L`émission « CA SE DISCUTE : LES METAHUMAINS

L’émission « CA SE DISCUTE : LES METAHUMAINS DANS LE MONDE ACTUEL»
Avec : le Professeur Brettler (Star Labs), le Sénateur Du Vernier, le Colonel Perrin (UARaid), Napalm
(Superforce) et en duplex avec les USA, le réalisateur de la série des V-Men, Michael Peterson.
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Brettler
Les métahumains sont selon une certaine théorie les descendants des Atlantes, race antique
et légendaire éteinte depuis des millénaires. Quelle est la part de fantasme dans tout cela ?
Que la théorie soit exacte ou non, les métahumains doivent être considérés comme une variante de
l'espèce humaine au même titre que des personnes qui naissent avec la peau blanche, jaune ou
noire, par exemple. Une simple analyse d'ADN permet de le constater.
Au niveau des performances sportives, un métahumain pose quelques problèmes: comment
s'assurer que son potentiel n'interfère pas dans la réalisation d'un record ?
Encore une fois, une simple analyse médicale - au même titre que le dopage - permet de s'assurer
que le métabolisme de l'individu n'altère pas significativement ses capacités physiques. Et il faut
reconnaître que ceux qui d'évidence démontrent des possibilités hors normes se mettent d'euxmêmes hors-jeu à courte échéance. Je dirais donc qu'en matière sportive, le problème n'en est pas
vraiment un.
Dans « V-Men », les héros sont des mutants. Les métahumains ne sont pas des mutants ?
A la différence du film V-Men qui présente les héros comme des mutants, victimes d'accidents ou
porteurs d'anomalies génétiques, les humains portent en eux un héritage ancestral qui décide parfois
de se réveiller; ce sont alors des métahumains. L'analogie peut être faite avec les surdoués car ils
présentent comme les métahumains certaines prédispositions extraordinaires. En clair, on peut
"fabriquer" des mutants mais on ne peut pas "créer" un métahumain comme on ne peut pas créer de
surdoués.
Vous avez étudié le parasite extraterrestre qui a été à l'origine de l'affaire CMC et de la tentative
de coup d’état de Kapitän Nazi. Ce parasite est une sorte de virus. Les personnes qui en sont
atteintes doivent tout de même être considérées comme mutantes, non ?
La question est intéressante car elle agite encore plus de fantasmes. Une personne atteinte par un
virus est malade. Que l'on soit métahumain ou non à l'origine n'a pas d'importance: la maladie doit
être soignée pour que l'individu retrouve ses capacités naturelles. Malheureusement, certaines
attaques virales ne peuvent être éliminées en l'état actuel de nos connaissances et parfois s'attaquent
trop vite et profondément à l'individu pour que tout espoir de guérison soit perdu.
Donc les malades sont des mutants ?
(Agacé) Le parasite auquel vous faites allusion est un organisme qui détruit progressivement son hôte
et finit par le remplacer totalement. A partir d'un certain stade, l'hôte n'est plus qu'une enveloppe vide
autour d'un monstre. D'après nos études, la fonction de ce virus s'arrête au remplacement complet de
son hôte. Il est possible que ce parasite soit le fruit d'une expérience scientifique extraterrestre ratée,
initialement destinée à réparer les dommages physiques. Les malades atteints par ce virus ne sont
pas des mutants monstrueux; ce sont des victimes.
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Du Vernier
Monsieur Du Vernier, votre commission d’étude était opposée à la création de l’Académie
Superforce. Etes-vous rassurés ?
Le professeur Brettler me semble extraordinairement naïf et confiant. Si je résume, les métahumains
ne sont pas des abominations mutantes, ne sont pas plus différents de vous et moi qu'un indien
d'Amérique n'est différent d'un aborigène australien ou d'un chinois et ce qu'ils ont d'exceptionnel ne
doit être considéré que comme un don "divin" dû à leurs lointains ancêtres. Pourtant leur nombre ne
cesse de croître et leurs capacités vont bien au-delà de celles des simples mortels. Certains utilisent
fort heureusement leurs capacités pour faire le bien autour d'eux mais la plupart s'en servent pour
assouvir des desseins inavouables… Je crois que M. Brettler se laisse aveugler par les événements
récents, par les agissements de ceux qui ont intérêt à paraître inoffensifs et par sa reconnaissance
envers ses sauveteurs.
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Brettler
Non, je ne suis pas naïf ni manipulé. Il n'y a pas « de plus en plus » de métahumains sur notre
planète; nous sommes simplement de mieux en mieux en mesure de les découvrir. Pour ce qui
concerne les méfaits récents de l’autoproclamé Capitaine Nazi, ils ne font que confirmer que ce
Magnus Ellefssonn est un psychopathe criminel et milliardaire. Je ne vois pas qui d’autre que des
métahumains auraient pu l’arrêter en un laps de temps aussi bref. Nous leur devons la
reconnaissance à laquelle ils ont droit.
