de référence, d'un prêt à 4,2 % d'une durée de 35 ans pour la construction et de 50 ans pour le foncier dont la ressource provient du livret A ; le total prêt plus subvention ne peut dépasser 95 % du prix de référence, les opérations de construction neuve bénéficient en outre d'une TVA à taux réduit (5,5 %). Il existe, aussi, une subvention destinée à financer les surcoûts fonciers dans les secteurs où la charge foncière est supérieure à la charge foncière de référence ; cette subvention est plafonnée à 50% du dépassement qui lui-même ne doit pas excéder la charge foncière de référence. • une convention APL doit être conclue en application du 3 ° de l’article L.351-2 du Code de la construction et de l’habitation ; • l’opération doit être financée par l’un des prêts prévus par l’article R.331-1 du Code de la construction et de l’habitation et délivré par la Caisse des dépôts et consignations Taux de subvention applicables au 1er janvier 2001 PLUS PLA « d’intégration » PLUS « expérimental » PLUS « construction-démolition » Opérations de construction neuve 5 % (6,5 %) 20 % 8% 12% Opérations d’acquisitonamélioration 10 % (11,5%) 20 % (25%) 13 % 12 % les chiffres entre parenthèses indique le taux auquel la subvention peut être portée par dérogation préfectorale Le financement du logement en France 22 Fixation des loyers : Le loyer maximum est fixé par la convention entre le bailleur et l'Etat en fonction d'un prix au m² de surface corrigée1 qui varie selon la zone de construction. Pour le PLA-I le montant du loyer est limité à 80% du loyer maximum PLA. Ménages éligibles : Ces logements sont accessibles à des ménages dont les revenus ne dépassent pas un certain plafond modulé suivant la structure du ménage et la zone géographique : environ deux fois le SMIC ( salaire minimum de croissance) pour un ménage sans enfant et près de trois fois le SMIC pour un ménage avec deux enfants. Les ménages aux ressources les plus faibles perçoivent en outre l'APL (Aide personnalisée au logement). Pour les PLA-I, le plafond de ressources est fixé à 60% du plafond PLUS. Pour favoriser la mixité sociale 30 % au moins des logements doivent être occupés par des ménages dont les ressources n’excèdent 60% des plafonds et 10% au plus des logements peuvent être loués à des ménages dont les ressources doivent être inférieures à 120 % des plafonds. - PRET A 0 % Organismes pouvant bénéficier de ces financements : Ces prêts sont donnés aux ménages sous conditions de ressources et ne sont pas donnés à des opérateurs. Types d'opérations : La construction ou l’acquisition d’un logement neuf Ces opérations recouvrent plus précisément : − l’acquisition d’un terrain accompagnée de la construction sur celui-ci d’une maison individuelle, − la construction d’une maison individuelle non compris l’acquisition du terrain déjà possédé, − l’acquisition d’un logement neuf (appartement ou maison individuelle) construit ou en l’état futur d’achèvement. L’acquisition amélioration d’un logement existant Ces opérations ne peuvent bénéficier d’un prêt à 0 sous les conditions ci-après : − le logement doit avoir été construit depuis plus de 20 ans, − les travaux doivent représenter au moins 35 % du coût total, cette condition s’apprécie de la façon suivante. Le coût de l’opération comprend : le prix d’achat hors frais et le coût des travaux honoraires compris. Mais la quotité minimale de travaux peut s’exprimer également par rapport au prix d’achat seul ; les travaux doivent alors représenter 53,8 % environ de ce prix. 1 cette surface est déterminée en fonction des caractéristiques du logement et de ses éléments de confort, une formule mathématique permet de la calculer. A compter du 1er juillet 1996, elle est remplacée pour les nouveaux logements mis en service par la surface utile. Le financement du logement en France 23 Modalités de financement : Le Prêt à 0 % est par nature un financement complémentaire ; son montant ne peut couvrir l’ensemble du besoin de financement lié à l’opération mais il doit néanmoins, dans certaines limites, s’adapter aux variations de ce besoin. Trois règles complémentaires permettent d’appliquer ce souci : le montant du Prêt à 