La production de méthane digestif par les ruminants
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La production de méthane digestif par les ruminants
La production de méthane digestif par les ruminants J-P JOUANY et Cécile MARTIN INRA, Unité de Recherches sur les Herbivores, Centre de Clermont -Theix, 63122 St Genès Champanelle, France. La production de méthane par l’Homme et les animaux est essentiellement d’origine digestive. Elles est due à la présence d’archaea bactéries dans le tube digestif qui mobilisent l’hydrogène produit au cours de la fermentation de la matière organique (MO) par les bactéries anaérobies. Ce processus métabolique est limité en intensité chez l’Homme et les animaux monogastriques, alors qu’il joue un rôle primordial dans l’efficacité de la digestion microbienne chez les ruminants. En effet, le rumen est un compartiment digestif situé au début du tube digestif où les aliments ingérés sont stockés et digérés pendant plusieurs heures avant d’être évacués vers l’estomac et la partie distale du tube digestif. Son volume est de l’ordre de 100 litres chez la vache adulte ce qui permet d’accumuler des quantités importantes d’aliments qui sont alors soumis à une digestion et une fermentation anaérobies par une population microbienne dense et variée (1010 bactéries, 106 protozoaires et 104 champignons par mL de contenu ruminal). Les voies métaboliques de la méthanogénèse dans lerumen Environ 70% de la MO digestible est dégradée puis fermentée dans le rumen par des enzymes uniquement d’origine microbienne. La fermentation anaérobie des équivalents-glucoses issus des polysaccharides cellulosiques ou amylacés conduit à la formation de co-facteurs réduits tels que le NADH. Ceux-ci doivent être réoxydés en NAD+ et H2 pour que le processus fermentaire se poursuive. NAD+ est régénéré par transfert d’électrons vers des accepteurs autres que l’oxygène en milieu anaérobie (Erfle et al 1986). Le CO2 est le principal accepteur d’électrons dans le tube digestif en général, et dans le rumen en particulier (Jouany et al 1995). La présence d’hydrogène, même à l’état de trace, inhibe l’activité de la plupart des bactéries qui utilisent des hydrogénases pour régénérer le NAD+ (Miller 1995). Les bactéries cellulolytiques et xylanolytiques sont, de ce fait, très sensibles à l’apparition d’hydrogène libre dans le milieu fermentaire. Seules les bactéries possédant des ferridoxin-linked pyruvate oxidoreductases peuvent métaboliser en présence d’hydrogène libre (Miller et Wolin 1973). Bien que l’hydrogène soit l’un des produits terminaux majeurs de fermentation des protozoaires, des champignons et de certaines bactéries, il ne s’accumule jamais dans le rumen car il est rapidement utilisé par des bactéries hydrogénotrophes. La collaboration efficace entre les bactéries fermentaires et les bactéries utilisatrices d’hydrogène dans le rumen est appelée «transfert interspécifique d’hydrogène » (Ianotti et al 1973). Cet échange peut se faire au niveau cellulaire puisque des bactéries méthanogènes colonisent la surface externe ou vivent dans le cytoplasme des protozoaires ciliés. Dans le rumen, le méthane constitue la principale voie d’élimination de l’hydrogène, alors que la voie de l’acétogénèse est dominante dans l’intestin. Les raisons d’une telle différence entre les deux écosystèmes microbiens ne sont pas aujourd’hui connues. Contrairement aux méthanogènes, les acétogènes peuvent utiliser d’autres 1 sources que l’hydrogène pour produire de l’énergie. La présence de nutriments nombreux et abondants