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Du Vernier
Monsieur le Sénateur, vous devriez donc pourtant voir d’un bon œil une école destinée à
former des superhéros au service de l’Etat pour contrer ce genre de menaces…
Au contraire, il faut à mon sens contrôler ces gens dotés de superpouvoirs afin qu’ils restent
inoffensifs pour notre société plutôt que les encourager à développer leurs pouvoirs. Si l’on continue
sur cette voie, il arrivera un jour ou l'autre que ces gens "différents" prendront l'ascendant sur les
simples humains comme ils l'ont fait par le passé… ou ont tenté de le faire comme ce fou dangereux
au nom ridicule de « Captain Nazi ». On ne peut pas laisser faire ni se laisser manipuler ! Ouvrez les
yeux ! Les métahumains n'ont pas d'autre destin que de gouverner le monde et lorsqu’ils le feront, ce
sera trop tard pour se lamenter…
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Brettler
Vous maniez très bien l'épouvantail, Monsieur le Sénateur. Vous décrivez une dictature mondiale des
métahumains comme si vous ne saviez pas ce qu'il advient immanquablement des dictatures. Il y a 6
milliards d'habitants sur notre planète et on peut évaluer le nombre de métahumains à quelques
dizaines de milliers. C'est loin, extrêmement loin d'être la menace catastrophique que vous évoquez.
Mon Colonel, combien y a-t-il de criminels connus dans le monde, pour ne compter que ceux-là ?
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Perrin
Euh… Hum… Quelques dizaines de millions, je pense…
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Brettler
Voilà la vérité : 1000 fois plus de criminels que de métahumains. Non, Monsieur le Sénateur je ne suis
pas confiant en la nature humaine. Car ce qu'il y a de plus redoutable, ce sont les magnats, les
gouvernements et les organisations criminelles qui tentent des expériences douteuses en créant des
mutants, comme évoqué dans V-Men. Ils sont trop pressés et pressants pour obtenir des super
individus qui leur donneraient un avantage stratégique. L'être humain en soi est un mutant - au fil des
millénaires, l'organisme n'a cessé de s'adapter à son environnement pour faire survivre l'espèce.
Jouer au Grand Créateur en provoquant des mutations rapides et inutiles est un bien plus grand crime
contre l'humanité toute entière.
Applaudissements
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Perrin
Colonel Perrin, vous travaillez depuis plusieurs années en collaboration avec des
métahumains. Votre sentiment ?
Je comprends à la fois les préoccupations d'homme d'état de M. le Sénateur et la volonté de clarifier
et de vulgariser affichée par Monsieur Brettler. Cela fait nombre d'années que je travaille sur ceux que
l'on appelle les "grands" criminels. Peu importe leur religion, leur couleur de peau, qu'ils soient
extraterrestres ou pas, métahumains ou pas, mutants ou pas. Ce que je crois, c'est que chaque
menace criminelle doit être combattue par des moyens adaptés. Aux états de s'attaquer aux états
criminels, aux gouvernements de combattre les organisations criminelles. Seulement, il faut mettre
tous les atouts de son côté. Quand des individus choisissent de se mettre quoi qu'il arrive du côté de
la loi et du bien pour repousser ceux qui font le contraire, ils doivent être encouragés, aidés et
admirés.
Justement, la série des "V-Men" met l'accent sur cet aspect héroïque et épique…
On revient sur le côté « Atlantes ». Les films présentent les superhéros modernes comme le pendant
des héros mythologiques tels que Achille ou Hercule, les assimilant à des demi-dieux. En cela ils ont
une responsabilité énorme dont ils n'ont pas forcément conscience de par la confiance/défiance qui
sera démesurément placée en eux. Lorsqu'une organisation comme les Vigilants il y a 15 ans décide
de regrouper au grand jour des individus dotés de capacités exceptionnelles voués à combattre des
criminels métahumains, je dis bravo ! Et ouf, enfin !
Les Vigilants n’ont pourtant jamais été réellement populaires…
Mais les Vigilants n'ont jamais été épaulés et leur bonne volonté a souvent été mise à mal, y compris
par ceux-là même qu’ils souhaitaient défendre. Le phénomène n'est pas nouveau et quasi-identique
dans tous les pays où des organisations de métahumains contre le crime sont apparues. La culture
anglo-saxonne est de ce point de vue plus valorisante pour les héros, ce qui explique leur
médiatisation courante outre-Atlantique et outre-Manche.
C'est pour cela que le UARaid a été créé ?