0 % est égal au plus faible des trois montants suivants : • 20 % du coût d’opération qui comprend : Construction d’une maison individuelle ⋅ le cas échéant, la charge foncière : prix d’achat du terrain hors frais, les honoraires du géomètre, l’aménagement du terrain, ⋅ le coût de la construction honoraires compris, ⋅ la TVA sur le terrain et la construction à l’exclusion de tous autres impôts ou taxes. Acquisition d’un logement neuf ⋅ le prix d’achat du logement TVA comprise. Acquisition suivie des travaux d ’amélioration ⋅ le prix d’achat du logement hors frais d’acquisition, ⋅ le coût effectif des travaux d’amélioration. • Un montant maximal de prêt, fixé en fonction du nombre de personnes du ménage et de la zone géographique (les critères sont les mêmes que pour les plafonds de ressources). Ces montants maximaux de prêt correspondent dans la réglementation à 20 % d’un coût maximal d’opération pris en charge 1 ; le tableau ci-dessous en donne le détail. (En francs) Ile -de-France Nbre de personnes du coût maximal prêt maximal (20%) ménage 1 personne 500 000 100 000 2 personnes 700 000 140 000 3 personnes 750 000 150 000 4 personnes 800 000 160 000 5 personnes 850 000 170 000 6 personnes et plus 900 000 180 000 (En euros) Ile -de-France Nbre de personnes du coût maximal prêt maximal (20%) ménage 1 personne 76 224,51 15 244,9 2 personnes 106 714,31 21 342,86 3 personnes 114 336,76 22 867,35 4 personnes 121 959,21 24 391,84 5 personnes 129 581,66 25 916,33 6 personnes et plus 137 204,12 27 440,82 Province coût maximal prêt maximal (20%) 350 000 70 000 500 000 100 000 550 000 110 000 600 000 120 000 650 000 130 000 700 000 140 000 Province coût maximal prêt maximal (20%) 53 357,16 10 671,43 76 224,51 15 244,9 83 846,96 16 769,39 91 469,41 18 293,88 99 091,86 19 818,37 106 714,31 21 342,86 1 Ces coûts maximaux qui définissent le montant du Prêt à 0 % n’ont pas toutefois pour conséquence d’interdire le financement d’opérations plus chères mais seulement de limiter l’aide publique dont elles peuvent bénéficier. Le financement du logement en France 24 • 50% du montant des autres prêts d’une durée supérieure à deux ans. De façon générale, on peut dire que le prêt à 0 % ne peut excéder 1/3 de l’endettement total, y compris lui-même. Cette dernière condition a une conséquence implicite importante : les opérations réalisées au comptant, sans recourt à l’emprunt, ne peuvent bénéficier de l’aide à l’accession. Nature des financements : Le prêt à 0 % est financé par les établissements de crédit à partir de leurs ressources ordinaires, dépôts ou émission d’emprunts obligataires sur les marchés financiers. La subvention de l’Etat, versée en deux acomptes avec un an d’intervalle, doit correspondre à la valeur actuelle des intérêts qu’un prêteur pourrait obtenir sur un tel prêt dans des conditions normales. Il s’agit donc d’un point de vue technique, d’une bonification peu différente de celle dont bénéficiait le PAP. Ce calcul est effectué dans les conditions suivantes. Dans la pratique, la subvention maximale de l’Etat est fixée par arrêté notifié aux établissements de crédit intéressés sous la forme d’un taux proportionnel au montant du Prêt à 0 %. Ce taux est fixé pour chaque modalité de remboursement prévue par la réglementation, donc pour chaque tranche de revenu. La modulation de ces profils de remboursement se traduit d’ailleurs par des écarts de subvention très importants : le taux pour la tranche de revenu inférieure est 3,74 fois plus élevé que celui de la dernière tranche. La subvention maximale de l’Etat est fixée par arrêté de façon définitive par l’Etat qui a souhaité ne pas être exposé à la fois au risque budgétaire résultant de l’absence de contingentement et à celui des variations des taux d’intérêt sur les marchés. Les modalités de remboursement du Prêt à 0 % dépendent du revenu imposable du ménage (apprécié comme en matière de plafonds de ressources) : les ménages les plus modestes bénéficient de durées de remboursement très longues, alors que les plus aisés connaissent des durées assez courtes. Cette forme de modulation de l’aide publique permet d’ajuster les charges de remboursement aux capacités