dans le rumen détourne vraisemblablement les acétogènes de l’utilisation de l’hydrogène pour produire de l’énergie et assurer leur croissance. En revanche, l’efficacité thermodynamique des Archaea dans l’utilisation de l’hydrogène qui constitue leur seule source d’énergie, les rend particulièrement compétitives dans les transferts interspécifiques d’hydrogène. Les acétogènes introduites dans des rumens d’agneaux gnotoxéniques sans méthanogènes se développent mais n’utilisent que peu d’hydrogène du fait de leur hétérotrophie (Morvan et al 1994). L’hydrogène libre représente alors plus de 10% des gaz de la fermentation ruminale. L’inoculation de méthanogènes à ces agneaux préalablement infestés d’acétogènes induit une chute de l’hydrogène libre qui disparaît du mélange gazeux, et une diminution du nombre d’acétogènes due à la compétition pour l’utilisation de l’hydrogène. CO2 + 4H2 → CH4 + 2H2O (métabolisme de l’hydrogène par les méthanogènes) 2CO2 + 4H2 → CH3-COOH + 2H2O (utilisation de l’hydrogène par les acétogènes) La méthanogénèse est donc une voie métabolique essentielle qui contribue à l’efficacité digestive et fermentaire de l’écosystème microbien ruminal. Sa réduction ne peut être envisagée que si l’hydrogène peut être métabolisé dans d’autres voies. Il est généralement admis qu’une réduction de 15% du méthane digestif ne perturbe pas les fonctions digestives ou fermentaires essentielles du rumen. Bilan des productions de méthane digestif chez le ruminant en France - Mesure de production individuelle de méthane. Les équations stoechiométriques des fermentations dans le rumen indiquent que la fermentation d’1 kg de MO dans le rumen produit 66 litres de méthane et permet au ruminant de tirer 3,15 Mcal sous forme d’acides gras volatils (Jouany 1994 ; Vermorel 1995). Si l’on considère qu’une vache ingère environ 20 kg de MO chaque jour, dont la digestibilité totale serait de 70% et la part digérée dans le rumen représenterait 70% de la digestion totale, on admet qu’environ 10 kg de MO sont dégradés dans le rumen et donnent 660 litres de méthane ainsi que plus de 30 Mcal d’énergie sous forme d’acides à courte chaîne. Ces données sont en accord parfait avec les données mesurées in vivo en chambres respiratoires ou par des techniques de dilution de marqueur ou de traceur (Vermorel 1995 ; Martin et al, 2000 ; Pinarès et al, 2003). Les valeurs obtenues chez les petits ruminants (moutons ou chèvres) sont environ 10 fois plus faibles et correspondent au rapport de taille des animaux (Martin et al, 2000 , Martin et al, 2001). Toutefois, la production journalière de méthane des ruminants dépend de nombreux facteurs liés à l’animal (espèce, âge, ..) et à l’alimentation : niveau d’alimentation, nature du fourrage et du mode de conditionnement, nature de l’aliment concentré et pourcentage de concentré dans la ration, apports d’additifs tels que les matières grasses et les antibiotiques ionophores … (Giger-Reverdin et al 1992 ; Sauvant 1993 ; Jouany 1994 ; Vermorel 1995) (Tableau 1). Le niveau de production des animaux est un facteur important à prendre en compte, qu’il s’agisse de vaches laitières (Tableau 2) ou de bovins en croissance (Tableau 3). - Quantification des émissions de méthane digestif par les herbivores en France. La production individuelle et les effectifs en animaux dans notre pays établis par l’Institut de l’Elevage et l’INRA permettent d’établir un bilan des émissions globales 2 de méthane par les différents types de bovins (Tableau 4) et par les différentes espèces animales herbivores en