En grande partie oui. L'aventure des Vigilants, ils ne pouvaient pas la vivre seuls. Il fallait une police
dotée des moyens nécessaires à combattre la même menace et capable de prendre la relève voire
l'initiative. Avec le projet Superforce, le Président a donné officiellement un coup de pouce aux
Vigilants par l'élargissement de leur champ d'intervention et la capacité à agir comme des membres
des forces de police. Il s'en sont très bien servis et je pense qu'ils n'ont plus besoin de nous pour
continuer leur "œuvre". Du côté du Président, la décision a été récemment prise de s'appuyer sur le
succès de Superforce pour faire passer le UARaid à la vitesse supérieure, ce dont je me réjouis.
Vous avez déjà des mutants ou des métahumains au sein du UARaid ?
(Sourire) Non, pas de mutants, pas de sujets d’expérience pratiquées par des savants fous. Je suis
d'accord à 100% avec le professeur Brettler. En revanche, nous comptons trois métahumains dont
Napalm ici présent. Les deux autres souhaitent conserver l'anonymat.
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Napalm
Napalm, l’équipe Superforce semble très cosmopolite et très exotique. Vous comptez parmi
vous des extraterrestres et des mutants en plus de métahumains ?
Nous comptons aussi parmi nous des personnes sans pouvoirs extraordinaires. Des gens qui
travaillent hors de vue des médias et dont l'aide et l'expertise nous sont précieuses. Peu importe nos
origines, avant tout ce qui définit les membres de Superforce c'est un engagement pour faire la
différence et le courage de mettre sa vie en danger pour sauver celle des autres.
Malgré cet éclectisme, vos rangs ne comptent pas de membres nés sur le territoire français…
Nous avons tous choisi la France comme lieu de vie et la plupart d'entre nous est de nationalité
française. N'est-ce pas un engagement plus intense à ce pays que le hasard de la naissance ?
A la différence des V-Men qui portent badges et costumes rappelant en permanence leur
appartenance à une équipe, Superforce semble refuser l’uniforme. C’est un choix délibéré ?
Hu-hum (sourire en coin). A vrai dire en ce qui concerne le port de costume, je cherche encore celui
qui pourrait me convenir...
(pause)
Vous êtes bien sûr familier du logo en 'V' des Vigilants. Nous essayons justement de parvenir à un
design pour l'emblème de la Superforce mais aucun projet ne recueille l'assentiment général jusqu'ici.
(se tourne vers une caméra) S'il y a des artistes qui se sentent inspirés, nous serons plus que ravis
d'examiner leur travail.
JLD : vous pouvez envoyez vos propositions à Ca Se Discute, BP 2113, 75771 Paris cedex 16.
Qu’est-ce qui fait à votre avis la cohésion de Superforce ?
(visage grave) La menace que fait peser sur le monde une certaine catégorie de criminels. Chacun
d'entre nous est horrifié par les méfaits que commettent certains parce qu'ils se croient au-dessus des
autres, au-dessus des lois. Voyez-vous, nous sommes tous conscients de la responsabilité qui est la
nôtre et bien sûr nous connaissons nos limites. Ce n'est qu'en réunissant nos efforts que nous
pouvons espérer réussir à protéger non seulement des personnes mais aussi notre société contre des
fous dangereux comme Ellefssonn.
Vous avez combattu Kapitän Nazi, quelle menace réelle représente-t-il à votre avis ?
Enfermé dans sa cellule et privé de contact avec son organisation ? Malheureusement, je pense qu'il
est encore bien dangereux. Je crains toujours une évasion, un plan de secours, une nouvelle menace
mondiale. Il va nous falloir encore bien des mois avant de découvrir toutes les ramifications de son
organisation mafieuse. Mais nous travaillons en collaboration avec les forces de police du monde
entier pour mettre un terme définitif à son empire du crime. Alors seulement, d'un fou
mégalomaniaque dangereux nous auront fait un pauvre malade mental.
L'académie Superforce va bientôt s'ouvrir malgré les réticences de certains députés et
sénateurs comme M. Du Vernier. Quel est votre sentiment en découvrant l'émulation que vous
suscitez ?
Il suffit de s'attacher à la rédemption de Blast pour se rendre compte que si on leur en donne
l'occasion, certains métahumains choisissent de travailler au bien être d'autrui plutôt que de suivre la
voie du crime. Il faut encourager les individus extraordinaires tout en leur inculquant sens moral et
justice. Le crime organisé et le terrorisme international sont à l'affût de nouvelles recrues aux
capacités exceptionnelles. Il est de notre devoir de proposer à ces personnes une alternative, une
voie dans laquelle elles seront appréciées et respectées par tous les citoyens. Après tout, la France a
toujours été célèbre pour son système éducatif plus que pour son système répressif !