financières des ménages. Une durée même de 20 ans ou plus et sans intérêt ne saurait toutefois à elle seule réduire suffisamment le taux d’effort pour les plus modestes, dès lors que le montant du prêt ne représente au plus que le tiers des emprunts et 20 % du coût total. L’impératif de solvabilisation des accédants modestes impose alors le recours à la technique du différé d’amortissement. Celle-ci permet de démultiplier les effets de l’allongement de durée en repoussant le remboursement de Prêt à 0 % après celui du prêt principal. En pratique, selon la tranche de revenu, trois modes de remboursement peuvent être appliqués. • Pour les revenus les plus faibles, le prêt à 0 % est amorti en totalité après un différé de longue durée pendant lequel l’accédant peut rembourser les autres emprunts. • Pour les revenus les plus élevés, le prêt est amorti immédiatement sans différé sur une durée d’autant plus courte que le revenu est élevé. • Pour les revenus intermédiaires, une partie du prêt bénéficie d’un différé, l’autre est amortissable immédiatement. Le financement du logement en France 25 Types de ménages pouvant accéder à ces logements : Les plafonds de ressources du Prêt à 0 % sont fixés en fonction du nombre de personnes du ménage en distinguant seulement selon que le logement financé est situé dans l’un des départements de l’Ilede-France ou dans le reste du territoire. Les montants de revenu imposable pour l’année N-2 ont été fixés conformément au tableau suivant. Plafond de ressources annuelles (R.317-3 du Code de la construction et de l’habitation) Nombre de personnes du ménage 1 2 3 4 5 et plus Ile-de-France 145 000 F 186 400 F 207 100 F 227 800 F 248 500 F Province 124 300 F 165 700 F 186 400 F 207 100 F 227 800 F Plafond de ressources annuelles (R.317-3 du Code de la construction et de l’habitation) Nombre de personnes du ménage 1 2 3 4 5 et plus Ile-de-France 22 105,11 € 28 416,5 € 31 572,19 € 34 727,89 € 37 883,58 € Province 18 949,41 € 25 260,8 € 28 416,5 € 31 572,19 € 34 727,89 € Ces montants correspondent à des revenus relativement élevés, de l’ordre de 22 500 F (3430,1€) par mois en moyenne. Mais les ressources de l’emprunteur déterminent aussi les conditions du Prêt à 0 % ; il y a donc modulation de l’aide, en fonction des ressources de l’emprunteur. Le financement du logement en France 26 III. LES ORGANISMES HLM La loi Siegfried du 30 novembre 1894 a donné à l'Etat les moyens d'intervenir en faveur du logement social. Cette loi marque le point de départ de la mise en place progressive de l'institution HBM (habitation à bon marché) devenue, en 1950, HLM (habitation à loyer modéré). Après la Seconde Guerre mondiale, une série de textes confirme la volonté des pouvoirs publics de développer l'institution HLM, en précisant les règles de fonctionnement et en apportant aux organismes des moyens de financement privilégiés. La loi du 3 janvier 1977, qui constitue une réforme majeure dans le financement du logement, modifie sensiblement les conditions dans lesquelles les organismes exercent leur mission en les plaçant en concurrence, pour l'accès aux financements aidés, avec d'autres opérateurs (Sociétés d'Economie Mixte, promoteurs privés), tant en location qu'en accession à la propriété. Un millier d'organismes d'HLM loge environ 13 millions de personnes en France. Aux 3 400 000 logements locatifs du patrimoine HLM, s'ajoutent les 1 300 000 logements destinés à l'accession sociale à la propriété. Il existe deux grandes familles d'organismes d'HLM : les établissements publics et les sociétés d'HLM. Au sein des établissements publics, on doit distinguer les offices publics d'HLM et les offices publics d'aménagement et de construction (OPAC). Les offices publics d'HLM sont des établissements publics à caractère administratif, institués par la loi du 23 décembre 1912. Ils sont crées à l'initiative d'une collectivité locale qui peut être une commune, un syndicat de communes ou un département. (206 offices et 87 OPAC) Le rattachement à une collectivité locale est la principale caractéristique de cette première famille d'organismes, qui constituent les opérateurs privilégiés des communes et des