France (Tableau 5). Modification des orientations fermentaires du rumen pour réduire les émissions de méthane dans le rumen Certains additifs alimentaires comme les antibiotiques ionophores peuvent modifier l’équilibre bactérien du rumen et entraîner une diminution de la méthanogénèse (Van Nevel et Demeyer 1988). Il a également été envisagé d’éliminer totalement ou partiellement les protozoaires du rumen pour réduire la méthanogénèse ruminale. En effet, les protozoaires qui produisent de l’hydrogène et hébergent une flore méthanogéne, seraient responsables, indirectement, d’environ 40% de la production de méthane dans le rumen. Il faut toutefois considérer qu’il est difficile de contrôler la population de protozoaires dans le rumen (Jouany 1990). L’emploi de produits toxiques pour les protistes ne garantit pas une défaunation totale et permanente du rumen et peut nuire à la santé de l’animal et à la salubrité des produits animaux destinés à la consommation humaine. En outre, la niche écologique initialement occupée par les protozoaires est au moins partiellement remplacée par des bactéries, ce qui réduit l’impact de leur élimination sur la méthanogénèse. Ces approches de modification de l’écosystème microbien ne semblent pas prometteuses puisqu’il est prévu d’interdire en Europe tous les antibiotiques ou substances à risques utilisés comme additifs dès 2006. Les lipides, ceux surtout riches en acides gras insaturés, diminuent la production de méthane en agissant sur la population microbienne du rumen, en particulier sur les protozoaires, et en mobilisant de l’hydrogène pour saturer les acides gras (Machmuller et al 1998). L’emploi de rations riches en fourrages stimule la production d’acétate et de méthane, alors que l’ajout de céréales la diminue significativement au profit du propionate. Les voies fermentaires mises en jeu différent entre les deux types de régime. Les bactéries cellulolytiques sont favorisées dans le premier cas, en particulier les ruminocoques qui produisent de l’acétate et de l’hydrogène (Stewart et Bryant 1988). L’hydrogène est ensuite rapidement utilisé par les méthanogènes puisque le pH ruminal est voisin de la neutralité avec ce type de régime. En présence de quantités importantes d’amidon, la production de méthane par unité de MO fermentée est diminuée puisque les bactéries amylolytiques produisent du propionate et, pour ce faire, mobilisent de l’hydrogène (Miller 1995). En outre, les pH bas observés avec ces régimes riches en amidon inhibent la croissance des méthanogènes (Hegarty 1999). Equations de prévision des émissions de méthane Plusieurs modèles empiriques de prévision des émissions de méthane ont été produits au cours des 10 dernières années. La plupart de ces modèles ont été appliqués à la vache laitière. - En fonction de la quantité de lait produite :Kirchgessner et al (1994) ont proposé une équation basée sur la production de lait et produite à partir de 153 données obtenues en chambre respiratoire CH4(L/j) = 317 + [6,86 x qté lait (kg/j)] avec r = 0,76, Syx = 35. - En fonction de la nature de la ration : Giger et al (2000) ont établi des modèles basés sur la nature de la ration, un pour les aliments simples à partir d’une base de 297 ingrédients répartis en 20 classes d’aliments, 3 CH4(L/kg MS) = 48,4 – 0,230ADL + 0,0116amidon – 0,155EE + 0 ,0224MAT avec r = 0,75 ; ETR = 7,2 avec r = 0,75 ; ETR = 7,2 L/kg MS. et un pour les aliments composés à partir de 144 rations mixtes CH4(L/kg MS) = 55,9 – 0,235EE - 0,141ADL avec r = 0,52 ; ETR = 3,4 L/kg MS. - En fonction