départements pour la mise en oeuvre de la politique du logement social. L'objet principal des offices d'HLM est la construction et la gestion d'immeubles locatifs destinés aux personnes de ressources modestes et accessoirement, l'accession sociale à la propriété. Ils peuvent, en outre, réaliser des opérations de construction et de restauration immobilière en qualité de prestataires de services et des opérations d'urbanisme et d'aménagement. Le mode d'administration des offices reflète la prééminence des collectivités locales, lesquelles désignent le président de l'office. Les offices publics d'aménagement et de construction (OPAC) obéissent à un régime juridique hybride, mélange de droit public et de droit privé. Egalement rattachés à une collectivité locale, leurs compétences sont plus étendues que celle des offices publics classiques. Le financement du logement en France 27 Les sociétés de droit privé regroupent les sociétés anonymes d'HLM (SA d'HLM), les sociétés anonymes de crédit immobilier (SACI) et les sociétés anonymes coopératives d'HLM. Les SA d'HLM sont soumises à la législation des sociétés par actions, ainsi qu'à la réglementation propre à l'institution H.L.M. dont elles conservent le caractère non lucratif. Elles sont créées le plus souvent à l'initiative d'entreprises privées, d'établissements financiers, de chambres de commerce et d'industrie (CCI), de collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de construction (1 % patronal), de caisses d'allocations familiales, d'organismes mutualistes... Elles interviennent, pour l'essentiel, dans le logement locatif mais également dans l'accession à la propriété. Elles peuvent également aménager des lotissements, fournir des prestations de services pour le compte d'organismes d'HLM, de particuliers accédant à la propriété, réaliser des hébergements de loisirs à vocation sociale, mener des opérations d'aménagement et de construction. Les SA d'HLM, au nombre de 324, gèrent environ 1 700 000 logements locatifs . Soumises aux mêmes règles que les SA d'HLM, les SACI présentent la particularité d'être à la fois établissements financiers et constructeurs pour l'accession sociale à la propriété. En effet, les SACI consentent des prêts à taux réduit à des emprunteurs désireux d'accéder à la propriété. A ce titre, elles sont soumises à la loi bancaire (1984) régissant les règles de fonctionnement des établissements financiers. Mais elles sont habilitées, en plus, à réaliser des opérations de construction pour l'accession sociale à la propriété. Dans ce cas, elles peuvent soit construire directement pour la vente, soit susciter la création de sociétés civiles immobilières d'attribution ou de vente. Les SACI connaissent aujourd'hui une évolution profonde, par la constitution d'un réseau fédérant l'ensemble des sociétés et chargé d'assurer la sécurité financière de ses membres, face à un environnement économique et monétaire de plus en plus exigeant. Enfin, les sociétés anonymes coopératives d'HLM, instituées par la loi du 12 avril 1906, sont soumises, comme les SA et les SACI, à la législation générale des sociétés par actions et à la réglementation spécifique HLM. Elles obéissent, en plus, aux dispositions de la loi sur les sociétés coopératives. Leur intervention, limitée à la prestation de services pour des sociétés coopératives de construction ou des personnes physiques, a été étendue par la loi du 20 juillet 1983, tant en accession qu'en locatif. Les deux principales activités des organismes d'HLM sont la maîtrise d'ouvrage, tant dans le neuf que dans l'ancien, et l'amélioration du patrimoine dont l'importance va croissant en raison du vieillissement du patrimoine locatif HLM. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'urbanisation accélérée de la France a suscité une forte demande de logements, induisant une politique de construction axée avant tout sur des objectifs quantitatifs. La vitalité démographique et les mouvements migratoires des Le financement du logement en France 28 campagnes vers les villes imposent, aux pouvoirs publics, la nécessité de soutenir l'activité de construction neuve en favorisant le nombre au détriment de la qualité. A partir des années 70, l'apparition de nuisances, fruit d'une urbanisation mal maîtrisée, incite les constructeurs à rechercher une meilleure qualité de construction sur le plan architectural, acoustique, thermique ; les pouvoirs publics accompagnent cette évolution en décidant des règles techniques, dont le respect conditionne l'octroi des financements aux organismes constructeurs. Malgré un certain reflux au cours de ces dernières années, l'activité de construction neuve des organismes d'HLM reste significative. En accession sociale à la propriété, la place des organismes d'HLM, sans être négligeable, est moins importante qu'en locatif, puisqu'elle représentait environ un tiers du marché. L'accession sociale est, en effet, une activité économique plus risquée, d'une part en raison des fluctuations conjoncturelles que connaît ce secteur et, d'autre part, de l'existence d'une concurrence accrue d'autres opérateurs. Au surplus, la désinflation, qui constitue un trait marquant de l'économie française depuis 1985, alliée à une moindre progression du pouvoir d'achat, a entraîné des difficultés pour nombre d'accédants à la propriété, dont la charge d'endettement a progressé plus vite que le niveau réel des revenus. La maîtrise d'ouvrage dans l'habitat ancien constitue une activité plus récente des organismes d'HLM, favorisée par la volonté accrue des collectivités locales de mettre en oeuvre des politiques d'aménagement à travers un urbanisme de qualité. Cette mutation, qui répond à un degré d'exigence plus élevé de la demande sociale, supposait que les organismes d'HLM disposent des outils juridiques pour y répondre. Ceux-ci furent élaborés dans la période récente au moyen d'une série de textes qui ont permis aux organismes d'HLM d'élargir leur maîtrise d'oeuvre à l'habitat ancien. On peut, à cet égard, distinguer deux types d'intervention : Les organismes d'HLM peuvent, par les financements aidés de l'Etat, restaurer des logements et des immeubles anciens acquis par eux-mêmes ou par une collectivité locale. Les logements ainsi restaurés doivent répondre à des normes minimales d'habitabilité définies par la puissance publique. Ce premier type d'intervention dans l'habitat ancien s'inscrit, dans une recherche de diversification et d'adaptation de l'offre locative HLM, afin de répondre à certains besoins spécifiques d'habitat qui ne peuvent être satisfaits par la seule construction neuve. Le secteur de l'accession sociale à la propriété n'est pas resté à l'écart de cette évolution, puisque les sociétés de Crédit Immobilier peuvent consentir aux propriétaires occupants des prêts pour l'amélioration de leur logement. Le financement du logement en France 29 Les 3 500 000 logements locatifs sociaux connaissent, comme tout patrimoine immobilier, un phénomène de vieillissement attesté par la structure d'âge du parc. Parc HLM par année de mise service et localisation avant 1950* de1950 à 1970 de 1970 à 1990 communes rurales 7 861 24 028 104 525 agglomération de moins 55 016 500 260 569 975 de 100 000 habitants agglomération de plus de 143 984 574 918 567 959 100 000 habitants agglomération parisienne 127 309 440 389 385 583 Total 334 309 1 539 595 1 628 042 Source : Enquête sur le parc locatif social situation au 31/12/99 1990 et après 55 764 149 278 Total 192 178 1 274 529 176 281 1 463 142 114 735 496 058 1 068 155 3 998 004 * La tranche "Avant 1950" comprend les logements pour lesquels l'année de fin de construction n'est pas connue et est supposée antérieure à 1950 L'ancienneté de ce patrimoine le rend sensible à une obsolescence croissante : - sur le plan technique (dégradation du bâti, vieillissement des modes et des procédés de construction), - sur le plan conceptuel (localisation hors du centre ville, formes urbaines et architecturales dépassées), - sur la plan sociologique (dégradation de l'image de marque HLM, exigences croissantes de locataires, sensibilité accrue à l'environnement et aux nuisances). C'est la raison pour laquelle la réhabilitation du patrimoine HLM a été une priorité du Gouvernement dans le cadre de sa politique du logement social. Jusqu'à des années récentes, la réhabilitation