de la quantité ingérée : Giger et al (2000) ont collecté les données des publications sur les émissions de méthane et incluant les quantités ingérées. En moyenne, la production de méthane est de 31,5 ± 8,6 L/kg MS, mais elle varie de 6,8 à 68,4 L/kg MS. Elle diminue avec l’augmentation de l’ingestion de MS ramenée à l’unité de poids vif de l’animal. Cette diminution est linéaire pour les animaux en lactation CH4 (L/kg MS) = 41,3 – 0,507 MSI (g/kg PV) avec n = 224; r = 0,49; ETR = 6,5 L/kg MS et curvilinéaire pour les animaux à l’entretien ou en croissance CH4 (L/kg MS) = 52,1 – 1,71 MSI + 0,0267 MSI2 avec n = 584; r = 0,52; ETR = 7,6 L/kg MS. - En fonction de la teneur en concentré : La base de données rassemblée par Giger et al (2000) a été analysée sur la variable du pourcentage de concentré (C) dans la ration, en distinguant les ruminants en lactation CH4 (L/kg MS) = 33,1 – 0,00192C2 avec n = 209; r = 0,46; ETR = 6,6 L/kg MS des ruminants en croissance ou à l’entretien CH4 (L/kg MS) = 30,5 + 0,311C – 0,00366C2 avec n = 532 ; r = 0,37 ; ETR = 8,4 L/kg MS. Ces équations indiquent que la production de méthane est maximum pour des teneurs variant de 30% de concentré dans le cas des animaux en lactation à 40% dans le cas des animaux en croissance ou à l’entretien. - Pour des animaux au pâturage : La quantité de méthane émis au pâturage est fortement corrélée à la quantité de cellulose digestible ingérée CH4 (g/j) = - 8,7 + (54,1 x kg DNDFI/j) avec r = 0,99. Influence du mode de production laitière sur les émissions de méthane (mode intensif vs mode extensif) Sauvant (1993) a comparé les émissions de méthane ramenées au litre de lait produit par deux troupeaux produisant chacun 240000 litres par an et conduits soit de manière intensive ou de manière extensive. Le troupeau extensif comprend 60 vaches à 4000 L lait/animal/an qui émettront 109 kg de CH4/vache/an soit 28 g de CH4/L lait. Le troupeau intensif comprend 24 vaches à 10000 L lait/animal/an émettant 146 kg de CH4/vache/an. Dans ce cas, l’émission de méthane est de 15 g/L lait. La quantité de méthane émise est donc réduite de moitié par l’intensification de la production. Il s’agit là d’un effet cumulé des quantités ingérées, de la nature de la ration et de la génétique des animaux, ceux-ci ayant été sélectionnés sur leur efficacité à valoriser l’énergie des rations et donc à avoir moins de pertes sous ses formes diverses incluant vraisemblablement la méthanogénèse. Conclusions L’augmentation de la productivité des animaux conduit à une réduction des émissions de méthane pour une production fixe de produits animaux. Il faut noter toutefois que la productivité des vaches laitières a augmenté de 2% par an entre 1990 et 1997. Le gain de productivité à venir reste donc limité. 4 Il est possible que la consommation de lait et de ses dérivés, ainsi que de viande, continue à baisser au cours des prochaines années par des effets de mode sur l’alimentation végétarienne par exemple ou à cause des épizooties diverses récentes. Le nombre de ruminants pourrait donc diminuer et les émissions de méthane seraient ainsi réduites. L’augmentation de la part des concentrés dans la ration des ruminants en remplacement des fourrages est un objectif difficile à atteindre puisque les teneurs en concentré sont déjà importantes et entraînent de nombreuses pathologies digestives et métaboliques. Il serait possible d’inclure d’avantage de lipides à la place d’une partie des céréales, en particulier ceux qui sont riches en acides gras insaturés, ce qui permettrait de maintenir le niveau énergétique des rations et d’abaisser la méthanogénèse. Une sélection génétique des animaux basée sur la capacité d’ingestion pourrait abaisser la production individuelle de méthane. Une augmentation de 1kg des quantités ingérées se traduit en moyenne par une diminution de 7,8% de méthane pour les bovins laitiers. Des différences importantes ont été observées entre animaux au sein d’un troupeau, certains produisant jusqu’à 40% de moins de méthane que d’autres. Ce critère pourrait être retenu pour orienter la sélection génétique des animaux. L’utilisation d’ingrédients alimentaires non digérés dans le rumen dits « by-pass », réduit la part de MO digérée dans cet organe et la production de méthane qui en résulte. Ces produits sont obtenus soit par la sélection des végétaux, par l’ajout d’additifs alimentaires ou par des traitements technologiques. Leur coût est souvent élevé et la réponse des animaux à ces produits n’est pas forcément positive puisqu’ils tendent à transformer les ruminants en monogastriques. L’augmentation du nombre de lactations par vache est un moyen de réduire les émissions de méthane par litre de lait produit au cours de la carrière de l’animal puisque la durée des périodes de lactation augmente par rapport à la période qui précéde la première lactation fixée à l’âge moyen de 2,5 ans. Pour la même raison, on peut avancer l’âge d’abattage des jeunes bovins à viande puisque les animaux ne produisent du méthane qu’après leur sevrage. Les additifs alimentaires capables de réduire la méthanogénèse ruminale devront répondre à des contraintes de sécurité alimentaire particulièrement sévères à l’avenir, ce qui limitera fortement leur place sur le marché. Des essais conduits en Australie ont montré qu’il était possible de vacciner les ruminants contre certains microorganismes du rumen, ce qui a conduit à une diminution significative des rejets de méthane. Une campagne de vaccination à grande échelle devrait être conduite dans cette zone géographique particulièrement sensibilisée au problème des rejets de GES. L’efficacité réelle de ce traitement n’est pas connue. Enfin, il faut considérer que la part du méthane d’origine digestive ne contribue qu’à hauteur de 2% à l’effet de serre. Une diminution de 10 à 15% des émissions digestives n’aurait donc qu’une action limitée sur le réchauffement de la planète. 5 Références bibliographiques citées dans le texte Erfle J.D., Sauer F.D., Mahadevan S., 1986. Energy metabolism in rumen microbes. In Control of Digestion and Metabolism in Ruminants. L.P. Milligan, W.L. Grovum, A. Dobson Eds. Prentice-Hall, Englewood Cliffs, NJ, USA, pp81-99. Giger-Reverdin S., Sauvant D., Vermorel M., Jouany J-P, 2000. Modélisation empirique des facteurs de variation des rejets de méthane par les ruminants. Renc. Rech. Ruminants, 7, 187- 190. Hegarty R.S., 1999. 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Soussana (C. MARTIN). 2- Groupe de travail ECCP du FP5 (J-P JOUANY) 3- Groupe de travail « CarboEurope » (J-P JOUANY et C. MARTIN). 