était principalement axée sur l'intervention technique sur le bâti, avec deux préoccupations majeures : les mises aux normes et les économies d'énergie. Mais ces interventions, mêmes importantes, n'ont pas suffi, loin s'en faut, à résoudre tous les problèmes. En fait, l'acte de réhabilitation est complexe et suppose la mise en oeuvre coordonnée de plusieurs actions qui sont, pour l'essentiel : - l'étude du marché local pour définir une stratégie avant réhabilitation, - les relations avec les locataires, avant, pendant et après la réhabilitation, - la diversification du patrimoine et la qualité de conception, - la maîtrise des coûts, - les modes de consultation des entreprises, - l'organisation de chantiers en logement occupé, qui constitue une contrainte forte et qui doit se donner pour objectif de minimiser la gêne pour les habitants. Le financement du logement en France 30 GLOSSAIRE AL ALF ALS ANAH ANPEEC APL BAPSA CASP CCH CCI CCMSA CDC CEL CNAF CSG DAEI DGUHC FGAS FNAH FNAL FNH FNPF HBM HLM INSEE OPAC OPAH PAH PALULOS PAP PAS PC PEEC PEL PLA PLA I PLA TS PLI PLUS SACI SCI SCPI SEM SMIC SGFGAS TVA ZUP Allocation de logement Allocation de logement familiale Allocation de logement sociale Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat Agence nationale pour la participation des employeurs à l’effort de construction Aide personnalisée au logement Budget annexe des prestations sociales agricoles Centre d’analyse économique de synthèse et de prévision Code de la construction et de l’habitat Chambres de commerce et d’industrie Caisse centrale de la mutualité sociale agricole Caisse des dépôts et consignations Compte d’épargne logement Caisse nationale d’allocations familiales Contribution solidarité générale Direction des affaires économiques et internationales Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction Fonds de garantie de l’accession sociale Fonds national d’amélioration de l’habitat Fonds national des aides au logement Fonds national de l’habitation Fonds national des prestations familiales Habitation à bon marché Habitation à loyer modéré Institut national de la statistique et des études économiques Office public d’aménagement et de construction Opération programmée de l’amélioration de l’habitat Prime d’amélioration de l’habitat Prime d’amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale Prêt à l’aide à l’accession à la propriété Prêt à l’accession sociale à la propriété Prêt conventionné Participation des employeurs à l’effort de construction Plan d’épargne logement Prêt locatif aidé Prêt locatif aidé d’intégration Prêt locatif aidé très social Prêt locatif intermédiaire Prêt locatif à usage social Société anonyme de crédit immobilier Société civile immobilière Société civile de placement immobilier Société d’économie mixte Salaire minimum de croissance Société de gestion du fonds de garantie pour l’accession sociale Taxe sur la valeur ajoutée Zone à urbaniser en priorité Le financement du logement en France 31 SOMMAIRE I. ELEMENTS DE CADRAGE 2 1. GENERALITES 2 Logements non aidés 3 2. LES GRANDES ETAPES DE LA POLITIQUE DU LOGEMENT EN FRANCE - LES PRINCIPAUX TEXTES LEGISLATIFS 5 8 II. ANALYSE PAR SECTEURS DE FINANCEMENT 9 1. PRINCIPAUX AXES DE LA POLITIQUE SECTEUR AIDE SECTEUR REGLEMENTE SECTEUR LIBRE 2. INTERVENTIONS FINANCIERES 1. SECTEUR AIDE : - Les aides directes - Les prêts - Epargne logement - La participation des employeurs à l'effort de construction (PEEC) - Les incitations fiscales - Les aides à la personne 2. SECTEUR PRIVE DEPENSE DE LA COLLECTIVITE POUR LE LOGEMENT DE 1997 A 2000 3 - CARACTERISTIQUES DES AIDES ET PUBLIC CONCERNE - PLUS, PLA -CDC ET PLA -I - PRET A 0 % 9 9 10 11 11 12 12 13 13 13 14 16 18 19 21 21 22 III. LES ORGANISMES HLM 26 GLOSSAIRE 30 Le financement du logement en France 32 Synthèse réalisée par Mme Anne-Marie Fribourg / DGUHC /Service du développement urbain et de l’habitat Bureau commanditaire : DGUHC / Mission des affaires internationales / Francine Gibaud / MarieBlanche Lagueyrie e-mail : [email protected] Tél: 01 40 81 11 94 Fax: 01 40 81 95 30 Octobre 2001 Le financement du logement en France Le financement du logement en France