11 Tableau 1 : Quantification des émissions de méthane et de pertes d'énergie individuelles sous forme de méthane chez les bovins, pour divers types de production Type de bovin Vache laitière (1) Poids (kg) Production Régime Méthane (l/j) ECH4 (% EI) ECH4 (% ED) 600 600 650 700 0 20 kg/j 30 kg/j 40 kg/j Foin 75 % F, 25 % C 65 % E, 35 % C 60 % E, 40 % C 205 550 600 700 8,4 6,7 6,3 6,0 12,3 10,5 9,3 8,6 33 kg/j 27 kg/j 30 % F + 70 % O 30 % F + 70 % PB 365 537 4,8 7,4 6,4 9,5 0 7 kg/j Foin Foin 290 370 7,5 6,5 14,0 11,2 28 % F, 72 % C 46 % F, 54 % C 73 % F, 27 % C 75 % F, 25 % C 75 % F, 25 % C 75 % F, 25 % C 56 94 183 224 238 250 4,7 5,6 7,7 7,6 7,5 7,8 6,2 8,2 11,4 11,3 11,3 11,4 50% F, 50 % C 232 8,0 12,1 Vache laitière (2) Vache allaitante (3) 650 650 Génisse laitière (4) (vêlage à 27 mois) 125 175 250 350 450 550 650 g/j 2 derniers mois de gestation 650 Taurillons Frison (5) 150 250 350 450 525 1 000 g/j 1 120 g/j 1 120 g/j 1 100 g/j 1 180 g/j 15 % F, 85 % C 25 % F, 75 % C 22 % F, 78 % C 20 % F, 80 % C 20 % F, 80 % C 38 140 210 250 270 3,7 6,1 6,8 7,1 6,9 4,5 8,3 9,4 9,7 9,3 Taurillon Frison (6) Taurillon Charolais Taurillon Frison Taurillon Charolais 265 250 580 620 1 100 g/j 1 100 g/j 930 g/j 860 g/j 40 % F, 60 % C 40 % F, 60 % C 60 % F, 40 % C 60 % F, 40 % C 155 130 310 285 5,6 5,5 7,1 7,3 8,4 8,3 10,7 10,4 ECH4 % EI : Energie perdue sous forme de méthane en % de l'énergie brute ingérée ECH4 % ED : Energie perdue sous forme de méthane en % de l'énergie digestible ingérée F = Foin ; E = Ensilage de maïs ; C = Concentré ; O = Orge agglomérée ; PB = Pulpes de betteraves déshydratées. (1) Vermorel et al 1982 ; (2) Beever et al (989) ; (3) Ortigues et al (1993 ; (4) Schiemann et al 1987 ; (5) Schiemann et al 1976 ; (6) Vermorel et al 1976. 12 Tableau 2 : Variations de l'émission de méthane par les vaches selon le niveau de production Production laitière (kg/an) 6 500 5 500 4 500 3 400 m3/an 161 154 147 140 Emission de méthane l/j 442 423 404 382 l/kg lait 24,8 28,1 32,8 41,1 Tableau 3 : Estimation des émissions de méthane par les bovins en croissance de la naissance au premier vêlage ou à l'abattage et par les vaches reproductrices (m3/animal). Catégorie de bovins Génisse de race laitière (reproductrice) Génisse de race à viande (reproductrice) Génisse de race laitière (prod. viande) Génisse de race à viande (prod. viande) Taurillon de race laitière Taurillon de race à viande Taureau de 2 ans Bœuf de 40 mois Broutard et broutarde (10 mois) Vaches laitières (reproductrices) Vaches allaitantes (reproductrices) Age (mois) 1er vêlage (V) ou abattage Poids final (kg) 27 (V) 590 660 127 56 36 (V) 610 520 177 59 30 530 540 139 56 30 640 660 161 64 19 19 23 40 660 700 690 690 1070 1140 890 530 122 114 138 261 36 77 72 73 78 44 GMQ (g/j) Méthane (m3) Période Moyenne totale par an 150 120 13 Tableau 4. Estimation des émissions annuelles de méthane par les bovins en France (1993). Catégorie Effectif* x 103 Production d'animaux x 103:an Abattage – Vêlage (V) Age (mois) Poids (kg) Vaches laitières Vaches allaitantes Taureaux reproducteurs Génisses, races laitières, reproductrices Génisses, races viande, reproductrices Taurillons, races laitières Taurillons, races à viande Taureaux de 2 ans Génisses, races laitières, 30 mois Génisses, races viande, 30 mois Bœufs de 40 mois Broutards + génisses exportés (en moyenne à l'âge de 10 mois) Total 4 645 3 950 130 2 750 916 2 672 773 580 715 860 705 1 060 1 500 1 185 385 477 430 282 423 453 1 185 27 mois (V) 36 mois (V) 19 mois 19 mois 23 mois 30 mois 30 mois 40 mois Exp 10 mois Méthane produit 106 m3 590 704 475 15 116 610 137 660 700 690 530 640 690 47 54 59 39 68 118 30 1 862 Tableau 5. Evaluation et répartition des émissions totales annuelles de méthane d'origine digestive par les différents herbivores en France. Espèces Effectif (1) (millions) Bovins Ovins Caprins Equins 20,75 15,87 1,06 0,50 Total 37,2 Emission de méthane % Millions de m3 1 862 145 20 12 2 039 (1,4 MT) 91,3 7,1 1,0 0,6 100 (1) sans les veaux et les chevreaux de boucherie, qui ne produisent pas de méthane. 14